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Société - Page 273

  • Non, il n’existe pas de droit au blasphème!

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    Un rappel bienvenu de Mgr Cattenoz, archevêque d’Avignon, lu sur le site web «salon beige » : 

    Cattenoz 870x489_mgr_jean_pierre_cattenoz-ruderic.jpg« Une question me travaille depuis des semaines : le blasphème est-il vraiment un droit en démocratie ? Les caricatures blasphématoires sont-elles un droit en démocratie ? Malgré les affirmations du président de la République, je réponds non à cette question et je voudrais argumenter ma réponse.

    En terre d’Islam radical, le blasphème contre le prophète ou le Coran est passible de la peine de mort et dans certains cas par décapitation. Dans l’Église catholique, quand un tabernacle ou un ciboire contenant la présence réelle du Seigneur est profané, les chrétiens célèbrent des messes de réparations et de demande de pardon pour de tels actes de profanation.

    Après les attentats de “Charlie Hebdo”, tout le monde était “Charlie” ! Personnellement, j’ai toujours affirmé : “Je ne suis pas Charlie”, tout en condamnant avec force les auteurs de cet attentat barbare et odieux. Il était fondamental de condamner l’attentat, mais il était tout aussi fondamental de me dissocier d’un journal qui fait sa une de caricatures aussi blasphématoires les unes que les autres.

    Lorsque “Charlie” a pu reparaître des mois plus tard, la une était toujours scandaleuse et m’a profondément blessé. Elle représentait le pape Benoît XVI sodomisé par le prophète ! Et la presse s’est réjouie de voir ce “journal” renaître de ses cendres. Quelques temps après, j’ai eu l’occasion, lors d’un repas à la préfecture d’Avignon avec le ministre de l’Intérieur de l’époque, et les représentants des cultes de poser au ministre la question suivante : le blasphème semble faire partie des gènes de “Charlie Hebdo”, mais ne pensez-vous pas que la liberté de publier blasphème et caricatures s’arrête là où je blesse gravement mes frères ? Et je lui ai dit combien j’avais été profondément bouleversé de voir ainsi bafouer le pape Benoît et même de voir bafouer le prophète à travers cette caricature. Il m’avait répondu à l’époque qu’au gouvernement, il y avait eu un débat, car un certain nombre de ministres condamnaient une telle caricature au nom même d’une limite à la liberté dans un monde où nous sommes invités à vivre en frères.

    Je dois avouer que j’avais pleuré devant une telle caricature qui blessait ma sensibilité de chrétien. Comment des journalistes peuvent-ils agir ainsi au nom d’un pseudo droit à une liberté totale et sans limites de caricaturer jusqu’à l’extrême et de s’en glorifier ? La démocratie ou le laïcisme n’ont rien à voir en cela.

    Je croyais – naïvement peut-être – que l’homme était fait pour vivre en société et que la République avait cru bon d’emprunter aux chrétiens le symbole de la “Fraternité” comme emblème de la République ! Si nous sommes appelés à vivre ensemble en frères, la liberté de chacun s’arrête là où je blesse mon frère. Je peux certes entamer le dialogue avec un frère qui ne partage pas mon point de vue, et user de tout mon pouvoir de persuasion, mais déclarer d’emblée que le blasphème et les caricatures, quelles qu’elles soient sont un droit en démocratie, cela n’est pas juste, cela n’est pas vrai.

    En même temps, cela ne justifie en aucune façon la décapitation d’un professeur d’histoire qui voulait réfléchir avec ses élèves sur la portée de telles caricatures et sur un tel blasphème remis au goût du jour dans une presse à scandale.

    Je dois avouer combien je suis resté sans voix devant les déclarations du président de la République, qui plus est parlant depuis le Liban, face à un tel acte. Il a justifié au nom même de la démocratie la liberté de dire et de publier tout et n’importe quoi, la liberté au blasphème sous toutes ses formes. Je croyais rêver !

    Je comprends qu’il soit de bon ton aujourd’hui de se moquer des religions et de les traîner dans la boue, mais les auteurs de tels comportements se rendent-ils compte qu’ils bafouent la liberté dans son vrai sens, son sens profond et authentique ?

    Au nom même de la fraternité, base de toute vie en société, je ne peux que redire : la liberté de chacun s’arrête là où je blesse gravement mon frère ! Il s’agit là d’une vérité fondement même de toute vie en société ou alors nous allons vers une dérive totalitaire qui ne dit pas son nom. En même temps, il nous faut condamner avec force les actes de violences et de barbarie qui prétendent répondre à cette conception erronée de la liberté.

    + Jean-Pierre Cattenoz, archevêque d’Avignon »

    Ref: Non, il n’existe pas de droit au blasphème!

    Qui sème le vent récolte la tempête pour lui et pour les autres. Et surenchérir en absolutisant la laïcité comme un dogme d’Etat ne fait qu’ajouter un tison sur le feu des guerres de religion. JPSC

  • Euthanasie : une pente glissante et incontrôlable

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    D'Henrianne de Pontbriand sur aleteia.org :

    Pays-Bas, Belgique, Suisse… L’incontrôlable « pente glissante » de l’euthanasie

    28/10/20

    D’année en année, les pays qui ont ouvert la boîte de Pandore de l’euthanasie franchissent un pas de plus dans l’élargissement de ses conditions d’accès. La dernière transgression en date vient des Pays-Bas avec l’euthanasie des mineurs.

    En Europe, les Pays-Bas ont été les premiers à dépénaliser l’euthanasie, en 2001. Depuis, ils n’ont fait qu’élargir les conditions d’accès, année après année : pour les personnes démentes, pour « vie accomplie », pour les enfants de plus de 12 ans, puis ceux de moins d’un an. 

    Le 14 octobre dernier, le ministre de la Santé a annoncé que des enfants de moins de 12 ans pourront la demander. Quelle sera l’étape suivante ? L’euthanasie à l’insu du patient, sur simple décision du médecin ? Car même la définition de « souffrance insupportable », assouplie en 2007 alors qu’elle est au cœur du dispositif légal, est une notion subjective. Aujourd’hui, un quart des décès du pays est provoqué, et l’euthanasie devient un simple acte médical remboursé.

    Une dérive mondiale 

    La Belgique et le Luxembourg ont suivi les Pays-Bas en 2002 et 2009, en donnant accès à l’euthanasie, « strictement encadrée », aux majeurs souffrant d’une maladie incurable. En 2014, la Belgique l’a élargie aux mineurs. La Suisse, quant à elle, autorise le suicide médicalement assisté, et des associations telles qu’Exit ou Dignitas accueillent les « clients » des pays voisins, promettant une mort programmée contre « monnaie sonnante et trébuchante ». 

    Outre-Atlantique, le même schéma se retrouve au Canada, où l’aide médicale à mourir a été autorisée en 2016 quand le patient est en phase terminale d’une maladie incurable. Mais la Cour constitutionnelle a jugé « discriminatoire » cette restriction vis-à-vis des malades dont la mort n’est pas prévisible à court terme. Elle a donc obligé le gouvernement à modifier sa loi, et à élargir les conditions d’accès. Mais combien de temps « tiendra » cette nouvelle loi ? Quelle sera la prochaine évolution ? 

    « On glisse vers le meurtre aléatoire de malades sans défense »

    Finalement, chaque fois qu’un pays dépénalise l’euthanasie, le schéma se répète invariablement. Les conditions sont d’abord relativement restreintes, généralement limitées aux malades incurables en phase terminale. Puis d’année en année, les restrictions tombent l’une après l’autre, les conditions s’élargissent comme des digues qui sautent face à un torrent trop puissant. Et chaque pays entraîne à sa suite les pays voisins, comme par contagion. 

    Le gériatre néerlandais Bert Keizer qualifie ce phénomène de slippery slope (« pente glissante ») : « Ceux qui se lancent dans l’euthanasie s’aventurent sur une pente glissante le long de laquelle on glisse irrévocablement vers le meurtre aléatoire de malades sans défense. Chaque fois qu’une limite a été fixée, elle a ensuite été repoussée ».

    En définitive, accepter la dépénalisation de l’euthanasie, même sous certaines conditions très strictes, c’est ouvrir la porte à une culture euthanasique qui grandira d’elle-même. Les pays qui ont ouvert la boîte de Pandore le montrent bien : aucune loi n’arrive à en contenir l’expansion progressive. Déjà en France, la sédation profonde et continue jusqu’au décès accompagnée de l’arrêt de l’hydratation et de l’alimentation a marqué un tournant. Les morts de la première vague de Covid-19 à peine pleurés, Alain Cocq revendiquait une aide médicale à mourir. Au lieu de lorgner vers nos voisins, saurons-nous être sages ? Saurons-nous découvrir le sens de ces fins de vie si riches en humanité pour ceux qui partent, comme pour ceux qui restent ?

    Pour aller plus loin : www.genethique.org

  • Culte : les assemblées limitées à 40 personnes

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    Le nouvel Arrêté Ministériel qu'a pris par notre gouvernement fédéral et entrant en vigueur dès ce jeudi 29, fait entrer notre pays dans un confinement beaucoup plus strict. Ci-dessous cinq mesures qui concernent plus particulièrement nos communautés :

    1. Le couvre-feu est maintenu entre 22h et 6h du matin
    2. Les rassemblements de plus de 4 personnes ne sont pas autorisés, sauf pour des enfants de moins de 12 ans: ceci rend toute activité paroissiale collective impossible, sauf pour les enfants. 
    3. Les cultes dominicaux, de semaines, les baptêmes, mariages et funérailles religieuses et toute autre activité dans une église ne peuvent se faire qu'en présence de maximum 40 personnes, les enfants de moins de 12 ans non-compris. Les règles de distanciation et de port de masque restent d’application. 
    4. Les églises peuvent rester ouvertes. Nous demandons aux curés, équipes pastorales et conseils de fabrique de faire leur possible pour qu'elles le soient le plus possible. Nos concitoyens auront, plus que jamais, le besoin de se recueillir. 
    5. Le télétravail est la règle. S’il n’est pas possible, la distanciation sociale doit impérativement être garantie.
  • Message des Évêques de Belgique pour la Toussaint et la Commémoration des défunts 2020

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    Covid-19: mesures à respecter lors des funérailles – Diocèse de Liège –  Diözese Lüttich

    A tous les collaborateurs et les fidèles des diocèses en Belgique  

    Chers Amis, 

    La courbe du coronavirus est dangereusement repartie à la hausse dans notre pays à Bruxelles, en Wallonie et en Flandre. Le nombre quotidien de nouvelles infections par la Covid-19, les admissions à l'hôpital, les patients en soins intensifs et les décès continuent d'augmenter.   Cette situation particulièrement dangereuse est très préoccupante pour notre société dans les prochains mois, à l'approche de l'hiver. Ces derniers jours, le Comité national de concertation et les Gouvernements de Bruxelles, de Wallonie et de Flandre ont publié des mesures supplémentaires ; d'autres mesures devraient suivre. Ce n’est qu’ensemble que nous pouvons vaincre la Covid-19. Nous appelons toutes les communautés chrétiennes et les croyants à collaborer loyalement avec les autorités responsables et à observer strictement les règles promulguées. Ce sens civique est essentiel pour marquer notre solidarité. 

    Personne n'est à l’abri du virus. On peut le contracter n’importe où, à n’importe quel âge et quel que soit son milieu social. Nous sommes tous solidairement responsables les uns des autres. Personne n'est superflu dans la prise en charge de ceux qui souffrent aujourd’hui. Que pouvons-nous faire ? Être attentifs aux personnes touchées par le virus, par ses conséquences sociales ou par l'impact des mesures nécessaires, dans notre voisinage. Prendre contact avec les personnes âgées, les personnes seules ou les personnes handicapées qui doivent s’autogérer. Offrir une aide de voisinage. Chacun peut prendre personnellement l'initiative. Les paroisses peuvent collaborer avec des associations ou des réseaux de bénévoles. Un petit geste peut faire toute la différence ! 

    On recherche, de plus en plus, des bénévoles dans certains services ou secteurs qui connaissent des difficultés particulières. Des personnes momentanément sans travail peuvent trouver un emploi temporaire dans des secteurs gravement touchés. Cela vaut surtout pour le secteur médical. Les médecins, les infirmières et les professionnels de la santé (en hôpital, dans les centres de soins de santé et dans le cadre des soins à domicile) sont soumis à une pression croissante. Ils ont à peine pu récupérer depuis le mois de mars. Leur effectif devient trop faible par rapport au nombre croissant de patients. Des bénévoles pourraient renforcer temporairement leurs rangs. De même, par exemple, dans les écoles quand les enseignants tombent malades ou pour aider les éducateurs pour l'accueil des enfants. Ou encore pour des services sociaux quand le personnel n’est plus suffisant pour aider les familles ou les personnes en situation difficile. Celui qui a un talent particulier peut réellement l'offrir à bon escient. 

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  • Déferlement haineux en Pologne

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    27 octobre 2020

    Violence féroce dans les rues après l’arrêt de la Cour constitutionnelle abolissant l’avortement eugénique : des églises profanées dans tout le pays et des affrontements provoqués par des pseudo-défenseurs de femmes : tel est le vrai visage des promoteurs de l’avortement dans toute l’Europe. Le courage des évêques, avec l’Eglise prise d’assaut : « L’Eglise ne peut pas cesser de défendre la vie ».

    Menaces et violences, listes de proscription et vandalisme, le tout scientifiquement planifié et grassement financé par les philanthropes chantres de la société ouverte, voici le vrai visage des promoteurs de l’avortement dans toute l’Europe, des escouades nazies en action contre les églises, les fidèles chrétiens et les défenseurs de la dignité humaine en Pologne et en Allemagne. Nous avons documenté de façon très détaillée l’événement historique qui s’est déroulé en Pologne avec la décision de la Cour constitutionnelle jeudi dernier 22 octobre, et les protestations des institutions, des médias et d’imposantes associations « humanitaires ».

    Les marches de protestation, largement invoquées et soutenues de l’étranger, ont commencé dès la lecture de l’arrêt qui a aboli l’avortement eugénique dans le pays européen, dans la nuit du 22 au 23 octobre. Peu suivies, elles ne pouvaient pas se terminer ainsi et en effet, sous les braises, se préparaient des actes de vandalisme, de blasphème et d’incivilités contre les messes et les fidèles le dimanche 25 octobre.

    Des églises barbouillées par des pseudo-artistes avec des slogans et des images de chasse aux sorcières, des petits groupes de personnes agenouillées devant la cathédrale de Varsovie qui, pendant les messes, criaient des slogans des années 70 : « Mon corps, mon choix », « C’est une guerre » et encore « Sadiques ! Nous venons vous chercher. » Pendant ce temps, à Poznan, dans l’ouest de la Pologne, un groupe de protestataires a organisé une manifestation à l’intérieur de la basilique des SS Pierre et Paul, en file devant l’autel pour interrompre la célébration eucharistique. La série de manifestations s’est déroulée sous le nom de « Parole pour le jour du soleil », en référence à un programme télévisé hebdomadaire consacré à la lecture de la Bible.

    À Katowice, des protestations bruyantes avec des cortèges de voitures et l’entrée de la cathédrale protégée uniquement par un cordon de police: toutes ces actions sont en violation à la fois des lois polonaises interdisant l’offense des sentiments religieux, et du lockdown introduit dans le pays le samedi 24 octobre.

    Dimanche, le président de la Conférence épiscopale polonaise a exhorté les défenseurs de l’avortement eugénique à exprimer leur opposition « d’une manière socialement acceptable ». « Profaner des églises et des autels avec violence, vandaliser des bâtiments sacrés, perturber les services religieux et empêcher la liberté de culte ne sont pas la bonne façon d’agir dans un État démocratique », a déclaré l’archevêque Gadecki. « J’exprime ma tristesse de voir que dans de nombreuses églises aujourd’hui, les croyants ont été empêchés de prier et que leur droit de professer leur foi leur a été arraché par la force ».

    Parmi les églises visées par les manifestants figure celle de l’évêque de Poznam, Mgr Gadecki, qui a souligné que ce n’est pas l’Église qui décide si les lois sont conformes à la constitution polonaise. « Pour sa part, l’Église ne peut pas cesser de défendre la vie, ni ne peut s’abstenir de proclamer que tout être humain doit être protégé de la conception à la mort naturelle ».

    Le résultat de cette haine folle contre l’Église et la plus haute institution de l’État polonais est clair : 226 manifestations non autorisées, 23 infractions pénales graves ont été commises, 481 délits mineurs ont été accomplis, 142 sanctions administratives et 281 accusations pénales sont en instance devant les tribunaux dans différentes villes du pays. Ce sont les chiffres que le chef de la police, Mariusz Ciarka, nous a présentés. Tout cela, rappelons-le, a été causé, du moins apparemment, par la décision de la Cour constitutionnelle polonaise, 11 juges pour et seulement 2 contre, qui a abrogé et interdit les avortements eugéniques. L’arrêt complet de la Cour n’est pas encore disponible, mais le lien entre l’avortement et l’eugénisme est clair, il ne sert à rien de se cacher derrière son petit doigt.

    S’agit-il de protestations spontanées ? Non, soyons clairs, il y a une régie ponctuelle, planifiée et puissante. Ce n’est pas un hasard si, en Allemagne, à Cologne, au même moment où ces groupes de « Black Block », cagoulés et déguisés avec jupons et pantalons, défilaient et vandalisaient les églises en Pologne, d’autres menaçaient avec les mêmes cris les nombreux paroissiens qui assistaient à la projection du film « Unplanned » (Abby Johnson’s Story).

    Après la projection du film, il y a eu un débat sur le film et la présentation des services d’assistance et de conseil d’ALfA, une organisation qui aide les femmes enceintes. Un groupe de féministes a profité de l’occasion pour barbouiller une statue de la Vierge avec de la peinture rose et pour barbouiller le mur de la paroisse avec les mêmes slogans que leurs camarades polonais : « Vous avez le Sang sur les mains » et « Adversaire de l’avortement, nous Vous prendrons tous ».

  • Pays-Bas : "Ne faites pas le dernier pas qui rendrait l'euthanasie applicable à tous les âges"

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    De Vatican News :

    Pays-Bas: l’Église se dresse contre la dépénalisation de l’euthanasie des enfants

    Le premier pays au monde à avoir légalisé l’euthanasie s’apprête à éliminer l’une des dernières restrictions, qui concernait les enfants de 1 à 12 ans.

    27 octobre 2020

    La récente décision du gouvernement néerlandais d'étendre la dépénalisation de l'euthanasie aux enfants de 1 à 12 ans en phase terminale suscite la controverse. Jusqu'à présent, aux Pays-Bas, premier pays au monde à avoir légalisé l'euthanasie, sa pratique n'était pas pénalement punissable pour les personnes majeures ayant exprimé le souhait d’avoir recours à cette méthode, ainsi que pour les nourrissons atteints de maladies terminales à la demande de leurs père et mère, pour les enfants de plus de 12 ans, avec leur consentement et celui de leurs parents, et pour ceux de 16 à 18 ans, même sans le consentement de ces derniers. Mais la loi ne prévoyait pas de possibilité d’euthanasie pour les enfants de 1 à 12 ans atteints d'une pathologie incurable et douloureuse, et plusieurs pédiatres demandaient des précisions sur ce point.

    La réponse est venue il y a deux semaines, lorsque le ministre de la Santé, Hugo de Jonge a annoncé au Parlement l'accord du gouvernement pour l'extension de la dépénalisation à cette tranche d'âge, en précisant que les nouvelles dispositions ne seront pas régies par une nouvelle loi, mais par de simples règlements complémentaires qui entreront en vigueur dans les prochains mois.

    Pour justifier cette décision, le ministre a cité les conclusions d'une étude commandée par l'exécutif à un groupe d'experts qui, d'une part, recommande d'améliorer les soins palliatifs et la connaissance de ces soins pour les enfants âgés de 1 à 12 ans, mais, d'autre part, affirme que dans les quelques rares cas (entre 5 et 10 par an à l’échelle nationale) où ceux-ci ne suffisent pas à soulager la souffrance, les pédiatres devraient avoir la possibilité de pratiquer l'euthanasie sur ces enfants «sans être punis». En pratique, un médecin agissant pour cette «cause de force majeure» ne serait pas pénalement punissable.

    L’opposition ferme de l’Église

    Plusieurs forces politiques d'inspiration chrétienne ont pris des mesures contre cette mesure. La position de l'Église catholique a été quant à elle exprimée par le cardinal Willem Eijk, archevêque d'Utrecht, dans une lettre adressée au gouvernement. «Si cette disposition devient une réalité, la vie des gens peut être interrompue par les médecins dès la conception, à tout âge, sous certaines conditions et sans sanction. La boucle est donc bouclée», lit-on dans la lettre, dans laquelle il est souligné que depuis le début du débat sur l'euthanasie aux Pays-Bas, les critères sont devenus de plus en plus larges : «Au début des années 80, on considérait qu'elle était acceptable dans la phase terminale d'une maladie physique. Plus tard, avant même la phase terminale. Dans les années 1990, elle a également été appliquée aux troubles psychiatriques et à la démence. Depuis le début de ce siècle, elle a été appliquée aux nourrissons handicapés. Et bientôt, elle sera également appliquée aux enfants âgés de 1 à 12 ans.»

    «Cependant, la vie humaine est une valeur fondamentale dès la conception, souligne le cardinal Eijk. Sa valeur ne peut donc pas être contrebalancée par d'autres considérations, comme la souffrance due à une maladie ou à un handicap, même pour les enfants». Il n’est donc jamais licite de donner volontairement la mort, et la fourniture de soins palliatifs reste une «obligation morale» vis-à-vis de toute personne dont la maladie ne serait pas ou plus curable, rappelle l'archevêque d'Utrecht, en citant le récent document de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Samaritanus bonus.

    Selon le cardinal Ejik, le projet en question soulève d'ailleurs le risque d’un moindre investissement dans la recherche sur les soins palliatifs. «Ne faites pas le dernier pas qui rendrait l'euthanasie applicable à tous les âges», conclut le primat des Pays-Bas.

  • Ne pas offenser les sentiments religieux avec des caricatures

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    De Vatican News :

    27 octobre 2020

    L’Église du Pakistan appelle à ne pas offenser les sentiments religieux avec des caricatures

    Alors que la tension monte dans de nombreux pays à majorité musulmane autour de la publication de caricatures de Mahomet, l’Église catholique du Pakistan invite à ne pas blesser les sentiments religieux.

    L'Église catholique au Pakistan partage les critiques du gouvernement d'Islamabad sur la position des autorités françaises concernant la publication des caricatures de Mahomet. En France, à l'occasion de l’hommage national à Samuel Paty, le professeur français décapité le 16 octobre par un islamiste tchétchène pour avoir montré les caricatures du prophète en classe, le président Emmanuel Macron avait exprimé la détermination du gouvernement français à «ne pas abandonner les caricatures et les dessins» au nom de la liberté d'expression.

    Cette déclaration a provoqué les protestations des dirigeants de plusieurs pays musulmans, dont le Pakistan, où le Premier ministre Imran Khan, dans un tweet publié le 25 octobre, a accusé l'Elysée de créer «une nouvelle polarisation».

    Une critique également partagée par les membres de l'Église locale: «Nous condamnons fermement ces gestes sacrilèges», a déclaré lundi à l'agence Ucanews Mgr Sebastian Shaw, président de la Commission pour le dialogue interreligieux et l'œcuménisme de la Conférence épiscopale pakistanaise (Cep). «Une société libérale ne signifie pas qu'il faille blesser les sentiments des communautés, en particulier leurs croyances religieuses», a ajouté l’archevêque de Lahora.

    Le militant catholique Samson Salamat, président de l'organisation interreligieuse RawadariTehreek (Mouvement pour la tolérance), a également émis des critiques : «Je pense que cette incitation a fait du tort aux frères musulmans du monde entier et à toutes les personnes qui croient en la philosophie du respect entre les religions», a-t-il déclaré. «Nous pensons que de telles tentatives augmentent les divisions entre les adeptes de différentes confessions. En ce moment, nous avons besoin de respect et d'unité», a ajouté M. Salamat.

    «Nous respectons toutes les différences dans un esprit de paix. Nous n’acceptons jamais les discours de haine et défendons le débat raisonnable», a écrit le président de la République française sur Twitter, en réaction aux critiques. «Nous nous tiendrons toujours du côté de la dignité humaine et des valeurs universelles», a-t-il ajouté.

  • La nomination d’Amy Coney Barrett : une victoire retentissante de Donald Trump

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    De Philippe Oswald sur La Sélection du Jour :

    AMY CONEY BARRETT À LA COUR SUPRÊME AMÉRICAINE, UNE ÉCLATANTE VICTOIRE DE TRUMP

    Sa nomination a été confirmée par le Sénat. Par 52 voix contre 48, les Républicains, majoritaires à la chambre haute des Etats-Unis, ont tous, sauf la sénatrice du Maine Susan Collins, ratifié la nomination d’Amy Coney Barrett à la Cour suprême américaine le 26 octobre. Elle est ainsi, à 48 ans, la benjamine de la Cour suprême et la cinquième femme en 231 ans d'histoire. Amy Coney Barrett occupe le siège laissé vacant par le décès, le 18 septembre, de la très progressiste Ruth Bader Ginsburg. Elle-même est une disciple du juge conservateur et catholique Antonin Scalia (décédé en 2016) qui fut autant une icône à droite que Ruth Baber Ginsburg, à gauche.

    La nomination d’Amy Coney Barrett est une victoire retentissante de Donald Trump, à huit jours de l'élection présidentielle du 3 novembre. Le président-candidat renforce le poids de ses soutiens à la Cour Suprême en cas de contestation de l’élection. Même s’il devait néanmoins être battu par Joe Biden, il laisse ainsi un héritage durable : la Cour suprême des États-Unis, temple du Droit américain et arbitre des grands sujets de société, est désormais ancrée à droite pour des décennies puisque les juges sont élus à vie.

    La Cour suprême compte désormais six juges conservateurs sur neuf, dont trois nommés par Donald Trump. En quatre ans de mandat, celui-ci aura d’ailleurs nommé plus de 200 juges conservateurs dans l'ensemble du système judiciaire fédéral. Alors que la nouvelle juge à la Cour suprême venait de prêter serment dans la foulée de sa nomination devant le juge (noir) Clarence Thomas, le président des Etats-Unis a salué un « jour historique pour l'Amérique », louant « les qualifications impeccables », « la générosité dans la foi » et « le caractère en or » de cette mère de famille nombreuse (le foyer très uni d’Any et Jesse Barrett, lui-même ancien procureur fédéral, comporte 7 enfants dont un jeune fils trisomique et deux enfants adoptés en Haïti).

    La droite qu’incarne Amy Coney Barrett ne ressemble pas à la droite française toujours à la remorque de la gauche sur les questions sociétales et bioéthiques. Bardée de diplômes, cette ancienne étudiante de la célèbre Université Notre-Dame y a elle-même enseigné le droit avant de siéger trois ans en tant que juge à la Cour d'appel fédérale. C’est une fervente catholique, fermement pro-vie (l’avortement a été légalisé dans tout le pays en 1973 par la décision Roe vs Wade de la Cour suprême). Prenant la parole avant le vote, le chef de la majorité républicaine Mitch McConnell avait souligné que cette universitaire « brillante » et « qualifiée » applique le Droit et ne se mêle pas de politique. Le sénateur démocrate Chuck Schumer avait répliqué en pointant les « opinions de droite radicale » d’Amy Coney Barrett, non seulement sur l'avortement, mais sur les droits civiques, sur le programme d’assurance-maladie « Obamacare » qu’avait fait adopter l’ancien président démocrate, ou sur l'environnement. Il a conclu son intervention pour déplorer avec des accents dramatiques « l’un des jours les plus sombres de l’histoire américaine ». Ce qui confirme l’ampleur de la transformation opérée par Donald Trump en installant pour des décennies une majorité conservatrice sur la plupart des sujets sociétaux.

  • Qui est Mgr Olivier de Germay, le nouvel archevêque de Lyon ?

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    Avec la nomination de Mgr Michel Aupetit comme archevêque de Paris (2017) et celle de Mgr Olivier de Germay à Lyon (2020), les deux sièges les plus importants de l’Eglise de France sont dotés de deux pilotes particulièrement solides : il faut s’en réjouir, par les temps qui courent à Rome et autres lieux. La France est, en effet, la Fille aînée de l’Eglise, en particulier pour de nombreux francophones de par le monde. Mais qui est ce nouvel archevêque de Lyon dont l’accession à la Primature des Gaules est un signe d’espérance pour l’avenir ? Dans le magazine « Famille chrétienne », Samuel Pruvot lui consacre cet article (JPSC) :

    mgr-olivier-de-germay-eveque-d-ajaccio.jpg« Clin d’œil du ciel, c’est en la fête de saint Jean-Paul II que Mgr Olivier de Germay est nommé archevêque de Lyon. Il faut dire qu’il a passé une bonne partie de sa formation à Rome, au séminaire français et aussi à l’Institut pontifical Jean-Paul II. Cette nomination très attendue – et longtemps différée – n’est pas du tout anecdotique. « J’ai hurlé de joie en l’apprenant, avoue un confrère. Il est représentatif d’une Église qui va de l’avant, attachée à la nouvelle évangélisation. » Un autre évêque salue : « la nomination d’un évêque qui a du cran et des positions affirmées sur les questions bioéthiques ou le Mariage pour tous est très symbolique. Nommer un évêque de 60 ans à Lyon, c’est poser un acte fort. » Il précise ensuite : « Je trouve intéressant que ce ne soit pas un Parisien. Il peut apporter sa liberté de point de vue. »

    Liberté de mouvement aussi. « J’aime le changement » glissait un jour Mgr Olivier de Germay à Famille Chrétienne. Je trouve stimulant d’aller dans des régions qu’on ne connaît pas. » Il ne va pas être déçu du voyage en devenant le futur primat des Gaules. Pour cet homme né au bord de la Loire, il va falloir expérimenter un territoire neuf, au confluent du Rhône et de la Saône. Il faut dire que ce parachutiste de formation n’a pas froid aux yeux et qu’il avait déjà su atterrir dans le diocèse d’Ajaccio en 2012. Primat des Gaules, le titre est sans doute à la hauteur des enjeux. Car le siège occupé dans l’antiquité par le grand saint Irénée porte bien son nom. Lyon est plus qu’un grand diocèse, c’est un univers en soi.

    Un ancien parachutiste à la théologie classique

    Derrière l’évêque en apparence discret et réfléchi, se cache un esprit de sacrifice et un sacré courage. De fait, Olivier de Germay a fait des études en classes préparatoires au Prytanée national militaire de La Flèche, avant d’intégrer la prestigieuse École spéciale militaire de Saint-Cyr à Coëtquidan d'où il est sorti officier parachutiste en 1983.

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  • Cameroun : des écoliers de 9 à 12 ans massacrés à Kumba

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    Dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/CAMEROUN - Déclaration de l'Evêque de Kumba après le massacre de six écoliers

    26 octobre 2020

    Yaoundé (Agence Fides) – « Aujourd'hui est le jour le plus sombre et le plus triste à Kumba depuis la crise sociopolitique qui a frappé le nord-ouest et le sud-ouest en 2016 et a impliqué cette région dans la guerre » a affirmé S.Exc. Mgr Agapitus Nfon, Evêque de Kumba, dans le sud-ouest du Cameroun, lequel a dénoncé le massacre d'au moins 6 écoliers de 9 à 12 ans à l'arme à feu et à l'arme blanche. Plusieurs autres écoliers ont été blessés.

    Le massacre a été perpétré le 24 octobre au Collège de l'Académie bilingue internationale Madre Francisca, lorsque, aux alentours de 11.30 locales, un groupe non identifié a fait irruption dans la cour de l'établissement avant d'ouvrir le feu sur les élèves qui se trouvaient en classe.

    « Quelle était leur faute ? Celle d'étudier ? » se demande l'Evêque. « Pendant combien de temps les autorités concernées se contenteront de regarder ? Nos enfants devront-ils mourir de nouveau avant que quelque chose ne soit fait ? ».

    « A cause de cet acte barbare, la population de Kumba est en larmes et l'ensemble du Diocèse en deuil. Nos cœurs sont brisés parce que nos enfants innocents ne sont plus » affirme l'Evêque qui demande au gouvernement camerounais et à la communauté internationale de mettre un terme aux exécutions de civils dans la partie anglophone du Cameroun. Mgr Nfon a annoncé que les obsèques des victimes se tiendront le 30 octobre en la Cathédrale du Sacré-Coeur de Kumba. Aucun groupe n'a jusqu'ici revendiqué la responsabilité du massacre mais le gouvernement et les séparatistes de la région se sont échangés des accusations réciproques.

    L'attaque contre l'établissement scolaire a suscité une condamnation dans tout le pays alors que la diaspora camerounaise sensibilise actuellement le monde par Internet sous l'hashtag #EndAnglophoneCrisis sur les réseaux sociaux. Les habitants de Kumba ont organisé une marche de protestation dans toute la ville para solidarité avec les victimes de l'attaque. De son coté, le gouvernement a condamné les homicides et s'est déclaré « choqué et profondément indigné », promettant de trouver les coupables.

    Au sein des deux provinces anglophones, le conflit est en cours depuis 2016 lorsque le Président Paul Biya avait proclamé vouloir déplacer les enseignants francophones dans les écoles anglophones. Cette mesure avait été la goutte d'eau qui avait fait déborder le vas, portant à un affrontement très dur entre les autorités et les milices qui réclament l'indépendance des provinces anglophones. (L.M.) (Agence Fides 26/10/2020)

  • Attaque d'une église au Pendjab : un chrétien abattu et trois autres blessés

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    D'Agnès Pinard Legry sur aleteia.org :

     

    Un chrétien a été tué et trois autres blessés dans l’état indien du Pendjab alors qu’ils sortaient de leur église pentecôtiste le 23 octobre.

    Une église pentecôtiste d’Amritsar, dans l’état du Pendjab (Inde), a été la cible d’une attaque vendredi 23 octobre. Un chrétien a été abattu et trois autres blessés alors qu’ls sortaient de l’édifice, rapporte UCA News. La police a arrêté trois personnes liées à l’attaque et en recherche quatre autres qui se sont échappées, ont déclaré les responsables religieux. « Quatre personnes armées de fusils sont entrées dans l’église et ont ouvert le feu sur nous. Je me suis allongé à plat sur le sol et j’ai sauvé ma vie », a déclaré Jaspal Masih, fils du pasteur de l’église, à UCA News.

    2,3% de chrétiens

    Les chrétiens, qui ne représentent que 2,3% des 1,3 milliard d’Indiens, sont souvent la cible d’attaques. Le dernier rapport de Persecution Relief, une organisation œcuménique indienne, montre une hausse des attaques contre les chrétiens à travers le pays : 157 cas de persécution, dont quatre meurtres, ont été enregistrés contre des chrétiens au troisième trimestre de cette année. Depuis début 2020, dix chrétiens ont été tués dans le pays.

  • Le chat est-il si drôle ?

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    De Judikael Hirel sur la Sélection du Jour :

    LE CHAT N'EST PAS DRÔLE

    Il est une chose de plus que l’on peut reprocher aux terroristes islamistes : d’avoir fait de l’humour selon Charlie Hebdo le parangon de la liberté et de la laïcité, en exécutant froidement toute la rédaction de l’hebdomadaire satirique. On peut se dire "Charlie", rendre hommage à ces dessinateurs morts le crayon à la main, sans partager un instant leur humour et leurs opinions. Reconnaître qu’en France, la caricature est libre et certainement pas passible de mort. Pas plus que d’enseigner la liberté d’expression en montrant ces mêmes caricatures, comme ce fut le cas de Samuel Paty.

    Pour autant, les réflexes ont la vie dure, et d’aucuns entendent bien profiter de la lutte annoncée (enfin !) contre l’islamisme pour en revenir à leurs vieilles lunes anticléricales. C’est sans doute moins dangereux, et plus facile. "Je suis convaincue que le combat pour la laïcité cache chez bien des confrères et des collègues députés un anticléricalisme. C’est de l’Eglise qu’on ne veut pas", déclarait ainsi il y a peu Agnès Thill, députée de l'Oise, exclue de LREM. Il ne faudrait pas longtemps, entre deux lectures de lettres de Jaurès, pour que la machine politique remonte le temps jusqu’en 1901, 1904 ou 1905. Le bon vieux temps de la Séparation entre Eglise et Etat, quand le président du Conseil Émile Combes faisant fermer des milliers d’établissements scolaires, interdisant l’enseignement aux congrégations, voire les expulsant. À l’époque, sans même parler de l'Ouest, rien qu’à Roubaix, la République mandait un millier de fantassins et une centaine de cavaliers pour les six églises de la ville... Que ne dirait-on aujourd’hui devant de tels déploiements de forces dans des lieux de culte ?

    Il n’est pire anticlérical qu’un catholique déçu : c’est sans doute ce que l’on peut retenir d’Émile Combes, séminariste dans sa jeunesse auquel on refusa le sous-diaconat, sa foi n’était pas assez sûre… C’est aussi lui  qui, par une circulaire du 29 septembre 1902, imposa aux prêtres, en Bretagne, que les instructions religieuses et le catéchisme soient faits en français. Imaginons un instant, en 2020, l’obligation de prêcher en français, dans une mosquée de France, afin de lutter contre l’islamisme ! Quelle serait sans doute la levée de bouclier… Lutter contre l’Eglise Catholique est sans doute encore aujourd’hui, plus confortable.

    La République se serait-elle à ce point ramollie, elle qui n’hésita pourtant jamais à tirer sur le peuple ? Elle semble ne pas être la seule à s’être soumise, comme dirait Michel Houellebecq. A rester prisonnière de ses vieux démons, de ses réflexes anticléricaux. Philippe Geluck, le très médiatique auteur du Chat, se retrouve ainsi remis en lumière dans une vidéo de 2005 refaisant surface au lendemain de l’assassinat de Michel Paty. Interrogé alors sur Maghreb TV après les attentats de Charlie Hebdo, le dessinateur expliquait alors : “Je ne veux pas blesser les musulmans”. "On m’a toujours demandé, « vous ne faites pas de dessins sur l’islam ». Je dis non parce que c’est une autre culture. Je dois faire très attention, je ne connais pas assez pour me permettre de faire de l’humour. Il y a une chose que je trouve qu’il ne faut pas faire. Le tabou absolu pour les musulmans, c’est représenter leur prophète."

    Le même dessinateur, en 2013, à la sortie de La Bible selon le Chat, prenait moins de gants quand il s’agissait de blesser les catholiques : "Si on y réfléchit, donner une religion à des enfants, c'est un peu leur enlever leur liberté de réfléchir. On leur donne les réponses avant qu'ils ne se posent les questions. C'est une forme de manipulation mentale dès le berceau. (…) Quand on pense aux millions de vies foutues, abîmées, salies par cette manipulation de masse, c'est quand même effrayant." "Je n'ai pas l'impression de blasphémer parce que je ne suis pas dans cette règle, je ne suis pas baptisé. Et je pense que c'est ce qui donne la plus grande liberté de pensée", expliquait-il également. À condition de ne pas blesser les musulmans, bien sûr.