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Société - Page 201

  • Jean Paul II avait raison : Il n'y a pas de liberté sans vérité

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    De Monika Jablonska sur le National Catholic Register :

    Jean Paul II avait raison : Il n'y a pas de liberté sans vérité

    "Il ne peut y avoir d'État de droit (...) que si les citoyens et surtout les dirigeants sont convaincus qu'il n'y a pas de liberté sans vérité." Le pape Jean-Paul II

    4 juillet 2021

    L'homme est appelé à la liberté et à la vérité. La vérité est donnée à l'homme comme un fondement inébranlable. "Alors seulement, il pourra se réaliser pleinement et même se dépasser." Il n'y a pas de liberté sans vérité. Les deux sont des phénomènes intégrés, fondus en un seul.

    La splendeur de la vérité resplendit dans toutes les œuvres du Créateur et, de façon particulière, dans l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 26). Selon Karol Wojtyła, "la vérité éclaire l'intelligence de l'homme et façonne sa liberté, en le conduisant à connaître et à aimer le Seigneur." 

    Seule la liberté issue de la vérité engendre le bien. Sinon, la liberté peut être une force du mal car elle dégénère en licence. Telles sont mes réponses à deux questions fondamentales : Qu'est-ce que la liberté ? La liberté peut-elle exister sans la vérité ?

    Selon Aristote, "la liberté est une propriété de la volonté qui se réalise par la vérité. La liberté est donnée à l'homme comme une tâche à accomplir". L'auto-réalisation de la liberté humaine dans la vérité commence dans "l'expérience du sujet moral." Saint Thomas d'Aquin fait sien le système aristotélicien des vertus : prudence, justice, force d'âme et tempérance. "Le bien qui doit être accompli par la liberté humaine est précisément le bien des vertus". Mais saint Thomas fait un pas de plus et ajoute à la morale d'Aristote " la lumière qu'offre l'Écriture Sainte ". La plus grande lumière vient du commandement d'aimer Dieu et le prochain. Dans ce commandement, la liberté humaine trouve sa pleine réalisation."

    L'enracinement de la liberté dans la vérité a également été un thème central dans les écrits du pape saint Jean-Paul II. Le thème de la liberté humaine est au cœur de ses documents magistériels. Le pape l'a défini ainsi :

    "La liberté ne consiste pas à faire ce qui nous plaît, mais à avoir le droit de faire ce que nous devons". 

    " L'homme est appelé à la liberté ", a-t-il dit. Il entendait par là une liberté fondée sur des valeurs et des attitudes éthiques. La liberté repose également sur quatre fondements principaux : la vérité, la solidarité, le sacrifice et l'amour.

    La vérité : "Les libres forces créatrices de l'homme ne pourront se développer pleinement que si elles se fondent sur la vérité, qui est donnée à tout homme comme un fondement inébranlable. Ce n'est qu'à cette condition qu'il pourra se réaliser pleinement et même se dépasser. Il n'y a pas de liberté sans vérité."

    Solidaire : "La liberté vécue dans la solidarité s'exprime dans l'action pour la justice dans les domaines politique et social, et oriente le regard vers la liberté des autres. Il n'y a pas de liberté sans solidarité."

    Sacrifice : "La liberté est une valeur extrêmement précieuse, pour laquelle il faut payer un prix élevé. Elle exige de la générosité et une disposition au sacrifice ; elle exige de la vigilance et du courage face aux forces internes et externes qui la menacent. ... Il n'y a pas de liberté sans sacrifice."

    L'amour. "Laissez la porte ouverte en ouvrant vos cœurs ! Il n'y a pas de liberté sans amour".

    Karol Wojtyla connaissait le véritable prix de la liberté. Il a vécu sous la menace de mort des nazis, et a vu sa chère Pologne lutter sous les communistes. Il était donc l'un des plus puissants ambassadeurs de la liberté et de la vérité dans son propre pays et dans le monde entier. En 1996, le pape polonais a lancé un appel aux "nations qui se voient encore refuser le droit à l'autodétermination, ces nombreuses nations, et elles sont effectivement nombreuses, dans lesquelles les libertés fondamentales de l'individu, de la foi et de la conscience ainsi que la liberté politique ne sont pas garanties". Ainsi, le manque de vérité se traduit par un manque de liberté. 

    Dans sa première encyclique Redemptor Hominis, Jean-Paul II a cité les paroles du Christ sur la force libératrice de la vérité. Puis il a ajouté :

    "Ces paroles contiennent à la fois une exigence fondamentale et un avertissement : l'exigence d'un rapport honnête à la vérité comme condition d'une liberté authentique, et l'avertissement d'éviter toute liberté illusoire, toute liberté unilatérale superficielle, toute liberté qui n'entre pas dans la vérité entière sur l'homme et sur le monde." 

    En effet, étant donné le pluralisme, l'agnosticisme et le relativisme sceptique contemporains, l'avertissement de Jean-Paul II concernant la "crise de la liberté et de la vérité" sonne comme une prophétie. Il nous a mis en garde contre le fait que tout écart par rapport à la vérité entraîne une perte d'ancrage de la liberté et expose l'homme à la violence des passions et à la manipulation. 

    La crise contemporaine de la liberté est à la base une crise de la vérité. Dans Veritatis Splendor, Evangelium Vitae et ailleurs dans ses enseignements officiels, Jean-Paul II a affirmé que nier le lien entre liberté et vérité pouvait conduire au totalitarisme. Et dans Mémoire et identité, il a expliqué :

    "L'abus de la liberté provoque une réaction qui prend la forme d'un système totalitaire ou d'un autre. C'est la corruption de la liberté que nous avons connue au 20e siècle et dont nous connaissons un peu la forme aujourd'hui."

    À la suite d'Aristote, de saint Thomas d'Aquin et de Jean-Paul II, nous répétons qu'"il n'y a pas de liberté sans vérité". Il est clair que le lien entre la liberté humaine et la vérité est d'une importance capitale. Par conséquent, la compréhension de la pensée de nos philosophes et de la théologie de la vérité et de la liberté de Jean-Paul II dans le contexte individuel, social et politique nous aide à répondre correctement aux défis de l'époque actuelle. 

    C'est l'occasion de vous rappeler la parution de l'incontournable "Plaidoyer pour le Vrai" de Paul Vaute : voir Paul Vaute présente son livre "Plaidoyer pour le Vrai"

  • L'omniprésence du sexe et la grande misère du désir

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    De Nicolas Kinosky sur le site de La Nef :

    Fric, sexe et fun

    La misère du désir, son empire et son marché

    Le sexe est partout, dans la publicité, à la télévision, sur un internet. Il est devenu un bien consommable et louable. Parallèlement, les individus sont de plus en plus frustrés ; à la misère du salariat se joint celle du désir, cible de l’extension du marché. Tentons de Comprendre l’articulation entre misère du désir et capitalisme ; sexualité et consommation cool.

    Pour comprendre la relation entre le désir et le marché, établissons déjà que le marché va là où il peut aller et que rien ne l’arrête. Non pas que le capitalisme soit immoral, il est amoral. Ensuite, comprenons qu’il a besoin, ce même capitalisme, d’hommes sans structures, sans nation, sans Dieu, interchangeables et dominés par leur désir de consommation justifié par le travail qu’ils exercent. Devenus des atomes, ils sont aliénables par tous les moyens, de toutes les manières et à toutes les modes. De nos jours, cela était vrai antecovidium mais se vérifie mille foi intercovidium, l’individu est en crise : crise du salariat, crise de l’identité, crise de la virilité et misère du désir. La crise de la virilité souffre d’un paradoxe : la pression mise sur l’homme et la déconstruction des stéréotypes masculins en vue de faire des êtres sans identité, sans genre, sans sexe, indéterminés. Mais intéressons-nous précisément à la dernière des crises énoncées, celle du désir. Nous vivons dans des sociétés liquides faites d’individus consommateurs et salariés ; pourtant ces sociétés garantissent, en même temps, la pleine jouissance et le parfait épanouissement des individus, PMA/GPA d’un côté, mais confinements, tests, vaccins et pass sanitaire, de l’autre. L’homme est libre en tant qu’individu mais piqué, masqué, sous-couverture. Tout est permis mais rien n’est possible, disait Michel Clouscard, cela même est l’articulation du capitalisme.

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  • Face à la persécution, les chrétiens indiens se serrent les coudes

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Les chrétiens indiens célèbrent une première journée nationale destinée à renforcer leur unité

    06/07/2021

    Le 3 juillet, de nombreux groupes indiens de diverses confessions chrétiennes se sont rassemblés à travers l’Inde, notamment sur les réseaux sociaux, afin de célébrer la première Journée des chrétiens indiens. Cette initiative, explique Mgr Leo Cornelio, archevêque de Bhopal dans l’État du Madhya Pradesh, a pour but de mettre de côté les différences confessionnelles pour renforcer leur unité et leur culture commune, contre les attaques de plus en plus hostiles envers les minorités dans le pays. « Les chrétiens sont indissociables de l’histoire et de cette grande nation », souligne Mgr Cornelio.

    En avril 2019, des chrétiens indiens prient devant une église de Delhi Est durant le Vendredi Saint.

    Les chrétiens indiens ont mis de côté leurs différences confessionnelles lors du lancement d’une journée nationale, destinée à renforcer leur unité et leur culture commune contre un contexte de plus en plus hostile envers les minorités religieuses dans le pays. La première Journée des chrétiens indiens a été célébrée le 3 juillet, jour de la fête de saint Thomas, un des douze apôtres du Christ et évangélisateur de l’Inde en 52 après Jésus-Christ d’après la tradition. Des groupes catholiques, protestants et orthodoxes ont marqué la journée spéciale via les réseaux sociaux, avec des temps de prières, des enseignements, des partages et des clips vidéo, afin de souligner l’unité chrétienne en Inde et l’histoire multiséculaire du christianisme dans le pays. « Cela ne doit pas être que l’affaire d’un jour, nous devons nous en préoccuper tous les jours », confie Mgr Leo Cornelio, archevêque de Bhopal dans l’État du Madhya Pradesh, où de nombreuses attaques antichrétiennes ont été rapportées.

    « Les chrétiens sont indissociables de l’histoire et de l’identité de cette grande nation, mais malheureusement, certains veulent nous présenter comme des étrangers liés à des pouvoirs coloniaux », déplore Mgr Cornelio. Pour l’archevêque de Bhopal, cette journée annuelle doit permettre de dire à ceux qui divisent les gens entre patriotes et « anti-nationaux » selon des critères religieux que « les chrétiens ont vécu ici aussi longtemps qu’ailleurs dans le monde » et que « nous sommes aussi indiens que les membres des autres religions ». Mgr Cornelio ajoute que « le christianisme a fait partie de la culture et de la civilisation indiennes bien avant l’arrivée des Portugais et des Anglais ». L’archevêque indien souligne également que cet événement a aussi pour but de rappeler que les chrétiens, même s’ils représentent une petite minorité avec 2,3 % de la population indienne, ont contribué « largement à la construction de la nation, en particulier pour l’accès des pauvres à l’éducation et à la santé ».

    « Le christianisme fait partie intégrante de l’histoire de l’Inde »

    Pour Shibu Thomas, fondateur de l’association Persecution Relief, qui enregistre les cas de persécution contre les chrétiens en Inde, cette journée nationale est une « initiative formidable » parce qu’elle « nous aide tous à renforcer notre unité ». « Cela nous aide à raviver l’héritage de saint Thomas, le disciple de Jésus. Cela nous aidera aussi à donner nos vies pour Jésus s’il le faut », ajoute-t-il. « Cette journée a permis de briser les barrières de nos différences confessionnelles, et elle nous donne l’espoir que nous soyons un, en mettant de côté toutes nos différences », poursuit-il. « Le christianisme fait partie intégrante de l’histoire de l’Inde depuis près de 2 000 ans, et il a donné naissance à de nombreuses formes indigènes de vie chrétienne. »

    Les programmes publics de cette première journée nationale ont été limités en raison de la pandémie et des restrictions en vigueur. Les responsables chrétiens expliquent qu’ils veulent sensibiliser les communautés chrétiennes sur la nécessité de mettre en avant leurs racines culturelles indiennes en tant que chrétiens, pour contrer ceux qui veulent déformer l’histoire en les présentant comme issus d’une culture étrangère. Les minorités chrétiennes indiennes subissent souvent diverses formes d’attaques et de harcèlement, en particulier dans les zones rurales, à cause de certains groupes qui les accusent de suivre une religion opposée à l’hindouisme.

    « Les missionnaires chrétiens qui sont venus de l’étranger n’ont jamais œuvré contre les intérêts de notre nation, mais ils nous ont guidés vers une vie meilleure », affirme au contraire Mgr Cornelio. « Cette journée nous aidera à nous souvenir de nos racines et à nous rassembler en nous efforçant de devenir de meilleurs chrétiens, quelles que soient nos différences. » Les groupes nationalistes hindous qui projettent de faire de l’Inde une nation exclusivement hindoue continuent de s’opposer aux chrétiens et à leur travail missionnaire. Ils estiment que leur travail est « antipatriotique » et qu’il est destiné à convertir les pauvres au christianisme. Au moins sept États ont voté des lois pénalisant les conversions religieuses, alors que la Constitution indienne garantit le droit de chaque citoyen à suivre et pratiquer la religion de son choix.

    (Avec Ucanews)

  • La Fondation Gates prévoit de consacrer 2,1 milliards de dollars aux contraceptifs et à l'égalité des sexes

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    De la Catholic News Agency :

    La Fondation Gates prévoit de consacrer 2,1 milliards de dollars aux contraceptifs et à l'égalité des sexes

    Washington, D.C. Salle de presse, 3 juil. 2021

    La Fondation Bill et Melinda Gates commencera à faire pression en faveur d'un accès accru aux contraceptifs au cours des cinq prochaines années, dans le cadre de son nouveau projet de 2,1 milliards de dollars visant à promouvoir l'"égalité des sexes".

    "Nous savons que lorsque les femmes contrôlent leur corps et leur avenir, elles déclenchent un cycle d'autonomisation qui se répercute sur les générations à venir", a écrit Melinda Gates dans un message publié sur le site web de la fondation.

    Au cours des cinq prochaines années, la fondation dépensera en moyenne environ 420 millions de dollars par an. Le financement vise également à promouvoir "l'autonomisation économique des femmes, à renforcer la santé et le planning familial des femmes et des filles, et à soutenir le leadership des femmes."

    "Nous réaffirmons également notre engagement de 20 ans en faveur du planning familial en soutenant nos partenaires pour développer des technologies contraceptives nouvelles et améliorées et répondre aux besoins des femmes et des filles en matière de soins de haute qualité", a écrit Gates.

    Selon le Wall Street Journal, la Fondation Gates vise à aider les femmes à obtenir davantage de possibilités de travail rémunéré, à rendre les contraceptifs plus disponibles et à améliorer les services financiers et l'accès aux services de garde d'enfants.

    La fondation vise à "élever les femmes" à des postes de direction grâce à des "services de planification familiale", selon le WSJ. Le WSJ a indiqué que la fondation a dépensé 296 millions de dollars pour des initiatives de planification familiale en 2018. 

    Gates a promis 1 milliard de dollars en 2019 pour "l'égalité des sexes".

    Avec son mari, Gates a formé la Fondation Bill et Melinda Gates, l'une des plus grandes fondations philanthropiques au monde. Depuis sa création en 1997, l'organisation a toujours défendu et donné de l'argent pour l'avortement et les contraceptifs.

  • La chute de la natalité et celle à venir de la population mondiale représenteront le phénomène majeur du XXIe siècle

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    « La planète va se vider de sa population, changeons nos idées reçues »

    Pour Darrell Bricker et John Ibbitson, la chute de la natalité et celle à venir de la population mondiale représenteront le phénomène majeur du XXIe siècle. L’enjeu majeur du XXIe siècle ne sera pas la surpopulation, mais le déclin de l’humanité. Dans le passionnant Planète vide (publié aux Arènes), les Canadiens John Ibbitson, grand journaliste au Globe and Mail (quotidien de tendance libérale et progressiste), et Darrell Bricker, PDG d’Ipsos Public Affairs, montrent que la natalité est déjà en chute libre sur presque tous les continents, et que cela aura des conséquences vertigineuses sur les plans géopolitique, économique ou de l’immigration. Depuis la parution de leur livre en 2019, les données ou l’épidémie du Covid-19 n’ont fait que confirmer cette thèse qui bouleverse toutes nos idées reçues. Extraits d’un entretien de ces deux auteurs paru dans L’Express.

    — Dans un monde moderne et technologique, n’avons-nous pas tendance à sous-estimer l’importance de la démographie ?

    Darrell Bricker — Comme l’a dit Auguste Comte, « la démographie, c’est le destin ». Plus jeune dans ma carrière, en tant que sondeur, j’ai sous-estimé son influence, en pensant que le plus important était les comportements et les opinions des personnes. Mais si vous changez la structure de la population, cela bouleverse tout. J’ai ainsi compris que Comte était en avance sur son temps. Un grand nombre d’événements historiques peuvent s’expliquer à travers la démographie. Pourquoi les pays font-ils la guerre ? Eh bien, il y a une forte corrélation entre le bellicisme d’une nation et le fait d’avoir une population jeune, à l’image de la France de Napoléon. [Voir Gunnar Heinsohn : jeunesse de la population et index de belligérance] Pourquoi y a-t-il aujourd’hui moins de conflits sur la planète ? Parce que nous n’avons plus autant de jeunes hommes pour combattre…

    — Vous rappelez par exemple que le conflit israélo-palestinien est aussi une bataille démographique, les deux populations ayant des taux de fécondité identiques et élevés de 3,1…

    D.B. — En plus, le taux naturel fait qu’il y a en moyenne près de 105 garçons qui naissent pour 100 filles. Quand une population a une moyenne d’âge peu élevée, cela renforce la frustration des jeunes hommes, comme on peut le voir en Palestine. Ce n’est bien sûr pas le seul facteur, mais c’est une des explications.

    Quant à Israël, il a le taux de fécondité le plus élevé des pays du monde développé, le double de la majorité des nations occidentales. C’est même le seul pays à ma connaissance qui a réussi à remonter ses taux de fécondité, passant de 2,70 enfants par femme au début des années 1990 à plus de 3 aujourd’hui. [Note du carnet : la fécondité en Algérie est passée de  2,4 enfants par femme en 2000 à 3,1 enfants par femme en 2015. Cela s’explique généralement par la réislamisation de la société alors que les conditions économiques ne sont, paradoxalement, pas améliorées pour former des ménages et accueillir plus d’enfants.] 

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  • "L’Union européenne ne s’assume pas comme puissance et se renie comme civilisation" (Boualem Sansal)

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    Du site du Figaro via artofuss.blog :

    Boualem Sansal: «Où va l’Europe?»

    TRIBUNE – Le grand écrivain algérien, réputé pour son indépendance d’esprit, et qui vit en Algérie envers et contre tout, est tourmenté par le destin du Vieux Continent. L’Union européenne ne s’assume pas comme puissance et se renie comme civilisation, juge-t-il.

    2 juillet 2021.

    Auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages, Boualem Sansal a été révélé par Le Serment des barbares (Gallimard, 1999) et a ensuite publié, notamment, Le Village de l’Allemand ou Le Journal des frères Schiller (Gallimard, 2008), couronné par quatre prix, 2084. La Fin du monde (Gallimard, 2015), grand prix du roman de l’Académie française, et Le Train d’Erligen ou La Métamorphose de Dieu (Gallimard, 2019). Dernier roman paru: Abraham ou La Cinquième alliance (Gallimard, coll. «Blanche», 2020, 288 p., 21 €).


    Avant de chercher cela, demandez-vous d’abord: qui la pilote? Comme j’ai eu moi-même à le constater, vous ne tarderez guère, chers amis de là-bas, à découvrir que personne autour de vous ne le sait et ne sait même comment le trouver pour apprendre de lui ce qu’il voudra bien vous révéler: quel est son nom, qui l’a mandaté, où vous mène-t-on et s’il le sait lui-même, qu’il le dise: c’est quoi l’Europe et à quoi elle sert dans le schéma mondial dominé par l’équipe gagnante du millénaire, les onze vraies grandes puissances: les USA, la Chine, l’Allemagne, la Russie, le Royaume-Uni, Israël, la Turquie, l’Iran, le Qatar, l’Arabie, la Corée du Nord. La volonté de puissance et de domination est un cardinal essentiel de leur personnalité.

    Les questions sont ainsi, une fois lâchées, elles se hèlent les unes les autres avec une urgence fiévreuse dans le ton.

    À un certain niveau d’ignorance et de déception, on est condamné à imaginer le pire et le pire n’a pas de fin. Dans ce territoire perdu situé entre le Maroc et la Tunisie, d’où je vous adresse cette alerte, je peux vous le dire, le pire est passé par-là et n’a rien laissé derrière lui, rien. Chacun doit au moins savoir cela pour sa gouverne: c’est quoi, le pire chez lui et à quel stade il est?

    On peut en disputer encore et encore mais à un moment il faut s’arrêter et reconnaître la réalité: l’Europe a toutes les apparences d’une chose qui n’existe pas, n’a jamais existé, comme Europe, la déesse aux grands yeux de la mythologie grecque qui lui a donné son nom. Soit dit en passant, Arès, le dieu de la guerre, eût été tout désigné pour l’accompagner, il aurait transmis un peu de vigueur aux enfants de la belle. La guerre et la gloire, il n’y a que ça de vrai et tout l’art du guerrier est de ne la faire que pour gagner, et en cas de doute quant à son issue, la rendre impossible jusqu’à ce que le vent tourne à son avantage.

    C’est rageant de s’être tant questionné pour au final se voir moins avancé qu’au départ où au moins on avait des illusions et le plaisir d’y croire.Dans ce territoire perdu situé entre le Maroc et la Tunisie, d’où je vous adresse cette alerte, je peux vous le dire, le pire est passé par-là et n’a rien laissé derrière lui, rien. Chacun doit au moins savoir cela pour sa gouverne : c’est quoi, le pire chez lui et à quel stade il est ?

    Oublions cette Europe, la mythique, enlevée et abusée par Zeus puis offerte en cadeau de mariage à un mortel qui n’avait rien de fameux, le roi de Crète, et l’historique, trahie par les siens et livrée au moloch de Wall Street, et regardons un peu cette chose pénible, bien réelle elle, l’Union européenne, une colonie marchande inféconde, sans peuple ni mythologie mais avec un drapeau et un hymne, des institutions dans tous les coins et des démembrements à tous les étages, le tout actionné à hue et à dia par des officiers de la coloniale insipides et arrogants: «Je vous administre de loin, je n’ai pas à venir vous visiter et manger le même pain que vous.» Avez-vous entendu cela? Moi, si, et ça m’a rappelé un temps que les moins de 20 ans…

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  • Les Européens doivent "réveiller les consciences" après le vote sur l'avortement

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    De la Catholic News Agency (Courtney Mares):

    Un cardinal du Vatican : Les Européens doivent "réveiller les consciences" après le vote sur l'avortement.
     
    30 juin 2021

    Le cardinal Leonardo Sandri* a appelé à un réveil des consciences en Europe après le vote du Parlement européen en faveur de la description de l'avortement comme "soins de santé essentiels."

    "Le seul que l'on doit servir est le Christ notre Seigneur, et aucune autre idéologie ou vision du monde, où souvent derrière une belle rhétorique, en réalité, la vision de l'homme est rétrécie et sa dignité est avilie ", a déclaré le cardinal dans une homélie le 28 juin. "Un exemple de cela est l'Europe de notre temps, qui, dans le contexte d'une crise mondiale sans précédent - avec des risques non seulement pour la santé publique, mais aussi pour le travail et la protection des groupes les plus vulnérables - trouve le temps d'approuver un rapport qui définit l'avortement comme un droit humain fondamental." Le préfet du Vatican a décrit le vote comme "une dangereuse dérive anthropologique devant laquelle nous devons réveiller nos consciences pour une alliance renouvelée au service authentique de l'humanité."

    L'organe législatif de l'UE a voté le 24 juin en faveur d'un rapport visant à redéfinir l'objection de conscience comme un "refus de soins médicaux". Le rapport déclare également que les violations de la "santé et des droits sexuels et reproductifs" sont "une forme de violence à l'égard des femmes et des filles". Les membres du Parlement européen ont adopté le rapport par 378 voix pour, 255 contre et 42 abstentions lors d'une session plénière à Bruxelles, en Belgique. Seuls deux des 27 États membres de l'UE, la Pologne et Malte, n'autorisent pas l'avortement sur demande ou pour de larges raisons sociales.

    L'archevêque Tadeusz Kondrusiewicz, président de la commission de la pastorale de la conférence des évêques catholiques du Belarus, a également réagi au vote du Parlement européen. Il a appelé les catholiques à demander l'intercession de la Vierge Marie pour mettre fin à "une culture de la mort". "Comme vous pouvez le constater, le sécularisme en Europe ne ralentit pas, mais gagne du terrain", a déclaré l'archevêque dans une déclaration publiée sur Catholic.by, le site Web de l'Église catholique en Biélorussie. "L'idéologie du relativisme moral prévaut sur les normes morales immuables et le bon sens. La culture de la vie dont rêvaient les pères fondateurs de l'Union européenne est en train de renaître sous nos yeux en une culture de la mort." L'archevêque a déclaré qu'environ 29 000 avortements ont lieu chaque année au Belarus, alors que le pays est également confronté à une "profonde crise démographique." "Par conséquent, nous ne pouvons pas permettre l'approche de l'avortement adoptée dans l'Union européenne, qui sera un génocide de notre peuple", a-t-il déclaré.

    * Le cardinal argentin Sandri, âgé de 77 ans, est préfet de la Congrégation du Vatican pour les Églises orientales depuis 2007. Il s'est exprimé au cours de la Divine Liturgie offerte dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs à Rome par l'archevêque Cyril Vasiľ, évêque éparchial de l'éparchie catholique slovaque de Košice.

  • La Hongrie : un modèle pour régénérer l’Europe ?

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    Katalin Novác.jpgLu sur le site web Kath.net aujourd’hui : Le nombre de mariages et de naissances augmente, les divorces et les avortements se font plus rares. Le gouvernement hongrois offre un vaste système d'aide aux familles.

    « Budapest (kath.net/LifeSiteNews/jg)

    La politique familiale hongroise des dix dernières années est l'une des plus réussies d'Europe. La clé du succès est que le mariage, fonder une famille et avoir des enfants n'ont pas de désavantages financiers ou sociaux, a déclaré Balázs Molnár, vice-président de l'Institut Maria Kopp pour la démographie et la famille lors du « Dialogue transatlantique », un événement du Réseau politique pour la Valeurs Valeurs).

    Le nombre de mariages a augmenté, il y a moins de divorces, plus de naissances, moins d'avortements, plus de familles vivant dans leur propre maison. Le rôle des mères et des grands-parents est mieux reconnu par la société.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes. La fécondité est passée de 1,25 enfant par femme à 1,55 entre 2010 et 2020. Le nombre de naissances vivantes a augmenté de 2,1%, le nombre d'avortements a presque diminué de moitié. Le nombre de mariages est supérieur de 89,5% et le nombre de divorces a diminué de 57%. 90 pour cent des jeunes veulent des enfants, 43 pour cent veulent au moins deux, 18 pour cent trois enfants ou plus. Dans le même temps, la proportion de femmes qui ont un emploi est passée de 54,6 à 67 %. Tous les chiffres se réfèrent à la période de 2010 à 2020.

    Molnár a souligné dans sa présentation que la politique familiale hongroise n'est pas seulement axée sur les enfants, mais fournit également un vaste système de soutien familial. La Hongrie fournit un soutien financier aux couples de jeunes mariés et aide les familles à obtenir des prêts hypothécaires. L'impôt sur le revenu diminue avec le nombre d'enfants, de sorte que de nombreuses familles avec trois enfants ou plus ne paient plus d'impôt sur le revenu.

    Il existe également une aide gouvernementale pour l'achat de voitures plus grandes pour les familles nombreuses et un soutien financier pour les mères qui s'occupent de leurs jeunes enfants. Il existe des garderies, mais aussi un système dans lequel les grands-parents s'occupent des petits-enfants lorsque la mère travaille à l'extérieur du foyer.

    Le Réseau Politique pour les Valeurs est un réseau international d'hommes politiques et de décideurs qui s'engagent à protéger la vie, la famille classique et les libertés fondamentales. Les dialogues transatlantiques ont lieu mensuellement. Le dernier événement en juin a réuni des représentants de 22 pays d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud. »

    Ref.La politique familiale de la Hongrie au cours des dix dernières années a été couronnée de succès

    Trop beau pour être vrai ?

    JPSC

  • France : le vote de la loi bioéthique

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    De gènéthique.org :

    La France se dote d’une 4ème loi dite « bioéthique »

    Publié le 29 Juin, 2021

    C’est à 18h30 ce mardi 29 juin, après une bonne heure de discussion et d’explication de vote, que les députés ont adopté le projet de loi bioéthique par 326 voix contre 115.

    Ce vote intervient après 2 ans de débat parlementaire, 62 réunions, 160 heures de débat en commission spéciale, 149 heures de débat en séance publique, 12 700 amendements déposés, et 714 amendements adoptés, rappelle le président de séance.

    Le texte adopté est le même que celui voté en 3ème lecture par l’Assemblée nationale (cf. Projet de loi bioéthique adopté en 3ème lecture à l’Assemblée nationale : « la belle affaire, c’est une supercherie » ; [Infographie] : Les enjeux du projet de loi de bioéthique voté par les députés en 3e lecture  ).

    La majorité se félicite

    Tandis qu’Adrien Taquet, représentant du gouvernement, qualifie le projet de loi de « mesure emblématique », de « moment historique », de « progressisme » qui a gardé le sens des limites, Coralie Dubost (LREM), rapporteur de la commission spéciale, n’hésite pas à encenser le texte qui, selon elle, « place la vie en cours et la vie à venir en tête » et qui consacre le « projet » parental, et « l’amour ». Emmanuelle Ménard (NI) qui a défendu une motion de rejet du texte pour la troisième fois, rectifie le tir, et dénonce un texte qui satisfait le « désir de l’adulte », qui entre dans une « logique marchande », qui dépeint un « monde glacial » où l’embryon est « une matière première ». Elle explique que ce texte annonce aussi « l’éthique » de demain : la PMA post mortem, la PMA pour les transgenres, la GPA. Enfin, on peut aussi citer Patrick Hetzel (LR), qui contrebalance l’engouement de la majorité : « le projet de loi bioéthique franchit des lignes rouges éthiques »« Il ne remplit pas son rôle de régulateur », il est « d’inspiration scientiste »« il menace l’espèce humaine », l’animal et l’environnement sont désormais mieux protégés dénonce-t-il. Et il s’insurge : « Vous avez refusé d’inscrire des valeurs humaines fondamentales » : « le refus de toute forme d’eugénisme », ou encore « l’interdiction de la GPA ».

    La sélection des embryons en éprouvette rejetée, une déception affichée

     Mais Coralie Dubost, soutenue par Philippe Berta (Modem), rapporteur d’une partie du texte, restent sur leur faim. Philippe Berta manifeste sa déception de ne pas avoir vu le DPI-A[1] (c’est-à-dire la recherche des anomalies du nombre de chromosomes chez les embryons en éprouvette) légalisé. « Ne pas accompagner la FIV[2] du DPI-A est désespérant […] La France était pionnière en matière de fécondation in vitro, maintenant elle est dernière » explique-t-il. Il se défend de tout « eugénisme », pour lui l’objectif est d’éviter tout « traumatisme psychique et physique » chez les femmes faisant des FIV, non de viser la « sélection du bébé parfait ». Il assure qu’il s’agit seulement de faire naître « des enfants vivants et indemnes de pathologies ». Il avoue donc d’une certaine façon que ce test réaliserait bien un tri entre les embryons non trisomiques qui sont considérés comme indemnes de pathologies, des embryons trisomiques, qui eux seront écartés, jetés…

    Coralie Dubost en profite pour donner une interprétation partiale du rejet du DPI-A par les parlementaires : Le DPI-A « n’a été ni proscrit ni autorisé par le Parlement ». Le gouvernement a opté pour le lancement d’un programme hospitalier de recherche clinique pour tester les effets de ce test sur le taux de naissance des bébés conçus par FIV. Elle s’inquiète du fait que « pour le CHU de Montpellier […] il ne leur aura pas moins fallu que 7 années pour faire valider ce fameux projet ». Autrement dit, elle dénonce la longueur de ce programme de recherche, et demande que celui-ci ne « tombe pas dans les limbes administratives ». Elle en appelle à la responsabilité du premier ministre afin que cet engagement soit respecté.

    Application expresse de la loi bioéthique

     Adrien Taquet annonce que l’application de cette loi se fera au plus vite. Les textes d’application ont même été travaillés en parallèle des débats… ce qui montre au passage que tout était joué d’avance, et que le gouvernement a peu de considération pour le travail parlementaire… L’objectif dit-il : « que des femmes puissent entrer en processus de PMA dès la fin de l’été » une fois la loi promulguée. Une manière de s’assurer que le 1er bébé né par PMA sans père naisse pendant la campagne présidentielle… On perçoit mal dans cette instrumentalisation la notion de dignité censée régner dans les lois bioéthiques…

    [1] Diagnostic préimplantatoire des aneuploïdies

    [2] Fécondation in vitro

  • Inde : des familles chrétiennes expulsées de leurs villages par les castes hindoues en Odisha

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    En Odisha, des familles chrétiennes expulsées de leurs villages par les castes hindoues

    29/06/2021

    Plusieurs agences et sites chrétiens d’information alertent sur des tensions ciblant la minorité chrétienne dans les villages aborigènes du district de Rayagada, dans l’État d’Odisha, dans l’est de l’Inde. Forcées de fuir leurs maisons sous les menaces et les attaques des villageois hindous, treize familles chrétiennes ont trouvé refuge dans la jungle avoisinante au cours de ces dernières semaines. Les photographies prises sur les lieux par des témoins montrent un campement de fortune et des abris sommaires, à la merci des pluies de mousson.

    En août 2017, des chrétiens du nord-est de l’Inde manifestent à New Delhi contre l’interdiction de l’enterrement d’une femme catholique à Manipur.

    Dans ce district de l’Odisha, les tensions auraient débuté en novembre dernier, lorsque deux familles chrétiennes du village de Chichinga ont été ostracisées par les hindous dominants en raison de leur religion et sommées de quitter leurs maisons. Plus récemment, six familles chrétiennes d’un autre village, Sikarpai, ont également été la cible d’attaques orchestrées par les habitants issus des hautes castes hindoues. Ces derniers se sont opposés au déroulement d’un mariage chrétien, puis ont prohibé l’accès du puits commun aux femmes chrétiennes et ont interdit à la minorité de pratiquer les rites chrétiens dans le village. « Malgré les menaces, ces chrétiens restent fermes dans leur foi qu’ils exercent depuis quatorze ans », a commenté le père Purushottam Nayak, de l’archidiocèse de Cuttack-Bhubaneswar, à l’agence catholique Ucanews. Fin mai, les six maisons des chrétiens de Sikarpai ont été vandalisées et endommagées, poussant les victimes à fuir et à trouver refuge dans la jungle. D’après le site d’information Morning Star News, qui alerte sur les atteintes aux droits de l’homme visant les chrétiens, ces familles ont été rejointes par cinq autres du village avoisinant de Kotlanga, où les chrétiens ont également été victimes, le 7 juin, de menaces proférées à leur encontre.

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  • Fin du sacré, fin de la civilisation ?

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    Un échange entre Michel Onfray et Patrick Buisson où il est question de la perte du sacré et de la spiritualité :

    Fin de civilisation ?  Sur le même sujet, un commentaire de Gérard Leclerc extrait du site web de "France Catholique" :

    "Le cardinal De Kesel, archevêque de Bruxelles-Malines, vient de publier un essai sur la situation des chrétiens dans une société qui n’est plus chrétienne (Foi & religion dans une société moderne, Salvator). Faute de l’avoir lu, je ne me permettrai pas d’interpréter sa pensée. Je m’interroge néanmoins sur l’analyse qu’il peut faire de cette société. S’il lui accorde des crédits, quels sont-ils ? Peut-être ses jugements sont-ils accordés à la complexité du monde actuel. Mais je me pose tout de même une question. Signale-t-il le basculement spirituel, moral, d’une civilisation qui, de chrétienne, est devenue a-chrétienne ? Un Chesterton, un Bernanos étaient particulièrement sensibles à un tel basculement, car pour eux, un monde qui avait perdu le sens de Dieu, était mûr pour les pires déviations.

    Athéisme et christianisme

    Ce qui me frappe, aujourd’hui, c’est que ce sont le plus souvent des non-chrétiens, ou des gens éloignés de la pratique religieuse, qui se montrent les plus attentifs au caractère judéo-chrétien de notre civilisation et à la perte irréparable que constitue le naufrage de cet héritage. Le cas de Michel Onfray est particulièrement significatif. Il a commencé sa carrière philosophique à l’enseigne d’un athéisme revendiqué et d’une déconstruction du christianisme. Et voilà qu’il déclare dans Le Figaro du 18 juin : « Je regrette le déclin de la civilisation judéo-chrétienne, je me bats pour elle.  » . De ce déclin, il nous offre une analyse qui fait plus que froid dans le dos et qui devrait singulièrement alerter tous ceux qui, du côté chrétien, chantent les louanges de notre bel aujourd’hui. Le mieux est de le citer longuement.

    «  La fin du sacré tuile avec la prochaine civilisation qui sera probablement post-humaniste. Rien ne pourra moralement interdire son avènement qui s’effectue avec d’actuelles transgressions qu’aucune éthique, aucune morale ne saurait arrêter. L’intelligence artificielle qui crée des chimères faites d’humain et d’animaux, la marchandisation du vivant, l’abolition de la nature naturelle au profit de l’artifice culturel, constituent une barbarie qui, un jour, sera nommée civilisation, car toute civilisation nouvelle est dite un jour barbare par les témoins de ceux qui voient la leur s’effondrer. Nous sommes dans le temps nihiliste du tuilage qui tuile la décomposition et le vivant (…). Eu égard à ce qui nous attend, et en regard de l’idéologie “woke“ qui travaille à l’avènement de ce nouveau paradigme civilisationnel, bien sûr que je regrette la civilisation judéo-chrétienne. Pour l’heure, je me bats pour elle.  »

    Le rôle des non-chrétiens

    Voilà qui contraste avec les complicités des chrétiens qui saluent sans regrets «  feu la chrétienté  ». Faut-il donc un non-chrétien pour mesurer les dégâts irréversibles d’une mutation de civilisation ? Peu importe que je sois en désaccord avec Michel Onfray sur la cause de ce décrochage. Cause qu’il attribue à une Renaissance qui annoncerait les Lumières. Érasme et Pic de la Mirandole sont des génies chrétiens qui attestent combien l’humanisme post-médiéval ne va pas sans un ressourcement aux origines chrétiennes. Fides et ratio marchent de concert. Mais le problème actuel n’est pas là. Il réside dans une déshumanisation consécutive à une déchristianisation. « Ôtez le surnaturel, écrivait Chesterton, et il ne reste plus que ce qui n’est pas naturel. »

    JPSC

  • RDC : Le Congo, 135 ans et +

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    Extraits d’un « vient de paraître » lu sur le site web « Mémoires du Congo » (*) :

    Beeld-1.jpg« [… ] C’est pour en finir avec des histoires épouvantables et indignes, qu’un Congolais de la RD Congo, Marcel Yabili  (**) a écrit une trilogie : «Le roi génial et bâtisseur de Lumumba» (***). Il a ainsi révélé les fake news (Tome1) et organisé un tribunal (Tome 2) sur Léopold II. Le troisième volume est consacré à 135 ans d’hommes désireux et dignes de droits fondamentaux et de vraies histoires, surprenantes et souvent agréables.

    L’auteur avait été consulté par la Commission parlementaire (****) chargée du passé colonial : « Il y a des choses claires et dépourvues de doute. J’ai demandé qu’on cesse de parler de génocide et d’enrichissement personnel de Léopold II qu’on ne peut confondre avec l’État congolais. J’ai aussi trouvé inexact de mélanger le Congo avec les nouveaux venus et les petits Rwanda et Burundi. Surtout, j’ai exprimé mon indignation à ce que l’histoire de mon pays soit décidée par un vote de députés belges».

    Actuellement, le magazine «Le Vif» consacre un numéro spécial de 180 pages au Colonialisme: de l’oeuvre civilisatrice à l’heure des comptes.

    « A-t-on jamais imaginé l’Angleterre commémorant sa colonisation violente des États-Unis d’Amérique? Ou l’Allemagne, ses deux colonisations meurtrières et prédatrices de la Belgique lors des deux guerres mondiales?» s’étonne l’auteur.

    «Le choix éditorial et les discours belges sur l’ancienne colonie ne sont pas innocents. D’une part, si le Congo prospérait comme il le mériterait, personne n’aurait osé l’insulte de parler du temps colonial. Finalement, la véritable question n’est pas le passé, mais la gouvernance et le vécu quotidien au Congo même. D’autre part, on recherche les vexations et les humiliations qu’ont subies les Congolais en stigmatisant une malveillance du passé du Blanc, mais une infériorité encore actuelle du Noir. Cette mise en scène de Congolais dégradés et marqués au fer par le Belge est sans conteste de l’apologie du racisme».

    Yabili 2 téléchargement (1).jpgL’auteur livre un exemple du jour. La RTBF a annoncé avec fracas que « les œuvres d’art pillées par la Belgique seront restituées à la RDC». Il s’agit, en fait, de seulement 0,3% des pièces qui se trouvent au musée de Tervuren, soient 283 sur 85.000 objets. Dans cette affaire, il est impossible d’annoncer la vérité, à savoir que 99,7% des œuvres congolaises à Tervuren n’ont pas été pillées. Mais la RTBF a choisi délibérément d’exprimer l’humiliation et la victimisation des Congolais pour moins que rien.

    L’auteur se veut plus précis.

    «La vérité sur le Congo est une question d’honnêteté. On ne s’est jamais penché sur les Congolais.Leopold II Ngaliema DSC09198.jpg Le hasard de la différence de peaux montre qu’un raciste se contente de regarder des ombres noires, sans jamais voir des êtres humains et leurs personnalités. En Europe, on regarde le plus grand crime imputé à Léopold II, celui d’avoir fait  «travailler» les Congolais, mais on ne voit pas que les Congolais ont mis le «travail» dans leur devise, la même qu’au temps de Léopold II. Les Congolais sont des léopoldiens qui se sont approprié des frontières négociées par Léopold II; ils n’acceptent pas la balkanisation du pays etc.»

    Le livre est particulier. L’abondance d’informations inédites et précises se lisent comme un roman. Car tout en parlant du passé lointain, l’auteur rapporte au fur et à mesure ce qu’il vit en temps réel. Tout se mélange et on dispose pour la première fois de clefs de lecture de l’histoire du Congo sur «135 ans et +».

    Ce n’est pas un livre d’histoire; c’est un thriller! On débute avec les affabulations sur les humiliations pour apprécier comment le vrai Congo pourrait être raconté. On finit par découvrir que le drame de ce grand pays est de n’avoir toujours pas eu la véritable indépendance! Celle que la colonisation elle-même ne pouvait lui transmettre… »

    Marcel Yabili, Le roi de Lumumba (T3) 135 ans et+, Mediaspaul, 2021 336 p, 22€.

    _________

    (*) Mémoires du Congo est une association qui a pour objet de pérenniser l’histoire que la Belgique partage avec le Congo, le Rwanda et le Burundi, toutes périodes confondues.Elle organise des Forums, la projection des témoignages recueillis et publie une revue trimestrielle. Plusieurs documentaires audiovisuels relatifs à la période du Congo belge notamment sur l’administration territoriale, l’agronomie, l’enseignement, la médecine, les arts, et bien d’autres, ont été enregistrés et sont disponibles sur notre site Web. A ce jour, plus de 300 témoignages de Belges, Congolais et autres nationalités ont été recueillis. http://www.memoiresducongo.be/

    (**) avocat à Lubumbashi (Elisabethville)

    (***) Publiée aux éditions Mediaspaul

    https://www.congoforum.be/fr/2021/06/vient-de-paraitre-chronique-litteraire-135-ans-et-marcel-yabili/

    (****) Contrairement à ce que l’on pourrait croire a priori, il ne s’agit pas d’une commission du parlement congolais mais du parlement belge en mal de repentance nationale. Sauf erreur, cette commission, dont les Congolais du Congo ne sont pas demandeurs, joue actuellement les prolongations pour au moins un an et toutes les questions restent ouvertes : pour accoucher d’une souris ?

    JPSC