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Idées - Page 49

  • Le coronavirus : un châtiment divin ?

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    Du Professeur Roberto de Mattei de la Fondation Lepanto :

    Le Coronavirus est-il un châtiment divin ? Considérations politiques, historiques et théologiques - Le sujet de mon intervention s’intitule : “les nouveaux scénarios en Italie et en Europe pendant et après le Coronavirus”. Je n’aborderai pas la question d’un point de vue médical ou scientifique : je n’en ai pas la compétence. Mais je traiterai cette question sous trois autres angles : celui du spécialiste de sciences politiques et sociales ; celui de l’historien ; et celui du philosophe de l’histoire.

  • "Le réel existe-t-il ?" avec François-Xavier Bellamy

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    En cette période de confinement, les Soirées de la Philo sont mises à la disposition de tous ceux qui le souhaiteront ! Les lycéens qui veulent travailler en complément de leurs cours à distance, mais aussi tous ceux qui voudront saisir l’occasion pour explorer les grandes questions que nous n’avons pas toujours le temps de nous poser… Chaque jour, une nouvelle conférence sera publiée en accès libre ici, en podcast audio et vidéo. Toute l’équipe Philia est heureuse de partager l’expérience avec vous !

    Le réel existe-t-il ? avec François-Xavier Bellamy

    Qu’est-ce qu’une chose en réalité ? Qu’est ce qui est réel ? Le réel existe-t-il comme quelque chose que nous aurions tous en commun et auquel nous pourrions nous référer, comme une sorte de pierre de touche qui pourrait nous servir de lien ? Qu’est-ce qui fait la différence entre le réel et l’irréel, entre la vérité et l’illusion ? Les deux questions sont liées. Et si nous voulons savoir, il nous faut savoir de quoi nous parlons. Alors ce soir nous allons nous poser ensemble cette étonnante question : le réel existe-t-il ?

     
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    VIDÉO : Regardez la Soirée du 7 octobre 2019

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  • Video : Paul Vaute présente son livre "Plaidoyer pour le Vrai"

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    Couverture Plaidoyer pour le vrai

    L'opposition paraît irréductible entre ceux qui soutiennent qu'il n'y a pas de vérité ou que celle-ci ne peut être commune et ceux qui affirment la possibilité de cette vérité, même si notre intelligence ne l'appréhende jamais entièrement. Renouer avec le vrai, adéquation de la pensée et du réel, c'est refuser l'individualisme, le grégarisme et l'idéalisme. Ce livre défend la trinité de la vérité, de la bonté et de la beauté.

    • Broché - format : 15,5 x 24 cm / 34 euros
    • ISBN : 978-2-343-16233-1 • 20 décembre 2018 • 336 pages

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  • Philo à Bruxelles, 10 mars : "Saint Thomas et les sciences sociales" avec Stéphane Mercier

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    Mener une réflexion consacrée au thomisme et à la science, c’est aussi aborder les sciences sociales que sont la sociologie bien-sûr, mais aussi l’économie et la politique.

    Chez saint Thomas, comme d’ailleurs chez Aristote, la politique est considérée comme un art de vivre en communauté au service du bien commun plutôt qu’un seul instrument du pouvoir.

    Cette perspective implique une réévaluation éthique des sciences politiques telles qu’elles se sont développées par la suite, en particulier depuis la Renaissance.

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  • Le virus de la peur ?

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    De Thierry Vissac :

    Thierry Vissac aborde le sujet des virus récurrents* dont les médias et les réseaux sociaux font leurs grands titres à longueur de journées et de mois. Il questionne la pertinence de cette "information" planétaire en faisant un lien avec le virus le plus contagieux à l'oeuvre : celui de la peur. L'usage de chiffres hors contexte et isolé d'une vision d'ensemble ne peut être une information constructive et bienveillante. La compréhension spirituelle de l'existence est seule capable d'appréhender les "menaces du monde" dans une perspective saine.

  • La souscription aux Mélanges offerts à Mgr André Léonard, à l'occasion de son 80ème anniversaire, est ouverte

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    Le 6 mai prochain, Mgr A. Léonard fêtera son quatre-vingtième anniversaire.

    Anciens étudiants de Mgr à l'UCL, Monsieur l'Abbé Eric Iborra (paroisse Saint-Roch, Paris) et Isabelle Isebaert qui a été directrice de l'Ecole de la Foi (Namur), ont conçu le projet de lui offrir, à cette occasion, un volume de Mélanges, hommage de gratitude à celui qui fut, pour beaucoup, un guide avisé  et un courageux confesseur de la foi.

    Ce volume sortira, comme prévu, en mai 2020 pour l'anniversaire de Monseigneur, sous le patronage des cardinaux Erdö et Müller, et du professeur Rémi Brague. Il contient les contributions d'une quarantaine d'auteurs, philosophes et théologiens pour la plupart (au nombre desquels par exemple : le cardinal Müller, Rémi Brague, Stéphane Mercier, Mgr Pascal Ide, Mgr Warin, Mgr M.Schooyans, le Père J.M Verlinde, Mme  Carine Brochier, M. Michel Ghins , le P. B. Pottier, le Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine...) et compte plus de 600 pages.

    Pour financer les coûts d'édition, l'ouvrage est proposé en souscription, au prix de 20 € seulement et les  souscripteurs ont, s'ils le souhaitent,  la possibilité de figurer dans la tabula gratulatoria  et de s'associer ainsi  nommément à l'hommage rendu à Monseigneur Léonard.

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    Montrer aux hommes le chemin qui mène au Christ

    Mélanges offerts à Mgr André Léonard,
    archevêque émérite de Malines-Bruxelles, à
    l'occasion de son 80ème anniversaire

    Parution : 20 mai 2020
    ISBN : 978-2-249-91046-3
    676p. - 29 €

    « Montrer aux hommes le chemin qui mène au Christ » : telle est, selon les termes du pape émérite Benoît XVI dans une lettre-préface, la façon dont Mgr André Léonard a vécu sa vocation de prêtre et de professeur. Publié à l'occasion de son quatre-vingtième anniversaire, le 6 mai 2020, ce recueil d'études se veut un témoignage de gratitude envers celui qui fut, pour beaucoup, un maître de vérité chrétienne et un guide sûr en des temps de grande confusion.

    Près de quarante confrères et amis se sont associés à cet hommage, offrant ainsi un vaste panorama d'essais sur la théologie des sacrements et la figure du prêtre, l'histoire de la philosophie, la métaphysique (vérité, don et amour), l'éthique (dignité et vocation de l'homme), l'écologie, l'art et la littérature, la fin des temps (« Viens Seigneur Jésus ! »).

    En souscrivant dès à présent, vous pouvez acquérir le volume au prix de 20 € (hors frais de port) et contribuer ainsi au financement de l’édition. Si vous le souhaitez, votre nom figurera dans la Tabula gratulatoria insérée dans l’ouvrage. Dans ce cas, n’oubliez pas de cocher la case correspondante ci-dessous et d’y indiquer le titre de civilité (M, Mme, Mlle, Sœur, Père…) qui doit accompagner votre nom. Les souscriptions doivent nous parvenir au plus tard le 10 avril 2020.

    O Je souhaite figurer dans la Tabula gratulatoria avec le titre de civilité ………………...................

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    BON DE COMMANDE à retourner à Elidia - 9, espace Méditerranée 66000 Perpignan

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  • Mgr Aupetit :" Une culture sans culte devient une inculture soumise au pulsionnel immédiat, au pouvoir de l’argent roi."

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    Du site de l'Eglise catholique à Paris, ce texte de Mgr Michel Aupetit paru dans "L’Homme nouveau" (mars 2020) :

    « La culture a besoin du culte pour conduire l’homme à ce qui le dépasse infiniment. Une culture sans culte devient une inculture soumise au pulsionnel immédiat, au pouvoir de l’argent roi. » Interview parue dans le hors-série N°38-39.

    J’imagine le compagnon qui tailla la première pierre de Notre-Dame de Paris : la pierre de fondation, enfouie en terre, que nul ne peut voir, comme un grain qui meurt et porte un fruit de gloire. Il ne verrait pas la fin de son ouvrage, il serait mort bien avant la consécration de la cathédrale. Il le savait bien. Il était heureux pourtant de participer au vaste effort des hommes quand ils veulent édifier un Temple. Il travaillait pour les siècles et pour l’invisible. Plus encore, il travaillait pour l’Éternel. Il mettait tout son art au service du Dieu d’Amour, du Très-Haut qui s’est fait très-bas pour nous élever vers le Père. Il savait que Dieu s’était fait tout petit, caché dans un morceau de pain, mystère de son Corps livré. Il voulait donner un écrin magnifique à cette humble présence. Il était un peu fou sans doute… Mais « ce qu’il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi » (I Co 1, 27).

    Un acte de foi

    Tout ce labeur des hommes, toute cette peine, toute cette intelligence et ce savoir-faire s’inclinait devant le Mystère eucharistique, insignifiant aux yeux du monde, mais source et sommet de toute la vie chrétienne. La cathédrale est un acte de foi, folie aux yeux du monde, mais « sagesse de Dieu et puissance de Dieu » (I Co 1, 23).

    On avilit l’homme quand on ne donne pas sens à son travail. Charlot, dans Les Temps modernes, fuit la monotonie d’un labeur sans aucun sens qui réduit l’homme à une machine de production, un rouage insignifiant dans une usine gigantesque. Combien de nos contemporains ont le sentiment amer d’un travail désincarné, déshumanisé ? On en voit qui après de brillantes études deviennent menuisiers ou pâtissiers, pour retrouver le sens de la terre, l’obéissance au réel, pour transformer la matière de leurs mains et lui faire porter son fruit. J’ai eu la joie de recevoir Alexis Grüss à déjeuner pour préparer la Messe de Minuit que nous avons célébrée sous son chapiteau. Il a eu cette parole en regardant ses mains qui ont dressé tant de chevaux, dompté tant de fauves : « Les mains… Elles sont toute notre présence au monde ».

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  • "Nous ne savons plus croire" et alors nous nous mettons à croire n'importe quoi...

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    D'Eugénie Bastié sur le site du Figaro Vox :

    «Parce que nous ne savons plus croire, nous nous mettons à croire n’importe quoi»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - À l’occasion de la sortie de son ouvrage Nous ne savons plus croire, le philosophe Camille Riquier revient sur la place de la croyance dans les sociétés occidentales contemporaines. Selon lui, notre époque se caractérise par un épuisement de la foi.

    29.02.2020
     
    L’Angélus de Millet
    L’Angélus de Millet angelus de Millet Wiki commons

    Camille Riquier est vice-recteur à la recherche de l’Institut catholique de Paris et professeur à la Faculté de philosophie. Spécialiste de Bergson et de Péguy, il vient de publier Nous ne savons plus croire (Desclée de Brouwer, 2020).


    FIGAROVOX.- «Nous ne savons plus croire»: tel est le titre et le constat étayé de votre livre où vous décrivez minutieusement l’état de nos croyances minées par des siècles de philosophie du soupçon. Est-ce à dire qu’on croyait mieux avant? Que la foi de nos ancêtres était plus forte, plus pure?

    Camille RIQUIER.- Reconnaître notre impuissance à croire dans nos sociétés occidentales actuelles, si tant est que nous partagions un tel constat, ne veut pas dire que l’humanité croyait mieux avant. Non, ce n’était pas mieux avant ; ce n’était d’ailleurs pas pire non plus. La fantaisie des hommes est sans limites, et il a toujours été difficile de croire. Si l’on suit la courbe des croyances selon les siècles, on s’aperçoit plutôt qu’elle épouse les soubresauts de l’histoire. La foi est variable et sinueuse, et dépend d’un grand nombre de facteurs pour se développer et accrocher le cœur des hommes. Elle a ainsi pu être naïve ou réfléchie, ignare ou instruite ; elle a pu être faible ou vigoureuse, bonne ou mauvaise ; elle a pu être encore loyale ou déloyale, formée ou informe, orthodoxe ou hérétique, constante ou capricieuse, humble ou fière… La foi pouvait être tout cela ; mais du moins, cela signifie que les anciennes humanités croyaient. Or, c’est cet acte si simple et naturel, dont on a longtemps été prodigue, qui nous semble désormais interdit, en dépit du désir qui pourrait pourtant nous y ramener. Deleuze, dans son ouvrage Cinéma 2: L’image-temps voyait même là une spécificité des temps présents: «le fait moderne, c’est que nous ne croyons plus en ce monde. Nous ne croyons même pas aux événements qui nous arrivent, l’amour, la mort, comme s’ils ne nous concernaient qu’à moitié. Ce n’est pas nous qui faisons du cinéma, c’est le monde qui nous apparaît comme un mauvais film.»

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  • "Enracinés !" : un éloge de la transmission dans une société sans repères

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    D'Iris Bridier sur le site de France Catholique :

    « Enracinés !  », de Gabrielle Cluzel

    Racines d’avenir

    par Iris bridier

    mercredi 26 février 2020

    Gabrielle Cluzel

    Dans un essai plein d’espérance, Gabrielle Cluzel fait l’éloge de la transmission dans une société sans repères.

    Il faut la plume drôle et légère de Gabrielle Cluzel pour dénoncer de tels sujets, sans jamais verser dans l’amertume. Perte des repères et du sens de la terre, de la tenue vestimentaire et des bonnes manières, des valeurs de transmission et d’évangélisation, rien n’échappe à cette chroniqueuse aguerrie.

    La rédactrice en chef de Boulevard Voltaire débusque, décortique et met en lumière les travers de la France décorsetée. «  La rigueur, la ponctualité, la régularité, l’amour du travail bien fait, le sens du devoir sont une déclinaison profane des règles bénédictines.  » Et Gabrielle Cluzel de rappeler : «  C’est en s’imprégnant des codes, des rites, des usages qu’un étranger se coule dans une société. Et répétons-le, c’est peut-être parce que la France n’en a plus qu’elle ne parvient plus à intégrer…  » Ces valeurs devenues indéfendables, car communément qualifiées de bourgeoises, sont dans cet ouvrage réhabilitées en beauté.

    «  Courgeois  » et «  immobourgeois  »

    Loin d’être une notion péjorative, la bourgeoisie de Gabrielle Cluzel est «  attachée à son bourg, c’est-à-dire à sa terre, à sa pierre, et surtout à l’univers culturel dont elle est héritière. Là est la richesse qu’elle a reçue de ses ancêtres et qu’elle voudrait avoir le droit de transmettre à son tour  ».
    Pour le plus grand bonheur de ses lecteurs, l’auteur nous décrit deux caractères dignes de ceux de La Bruyère. Le «  courgeois  », le bobo qui court et qui consomme : «  Le courgeois se croit drôlement plus malin que le bourgeois. Il s’ennuie moins. N’est jamais contraint. Est épicurien. Et ne comprend pas qu’en refusant d’être maillon d’une longue chaîne, il vit dans le temps court. Il est le court-joie.  »

    Face à lui, «  l’immobourgeois  », ce bourgeois immobile : «  Il est la France profonde, la France bien élevée.  » Une France méprisée des élites mais qui n’a pas peur de manifester, bienvenue dans «  la France de Johnny  ».

    Des raisons d’espérer

    Dénonçant les déliquescences de notre société conduisant inexorablement à une nation fragmentée, la journaliste sait redonner au lecteur des raisons d’espérer. Parmi elles, l’Église et l’armée, deux institutions encore capables d’exercer les hommes à se dépasser, citant Arnaud Beltrame «  l’un de ces glorieux maillons  ».

    En outre, elle décrit une génération encore bien enracinée : «  La jeunesse catholique existe, ardente, pieuse, dure au mal, entêtée puisqu’elle revient chaque année, et prête au sacrifice – au moins dans un premier temps de son week-end et de ses pieds – et il ne faudra pas s’étonner quand elle sera si nombreuse qu’on ne pourra plus faire sembler de l’ignorer.  »

    Cette jeunesse de France non pas en marche, mais en route vers Chartres, a médité les mots du cardinal Sarah : «  Terre de France, réveille-toi !  »«  Peuple de France, retourne à tes racines !  » Exaltant les humanités comme rempart au consumérisme et à l’overdose de technicité, Gabrielle Cluzel ne s’illusionne pas de regretter le passé, mais nous donne à redécouvrir les qualités d’âme que la civilité a su éduquer, et dont nous sommes tous les héritiers.

    — 

    Enracinés, Gabrielle Cluzel

    Enracinés !, Gabrielle Cluzel, Artège,180 pages, 15 €.

  • Avorter ne relève pas d'une juste conception de la liberté

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Éloge de la liberté, la vraie.  Dialogue entre un cardinal et un penseur laïc

    L’explosion des désirs individuels que l’on érige en droits pour tous fait désormais partie de notre quotidien, en Occident et ailleurs.  Sans plus aucune de limite.  Cela touche à la naissance et à la mort, aux techniques et à l’environnement, à la politique et aux migrations, à la nature même de l’homme, en somme.  Mais s’agit-il vraiment d’un triomphe de la liberté ou plutôt d’une dictature aux dépens des plus faibles ?  Et quelle est alors cette autre liberté, celle qui se nourrit de la vérité et qui ne peut subsister sans elle ?

    À 89 ans, le cardinal Camillo Ruini, qui a mené une longue vie de pasteur et de philosophe, en discute avec Gaetano Quaglieriello, sénateur italien, professeur d’histoire contemporaine à la Libre université internationale des études sociales de Rome et président de la Fondation Magna Carta, dans un livre lucide et passionné, qui est en vente depuis le 20 février en Italie :

    > C. Ruini, G. Quagliariello, “Un’altra libertà. Contro i nuovi profeti del ‘paradiso in terra’”, Rubbettino Editore, 2020.

    Nous vous en proposons un avant-goût ci-dessous.  Dans ces trois passages, le cardinal Ruini aborde la question de l’avortement volontaire.

    Tout d’abord en tant que donnée factuelle, puis en analysant ce phénomène à la lumière de la raison seule et enfin avec une attention particulière à l’enseignement de l’Église qui culmine dans la déclaration « infaillible et irréformable » de Jean-Paul II dans l’encyclique « Evangelium vitae », une encyclique qui « semble être avoir été écrite aujourd’hui », tant ses prédictions se sont avérées exactes mais que trop de personnes – note le cardinal – semblent avoir mise de côté.

    *

    L’avortement, miroir de la crise de l’Occident

    de Camillo Ruini

    (extrait de : « Un’altra libertà. Contro i nuovi profeti del ‘paradiso in terra’»)

    1. Le courage de l’appeler “homicide”

    Dans les cas qui concernent le début de la vie, la revendication de la liberté individuelle est hors de propos, parce que l’on décide non pas de soi-même mais bien d’un autre, l’enfant à naître, à moins de penser que cet enfant à naître ne fasse tout simplement partie du corps de la mère : une absurdité indéfendable puisqu’il dispose de son propre ADN, d’un développement spécifique et qu’il interagit avec la mère, comme cela apparaît toujours plus clairement.

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  • Quand on assiste au "crépuscule de l'universel"

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    Des propos recueillis par Aliénor Barrière sur Atlantico.fr :

    Chantal Delsol : "L’Occident est passé de l’humanisme à l’humanitaire"

     

    Atlantico.fr : Vous expliquez que "l'individualisme occidental, libéral et mondialiste, se trouve en face de plusieurs cultures distinctes qui le combattent au nom chaque fois d'une forme d'holisme et d'enracinement". Quelle est donc l'origine de la remise en cause de notre universalisme ?

    Chantal Delsol : Cette mise en cause est récente, elle date du tournant du siècle. Je crois, et c’est la thèse que je développe, qu’elle provient largement d’un excès de l’individualisme occidental. Celui-ci est devenu si extrême, si idéologique, que nombre de groupes culturels, à l’extérieur et à l’intérieur de l’Occident, en sont venus à penser que ce n’était plus là un modèle possible ni souhaitable. Le processus le plus emblématique : l’institutionnalisation de la solitude individuelle et la dissolution des liens, est considéré par beaucoup comme inacceptable.

    Vous abordez la politique chinoise en expliquant qu'en Chine "la liberté personnelle, qui donne lieu à la libre parole et à la contestation, à l'Etat de droit et à la démocratie, est décrite comme la porte ouverte aux désordres de toutes sortes, voire à l'anarchie et au nihilisme - impropre, donc, au développement harmonieux d'un peuple". Peut-on rapprocher cette conception à la légende du Grand Inquisiteur développée par Dostoïevski dans Les Frères Karamazov ?

    Oui, sinon que Dostoïevski en tire une critique théologique : Dieu a eu tort de nous laisser la liberté, ce faisant il nous a rendus malheureux… Mais il est vrai que l’on peut trouver la critique de la liberté excessive, aussi bien chez les Russes que chez les Chinois. J’ai tenté de montrer que les arguments affichés étaient analogues. Et que même, les arguments des traditionnalistes anti-modernes depuis la révolution française, étaient aussi les mêmes. Il s’agit toujours d’affirmer ici que la liberté doit être limitée en fonction du besoin de liens, qui est foncièrement humain, et des responsabilités attenantes.

    La modernisation peut-elle désormais se penser sans l'occidentalisation ?

    On voit plusieurs cultures extra-occidentales espérer, depuis deux siècles, se moderniser sans s’occidentaliser : c’est-à-dire avancer dans la voie de l’émancipation, mais sans être obligées pour autant de mimer l’Occident. Peut-être le Japon y est-il parvenu ? J’ai tenté de montrer, dans la conclusion, qu’il y a aujourd’hui deux courants distincts qui proposent une « autre modernité ». La Chine, une modernité fondée sur l’holisme (l’individu est entièrement ordonné à la famille et à l’Etat). Et l’Europe centrale, qui propose une modernité fondée sur la « personne interindividuelle ». On constate que dans les deux cas, très différents l’un de l’autre, il s’agit toujours de limiter l’individualisme en sauvant les liens inter-humains.

    Quels sont les fondements philosophiques et les conséquences politiques de l'opposition entre l'humanisme classique et l'humanitarisme actuel ?

    L’humanisme classique est fondé sur la centralité de l’homme dans l’univers. L’homme est considéré, depuis la Bible, comme le maitre et le berger du monde. Il a plus de valeur que les autres vivants : il a une dignité spéciale comme « image de Dieu ». Cette croyance est caractéristique de l’Occident : dans certaines cultures asiatiques, par exemple, l’humain n’a pas plus de valeur que l’animal. Le passage à ce que j’appelle l’humanitarisme, signifie que l’homme a perdu sa valeur intrinsèque et sa centralité – la nature en revanche se sacralise. Et en même temps, que se développe une morale de la compassion, laquelle devient une véritable religion. Le monde humaniste est monothéiste – c’est Dieu qui confère à l’homme sa dignité intrinsèque et son statut de roi. Dans le monde humanitaire, il y a deux religions : la religion morale compassionnelle, et la religion de la nature.

    Quant aux conséquences, nous sommes dans la prospective… L’humanitarisme est une forme de panthéisme – c’est d’ailleurs ce que Tocqueville avait prédit, il y a deux siècles, pour la démocratie avancée : le panthéisme. 

    Propos recueillis par Aliénor Barrière 

    Chantal Delsol publie "Le Crépuscule de l'universel" aux éditions du Cerf 

    Lien vers la boutique : ICI

  • Réflexions d'un lecteur : on ne peut incriminer le pontificat actuel en oubliant les orientations des pontificats précédents

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    "Un lecteur" nous fait part de ses réflexions au sujet de la crise actuelle dont il refuse de faire porter la responsabilité au seul pontife régnant en oubliant que les orientations prises sous les pontificats précédents y ont largement contribué... Nous le remercions de nous les partager et nous les livrons à nos lecteurs dont elles permettront sans nul doute d'approfondir la réflexion.

    I.

    1. Disons en quelques mots que je ne suis pas de ceux qui s'imaginent que, au sortir de deux décennies de décervelage, dans les années 1960-1970, presque tout serait allé de mieux en mieux, dans l'Eglise catholique, de l'automne 1978 à l'hiver 2013, grâce à Jean-Paul II puis grâce à Benoît XVI, jusqu'à ce que l'élection du pape François puis le déroulement du pontificat de François provoquent l'interruption ou la remise en cause de trois décennies d'un recentrage doctrinal, liturgique, pastoral et spirituel, qui aurait été de plus en plus orthodoxe et réaliste, des années 1980 à l'année 2012.

    2. Pourquoi ne suis-je pas de ceux qui s'imaginent cela ? Voici, tout d'abord, la première raison pour laquelle je n'en suis pas : la vérité oblige à dire que Jean-Paul II n'a pas impulsé ni incarné un recentrage orthodoxe et réaliste dans tous les domaines : Jean-Paul II a été beaucoup plus conciliaire, plus libéral ad extra (dans l'acception philosophique et théologique de l'adjectif libéral), que Paul VI, dans le domaine du dialogue interconfessionnel, et, surtout, le même Jean-Paul II a été infiniment plus conciliaire, plus libéral ad extra, que le même Paul VI, dans celui du dialogue interreligieux. (Il s'agit ici, globalement, de l'acception philosophique post-kantienne et de l'acception théologique post-schleiermachienne de l'adjectif libéral.)

    3. En d'autres termes, le moins que l'on puisse dire est que, dans ces domaines, de la fin des années 1970 au début des années 2010, sous Jean-Paul II puis sous Benoît XVI, la poursuite du décentrement, souvent iréniste et parfois utopiste, l'a amplement emporté sur un recentrage orthodoxe et réaliste qui aurait dû être à contre-courant ad extra, mais aussi ad intra, face à la conception dominante, d'inspiration quasiment protestante libérale, du dialogue interconfessionnel, et face à la conception dominante, d'inspiration quasiment panchristique et postmoderne, du dialogue interreligieux.

    4. Si l'on préfère, je ne suis pas de ceux qui portent en eux la nostalgie ou le souvenir d'un pape Jean-Paul II qui aurait pensé puis mené la totalité de son pontificat sur le registre du recentrage conservateur dans tous les domaines (alors que je n'ignore pas que beaucoup de catholiques, notamment parmi ceux qui auront entre 30 et 60 ans, en 2020, portent en eux, encore aujourd'hui, cette nostalgie ou ce souvenir), parce que j'ai bien conscience du fait que ce pape a fonctionné à grande distance, sinon aux antipodes, du recentrage conservateur, dans le cadre de chacun de ces deux dialogues. ( UN document, je dis bien UN document : Dominus Iesus, ne saurait faire oublier les CENTAINES de documents, je dis bien les CENTAINES de documents, que l'on doit au pape Jean-Pape II, et dans lesquels le même pape laisse entendre à peu près le contraire de ce que l'on lit dans Dominus Iesus, ou prend bien soin de ne pas faire entendre à peu près l'équivalent de ce que l'on lit dans Dominus Iesus. Si vous ne me croyez pas, lisez ce livre : https://www.librairie-emmanuel.fr/le-dialogue-interreligieux-dans-lenseignement-officiel-de-leglise-catholique-p-36755 )

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