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Société - Page 842

  • Chrétiens et postmodernité

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    Grand entretien

    Père Thierry-Dominique Humbrecht

    Source :La Nef N°239 de JUILLET-AOUT 2012

    « La postmodernité est d’abord une volonté de chasser Dieu et la vérité », résume le P. Humbrecht qui vient de publier un essai remarquable sur ce thème pressant (1). Il éclaire quelles peuvent être l’action et l’évangélisation des chrétiens dans ce monde hostile, avec une belle note d’espérance.


    La Nef – Le contexte de votre réflexion est la « postmodernité » : comment la définissez-vous ?

    Père Thierry-Dominique Humbrecht – Si la modernité fut le triomphe de la raison, la postmodernité est celui de son abdication. La modernité croyait en la raison. La raison devenue autonome se faisait arbitre de la vérité, elle allait jusqu’à remplacer Dieu. Elle croyait au progrès, au sens de l’histoire, à l’universalité des valeurs. La postmodernité se tire une balle dans le pied, elle n’y croit plus, elle remplace la raison par la volonté et donc par le sentiment. Dieu est mort, les valeurs deviennent sectorisées, au profit des différences culturelles et des marginalités. La modernité, c’est le subjectivisme cohérent ; la postmodernité, c’est le subjectivisme incohérent. Bref, c’est le relativisme, avec la dictature qu’il exerce, comme dit Benoît XVI.

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  • RIO +20: deux conditions impératives du développement durable (2e partie)

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    Source : ZENIT.ORG

    Depuis une vingtaine d’années il y a méprise sur la signification du développement durable. Pour certains, celui-ci suppose l’imposition de programmes cruels comme réduire ou sélectionner les naissances, pour d’autres il est un renvoi à sa définition originelle.

    Le Saint-Siège a un avis sur la question et l’ha présenté à la conférence internationale Rio+20. C’est l’objet de la seconde partie de l’entretien avec Mgr Francis Assisi Chullikatt, Observateur permanent du Saint-Siège près les Nations Unies, qui analyse ce qui a été dit durant la conférence et figure dans le document final.

    ***

    Comment et pourquoi la famille est si importante pour un développement durable?

    La famille est là où commence la vie, que celle-ci murit et se développe, là où les enfants sont éduqués à agir de manière professionnelle et éthique. Cela signifie assumer librement une attitude responsable dans un vrai contexte de solidarité entre les personnes et avec la création.

    Le caractère unique d’une institution comme la famille, l’obligation juridique de la protéger, son importance pour un développement durable, l’élimination de la pauvreté et des opportunités comme l’économie verte peuvent se résumer de la façon suivante :

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  • A deux mois de la visite du pape au pays des cèdres : l’imboglio syrien s’exporte au Liban

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    D’Annie Laurent, une des meilleures spécialistes chrétiennes du monde arabe, ce billet sur le site du bimensuel « L’Homme Nouveau » :

    Le conflit qui oppose le président Bachar El-Assad à une partie de son peuple, et plus largement au monde arabo-sunnite, se prolonge en effet sur le territoire libanais, aggravant les divisions au sein de sa population, notamment entre sunnites et chiites et leurs alliés respectifs (des chrétiens se trouvent dans les deux camps). Sur le terrain, c’est surtout le nord (Tripoli et l’Akkar) qui subit les retombées de la tourmente. Les habitants sunnites de cette région, où ils sont majoritaires, cohabitent difficilement avec leurs compatriotes alaouites, lesquels affichent nettement leur solidarité avec Assad dont ils partagent les croyances religieuses. Depuis le mois de juin 2011, des affrontements armés opposent par intermittence les deux communautés. Il y a déjà eu plusieurs dizaines de victimes. En outre, le Liban, séparé de son voisin par une frontière au tracé non défini, voit arriver chez lui de nombreux Syriens (ils seraient actuellement 24 000). Certains y viennent en famille pour fuir les violences, des blessés se font soigner dans ses hôpitaux ; d’autres s’y installent avec des armes pour aider la rébellion, profitant pour ­cela de complicités locales et arabes, sunnites pour la plupart. Pour sa part, le régime de Damas dépêche sur place des agents chargés de traquer, voire de tuer, les opposants, soldats dissidents et militants salafistes, tandis que l’armée syrienne a entrepris de miner certains points de passage frontaliers.

    Car il n’est pas question pour Assad d’accepter que le pays du Cèdre devienne un sanctuaire pour ses opposants. Mais il ne peut pas compter sur la coopération du chef de l’État libanais, Michel Sleiman, et de son Premier ministre, Najib Mikati, qui ont opté pour une « neutralité positive » en vue de préserver un minimum d’unité nationale, attitude que le pouvoir syrien ne cesse de fustiger. Damas s’appuie donc sur le Hezbollah, le parti chiite pro-iranien qui lui est inféodé. Or ce dernier, qui dispose d’une milice surarmée, domine largement le gouvernement libanais et exerce une réelle influence sur une partie de l’armée, dont la troupe est à majorité chiite. Plusieurs initiatives récentes prises par des militaires pourraient avoir été suscitées par le Hezbollah : dans le port de Tripoli, saisie de trois conteneurs d’armes destinées à la rébellion syrienne à bord d’un navire en provenance de Libye (28 avril) ; dans cette ville, arrestation sans mandat par la Sûreté générale d’un salafiste connu pour son soutien à la révolution syrienne (12 mai) ; à Halba, deux dignitaires religieux sunnites notoirement anti-syriens abattus dans leur voiture à un barrage de l’armée (20 mai). Depuis lors, les rapts à base confessionnelle se multiplient au Liban.

    Les chiites paient cependant le prix de leur engagement pro-syrien. Le 22 mai, onze de leurs membres ont été enlevés près d’Alep, en Syrie, vraisemblablement par des insurgés sunnites, alors qu’ils revenaient d’un pèlerinage en Iran.

    « La situation est effrayante », a déclaré le 11 juin dernier le Président Michel Sleiman en accueillant dans son palais présidentiel les participants à la conférence de dialogue national qu’il avait convoquée en vue de susciter un consensus par rapport à la crise syrienne. Mais en l’absence du principal représentant du sunnisme politique, Saad Hariri, et de son allié maronite Samir Geagea, qui refusent de cautionner l’hégémonie du Hezbollah, la rencontre n’a débouché que sur des résolutions inconsistantes.

    Ce billet est extrait du dernier numéro de L'Homme Nouveau que vous pouvez commander en ses bureaux (10 rue Rosenwald, 75015 Paris. Tél. : 01 53 68 99 77, au prix de 4 euros), ou télécharger directement sur ce site en cliquant sur le lien ci-dessous.

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    Disponible dans la boutique :
    Journal n°1521 du 30-06-2012

  • Us et abus de l’argument de la liberté religieuse

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    De quelques sophismes publiés sous ce titre par « La Libre Belgique » le 28 juin dernier et  qu’il eut été plus judicieux d’intituler « us et abus de la liberté académique… » (extraits) :

     

    (…) Le Parti néerlandais pour les Animaux, le seul parti militant pour le droit animal représenté au sein d’un parlement national, a proposé une loi exigeant que tous les animaux soient assommés avant l’abattage. Cette proposition a réuni les dirigeants musulmans et juifs dans un combat contre ce qu’ils considèrent comme une menace pour leur liberté de culte, dans la mesure où leur doctrine religieuse interdit de consommer la viande de bêtes qui n’auraient pas été conscientes au moment de leur mise à mort. Le parlement néerlandais a laissé un an à ces dirigeants pour prouver que les méthodes d’abattage prescrites par leur religion ne causent pas davantage de souffrance qu’une mise à mort précédée d’un assommage. S’ils n’y parviennent pas, l’exigence d’assommage avant l’abattage entrera en vigueur. Pendant ce temps, aux Etats-Unis, plusieurs évêques catholiques font valoir que le président Barack Obama viole leur liberté religieuse en exigeant que tous les grands employeurs, comme les hôpitaux ou les universités catholiques, proposent à leurs employés une assurance santé couvrant la contraception. Enfin, en Israël, les ultra-orthodoxes, qui interprètent la loi juive comme interdisant aux hommes d’entrer en contact physique avec des femmes étrangères à leur famille ou avec lesquelles ils ne seraient pas mariés, sont partisans de sièges séparés pour les hommes et les femmes dans les bus, et s’élèvent contre le projet gouvernemental consistant à cesser d’exempter de service militaire les étudiants religieux à plein temps (63 000 en 2010). (…). Restreindre la défense légitime de la liberté de religion à un rejet des propositions susceptibles d’empêcher les croyants de pratiquer leur culte nous permet de répondre à bien d’autres questions dans le cadre desquelles il est affirmé que la liberté de religion est en jeu. Par exemple, le fait de permettre aux hommes et aux femmes de s’asseoir n’importe où dans le bus ne viole nullement la liberté de religion des juifs orthodoxes, dans la mesure où la loi juive n’impose à personne d’utiliser les transports publics. Il s’agit seulement d’une commodité dont il est possible de se passer - et les juifs orthodoxes ont du mal à croire que les lois auxquelles ils adhèrent ont été façonnées pour rendre la vie aussi commode que possible. De même, le choix de l’administration Obama de fournir une couverture santé qui couvre la contraception n’empêche nullement les catholiques de pratiquer leur religion. Le catholicisme n’impose pas à ses fidèles de diriger des hôpitaux ou des universités (le gouvernement en dispense déjà les paroisses et les diocèses, établissant ainsi une distinction entre les institutions qui s’inscrivent au centre la liberté de culte et celles qui s’en trouvent à la périphérie.) Bien évidemment, l’Eglise catholique serait, de manière compréhensible, réticente à abandonner ses vastes réseaux d’hôpitaux et d’universités. J’imagine qu’avant de le faire, elle accepterait le fait que la couverture santé de la contraception soit compatible avec ses enseignements religieux. En revanche, si l’Eglise faisait le choix inverse, et cédait ses hôpitaux et universités à des entités favorables à cette couverture santé, les catholiques seraient toujours libres de pratiquer leur culte et de suivre les préceptes de leur religion.(…) .

    Peter SINGER, Professeur de bioéthique à l’Université de Princeton et professeur émérite à l’Université de Melbourne.  

    Tout l'article ici:  Us et abus de l’argument de la liberté religieuse

    C’est là ce qui s’appelle ouvrir des fausses fenêtres. Comment peut-on, de bonne foi,  amalgamer des questions rituelles, des privilèges religieux  et  celle d’une législation qui oblige des institutions hospitalières chrétiennes à participer au  financement  des  contraceptifs et, ce que le professeur de Princeton omet de dire, de l’avortement ? Il s’agit-là d’enjeux de natures bien différentes, dans l’ordre des libertés et des droits fondamentaux concernant la vie humaine.

  • RIO +20: deux conditions impératives du développement durable (1ère partie)

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    Source : ZENIT.ORG

    Le respect de la personne et le soutien de la famille sont les deux impératifs pour un développement durable, explique Mgr Chullikatt.

    La conférence internationale sur le développement durable Rio+20 a été pour beaucoup un succès, pour d’autres une déception.

    Le Saint-Siège l’a accueillie comme une occasion pour promouvoir le bien commun, pour défendre la personne et la famille, favoriser son développement intégral dans un contexte ouvert à trouver un nouvel équilibre entre l’humanité et l’environnement.

    Pour savoir ce qui s’est passé à Rio+20, comprendre ce qui a été dit durant les discussions et connaître les résultats, ZENIT recueilli cette analyse de Mgr Francis Assisi Chullikat, nonce apostolique et observateur permanent près l’organisation des Nations-Unies à New York.

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  • Mensuel La Nef juillet-août 2012

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    SOMMAIRE DU N°239 DE JUILLET-AOÛT 2012

    ÉDITORIAUX
    Abandonner le politique ?, par Christophe Geffroy
    La pornographie, par Jacques de Guillebon

    ACTUALITÉ
    Rome recadre la théologie, par l’abbé Christian Gouyaud
    Développement durable : Rio ne répond plus, par Falk van Gaver
    « Vatileaks » : esquisse de bilan, par Pierre Mayrant
    Milan, capitale de la famille, par Robert Chermignac
    Vie de l’Église : Un pape serein, par Loïc Mérian
    Syrie et Égypte : vers le chaos ?, par Annie Laurent
    Série Vatican II (7) : Le concile et les clercs, par l’abbé Laurent Spriet
    Chronique : Lady Gaga et l’islam, par Marc Fromager
    Chronique Vie : Dieu et la bioéthique, par Pierre-Olivier Arduin

    ENTRETIEN
    « La foi doit être fortifiée »,
    entretien avec le Père Dominique-M. de Saint Laumer

    DOSSIER : RÉFLEXIONS POST-ÉLECTORALES
    L’impuissance du politique, par Jacques de Guillebon
    Une classe politique usée, par Thomas Hude
    Un cœur intelligent, par François-Xavier Bellamy
    Une forme supérieure de la charité, par Falk van Gaver
    Chrétiens et postmodernité, entretien avec le P. Thierry-D. Humbrecht, op
    La droite fantôme, par Michel Toda

    VIE CHRÉTIENNE
    « Tu ne voleras pas », par Guillaume de Lacoste Lareymondie
    Proclamer l’Évangile, par le Père Pavel Syssoev, op
    Question de foi : « Combinazioni », par l’abbé Hervé Benoît

    CULTURE
    Gustave Thibon, mystique et réaliste, par Jacques de Guillebon
    Au fil des livres : P.D. James, par Philippe Maxence
    Notes de lecture, chroniques musique, cinéma, sortir
    Internet, livres jeunes
    Un livre, un auteur : abbé Gérald de Servigny

    BRÈVES
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  • L’avenir du latin est-il chinois ?

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    « Veterum Sapentia », c’est le nom d'une constitution apostolique de Jean XXIII publiée à la gloire du latin dans la liturgie,  juste avant que le concile  Vatican II n’y introduise  les langues vernaculaires. Un chant du cygne ? Et pourtant :

    « En l’année du cinquantième anniversaire de Veterum Sapientia, la latinité séduit jusqu’en Chine…

    Le 15 juin dernier a été inauguré à Pékin, en présence du quartet de la cathédrale de Pékin qui a pour l’occasion interprété quelques cantiques du répertoire grégorien, un centre d’études latines dénommé “Latinitas Sinica” et dont la devise est “Per aspera ad astra” [jusqu'aux étoiles par des chemins étroits].

    Abrité par la Beijing Foreign Studies University, cet institut est voué à l’étude, à l’enseignement et à la promotion du latin en Chine.

    Il publiera notamment le “Journal of Latin Studies in China”. Son travail s’inscrira dans la lignée de l’œuvre des missionnaires, souvent jésuites, qui donnèrent naissance à la “sinologie”, l’étude de la civilisation et de la langue chinoises : de l’Italien Matteo Ricci, dont le Vatican a célébré le 400ème anniversaire de la mort par une grande exposition en 2010, au Belge Philippe Couplet, introducteur de Confucius en Europe à la fin du XVIIème.

    L’ouverture de ce centre s’inscrit dans un engouement croissant des étudiants chinois pour la langue latine, considérée à la fois comme essentielle à la compréhension de la civilisation européenne, mais aussi comme un atout important pour un meilleur apprentissage de l’anglais et des langues européennes. ». Référence :La Chine, avenir du latin ?

    Les heureux bénéficiaires de l'enseignement rénové ne vous diront pas le contraire: en fait, le latin c’est du chinois.

  • Italie: lancement de l'Observatoire de la liberté religieuse

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    Intolérance et discrimination religieuse en Occident

     

    Source : ZENIT.ORG

    En Occident aussi les chrétiens sont discriminés. C’est ce qu’affirme le sociologue turinois Massimo Introvigne lors de la présentation du nouvel Observatoire de la liberté religieuse, jeudi 28 juin, à Rome, à l’Association de la presse étrangère.

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  • Avortements par des adolescentes en Grande-Bretagne: des chiffres inquiétants

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    Source : http://www.correspondanceeuropeenne.eu/2012/06/29/grande-bretagne-les-donnees-inquietantes-sur-les-avortements/

    En Angleterre il a eu 38 269 avortements pratiqués par les adolescentes en 2010: un chiffre, annoncé par le “Daily Telegraph” avant sa publication par le Ministère de la Santé, qui confirme le pourcentage très élevé d’adolescentes britanniques qui recourent à l’avortement, tenu compte de l’incessante campagne de promotion du préservatif lancée par le gouvernement britannique depuis déjà plusieurs années.

    Ceci démontre non seulement que l’utilisation des contraceptifs n’a pas évité les grossesses dites non désirées, mais qu’elle contribue aussi de manière significative à leur augmentation: avant tout parce que le préservatif, contrairement à ce qu’en disent les médias, n’empêche pas de rester enceinte (des recherches scientifiques très fiables ont mis en évidence un pourcentage de risque d’environ 12 %), mais aussi parce que la propagande pour l’utilisation du préservatif est une invitation à vivre la sexualité de façon précoce, désorganisée et compulsive.

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  • Royaume-Uni: un professeur de médecine accuse le National Health Service de précipiter de nombreux vieillards vers la mort tous les ans

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    Source :  http://leblogdejeannesmits.blogspot.be/2012/06/royaume-uni-un-professeur-de-medecine.html

     

    L'accusation est énorme, et d'autant plus grave qu'elle émane d'une sommité de monde médical britannique. Le Pr Patrick Pullicino, professeur de neurosciences cliniques dans plusieurs facultés britanniques et américaines, a déclaré selon le Daily Mail (cf. http://www.dailymail.co.uk/news/article-2161869/Top-doctors-chilling-claim-The-NHS-kills-130-000-elderly-patients-year.html?ito=feeds-newsxml) que des médecins du NHS (National Health Service) mettent chaque année prématurément fin à la vie de milliers de vieillards parce qu'ils sont difficiles à gérer ou parce que les hôpitaux manquent de lits.

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  • Et l'Enfant Jésus dans tout cela ?

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    L'Unesco a accepté la demande palestinienne de classement en urgence de la basilique de la Nativité à Bethléem au patrimoine mondial de l'humanité. Le vote du comité du patrimoine, vendredi à Saint-Pétersbourg en Russie, a été déploré par Israël et les États-Unis, qui voient la démarche palestinienne obéir à des motivations plus politiques que culturelles. L'Autorité palestinienne s'est félicitée de ce vote, première victoire diplomatique depuis son admission l'an dernier à l'Unesco, la première organisation onusienne à avoir accepté la Palestine en son sein. «C'est une victoire pour notre cause et la justice, a déclaré le porte-parole de Mahmoud Abbas. Cela prouve que l'ensemble de la communauté internationale a l'intention de protéger la Palestine (…) et de s'assurer que l'État Palestinien soit créé dans ses frontières de 1967 avec Jérusalem-Est pour capitale.»

    Israël, qui ne contestait pas la demande­ de classement, s'opposait en revanche au recours à une mesure d'urgence, d'habitude utilisée pour des sites menacés, au lieu de la procédure classique, longue de 18 mois. Les Palestiniens avaient justifié leur demande par «l'état de délabrement et la dégradation de l'ensemble architectural», notamment du fait des «forces d'occupation israéliennes».

    Les experts du Conseil international des monuments et des sites, chargés d'examiner le dossier, avaient émis un avis défavorable. Selon eux, le dossier palestinien n'avait pas été assez préparé, notamment quant à la délimitation et les exigences de protection et de gestion du monument. Les Églises chrétiennes gardiennes du lieu, Grecs orthodoxes, latins (catholiques) et Arméniens, n'avaient pas non plus appuyé la procédure, craignant que la basilique devienne un symbole politique.

    Deux millions de visiteurs

    La décision de classement n'est guère contestable sur le fond. La basilique, construite par Constantin au IVe siècle au-dessus du lieu de naissance de Jésus, restaurée par Justinien au VIe siècle, est restée depuis pratiquement inchangée. Ce qui en fait l'une des plus anciennes églises du monde, en même temps que l'une des plus belles. Les seuls dégâts récents infligés à la basilique avaient été des tirs israéliens d'armes automatiques essuyés pendant le long siège de 2002, quand des activistes palestiniens s'étaient retranchés dans l'église.

    Le mur de séparation, érigé par Israël à l'entrée de Bethléem, réduit les déplacements des Palestiniens hors de la ville et ralentit la circulation des cars de touristes. Mais il n'empêche pas 2 millions de personnes de visiter chaque année la basilique de la Nativité. La place de la Crèche, devant l'édifice, au centre de la vieille ville de Bethléem, se transforme souvent en parking, avec des véhicules qui se garent pratiquement jusque devant la porte de l'église.

    Référence : L'Unesco classe la basilique de la Nativité

  • Vocations sacerdotales : qui appelle qui ?

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    39a88056-c125-11e1-909a-6257bbac44a3-493x350.jpgLu sur le site du « Figaro » :

    «Stable dans le trop peu», confie le père Bernard Podvin, porte-parole des évêques de France. Il commente, sur fond de «manque chronique de prêtres», le cru 2012 des ordinations de prêtres catholiques.

    Ce week-end ou au cours de cette année, ils seront en effet 96 séminaristes à devenir prêtres. Il y en avait 112 en 2011. Soit une moyenne en France d'une centaine d'ordinations par an depuis une dizaine d'années. Ou un prêtre par diocèse, même si certains n'ont pas eu d'ordination depuis plus de dix ans. Les disparités sont énormes, notamment entre diocèses ruraux et diocèses urbains. Le diocèse de Saint-Flour, dans le Cantal, n'avait pas eu d'ordinations depuis 2004, il aura un nouveau prêtre cette année.

    À cette centaine d'ordinations, il faut ajouter une cinquantaine d'ordinations de prêtre, religieux, appartenant à des congrégations - comme les dominicains, trois cette année - ou à des «communautés nouvelles», comme «l'Emmanuel», d'inspiration charismatique, qui compte cinq nouveaux prêtres.

    Pour l'avenir, on sait déjà que l'année 2013 ne sera pas bonne puisque seulement 76 séminaristes diocésains sont ordonnés diacres en 2012. Le diaconat est la dernière étape avant l'ordination sacerdotale qui intervient un an plus tard.

    La «stabilité» est donc avérée pour les années passées, mais elle n'est pas garantie pour l'avenir. D'autant que la stabilité acquise avant 2000 (autour de 120 ordinations par an) est passée au milieu de la dernière décennie à une centaine. Elle pourrait donc encore franchir un nouveau palier dans la décennie qui vient.(…)

    Il y a encore une dizaine d'années, cette tendance n'inquiétait pas certains évêques. Ils estimaient que «les laïcs allaient prendre le relais» autour de quelques prêtres. Mais il apparaît aujourd'hui, dans les rangs épiscopaux, que «l'on ne se résout plus à ce qu'il n'y ait plus de prêtres», confie un expert du dossier. «Il y a encore quelques résistances, mais le mot “vocation” n'est plus un tabou. On ne peut plus se contenter de rester les bras ballants, il faut maintenant oser proposer aux jeunes ce chemin du sacerdoce», reconnaît-il en demandant de ne pas être cité tant le sujet est douloureux dans les rangs épiscopaux. Plusieurs visions de l'Église s'affrontent sur l'identité du prêtre et sur son rôle.

    Ainsi, ce prélat d'une très importante ville du sud-est de la France qui a refusé, il y a peu, une petite dizaine de candidats qui souhaitaient devenir prêtres. Sans doute ces jeunes, à l'aise avec le col romain et la soutane, ne cadraient pas vraiment avec la «bonne» vision ecclésiale. Le cas n'est pas isolé.

    Car «il ne faut pas se leurrer, continue ce spécialiste, même si aucun évêque n'a de recette miracle, les vocations naissent et se développent essentiellement dans des familles catholiques pratiquantes». Ajoutant que «les entrées au séminaire sont directement corrélées au nombre de pratiquants: sans pratique religieuse vivante, pas de vocation».

    Dernier axiome: «Moins il y a de jeunes… moins il y a de jeunes!», explique cet expert. Il pointe telle communauté, très en vogue il y a encore quinze ans qui l'est moins aujourd'hui. Et telle autre, alors modeste, qui a actuellement le vent en poupe. Ainsi la communauté Saint-Martin: de facture très classique, elle attire beaucoup ».  Ici : L'Église face à la pénurie des prêtres