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Société - Page 410

  • GPA : comment l'opinion française a basculé

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    D'Isabelle de Gaulmyn sur son blog (La Croix) :

    GPA, quand l’opinion française bascule

    Dans quelques années, on retiendra que c’est en octobre 2018 que l’opinion française a basculé en faveur de la GPA, la Gestation pour autrui. Et peut-être se trouvera-t-il un sociologue pour s’interroger sur la rapidité et la radicalité de ce mouvement… En trois semaines, il est sidérant – au sens propre – de voir comment l’idée de la GPA s’est installée, justifiée, imposée dans le paysage médiatique.

    À l’origine, le livre de Marc Olivier Fogiel, « Qu’est-ce qu’elle a ma famille ? », et la manière, émouvante, dont il raconte l’histoire de ces deux petites filles, Mila, 7 ans, et Lily, 5 ans, qu’il a eu par une GPA, avec une mère porteuse aux États-Unis, et son mari François. Ces dernières années, la GPA s’était déjà invitée dans le débat français à travers le cas des époux Mennesson, qui se battent depuis 18 ans pour faire reconnaître le lien de filiation avec leurs jumelles, nées en 2000. Mais sans doute parce qu’on ne commentait alors que l’aspect juridique, qu’on se perdait un peu dans les comparaisons entre les normes de droit français et de droit international, peut-être aussi parce qu’ils n’étaient pas  célèbres, leur combat semblait excessif, voire même soulevait une certaine gêne devant une telle obstination.

    Les larmes de Marc Olivier Fogiel

    Le témoignage de « MOF », comprendre Marc Olivier Fogiel, sa capacité à faire du « story telling », racontant comment les larmes lui sont venues le jour où il reçoit ce SMS de la mère porteuse américaine « We are pregnant », – on est enceinte… Son émotion, semblable à celle de n’importe quel père, ses joies, auxquelles tout téléspectateur peut aisément s’identifier. D’autant plus que l’animateur vedette bénéficie de la sympathie de tout le petit monde médiatique, avec, dans le rôle des bonnes fées qui se sont penchées sur les berceaux, Murielle Robin et Claire Chazal..

    150.000 euros par bébé

    Il n’est pas ici question de mettre en doute la sincérité de Marc Olivier Fogiel, de son désir d’être père. Ni non plus de douter de sa capacité à l’être, père. On souhaite évidemment tout le bonheur possible aux deux petites princesses, si mignonnes sur les épaules de leurs parents, si gracieuses, sur les images savamment distillées par les réseaux sociaux. On veut bien croire, ici, qu’il ne s’agit pas d’une simple campagne de communication, bien montée, mais d’une vraie conviction…. Simplement, on ne peut que constater la force de cette vague d’émotions et de sentiments, qui emporte tout sur son passage… À tel point que la loi permettant la PMA (procréation médicalement assistée) pour toutes n’est même pas votée que la GPA déjà est présentée sur tous nos écrans comme une chose après tout plutôt positive…

    Même le prix à payer ne semble pas poser de problème : 150.000 euros par bébé, selon l’heureux papa. On frémit en pensant à l’épaisseur du contrat soigneusement bordé par des avocats qui a du accompagner la transaction. Quid des enfants si elles étaient nées mal formées ? Mais oublions. Après tout, l’argent n’empêche pas l’amour. Dans notre monde capitaliste, il est permis, même recommandé, d’aimer ce que l’on achète, surtout ce que l’on achète très cher. Quant à la « mère », qu’on nous certifie heureuse, celles qui ont eu l’extraordinaire joie de l’avoir été restent songeuses. Elles savent bien, évidemment, qu’on ne peut sacraliser les neufs mois de gestation. Que cela ne suffit pas à faire une mère. Qu’il y a « l’après », et que cet après est toujours à construire. Mais justement, quel est le prix pour qu’une mère renonce à « l’après » ? À combien évaluer la location temporaire d’un ventre ?

    Mais peu importe. La GPA désormais, c’est la belle histoire de deux petites princesses qui ont trouvé leurs rois de pères, et vivent dans un royaume où la douleur et la souffrance n’ont pas droit de cité. Une histoire sur papier glacé. Et on sait que, sur papier glacé, les questions glissent, et ne restent pas…

  • Qui sont les antispécistes ?

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    De Pauline Quillon sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    Qui sont vraiment les antispécistes ?

    MAGAZINE – Pétris de bons sentiments, ces activistes, paradoxalement, laissent présager un monde terrifiant. Analyse de ces groupuscules contestataires.

    C’est une révolution qui a l’allure d’une blague potache : « Notre 16e action a permis d’exfiltrer 213 opprimés qui vivent aujourd’hui dans des sanctuaires », tweetait l’association 269 Libération Animale, le 14 septembre, sous une photo de braves poules. Mais depuis peu, ce type de propos ne suscite aucune hilarité. Au contraire. Les caillassages de boucheries, de fromageries et les intrusions dans les abattoirs se multiplient (voir encadré ci-dessous) et reçoivent un soutien grandissant de militants de la cause animale, recrutés le plus souvent dans une population jeune, diplômée voire très diplômée, de classe aisée et plutôt à gauche. Au point que cette mode semble en passe de devenir l’idéologie du XXIe siècle. Certes, les végans ne représenteraient que 1 % de la population française. Si le marché mondial est estimé à 7 milliards d’euros, il connaît en France une belle progression. En 2016, la vente des produits véganes a augmenté de 82%.

    Des actions en pagaille

    Dans la nuit du 27 au 28 septembre 2018, un abattoir a été incendié dans l’Ain. C’est le point d’orgue de diverses actions de militants de la cause animale qui défraient la chronique depuis trois ans. La CFBCT (Confédération française de la boucherie, boucherie-charcuterie, traiteurs) a recensé cette année dix-neuf attaques majeures de boucheries ou de fromageries. Le mode opératoire est systématiquement le même : des individus viennent cagoulés la nuit, caillassent la vitrine et la taguent d’un slogan antispéciste. Une dizaine d’actes de vandalisme mineur (déversement de faux sang, autocollants...) a également été rapportée. Le syndicat insiste sur le caractère nouveau du phénomène : « Ce ne sont plus quelques incidents isolés. » Il précise qu’il faut une « prise de conscience d’un phénomène de radicalisation globale ».

    Ce phénomène vise également les fromageries, et surtout les élevages. En un an et demi, le groupe 269 Libération Animale a pénétré dans quinze élevages et libéré des « individus », poulets, cochons, veaux. En septembre, un tout jeune groupe, Earth Resistance, a perturbé la tenue du dernier Sommet de l’élevage, à Clermont-Ferrand. À ces actions s’ajoutent des « Nuits debout devant les abattoirs », des manifestations devant les zoos, les cirques ou les aquariums.

    Dernier cheval de bataille : le rat... qu’une campagne publicitaire dans le métro parisien lancée par Paris Animaux Zoopolis entend défendre contre ce qui serait un génocide organisé par la Ville.

    Théo Debavelaere

    Les militants de la cause animale se déchirent en plusieurs chapelles, notamment sur la légitimité du recours à la violence. Première distinction : les végans et les antispécistes (voir encadré ci-dessous). Les deux ont des ancêtres outre-Atlantique. Tous les deux sont arrivés en France il y a dix ans environ. Mais la Société végane récuse l’amalgame avec l’antispécisme et condamne son recours possible à la violence. Pour elle, le véganisme est une « consomm’action qui vise à vivre sans exploiter les animaux », il est une « technique d’expression de la compassion humaine ». Mais sous cette forme, il reste peu influent en France (13 000 « like » sur Facebook).

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  • Synode « des jeunes » : un entretien avec Mgr Fridolin Ambongo, archevêque coadjuteur de Kinshasa

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    Une interview réalisée pour KTO par Philippine de Saint-Pierre. Une occasion de découvrir la personnalité du prélat appelé à être un jour le successeur du Cardinal Laurent Monsengwo, primat de l’Eglise catholique au Congo. Avant sa nomination à Kinshasa, Mgr Ambongo fut archevêque de Mbandaka (Coquilhatville) dans l’ancienne province de l’Equateur.

    JPSC

  • L’Antéchrist selon Mgr Fulton Sheen

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    Lu sur le site web de « Pro Liturgia » :image001.jpg

    Mgr Fulton Sheen fut l’un des grands prédicateurs du 20e siècle. Au cours d’une émission radiophonique du 26 janvier 1947, il avait expliqué les 12 moyens employés par l’Antéchrist - une figure du Nouveau Testament - pour éloigner le plus possible de gens de Dieu. 
    L’Antéchrist, avait expliqué Mgr Sheen, n’attaquera pas directement le christianisme. C’est de façon très sournoise et sans éveiller le soupçon qu’il agira. Voyons comment il s’y prendra : 

    1) Il se présentera comme un grand philanthrope mettant essentiellement l’accent sur la paix dans le monde mais parlant rarement - ou uniquement de façon floue - du Dieu de Jésus-Christ. 
    2) Il écrira des articles livrant une nouvelle idée de Dieu : un Dieu dont l’image sera en harmonie avec le mode de vie des gens.
    3) Il se montrera ouvert à toutes les religions non-chrétiennes.
    4) Il abordera la question du péché qu’il réduira uniquement à des comportements qui ne sont ni généreux, ni tolérants, ni libéraux, y compris dans les domaines de la morale.
    5) Il montrera que la tolérance qui conduit à ne plus faire de différence claire entre le bien et le mal est la plus grande des vertus chrétiennes. 
    6) Il ne condamnera pas les expériences sexuelles, quelles que soient leurs formes. 
    8) Il utilisera habilement le vocabulaire religieux pour détruire la religion.
    9) Il présentera toujours le Christ comme étant la plus grande figure de tous les temps.
    10) Il dira que sa mission est de libérer les gens de cet esclavage que constituent le pharisaïsme et l’étroitesse d’esprit.
    11) Au milieu d’un amour apparent pour les hommes et d’un discours magnifique sur la création, il gardera au fond de lui le secret de la religion à laquelle il faut aboutir : celle d’une fraternité humaine sans la paternité de Dieu.
    12) Il construira une contre-Eglise imitant l’Eglise véritable. Extérieurement, cette nouvelle Eglise de l’Antéchrist sera semblable en beaucoup de points à l’Eglise du Christ, à une différence près : l’homme moderne en quête de Dieu qui la fréquentera n’y trouvera que sa propre solitude de sorte qu’il y mourra de faim, la communauté qu’il y trouvera étant incapable de répondre à ses besoins spirituels.

    Ref. Jeudi, 18 octobre 2018.

    L’Antéchrist est cette forme d’esprit, issue de l’Esprit multiforme du mal (appelé Légion par l’Ecriture): à l’aube du troisième millénaire, elle singe plus que jamais, pour mieux l’anéantir, la Parole du Christ dans ce monde dont l’évangile affirme que la figure passera au jour du jugement par le Fils de l'Homme. A son retour, celui-ci trouvera-t-il encore la foi sur cette terre (St Luc, 18, 8)? La question est posée par le Christ lui-même. La réponse est entre les mains de notre propre liberté.

    JPSC

  • La chasteté et le célibat ne conduisent pas à la délinquance sexuelle

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    De Catherine Mallaval sur le site de Libération :

    Roland Coutanceau : «La chasteté et le célibat ne conduisent pas à la délinquance sexuelle»

    Le psychiatre Roland Coutanceau rappelle que l’attirance pour les mineurs revêt des formes très variées et qu’il est possible, dans certains cas, d’éviter le passage à l’acte.

    Psychiatre expert en criminologie auprès des tribunaux, président de la Ligue française pour la santé mentale, Roland Coutanceau est à l’origine de la création, en région parisienne, d’un pôle de victimologie et de thérapie familiale qui fait référence. Auteur des Blessures de l’intimité (éd. Odile Jacob), il décortique le profil des pédophiles.

    L’Eglise est confrontée de par le monde à des scandales de pédophilie. Cela est-il surprenant ?

    En général, vous vous en doutez, les institutions qui ont affaire à ce genre de scandale sont surtout celles dans lesquelles des adultes sont directement en relation avec des enfants. L’éducation nationale, le milieu des associations qui gèrent l’après-scolaire… L’Eglise, c’est un peu différent. Il y a manifestement un certain nombre de personnes qui présentent un attrait pédophilique en son sein. Même si à ce jour aucune étude statistique de référence ne permet de quantifier le problème.

    Comment peut-on essayer d’expliquer la présence de ces pédophiles ?

    Un certain nombre d’êtres humains, à la fin de l’adolescence ou lorsqu’ils sont jeunes adultes, ne sont pas au clair avec leur sexualité, leur orientation, leurs fantasmes. On peut supposer que certains de ceux-là, outre la sincérité de leur foi, sont enclins à se réfugier dans un idéal, une forme de sublimation que sont le célibat et la chasteté. Pour être plus direct : mon hypothèse est qu’il y a parmi les prêtres des pédophiles qui se sont tournés vers l’Eglise pour de mauvaises raisons, sans qu’ils en soient forcément conscients. Le psychanalyste et prêtre catholique Marc Oraison, disparu en 1979, avait conseillé à ses pairs de créer une sorte de filtre lorsque des hommes s’engagent dans la voie du séminaire, permettant d’analyser précisément les motivations qui poussent vers la prêtrise. L’Eglise aurait pu le faire.

    L’absence de sexe, le vœu d’abstinence ne sont-ils pas des pousse-au-crime ?

    Non. C’est ce que beaucoup pensent intuitivement, mais la chasteté, le célibat ne conduisent pas à la délinquance sexuelle. Ce ne sont pas des facteurs aggravants ou facilitants. La pédophilie, cette sexualité maudite, ne naît pas de ça.

    De quoi alors ?

    D’abord, il faut savoir que la pédophilie est un monde. Varié. De la même façon qu’il y a des Don Juan, des inhibés, des hommes qui ne couchent qu’avec des prostituées… Concrètement, l’attrait pédophilique que certains ressentent est, à un niveau fantasmatique, une excitation sexuelle pour un corps prépubère, garçon ou fille. Cet attrait peut être exclusif (les sujets ne sont attirés que par des enfants) ou pas. Il peut aussi être ressenti par une personne qui a une orientation hétérosexuelle (et préférera les petites filles), homosexuelle (avec une attirance pour les petits garçons) ou bi. Des tas de gens, des médecins, des juges, des journalistes peuvent avoir ce fantasme qu’on ne choisit pas (de même que son orientation) sans pour autant passer à l’acte. Il n’y a pas de mécanicité.

    Mais des hommes franchissent le pas. Qu’ont-ils en commun ?

    On observe souvent une forme d’immaturité. Le pédophile peut avoir un QI brillant, mais se sentir comme un enfant au niveau affectif. Autre trait : un égocentrisme au carré, qui se traduit par une moindre capacité à réfléchir à ce qui se passe dans la tête des autres et un intérêt quasi exclusif pour leur propre sexualité et leurs fantasmes. Ces sujets présentent ce que nous, les psys, avons appelé «troubles de la personnalité». Ils ne sont pas en capacité de se demander quelle est la réalité sexuelle de l’autre. Et sont atteints d’une distorsion, une déformation cognitive qui les empêche de voir clairement ce qui est. Ainsi, ils vont mal interpréter le comportement d’un enfant. Qu’une petite fille sourie, et ils ont l’impression qu’elle leur fait du gringue. Ils mésinterprètent les discours et le comportement de l’enfant. Et projettent leur propre sexualité sur celle de l’enfant. En outre, ils érotisent tous les faits et gestes de ces enfants : un sourire donc, s’asseoir sur les genoux, prendre la main… Et interprètent une demande d’intérêt ou d’affection de l’enfant comme une demande sexuelle. C’est ce type de distorsion qui est le trait des délinquants sexuels. Mais je précise qu’en dépit de cette distorsion, ils connaissent l’interdit que représente la pédophilie. Ils en ont conscience. Et sont responsables de leurs actes.

    Parmi ceux qui passent à l’acte, y a-t-il des différences ?

    Il y a ceux qui culpabilisent, des fatalistes, des très égocentriques, uniquement centrés sur leur désir. Mais aussi des cyniques qui sont dans une mégalomanie de leur désir.

    Peut-on les repérer ?

    On ne peut pas scanner la vie fantasmatique des gens. Mais on peut avoir l’intuition des comportements qui dérapent. Des comportements de promiscuité. Ceux qui souvent s’isolent avec un enfant ou ont un chouchou… Il ne s’agit pas d’être parano, mais vigilant.

    Peut-on les soigner ?

    La sexualité humaine s’apprivoise quand on en parle à un autre être humain. Dans ma consultation, je reçois des sujets qui n’en sont qu’au stade du fantasme, d’autres qui sont passés à l’acte. La première chose à faire avec ces derniers est de clarifier la distorsion cognitive dont ils sont atteints. Dire : "Vous avez une attitude pédophile mais un enfant ne désire pas ça". Il s’agit de faire monter le niveau de lucidité. On peut leur apprendre une vie auto-érotique (masturbation), les aider à être plus structurés, plus au clair avec leur sexualité. Et à replacer leur attrait pédophile au niveau du fantasme. Nous pouvons aussi essayer de faire avancer l’âge de l’objet sexuel qu’ils désirent. La plupart d’entre nous, sans nous en rendre compte, à mesure que nous avançons en âge, désirons des partenaires plus âgés que lorsque nous avions 20 ans.

    Est-ce vraiment possible ?

    La sexualité est plus souple qu’on ne le croit. Il y a une certaine plasticité qui permet d’en faire passer certains qui n’étaient attirés que par des enfants à la peau soyeuse, sans poil, vers un désir pour de jeunes adultes. Cela ne marche pas toujours. Certains ne veulent pas changer. Et vous disent et redisent «les enfants ont une peau plus belle». C’est une idéalisation à laquelle ils tiennent, une forme de fétichisme.

    Comment l’Eglise peut-elle se dépêtrer de tout ça ?

    Comme toutes les institutions confrontées à ce genre d’affaires, elle a voulu laver son linge sale en famille. Mais, comme les autres, elle ne peut pas couvrir et doit répondre à la justice des hommes. Et se préoccuper de cette question. Ce que l’on pourrait conseiller à l’Eglise, c’est de parler vrai avec certains prêtres : beaucoup de gens parlent quand ils se sentent devinés. Quand on soupçonne quelqu’un de pédophilie, il faut donc lui en parler. Quitte à s’être trompé.

  • Eugénisme euthanasique des personnes atteintes de démence

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Eugénisme euthanasique des personnes atteintes de démence

    Dans une lettre ouverte du 6 octobre dernier, le Prof. et Président de la Commission fédérale d’évaluation et de contrôle de l’euthanasieWim Distelmans demande de modifier la loi pour permettre l’euthanasie des personnes démentes.

    Selon la loi en vigueur, les patients ne peuvent obtenir l’euthanasie que s’ils sont conscients et capable de discernement. La déclaration anticipée d’euthanasie, qui n’est exécutée qu’en cas de coma irréversible, est donc sans effet si le patient est atteint de démence.

    Le Prof. Distelmans décrit la situation à laquelle font face de nombreux patients déments, leurs proches aidants et leurs médecins : les aidants naturels sont souvent épuisés, les personnes atteintes de démence restent trop souvent seules chez elles, ne bénéficiant pas de soins résidentiels adaptés et particulièrement agréables. Il s’inquiète de ce qu’on prévoie d’ici 2035 une augmentation de la moitié du nombre de personnes démentes. Les personnes atteintes d’Alzheimer sont en effet de plus en plus nombreuses (Voir Bulletin de l’IEB), alors que « les budgets de recherche d’une thérapie efficace de la maladie d’Alzheimer et d’autres processus de démence ont récemment été considérablement réduits en raison de résultats trop coûteux et insuffisants ». La solution serait donc, selon lui, l’euthanasie pour les personnes démentes.

    Au Canada, selon une étude menée par l’Université de Sherbrooke, 91% des aidants proches seraient d’accord pour étendre l’euthanasie aux personnes inaptes en phase terminale (moyennant des signes de détresse et une directive anticipée), et 72% des aidants proches y seraient favorables même sans directive anticipée. Une autre étude, menée par l’Association des proches aidants de la Capitale-Nationale(Québec, octobre 2017) montre la détresse des proches aidants : 36% des proches aidants songent à abandonner en raison du poids de toutes leurs responsabilités, 57% disent ressentir « une forme de pression pour accélérer le départ de la personne aidée ». On saisit le poids et la fatigue des proches tentés de proposer et de suggérer l’euthanasie à leurs parents…

    Comment ne pas craindre des euthanasies non voulues par le patient, qui changerait d’avis entre le moment de sa déclaration et celui où l’on va exécuter cette demande ?

    Source : VRT  et les 2 études canadiennes

  • Chronique du Club des hommes en noir, animée par Philippe Maxence, directeur du bi-mensuel « L’Homme Nouveau »

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    club_des_hommes_en_noir.pngSur le site web de "L'Homme Nouveau": après leur grand retour le mois dernier, Le Club des hommes en noir reprend un rythme de croisière. Cette émission fondée en 2012 sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a repris du service. Le concept est simple : actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! Vous pouviez les entendre, grâce au studio vidéo de L'Homme Nouveau, vous pouvez maintenant les voir. 

    Pour ce deuxième épisode de la première saison les membres du Club étaient :

    • L'abbé Grégoire Celier de la fraternité Saint-Pie X,
    • L'abbé Claude Barthe, vaticaniste, 
    • Le père Michel Viot, qu'on ne présente plus,
    • Daniel Hamiche, laïc, responsable de Riposte Catholique

    Ces hommes tout de noir vêtus, ont abordé pour vous les sujets suivants :

    • L'assemblée synodale des évêques,
    • L'accord entre la Chine et le Saint-Siège,
    • La modification de l'article sur la peine de Mort dans le Catéchisme de l'Église Catholique.

    Ref. Le Club des hommes en Noir : deuxième épisode !

    JPSC

  • Inde : plusieurs ONG s’inquiètent des avortements sélectifs contre les filles

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    Du site "Eglises d'Asie" (Missions Etrangères de Paris) :

    Inde : plusieurs ONG s’inquiètent des avortements sélectifs contre les filles

    16/10/2018

    À l’occasion de la Journée internationale des filles, lancée par les Nations unies et organisée le 11 octobre, plusieurs mouvements et ONG ont lancé une campagne contre les avortements massifs de fœtus féminins dans le pays, lors d’un programme organisé le 10 octobre dans la capitale. L’ONG Population research institute rappelle qu’entre 2000 et 2014, l’Inde a enregistré au moins 12,7 millions d’avortements sélectifs basés sur le sexe. Le recensement de 2011 indique également que le nombre de filles âgées de moins de six ans est passé de 78,83 millions en 2001 à 75,84 millions en 2011.

    Des mouvements contre l’avortement et d’autres groupes se sont joints aux efforts du gouvernement qui cherchent à rétablir la proportion des sexes en Inde, biaisée par l’avortement massif de fœtus féminins. Selon l’ONG américaine Population research institute, on comptait en Inde, entre 2000 et 2014, au moins 12,7 millions d’avortements sélectifs basés sur le sexe. La veille de la Journée internationale des filles, lancée par les Nations unies, plusieurs groupes ont donc participé à un programme organisé sur une place publique de la capitale, New Delhi, afin d’insister sur l’importance de protéger les filles. Le 10 octobre, l’ONG chrétienne Alliance Defending Freedom-India, opposée à l’avortement, a organisé un évènement afin de sensibiliser la population sur les problèmes posés par les avortements sélectifs et par les violences domestiques. « Les filles et les garçons ont le même droit à la vie et à la liberté », a soutenu Tehmina Arora, directeur d’ADF India« Notre pays ne peut se permettre de perdre ses petites filles à cause de la discrimination et de la maltraitance. »

    En 2015, Maneka Gandhi, ministre des Femmes et du Développement de l'enfant, a déclaré que les avortements sélectifs sont responsables de « la mort de 2 000 filles par jour » dans le pays. Traditionnellement, les familles hindoues préfèrent souvent avoir des fils plutôt que des filles pour des raisons économiques et religieuses. Les filles sont souvent considérées comme un poids financier parce que les familles doivent trouver de l’argent et des bijoux en dot pour leur mariage. Parmi d’autres facteurs responsables se trouvent également la continuité des lignées familiales ainsi que le rôle des hommes dans les rituels hindous, y compris les prières qui sont dites après la mort d’un homme. Avec l’augmentation des familles nucléaires, certaines femmes subissent plusieurs avortements dans l’objectif d’avoir un garçon, soutient Tehmina Arora.

    Appel à appliquer la loi

    Le recensement de 2011 montre que le nombre de filles âgées de moins de six ans est passé de 78,83 millions en 2001 à 75,84 millions en 2011. Afin d’encourager les familles à avoir des filles, le gouvernement a lancé la campagne « Beti Bachao, Beti Padhao » (« sauvez les filles, éduquez vos filles ») en 2015. Le gouvernement a également lancé d’autres programmes afin d’encourager les familles à accepter les filles. « Le futur de l’Inde est étroitement lié aux vies des filles et des femmes dans le pays », souligne Tehmina Arora. Manoj Kumar, un artiste dont le groupe a présenté un théâtre de rue au cours du programme organisé le 10 octobre, confie que le système patriarcal indien est également responsable de « l’oppression des femmes » et des violences contre elles dans les familles. Bien que l’avortement soit légal en Inde, les diagnostics prénatals dans le but de déterminer le sexe du fœtus ont été interdits en 1994 dans une tentative de renverser la tendance. Tehmina Arora, comme d’autres, soutient que plusieurs établissements de santé à travers le pays utilisent discrètement des échographes afin de déterminer le sexe des fœtus, avant de pratiquer des avortements sans les enregistrer. ADF-India a lancé une campagne en 2016 appelée « Vanishing girls » (« Filles disparues »), appelant à l’application stricte de la loi concernant l’interdiction de ces pratiques.

    (Avec Ucanews, New Delhi)

  • Bioéthique : tout est lié !

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    Du site "Ecologie humaine" : 

    BIOÉTHIQUE : TOUT EST LIÉ !

    Tribune de Blanche Streb, auteur de Bébés sur mesure : le monde des meilleurs, paru en juin 2018 aux éditions Artège. Ce propos est issu d’une conférence tenue le 3 octobre 2018 à Sainte Foy-Lès-Lyon.

    « Chers tous,

    Certains enfants sont déjà en âge de prononcer ces quatre mots : « Je suis un OGM », un organisme génétiquement modifié…

    Ils sont nés d’une technique de procréation artificielle qu’on appelle la Fécondation In Vitro à trois parents, ou FIV 3 parents. Pour se faire, on utilise deux ovules – l’un de la femme souhaitant être mère biologique, l’autre d’une donneuse – et un spermatozoïde. Trois personnes sont donc intervenues dans la conception de ces enfants.

    On peut dire que ce sont des bébés génétiquement modifiés car ils sont créés dès leur première cellule, avec l’ADN de trois personnes. Ils sont nés en Ukraine, au Mexique : où ce n’est pas autorisé mais tout simplement pas interdit. C’est déjà légalisé au Royaume-Uni et le sera peut-être un jour en France.

    Cette FIV 3 parents a pour objectif affiché d’éviter des maladies graves et rares. Mais cette technique ne guérit personne ; elle fabrique quelqu’un…

    La FIV 3 parents fait de l’enfant ainsi né un cobaye, le cobaye de la technique qui a contribué à le faire naitre. Ni sûre ni efficace. Ce n’est même plus un essai sur l’homme, c’est un essai d’homme.

    Derrière cet objectif affiché se cache une autre réalité : un prétendu rajeunissement des ovules. Qui constitue un grand marché que certains entendent bien exploiter pour leur propre profit.

    Et voilà comment en quelques lignes, vous venez de plonger dans des problématiques bien réelles de bioéthique

    La bioéthique rassemble les questions qui touchent à l’éthique et à la vie ; questions morales qui concernent la recherche, la biologie, la génétique, la santé…

    Vous sentez-vous concerné par la bioéthique ?

    Peut-être pas. Peut-être pas encore. Pourtant les biotechnologies s’intéressent tant à l’homme…. nous devrions aussi nous y intéresser !

    Les mauvaises décisions prises en matière de bioéthique ont un impact concret sur notre société.

    « Rien de ce monde ne nous est indifférent ». Voilà une phrase du Pape François qui bouscule. Laudato Si’ est une encyclique éclairante qui nous invite à changer le monde. Changer le monde ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Peut-être d’abord essayer de changer soi-même, pour commencer…

    Voici trois prises de conscience majeures auxquelles nous invite Laudato Si’.

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  • Synode « des Jeunes » : ne pas dénaturer la foi des africains au contact de l’occident

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    Approfondir sans dénaturer. Interview du cardinal-archevêque de Bangui (Centrafrique) :

    JPSC

  • Quand plus rien ne s’oppose à ce que la technologie s’empare de l'homme pour le modifier...

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    De Christophe Geffroy sur le site de La Nef :

    L’homme laissé sans défense

    Mathématicien, philosophe, Olivier Rey, homme humble et discret, n’en est pas moins l’un des penseurs actuels parmi les plus pertinents. Après notamment l’excellent Une question de Taille (Stock, 2014), il nous offre un essai remarquable – à lire absolument ! –, le plus intelligent écrit sur le transhumanisme (1). Entretien.

    La Nef – Vous montrez que le transhumanisme bénéficie d’une active propagande : comment se développe-t-elle ?

    Olivier Rey – Je compare la propagande que vous évoquez à l’histoire du chaudron, telle que Freud la rapporte : un homme qui a prêté à son voisin un chaudron se plaint, après avoir récupéré son bien, d’y découvrir un trou. Le voisin se défend en prétendant premièrement qu’il a rendu le chaudron intact, deuxièmement que le chaudron était déjà percé quand il l’a emprunté, troisièmement qu’il n’a jamais emprunté de chaudron. Il en va de même quand il s’agit de nous faire accepter une innovation « disruptive ». On commence par nous dire que la face du monde va en être bouleversée. Des inquiétudes se font jour : le discours change alors du tout au tout, l’innovation en est à peine une, elle n’est que la continuation de ce qui se fait depuis la nuit des temps. Et pour les récalcitrants, reste le dernier argument : celui de l’inéluctable. Prenons l’exemple des OGM : on nous dit à la fois qu’ils doivent révolutionner l’agriculture, et qu’ils n’ont rien de révolutionnaire, puisque l’homme sélectionne des semences depuis le néolithique ; et de toute façon, les opposants sont des passéistes qui, quoi qu’il arrive, seront vaincus. Le schéma se reproduit à l’égard du transhumanisme : d’un côté la condition humaine va être métamorphosée, de l’autre rien ne change puisqu’un homme qui porte des lunettes est déjà un homme augmenté. Et puis finalement, inutile de discuter : ceux qui refuseront les « augmentations » seront les « chimpanzés du futur », que les augmentés extermineront ou mettront dans des zoos.

    À plusieurs reprises vous dites que les promesses du transhumanisme ne sont pas destinées à se réaliser, mais sont là pour faire diversion et polariser l’attention sur un avenir incertain, ce qui permet de faire oublier les changements en cours déjà effrayants : pourriez-vous nous expliquer cela ?

    C’est une vieille ruse de guerre : simuler en un certain point du front une grande attaque, pour mieux pousser son avantage ailleurs. Ainsi les grandes entreprises technologiques ont tout intérêt à promouvoir le transhumanisme et ses promesses mirifiques : superintelligences artificielles, des milliards de fois plus puissantes que la réunion de tous les cerveaux humains, augmentation faramineuse de nos capacités par amalgame avec la machine, élimination du vieillissement et de la mort… Les esprits se concentrent sur ces annonces spectaculaires – que ce soit pour s’en enchanter ou s’en inquiéter. Pendant ce temps, les grandes firmes continuent de tisser leur toile bien réelle, de technologiser nos existences. Aristote définissait l’homme comme « vivant politique », nous sommes en train de devenir des « animaux monitorés » – de plus en plus incapables de survivre sans notre branchement permanent à la mégamachine numérique. Les promesses grandioses sont là pour soutirer le consentement à une artificialisation toujours croissante de nos vies, à une dépendance si complète envers la mégamachine que toute possibilité d’émancipation s’en trouverait annihilée.

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