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Société - Page 514

  • Suicide à Bruxelles, tabou à Liège ? le chanoine Eric de Beukelaer vous réinforme

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    Nous avions fait écho ici à l’éditorial alarmiste  de la Dernière Heure du  2 février, intitulé : « Le suicide de l’église catholique » sous le pastorat du cardinal-archevêque Jozef De Kesel :

    « La petite communion serait sur le point de disparaître. Une réflexion est en tout cas engagée dans ce sens dans le diocèse de Bruxelles. Le but serait de retarder l’âge d’un an ou deux. En attendant une suppression pure et simple ? L’explication de l’Église est que les enfants ne connaissent plus leur histoire sainte. Un constat qui rejoint celui de parents invités voici peu par Pascal Vrebos. Ils se plaignaient eux aussi que les enfants ne recevaient plus d’éducation religieuse même dans les écoles catholiques. Il n’y a pas de quoi s’étonner quand l’exemple vient d’en haut. Depuis son élection, le nouveau pape semble davantage préoccupé par l’accueil aux migrants que de revitaliser la pratique des fidèles. François avait d’ailleurs passablement choqué en déclarant au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo que si un ami insultait sa mère, il devait s’attendre à recevoir un coup de poing. Comme charité chrétienne, il y a mieux ! Depuis lors en Belgique, le trop fougueux monseigneur Léonard a été écarté au profit d’un cardinal si transparent que la plupart des fidèles seraient bien en peine de citer son nom. L’Église catholique de Belgique s’est également illustrée en bradant son patrimoine religieux au motif que plusieurs églises n’accueillent plus de fidèles. La voici qui s’applique à supprimer des sacrements. De quoi laisser le champ libre aux autres cultes qui, aux dernières nouvelles, n’envisagent pas de retarder l’âge de la circoncision. »

    L’ancien porte-parole des évêques de Belgique réagit sur son « minisite » :  

    « Je ne connais pas l’auteur de ces lignes, mais de quelle réalité parle-t-il ? Apparemment, pas la même que celle dans laquelle je vis et exerce mon ministère de prêtre depuis 25 ans. Il doit donc s’agir d’une « Eglise alternative ». En effet, que les responsables catholiques de Bruxelles réfléchissent à retarder l’âge de la première communion pour la remettre à 12 ans – comme ce fut le cas jusqu’au début du XXe siècle – est bien le signe qu’ils prennent cette démarche religieuse au sérieux. Libre à chacun de contester la solution proposée, mais y voir une volonté de brader l’enseignement chrétien, est faire preuve d’une crasse méconnaissance du dossier. De même, critiquer un pape qui réveille les consciences face au drame de l’immigration, plutôt que de pontifier dans sa tour d’ivoire – c’est ne rien connaître à l’Evangile de Jésus-Christ… Ensuite, dénoncer un archevêque « transparent », c’est-à-dire pas assez médiatique – c’est ne pas comprendre le rôle d’un responsable spirituel. J’appréciais Mgr Léonard, parce qu’il était lui-même. J’apprécie Mgr De Kesel, parce qu’il reste également lui-même. Si l’un voulait jouer à l’autre – c’est alors que cela sonnerait faux et serait ridicule. Enfin, reprocher à l’église de brader son patrimoine, parce qu’elle mène une réflexion sur le rôle des édifices du culte – c’est une critique aussi gratuite que facile »

    Toujours soucieux  de balancer les points de vue, il écrit à propos du freinage de la désacralisation des églises à Liège :

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  • La colonisation : un crime contre l’humanité ? Réinformation

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    La colonisation : un crime contre l'humanité. C’est ce que raconte aujourd'hui un Emmanuel Macron, candidat à la présidence de la République Française. L'héritage du monde colonial une honte, vraiment ? L'histoire a aussi ses droits. Témoignage pris sur le vif à Bukavu, voici quelques années :

    JPSC

  • Encore « Amoris Laetitia » : les ex-anglicans ralliés à Rome disent non à la communion aux divorcés-remariés

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    pape écoute.jpgLu sur le site « diakonos.be » :

    Le Pape François n'a jamais caché qu'il n'aimait pas les anglicans qui se sont convertis au catholicisme. Il préfère qu'ils restent là où ils sont, comme il l'a déclaré ouvertement.

    Il a cependant hérité, de son prédécesseur Benoît XVI, d'un ordinariat spécial érigé en 2012 qui est chargé d'accueillir les fidèles anglicans d'Amérique du Nord et du Canada convertis au catholicisme.

    Cet ordinariat a reçu le nom d'Ordinariat personnel de la Chaire de Saint-Pierre et fonctionne comme un immense diocèse dont le siège central se trouve à Houston au Texas. Il regroupe plus de quarante paroisses. Ses liturgies préservent le trésor de la tradition anglicane qui n'est pas très différente de la tradition catholique la plus attachée à la tradition. Son évêque est Mgr Steven J. Lopes, 42 ans, né en Californie d'un père Portugais et d'une mère polonaise qui siégeait depuis 2005 à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et qui a été nommé à cette nouvelle fonction par le Pape François le 24 novembre 2015.

    Il se fait qu'en janvier, Mgr Lopes a écrit à ses prêtres et à ses fidèles une lettre pastorale avec des instructions sur la façon d'interpréter et de mettre en pratique "Amoris Laetitia".

    Naturellement, beaucoup se sont empressés d'aller lire ce que cette lettre préconisait sur la question controversée de la communion des divorcés remariés.

    Ils y ont trouvé cette réponse:

    "Un couple civilement remarié, pour autant qu'il s'engage à l'abstinence complète, peut accéder à l'eucharistie après un discernement sérieux avec son pasteur et après avoir recouru au sacrement de la réconciliation".

    Une réponse parfaitement en ligne aussi bien avec le titre donné à la lettre pastorale "Une fidélité à toute épreuve" qu'avec ce que l'Eglise enseigne depuis toujours, de Saint Paul au Concile de Trente en passant par les derniers papes qui ont précédé le pape actuel.

    Voici la traduction du passage qui concerne la communion aux divorcés remariés:

    *

    La formation de la conscience peut inclure "dans certains cas l'aide des sacrement", y compris la réconciliation et, sous certaines conditions, l'Eucharistie (Amoris Laetitia, n. 351, n. 336). Comme l'Eglise l'enseigne et l'affirme depuis toujours, étant donné que la réception de l'Eucharistie consiste à recevoir le Christ lui-même, "Celui qui est conscient d’un péché grave doit recevoir le sacrement de la Réconciliation avant d’accéder à la communion." (Catéchisme de l'Eglise Catholique, n. 1385). Saint Paul avertissait déjà que: "Celui qui aura mangé le pain ou bu la coupe du Seigneur d’une manière indigne devra répondre du corps et du sang du Seigneur." (1 Cor 11, 29) comme le pape Jean-paul II l'a réaffirmé: "Je désire donc redire que demeure et demeurera toujours valable dans l'Église la norme par laquelle le Concile de Trente a appliqué concrètement la sévère admonition de l'Apôtre Paul, en affirmant que, pour une digne réception de l'Eucharistie, « si quelqu'un est conscient d'être en état de péché mortel, il doit, auparavant, confesser ses péchés »." (Ecclesia de Eucharistia, 36).

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  • Un de Nous s’oppose au financement de l’avortement par des fonds européens

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    Un de Nous s’oppose au financement de l’avortement par des fonds européens.

    Alors que le nouveau président américain a rétabli la « politique de Mexico » stipulant qu’aucun financement fédéral ne devrait aider des organisations internationales ou étrangères qui pratiquent ou promeuvent l’avortement (cf. Donald Trump supprime le financement des ONG soutenant l’avortement), la ministre néerlandaise du Commerce extérieur et de la Coopération au développement, Liliane Ploumen, a lancé une initiative pour le contrer sous le nom de « She decides ». Elle a annoncé la semaine dernière que ce fonds financerait des projets visant à« accroitre l’accès à la contraception et à l’avortement ainsi qu’à l’éducation des femmes dans les pays en développement ». Ce fonds est ouvert aux gouvernements, entreprises ou institutions sociales membres de l’UE ou non, dont certains ont déjà annoncé leur contribution (cf. « She decides » : une conférence pour lancer un fond européen de promotion à l’avortement).

    « ‘She decides’ est très nettement opposée à l’initiative citoyenne européenne la plus réussie » a réagi la Fédération One of Us, qui s’apprête le 14 mars devant la Cour de Justice de l’UE à porter la voix des presque deux millions de citoyens européens ayant demandé à l’UE une politique respectueuse de la vie humaine de la conception à la fin naturelle : « Nous sommes fermement opposés au financement de l’avortement par le budget commun de l’UE. Cette question ne relève pas de la compétence de l’Union européenne et doit rester strictement de la compétence des gouvernements nationaux » (cf. « Un de nous » : Des experts du droit, de la santé et de la politique s’engagent pour défendre l’embryon humain).

    Carlo Casini, président honoraire de la Fédération One of Us a rappelé que «la Cour européenne des droits de l’homme n’a jamais reconnu le droit à l’avortement ; elle a imposé à l’Europe la neutralité à ce sujet(…) Offrir de l’argent aux organisations qui font de la propagande et mettent en œuvre l’avortement dans le monde, signifie sortir de cette neutralité, encourage l’avortement et viole le principe de la dignité humaine (Article. 2 du traité de l’Union européenne) ».

    Thierry de la Villejegu, vice-président de cette même Fédération a fait état du « premier devoir de l’UE envers les femmes enceintes» qui est de « leur permettre de donner naissance à leur enfant dans des conditions de dignité ». Il exhorte « les pays européens à développer rapidement des soins médicaux de haute qualité pour chaque femme enceinte. Le financement par l’UE de programmes de promotion et d’avortement dans les pays en développement est un acte de violence pure, une violation de la conscience des femmes et une violation de la souveraineté nationale. Ces programmes doivent être condamnés ». Les données de l’OMS sur l’année 2012 montrent que 91% des décès maternels peuvent être évités. « Les femmes souffrent en raison de l’absence scandaleuse de soins efficaces pendant la grossesse et l’accouchement, dont 333 000 meurent chaque année (99% dans les pays en développement) ».

  • Quand le monde occidental ne sait plus ce qu'il est

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    Lu sur Figaro Vox (lefigaro.fr) :

    Philippe Bénéton : «Le monde occidental ne sait plus qui il est»

    FIGAROVOX/GRAND ENTRETIEN - A l'occasion de la sortie de son essai Le dérèglement moral de l'Occident, Philippe Bénéton a accordé un entretien fleuve au FigaroVox. Le philosophe en appelle à trouver un équilibre libéral-conservateur entre liberté et enracinement.


    Philosophe, agrégé et docteur en Science politique, Philippe Bénéton est professeur émérite à l'Université de Rennes-1 et à l'Institut Catholique d'Etudes Supérieures. Auteur de plusieurs classiques sur les régimes politiques, les classes sociales et le conservatisme, il vient de publier Le dérèglement moral de l'Occident (éd. Le Cerf, 2017).


    FIGAROVOX. - Comment expliquez-vous la crise des démocraties libérales que nous traversons? Est-elle liée à ce que vous appelez «le dérèglement moral de l'Occident»?

    Philippe BENETON. - Oui, il me semble. La raison première est celle-ci: la pensée dominante ne reconnaît au fond que deux catégories légitimes d'êtres humains, l'humanité et l'individu. La société politique ne saurait donc s'appuyer sur ce qui est commun à tous ses membres: des mœurs, une histoire, des références. Au contraire la diversité est une richesse comme ne cessent ou ne cessaient de le dire le président Obama, le Premier ministre Trudeau et tant d'autres. Mais plus la diversité s'entend, plus se réduit ce que les hommes ont en commun. Comment alors faire en sorte que des hommes, qui à la limite ne partagent rien sinon une égale liberté, s'accordent pour vivre en paix et coopérer les uns avec les autres? La réponse élaborée par les Modernes et radicalisée à l'époque contemporaine est celle-ci: puisqu'il faut renoncer à tout accord sur les règles de vie, il faut tabler sur des règles du jeu. La démocratie libérale prend alors un nouveau sens, elle devient une simple mécanique, elle se définit uniquement par des procédures.

    Le multiculturalisme suppose que tout le monde peut s'entendre avec tout le monde, l'accord sur les règles du jeu suffit. Tout le monde vraiment? Voyez les Serbes et les Croates, les Israéliens et les Palestiniens, les Flamands et les Wallons, les Grecs et les Turcs, les hindous et les musulmans etc. Prenez par ailleurs l'exemple donné par l'Union européenne telle qu'elle est pensée à Bruxelles depuis les années 2000: ce qui unit les Européens, ce sont seulement les règles qu'impliquent les droits de l'homme et le principe sacro-saint de la «concurrence libre et non faussée». Pour le reste, qui fut une civilisation commune, la table rase s'impose. L'Europe a vocation à devenir l'Europe des individus, elle se doit d'être ouverte à tous les vents. Mais les peuples font de la résistance.

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  • Pax Christi devient BePax

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    BePax, c'est plus "progressiste"; "Christi", cela faisait ringard, faut-il croire...

    Pax Christi devient BePax

    Au terme d’une réflexion participative de plusieurs mois, l’Assemblée générale de Pax Christi a décidé de modifier le nom de l’association. Pax Christi devient BePax. Sous ce nouveau nom, nous souhaitons poursuivre notre mission : sensibiliser les citoyens et décideurs aux conflits qui divisent les différentes populations établies en Belgique, et les amener à devenir des acteurs de paix.

    Notre association veut vivre avec son temps et s’ancrer dans notre époque en proposant une image progressiste de son action et de ses volontaires. Nous voulons que notre nom reflète notre mission, traduise notre personnalité et évoque les valeurs qui guident notre action. Ensemble, nous avons fait le choix de BePax pour allier notre histoire et notre souhait de modernité.

    Les membres de BePax sont des acteurs de paix

    « BePax » peut littéralement être lu comme « Sois la paix ». Ce nom reflète donc parfaitement la mission de l’association : sensibiliser les citoyens et décideurs aux conflits qui divisent les différentes populations établies en Belgique, et les amener à devenir des acteurs de paix.

    BePax évolue dans la continuité

    En conservant le mot « Pax », nous ne renions pas notre histoire et l’identité chrétienne de notre association, nous les emportons avec nous. BePax reste donc une association d’éducation permanente d’inspiration chrétienne qui promeut le dialogue, l’ouverture aux différences et l’espoir d’un monde meilleur.  

    BePax s’intègre dans un réseau international

    BePax est une association qui réfléchit en réseau au niveau national et international sur les problématiques de paix et de justice pour amener à agir dans une dynamique de réconciliation.

    Le nom « BePax » permet à notre association d’être identifiée comme la section belge francophone du réseau international de Pax Christi, Très proche du choix opéré par nos collègues hollandais (PAX), notre nouveau nom nous permet donc d’évoluer sans couper les liens forts que nous entretenons au niveau international.

  • Le monde selon Google

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    De RCF :

    De la fin de la vie privée au transhumanisme, le monde selon Google

    Présentée par Stéphanie Gallet

    LE TEMPS DE LE DIRE - MARDI 7 FÉVRIER À 9H03 - DURÉE ÉMISSION : 55 MIN

    Fin de la vie privée, transhumanisme, eugénisme, totalitarisme économique, voitures connectées autonomes, intelligence artificielle... Christine Kerdellant décrit le monde selon Google.

    Cette émission est archivée. Pour l'écouter, inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous directement si possédez déjà un compte RCF.

    "Aujourd'hui, quand vous faites une recherche sur Google, en 1/120.000è de seconde, votre profil est mis aux enchères: on vend à des annonceurs qui vous êtes, votre adresse, votre âge, votre catégorie socio-professionnelle... tout ce que Google sait sur vous." Et l'annonceur prêt à débourser le plus d'argent remporte ces données vous concernant. Le livre de Christine Kerdellant fait froid dans le dos. Avec "Dans la Google du loup" (éd. Plon) la journaliste tente de "rendre concret" le monde que nous prépare Google. Après avoir écrit ce livre, elle a changé certaines de ses habitudes...

    "Google sera inclut dans le cerveau des gens. Vous aurez un implant et quand vous penserez à quelque chose, il vous donnera automatiquement la réponse."

    Larry Page, confondateur de Google (2004)

    ECOUTER ► LA DICTATURE DU PARTAGE SUR LES RÉSEAUX SOCIAUX

    LE MONDE SELON GOOGLE / GEORGE ORWELL AVAIT TOUT COMPRIS

    Fin de la vie privée, transhumanisme, eugénisme, totalitarisme économique, voitures connectées autonomes, intelligence artificielle et robots... Les chapitres du livre de Christine Kerdellant explorent un à un les domaines que le géant californien a peu à peu investis. L'auteur y injecte des phrases de Georges Orwell (1903-1950), cet écrivain visionnaire connu pour son excellent roman, "1984".

    "Imaginez un État qui vous demande de porter en permanence sur vous une boîte qui dirait où vous êtes, avec qui vous parlez, quasiment ce que vous pensez: vous diriez que c'est un État totalitaire." Or, ces données nous concernant, Google les a. Et entretient des liens "très très proches avec la Maison blanche".

    "Ils ne se rendent absolument pas compte que c'est pas parce qu'on a rien à cacher qu'on a envie de tout dire tout le temps."

    HUMANITÉ SOUS SURVEILLANCE

    "Si vous faites des choses que vous ne voulez pas que les autres sachent, peut-être devriez-vous simplement ne pas les faire."

    Eric Schmidt, PDG de Google (2009)

    La vie privée et la confidentialité semblent inconcevable dans l'univers Google. Une pression de la transparence vue comme normale. "Ils ne se rendent absolument pas compte que c'est pas parce qu'on a rien à cacher qu'on a envie de tout dire tout le temps." Eric Schmidt disait lui-même, avec un drôle d'humour, qu'à 20 ans les gens devraient être capable de changer d'identité, car Google conserve des traces de tout, y compris des bêtises d'adolescent.

    "Nous savons où vous êtes, nous savons où vous étiez, nous savons plus ou moins ce que vous pensez."

    Eric Schmidt, PDG de Google (2010)

    ECOUTER ► REDONNER SA PLACE AU SECRET, AVEC ANNE DUFOURMANTELLE

    COLONISER NOS VIES NUMÉRIQUES

    Youtube, Picasa, Gmail... Google est partout et cherche à coloniser tous les espaces de la connaissance. Qui n'a pas vu les encarts publicitaires vanter des chaussures après avoir justement acheté des chaussures via internet? Google, qui est une filiale de la société Alphabet depuis août 2015, se veut désormais l’alpha et l’omega de nos vie numériques. Les sommes en jeux sont immenses et les projets engagés défient l’imagination. Christine Kerdellant raconte même que Google a déposé un brevet pour une lentille intra-oculaire. "Vous injectez une sorte de liquide dans l'œil, ça durcit et ça devient  à la fois une petite caméra, un GPS, etc."

    "Nous voulons que Google soit la troisième moitié de votre cerveau."

    Sergueï Brin, confondateur de Google (2010)

    INVITÉS

    Christine Kerdellant , journaliste

    BIBLIOGRAPHIE

    • Dans la Google du loup, Christine Kerdellant, éd. Plon (2017)

  • Quand Roland Joffé met en lumière l’histoire clandestine de l’Opus Dei pendant la guerre civile espagnole

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    De Sylvain Dorient sur le site "aleteia.org" :

    L’histoire clandestine de l’Opus Dei pendant la guerre civile espagnole

    Sorti le 25 janvier, le film "Au prix du sang" traverse la guerre avec Josémaria Escrima de Balaguer.

    Intitulé « Au prix du sang » dans sa version française, le film, paru en 2011 en Espagne, a débarqué en France le 25 janvier 2017, avec parmi les personnages centraux le jeune prêtre Josémaria Escriva de Balaguer. Le film fait le choix malin de ne pas traiter frontalement la vie du saint mais d’en parler « par la bande », en employant un deuxième personnage, fictif, qui serait né dans le même village que lui. Au fil des scènes on découvre la fondation de l’Opus Dei, dans le creuset de la guerre civile espagnole.

    « Pas un anti Da Vinci Code »

    Bien que sa description des Jésuites dans Mission demeure dans toutes les mémoires, le réalisateur Roland Joffé se déclare agnostique. Il souhaite « réaliser un travail qui parle sérieusement de la religion dans ses propres termes et ne s’amuse pas à en parler selon une approche qui en nie la validité ». Dans Au prix du sang, il présente l’Opus Dei sous un jour favorable, mais ce film, assure-t-il, n’est pas qu’une simple réponse au Da Vinci Code « il est bien trop cher pour ça ».

    L’Espagne arrivée à un point critique

    Le personnage qui témoigne de la vie de Josémaria Escriva, Manolo, rassemble les tourments de l’Espagne du début du XXe siècle. Partagé entre les deux camps, il cumule la colère, la trahison… « Fais attention à la colère et à où elle pourrait te mener », avertit Josémaria. Face à cette personnalité tourmentée, Josémaria continue, tant qu’il le peut, à exercer son métier de prêtre en refusant le piège mortel posé devant l’Église : devoir choisir son camp.

    Un regard authentique sur la guerre d’Espagne

    L’historien Benoît Pellistrandi, spécialiste de la guerre d’Espagne salue la qualité du point de vue du film : « Le réalisateur est parvenu à sortir de la vision manichéenne sur cette période historique ». Ce conflit résulte d’une ligne de fracture profonde, dans tout le pays. Il a été marqué par des exactions, des deux côtés. La tension grandissait depuis longtemps, entre l’Espagne traditionnaliste et libérale. Peu après la victoire des forces de gauche en 1931, le président de la République avait déclaré que : « L’Espagne a cessé d’être catholique ». Après ces paroles et jusqu’à la victoire des nationalistes menés par Franco, une série de vexations ont été imposées aux catholiques. Certains élus locaux ont interdit aux cloches de sonner, d’autres ont interdit les processions religieuses… La tension est montée jusqu’en 1936, date de la tentative de soulèvement militaire.

    L’irréparable est commis en 1936

    De juillet à septembre 1936, des massacres sont commis dans les deux camps. Il ne s’agit pas de massacres organisés et planifiés mais de mouvements locaux, d’une rare violence. Côté républicain, on s’en prend aux membres du clergé dont 7000 sont tués. Côté nationaliste, les professeurs sont visés, avec un nombre de victimes encore inconnu, à cause de l’omerta qui a longtemps régné sur cette question. Après cela, la guerre devient totale et sa violence préfigure le deuxième conflit mondial, encore en préparation.

    L’Opus Dei

    C’est ce contexte de violence et de persécution à l’égard du clergé qui explique que la jeune institution de l’Opus Dei ait cultivé la clandestinité. Une caractéristique qui lui sera reprochée par la suite. Pourtant, aux yeux de Benoît Pellistrandi, les facteurs politiques ne sont pas les plus déterminants pour expliquer la venue au monde de cette institution qui avait été créée avant la guerre d’Espagne.

    Une œuvre de prêtres et de laïcs

    Il s’agissait à l’origine d’une œuvre de prêtres qui a été élargie aux laïcs. Josémaria Escriva était persuadé qu’ils devaient jouer un rôle déterminant dans la rénovation de l’Église espagnole. Cette Église se sclérosait en raison des relations incestueuses qu’elle entretenait avec le pouvoir, analyse l’historien. Le roi d’Espagne, un Bourbon, était conçu comme un monarque de droit divin par une grande partie du clergé. « Bossuet aurait pu faire un sermon dans l’Espagne de 1920 sans choquer les évêques », s’amuse Benoît Pellistrandi. Dans ce contexte, le besoin d’approches différentes se faisait sentir. D’où l’utilité de l’Opus Dei, qui ne fut pas la seule œuvre, mais qui demeure la plus connue, pour aller à la rencontre des personnes.

    Attention à la musique !

    S’il n’aborde pas le fond de cette thématique, Au prix du sang a le mérite de présenter la complexité de la guerre d’Espagne et la nécessité d’avoir une grande âme pour ne pas s’empêtrer dans un tel conflit. Il pèche toutefois par manque de sobriété, une vertu devenue une denrée rare dans le monde cinématographique, appuyant outrageusement les scènes dramatiques. Au premier plan du grief, une musique trop présente, trop pressante, cassant l’émotion de certaines scènes au lieu de la souligner.

     

  • Jean Guitton et la crise actuelle

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    Du Père Simon Noël, moine bénédictin de Chevetogne, sur son « blog » :

    « Suite à des commentaires reçus à propos de mon dernier article, je voudrais préciser qu'en parlant de conservateurs et de progressistes, je n'ai fait qu'utiliser une terminologie courante dans la presse actuelle. La crise actuelle de l'Eglise est d'une nature beaucoup plus grave que les crises du passé. Il s'agit d'un affrontement entre la foi catholique et l'apostasie pure et simple. A ce sujet voici ce que Paul VI confiait à son ami Jean Guitton: “Il y a un très grand trouble en ce moment dans le monde et dans l’Église, et ce qui est en question, c’est la foi. Il arrive maintenant que je me redise la phrase obscure de Jésus dans l’Évangile de saint Luc : ‘Quand le Fils de l’Homme reviendra, trouvera-t-il encore de la foi sur la terre ?’ Il arrive que paraissent des livres où la foi est diminuée sur des points importants, que l’épiscopat se taise, qu’on ne trouve pas ces livres étranges. Et c’est cela qui, à mes yeux, est étrange. Il m’arrive de relire l’Évangile de la fin des temps et de constater qu’il y a en ce moment certains signes de cette fin. Est-ce que nous sommes proches de la fin ? c’est ce que nous ne saurons jamais. Il faut toujours nous tenir prêts à la fin, mais tout peut durer très longtemps. Ce qui me frappe quand je considère le monde catholique, c’est qu’à l’intérieur du catholicisme une pensée de type non-catholique semble parfois avoir le dessus, et il se peut que cette pensée non catholique à l’intérieur du catholicisme devienne demain la plus forte. Mais elle ne représentera jamais la pensée de l’Église. Il faut que subsiste un petit troupeau, même si c’est un troupeau tout petit”. Il se tait, puis il dit : “Ce qui manque au catholicisme en ce moment, c’est la cohérence”, et il répète plusieurs fois ce mot « cohérence ». Il semble dire: “C’est au Pape qu’il appartient de redresser, de réunir, de rendre cohérent ce qui est incohérent”. Il se tait. » (Jean Guitton, Paul VI secret, pp. 168-169.)

    Ref. Jean Guitton et la crise actuelle

    JPSC

  • Ni progressiste, ni réactionnaire, juste catholique

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    Les propos « clivants » qui polluent aujourd’hui plus que jamais le message évangélique, du haut en bas des structures de l’Eglise, appellent une mise en garde : ils obscurcissent l’essentiel de la foi aux yeux et aux oreilles de beaucoup.  Lu sur le site web « aleteia » :

    Parlant une novlangue issue des pires dystopies [1], la plupart des médias actuels pensent le monde (ou aimeraient qu’on pense le monde) d’une manière duale. Contaminé par l’esprit de la machine, s’installe de plus en plus un monde binaire qui réagit par slogans plus que par analyses fines, par réactions pavloviennes de rejet plutôt que par utilisation de la raison.

    Parmi les dichotomies savamment installées trône celle qui oppose les « progressistes » aux « réactionnaires ».

    D’un côté, nous aurions des personnes ouvertes d’esprit, libres, tolérantes, amies du progrès et de la technologie… sans que jamais l’on prenne la peine de définir exactement ces mots ou ces expressions. 

    De l’autre, on aurait des personnes fermées, nostalgique d’un âge d’or réel ou fantasmé, rêvant de revivre sans électricité et de revenir aux superstitions d’antan. Ces personnes seraient également désireuses de maintenir la prééminence d’une ethnie sur une autre ou entérineraient la supériorité d’un sexe sur l’autre.

    Jamais peut-être, que ce soit lors de l’élection américaine ou la campagne présidentielle française, on a clivé la société en stéréotypes aussi affirmés. À un point qu’il est impossible de poser un jugement nuancé sur les actions du président Trump sans se faire traiter par les uns de « réactionnaire » (qui semble une insulte réellement terrible) et d’avoir une sympathie amusée pour une tirade du candidat Mélenchon sans se faire fusiller par les autres comme le dernier des « progressistes ». 

    « Le monde ne va nulle part »

    Ces deux postures sont, en réalité, absurdes tant elles relèvent plus de la propagande que de la réalité. Par exemple, le progrès, c’est vouloir aller dans la bonne direction au niveau individuel ou collectif. Si la société dans son ensemble marche vers un précipice, ceux qui marchent à l’avant et remarquent le ravin reviennent naturellement sur leurs pas pour le dire et pour que l’on change de direction. Alors que les médias les traiteraient volontiers de réactionnaires, ils sont en réalité les plus grands progressistes… 

    Mais le pouvoir paradigmatique médiatique est tellement prégnant en ce moment, que la plupart semble vouloir s’enfermer dans les cases préfabriquées et trop souvent nos réactionnaires conservateurs affaiblissent leurs positions traditionnelles par des déclarations réellement sexistes ou racistes alors que nos progressistes ne font que céder aux pires sirènes d’une modernité déboussolée.

    Alors quoi ? Quelle attitude adopter en tant que catholique ? Chesterton disait volontiers : « Il n’y a pas de direction où aille le monde. Il n’y en a jamais eu. Le monde ne va nulle part, au sens des anciens optimistes progressistes, ou même celui des vieux réactionnaires pessimistes. (…) Le monde est ce que les saints et les prophètes ont vu qu’il était ; il ne va pas simplement pour le mieux ou pour le pire. Il y a une chose que fait le monde : il oscille. Laissé à lui-même, il ne va nulle part, quoique avec l’aide de vrais réformateurs de bonne religion et philosophie il puisse aller mieux à maints égards, et parfois pour des périodes de temps considérables. (…) En fait, c’est fondamentalement ce que l’Église a toujours dit, et c’est pourquoi elle a été toujours plus décriée depuis environ quatre cents ans » [2].

    Sans doute que la meilleure position pour un catholique est non d’adopter une posture stéréotypée dictée par l’extérieur médiatique ou par une coutume quelconque mais se demander à chaque fois si telle innovation technique ou sociétale, si tel comportement, changement ou fixisme participent de l’accomplissement (telos) évangélique ou au contraire nous en éloigne.

    _____ 

    [1] Le moteur « Décodex » récemment mis en service par le journal Le Monde entérine cette vision en fournissant un véritable permis de s’exprimer et d’être lu aux sites d’informations.

    [2] G.K.Chesterton, Le puits et les bas-fonds, DDB, 2016, pp 60-61.

    Ref. Ni progressiste, ni réactionnaire, juste catholique

    JPSC

  • Le pape François veut  changer les règles du jeu du système économico-social 

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    Le pape François s’est adressé en italien à 1100 acteurs de l’Économie de communion, samedi 4 février, à l’occasion des vingt-cinq ans de ce mouvement initié sous l’impulsion de Chiara Lubich, la fondatrice des Focolari. Les alertant sur le danger d' « idolâtrer » l’argent, le pape les a encouragés à « combattre les structures de péché qui produisent brigands et victimes » et à travailler à « changer les règles du jeu du système économico-social ». Texte intégral sur le site web de « Famille chrétienne » 

    pape accusateur.jpg« Chers frères et sœurs, 

    Je suis heureux de vous accueillir en tant que représentants d’un projet auquel je m’intéresse sincèrement depuis longtemps. J’adresse à chacun mon salut cordial et je remercie tout particulièrement le coordinateur, le professeur Luigino Bruni, pour ses aimables paroles. Je vous remercie aussi pour les témoignages. 

    Économie et communion. Deux mots que la culture actuelle tient pour séparés et considère bien souvent comme opposés. Deux mots que, au lieu de cela, vous avez choisi de réunir, en accueillant l’invitation formulée voici vingt-cinq ans par Chiara Lubich [la fondatrice du mouvement des Focolari, Ndlr], au Brésil, face au scandale de l’inégalité dans la ville de San Paolo, lorsqu’elle demanda aux entrepreneurs de devenir des agents de communion. Elle vous invitait à être créatifs, compétents, mais pas seulement : elle voyait l’entrepreneur comme un agent de communion. En introduisant dans l’économie le bon grain de la communion, vous avez entrepris un profond changement dans la façon de voir et de vivre l’entreprise. Non seulement l’entreprise peut ne peut pas détruire la communion entre les personnes, mais elle peut la construire, la promouvoir. On voit bien, à l’aune de votre vie, que l’économie et la communion sont toutes deux plus belles quand elles vont de pair. Plus belle est l’économie certainement, mais plus belle aussi la communion. Parce que la communion spirituelle des cœurs est plus profonde encore quand elle devient communion des biens, des talents et des profits.

    En pensant à votre engagement, je voudrais vous dire trois choses aujourd’hui. 

    La première concerne l’argent.

    Il est très important qu’au cœur de l’Économie de communion figure la communion de vos bénéfices. L’Économie de Communion est aussi communion des profits, expression de la communion de la vie. J’ai souvent parlé de l’argent comme d’une idole. La Bible l’affirme de différentes manières. Sans surprises, la première action publique de Jésus, dans l’Évangile selon saint Jean, est l’expulsion des marchands du temple (cf. 2, 13-21). On ne peut pas comprendre le nouveau royaume apporté par Jésus si on ne se libère pas des idoles, dont l’argent figure parmi les plus puissantes.

    Comment donc être de ces marchands que Jésus ne chasse pas ? L’argent est important, surtout quand il n’y en a pas et de lui dépend la nourriture, l’école et l’avenir des enfants. Mais il devient une idole quand il devient une fin en soi… L’avarice, qui n’est pas un péché capital par hasard, est un péché d’idolâtrie parce que l’accumulation de l’argent pour lui-même devient la finalité de l’agir personnel. C’est Jésus lui-même qui a donné à l’argent le nom de « maître ». « On ne peut pas servir deux maîtres, deux patrons. » Il y en a deux : Dieu ou l’argent, l’anti-Dieu, l’idole. Voilà ce qu’a dit Jésus. Un tel choix entre deux options situées au même niveau. Pensez-y. 

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  • L'argent des contribuables belges doit-il financer les ONG américaines faisant la promotion de l’avortement ?

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    L'opinion de Jean-Paul Van de Walle sur le site de LaLibre.be :

    Pourquoi dépenser 10 millions d’euros pour promouvoir l'avortement aux Etats-Unis ? (OPINION)

    Il y a quelques jours, Alexander DE CROO (Open VLD), ministre de la Coopération au développement, a annoncé que la Belgique accueillera bientôt la conférence internationale « She Decides » (« Elle décide »). Il s’agit d’une conférence de fundraising, organisée suite à la décision de la Maison Blanche de suspendre le financement, par les Etats-Unis, d’Organisations Non Gouvernementales faisant la promotion de l’avortement. Le site officiel de la diplomatie belge renseigne que cette conférence sera l’occasion d’établir une « stratégie commune afin de limiter l’impact de cette décision américaine pour des millions de femmes et filles ».

    Dans un message-vidéo publié aujourd’hui sur Twitter, Alexander DE CROO a par ailleurs annoncé que la Belgique contribuera à cette levée de fonds à concurrence de 10 millions d’euros, afin de protéger les (dits) « droits reproductifs et sexuels » des femmes. 

    Faut-il s’en réjouir ?

    1. Il est loisible à un ministre d’exprimer son désaccord, personnel le cas échéant, quant aux décisions prises par le Gouvernement des Etats-Unis. L’on peut cependant se demander si le Gouvernement belge a, aujourd’hui, pour vocation première de pallier toute mesure « contestable » prise de l’autre côté de l’Atlantique.

    Si demain un mur est construit le long de la frontière mexico-américaine, la Belgique organisera et financera-t-elle donc après-demain une « initiative de fundraising » pour contrer la construction de ce mur ?

    2. La vitesse-éclair avec laquelle le Gouvernement belge, en "réaction", a décidé d’accueillir la conférence internationale en question, et de donner la somme de dix millions d’euros, peut poser question. Ne serait-il pas plus raisonnable qu’un pays qui, récemment, a mis 541 jours à constituer un gouvernement fédéral, fasse preuve d’un peu plus de prudence, et de recul, avant de prendre ce type de mesure à la hâte? La rapidité avec laquelle l’on débloque des fonds publics (conséquents) afin de, en définitive, contrer une décision américaine de non-financement de certaines ONG, laisse penser que le gouvernement se serait trouvé face à une situation d’urgence grave – laquelle, sauf erreur de ma part, n’existe absolument pas en l’espèce, ni sur le fond, ni sur la forme.

    D’autres situations, objectivement plus « urgentes », relevant directement de la responsabilité du Gouvernement, ne mériteraient-elles pas, bien davantage, pareil soutien financier ? Récemment, par exemple, les conditions de vie inhumaines des prisonniers en Belgique ont une nouvelle fois été dénoncées – et les conséquences néfastes (récidive, radicalisation, etc.) qui en découlent…

    3. Il est juste de reconnaître la détresse rencontrée par des femmes confrontées à une grossesse non désirée. Pour autant, il n’existe aucune obligation, pour un Etat, de financer directement ou indirectement l’interruption volontaire de grossesse, ou sa promotion. L’on doit en effet pouvoir, dans une société démocratique, librement opiner que l’interruption volontaire de grossesse ne constitue pas une ou « la » réponse adéquate à cette détresse – tel que le fait le Président des Etats-Unis.

    Pas uniquement l'intérêt de la femme enceinte

    On peut rappeler, en tout cas, que l’avortement ne concerne pas uniquement l’intérêt de la femme enceinte, mais concerne également l’intérêt du père de l’enfant, l’intérêt de l’enfant en tant que tel, ou encore l’intérêt du corps médical ou des institutions hospitalières. C’est notamment parce que ces intérêts, importants, parmi d’autres, sont en jeu, que l’avortement n’est pas, en Belgique, un « droit » de la femme, ou un « acte thérapeutique », mais demeure une exception conditionnée à la loi pénale – ayant vocation à préserver les valeurs constitutives et essentielles de l’ordre social.

    Présenter l’avortement comme un « droit » me paraît donc erroné. Réduire la question de l’avortement au seul « She Decides » (« Elle décide ») me paraît tout autant appeler de larges réserves.

    Pour ces motifs également, l’on peut se demander s’il est vraiment justifié d’allouer d’emblée des fonds publics conséquents à cette initiative de fundraising – plus récente encore que la Présidence de Donald TRUMP…

    Faut-il donc applaudir la mesure gouvernementale, en y voyant, tel qu’on la décrira peut-être, un geste d’« humanité » de la part de la Belgique, corrigeant, dans sa sagesse, une décision politique américaine (dite) absolument indéfendable ou déraisonnable ?

    Je n’en suis pas vraiment convaincu.