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Société - Page 207

  • Saint-Marin devient une zone franche pour l'avortement eugénique

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    De Luca Volontè sur le site de la Nuova Busssola Quotidiana :

    Saint-Marin devient une zone franche pour l'avortement eugénique

    27-09-2021

    À Saint-Marin, le "oui" à l'avortement a remporté le référendum avec 77 % des voix. Avec 59% d'abstentions, dans un État où 98% de la population se déclare catholique et grâce à une question qui peut être étendue à tous les cas, la République de Saint-Marin a décidé que les avortements peuvent être pratiqués même jusqu'au neuvième mois, créant ainsi les conditions d'un "tourisme eugénique" en provenance d'Italie. L'objection de conscience est actuellement exclue. Don Mangiarotti à la Bussola : "Une défaite pour la vie, nous repartons du travail qui a grandi dans ces mois des défenseurs de la vie". 

    Hier était le jour du référendum sur l'avortement à Saint-Marin, et le résultat annoncé par la télévision d'État était très clair : 59% des citoyens vivant à Saint-Marin n'ont pas pris part au vote ; le OUI à la dépénalisation et à la libéralisation de l'avortement a obtenu plus de 77% des voix, le NON un peu plus de 22%. Le monde recule et ils appellent ça le progrès ! Une proportion importante d'électeurs catholiques, dont 98% se déclarent catholiques, a choisi de ne pas prendre part au vote. Incompréhensible.

    La victoire du OUI oblige le Conseil général (parlement) et le Conseil des régents (gouvernement) à suivre la volonté des citoyens et à adopter une loi pour la mettre en œuvre dans les six prochains mois. Le texte de la question était très clair : "Voulez-vous qu'une femme puisse être autorisée à interrompre volontairement sa grossesse jusqu'à la douzième semaine de gestation, et également au-delà s'il y a danger pour la vie de la femme ou s'il y a des anomalies ou des malformations du fœtus qui représentent un risque sérieux pour la santé physique ou psychologique de la femme ?"

    Soyons clairs, le texte de la question ne laisse aucune place au doute : avortement libre toujours (bien au-delà de 12 semaines) et dans tous les cas, y compris l'avortement eugénique. En effet, pour un médecin favorable à l'avortement, le " risque grave pour la santé psychologique de la femme " est toujours diagnostiquable, même lorsque l'enfant qu'elle porte est diagnostiqué avec un simple bec-de-lièvre, un spina bifida, un syndrome de Down... Tout cela sans considérer que le référendum était basé sur un mensonge : " l'avortement pour une mère dont la vie est en danger était déjà possible " dans la République de Saint-Marin, comme l'indique le site du Comité " Uno di Noi ".

    Dans une lettre publiée sur le site d'information publique Libertas.com le 25 septembre, l'archevêque de Saint-Marin, Monseigneur Andrea Turazzi, avait appelé à soutenir la vie naissante, rappelé aux gens leur droit et leur devoir de voter, et rappelé que les catholiques et l'Église sont inconditionnellement favorables à l'accueil de la vie. Dans ses déclarations d'hier à Il Fatto Quotidiano, la présidente de l'Union des femmes de Saint-Marin, favorable à l'avortement, a joué le rôle de la championne des droits des femmes qui, seule contre tous ("Démocratie chrétienne, avec le diocèse, l'évêque, les scouts, Communion et Libération, Charité sans frontières, Action catholique, Provita&Famiglia, toute l'Église et même le Pape"), voulait faire prévaloir les raisons de l'avortement dans le "rendez-vous avec l'histoire des droits des femmes".

    La légalisation avec meurtre de l'enfant conçu (jusqu'au neuvième mois) coïnciderait-elle avec la conquête d'un droit historique de la femme ? Rien n'arrive par hasard, la fanfare jouée par les médias italiens et internationaux en faveur de la légalisation de l'avortement à Saint-Marin, décrite hier par Ermes Dovico dans ces pages, n'est rien d'autre qu'une énième poussée pour faire de tout le continent européen une véritable "zone libre" d'avortement libre, eugénique et inconditionnel.

    Le Parlement européen joue évidemment un rôle important de persuasion morale à cet égard. En juin dernier, il a réaffirmé, avec l'approbation du rapport Matic, le mensonge absolu de l'avortement en tant que droit humain inviolable. Ce n'est pas un hasard si, samedi 25 septembre, à Andorre, l'association d'avorteurs "Stop Violències" a organisé une manifestation massive pour demander la dépénalisation et la libéralisation de l'avortement et a désigné l'évêque d'Andorre comme l'ennemi de ces "lois de la civilisation".

    À Malte, la libéralisation de l'avortement est actuellement empêchée par le président de la République, Georges Vella (qui sera en fonction jusqu'en 2023), qui a déclaré à plusieurs reprises qu'il était prêt à démissionner plutôt que de signer une loi en faveur de l'avortement. La volonté d'inclure l'avortement parmi les droits de la femme ne tient pas compte de la réalité de ce qui est conçu. La possibilité de pratiquer des avortements sans limite de temps, en plus de l'horreur des avortements tardifs et eugéniques jusqu'au neuvième mois, ouvrira la porte à un tourisme de l'avortement macabre en provenance des pays voisins de Saint-Marin, dont l'Italie.

    Il est extrêmement grave qu'il n'y ait aucune disposition pour l'objection de conscience dans aucun cas, qu'il n'y ait aucune référence au père et qu'il n'y ait aucune disposition pour le consentement des parents ou du tuteur en cas d'avortement de mineurs.

    Don Gabriele Mangiarotti, prêtre combattant pour la vie, a déclaré à la Bussola peu après les résultats : "Une défaite pour la vie... mais on peut en tirer des leçons. L'amitié laborieuse qui s'est développée entre les défenseurs de la vie peut continuer... De qui repartons-nous ? Nous repartons de l'Un, des racines de la République de Saint-Marin, qui est fondée par un Saint et sur un Saint".

  • Enfants « transgenres » : arrêter le massacre !

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    De Philppe Oswald sur la Sélection du Jour :

    Enfants « transgenres » : arrêtons le massacre !

    C’est une contagion sociale qui fait des ravages dans les pays occidentaux dont les lois s’adaptent en permanence aux désirs individuels : on manipule, on drogue et on mutile des enfants persuadés de n’être pas nés dans le « bon corps » (« dysphorie de genre » en termes psychiatriques) pour accéder à leur envie de changer de sexe. Une cinquantaine de médecins, psychologues et intellectuels de plusieurs pays poussent un cri d’alarme dans une tribune publiée par L’Express (en lien ci-dessous). Associées au collectif pluridisciplinaire Observatoire des discours idéologiques sur l’enfant et l’adolescent, ces personnalités (dont Chantal Delsol, Elisabeth Badinter, Christian Flavigny, Jean-Pierre Rosenczveig …) dénoncent « une grave dérive commise au nom de l’émancipation de l’enfant-transgenre » qui peut avoir des impacts durables et même irréversibles sur la santé des enfants et des adolescents. C’est l’idéologie du « gender » et l’argument de ressentis « érigés en vérité », notamment sur les réseaux sociaux animés par des militants, qui conduisent à légitimer des traitements médicaux à vie et des opérations mutilantes telles que l’ablation des seins ou des testicules. « Au nom de l'”autodétermination” – véritable slogan qui séduit tous les progressistes – je suis libre de choisir le corps que je veux – des enfants et des adolescents sont convaincus qu’ils peuvent changer de sexe à l’aide de traitements hormonaux voire de chirurgies mutilantes » déplorent les signataires de cette tribune, en incitant les parents et les professionnels à ne pas céder au leurre d’une « transidentité ».

    De plus en plus de gouvernements européens adoptent des lois conçues pour faciliter le changement de « genre » : de telles législations existent déjà à Malte, en Irlande, en Ecosse, en Norvège, en Espagne, en Hollande (avec le « protocole néerlandais » souvent donné en exemple de réponse « prudente » à la « dysphorie de genre » en bloquant la puberté par un traitement hormonal à l'âge de 12 ans, puis l'administration d'hormones à 16 ans avant l’acte chirurgical pour changer de sexe à 18 ans). Plusieurs de ces lois ouvrent la voie aux mineurs pour entamer le processus de transition indépendamment du consentement des parents, réputés « conservateurs ». Certains pays sont « en pointe », telle l’Ecosse. Le gouvernement écossais permet désormais aux enfant dès l’âge de l’entrée en primaire (théoriquement, dès 4 ans !) de « changer de nom d’usage et de sexe à l’école sans le consentement de leurs parents ». Au Royaume-Uni, le nombre de diagnostics de « dysphorie de genre » a augmenté de 4 500% entre 2009 et 2016, les filles étant majoritaires à 80%. Ayant à se prononcer sur la plainte de Keira Bell, une jeune britannique déplorant la décision qu’elle avait prise quelques années plus tôt (traitement à la testostérone à l'adolescence, ablation des seins à 20 ans), la Haute Cour du Royaume-Uni a certes jugé (1/12/2020) qu’un mineur ne pouvait pas avoir le consentement éclairé pour demander de changer de sexe avec des conséquences médicales irréversibles, mais ce jugement a été infirmé par la Cour d'appel (19/09/2021), ouvrant une nouvelle fois la voie à la médicalisation des enfants et des adolescents au nom des droits humains confondus avec des désirs individuels. En mai 2021, le Parlement allemand a examiné un nouveau projet de loi sur « l'autodétermination des genres » émanant de deux propositions distinctes, l'une du FDP (Parti libéral démocrate) et l'autre du Parti vert. Les deux propositions suggéraient que dès 14 ans, les adolescents pourraient consentir eux-mêmes aux hormones ou à la chirurgie, sans la permission de leurs parents. Les projets de loi ont été rejetés mais ils ne manqueront pas d’être réintroduits…

    En France, les signataires relèvent « une inflation considérable de demandes de changement de sexe chez les enfants et plus particulièrement chez les adolescentes ». Pour la seule Ile-de-France, on enregistre dix demandes par mois contre dix par an au début des années 2010.  Ces médecins, psychologues et intellectuels n’hésitent pas à pointer la mystification selon laquelle « un enfant délesté de l’accord de ses “réactionnaires” de parents, serait à même de “choisir” son identité dite genrée. »

    Derrière l’idéologie et ses discours « stéréotypés » se cachent une fois de plus (comme dans la PMA et la GPA) de juteux intérêts économiques : la « marchandisation du corps des enfants » en fait des « patients à vie : consommateurs à vie de produits chimiques hormonaux commercialisés par les firmes pharmaceutiques, consommateurs récurrents de toujours plus d’opérations chirurgicales dans la poursuite du rêve chimérique d’un corps fantasmé. » Mais peu osent s’y opposer frontalement « par crainte de certaines associations LGBTQI+ », concluent le signataires. Eux, du moins, ne se laissent pas intimider : face à la « mystification » de « l'enfant-transgenre » qui « relève de l'embrigadement idéologique », « nous ne pouvons plus nous taire ».

    Philippe Oswald

    Pour aller plus loin :

    Changement de sexe chez les enfants : "Nous ne pouvons plus nous taire face à une grave dérive"

    >>> Lire la tribune sur : L'Express
  • Parlement européen : le refus de l'avortement devrait être criminalisé

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    De C-FAM.ORG (Rebecca Oas) :

    Parlement européen : le refus de l'avortement devrait être criminalisé

    23 septembre 2021

    WASHINGTON, D.C. le 24 septembre (C-Fam) Le Parlement européen s'est prononcé en faveur d'un traitement de la " violence basée sur le genre " comme un crime dans l'UE, au même titre que le terrorisme et la traite des êtres humains.  Parmi les comportements qu'il cherche à criminaliser figure "le refus d'un avortement sûr et légal".

    Le document condamne la violence à l'égard des femmes et des filles "dans toute leur diversité" ainsi que "la violence à l'égard des personnes LGBTIQ+ en raison de leur sexe, de leur identité de genre, de leur expression de genre ou de leurs caractéristiques sexuelles", et précise qu'il s'agit d'"actes de violence en ligne et hors ligne."

    Le rapport appelle à la création de normes uniformes et de sanctions pénales minimales dans toute l'Union européenne en modifiant le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne.  Il a été adopté par 427 voix contre 119, avec 140 abstentions.

    Plusieurs membres du Parlement ont évoqué les taux élevés de violence physique et sexuelle perpétrés à l'encontre des femmes et des filles européennes, arguant que s'opposer à ce rapport reviendrait à ignorer leur détresse.

    "Dans notre rapport, nous affirmons que pour combattre la violence sexiste, nous devons avoir le droit de décider de notre corps et de notre sexualité. Nous devons avoir accès à l'avortement et à la contraception gratuits", a déclaré la Suédoise Malin Björk, l'une des parlementaires présentant le rapport.

    D'autres ont adopté un point de vue différent. "La lutte contre la violence à l'égard des femmes ne peut pas devenir un outil de lutte idéologique, et c'est malheureusement un projet idéologique", a déclaré la députée polonaise Jadwiga Wiśniewska.  "Veuillez noter que le concept de genre n'est pas un concept de traité, tout comme des termes tels que patriarcat ou LGBT."

    Les restrictions de la Pologne en matière d'avortement ont été spécifiquement dénoncées dans le rapport.

    La Belge Cindy Franssen a prévenu que le rapport "dépasse les compétences nationales" et a noté que l'ajout de la "violence fondée sur le genre" au traité nécessiterait l'unanimité au Conseil de l'Union européenne. "Cela ne viendra pas si nous demandons simultanément que le refus d'un avortement soit qualifié de violence fondée sur le genre".

    Helena Dalli, l'actuelle commissaire européenne à l'égalité, a décrit le rapport comme une tentative d'atteindre les objectifs de la Convention d'Istanbul, le traité du Conseil de l'Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l'égard des femmes et la violence domestique.  La convention est entrée en vigueur en 2014, mais plus tôt cette année, la Turquie s'en est retirée, déclarant que ce qui était "initialement destiné à promouvoir les droits des femmes a été détourné par un groupe de personnes tentant de normaliser l'homosexualité."

    Le rapport récemment adopté rend explicite ce qui était implicite dans la Convention d'Istanbul en incluant expressément les personnes identifiées "LGBTIQ+" comme "également victimes de violence fondée sur le genre en raison de leur genre, de leur identité de genre, de leur expression de genre et de leurs caractéristiques sexuelles."

    Mme Dalli a déclaré que son objectif était d'élargir la définition des "euro-crimes" afin d'inclure à la fois la violence fondée sur le genre et les crimes et discours haineux, "pour des raisons d'orientation sexuelle, entre autres."

    En tant que femme politique maltaise et dans le cadre de son travail au sein de l'UE, Mme Dalli s'est faite la championne des lois et des politiques pro-LGBT.  Cependant, son pays reste l'un des rares en Europe à avoir des lois pro-vie fortes, et si l'UE criminalise le refus de l'avortement comme une forme de "violence fondée sur le genre", Malte sera parmi ses principales cibles.

    "Nous attendons avec impatience la mise en œuvre rapide de cette politique, y compris à Malte", a déclaré le groupe Doctors for Choice Malta sur sa page Facebook, qualifiant de "criminel pour l'État" le fait de refuser aux femmes d'avorter.

    Sujet :  Droits de l'homme et droit international

    Image : https://c-fam.org/wp-content/uploads/european-parliament-logo.jpg

  • L'Eglise et les chrétiens face à l'esclavage

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    De sur le site de La Libre :

    Église et chrétiens face à l’esclavage

    Olivier Grenouilleau brosse une fresque passionnante de leurs relations depuis 2 000 ans.

    23-09-2021

    Le 3 décembre 1839, une lettre apostolique du pape Grégoire XVI condamnait officiellement l'esclavage et la traite : "Nous conjurons instamment dans le Seigneur tous les fidèles, de quelque condition que ce soit, qu'aucun d'eux n'ose à l'avenir tourmenter injustement les Indiens, les Nègres et autre semblables, ou les dépouiller de leurs biens, ou les réduire en servitude […] ou exercer ce commerce inhumain par lequel les Nègres, comme si ce n'étaient pas des hommes, mais de simples animaux réduits en servitude […], sont achetés, vendus et voués quelquefois aux travaux les plus durs".

    En termes clairs et nets, le Pape expose la position de l’Église catholique sur l’esclavage comme jamais auparavant. Certes, elle avait obtenu au XVe siècle la fin de la détention d’esclaves chrétiens par des chrétiens en Europe, et au XVIe siècle l’abolition par Charles Quint de l’esclavage des Indiens dans l’Amérique espagnole, mais les Portugais n’en tinrent pas compte et la traite des Africains débuta…

    À partir de 1839, la position de l’Église fut définitivement tranchée, et une de ses plus grandes voix, le cardinal Lavigerie (1825-1891), archevêque d’Alger, mena un combat infatigable contre l’esclavage dans l’Afrique musulmane, contribuant ainsi à la conférence antiesclavagiste de Bruxelles (1889), où les puissances coloniales décidèrent une action collective contre la traite.

    Pourquoi un tel retard ?

    Ceci dit, la question se pose : pourquoi les chrétiens ont-ils tant tardé à se mobiliser en faveur de l'abolition de l'esclavage et de la traite qui la nourrit ? Olivier Grenouilleau, éminent connaisseur de ce fléau séculaire (Les traites négrières, 2004, Qu'est-ce que l'esclavage ?, 2014, La révolution abolitionniste, 2017), consacre à cette question un ouvrage d'une érudition et d'une clairvoyance admirables.

    Il commence par rappeler que le Christ apparut dans un monde où l'esclavage était universellement pratiqué, y compris par les Juifs - seuls les stoïciens condamnaient cette pratique - et se recomposait en permanence, impliquant des formes et des populations différentes. Selon les Évangiles, le Christ n'en a pas parlé. Saint Paul l'admettait mais recommandait de ne pas traiter les esclaves "de la même manière qu'un cheval", saint Augustin et Thomas d'Aquin le légitiment. Une grande exception : l'évêque Grégoire de Nysse ((335-395) , se fondant sur le principe selon lequel l'homme a été fait à l'image de Dieu, établit celui de l'inaliénabilité, ici-bas, de la liberté humaine.

    Peu d’intérêt de Calvin et Luther

    Ceci dit, l’Église s’est beaucoup préoccupée au Moyen Age de racheter les esclaves chrétiens des musulmans et d’éliminer l’esclavage en Europe. Au lendemain de la découverte de l’Amérique (1492), nombre de missionnaires espagnols, dont le célèbre dominicain Las Casas, prirent la défense des Indiens. Mais la traite les remplaça par des Noirs !

    Ce même XVIe siècle vit naître la Réforme. Calvin proclama l'esclavage "licite" et Luther, estimant que seuls les catholiques sont véritablement des esclaves (du Pape), condamna toute forme de rébellion sociale et proclama que les subordonnés devaient "s'acquitter de leur plein gré de ce qu'ils savent être agréables à leurs maîtres et à leurs dames" (sic).

    Résumons la suite. Aux XVe-XVIe siècles, la théologie morale s’autonomisa, libérant la parole d’un nombre croissant de prêtres et de laïcs contre l’esclavage colonial. Mais sans résultats. C’est aux XVIIIe-XIXe siècles que des individus-acteurs jouent de plus en plus le premier rôle par rapport aux autorités établies. Chez les Anglo-Saxons, les Églises protestantes apparaissent dépassées, lorsqu’elles ne se divisent pas sur la question comme aux États-Unis et sa Guerre de Sécession.

    Les mouvements abolitionnistes

    À partir du XVIIIe siècle, trois pays voient l'abolitionnisme-mouvement se déployer véritablement : les États-Unis, l'Angleterre et la France. "Chaque fois l'élément religieux joue un rôle, essentiel ou notable". Le renouveau du christianisme évangélique dans l'univers anglo-saxon et, en France, la convergence de catholiques avec des abolitionnistes républicains plutôt anticléricaux conduiront à l'abolition de l'esclavage dans leurs colonies. Mais ailleurs, en Arabie, en Asie ?

    • **** Olivier Grenouilleau | Christianisme et esclavage| Histoire | Gallimard, Bibliothèque des Histoires | 544 pp., 28,50 €, version numérique 20 €
  • Le message du pape pour la journée mondiale du migrant et du réfugié 2021 (26 septembre)

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    De Vatican.va (3 mai 2021) :

    MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS POUR LA 107ème JOURNÉE MONDIALE DU MIGRANT ET DU RÉFUGIÉ 2021

    [26 septembre 2021]

    « Vers un nous toujours plus grand »

    Chers frères et sœurs !

    Dans la Lettre encyclique Fratelli tutti, j’ai exprimé une préoccupation et un désir, qui occupent encore une place importante dans mon cœur : « Après la crise sanitaire, la pire réaction serait de nous enfoncer davantage dans une fièvre consumériste et dans de nouvelles formes d’auto-préservation égoïste. Plaise au ciel qu’en fin de compte il n’y ait pas “les autres”, mais plutôt un “nous” ! » (n. 35).

    C’est pourquoi j’ai pensé consacrer le message de la 107e Journée mondiale du migrant et du réfugié à ce thème : « Vers un nous toujours plus grand », souhaitant ainsi indiquer un horizon clair pour notre parcours commun dans ce monde.

    L’histoire du « nous »

    Cet horizon est présent dans le projet créatif de Dieu lui-même : « Dieu créa l’homme à son image, à l’image de Dieu il le créa, il les créa homme et femme. Dieu les bénit et leur dit : “Soyez féconds et multipliez-vous” » (Gn 1,27-28). Dieu nous a créés homme et femme, des êtres différents et complémentaires pour former ensemble un nous destiné à devenir toujours plus grand avec la multiplication des générations. Dieu nous a créés à son image, à l’image de son Être Un et Trine, communion dans la diversité.

    Et lorsque, à cause de sa désobéissance, l’être humain s’est détourné de Dieu, celui-ci, dans sa miséricorde, a voulu offrir un chemin de réconciliation non pas à des individus, mais à un peuple, à un nous destiné à inclure toute la famille humaine, tous les peuples : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, et ils seront ses peuples, et lui-même, Dieu avec eux, sera leur Dieu » (Ap 21,3).

    L’histoire du salut voit donc un nous au début et un nous à la fin, et au centre le mystère du Christ, mort et ressuscité « afin que tous soient un » (Jn 17,21). Le temps présent, cependant, nous montre que le nous voulu par Dieu est brisé et fragmenté, blessé et défiguré. Et cela se produit surtout dans les moments de grande crise, comme maintenant avec la pandémie. Les nationalismes fermés et agressifs (cf. Fratelli tutti, n. 11) et l’individualisme radical (cf. ibid., n. 105) émiettent ou divisent le nous, tant dans le monde qu’au sein de l’Église. Et le prix le plus élevé est payé par ceux qui peuvent le plus facilement devenir les autres : les étrangers, les migrants, les marginaux, qui vivent dans les périphéries existentielles.

    En réalité, nous sommes tous dans le même bateau, et nous sommes appelés à nous engager pour qu’il n’y ait plus de murs qui nous séparent, qu’il n’y ait plus les autres, mais un seul nous, aussi grand que toute l’humanité. C’est pourquoi je profite de cette journée pour lancer un double appel à marcher ensemble vers un nous toujours plus grand, m’adressant d’abord aux fidèles catholiques puis à tous les hommes et femmes du monde.

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  • Eglise vivante : dix nouveaux Jésuites ordonnés prêtres le 10 juillet 2021 … à Kimwenza (RDC)

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    Par Mgr Carlos Ndaka, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Kinshasa:

    JPSC

  • France: rigides les jeunes prêtres en soutane ou en col romain ?

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    Ce film (2010) propose de découvrir ces jeunes prêtres, sur les épaules desquels l'Église toute entière reposera dans quelques années (nous y sommes). Pendant une semaine nous suivons trois d'entre eux dans leur vie quotidienne: rencontres avec leurs ouailles, réunions, organisation, célébrations en paroisses, temps de prières et de détente. Source: KTO.

    JPSC

  • Inde (Karnataka) : les évêques dénoncent le projet de loi anti-conversion

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/INDE - Les Évêques s'opposent à la loi anti-conversion au Karnataka

    24 septembre 2021

    Bangalore (Agence Fides) - Les dix Évêques catholiques de l'État du Karnataka, dans le sud de l'Inde, ont exprimé au Premier ministre de l'État, Basavaraj Bommi, leur profonde préoccupation au sujet d'une proposition de loi visant à interdire les conversions religieuses dans l'État. À la tête d'une délégation qui a rencontré le Premier ministre le 22 septembre, Mgr Peter Machado, Archevêque de Bangalore, a présenté un mémorandum sur diverses questions affectant la vie des chrétiens au Karnataka. Selon l'Archevêque Machado, agiter le croquemitaine des "conversions forcées" est nuisible et inutile, et l'Église catholique exprime sa déception.

    La communauté chrétienne de l'État gère des centaines d'écoles, de collèges et d'hôpitaux dans différents diocèses. Et des millions d'étudiants étudient dans des établissements d'enseignement dirigés par des chrétiens. Des millions de personnes bénéficient de ces institutions. Aucun d'entre eux, soulignent les Évêques, ne se voit conseiller d'embrasser le christianisme. Certains cas mineurs ont pu se produire, mais ils ont été exagérés, a déclaré l'Archevêque Machado. "Le projet de loi anti-conversion vise à diffamer le christianisme", a souligné l'Archevêque. En fait, la communauté chrétienne assume pleinement sa responsabilité morale en ne se livrant en aucune façon à la promotion de conversions forcées : "Nous ne forçons personne", a-t-il déclaré.

    Dans le mémorandum remis au Premier ministre, les Évêques notent que toute loi anti-conversion pourrait causer "des problèmes dans les relations inter-communautaires et des troubles inutiles", générant des déclarations et des réactions controversées et provoquant des troubles dans la société et les communautés religieuses. générant des déclarations et des réactions controversées et semant le trouble dans la société et les communautés religieuses.

    Le 21 septembre, Goolihatti Shekhar, membre de l'assemblée législative de l'État et membre du parti nationaliste hindou Bharatiya Janata Party (BJP), a soulevé la question au Parlement en déclarant : "Les missionnaires chrétiens évangéliques se livrent à une campagne effrénée de conversion religieuse dans ma circonscription de Hosadurga. Ils ont converti environ 20 000 hindous au christianisme".

    En réponse à cette note, le président de l'Assemblée législative, Visheshwara Hegde Kageri, a déclaré que de nombreux États de l'Inde avaient déjà adopté des lois pour freiner les conversions religieuses et a suggéré que le Karnataka pourrait avoir une loi similaire. Intervenant dans le débat, le ministre de l'Intérieur, Araga Jnanedra, a déclaré que le gouvernement du Karnataka étudierait les lois pertinentes des autres États et proposerait sa propre version. Le gouvernement de l'État, a-t-il dit, a l'intention de se pencher sur la question pour mettre fin aux conversions religieuses par la force et autres incitations.

    La Constitution indienne prévoit que les citoyens ont la liberté de "professer, pratiquer et propager" la religion. Toutefois, plusieurs États de la Fédération indienne ont mis en œuvre et promulgué des lois ou des règlements visant à décourager ou à interdire les conversions religieuses : il s'agit de l'Odisha, de l'Uttar Pradesh, de l'Arunachal Pradesh, du Chhattisgarh, du Gujarat, du Jharkhand, de l'Himachal Pradesh, du Madhya Pradesh et de l'Uttrakhand.

    Le Karnataka est dirigé par le BJP, dont les membres et les politiciens sont hostiles aux communautés religieuses minoritaires. Suivant une idéologie répandue au sein du BJP (appelée "Hindutva"), certains voudraient transformer l'Inde d'un pays laïc en un État théocratique hindou.
    (SD-PA) (Agence Fides 24/9/2021)

  • "Affirmer l'Évangile de la vie face aux nombreuses, trop nombreuses, annonces de mort qui résonnent sur le continent européen"

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    De Vatican News :

    Le cardinal Parolin dénonce la diffusion de la «culture de mort» en Europe

    La protection de la famille et de la vie humaine, ainsi que le soin de la maison commune et l'engagement pour la paix ont été quelques-uns des thèmes au centre du discours du Secrétaire d'État à la session plénière du Conseil des Conférences épiscopales d'Europe, actuellement en cours à Rome.

    Le Secrétaire d’État du Saint-Siège est intervenu ce vendredi matin à l'assemblée plénière du Conseil des conférences épiscopales européennes, réunie sur le thème : "CCEE. 50 ans au service de l'Europe, mémoire et perspectives dans l'horizon de Fratelli tutti". Le cardinal Parolin a souligné que dans le contexte des bouleversements liés à la pandémie, l'invitation constante du Saint-Père à être une «Église en sortie» doit nous pousser «non seulement à la mission et à l'évangélisation de notre continent, qui oublie de plus en plus son histoire et ses racines, mais aussi à une charité fraternelle plus vive».

    Parmi les domaines dans lesquels la coopération au sein des épiscopats européens est particulièrement précieuse, le premier «est sans aucun doute le soutien à la famille et aux politiques familiales». La défense de la vie humaine est étroitement liée à la famille, a-t-il expliqué, et «il est plus fondamental que jamais que les Églises d'Europe se soutiennent mutuellement pour affirmer l'Évangile de la vie face aux nombreuses, trop nombreuses, annonces de mort qui résonnent sur le continent».

    Le cardinal a déclaré que l'Europe vit une opulence jamais connue dans le passé et «souffre de la tentation de se débarrasser de ce qui semble superflu»«Malheureusement, il n'est pas rare que ces biens superflus comprennent des êtres humains, s’est insurgé le cardinal Parolin. Il est donc fondamental que les Églises se soutiennent également dans l'action pastorale pour la défense de la vie et dans la formation des personnes, en particulier celles qui ont des responsabilités politiques, afin qu'une certaine "culture de mort" ne finisse pas par dominer complètement le panorama législatif de l'Europe», a-t-il averti.

    Un appel à l’unité dans la charité

    Le cardinal a aussi insisté sur l’importance du soin des pauvres et des migrants. «La charité, vécue comme amour et service aux autres, est une occasion précieuse d'évangélisation et de témoignage de la foi», a-t-il souligné.

    «La pandémie, surtout dans les premiers mois où elle a frappé l'Europe, a rendu encore plus évidente la tendance des gouvernements, déjà en place depuis plusieurs années, à faire cavalier seul», a regretté le Secrétaire d’État. «En tant que chrétiens, et surtout en tant qu'évêques, nous sommes au contraire appelés à montrer que "l'unité est plus grande que le conflit", comme le rappelle le Pape François dans Evangelii Gaudium». En ce sens, le cardinal Parolin a aussi invité les épiscopats européens à intensifier leurs efforts œcuméniques.

    Respect de l'environnement et combat pour la paix

    Dans son discours, le secrétaire d'État a également souligné que «prendre soin des autres, c'est aussi prendre soin de l'environnement qui nous entoure»«La sauvegarde de la création est un défi qui, avec la pandémie de Covid-19, figure parmi les défis les plus urgents auxquels l'humanité est confrontée». «Chacun de nous doit penser au commandement spécifique de Dieu donné à Adam et Eve, et donc à chaque personne : prendre soin de la création et la faire fructifier, et non la dominer et la dévaster.»

    Le Pape a aussi invité les évêques européens à se battre pour la paix, qui «n'est pas seulement l'absence de guerre, mais l'engagement inlassable - surtout de la part de ceux qui occupent une fonction de plus grande responsabilité - à reconnaître, garantir et reconstruire concrètement la dignité, souvent oubliée ou ignorée, de nos frères et sœurs»«Le Saint-Siège, conscient de sa nature religieuse et de sa mission universelle, a à cœur la paix dans toutes ses nuances et souligne toujours la nécessité de la garantir avec le rejet radical de la guerre, comme moyen de régler les conflits entre États, et avec un désarmement effectif», a assuré le Secrétaire d’État du Saint-Siège.

  • Selon Benoît XVI, les unions civiles de couples de même sexe sont contraires au bien commun

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    De Luisella Scrosati sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Les unions civiles "contraires au bien commun". Signé Benoît XVI

    24-09-2021

    Dans son dernier inédit - publié dans la collection La vera Europa, avec une introduction du pape François - Ratzinger souligne la gravité de l'approbation légale des unions homosexuelles, qui produit des conséquences "contraires au bien commun". Des lois en ce sens ouvrent la voie à une conception qui avilit la dignité de l'homme, le réduisant à un "produit", et qui est donc contraire à "l'écologie de l'homme", créé à l'image et à la ressemblance de Dieu, et dont on ne peut donc disposer. Ce texte du pape émérite rappelle la vérité toujours enseignée par l'Église, mais oubliée dans le récent discours de Bergoglio lors de son vol de retour de Slovaquie.


    Le troisième volume de la série Joseph-Ratzinger - Textes choisis, publié par les Edizioni Cantagalli, est consacré aux réflexions du pape émérite sur la vocation de l'Europe. Comme pour le deuxième volume, la publication - intitulée La vera Europa. Identité et mission - est enrichi d'un article inédit de Benoît XVI.

    Ce "destin" omniscient et omnipotent appelé Providence a voulu que cet ouvrage inédit touche un point particulièrement sensible de l'heure actuelle, à savoir celui de la "légalisation dans seize États européens du "mariage homosexuel"", écrit Benoît XVI. Une question sur laquelle François était intervenu maladroitement il y a quelques jours, le 15 septembre, lors de son vol de retour de Slovaquie.

    L'introduction du livre est écrite par Sa Sainteté François. Le texte inédit est signé par Sa Sainteté Benoît XVI. Pour ceux qui pensent qu'il ne devrait y avoir qu'un seul Pape, trouver deux "Saintetés" à quelques lignes d'intervalle est un choc. Lorsqu'on constate ensuite que les deux "Saintetés" pensent de manière diamétralement opposée sur le même sujet, il est difficile de ne pas ressentir une certaine perplexité, d'autant plus que le point de débat en question est un thème absolument fondamental de la doctrine catholique et de la réalité anthropologique.

    Interrogé par un journaliste sur les lois relatives aux unions civiles, François a exprimé un avis favorable, car il s'agit de "lois qui cherchent à aider la situation de nombreuses personnes ayant des orientations sexuelles différentes. Et c'est important, mais sans imposer des choses qui, par nature, ne vont pas pour l'Église. Mais si un couple homosexuel veut mener une vie commune, les Etats ont la possibilité de les soutenir civilement". Selon François, l'une de ces "excellentes" lois est la loi française, dont il avoue ne pas savoir ce qu'elle est. Le mariage tel que l'Église le conçoit est une question différente, et cela ne peut être changé. Par conséquent, la position du pape François est celle d'une séparation claire entre l'enseignement de l'Église sur le mariage et la législation de l'État sur les unions civiles. Ce dernier point serait une bonne chose, tant qu'il n'exige pas que "l'Église renie son identité". Pour l'État laïc, cette position est plus que bienvenue : l'Église peut se cacher dans la sacristie pour célébrer ses mariages hétérosexuels, et nous nous chargerons de redéfinir le bien commun.

    La déclaration de Bergoglio contredit clairement le document de 2003 de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, signé par Ratzinger et approuvé par Jean-Paul II. Ce document, intitulé Considérations sur les projets de reconnaissance légale des unions entre personnes homosexuelles, tourne entièrement autour de l'idée cardinale selon laquelle "il s'agit d'une question qui concerne la loi morale naturelle" et donc le bien commun, et non d'une simple loi interne de l'Église. L'attitude à adopter face à la reconnaissance juridique de ces unions est claire : "Il faut s'abstenir de toute collaboration formelle à la promulgation ou à l'application de lois aussi gravement injustes, et, autant que possible, de toute collaboration matérielle à leur application". En la matière, chacun peut revendiquer le droit à l'objection de conscience." Coopérer formellement signifie approuver ; c'est exactement ce que François a fait.

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  • L'avortement libre et à la demande partout en Europe ?

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    De Gregor Puppinck sur gènéthique.org :

    L’avortement est-il vraiment libre et à la demande en Europe ?

    23 Sep, 2021

    L’adoption récente de la Résolution Matić au Parlement européen continue d’alimenter de fausses affirmations sur le statut légal de l’avortement. Une de ces fausses affirmations les plus répandues serait que l’avortement soit un droit de l’homme au titre du droit à la santé. Cela est faux et les lois des pays européens reflètent bien que l’avortement n’est pas un droit de l’homme, mais bien une exception circonscrite en principe à certaines situations définies.

    L’étude précise des législations actuellement en vigueur dans les 47 États membres du Conseil de l’Europe montre que 13 États interdisent l’avortement à la demande[1], n’autorisant l’avortement que dans de très rares cas exceptionnels (par exemple, viol de la mère, risque pour la vie de la mère, etc.).

    Parmi les États où l’avortement à la demande est légal, huit ne l’autorisent que pendant les dix premières semaines de la grossesse[2], l’Estonie jusqu’à onze semaines[3] et vingt autres États jusqu’à douze semaines[4]. Ainsi, sur les trente-quatre États membres du Conseil de l’Europe qui autorisent l’avortement sur demande, vingt-neuf (85 % d’entre eux) ne l’autorisent que dans les douze premières semaines de la grossesse.

    Cinq autres pays autorisent l’avortement à la demande plus tard. Il est autorisé pendant les quatorze premières semaines en Espagne et en Roumanie[5], jusqu’à dix-huit semaines en Suède, jusqu’à vingt-deux semaines en Islande et jusqu’à vingt-quatre semaines aux Pays-Bas[6].

    Dans la plupart de ces pays, les avortements peuvent encore être pratiqués après l’expiration du délai légal, mais ils ne sont autorisés que dans des circonstances particulières. Les principales de ces exceptions sont les suivantes : malformation grave du fœtus, grossesse résultant d’un viol et grossesse mettant en danger la santé physique et psychologique de la femme enceinte. Cependant, même dans ces conditions, dix pays européens interdisent toujours ces procédures d’avortement exceptionnelles après vingt-quatre semaines de grossesse[7].

    Ainsi, dans 29 États membres du Conseil de l’Europe, l’avortement n’est légal qu’en dessous de 12 semaines de grossesse. D’après une étude publiée par l’Institut Européen de Bioéthique[8], cette limite se fonde sur des raisons techniques et médicales, tant physiques que psychologiques. Selon un collectif de plus de 2 600 gynécologues, psychologues, médecins généralistes, et autres professionnels de la santé s’exprimant en juillet 2019 : « au-delà de 3 mois de grossesse, l’avortement est un geste bien plus lourd pour la femme, son entourage, mais aussi pour les soignants qui y participent de près ou de loin[9] ». L’avortement après 12 semaines implique le plus souvent le morcellement du fœtus et cet acte est psychologiquement difficile pour le praticien.

    Des méthodes d’avortements différentes en fonction de l’avancé de la grossesse

    Au cours du premier trimestre de grossesse, deux méthodes existent pour effectuer un avortement. Avant 7 semaines, c’est la pilule abortive qui est le plus souvent prescrite. Au-delà de 7 semaines de grossesse et jusqu’à la 12e semaine, c’est la méthode d’aspiration de l’embryon ou du fœtus[10] à l’aide d’une canule introduite dans l’utérus qui est en principe employée.

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  • Etats-Unis : de nombreux Etats adoptent des législations restrictives en matière d’avortement

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Les lois limitant l’avortement se multiplient aux Etats-Unis

    23 Sep, 2021

    Aux Etats-Unis, de nombreux Etats adoptent des législations restrictives en matière d’avortement.

    Une nouvelle loi au Texas

    Une nouvelle loi votée par l’Etat du Texas lors d’une session extraordinaire se terminant le 2 septembre dernier, a été signée par le Gouverneur Greg Abbott. Elle interdit la prescription de produits provoquant l’avortement, plus de sept semaines après le début de la grossesse. Cette loi, appelée SB4, entrera en vigueur le 2 décembre 2021 (Cf. Avortement au Texas : la Cour suprême laisse la loi en vigueur).

    Selon Will Metcalf, un représentant de l’Etat du Texas, la finalité de cette loi est de « réprimer les avortements par correspondance » qui sont dangereux. Elle aura aussi pour effet « d’augmenter les exigences de signalement des complications médicales ». Ceux qui violeront « intentionnellement, sciemment ou imprudemment » la loi en fournissant des substances chimiques par la poste, s’exposeront à des sanctions pénales. Les peines encourues pourront aller jusqu’à 10 000 dollars d’amendes et deux ans de prison. Les fournisseurs à l’extérieur du Texas sont aussi visés.

    Actuellement, au Texas, ces substances chimiques peuvent être prescrites durant les dix premières semaines de la grossesse.

    Un projet de loi déposé en Floride

    En Floride, un projet de loi a été déposé qui vise à interdire les avortements après six à huit semaines et à permettre à toute personne de poursuivre les médecins pour interruption de grossesse.

    Un juge examine la demande de blocage de la loi sur l’avortement en Arizona

    Un avocat a demandé mercredi, à un juge fédéral de bloquer une nouvelle loi de l’Etat d’Arizona. Selon le demandeur, elle « permettrait aux procureurs d’inculper les médecins qui interrompent sciemment une grossesse uniquement parce que le fœtus présente une anomalie génétique telle que la trisomie 21 ».

    Ce procès a pour but de contester la loi signée en avril dernier par le gouverneur républicain Doug Ducey. Celle-ci permet d’attaquer les médecins pour « crime », s’ils pratiquent des avortements en sachant que « c’est uniquement en raison d’une anomalie génétique du fœtus ».

    La Cour fédérale du Missouri examine la loi de 2019

    En 2019, le gouverneur du Missouri, Mike Parson, a signé une loi interdisant l’avortement après huit semaines de grossesse. Elle prévoit une peine allant jusqu’à 15 ans de prison pour les contrevenants. De plus, « toute personne participant à un avortement demandé uniquement en raison d’un diagnostic prénatal de trisomie 21 serait passible de sanctions civiles, y compris la perte de licences professionnelles ».

    Pour le moment, cette loi n’est pas appliquée, car « elle a été contestée par le Planned Parenthood basé à Saint Louis, qui exploite l’unique clinique d’avortements de l’Etat ».

    Sources : The Guardian, Melody Schreiber (22/09/2021) ; Reuters, Sharon Bernstein (22/09/2021) ; US News, Jonathan J. Cooper (22/09/2021) ; AP News, Jim Salter (21/09/2021).