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Idées - Page 50

  • "Internet, malgré ses défauts, réussit à libérer un peu les territoires occultés de l’information"

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    D'Alexandre Devecchio sur le site du Figaro Vox

    L’année 2019 vue par nos chroniqueurs - Goldnadel: «Des îlots de pensée libre existent ici et là avec grand succès!»

    FIGAROVOX/ENTRETIEN - La gauche médiatique a perdu le monopole du discours. Et elle n’en est que plus hargneuse envers ses contradicteurs, explique notre chroniqueur.

    31 décembre

    Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Son récent ouvrage, Névroses Médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon.


    FIGAROVOX.- Cela fait maintenant six ans que vous chroniquez l’actualité chaque semaine pour FigaroVox. Que retenez-vous de cette expérience?

    Gilles-William GOLDNADEL.- Le sentiment d’avoir contribué à un phénomène médiatique à la fois nouveau et puissant. Il me semble se caractériser et être appréhendé par beaucoup comme libre, créatif et pluriel.

    La rage impuissante que certains manifestent à son endroit-ceux qui pensaient détenir pour toujours le monopole du discours médiatique -m’amuse autant qu’elle valide mon jugement. FigaroVox est important.

    Que retenez-vous plus particulièrement de cette année 2019? Si vous ne deviez citer que trois événements?

    De manière très subjective, j’en retiens trois événements très négatifs: le phénomène Greta Thunberg qui caractérise de manière caricaturale la montée en puissance du gauchisme climatique autoritaire mâtiné d’un jeunisme propre à toutes les idéologies totalitaires. L’impérialisme de la dictature des mollahs iraniens qui ne rencontre aucun esprit critique en Europe. Et enfin, pour ne pas terminer l’année en beauté, cette décision de la Cour d’appel dans l’affaire Halimi (qui me concerne personnellement en tant qu’avocat de la sœur de la victime) qui effectivement relève littéralement de l’irresponsabilité pénale de la justice française.

    Vous êtes bien sombre! Ne jugez-vous pas, par exemple, que les idées conservatrices sont mieux représentées qu’avant?

    Je reconnais que dans ces débats pluralistes, place est à présent faite à des tenants des idées conservatrices. Le public au demeurant les réclame à cor et à cri. Il est rare néanmoins qu’ils deviennent éditorialistes… Et puis la censure veille, depuis le CSA jusqu’aux «Sleeping Giants».

    L’omerta existe encore-ainsi je suis tricard sur le service public pathologiquement allergique à tout pluralisme-et l’église cathodique encore en majesté sur les médias mainstream est capable de focaliser sur les événements qui l’arrangent et de minimiser tout ce qui la dérange. Heureusement Internet, malgré tous ses défauts, et notamment «la fâcheuse sphère» telle que je l’appelle, réussit à libérer un peu les territoires occultés de l’information.

    L’année a aussi été marquée par l’émotion des Français, et même du monde entier, devant le toit en feu de Notre-Dame. Cet incendie, traitée par tous les médias comme un événement hautement symbolique, semble avoir réveillé dans le pays quelque chose de profond...

    Lorsque j’ai assisté à ce spectacle dantesque de la cathédrale en feu, j’y ai vu, je l’avoue, comme un mauvais signe céleste. Je vous rappelle que nous craignions alors que l’édifice tout entier ne s’effondre à nos pieds. Alors oui, j’ai vécu ce moment comme l’enfer de l’écroulement de la France catholique. Tel que décrit de manière plus politique par Jérôme Fourquet dans son Archipel Français.

    Pour vous dire le vrai, je n’aurais jamais pensé vivre cet instant comme un enfer, moi le petit juif normand pour qui l’église en majesté d’avant Vatican II n’avait pas toujours été bonne fille. Enfant, les cloches qui sonnaient me donnaient le bourdon. Et me voilà qui me retrouve à signer la pétition en faveur de la France des clochers… Car je crois aux racines chrétiennes de la France qu’on voudrait arracher, raison pourquoi j’y tiens.

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  • La notion de genre et les identités homme-femme

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    2020_01_01_10_06_19_Greenshot.pngà découvrir sur "La question du Mardi"

  • Le culte de la Pachamama, symbole de la Terre-Mère : un avatar du new age

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    Bien_vivre.jpgRédigé par Joël Hautebert le 23 décembre 2019, l’Éditorial du bimensuel l’ «Homme Nouveau» sous le titre prudent « Y a-t-il un rapport entre le bien-vivre, l’Onu et l’Amazonie ? »  revient en fait sur le culte de la Pachamama, symbole de la Terre-Mère, Gaia, un avatar du new age invité au curieux synode amazonien réuni voici quelques semaines à Rome :

    « Dans le document  final du synode sur l’Amazonie (paragraphe 9), il est dit que « la recherche de la vie en abondance chez les peuples autochtones d’Amazonie se concrétise dans ce qu’ils appellent le “bien-vivre” et se réalise pleinement dans les Béatitudes. Il s’agit de vivre en harmonie avec soi-même, avec la nature, avec les êtres humains et avec l’être suprême, car il existe une intercommunication entre le cosmos tout entier, là où il n’existe ni excluants ni exclus. Une telle compréhension de la vie est caractérisée par le lien et l’harmonie des relations entre l’eau, le territoire et la nature, la vie communautaire et la culture, Dieu et les différentes forces spirituelles. » 

    Le lien avec la Pachamama

    Cette référence explicite au bien-vivre des peuples autochtones d’Amazonie donne consistance à l’idée évoquée précédemment (cf. L’HN n° 1699) du lien étroit qui unit ce concept au culte de la Pachamama. De multiples publications universitaires sur les mutations politiques et idéologiques actuellement observables de l’autre côté de l’Atlantique confirment ce lien. Les enjeux s’étendent d’ailleurs bien au-delà du seul cas restreint de l’Amazonie… et même de l’Amérique du Sud. Il en ressort qu’il existe de fortes convergences intellectuelles et militantes enre les paradigmes actuels de la théologie de la libération et la cause mondialiste écologiste, convergences auxquelles la politique onusienne accorde son crédit à travers plusieurs résolutions. 

    En s’appuyant sur les populations indigènes du monde rural, la théologie libérationniste s’applique à modifier son approche subversive, en faisant de l’écologie son principal thème de revendication. Il est remarquable de trouver la promotion du culte de la Pachamama dès 1988, dans un livre intitulé Théologie de la Terre, écrit par un moine brésilien, toujours très à la mode, Marcelo Barros : « La Pachamama, en tant que représentation symbolique de Dieu, n’est pas idolâtrie, car elle ne sert pas à dominer les pauvres. Elle n’est qu’une médiation du Dieu de la vie. Les fruits de la Terre sont conçus comme le visage de Dieu. Quand on vénère la Terre on vénère Dieu. La Pachamama est en faveur des pauvres, protectrice des faibles. Elle est la mère qui nourrit les hommes »1. Les convergences entre la théologie libérationniste et « l’écologie des pauvres » portent essentiellement sur la dénonciation de l’exploitation de la Terre et de l’idéologie de la croissance, ainsi que sur une approche holistique du monde2. La notion de bien-vivre offre ainsi une base conceptuelle à un projet politique révolutionnaire, présenté comme une alternative au « vivre mieux » matérialiste occidental, capitaliste et colonialiste.

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  • Greta Thunberg : un danger pour le christianisme selon l'archevêque de Cracovie

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    Du site de valeursactuelles.com :

    Résultat de recherche d'images pour "Marek Jedraszewski"

    L’archevêque de Cracovie estime que Greta Thunberg représente un danger pour le christianisme

    28 décembre 2019

    Dans une interview, Marek Jedraszewski s'en est pris à l'“écologie” et à la jeune militante suédoise.

    Véritable icône du mouvement pour la défense de l'environnement, Greta Thunberg fédère aussi de nombreux détracteurs. Et l'un d'eux se trouve en Pologne : lors d'une interview accordée au média local TV Republika, l'archevêque de Cracovie a descendu en flèche celle qu'il qualifie péjorativement d'« oracle », rapporte le site Novena News.

    L'écologie, « un phénomène très dangereux »

    Pour Marek Jedraszewski, l'adolescente « devient un oracle pour toutes les forces politiques et sociales » essayant de « rompre avec toute la tradition chrétienne ». « Tout est soudain remis en question ; en réalité, notre culture est remise en question ; l'ordre mondial tout entier s'inverse, partant du fait que l'existence de Dieu, le créateur, est remise en cause ; le rôle et la dignité de chaque être humain sont remis en question », a-t-il encore estimé. L'homme d'Église a également visé « l'écologie », « un phénomène très dangereux » qui est, selon lui, « contraire à tout ce qui est écrit dans la Bible ».

    La position de Marek Jedraszewski est loin d'être partagée au sein de l'Église catholique, alors même que le pape François, en avril dernier, a félicité Greta Thunberg pour son engagement en faveur de la défense du climat. « Le Saint-Père a remercié et encouragé Greta Thunberg pour son engagement en faveur de la défense de l’environnement », avait ainsi fait savoir le Vatican après une rencontre entre le pape et la militante. « J’ai rencontré aujourd’hui le pape François. Je l’ai remercié, car il parle clairement de la crise climatique. Il m’a dit de poursuivre » mon engagement, avait enchaîné cette dernière, sur Facebook.

  • La rengaine du Pape François pour Noël 2019

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    Lors de ses traditionnels vœux de Noël à la Curie romaine, le souverain pontife a fustigé une nouvelle fois la “rigidité” de l’Eglise et sa peur du changement. Lu sur le site web « valeurs actuelles » (extrait) :

    Discours-à-la-Curie-romaine-Noël-2019-©-Vatican-Media.jpeg« Le pape François persiste dans son message progressiste. Lors de ses traditionnels vœux de Noël, l’évêque de Rome a tenu à mettre en garde les chrétiens contre la « rigidité » avec laquelle ils vivaient leur foi, dans un monde où le christianisme est de moins en moins influent, rapporte notamment le mensuel québécois L’Actualité

    L’Eglise a « 200 ans de retard » à cause de sa peur du changement

    Reconnaissant que l’Eglise et la religion chrétienne ne détenait plus le même pouvoir et la même influence qu’autrefois, le souverain pontife a voulu citer le défunt cardinal progressiste Carlo Maria Martini, qui estimait avant de mourir que l’Eglise avait « 200 ans de retard » en raison de sa peur innée du changement. « Aujourd’hui, nous ne sommes plus les seuls à produire de la culture, plus les premiers entendus ni les plus écoutés. La foi en Europe et dans une grande partie de l’Occident n’est plus une présomption évidente, mais plutôt souvent niée, marginalisée et ridiculisée », a ainsi analysé  le pape, qui a exhorté la hiérarchie catholique à adopter les réformes pastorales et les perspectives nécessaires pour rendre l’Eglise attrayante afin qu’elle puisse remplir sa mission de répandre la foi. Pour lui, la « rigidité » dont font preuve certains catholiques finit par transformer « le terrain du bien commun » en « un champ de mines d’incompréhension et de haine ». D’ailleurs, il estime que les personnes qui adoptent ce genre de position le font généralement pour masquer leurs propres « déséquilibres »…. 

    Ref. Le pape François exhorte l’Eglise à s’adapter aux changements des sociétés occidentales

     Comme en écho, la voix du cardinal Tagle s’adressant, voici quelques jours, aux lecteurs de l’hebdomadaire « Famille chrétienne » positive le propos en ces termes :

    JPSC

  • Un rapport entre "bien vivre", ONU et Amazonie ?

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    De Joël Hautebert sur le site de l'Homme Nouveau :

    Y a -t-il un rapport entre le bien-vivre, l’Onu et l’Amazonie ?

    Dans le document final du synode sur l’Amazonie (paragraphe 9), il est dit que « la recherche de la vie en abondance chez les peuples autochtones d’Amazonie se concrétise dans ce qu’ils appellent le “bien-vivre” et se réalise pleinement dans les Béatitudes. Il s’agit de vivre en harmonie avec soi-même, avec la nature, avec les êtres humains et avec l’être suprême, car il existe une intercommunication entre le cosmos tout entier, là où il n’existe ni excluants ni exclus. Une telle compréhension de la vie est caractérisée par le lien et l’harmonie des relations entre l’eau, le territoire et la nature, la vie communautaire et la culture, Dieu et les différentes forces spirituelles. » 

    Le lien avec la Pachamama

    Cette référence explicite au bien-vivre des peuples autochtones d’Amazonie donne consistance à l’idée évoquée précédemment (cf. L’HN n° 1699) du lien étroit qui unit ce concept au culte de la Pachamama. De multiples publications universitaires sur les mutations politiques et idéologiques actuellement observables de l’autre côté de l’Atlantique confirment ce lien. Les enjeux s’étendent d’ailleurs bien au-delà du seul cas restreint de l’Amazonie… et même de l’Amérique du Sud. Il en ressort qu’il existe de fortes convergences intellectuelles et militantes entre les paradigmes actuels de la théologie de la libération et la cause mondialiste écologiste, convergences auxquelles la politique onusienne accorde son crédit à travers plusieurs résolutions. 

    En s’appuyant sur les populations indigènes du monde rural, la théologie libérationniste s’applique à modifier son approche subversive, en faisant de l’écologie son principal thème de revendication. Il est remarquable de trouver la promotion du culte de la Pachamama dès 1988, dans un livre intitulé Théologie de la Terre, écrit par un moine brésilien, toujours très à la mode, Marcelo Barros : « La Pachamama, en tant que représentation symbolique de Dieu, n’est pas idolâtrie, car elle ne sert pas à dominer les pauvres. Elle n’est qu’une médiation du Dieu de la vie. Les fruits de la Terre sont conçus comme le visage de Dieu. Quand on vénère la Terre on vénère Dieu. La Pachamama est en faveur des pauvres, protectrice des faibles. Elle est la mère qui nourrit les hommes »1. Les convergences entre la théologie libérationniste et « l’écologie des pauvres » portent essentiellement sur la dénonciation de l’exploitation de la Terre et de l’idéologie de la croissance, ainsi que sur une approche holistique du monde2. La notion de bien-vivre offre ainsi une base conceptuelle à un projet politique révolutionnaire, présenté comme une alternative au « vivre mieux » matérialiste occidental, capitaliste et colonialiste. 

    De multiples publications proposent une définition de ce bien-vivre, exposé comme le produit de la culture multiséculaire des peuples amérindiens. Selon Fernando Huanacuni Mamani, l’un des théori­ens du bien-vivre qui fut récemment ministre des Affaires étrangères d’Evo Morales en Bolivie, l’expression signifie « vivre en harmonie et en équilibre avec les cycles de la Terre-Mère, du cosmos, de la vie et avec toutes les formes d’existence »3. Mais au-delà de la définition, trois courants différents se disputent l’interprétation du bien-vivre : un courant culturaliste et indigéniste, auquel appartient Mamani, un courant écologiste et post-développementaliste, s’appuyant sur des intellectuels et des universitaires promoteurs de l’écologie politique, et un courant éco-marxiste et étatiste, composé d’intellectuels issus du socialisme4

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  • Benoît XVI lance une fondation pour le journalisme catholique en Allemagne, indépendante de l’épiscopat

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    Lu sur le site du « salon beige » :

    Benoît-XVI-1920x1080.jpgA la surprise générale, le pape émérite Benoît XVI a lancé une fondation pour le journalisme catholique en Allemagne.

    « Je veux que la voix catholique soit entendue »

    L’objectif de cette fondation est de lever l’équivalent d’environ 500 000 $ en 2020 pour investir dans la formation de jeunes journalistes et soutenir une variété de projets, y compris la recherche sur des questions d’éthique biomédicale, en Allemagne.

    Étant donné que les diocèses, riches grâce à l’impôt, et la puissante conférence épiscopale financent déjà un large éventail de projets médiatiques et de médias qui dispensent une formation, y compris une école de journalisme catholique dédiée basée à Munich, l’initiative du pape émérite a été vue comme une stratégie pour renforcer les reportages catholiques fidèles au magistère, indépendamment des influences épiscopales et autres.

    La «Société des journalistes catholiques» a critiqué cette décision, affirmant qu’elle se demandait pourquoi le pape émérite avait décidé d’entreprendre cette initiative sans impliquer l’école de journalisme existante… Sans doute parce que son orthodoxie fait défaut…

    À quelques exceptions notables – comme l’édition allemande de Catholic News Agency, CNA Deutsch –l’infrastructure des médias catholiques et de ses organes de représentation en Allemagne est profondément ancrée dans les structures et les organes généraux de l’Église.…

    (via le FC)

    Ref. Benoît XVI lance une fondation pour le journalisme catholique en Allemagne, indépendante de l’épiscopat

    JPSC

     

  • Le rôle de la conscience dans les choix bioéthiques par le Père Xavier Dijon sur RCF

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    De RCF

    Le rôle de la conscience dans les choix bioéthiques - Père Xavier Dijon

    Présentée par Carine Brochier

     DURÉE ÉMISSION : 25 MIN

    Quel est le rôle de la conscience dans le processus de décision en matière de bioéthique ? Le Père Xavier Dijon s.J. est notre invité.

  • "Populiste", le pape ?

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    De  sur le site de l'Incorrect :

    JEAN-BAPTISTE NOÉ : « POUR FRANÇOIS, L’EUROPE EST RICHE PARCE QU’ELLE A PRIS AUX AUTRES ».

    14 DÉCEMBRE 2019

    Jean-Baptiste Noé est docteur en histoire et écrivain. Dans son dernier essai François le diplomate publié chez Salvator, il expose les grandes lignes de la diplomatie du pape François, en valorisant les points forts mais en soulignant également les interrogations qu’elle suscite tant vis-à-vis de Europe que de la Chine. Prudent, l’auteur esquisse tout de même quelques pistes de réflexion pour comprendre la diplomatie d’un pape qui était, avant son élection, dépourvu de toute expérience dans ce domaine.

    Vous qualifiez le pape François de populiste, au sens péroniste du terme. Que signifiez-vous par-là exactement dans la mesure où le pape s’oppose souvent à ceux que l’Occident nomme les populistes ? Est-ce le bon terme ? S’agit-il d’un style, d’un parler-franc ou faut-il y voir autre chose ?

    René Girard a démontré que la rivalité se fait souvent à l’encontre des personnes qui nous sont le plus proche, car il y a rivalité mimétique entre les deux. Mais le terme « populiste » est en effet employé de façon trop floue et systématique. Il devient le nouveau terme à la mode, trop employé et donc sans objet. Dans le cadre du pape François, cela correspond à quelque chose de précis. À la suite de nombreux théologiens et prêtres d’Amérique latine, Bergoglio a développé une « théologie du peuple » dans laquelle le peuple n’est pas vu comme une catégorie sociale (comme dans la théologie de la libération), mais comme une catégorie mystique. La théologie du peuple reprend certains éléments de la théologie de la libération, mais elle n’est pas matérialiste.

    À la suite de nombreux théologiens et prêtres d’Amérique latine, Bergoglio a développé une « théologie du peuple » dans laquelle le peuple n’est pas vu comme une catégorie sociale (comme dans la théologie de la libération), mais comme une catégorie mystique.

    Cette pensée, fabriquée par des Occidentaux et plaquée sur les réalités complexes de l’Amérique latine, voit le peuple comme menacé et opprimé. C’est l’indigène privé de ses terres, ce sont les communautés populaires dont l’organisation est supposée meilleure que les autres formes d’organisations politiques. Réactivation du mythe du bon sauvage d’un côté, actualisation de la pensée marxiste de l’autre, continuation du paganisme primitif à travers le culte de la Pachamama enfin, la théologie du peuple, dans ses variantes, agrège toutes ces formes de pensée. Le problème, c’est que ces idées correspondent rarement à la réalité. Au Brésil par exemple, la plupart des indigènes vivent en ville, comme les autres Brésiliens, et n’ont aucune envie de vivre en Amazonie, qui est un véritable enfer, avec des conditions climatiques et humaines difficiles. Ces théologiens sont restés dans des formats de pensée hérités des années 1970, qui ne correspondent plus à l’attente des populations. Raison pour laquelle le catholicisme est en perte de vitesse, au profit des mouvements évangéliques.

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  • Germanie et Amazonie : libre regard sur le front des combats d’un pontificat agité

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    Lu dans le mensuel « La Nef » du mois de décembre 2019

    Muller CdlMullerep1.jpg« Le cardinal Gerhard Ludwig Müller, théologien dogmatique, a été évêque de Ratisbonne (2002-2012), en Allemagne, puis préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi de 2012 à 2017. Il a été chargé par Benoît XVI de l’édition de ses œuvres complètes. Il nous parle ici du synode sur l’Amazonie et de la situation de l’Église en Allemagne. Entretien exclusif.

    La Nef – Le synode sur l’Amazonie vient de s’achever : quel bilan en tirez-vous ?
    Cardinal Müller
     – Un synode est une assemblée d’évêques appelés à témoigner de l’Évangile en leur qualité de successeurs des apôtres. Or, s’agissant de thèmes comme le climat ou la protection de l’environnement, qui relèvent des sciences empiriques et donnent lieu à des décisions politiques selon « l’autonomie des réalités terrestres » (Vatican II, Gaudium et spes, 36), le Magistère ne peut que proposer des principes éthiques, et non prescrire des solutions pratiques. Jésus n’exhorte pas les disciples à discerner « les signes du futur à partir de la pluie, du vent et des nuages », mais à prendre une décision en faveur ou contre Dieu, en croyant en Lui. « Hypocrites ! Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? » (Lc 12, 56). Lorsqu’on tire le bilan d’une assemblée ecclésiale, le critère doit être de savoir si, par le message qui en ressort, le Christ, seul Sauveur du monde, est entré plus clairement dans la conscience des chrétiens.

    Vous avez indiqué à plusieurs reprises que le synode sur l’Amazonie répondait à un « agenda européen », en particulier à un « agenda allemand » : qu’entendez-vous par là ?
    Les thèmes développés lors du synode sur l’Amazonie sont identiques à ceux du « processus synodal » engagé par l’Église allemande, qui se déroule sous la direction de la Conférence épiscopale allemande et du Comité central des catholiques allemands (ZdK). En Amérique latine, où, au cours des cinquante dernières années, l’Église catholique a perdu près de la moitié de ses membres au profit des sectes protestantes et des mouvements évangéliques, l’accent doit être mis sur une nouvelle évangélisation. Parallèlement, depuis 1990, en Allemagne, 8 millions de protestants et 5 millions de catholiques ont quitté l’Église. Ce n’est que par la proclamation et le témoignage que nous pourrons reconquérir ces personnes au Christ et non par des changements structurels comme l’exigent les médias éloignés de la foi. Les partisans de la laïcité, qui sont très loin de Dieu, préféreront toujours une Église faible et divisée à une Église unie dans la foi, l’espérance et la charité. Ils n’accepteront l’Église que s’ils peuvent l’intégrer à leur propre agenda en faveur d’une « société ouverte », que si elle se plie à la volonté de richissimes fondations qui promeuvent l’avortement et l’euthanasie au prétexte de sauver l’environnement des conséquences de la surpopulation. En aucun cas, le Vatican ne devrait accepter des dons provenant de ces fondations, puisque leur versement est soumis à des conditions incompatibles avec l’éthique chrétienne.

    Pensez-vous que le synode sur l’Amazonie – qui a d’ailleurs proposé l’introduction d’un rite amazonien – puisse également être vu comme un nouvel épisode de la fameuse « querelle des rites », épisode cette fois-ci remporté par les jésuites ?
    La « querelle des rites », qui a concerné la Chine du XVIIe siècle, est intervenue dans un contexte historiquement et théologiquement différent de celui que nous connaissons en Amazonie. S’agissant de la question générale des rites, il importe de rappeler que ce sont seulement les sacrements en leur substance qui sont confiés à l’autorité de l’Église. Les prêtres ne transmettent pas eux-mêmes la grâce des sacrements, ils sont seulement chargés d’administrer les sacrements porteurs de grâce. Autrement dit, l’autorité ecclésiastique n’a compétence que sur la forme liturgique. Les différents rites de l’Église catholique n’ont pas été inventés par une commission papale dans un bureau quelconque, mais remontent loin dans la tradition apostolique. Quant à l’Amérique latine, elle appartient au rite latin. Ici, les mentalités locales, les chants et les coutumes populaires peuvent être intégrés sans changer le rite lui-même ou en créer un nouveau.

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  • Pour comprendre le synode sur l’Amazonie

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    Guénois images (2).jpgUne provocation de plus dans l’agitation qui déstabilise l’Eglise universelle ? Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef au Figaro, responsable des affaires religieuses, a suivi tout le synode sur l’Amazonie à Rome. Il témoigne pour le mensuel « La Nef » dans son numéro de décembre 2019 :

    "La Nef – Vous avez suivi le synode sur l’Amazonie depuis Rome : comment l’avez-vous vécu ?

    Jean-Marie Guénois – J’ai suivi à Rome beaucoup de synodes sous Jean-Paul II et sous Benoît XVI ainsi que les deux synodes sur la famille avec François et le synode sur les jeunes l’an passé. Aucun synode ne se ressemble à vrai dire car les sujets diffèrent tous comme les participants. En un mois de travail, trois semaines aujourd’hui, il se passe quelque chose entre les « pères synodaux » – des évêques pour la plupart – qui vivent une expérience ecclésiale indéniable. On peut en sourire si l’on considère que la « synodalité », toujours pratiquée dans l’orthodoxie, demeure une façade dans l’Église catholique. On peut aussi la prendre au sérieux comme une réunion « d’apôtres » que sont censés être les évêques. En tout état de cause, un synode permet de faire un point assez approfondi sur une question d’Église. Il donne une photographie précise, nuancée, d’une réalité car de nombreux points de vue s’expriment alors. Le synode préconise également une série de mesures concrètes. Au pape, ensuite, de retenir dans une exhortation post-synodale ce qui lui semble utile pour l’Église.

    Sur la forme, ce synode sur l’Amazonie était donc un synode comme les autres, il n’a rien inventé et il faut rendre hommage ici à Jean-Paul II qui a réhabilité et beaucoup pratiqué cet exercice synodal. Sur le fond, en revanche, ce synode est allé très loin dans le particularisme. Ce n’était pas la première fois que l’Église réunissait un synode régional – Benoît XVI le fit pour la Terre Sainte, Jean-Paul II pour le Liban, pour l’Europe, l’Afrique notamment – mais on n’était jamais allé aussi loin dans l’importation au Vatican de personnes et de thèmes aussi « exotiques » avec leurs coutumes. Jamais non plus n’avait-on intégré à ce point, une question, non spontanément religieuse, comme l’écologie, dans les débats dits ecclésiaux. Enfin, de même que le synode sur la famille avait voulu faire avancer la question de l’accueil des divorcés-remariés dans la communion ecclésiale, ce synode a voulu faire avancer la question de l’ordination d’hommes mariés.

    Vous avez écrit dans Le Figaro que la grande intuition de François avait été la « théologie du peuple » et que ce synode avait été l’aboutissement de cette vision : pourriez-vous nous l’expliquer ?

    François regarde l’Église « d’en bas ». C’est-à-dire du point de vue des plus petits, des plus éloignés, des « exclus » mais aussi des plus simples, ces fidèles qui vivent de la piété populaire. Il se méfie, critique et récuse a priori les « élites catholiques » qu’il voit dans la haute hiérarchie cardinalice et épiscopale mais aussi les « catholiques d’élites » – je le cite dans son discours de clôture du synode sur l’Amazonie – qu’il voit chez les conservateurs souvent réduits au rang de « pharisiens ». Pour lui, la « vérité » de l’Église ne se trouve pas chez les « docteurs de la loi », je le cite toujours, mais dans le bon sens du « peuple de Dieu » qui, lui, « ne se trompe pas ». Quand, jeune supérieur des jésuites d’Argentine, il a dû lutter contre l’interprétation marxiste du christianisme véhiculée par la théologie de la libération, il a créé cette « théologie du peuple » s’appuyant alors sur la foi chrétienne du peuple et s’éloignant des savants théologiens. Cette même méthode, il l’a appliquée aux deux synodes sur la famille dont les deux sessions visaient à faire évoluer, en comptant sur le temps, les consciences catholiques, le « peuple catholique » sur la question des divorcés remariés. Cette méthode, il l’a aussi appliquée au synode sur l’Amazonie, en partant des « besoins du peuple » pour réformer l’Église : dont le besoin eucharistique pour les tribus éloignées ; dont le besoin de ministres du culte ; d’où la nécessité d’ordonner prêtres des hommes mariés. Non pas en théorisant le problème mais en cherchant à répondre à un besoin pastoral du peuple.

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  • Comment espérer encore quand les cathédrales brûlent et les sociétés vacillent?

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    Une réflexion à lire sur cath.ch