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Idées - Page 53

  • Philo à Bruxelles, 19 novembre : "Un animal métaphysique connecté au réel", avec Stéphane Mercier

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  • La foi ne craint ni la science ni l’information

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    De Jean Duchesne sur le site aleteia.org :

    Pourquoi la foi ne craint ni la science ni l’information

  • Quand ce qui réussit ou ce qui plaît devient moral

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    De Laurent Fourquet sur aleteia.org :

    Pourquoi tout ce qui plaît devient-il moral ?

     
    Depuis quelques décennies, une catégorie morale que Kant n’avait pas prévue s’est imposée dans le discours commun en Occident : le plus ou moins grand degré de ringardise. On vous assène ainsi que, sur tel ou tel sujet en débat, votre position est infondée parce qu’elle est « ringarde ». Comprendre : parce qu’elle est datée, périmée, qu’elle ne prend pas en compte l’évolution, au choix, des mentalités, des pratiques ou des techniques. 

    Moralement à la mode

    À l’inverse, une position sera juste sur le plan moral parce qu’elle est « moderne », c’est-à-dire parce qu’elle se conforme à ce qui existe et se pratique aujourd’hui dans nos sociétés occidentales. Cette partition du monde entre le ringard et le moderne (il y a quelques décennies, on parlait de « branché » mais, par un assez juste retour des choses, l’emploi de ce terme est aujourd’hui d’une ringardise avérée), se retrouve dans la notion « d’évolution ». Autrefois, on considérait que la valeur d’une morale s’appréciait à partir de son intangibilité, c’est-à-dire de sa capacité à être insensible aux circonstances et aux contingences temporelles ; aujourd’hui, être moral, c’est fluctuer, évoluer en permanence dans ses jugements, autrement dit adapter sans cesse ses jugements moraux au contexte nouveau, lui-même résultat des mentalités, pratiques et techniques nouvelles. Être moral, ce n’est rien d’autre que courir après l’époque.

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  • Une conversation philosophique avec Rémi Brague (KTO)

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    De KTO :

    Rémi Brague

    07/11/2019

    Rémi Brague est un philosophe spécialisé dans la philosophie grecque, mais aussi la philosophie médiévale juive et arabe. Cette multiple compétence lui a permis de développer une oeuvre ou il essaye de comprendre la spécificité de la civilisation européenne et celle du christianisme au sein du monde des religions. « Modérément moderne », comme il aime à se définir, il porte sur le monde actuel un regard aiguisé non dénué d’ironie. Il est membre de l’Institut de France et lauréat du prix Ratzinger. Il nous livre ses observations souvent paradoxales et toujours stimulantes.

  • Ecclesia in Europa : l’autre face de l’Eglise

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    JPSC

  • Le salut de l'Europe viendra-t-il de la Russie?

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    Du site tvlibertes.com :

    Zoom – Anna Gichkina : Le Salut de l’Europe par la Russie ?

    De nationalité russe, Anna Gichkina est docteur ès lettres diplômée de l’université Paris-Sorbonne et présidente du cercle de réflexion franco-russe à Strasbourg « Cercle du Bon Sens ». Elle publie un essai remarquable L’Europe face au mystère russe : transcendance, nation, littérature aux éditions Nouvelles Marge. Face aux problèmes que subit l’Europe : déchristianisation, crise du libéralisme, dogme droit de l’hommiste, transhumanisme… elle propose, comme remède, un retour à la littérature russe, gardienne de l’Evangile.

  • Le pape aux dirigeants des universités catholiques : "On ne peut transmettre des connaissances en dehors de leur dimension éthique"

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    D'Hélène Ginabat sur zenit.org :

    Universités catholiques : former de futurs protagonistes du bien commun (traduction complète)

    Et affronter les questions éthiques

    4 novembre 2019

    Le pape François a exhorté les universités catholiques à préparer les « jeunes générations à devenir non seulement des professionnels qualifiés dans les différentes disciplines, mais aussi des protagonistes du bien commun, des dirigeants créatifs et responsables de la vie sociale et civile avec une vision correcte de l’homme et du monde ». Il s’agit, pour le pape, de « développer non seulement l’esprit mais aussi le “coeur”, la conscience et les capacités pratiques de l’étudiant ».

    Le pape François a reçu en audience les participants au Congrès de la Fédération internationale des Universités catholiques (FIUC), au Vatican ce lundi matin 4 novembre 2019. Le congrès, intitulé « Nouvelles frontières pour les dirigeants des universités. L’avenir de la santé et l’écosystème de l’université », se tient du 4 au 5 novembre à Rome, au Centre des Congrès Augustinianum.

    Devant le défi représenté par le développement des sciences technologiques, le pape a mis en garde contre « une éducation réduite à une simple instruction technique ou à une simple information », qui serait « une aliénation de l’éducation ». Il a rappelé que « tout enseignement implique aussi de s’interroger sur les “pourquoi”, c’est-à-dire qu’il requiert une réflexion sur les fondements et sur les fins de toutes les disciplines ». C’est pourquoi, a-t-il insisté, « croire que l’on peut transmettre des connaissances en dehors de leur dimension éthique serait comme renoncer à éduquer ».

    Voici notre traduction du discours prononcé par le pape François en italien.

    HG

    Discours du pape François

    Recteurs Magnifiques et Distingués professeurs,

    Soyez les bienvenus à cette rencontre à l’occasion du congrès de la Fédération internationale des Universités catholiques sur le thème : « Nouvelles frontières pour les dirigeants des universités. L’avenir de la santé et l’écosystème de l’université ». Je salue cordialement la Présidente, Isabel Capeloa Gil, [en espagnol], que je  remercie d’avoir eu la courtoisie de parler en castillan, ainsi que toutes les personnes présentes et je remercie aussi la Fédération pour cet engagement dans les études et la recherche.

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  • Pas de place pour un débat authentique

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    De Denis Sureau sur le site de La Nef :

    Le débat impossible

    Jean Ferré, le fondateur de Radio Courtoisie, conseillait à ses « patrons d’émission » de n’organiser des débats qu’entre des interlocuteurs partageant les mêmes convictions. Suggestion qui peut sembler paradoxale, voire burlesque d’un premier abord, mais qui mérite réflexion. Alasdair MacIntyre, le grand penseur qui a donné un nouveau souffle à la philosophie morale, a montré avec une argumentation serrée que le débat n’est réellement possible qu’à l’intérieur d’une tradition de pensée, elle-même incarnée dans une communauté de pratique. Plus simplement, disons que sans un accord minimal sur les principes (tel que la loi naturelle), les normes, les langages, un échange rationnel est illusoire.

    L’une des caractéristiques de la vie politique moderne est qu’elle exclut tout débat sur les principes fondateurs. Recherche intellectuelle et débat politique sont aujourd’hui antinomiques. Les professionnels de la politique excluent toute confrontation avec des questions fondamentales (par exemple la valeur d’un mode de vie) risquant de remettre en cause l’organisation de systèmes oligarchiques qui fonctionnent sous apparence de démocraties. MacIntyre remarque : « Les débats contemporains au sein des systèmes politiques modernes opposent presque exclusivement des libéraux conservateurs, des libéraux centristes et des libéraux de gauche. Cela ne laisse que peu de place pour la critique du système lui-même, c’est-à-dire pour la remise en question du libéralisme » (1). La pluralité des intérêts, la compétition entre groupes rivaux, l’absence d’un niveau suffisant de culture partagée sont telles que toute réflexion sur les finalités et les limites du politique est désormais impossible. Faute d’une poursuite d’un bien commun, ne subsistent que des rapports de force et des jeux de pouvoir.

    Le cas exemplaire de la bioéthique

    De fait, l’exemple des controverses sur la réforme des lois de bioéthique illustre cette thèse. Il n’y a eu que des simulacres de débats manipulés par l’appareil idéologique d’État (Comité consultatif national d’éthique, États généraux de la bioéthique, Conseil d’État, Parlement…) et les gros médias qui s’y rattachent n’ont en rien modifié le projet de loi initial voulu par le pouvoir sous la pression des groupes féministes/homosexualistes. On a constaté une incompréhension radicale sur des notions pourtant élémentaires – comme la paternité – qui paraissaient jusqu’à peu relever d’un gros bon sens unanimement partagé.

    L’impossibilité d’un débat authentique – et non d’une joute rhétorique – se constate par la multiplication des procédés diffamatoires. Comme le déclarait justement Alain Finkielkraut, « si aujourd’hui vous trouvez à redire à la procréation médicalement assistée pour toutes et tous, vous êtes immédiatement désigné comme réactionnaire. Mais c’est un coup très dur porté à la démocratie au premier sens, parce que comment voulez-vous déployer une véritable conversation civique si l’un des deux points de vue est immédiatement discrédité en tant qu’antidémocratique ? C’est toujours la démocratie contre ses ennemis » (2). Et d’évoquer les listes noires qui s’allongent sans cesse de penseurs qui mettent plus ou moins en cause la vision progressiste de l’histoire – vieux procédé stalinien, si l’on se souvient des imprécations communistes contre les « bourgeois » et « réactionnaires », mais que pratiquaient déjà les Jacobins sous la Terreur. Deviennent ainsi réactionnaires des penseurs insuffisamment à gauche comme les Girondins au temps des sans-culottes.

    Si le débat entre tenants de traditions de pensée rivales est impossible, il conviendrait que les évêques comprennent que la production de documents tels que ceux de la commission de bioéthique animée par Mgr Pierre d’Ornellas est inefficace ad extra, en dehors de la communauté chrétienne. Évidemment, cela ne signifie pas pour autant que l’effort intellectuel soit superflu car, pourvu qu’elle soit correctement menée, la réflexion peut être utile ad intra, pour enrichir les catholiques. Une tradition de pensée, pour demeurer vivante, doit d’ailleurs évoluer, se confronter à ses propres difficultés (MacIntyre explique que lorsqu’elle n’y parvient plus, elle meurt). Il est d’ailleurs fort souhaitable que les chrétiens retrouvent le goût et la pratique du débat intellectuel, philosophique et théologique, en évitant les méthodes injurieuses de la police de la pensée.

    Denis Sureau

    (1) Quelle justice ? Quelle rationalité ? Puf, 1993, p. 423.

    (2) Répliques, France culture, 28 septembre 2019.

    Denis Sureau est directeur de la lettre Chrétiens dans la Cité et du mensuel de catéchèse Transmettre. Il est aussi l’auteur de Pour une nouvelle théologie politique (Parole et Silence, 2008).

  • Prêtres mariés : la lucarne des diacres permanents

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    Lu sur le site web de bimensuel « L’Homme Nouveau » ce billet rédigé par l'abbé Claude Barthe* le 27 octobre 2019 dans Res Novae 

    diacres-permanents.png« Personne ne le conteste : le Pape François est un politique génial. Le document final de l’assemblée du Synode sur l’Amazonie le montre une fois encore.

    Tout le monde attendait que le document demande simpliciter que soit désormais possible l’ordination sacerdotale d’hommes mûrs et éprouvés, des viri probati. Il n’en est rien, du moins apparemment : comme si les critiques très fortes venues de toute part avaient été entendues, l’assemblée, guidée d’une main sûre, ne s’est pas engagée en ce sens.

    Elargissement

    En revanche, elle propose, au n. 111 du document, l’ordination sacerdotale de diacres permanents, éventuellement mariés : il est demandé que l’autorité compétente établisse des critères pour ordonner prêtres des « hommes idoines et reconnus par la communauté, qui exercent un diaconat permanent fécond », lesquels pourront avoir une « famille stable légitimement établie ». Lucarne fort astucieuse par laquelle va pouvoir passer l’ordination des prêtres mariés, sans en avoir trop l’air.

    On pourra même se prévaloir du fait que l’on se calque sur la discipline des Eglises orientales, qui font du diaconat une sorte de cliquet : les candidats au sacerdoce qui entendent se marier doivent l’être avant le diaconat, sinon, ils seront tenus au célibat sacerdotal.

    Mesure « libératrice »

    Ainsi donc, on pourra désormais ordonner prêtres ces presque prêtres que sont les diacres mariés. Et pour accéder au sacerdoce, les candidats mariés pourront d’abord être ordonnés diacres « permanents ». L’étape du diaconat étant au reste une obligation disciplinaire rigoureuse.

    Du coup, la mesure « libératrice » n’aura aucun mal à devenir universelle. On devine que les évêques de nos régions, aussi pauvres en prêtres que l’Amazonie, à Langres, à Rodez, à Auch, ne vont pas tarder à demander à pouvoir ordonner prêtres leurs diacres permanents. Le célibat sacerdotal à l’imitation du Christ, gloire ascétique de l’Eglise romaine, aura vécu. »

    Ref.Prêtres mariés : la lucarne des diacres permanents

    Génial? Il y a de bons et de mauvais génies.  Le diaconat permanent restauré à la suite du concile Vatican II peine déjà aujourd’hui à trouver sa propre voie. Une telle mesure lui porterait un coup mortel …

    JPSC

    * L'abbé Claude Barthe dirige la lettre mensuelle internationale (français, anglais et italien)d'analyse et de prospective Res Novae, proposée en version papier et en version numérique.

    Pour s'abonner à la version papier de Res Novae, il suffit de cliquer ici.

    Pour s'abonner à la version numérique de Res Novae, il suffit de cliquer là.

     

  • En Amazonie, le jeu dangereux du pape

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    Sous la signature d’Edouard Husson, sur le site de « Valeurs actuelles », ce 3 novembre 2019 :

    « À force de mépriser les plus fidèles soutiens de l'Église, François prend le risque de voir se nouer une “ convergence des luttes ” au sein de laïcs catholiques plus fidèles au catholicisme qu'au Saint-Père lui-même, analyse Edouard Husson, historien.

    Le synode pour l'Amazonie s'est terminé le 27 octobre, au terme de trois semaines de débats sur un résultat prévisible. Les “ pères du synode ” ont voté en faveur de l'ordination d'hommes mariés, demandé au pape de rouvrir le dossier de l'ordination de femmes au diaconat, réclamé la création d'une liturgie amazonienne spécifique.

    Le document de travail préparatoire au synode avait inquiété par ses références néo païennes et son enracinement dans la vieille théologie marxiste dite “ de la libération ”. Le document final est plus soigné. On y a réintroduit du langage d'Église. On a remis la communion eucharistique au centre : le document préparatoire lui substituait un peu trop visiblement une très rousseauiste communion avec la nature. Le document n'est pas moins jargonnant pour autant. Mais c'est une caractéristique des documents ecclésiastiques depuis qu'existent des conférences épiscopales bureaucratisées. Et puis, rassurez-vous, il y a bien un peu de politique encore : on propose un fonds pour l'Amazonie, on suppose une taxe pour l'alimenter. Au total, même s'il y a eu des débats, plus nourris que prévu, dans la salle du synode, les promoteurs de la réunion, qui ont grandi dans le marxisme, avaient projeté d'utiliser les bonnes vieilles méthodes : suffisamment d'opposants pour qu'il y ait débat ; mais pas assez pour empêcher les points les plus controversés de passer à la majorité des deux tiers.

    Des provocations poussées trop loin ?

    À présent, c'est au pape de dire quelles conclusions il retient. Aussi progressiste soit-il, le Saint-Père sait que son prestige ne subsiste que parce que les catholiques modérés à travers le monde continuent à respecter l'autorité pontificale. François va donc faire en sorte d'apparaître comme un modéré par rapport aux propositions les plus audacieuses du synode : attendons-nous par exemple à ce que l'ordination d'hommes mariés soit limitée strictement à l'Amazonie, à titre d'expérimentation, dans l'exhortation apostolique à venir. Cela n'empêchera pas que les évêques d'Allemagne poussent à la multiplication des expériences. Libre à François de céder, un jour, à la pression de telle ou telle conférence épiscopale…

    Le pape s'adonne donc à son sport favori : rouler sur la ligne blanche, au milieu de la route. Régulièrement il fait lancer des ballons d'essai, puis il reprend la main en modérant la proposition qui lui a été faite, tout en morigénant les catholiques des générations Jean-Paul II et Benoît XVI. En trois semaines, François aura réussi à s'en prendre à trois reprises aux plus fidèles soutiens de l'Église : les opposants résolus au synode sur l'Amazonie auront été traités de « rigides », d'« élitistes » et de « pharisiens ». C'est à se demander si le pape ne roule pas de plus en plus à gauche de la ligne blanche, au risque d'une grave collision. Lui-même a eu du mal à se dépêtrer de l'image désastreuse laissée par la procession et l'exposition de statuettes d'une idole païenne, Pachamama, à Saint-Pierre de Rome puis à Santa Maria in Traspontina. Le 23 octobre, des catholiques fidèles au premier commandement ( « Tu n'auras pas d'autre Dieu que moi ») se sont emparés des Pachamama et les ont jetées dans le Tibre. Le pape s'est fendu d'un petit discours d'excuses vis-à-vis des sensibilités amazoniennes blessées, avant de se lancer dans un récit abracadabrantesque selon lequel les idoles avaient été repêchées dans le Tibre et les  carabinieri les protégeaient en attendant leur éventuelle procession lors de la messe de clôture du synode. Devant le lancement d'une pétition, sur LifeSiteNews.com, pour refuser un nouveau geste d'idolâtrie dans la basilique Saint-Pierre, le pape n'a pas insisté.

    François a-t-il poussé les provocations trop loin ? Au point de devoir se trouver pour la première fois devant une opposition laïque ? La vraie nouveauté des semaines du synode est en effet la “ convergence des luttes ”, sur les réseaux sociaux, entre des laïcs qui ont grandi dans le sillage de Jean-Paul II et Benoît XVI, et d'autres issus de la mouvance traditionaliste. Tous pensent que les évêques, même conservateurs, ne sont pas assez engagés pour admonester fraternellement le Saint-Père. Ils ont désormais un ennemi commun : le modernisme. Et un hashtag pour se retrouver : #unitetheclans. Parti d'Amérique du Nord, autour de personnalités comme John-Henry Westen, Taylor Marshall, Michael J. Matt, ce mouvement fait des émules en Amérique latine, où un certain nombre de catholiques apprécient peu un synode qui, disent-ils, va les affaiblir un peu plus face au succès des prédicateurs évangélistes, et en Europe, où la lecture des ouvrages du Canadien Michael O'Brien est en train de devenir un signe de ralliement : en particulier le roman  Père Elijah, publié en 2008, extraordinaire anticipation d'une apostasie dans l'Église. Sans mauvais jeu de mots, il se pourrait que François ait mangé son pain blanc. En effet, si son autorité sur la hiérarchie épiscopale semble inentamée, au-delà de quelques voix dissidentes, il lui sera beaucoup plus difficile de contrôler des laïcs, rebelles à son autorité au nom de la fidélité au catholicisme.

    Ref. En Amazonie, le jeu dangereux du pape

    JPSC

  • Ce que croient les Français sur ce qui se passe après la mort : surprenant!

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    Sondage exclusif : les (surprenantes) croyances des Français sur ce qui se passe après la mort

    A l'occasion de la fête des morts, l'IFOP a réalisé un sondage exclusif pour Atlantico sur les croyances et les représentations de l'au-delà pour les Français. 49% des Français estiment que l'être humain disparaît totalement après la mort. 14% des sondés considèrent que l'âme humaine devient immortelle.

    Jérôme Fourquet : Aujourd’hui 49% des Français y adhèrent, ce qui représente une progression de 7 points par rapport au précédent sondage. Deuxièmement, si 14% des Français -le chiffre reste stable- estiment toujours que l’âme humaine est immortelle ; on note également une baisse de 4 points sur la question des corps et de l’âme (de 11% à 7%). Ainsi, les Français estimant que l’âme humaine est en attente de la résurrection des corps sont de moins en moins nombreux. Il en va de même au sujet de la réincarnation (baisse de 3 points, de 13% à 10%).

    Lorsque l’on rentre dans le détail, on s'aperçoit donc que la croyance héritée du catholicisme selon laquelle l’âme humaine devient immortelle ou est en attente de résurrection des corps reste minoritaire. Ce qui est d’autant plus intéressant puisque les scores demeurent assez faibles chez les individus qui se définissent comme étant catholiques et pratiquants. Seuls 47% des catholiques pratiquants disent croire à l’existence de l’âme (26% croient en l’immortalité de l’âme humaine, 21% estiment que l’âme humaine est en attente de résurrection des corps).

    Ces chiffres nous montrent donc que l’empreinte du catholicisme continue de régresser dans notre société (53% des non catholiques pensent que la mort est finale).

    Atlantico.fr : L'IFOP a réalisé un sondage pour Atlantico, à l'occasion de la fête des morts, sur les représentations de l'au-delà pour les Français. Ce sondage est particulièrement surprenant. En quoi montre-t-il notamment une déchristianisation massive et une disparition du dogme, qui touche aussi, paradoxalement, les catholiques pratiquants ?

    Jérôme Fourquet : Pour cette enquête réalisée à l’occasion de la Toussaint, nous avons repris les résultats et les libellés d’une enquête précédente réalisée il y a vingt ans. Cette comparaison nous a permis de nous rendre compte de l’évolution de la perception des Français sur l’au-delà et sur une éventuelle forme de vie après la mort.

    A partir de cette comparaison, nous avons fait plusieurs constats. Premièrement, l’idée -déjà majoritaire il y a vingt ans- selon laquelle l’homme disparaîtrait totalement après sa mort a nettement progressée. Aujourd’hui 49% des Français y adhèrent, ce qui représente une progression de 7 points par rapport au précédent sondage. Deuxièmement, si 14% des Français -le chiffre reste stable- estiment toujours que l’âme humaine est immortelle ; on note également une baisse de 4 points sur la question des corps et de l’âme (de 11% à 7%). Ainsi, les Français estimant que l’âme humaine est en attente de la résurrection des corps sont de moins en moins nombreux. Il en va de même au sujet de la réincarnation (baisse de 3 points, de 13% à 10%).

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  • Une vie après la vie ?

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    De Louis Daufresne sur la Sélection du Jour :

    Y a-t-il une vie après la vie ?

    On naît pour mourir mais est-ce qu’on meurt pour naître ? En ce jour de la Toussaint, on pourrait croire que la question ne concerne que le christianisme, Saint-Paul invitant comme on le sait à se dépouiller du « vieil homme » pour revêtir le « nouveau ». L’apôtre recommande d’imiter Jésus-Christ et, à ce titre, se situe dans l’ordre de la foi et de l’esprit. Mais la question peut se lire autrement, dans le registre du corps et de la conscience. C’est ce que montre le film Thanatos, l’ultime passage, sorti en salle cette semaine« Il n’y a pas plus universel que la mort. C’est l’égalité parfaite entre tous les hommes », constate son réalisateur Pierre Barnerias. Mais qui nous parle de ce qui se passe à ce moment-là ? À la vérité, les religions ne communiquent guère sur le sujet, se bornant à la loi des deux f : fidélité et finalité : plus on est fidèle, plus on se rapproche du salut. D’où le rôle-clé joué ici-bas par la persévérance dont tous les rituels servent à entretenir la flamme. Les religions sautent l’obstacle de la mort en canalisant le fleuve de nos angoisses vers l’immense réceptacle capable de les vidanger. Ce fleuve s’appelle l’espérance. Celle-ci est un discours que l’on se raconte. Sauf que la mort n’est pas un discours : ce que l’on en sait découle de l’expérience et non de la croyance. Les religions n’ont pas de prises sur ce phénomène palpable. Car évidemment, pour en parler, il faut l’avoir vécu.

    Victimes d’accidents, des personnes déclarées mortes par la médecine sont revenues à la vie terrestre. Cela s’appelle une expérience de mort imminente (EMI), plus connue son le nom anglais de NDE (near death experience). En passant de l’autre côté, ces anonymes ont fait l’expérience d’une nouvelle naissance, relativisant ainsi la frontière de la mort. Cette expérience n’a rien à voir avec une hallucination. Il s’agit d’une décorporation qui, au lieu d’abolir la conscience du sujet, la déplace dans une autre dimension. De Sydney à Long Island, de Londres à Toulouse, tous les témoignages réunis par Pierre Barnerias concordent : le plus souvent, il y a ce fameux tunnel, cette lumière irradiante, et surtout cet Amour impossible à retranscrire en langage humain. L’enquête confronte des médecins de renom à ce qui contredit toute la doxa matérialiste. « Pourquoi s'obstiner à croire qu'il n'y a rien après la mort ? » interroge Pierre Barnerias. Chez nos ancêtres, aux yeux desquels l’être subsistait dans l’âme, l’ultime passage était vécu comme une migration, pas comme une rupture. Notre société soi-disant évoluée définit la mort en creux : c’est la fin de la vie. Point barre. Cette vision très minimaliste, bas de plafond, sous-tend qu’il n’y a rien à comprendre. Mais (ce qui est le cas dans le film) quand une mère perd brutalement son fils dans un accident de la route, elle va chercher des réponses, exiger une sorte de droit de suite. L’environnement déchristianisé, très peu résilient, n’a rien à lui offrir. Bien au contraire, il augmente la détresse. Puisque la mort est incompréhensible, rien ne peut être dit à son sujet. Et c’est logique, si on considère qu’elle n’est que la porte sur le néant, l’aube du sommeil éternel. C’est pour cela que les « expérienceurs » (comme on les appelle) mettent souvent des décennies à raconter leur voyage dans l’au-delà. De peur d’être pris pour fous. Dans un univers médical ultra technicisé, tout est fait pour maintenir le patient ici-bas, comme si passer de l’autre côté n’était pas concevable. Ceux qui ont vécu des EMI prouvent le contraire. Notre conscience perdure au-delà de nos sens et si invraisemblable que cela puisse paraître, on peut voir les yeux fermés et marcher tout en se voyant allongé dans son lit.

    Qui peut douter que de tels récits révolutionnent notre manière d’envisager la vie ? Les témoignages recueillis par Pierre Barnerias reflètent cette transformation : d’abord, tous ont désiré rester « là-haut », ne pas redescendre, tellement ils s’y sentaient bien. Simplement, « on » leur a dit que leur temps sur Terre n’était pas fini. La seule expérience négative met en scène un tunnel sombre où des êtres méchants maltraitent « l’âme » en l’entraînant vers un monde terrifiant. Et encore, ce cas inouï s’achève sur une rencontre avec… Jésus ! Ensuite, une fois revenus, les expérienceurs ont changé de vie. Ils n’étaient plus animés que par la volonté de répandre l’Amour autour d’eux. On voit ainsi un patron de boîte de nuit new-yorkais rompre avec la seule trinité qui guidait ses pas, sexe - argent - pouvoir. C’est grâce à leur « voyage » que certains ont pu surmonter la mort de leur proche dans l’accident qui les avait plongés dans le coma. Thanatos se feuillette en images comme le Guide du routard de l’au-delà. Très habilement, Pierre Barnerias ne fait de la retape pour aucun clergé. Son précédent opus, (pour Marie) et le 3° secret était plus clivant. Ici, l’Amour transcende toutes les croyances et il est dommage qu’il ait renoncé à inclure la séquence avec l'expérienceur musulman. Quoi qu’il en soit, le documentaire devrait continuer à libérer la parole sur un sujet trop ignoré du grand public et du corps médical. Les EMI changent notre regard sur le vieillissement et sur le soin que peuvent attendre les personnes abusivement dites « en fin de vie ». Car comme nous tous, elles n’en sont pas encore au début.

    Ecouter aussi sur RCF : https://rcf.fr/spiritualite/temoins-de-la-foi/vincent-lafargue-devenir-pretre-apres-une-experience-de-mort-imminent