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Société - Page 205

  • Au risque de l’histoire : l’Eglise et les Lumières

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    Une émission de Christophe Dickès sur KTO:

    Au milieu du XVIIIe siècle, le pape Clément XIII remet vigoureusement en cause la philosophie des Lumières. Par son encyclique Christianæ reipublicæ salus (Le salut du peuple chrétien), publiée en 1766, il en condamne les principes et les oeuvres. L’oeuvre de Rousseau mais aussi celle de l’Encyclopédie sont mises à l’Index (fameuse liste de livres dont la lecture était interdite par l’Eglise). Premier texte dogmatique d’un catholicisme intransigeant, Clément XIII peut biaiser ici notre lecture des rapports entre l’Eglise et Les Lumières. Comment en est-on arrivé là ? A-t-il existé des papes « éclairés » ? Rome fut-elle, tout au long du XVIIIe siècle, une capitale culturelle dans le sillage intellectuello-artistique de la Renaissance ? Les Lumières furent-elles d’ailleurs un sérieux sujet de préoccupation de l’Eglise ? Grâce à Albane Pialoux et Olivier Andurand, l’émission Au risque de l’histoire propose de considérer les événements dans leur contexte et toute leur complexité:

    JPSC

  • "Cancel culture" : même Obama en a marre des excès du "politiquement correct"

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    De   sur le site du Figaro :

    «Cancel culture» : même Obama en a marre

    Dans une interview à CNN diffusée lundi, l'ancien président américain a fustigé le manichéisme de la génération «woke» et de la «cancel culture».

    Donnant d'abord des gages aux militants antiracistes en estimant que l'histoire de la ségrégation «persiste et continue», l'ancien président n'a ensuite pas mâché ses mots, évoquant les «dangers» de la mode qui consiste selon lui «à condamner les gens en permanence», expliquant qu'il s'en rend compte à travers l'expérience de ses propres filles, Malia et Sasha, qui vivent cela de l'intérieur sur les campus d'université. «Elles se rendent bien compte que cela va trop loin», commente-t-il encore, ajoutant que «l'on ne peut pas exiger des gens qu'ils se montrent politiquement corrects en toutes circonstances». Il a ensuite distingué la lutte contre les discriminations, nécessaire selon lui, de la victimisation permanente par l'entremise notamment des réseaux sociaux.

    Barack Obama avait également plaidé par le passé déjà contre la vision manichéenne des interactions sociales prônée par le mouvement «woke», expliquant lors d'un sommet à Chicago que «le monde est complexe, ambigu» et s'était délibérément moqué des gens qui «tweetent ou lancent un hashtag pour dénoncer l'emploi d'un verbe inadapté dans une phrase, puis se rasseyent et se sentent fiers d'eux».

    À VOIR AUSSI – Peut-on arrêter la cancel culture à l'université?

  • Les enfants viennent-ils au monde pour s'adapter à nos désirs ?

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    Le projet de loi bioéthique du gouvernement français suscite un vaste débat où une voix comme celle d'Aude Mirkovic retentit avec beaucoup de justesse et peut inspirer au-delà des limites de l'Hexagone.

    D'Aude Mirkovic sur le Figaro Vox :

    Aude Mirkovic: «Les enfants viennent-ils au monde pour s'adapter à nos désirs?»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'article 1er du projet de loi bioéthique du gouvernement, ouvrant le droit à la PMA aux femmes seules et aux couples de femmes, a été validé mardi 8 juin dans la soirée. La porte-parole de l'association Juristes pour l'enfance dénonce une loi injuste, qui privera des enfants de leur filiation.

    Le projet de loi bioéthique est actuellement en troisième lecture à l'Assemblée nationale.
    Le projet de loi bioéthique est actuellement en troisième lecture à l'Assemblée nationale. Aude Mirkovic

    Aude Mirkovic, maître de conférences en droit privé est porte-parole de l'association Juristes pour l'enfance, auteur de La PMA : quels enjeux ? (Artège 2018) et En Rouge et Noir, roman (Première Partie, 2020).


    Le projet de loi bioéthique avec, en mesure « phare », l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes célibataires et aux couples de femmes, est actuellement en troisième lecture à l'Assemblée nationale.

    Le texte n'étant pas encore adopté, le Parlement à jusqu'au 29 juin pour protéger les enfants des excès des désirs des adultes et des profits des marchands.

    Commençons par rappeler que chacun prend, en matière de procréation, des décisions plus ou moins heureuses mais qui relèvent de sa vie privée. C'est pourquoi, si une femme fait le choix d'avoir un enfant « sans père », elle prend ses responsabilités, elle expliquera le moment venu à son enfant pourquoi il n'a pas de papa et personne ne leur souhaite autre chose que du bien.

    Cependant, dès lors que la loi est sollicitée pour organiser la conception de cet enfant privé de son père et, surtout, pour inscrire dans le Code civil l'interdiction légale pour cet enfant d'avoir sa filiation paternelle, la question ne relève plus de la vie privée de la femme mais de la loi, chose publique s'il en est puisque la loi est l'affaire de tous et, plus encore, la responsabilité de tous.

    Nous serons tous au tribunal de l'histoire car les enfants à venir de ces PMA ne manqueront pas de demander des comptes de leur lignée paternelle ainsi effacée, non en raison des malheurs et aléas de la vie mais par la loi.

    Aude Mirkovic

    Si nous portons des jugements parfois sévères sur telle ou telle époque qui a toléré, dans l'indifférence plus ou moins généralisée, des lois injustes, il serait trop facile de nous laver les mains des injustices de notre temps. Nous serons tous au tribunal de l'histoire car les enfants à venir de ces PMA ne manqueront pas de demander des comptes de leur lignée paternelle ainsi effacée, non en raison des malheurs et aléas de la vie mais par la loi.

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  • Le voile : si on croit être libre de le porter, on n'est jamais libre de l'enlever

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    De Kamel Daoud sur le site du Point :

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  • La foi catholique n’est pas un ingrédient identitaire comme les autres

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    Ce qui vaut pour la "Fille aînée de l'Eglise" vaut également pour notre royaume bien plus gravement atteint...

    De Jacques de Guillebon sur le site de l'Incorrect :

    CATHOLIQUES, ENFIN MINORITAIRES !

    On ne sauvera pas l’Église en évoquant les racines chrétiennes de la France, ni en dénonçant les scandales qui ont lieu en son sein. Le mal est plus grand, c'est celui du monde moderne, et il appelle un combat plus grand, à l'image du sacrifice du Christ.

    On peut se lamenter. On peut évoquer des trémolos dans la voix nos calvaires au bord du chemin, nos chapelles moussues, nos cent vingt-trois mille saints, nos cathédrales de génie, nos cloches bronzées comme Sylvain Tesson de retour de voyage ; on peut répéter Marcel Gauchet et la religion de la sortie de la religion ; on peut contempler l’étendue du désastre avec Guillaume Cuchet ; on peut aussi classer les catholiques, des plus libéraux au plus observants, avec Yann Raison du Cleuziou ; on peut essayer de négocier comme Pierre Manent ; on peut répéter « tout est lié » avec le Pape François – ce qui est bien vrai – et tout en clamant que l’Église n’est pas une ONG dire en même temps qu’elle est un hôpital de campagne ; on peut dire accueil des migrants et écologie ; on peut dire Mère Teresa et Emmaüs. Mais on n’aura rien dit, ni rien fait encore.

    On peut, comme Jean-Marie Rouart, dans la lignée de feu Tillinac, évoquer dans un petit livre touchant (Ce pays des hommes sans Dieu, Bouquins, 180 p., 19e) les élans mystiques de son enfance et sa première communion ; on peut redécouvrir de Maistre et Maurras en loucedé, et s’apercevoir que la franc-maçonnerie qu’on avait rejointe n’était pas si gentille que ça et conspirait pour détruire le catholicisme et partant la France. On peut avec Sonia Mabrouk réclamer que les catholiques soient plus affirmatifs dans l’expression de leur foi, ou pester en agitant ses lunettes rouges sur un plateau télé le matin, tel Pascal Praud, contre l’effacement des signes chrétiens. Mais on n’aura rien dit, ni rien fait encore.

    La foi catholique n’est pas un ingrédient identitaire comme les autres. Ou plutôt le catholicisme n’est constitutif d’une identité que si l’on en admet la véracité, la validité, les dogmes, la morale et les mœurs qu’elle induit. Ce qui n’est hélas guère le cas – sauf Charlotte d’Ornellas – de nos animateurs de plateau et autres intellectuels de pages débats et opinions.

    Donc : on peut écrire des essais comme certains sondeurs sarkozystes pour prêcher le sens du sacrifice chrétien tout en admirant les musulmans, et n’avoir jamais donné l’exemple public d’aucun geste catholique ; on peut radoter pendant cent ans encore qu’il faut sortir de Vatican II, sans avoir jamais lu les textes de ce grand concile ni rien compris à son esprit, quoique Benoît XVI en ait expliqué dix fois l’herméneutique. On peut pester contre les lâchetés de nos prêtres et de nos évêques, ceux dont le dos tremble et qui face au ciel ont jugé ce que bon leur semble.

    Croire que répéter que la France a des racines chrétiennes et que boire un pastis en terrasse en est bien la preuve est non seulement un raisonnement d’imbécile, mais encore et surtout de traître, au moins de lâche

    Mais qui ira d’abord proclamer le fond de la foi catholique, sans doute trop complexe pour le contemporain qui lui préfère les faciles théosophismes évangélique ou musulman, proclamer dans les périphéries de l’existence les paroles de Jésus et de son Église ? Croire que ce monde tiendra sur des symboles et des histoires racontées est un fake. Croire que répéter que la France a des racines chrétiennes et que boire un pastis en terrasse en est bien la preuve est non seulement un raisonnement d’imbécile, mais encore et surtout de traître, au moins de lâche. Où sont les armées de catholiques prêts à témoigner dans la sueur et le sang de leur foi ? Sont-ils conscients du jeu qui se joue et dont ils ont été exclus ? Où sont-ils quand il faut exiger que la vie de la cité et les mœurs soient décalquées de leur évangile, et de rien d’autre ?

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  • L'islamisme : un sujet tabou en Belgique ?

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    Des propos recueillis par Thomas Mahler sur le site de L'Express.fr :

    Florence Bergeaud-Blackler : "L'islamisme est un sujet tabou en Belgique"

    Selon la chercheuse au CNRS, le débat sur l'islamisme est impossible dans la capitale européenne, alors même que fondamentalisme et communautarisme sont en essor.

    L'islamisme serait-il devenu un sujet tabou en Belgique, et en particulier dans la capitale européenne ? Dans Cachez cet islamisme. Voile et laïcité à l'épreuve de la cancel culture, ouvrage collectif dirigé par Florence Bergeaud-Blackler et Pascal Hubert, différents militants laïcs gravitant autour de l'Observatoire des fondamentalismes déplorent que le débat soit devenu impossible dans un pays pourtant adepte de la neutralité en matière religieuse. 

    Préfacé par Elisabeth Badinter, le livre vient d'être publié en Belgique. En dépit de l'absence de recensions dans la presse francophone, il figure dans les meilleures ventes de la grande librairie Filigranes. En France, il sera disponible le 17 juin. En avant-première pour l'Express, Florence Bergeaud-Blackler, chargée de recherche CNRS et anthropologue notamment spécialiste du marché du halal, explique pourquoi certains quartiers de Bruxelles seraient devenus "une sorte de sanctuaire de l'islamisme en Europe", mais aussi pourquoi, selon elle, les élites politiques, universitaires et journalistiques ne veulent aborder cette question que sous l'angle de l'islamophobie. Entretien.  

    L'Express : Pourquoi avez-vous fondé l'Observatoire des fondamentalismes à Bruxelles il y a un an ?  

    Florence Bergeaud-Blackler: C'est une initiative de Fadila Maaroufi, une éducatrice belgo-marocaine qui m'a demandé de diriger le conseil scientifique. Une quarantaine de citoyens, belges en majorité, ont soutenu le projet. Notre idée était de créer un organisme capable de produire des connaissances sur le fondamentalisme, d'assister des personnes victimes de leurs intolérance (notamment jeunes femmes, homosexuels, apostats), et de jouer un rôle de lanceurs d'alerte sur les réseaux sociaux.

    L'islamisme, comme l'islam, s'est installé depuis quarante ans en Belgique dans le sillon d'une immigration nord-marocaine et turque. Les Frères Musulmans agissent pacifiquement en pénétrant le tissu social, les ONG et associations d'aides aux défavorisés, les lieux d'éducation, de soins, les entreprises. A Bruxelles, il s'est largement appuyé sur les structures tribales de l'immigration rifaine, sur des réseaux criminels de passeurs de drogues et autres trafics qui achètent le silence de la communauté (comme ceux qui ont alimenté le jihadisme à Molenbeek par exemple), comme l'a bien décrit l'historien Pierre Vermeren. Cette culture du silence, cette omerta expliquent que les services sociaux ignorent des problèmes qui se traitent "en famille" dans la communauté musulmane. A cela s'ajoute, qu'à quelques exceptions près -comme celle du professeur de l'Université catholique de Louvain Felice Dassetto aujourd'hui retraité- les Belges n'ont pas une compréhension approfondie des dynamiques fondamentalistes dans le champ islamique. Il n'y a pas de tradition islamologique dans les universités comme en France, et l'islamisme reste un sujet tabou. 

    "La presse a cessé de faire son travail d'investigation"

    Vous dites dans votre livre que l'islamisme est bien ancré à Bruxelles... 

    Il existe une bulle fondamentaliste, une sorte de "Bruxellistan", plus soft que le "Londonistan", qui fait de certains quartiers du centre, avec ses belles maisons en pierres rouges, une sorte de sanctuaire de l'islamisme en Europe.  

    Bruxelles a été dès les années 1980 repérée par les Frères Musulmans comme le ventre mou du "ventre mou" qu'est l'Europe, pour reprendre l'expression de Gilles Kepel, où ils pourraient s' installer sans grande résistance au coeur de l'Europe de l'Ouest et à proximité des institutions européennes. La Grande mosquée de Bruxelles, bâtiment profane créé comme attraction exotique en 1879, a été cédée l'Arabie Saoudite en 1978 qui en a fait, via la Ligue Islamique Mondiale, un centre de rayonnement du très rigoriste wahabo-salafisme, qui a nourri les Frères Musulmans. Aujourd'hui le "frérisme" belge est une matrice alimentée idéologiquement et logistiquement en Europe par le Qatar et la Turquie d'Erdogan, avec des moyens de communication moderne, qui s'appuie sur des idéologies bulldozers intersectionnelles néo-féministes, et décoloniales pour avancer ses pions. Depuis les attentats de 2015 et 2016 et les réactions policières, la frange la plus politique des Frères européens s'est alliée aux Frères turcs du mouvement d'Erdogan pour mettre les franges salafistes et jihadistes en veilleuse, le temps que les choses se calment.

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  • Dérivons-nous vers un "totalitarisme soft" ?

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    Du site de La Nef :

    Vers un soft totalitarisme ?

    L’Américain Rod Dreher et le Québécois Mathieu Bock-Côté ont chacun publié un essai percutant sur nos dérives modernes (1). Confrontation de deux intellectuels à contre-courant de l’idéologie dominante.

    • Mathieu Bock-Côté est sociologue, chargé de cours à HEC Montréal et chroniqueur, au Figaro notamment. Il a publié au Cerf Le multiculturalisme comme religion politique (2016) et L’empire du politiquement correct (2019).
    • Rod Dreher est écrivain et journaliste, chroniqueur à The American Conservative, ancien collaborateur du New York Times. D’origine protestante, il s’est converti au catholicisme (1993) puis à l’orthodoxie (2006) et s’est fait connaître en France avec Le pari bénédictin (Artège, 2017).

    La Nef – Comment résumeriez-vous les principaux dangers qui menacent nos démocraties occidentales et jugez-vous qu’il existe un risque sérieux de dérive vers une forme de totalitarisme ?

    Mathieu Bock-Côté – Quoi qu’en disent ceux qui ne veulent rien voir, le régime diversitaire impose partout un contrôle idéologique de plus en plus sévère des populations, comme s’il fallait transformer les sociétés occidentales en vaste camp de rééducation idéologique. Que l’on parle de la situation dans l’université, dans les médias ou dans l’entreprise privée, le wokisme se normalise et vire à l’inquisition. À travers lui, le politiquement correct se fanatise. Au cœur de cette dynamique idéologique, on trouve la diabolisation de celui qu’on appelle l’homme blanc qui doit s’agenouiller, s’autocritiquer et même s’autodétruire, pour que le monde renaisse, sous le signe de la révélation diversitaire. Toutes les sociétés occidentales seraient structurées autour de la suprématie blanche, et elles devraient s’y arracher. C’est ainsi seulement que le « racisme systémique » s’effondrera, ce qui exige toutefois une reconstruction intégrale de toutes les relations sociales et un contrôle permanent de la parole publique, pour éviter que des propos transgressant l’orthodoxie « inclusive » et diversitaire se fassent entendre. Les majorités historiques occidentales prennent le relais du Vendéen et du koulak dans l’histoire du bouc émissaire : elles sont traitées comme le bois mort de l’humanité.

    Alors pour répondre à votre question, je crois, oui, que nous sommes devant une tentation totalitaire : la résistance des peuples est extrême-droitisée, la dissidence est assimilée à la haine, les lois pour combattre cette dernière sont de plus en plus coercitives, la phobisation de l’adversaire politique devient la norme, et à travers cela, on rêve de fabriquer un nouvel homme nouveau, reniant à jamais sa filiation occidentale pour renaître purgé de son passé. L’histoire s’accélère : l’inquisition woke représente le 1793 du régime diversitaire.

    Rod Dreher – Nous sommes déjà dans ce que j’appelle un « soft totalitarisme ». Je l’appelle soft ou doux pour plusieurs raisons. Premièrement, comme il ne ressemble pas à la version soviétique, avec les goulags, il est plus difficile à détecter. Deuxièmement, il fait croire qu’il est plein de compassion envers les victimes. Pourtant, c’est toujours du totalitarisme ! Il y a vingt ans, René Girard l’a compris. Il disait : « Le processus actuel de démagogie spirituelle et de surenchère rhétorique a transformé le souci des victimes en un commandement totalitaire et une inquisition permanente. »

    Un ordre totalitaire est un ordre dans lequel il n’y a qu’un seul point de vue politique acceptable, un ordre dans lequel toute la vie est politisée. Cet ordre est en train de conquérir les institutions de la vie dans l’Anglosphère à une vitesse stupéfiante. Ce qui est doux aujourd’hui va devenir dur.

    Soljénitsyne a dit que le communisme a conquis la Russie parce que « les hommes ont oublié Dieu ». C’est vrai pour nous aussi, à notre époque et dans notre pays. Nous avons tourné le dos à Dieu et constatons qu’il est impossible de construire une civilisation vivifiante sans Lui. Michel Houellebecq est un grand diagnosticien du malaise fatal de l’Occident. Lorsque la dimension transcendante de la vie a été oubliée, ou qu’elle est niée, les gens tentent de combler le vide de Dieu en eux par le sexe, le shopping et l’hédonisme. Et lorsque cela ne fonctionne pas, ils se tournent vers une pseudo-religion politique.

    Le livre de Hannah Arendt, Les origines du totalitarisme (1951), étudie la façon dont l’Allemagne et la Russie sont tombées dans le totalitarisme. Tous les signes majeurs identifiés par Arendt sont présents aujourd’hui, en particulier notre profond sentiment d’atomisation sociale, notre amour de la transgression et notre mépris de la vérité.

    Lire la suite de ce dialogue sur le site de La Nef

    Lire également : https://lincorrect.org/rod-dreher-la-meilleure-chose-a-faire-est-de-chercher-a-survivre-tout-en-etant-isoles-lincorrect/

  • Kamloops : "un appel fort à nous détourner du modèle colonisateur" (pape François)

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    De Vatican News :

    6 juin 2021

    Kamloops: le Pape invite à «se détourner du modèle colonisateur»

    Lors de la prière de l’Angélus, ce dimanche matin, le Pape s’est longuement exprimé au sujet du scandale provoqué au Canada par la découverte de plus de 200 corps dans un ancien pensionnat autochtone qui fut administré par l’Église catholique.

    Le Pape a dit suivre «avec tristesse les nouvelles en provenance du Canada concernant la découverte choquante des restes de 215 enfants, élèves du pensionnat indien de Kamloops, dans la province de la Colombie-Britannique. Je me joins aux évêques canadiens et à toute l'Église catholique au Canada pour exprimer ma sympathie au peuple canadien, qui a été traumatisé par cette nouvelle choquante», a expliqué François.

    «Cette triste découverte renforce encore notre conscience de la douleur et de la souffrance du passé, a-t-il reconnu. Les autorités politiques et religieuses du Canada doivent continuer à travailler ensemble avec détermination pour faire la lumière sur ce triste événement et s'engager humblement sur la voie de la réconciliation et de la guérison.»

    Se détacher de la mentalité coloniale

    Le premier Pape né sur le continent américain a invité à tirer les leçons de ce drame en remettant en question les modèles idéologiques qui ont associé le christianisme à une forme d’emprise sur les cultures traditionnelles. «Ces temps difficiles sont un appel fort pour nous tous à nous détourner du modèle colonisateur et même des colonisations idéologiques d'aujourd'hui, et à marcher côte à côte dans le dialogue, le respect mutuel et la reconnaissance des droits et des valeurs culturelles de toutes les filles et de tous les fils du Canada», a martelé François, dans des accents proches de ceux utilisés dans son exhortation apostolique Querida Amazonia, qui traitait d’un contexte différent, mais avec un même souci de décentrement de l’Église catholique par rapport à un prisme trop occidental.

    «Nous recommandons au Seigneur les âmes de tous les enfants qui sont morts dans les pensionnats du Canada et nous prions pour les familles et les communautés autochtones du Canada frappées par le deuil. Prions en silence», a conclu François avec gravité.

    Les pensionnats autochtones, un projet d’assimilation forcée

    La découverte des restes de 215 enfants avait suscité il y a quelques jours une onde de choc dans tout le Canada, y compris au sein de l’Église catholique, qui était propriétaire de l'école de Kamloops entre 1890 et 1969, avant son transfert sous administration publique jusqu’à sa fermeture en 1978. L'école était autrefois la plus grande du système des pensionnats autochtones du Canada.

    «Au nom de la Conférence des évêques catholiques du Canada (CECC), j’exprime notre profonde tristesse pour la perte déchirante des enfants de l’ancien pensionnat indien de Kamloops, dans la Première nation Tk’emlúps te Secwépemc», avait écrit Mgr Richard Gagnon, archevêque de Winnipeg et président de l’épiscopat canadien, dans un communiqué daté du 31 mai. Cette découverte «bouleversante» fait ressurgir «des traumatismes dans de nombreuses communautés à travers ce pays», avait constaté l’archevêque, réclamant que toute la vérité soit faite afin d’«honorer la dignité de ces petits».

    Cet épisode vient s’ajouter à une page douloureuse de l’histoire du pays. Il y a plus de cinq ans, la Commission de vérité et réconciliation du Canada avait en effet publié un rapport sur les pensionnats autochtones. Le document de près de 4000 pages détaillait les sévices infligés aux enfants autochtones dans les établissements, où au moins 3200 enfants sont morts en raison de mauvais traitements et de négligence.

  • « Les chrétiens doivent entrer en résistance » (Rod Dreher)

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    D'Aleteia.org :

    [Vidéo] Rod Dreher : « Les chrétiens doivent entrer en résistance »

    05/06/21

    Dans son nouvel ouvrage "Résister au mensonge. Vivre en chrétiens dissidents" (Artège), l’éditorialiste américain Rod Dreher déplore l'existence d'un"totalitarisme mou" qui annihilerait tout esprit critique face à la pensée dominante et menacerait l’existence même des chrétiens.

    « En Occident aujourd’hui, les chrétiens qui n’acceptent pas les valeurs du monde font face à de grandes attaques. Je pense que nous pouvons parler de soft totalitarisme » : c’est la thèse développée par Rod Dreher dans « Résister au mensonge. Vivre en chrétiens dissidents », quatre ans après la publication de son best-seller « Le pari bénédictin », vendu à plus de 100.000 exemplaires aux États-Unis.

    Dans ce nouvel essai, l’éditorialiste conservateur appelle les chrétiens à une prise de conscience face aux périls des temps modernes, dans un monde ils seraient les « bouc-émissaires » de la nouvelle idéologie dominante. Retrouvez notre entretien en vidéo.

  • Le non ferme et catégorique des évêques chiliens au "mariage pour tous"

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    De Xavier Le Normand et Malo Tresca sur le site du journal La Croix :

    Chili : les évêques s’opposent à un « mariage pour tous » adopté en urgence

    Analyse 

    Dans un communiqué, le comité permanent de la Conférence épiscopale du Chili (CECh) a condamné avec virulence, mercredi 2 juin, le projet de loi du chef de l’État, Sebastián Piñera, visant à autoriser selon une procédure d’urgence le « mariage égalitaire » pour les couples homosexuels.

    4/06/2021

    C’est un « non » ferme et catégorique. Dans un communiqué publié mercredi 2 juin, le comité permanent de la Conférence épiscopale du Chili (CECh) a affirmé son opposition résolue au projet du président du pays, Sebastián Piñera, de légaliser selon une procédure d’urgence le « mariage égalitaire », c’est-à-dire l’ouverture du mariage aux couples de même sexe.

    Dans un revirement par rapport à ses précédentes prises de position, le président de droite avait en effet annoncé, la veille, qu’il estimait le « temps venu » de relancer ce chantier législatif, étudié depuis plusieurs années par le parlement chilien, mais bloqué par d’influentes oppositions. « Nous devons approfondir notre compréhension de la valeur de la liberté, y compris la liberté d’aimer et de former une famille avec la personne aimée, et aussi la valeur de la dignité de toutes les relations d’amour et d’affection entre deux personnes », a publiquement justifié Sebastián Piñera.

    « Projet de Dieu »

    Exhortant les autorités à plutôt privilégier des politiques d’aide pour la population éprouvée par la pandémie de Covid-19, l’épiscopat local s’est empressé de réagir en rappelant, dans son dernier message, la doctrine de l’Église sur le sujet : « Ceux d’entre nous qui suivent Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur et sont guidés par son enseignement, ont la certitude que le mariage établi et voulu par Dieu n’est qu’entre un homme et une femme, une communion qui donne naissance à la vie et est le fondement de la famille ».

    « Ce que l’Église catholique enseigne à ce sujet est clair et bien connu : “La vocation au mariage est inscrite dans la nature même de l’homme et de la femme, tels qu’ils sont sortis de la main du Créateur” », a précisé la CECh, en citant le canon 1603 du Catéchisme de l’Église catholique. Avant de rappeler, encore, que le pape François avait ratifié cet enseignement dans son exhortation apostolique Amoris laetitia (251), en affirmant que « rien ne permet d’assimiler ou d’établir des analogies, même lointaines, entre les unions homosexuelles et le projet de Dieu sur le mariage et la famille ».

    Dans un pays encore très majoritairement catholique, mais où la voix de l’institution est décriée – notamment sur les sujets de société – à l’aune des révélations de nombreux scandales d’abus, ce rappel de l’épiscopat chilien intervient aussi trois mois après la publication, lundi 15 mars, d’une note de la Congrégation pour la doctrine de la Foi réaffirmant l’interdiction, pour les prêtres, de bénir des unions de couples de même sexe.

    « Dignité et respect »

    Pour les responsables religieux chiliens, leur message ne contredit en rien la conviction de l’Église que « toute personne, quelle que soit son orientation sexuelle, doit être respectée dans sa dignité et accueillie avec respect, en évitant tout signe de discrimination injuste ». « En outre, du point de vue des droits des personnes qui décident de vivre ensemble, la législation nationale a établi un régime qui protège et reconnaît légalement leur décision », ont-ils précisé, se disant enfin désireux que leurs mots puissent notamment « aider au discernement de ceux qui exercent la responsabilité de légiférer (…) » dans le pays.

  • "Nos sociétés occidentales sont des sociétés de la frustration" (Mgr de Moulins-Beaufort)

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    De Vatican News :

    Messe de la Sainte-Pétronille: retrouver la joie dans une société essoufflée

    Comme c’est la tradition chaque année, une messe pour la France a été célébrée ce matin en la basilique Saint-Pierre à l’occasion de la Sainte-Pétronille, considérée comme la fille spirituelle de saint Pierre et la patronne de la France depuis le règne de Pépin Le Bref.

    Habituellement confiée à une personnalité française de la Curie romaine, la présidence de la célébration a été assurée cette fois-ci par Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims et président de la Conférence des évêques de France. Le cardinal Dominique Mamberti, préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, était également présent, ainsi que l'ambassadrice de France près le Saint-Siège, Élisabeth Beton-Delègue, et les ambassadeurs de France près l'Italie et la FAO. Quelques dizaines de personnes étaient présentes, essentiellement issues de la communauté française travaillant au Vatican, ainsi que du réseau ecclésial et diplomatique à Rome.

    Le président de la CEF a articulé son homélie autour des textes de la liturgie du jour, fête de la Visitation, et tirés du Livre du prophète Sophonie et de l’extrait de l’Évangile de saint Luc racontant la visite de Marie à Élisabeth. Il a mis en parallèle l’enthousiasme fidèle de ces figures bibliques fidèles au Seigneur, et l’impatience désenchantée qui caractérise la société française actuelle, en particulier dans les incertitudes de l’après-pandémie.

    «Notre pays, en tant que tel, ne veut plus croire à un «encore meilleur » qui viendrait d’ailleurs ou d’en haut. Il a voulu et veut s’approprier le meilleur qu’il peut se donner», a remarqué l’archevêque de Reims. Si cette idéologie a porté des fruits de progrès social et humain, elle touche aussi à ses limites en créant des frustrations pour une grande partie de la population.

    «L’élan s’est essoufflé, a regretté Mgr de Moulins-Beaufort. Nous ne sommes collectivement plus très sûrs que demain sera meilleur qu’aujourd’hui, nous craignons que le temps ne soit qu’un facteur d’usure, nous redoutons que les meilleures situations d’ici-bas ne cachent des mensonges, des violences, des secrets honteux. De plus en plus, nos sociétés occidentales sont des sociétés de la frustration. Elles accumulent les droits, ce qui pourrait être réjouissant, mais sur fond de ressentiment, quand il faudrait un élan vers l’avenir, et, par conséquent du pardon, qui n’est pas amnistie.»

    Passer de la frustration pour soi à la disponibilité pour l’autre

    Le président de la conférence épiscopale a relevé ce paradoxe : «Nous avons peur de manquer alors que nous avons beaucoup, et ce qui nous manque, le peu qui nous manque parfois, nous obnubile. Comment retrouver le chemin de la joie? Est-il encore possible à un peuple d’être joyeux?»

    Les chrétiens ont la responsabilité de témoigner de leur foi pour faire germer une espérance renouvelée, au cœur d’une société qui, au fil des tourments de l’histoire, a toujours été tiraillée par des forces contradictoires. «C’est la mission de ceux et celles qui ont la foi que d’aller vers la vieille humanité, non pour l’accabler avec l’insolence de la jeunesse qui a tout, même les promesses du lendemain, mais pour la servir, avec la délicatesse de celui qui ne veut rien avoir à soi sans le partager, et qui sait qu’il ne peut être comblé que grâce à l’effort patient de celles et de ceux qui l’ont précédé.»

    Par leur vie et leur action, Marie et Élisabeth mais aussi saint Pierre et sainte Pétronille ont montré que l’histoire humaine ne se réduit pas un rapport de forces, ni à un chaos de forces qui s’entrechoquent dans une rivalité perpétuelle, mais que l’action divine peut trouver son chemin dans le cœur des personnes pour déployer la «cité éternelle», le «seul temple véritable du Dieu vivant».

    «En célébrant la messe pour notre pays, je prie pour que les chrétiens en lui sachent transformer leur espérance en une énergie au service du bien toujours plus grand de tous, et je prie pour que tous nos concitoyens puissent trouver ou retrouver la joie d’unir leurs destinées terrestres et de regarder ce qui vient avec espérance», a conclu le président de la conférence épiscopale française.

  • Le Congrès Mission aura lieu les 1, 2, 3 octobre 2021 à la Basilique de Koekelberg à Bruxelles

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    Du site du Congrès Mission :
    Nous sommes un groupe de laïcs catholiques qui venons de différentes provinces du pays. Au long de notre jeunesse et aujourd’hui encore, nous avons rencontré de nombreux visages de l’Église. Toujours, nous avons été émerveillés de la multitude des initiatives qui y naissent, et c’est pour les rassembler, organiser un « grand repas de famille » que nous nous sommes réunis autour du projet d’un Congrès Mission.

    Le Congrès Mission a en effet pour objectif de susciter un grand élan pour l’annonce de l’Évangile, en donnant des clés pour permettre à tous les chrétiens de la vivre. Il réunit donc les croyants autour de moments de prières, autour de tables rondes qui abordent de nombreuses thématiques (comment partager sa foi au sein de sa famille, de son couple, de sa ville, de sa paroisse, des initiatives écologiques, du monde associatif…), à l’occasion d’ateliers qui présentent des initiatives d’évangélisations humbles et concrètes, et au sein d’un villages de stands qui donne de la visibilité à tout ce que l’Église met en place au service de la société.

    L’objectif est donc d’offrir un évènement enthousiasmant, permettant à des catholiques de tous horizons et de toutes sensibilités de se retrouver le temps d’un week-end, d’échanger de bonnes idées, de s’épauler, et de partager la joie de croire en Dieu. Chacun pourra donc y découvrir ce que les paroisses voisines ou plus lointaines organisent de beau, ce que les associations chrétiennes mettent en place de grand. Le Congrès Mission n'a donc d'autres objectifs que d'être au services des paroisses pour y partager, valoriser toutes les initiatives existantes. Il nous semble qu’un tel évènement a d’autant plus de sens après la période de confinement que nous connaissons.

    Le Congrès Mission s’adressera à tous les Belges. C’est pour cette raison qu’en accord avec Mgr Kockerols, il se tiendra à Bruxelles, capitale du pays, les premiers, deux et trois octobre prochain.

    Voici, en tant que baptisés, l’initiative que nous avons le désir de porter avec l’Église, en communion avec vous. Nous la confions à vos prières.

    Dès maintenant nous vous invitons à :

    L'équipe du Congrès Mission

    Je m'inscris au Congrès Mission

    congresmissionbruxelles@gmail.com

    https://www.congresmission.com/