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Société - Page 840

  • Pas d'avenir sans politique familiale

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    Europe: la famille, premier réseau de solidarité

    Source : ZENIT.ORG

    La famille est le « premier réseau de solidarité sur lequel la société peut compter », estime Mgr Ambrosio, qui invite à la soutenir, non pas comme « patrimoine de la tradition », mais comme « avenir viable » pour la société. Il demande un jour de repos hebdomadaire pour tous.

    Mgr Gianni Ambrosio, vice-président de la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE), est intervenu dans le cadre du 8e sommet annuel entre l’Union européenne et les leaders religieux, jeudi 12 juillet à Bruxelles.

    Mgr Ambrosio invite à la « lucidité » : « l’avenir de nos pays et de l’UE n’est pas imaginable sans un soutien fort de la famille », affirme-t-il.

    Il invite également à avoir le « courage » de soutenir la famille « comme sujet social et politique », notamment parce qu’elle contribue à la société « en termes de relations, de solidarité, d’élan créatif ».

    En effet, la famille « représente le premier réseau de solidarité sur lequel la société peut compter » car elle est « le « milieu de base » du souci de la personne et du partage des besoins, à la fois matériels et immatériels ».

    En ce sens, l’évêque invite à « reconnaître la valeur du soin » que la famille assume, aussi bien envers « les enfants » qu’à l’égard « des personnes âgées ».

    En valorisant la famille, précise-t-il, il ne s’agit pas de « défendre un patrimoine de notre tradition », mais de protéger « la garantie d’un avenir viable pour nos sociétés ».

    Comment affronter la « grave crise démographique actuelle » ? Il faut, répond Mgr Ambrosio, soutenir les familles dans « la génération et l’éducation d’hommes et de femmes capables de prendre en charge le bien commun ».

    A ce sujet, est nécessaire « une hausse du taux de fertilité ». D’ailleurs, cette exigence ne ferait que corroborer les désirs des européens : « les données relatives aux valeurs des Européens indiquent clairement qu’ils aimeraient avoir davantage d’enfants », affirme l’évêque.

    Pour conclure, l’évêque souligne l’importance « fondamentale » de la « journée hebdomadaire commune de repos », pour la famille, « pour la vie spirituelle de ses membres et pour les relations humaines, au sein de la famille comme avec les parents et les amis ».

  • Le DPN sur le banc des accusés

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    Le diagnostic prénatal sur le banc des accusés

    Source : http://www.hommenouveau.fr/index.php?id_billet=475

    Les affaires se multiplient concernant les législations propres à chaque pays en matière de bioéthique, portées devant la Cour pénale internationale de la Haye (CPI) ou la Cour européenne des Droits de l'homme (CEDH). Ici une femme qui porte plainte contre son médecin au motif que sa fille est née trisomique, là une autre pour un avortement qui a échoué et malgré lequel elle a mis au monde un petit garçon… Chaque jugement rendu pourra faire jurisprudence et les juges tiennent entre les mains les vies de plusieurs petits d'homme.

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  • Tchéquie : les biens ecclésiastiques enfin restitués aux communautés religieuses ?

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    Selon l’agence Apic, en Tchéquie, plus de vingt ans après la chute du communisme, la restitution des biens d’église à leurs légitimes propriétaires serait enfin sur la voie d’un règlement. Si cette loi est définitivement adoptée, elle fournira une base solide pour le travail des Eglises et des communautés religieuses dans le pays, estime la Conférence épiscopale. Les évêques relèvent néanmoins que le projet de loi n’a pas été reçu positivement par la majorité des membres du sénat dont l’approbation est encore nécessaire :

      « La chambre des députés a voté vendredi la loi réglementant la restitution des biens des communautés religieuses confisqués par le pouvoir tchécoslovaque à l’époque communiste entre 1948 et 1989, soit quelque 2.500 bâtiments et 200.000 hectares de terrains. La loi a été approuvée à une courte majorité de 93 voix contre 89. Elle concerne les Eglises catholique, protestante et orthodoxe, ainsi que la communauté juive.

       La loi prévoit la restitution en nature de 56% des biens confisqués pour une valeur de 3,54 milliards de francs. Le reste devrait être liquidé sous forme de compensations financières sur 30 ans pour un montant de 2,7 milliards de francs adaptés à l’inflation.

       La loi doit encore être approuvée par le sénat où la majorité est aux mains des sociaux démocrates et des communistes qui jugent qu’elle dépasse la mesure. La chambre des députés peut cependant lever un éventuel veto du sénat. Il faut pour cela obtenir la majorité du nombre total des députés indépendamment du nombre des présents. La restitution des biens ecclésiastiques est en discussion en Tchéquie depuis la "Révolution de velours" de 1989. (apic/kna/mp) »

    Ici :Les évêques saluent un vote historique – kipa/apic

  • Quand l'heure islamiste sonne en Egypte

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    Liberté Politique (13 juillet) titre : "L'heure islamiste sonne en Égypte : un jésuite témoigne sur France 24" :

    La poussée de l’Islam au XXIe siècle est bien là. Il y a peu, Luc Ferry y voyait « quelque chose d'effrayant qui est l'équivalent de la montée du nazisme, peut-être même en pire ». André Malraux avait prophétisé en son temps  que « la violence de la poussée islamique serait sous-estimée par la plupart de nos contemporains ». Pour l’auteur de la Condition humaine, « cette montée de l’islam est analogiquement comparable aux débuts du communisme du temps de Lénine. » 

    Gauthier Rybinski sur France 24 recevait Henri Boulad, directeur du Centre culturel jésuite d'Alexandrie. Selon lui, l'infiltration de l'islam est claire comme le jour, un islam politique incompatible avec la démocratie. Alors que les Frères Musulmans sont au pouvoir en Égypte, le vice-président de Caritas Égypte, chrétien d'orient ayant vécu l'horreur dans sa chair, donne un avis sans détours, ne contredit pas les jugements de nos intellectuels donnés plus haut. Même vision d’un Occident « d’une naïveté monumentale » qui oppose la seule et faible liberté d’expression à ce fondamentalisme dangereux et puissant : « Il y a incompatibilité entre Islam et démocratie, entre islam et laïcité. » « L’islamophobie est la nouvelle arme des musulmans pour pénétrer comme dans du gâteau » , « Écoutez leurs discours, ce qu’ils disent dans les mosquées le vendredi. N’écoutez pas ce qu’on dit dans les tables rondes à Paris ou à Washington. »

    La conclusion du père jésuite est sans appel : « L’occident est très mal armé pour faire face », « Le politiquement correct  est en train de nous tuer ».

    Article également publié sur le blog d'Hélène Bodenez : raison garder

  • Vous qui entrez ici, laissez toute Espérance

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    Les idéologues qui n’ont que les droits de l’homme à la bouche sont curieusement discrets sur un drame humain qui perdure depuis des décennies à l'est du Congo. Rutshuru, Lubero, Butembo, Bunia, Watsa, Isiro, Buta et autres lieux: “terrae hodie incognitae”, comme on aurait dit du temps de Léopold II. Anne Guion nous en parle sur le site web de “La Vie” (Extraits):

    Sommes-nous à la veille d'un nouveau conflit régional en RDC ? Depuis quelques jours, les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) soutenus par le Rwanda, menacent de prendre la ville de Goma. Enième épisode d'une guerre "mondiale" occultée qui a fait près de 6 millions de morts et trouve son origine dans le trafic du coltan, minerai indispensable à nos téléphones portables. Décryptage:

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  • Drogue, sexe et alcool

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    Tel serait le menu des festivaliers de Dour.

    "...question alcool et drogue, ça boit et ça fume partout, les effluves de cannabis  ou de shit vous titilleront tôt ou tard les narines si vous évoluez sur le site", peut-on lire sur le site de la RTBF.

    A tel point, disait-on ce matin à la radio, que dans leurs abris submergés par les pluies, les services de secours et de sécurité ne parviennent même plus à réveiller ceux qui participent à tous ces débordements. Mais c'est, paraît-il, le prix à payer pour que nos jeunes puissent s'épanouir dans des "espaces de liberté" où "Dieu (?) serait descendu".

  • "En avortant, vous avortez du futur"

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    Source : ZENIT.org

    Le gouvernement de la Corée du Sud rejoint l’Eglise sur l’urgence d’une politique nataliste, rapporte « Eglises d’Asie » (EDA), l’agence des Missions étrangères de Paris, dans une dépêche du 13 juillet 2012.

    L’Institut coréen de la santé et des affaires sociales (KIHASA), a publié mercredi 11 juillet 2012, un rapport « accablant » sur l’avenir démographique du pays, note EDA : « Nous devons relever notre taux de fécondité à 1,8 [enfants par femme] durant la prochaine décennie, sinon nous disparaitrons », a averti l’organisme dépendant du ministère de la Santé.

    « Si nous ne nous maintenons pas cet indice au niveau minimum de 1,8, nous passerons sous la barre des 50 millions d’habitants [d’ici une vingtaine d’années] et nous ne pourrons plus garder notre place sociale, économique et militaire dans le monde. », poursuit le KIHASA.

    La Corée du Sud compte aujourd’hui près de 49 millions d’habitants. Le taux de fécondité des Sud-Coréennes – l’un des plus bas du monde – se situe à 1,22 enfant par femme en âge de procréer et ne montre aucun signe de reprise, après vingt ans d’une politique résolument antinataliste, précise EDA.

    L’Eglise catholique a toujours lutté contre les politiques antinatalistes, avec en ligne de mire la « loi sur la santé de la mère et de l’enfant » de 1973 et son article 14 qui légalise de facto l’avortement.

    Aujourd’hui, explique la même source, l’avortement est largement pratiqué en Corée du Sud où les chiffres officiels évoquent 340 000 interruptions volontaires de grossesses (IVG) par an. L’Eglise catholique en dénombre quant à elle 1,5 million. La plus grande part des avortements échappe en effet aux statistiques officielles, l’acte n’étant ni remboursé ni comptabilisé dans les actes médicalisés.

    Toujours selon EDA, l’Eglise catholique a lancé ces dernières années de nombreux programmes en faveur des familles et de la « culture de vie », pilotant entre autres des programmes d’aide aux futures mères en difficulté, mettant à leur disposition des maisons d’accueil ainsi qu’un encadrement social, psychologique et médical.

    Dans cette lignée, les conclusions du rapport du KIHASA enjoignent les autorités d’augmenter les dépenses de l’Etat pour la politique familiale (actuellement inférieures à 1 % du PIB) et de mettre en place des dispositifs permettant d’aider financièrement ceux qui « décident de fonder une famille ».

    Selon le KIHASA, le problème le plus difficile est le changement des mentalités, après des décennies d’incitation à la diminution des naissances : « Beaucoup trop de Sud-Coréens cherchent à éviter de se marier et d’avoir des enfants », notamment par « peur des conséquences financières ».

    EDA indique qu’une grande campagne d’affichage interpellait récemment les Sud-Coréens en leur disant : « En avortant, vous avortez du futur ».

  • Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique - 14 juillet 2012

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    Sommaire

  • La politique du refus de la vie promue par l'ONU

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    Austin Ruse, du C-FAM, nous adresse ce message (Friday Fax) :

    Chers amis,

    Wendy Wright et Lisa Correnti vous ont rédigé un rapport du Sommet sur le planning familial qui vient de se terminer à Londres sous l’égide de la milliardaire Melinda Gates, de la Fédération international du planning familial, du Fonds de l’Onu pour la population et du Département ministériel britannique pour le développement. Grâce à cet événement, les organisateurs ont pu collecter 4,6 milliards de dollars, qui seront utilisés pour « convaincre » les femmes victimes de pauvreté de ne pas avoir d’avantage d’enfants.

    Le sommet de madame Gates collecte des millions au bénéfice des militants de l’IVG

    L’article de Stefano Gennarini traite d’une requête déposée auprès de la Haute commission aux droits de l’homme par les organisations chrétiennes C-FAM, l’Alliance Defending Freedom et Focus on the Family. Les organisations abordent la réforme du bureau onusien des traités, et la tendance du bureau de suivi des traités à d’excéder son mandat pour proclamer l’existence d’un droit à l’IVG.

    La Haute commissaire de l’ONU dédaigne les craintes des chrétiens sur la réforme des organes conventionnels

    Je tiens à souligner combien nous sommes fiers que nos collègues Wendy Wright et Lisa Correnti soient parties pour Londres pour suivre cette conférence. Nous sommes très fiers que Wendy ait pu intervenir lors de la conférence. Nous sommes probablement les seuls militants de la vie à avoir pu assurer une présence.

  • Poursuivre, malgré tout

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    Grâce au concours de mains amies que je remercie, belgicatho a poursuivi son activité durant ces dernières semaines malgré des circonstances qui m’ont amené à déserter le poste de veille que je m'y suis assigné. Fort heureusement, le blog a pu être maintenu en activité par l’ami très fidèle qui y travaille jour après jour, avec une constance admirable ; une jeune collaboratrice enrôlée pour la circonstance ainsi que d’autres précieuses et opportunes contributions ont fait le reste.

    Un premier fait peu réjouissant m’a tenu écarté du blog. Il illustre la terrible problématique dans laquelle nous nous trouvons plongés en ces temps de dépeuplement de nos églises et d’extinction des vocations : c’est ainsi que présidant une fabrique d’église, je me suis retrouvé confronté avec la politique de restructuration de nos paroisses par des clercs prompts à supprimer des messes et à fermer des églises. Comment faire face à des décisions prises par un « soviet pastoral » qui décide de fermer votre église un dimanche sur deux, sans la moindre concertation préalable ? Bien sûr, on sait que la situation risque d’être encore plus grave dans les années à venir mais faut-il pour autant mener une politique de restructuration qui anticipe prématurément les scenarios du pire et dont toute forme d’espérance semble être bannie ? Atteint par ces mesures, il me faut avouer que le choc a été rude et que j’en ai été fortement ébranlé, au point de remettre en question mes engagements, y compris sur ce blog.

    IMG_3849.JPGFort heureusement, un voyage d’une douzaine de jours au pays des tsars m’a tenu éloigné de mon ordinateur tout en me permettant d’échapper à ces préoccupations lancinantes, mais aussi de découvrir des réalités plus réjouissantes. Là-bas, j’ai expérimenté que rien de tout ce qui est humain n’est irréversible. La disparition de l’univers bétonné de l’URSS a permis à tout un peuple de renouer avec son histoire, avec sa culture et, surtout, avec sa foi. Ainsi les guides qui nous ont fait découvrir une myriade d’églises et de monastères nous-ont-ils partagé leur expérience de convertis : éduqués par des parents communistes, « formatés » par le système, ils se sont fait baptiser après la chute du régime soviétique. Nous avons été éblouis par ce riche patrimoine religieux relevé, restauré, voire reconstruit ; les églises dynamitées sous Staline, converties en entrepôts, en gymnases, en patinoires, en musées de l’athéisme, retentissent à nouveau des mélodies harmonieuses de la liturgie orthodoxe. Au sommet des dômes bulbeux, les croix étincellent. Dans les sanctuaires, les foules dévotes se pressent pour se recueillir devant les icônes et les tombeaux des saints. Il estIMG_4439.JPG impressionnant de voir des enfants vénérer les images sacrées comme si la tradition ne s’était jamais interrompue. Le nombre de religieux et de religieuses, souvent jeunes, circulant dans les enceintes des monastères suscite lui aussi l’étonnement. Voilà donc le résultat de tant d’efforts insensés pour tenter d’éteindre définitivement la foi, durant plus de trois générations, de 1917 à 1989 ! Cela m’a réjoui, bien sûr, mais surtout ému et touché lorsque, nous glissant au milieu des fidèles, nous nous laissions porter par leur prière et par leurs chants, dans cette atmosphère mystique profonde propre à la liturgie byzantine. La prégnance du surnaturel y est si forte qu’elle irradie dans l’univers profane et le transsubstantie en quelque sorte, rendant les réalités célestes tellement présentes que celles de l’ici-bas en perdent leur évidence. Ai-je besoin d’insister sur le contraste saisissant que constitue ce trésor vivant de spiritualité liturgique et artistique quand on le confronte avec la pauvreté de ce qui nous est « offert » à l’Ouest depuis le Concile Vatican II ?

    Au retour de ce voyage se pose immanquablement la question de savoir si un tel retournement de situation est concevable chez nous. Si, effectivement, le dogme de l’irréversibilité de l’évolution de la société, de la culture, de la morale, est bien ancré en Europe occidentale, les changements survenus à l’Est manifestent la précarité des choses humaines. Mais il faut faire la différence entre un régime persécuteur imposant ses contraintes par la force à toute une population, et un processus de décomposition interne à la société, bénéficiant de l’adhésion de ses membres. Se libérer d’un joug extérieur et renouer avec ses racines est une chose, revenir de ses abandons, de ses reniements, de ses complicités et de ses acquiescements, est une toute autre affaire…

    Par quels processus devrons-nous passer pour qu’un renversement analogue à ce qu’on peut observer dans les pays d’ancienne démocratie populaire se produise chez nous ? Dieu seul le sait mais la route promet d’être longue, très longue. En attendant, il nous faudra poursuivre la tâche entreprise même si elle se révèle ingrate et fastidieuse alors que la nuit se prolonge et se fait de plus en plus opaque. Ce combat excède nos forces et il ne peut être mené qu’avec la grâce que Dieu veut bien nous accorder. Merci de prier pour cela.

    YW

  • 50 ans après Vatican II : lendemains de fête.

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    Sur son blog, l’abbé Emmanuel Pic, curé de la paroisse Saint-Pierre à Dijon et professeur de théologie au grand séminaire de Mayidi (dans le Kwilu, au Congo ex Belge) et au Centre universitaire de Bourgogne,  s’interroge sur la pénurie de vocations parmi les chrétiens de son diocèse bourguignon. Sa réflexion est largement transposable à l’ensemble de l’Europe occidentale. Les conclusions qu’il en tire relèvent encore du constat sans être vraiment opératoires, mais elles posent la bonne question aux évêques du prochain synode romain sur la nouvelle évangélisation.

    Voici le texte de son « post » :

    « Dijon, cathédrale Saint-Bénigne, dimanche 24 juin : dans une église archi-comble, on ordonne un prêtre et trois diacres en vue du ministère sacerdotal. C'est la fête. L'occasion aussi de montrer un visage de l’Église qu’ignorent souvent - ou affectent d'ignorer -  ceux qui s'en tiennent à distance : plein de monde debout faute de place, une assemblée jeune, diverse, priante, enthousiaste, qui reflète ce qu'il faut bien appeler la bonne santé de l’Église de France. Car notre Église est bien vivante. Elle ne tient certes plus la place qu'elle occupait dans notre pays au siècle passé, mais elle n'a pas à rougir ; dans un monde où la vie associative, politique, syndicale, connaît de grandes difficultés, dans une société où l'ensemble des institutions connaît une sévère crise, dans un système de laïcité outrancière qui les contraint à la discrétion, voire au silence, les catholiques sont l'un des éléments les plus dynamiques du vivre-ensemble français.

    Voilà pour la fête, et ce qu'elle montre. La fête est passée ; faisons les comptes. Le diocèse de Dijon compte 129 prêtres diocésains ; 83 sont en activité, ce qui en fait, rapporté au nombre d'habitants, un diocèse ordinaire. La moyenne d'âge est de 68 ans - il faut se rappeler qu'un prêtre prend sa retraite à 75 ans, et qu'il reste actif longtemps après. Un rapide coup d’œil sur la pyramide des âges du diocèse montre ce qui nous attend : un seul prêtre de moins de 35 ans, 5 entre 35 et 40, 6 entre 40 et 45... Enfin, sur les 55 prêtres de moins de 65 ans, 17, soit plus d'un quart, ne sont pas du diocèse (11 viennent de l'étranger, et ont moins de 55 ans).

    Comment ça se passe ailleurs ? Cette année, il y a eu en France 96 ordinations de prêtres diocésains. En moyenne, à peu-près un par diocèse. Mais tout le monde n'est pas logé à la même enseigne : le diocèse de Paris, déjà pléthorique, compte dix nouveaux prêtres ; Toulon en a ordonné 8, Metz et Lyon 4, de "gros" diocèses comme Bordeaux, Rennes, Nantes, sont au contraire à la diète, certains diocèses n'ont pas connu d'ordination depuis des années (voir à ce sujet La Croix du 18 juin dernier, qui publie une intéressante carte).

    Tout aussi intéressante est la carte publiée par la Documentation catholique du 17 juin, qui s'intéresse au nombre de prêtres en activité dans les diocèses. Ils sont 17 dans le diocèse de Digne, 27 dans la Nièvre, 29 à Gap. Le Jura, autrefois grand pourvoyeur de vocations, compte 39 prêtres en activité... pour un total de 105 prêtres, ce qui signifie que les deux tiers des prêtres ont plus de 75 ans. On imagine aisément ce que cela représente pour ceux qui sont "encore jeunes", et qui se retrouvent dans des assemblées de confrères très âgés.

    Quant à l'avenir, il n'est pas des plus roses et ne laisse entrevoir à moyen terme (il faut dix ans pour "faire" un prêtre, si l'on ajoute aux années de formations celles qui sont indispensables pour laisser mûrir une vocation) aucune amélioration. Soyons lucides : l’Église de France se prépare à vivre longtemps avec beaucoup, beaucoup moins de prêtres qu'elle n'en avait l'habitude. Cette situation pose un problème extrêmement difficile, car on ne peut envisager d’Église sans prêtre, à moins d'abandonner quelque chose qui tient à l'identité même du catholicisme. Le problème de l’Église de France aujourd'hui, c'est l'effondrement des vocations sacerdotales.

    Quelles solutions envisager ? La plupart des diocèses ont diminué de manière drastique le nombre de paroisses ; il n'est plus possible d'aller plus loin dans ce sens. L'embauche de laïcs salariés montre aujourd’hui ses limites, financières et humaines. Des hypothèses comme l'abandon de la discipline du célibat, sur le modèle de ce qui se vit en Orient (au sein, rappelons-le, d’Églises en pleine communion avec Rome), l'ordination de femmes (qui se pratique chez les Anglicans), voire la possibilité d'autoriser des laïcs à célébrer les sacrements jusqu'à maintenant réservés aux prêtres, ne sont clairement pas à l'ordre du jour. On ne voit donc pas d'autre issue que l'appel à des prêtres de l'extérieur, soit membres d'instituts religieux, soit envoyés par des pays étrangers et plus riches en prêtres. Quelques communautés ordonnent de nombreux prêtres en vue d'un ministère pastoral au sein des diocèses : la communauté Saint-Jean, la communauté Saint-Martin, l'Emmanuel... D'autres, un temps données en exemple, traversent aujourd'hui des crises profondes, qui incitent à la prudence. De nombreux diocèses accueillent aujourd'hui des prêtres étrangers, essentiellement en provenance d'Afrique francophone, venus chez nous soit pour y faire des études, soit dans le cadre d'accords entre les évêques. La France compte aujourd'hui plus de 1 500 prêtres étrangers, le double d'il y a dix ans.

    Le changement est donc en train de se produire, sans qu'on l'ait vraiment réfléchi ni organisé, chaque évêque faisant appel à des prêtres extérieurs selon son propre réseau de relations ou l'attractivité de son diocèse (fonction, par exemple, de la possibilité d'y suivre des études universitaires). Le clergé français est en train de se renouveler en profondeur, ce qui provoque, ici et là, des remous (ainsi, il y a trois ans, à Avignon, les doyens ont démissionné en bloc pour protester contre les changements) : on passe de prêtres tous formés dans le même moule d'un unique séminaire diocésain à un presbytérium formé d'hommes aux origines et parcours extrêmement diversifiés. »

    C’est ici :   lendemains de fête.

    Là où il y a la foi, il y a des prêtres, avec toutes les exigences que cela comporte. Ailleurs, on peut bien faire la fête de temps à autre mais cela ne suffit pas vraiment pour vivre la foi en profondeur. Souvenons nous de la parabole du semeur. Les communautés "nouvelles" ou traditionalistes n’ont pas de problèmes de vocation. Mais au-delà de ces groupes spécifiques, où sont les semeurs de la Parole ad gentes ? De plus en plus, les chrétiens des pays d’Asie, d’Afrique ou d’ailleurs où la foi surabonde sont appelés à la mission dans cet Occident où le paganisme décadent sera toujours davantage confronté à une immigration qui ne partage pas sa mentalité fermée à la transcendance.  C’est ici que, pour reprendre la phrase de l’abbé Pic, « le changement est en train de se produire  sans qu’on l’ait vraiment réfléchi ni organisé ». Et ce changement est capital car il est inutile de penser que les flux migratoires s’inverseront. Un défi missionnaire pour l'Eglise universelle et, peut-être, une chance pour la vieille Europe, qui ne sera jamais plus ce qu'elle était voici cinquante ans encore.

  • Monseigneur Rey : "peut-on être catho et écolo ?". Une lecture catholique de l'écologie

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    51rG-ogFr5L__SL500_AA300_.jpgSur le site « Liberté Politique » Stanislas de Larminat analyse « Peut-on être catho et écolo », une petit ouvrage que Mgr Rey, évêque de Toulon-Fréjus, vient de publier aux éditions Artège. Extraits de son analyse :

     « Tout l’ouvrage de Mgr Rey revient à expliquer comment « la crise écologique que nous vivons vient, en dernière analyse, du fait que l’homme a perdu la juste place qui était la sienne dans une nature sortie bonne et ordonnée des mains de Dieu ».

    La crise écologique

    L’évêque de Toulon souligne que la crise écologique découle de crises en amont qui sont à la fois d’ordre métaphysique, anthropologique et moral. On ne voit plus que le monde est le fruit d’un acte créateur, ni que l’homme y a une place unique qui lui donne une responsabilité éthique vis-à-vis de la création pour participer au salut de ce monde. 

     

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