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Société - Page 98

  • RDC : La septimana horribilis de Félix Tshisekedi

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    Et il la doit, comme l’explique Hubert Leclercq dans « la Libre Afrique », au jeu du pape régnant qui a remis en selle celui de la hiérarchie catholique congolaise, le chef de l’Etat et sa cour suivant sur la touche, comme l’avait déjà bien observé le politologue Jean-Claude Mputu :

    Felix  et le pape AP23031601848507.jpg

    « Après la visite papale, il n’est pas parvenu à mobiliser les chefs d’État de l’EAC, samedi, à Bujumbura.

    Sale semaine ! Le président Félix Tshisekedi avait pointé depuis quelques semaines les dates du 31 janvier au 3 février dans son agenda. Pas question de voyager à ces dates-là. Il avait rendez-vous à Kinshasa avec le pape François. La première visite d’un Souverain pontife en République démocratique du Congo depuis 37 ans, quand le pays s’appelait encore Zaïre. Jean-Paul II est venu deux fois chez le Maréchal Mobutu. “La première fois, c’était le 2 mai 1980”, se souvient Marie-Joseph, jeune sexagénaire de Limete, un des quartiers de Kinshasa sur la route de l’aéroport international de N’djili. Elle se souvient de “l’accueil exceptionnel reçu par le pape dès sa descente d’avion. C’était son premier voyage en Afrique. Il était venu directement chez nous. Tout Kinshasa voulait le voir. Le Maréchal (Mobutu, NdlR) était venu en personne pour l’accueillir”. Cinq ans plus tard, en décembre 1985, ces deux-là se retrouvaient une nouvelle fois à Kinshasa.

    Trente-sept ans plus tard, le pape François débarquait au pays de Félix Tshisekedi. Pour le chef de l’État congolais, mal élu, qui s’est recroquevillé sur son ethnie pour diriger le pays, qui s’est acheté une majorité politique à coups de billets verts, qui s’est fâché avec les grandes Églises catholique et protestante en imposant contre leur gré son président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et qui est affaibli par les mouvements rebelles qui entament largement son autorité et sa capacité à gouverner le pays, ce voyage était le moment de fédérer, de lancer un mouvement de réconciliation et, simultanément, sa campagne pour la présidentielle de décembre prochain.

    Message papal sans ambiguïté

    Mais, dès son arrivée à Kinshasa, le pape a donné le ton et montré qu’il n’était pas venu pour tresser des couronnes de laurier sur la tête de ses hôtes. Après avoir condamné l’exploitation des richesses par des mains étrangères qui empêchent tout développement du pays et plongent des millions de Congolais dans la misère et la violence, le pape a pointé du doigt les lacunes et les responsabilités du régime dans cette situation. Corruption, repli ethnique, copinage,…“On sait que le Vatican connaît exactement la situation de ce pays”, explique un diplomate. “Il dispose du meilleur réseau d’information de ce pays. Son maillage est demeuré excellent. Il fallait voir ce qu’il allait en faire. Le Vatican, c’est aussi une diplomatie très fine. En ce sens, le message du pape est un vrai séisme pour le pouvoir congolais. L’Église catholique joue gros dans ce pays où elle doit compter au moins 40 millions de fidèles”. Du bout des lèvres, un autre diplomate ose le terme “marché” dans une “guerre des cultes face aux églises du réveil qui gagnent chaque semaine en influence”.

    L’armée burundaise compte ses morts au Sud-Kivu

    Le pape s’est rangé du côté du peupleIl a aussi remis en selle les évêques congolais qui avaient perdu un peu de leur lustre et qui avaient dû aussi freiner leurs ardeurs ces derniers mois pour ne pas créer de tensions excessives pour ce déplacement papal”, nous expliquait fin de semaine dernière Jean-Claude Mputu, politologue et chercheur congolais. Le cardinal Fridolin Ambongo n’a pas tardé à prendre la balle au bond, y allant de sa critique contre les errements du pouvoir, mais aussi vis-à-vis du processus électoral en cours.

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  • Belgique : la loi euthanasie n'a pas tenu ses promesses (professeur Timothy Devos)

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    De gènéthique.org :

    « La loi euthanasie belge n’a pas tenu ses promesses »

    7 février 2023

    Le professeur Timothy Devos est médecin interniste-hématologue aux Hôpitaux universitaires de Louvain (UZ Leuven) et professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Louvain (KU Leuven). Il a dirigé l’ouvrage Euthanasie, l’envers du décor, Réflexions et expériences de soignants, paru aux éditions Mols, « Autres regards ». Il est venu témoigner de la situation en Belgique lors de la 17e Marche pour la vie. Gènéthique reproduit son intervention.

    Vous savez que la loi euthanasie a été votée il y a 20 ans dans mon pays. A cette époque, un des arguments principaux pour convaincre les politiciens et la population était que la loi apporterait la transparence nécessaire car il y avait beaucoup d’euthanasies cachées. Je peux vous dire que la loi euthanasie belge n’a pas tenu ses promesses : aujourd’hui on estime qu’une euthanasie sur trois n’est pas déclarée en Belgique.

    On nous disait aussi que le contrôle sur la loi serait strict et effectif. Mais aujourd’hui les Belges constatent que le contrôle a posteriori par la Commission de contrôle de l’euthanasie est inopérant, et sans garantie d’indépendance. En atteste la récente condamnation de l’Etat belge par la Cour européenne des droits de l’homme en raison de la violation du droit à la vie d’une patiente euthanasiée pour dépression (cf. Euthanasie : Une première condamnation de la Belgique par une juridiction internationale). Ceux qui réfèrent à cette loi comme un modèle se trompent (cf. L’euthanasie en Belgique, ou le véritable contre-modèle à proscrire).

    « L’euthanasie et les soins palliatifs ne sont pas compatibles »

    On nous disait aussi, au moment du vote de la loi en 2002, que les soignants en soins palliatifs ne devaient pas s’inquiéter parce que les soins palliatifs et la pratique de l’euthanasie iraient parfaitement ensemble. Mais les faits montrent aujourd’hui que l’euthanasie et les soins palliatifs ne sont pas compatibles (cf. Ne dévoyons pas les soins palliatifs).

    Vu l’attention excessive pour les cas d’euthanasies dans les médias, les soins palliatifs sont largement méconnus. Ils sont même vu par certains comme un obstacle à l’euthanasie, de plus en plus souvent considérée comme la norme de « la bonne mort », ceci au nom du nouveau dogme de l’autonomie. Il y a bel et bien un « envers du décor » de la loi euthanasie en Belgique, lié au changement de mentalité très rapide dans la société, induit par cette loi.

    « L’euthanasie n’est pas du tout exceptionnelle »

    Il y a 20 ans, on nous répétait que l’euthanasie serait seulement exceptionnellement appliquée, en cas d’extrême souffrance physique non-contrôlable. Vous entendez très probablement le même argument dans le débat actuel en France. Les faits actuels prouvent que cet argument est faux. L’euthanasie n’est pas du tout exceptionnelle, et le nombre augmente chaque année (cf. Belgique : les euthanasies en hausse de 10,4% en 2021). La part des euthanasies dans un contexte où la mort n’est pas attendue à brève échéance est passée de 9% des cas en 2010 à 16% en 2021. Le pourcentage de personnes âgées de plus de 80 ans est passé de 26% en 2010 à 40% en 2021. Cela m’inquiète vraiment.

    Au moment que des personnes, atteintes à la fois de maladies et de vieillesse, demandent à un médecin de « terminer leur vie » à cause de leur dépendance, de leur isolement social ou à cause du sentiment d’être un poids pour les autres, je dis « non » ! Comme médecin, je ne me sens pas appelé à leur offrir la mort comme solution (cf. Euthanasie en Belgique : de l’acte exceptionnel à la banalisation). Pour moi, leur demande est plutôt un appel à les entourer de plus d’attention et d’amour et à soulager leurs souffrances. C’est pour cela que je suis devenu médecin. « Guérir parfois, soulager souvent, consoler toujours » !

    « En même temps, je suis confiant »

    Je m’inquiète chaque fois qu’une loi euthanasie est votée. Je m’inquiète que la mort remplace de plus en plus les soins, et que l’autonomie remplace de plus en plus la solidarité.

    Mais en même temps, je suis confiant. Tant que je vois la résilience de mes patients (et je peux vous dire que j’en suis témoin tous les jours). Tant que je vois des familles qui se donnent beaucoup de peine pour bien entourer un membre de la famille malade ou âgé. Tant que je vois les soignants en soins palliatifs se donner entièrement pour offrir une dignité à des personnes en fin de vie. Tant que je vois des jeunes se mobiliser pour la protection des vies des personnes les plus vulnérables et pour une société plus chaleureuse et solidaire.

  • Le Congo belge : une "colonie modèle"

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    D'Emizet François Kisangani, économiste et politologue, Professeur à l'Université de Kansas (USA), auteur de "The Belgian Congo as a developmental state : revisiting colonialism", sur la Libre du 7 février 2023, pp. 32-33.

    Pourquoi le Congo belge était une "colonie modèle"

    Stabilité politique, infrastructures (routes, voies ferrées, eau potable…), industrie manufacturière, santé publique, éducation : le Congo belge (1908-1959) était tellement développé qu’on l’appelait "Poto Moyindo" ou "l’Europe noire". Des kleptocrates postcoloniaux ont transformé ce pays en "enfer sur terre".

    Dans l’une de ses fameuses chansons, le père de la musique congolaise Antoine Wendo avait décrit le Congo belge de l’après-guerre comme Poto Moyindo ou "l’Europe noire". En effet, la croissance économique annuelle oscillait autour de 5,2 % dans les années 1950. L’inflation était d’environ 1,08 % par an dans la même décennie. Le produit intérieur brut (PIB) par habitant était en moyenne de 2.850 dollars américains aux prix de 2015. Dans les années 1950, les Congolais étaient approvisionnés en eau potable un peu partout et la malnutrition était inconnue au Congo belge.

    Pays le plus développé en Afrique

    En 1955, le Congo belge avait plus de 2 500 industries manufacturières éparpillées dans tous les secteurs de l’économie. Résultat, la colonie avait plus de deux millions de salariés industriels. Il s’avère que ce nombre était le plus élevé en Afrique. Conséquence, la contribution de l’industrie manufacturière dans le PIB se montait à environ 18 % en 1955. Cette performance économique était aussi la plus élevée en Afrique subsaharienne. Plus précisément, les industries manufacturières produisaient 45 % des biens de consommation, c’était là le résultat d’une industrialisation basée sur la substitution des importations qui débuta au début des années 1920. À titre de comparaison, il faut savoir que, dans les années 1930, toutes les colonies européennes en Afrique demeuraient d’une manière prédominante agraires. Plus impressionnant fut le fait que le Congo belge avait plus de routes en excellent état, plus de voies ferrées (à l’exception de l’Afrique du Sud) et plus de voies navigables que toutes les autres colonies en Afrique. Le Congo belge possédait aussi la meilleure infrastructure sanitaire en Afrique subsaharienne. Bien que l’éducation secondaire et tertiaire ne fit pas partie de la politique sociale coloniale, plus de 90 % des enfants congolais en âge de scolarisation étaient inscrits gratuitement à l’école primaire. Ce nombre impressionnant était aussi le plus élevé en Afrique.

    Une "colonie modèle"

    Contrairement à l’État indépendant du Congo (EIC) sous Léopold II (1885-1908) et l’État postcolonial depuis juillet 1960, le Congo belge (1908-1959) était connu comme une "colonie modèle" et un "paradis" pour les investissements directs étrangers grâce à sa stabilité politique et ses ressources naturelles fabuleuses. En bref, le Congo belge était un État providence semblable au même système qui se développait en Belgique. Le Congo belge était réellement un Poto dans les années 1950.

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  • Syrie : un séisme apocalyptique après 12 ans de guerre

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/SYRIE - Alep, Mgr Audo : après 12 ans de guerre, le séisme nous tombe dessus comme une nouvelle bombe

    6 février 2023

    Alep (Agence Fides) - "Maintenant, il est encore plus important d'être proche des gens, qui sont terrifiés par ce tremblement de terre". Pour le jésuite Antoine Audo, évêque chaldéen d'Alep, "parmi les nombreuses catastrophes que nous avons connues, celle-ci est une catastrophe à laquelle, pour ainsi dire, nous ne sommes pas habitués. Après douze ans de guerre, c'est une nouvelle bombe terrible, mortelle et inconnue, qui nous tombe dessus".

    Le tremblement de terre qui a secoué le sud de la Turquie et le centre-nord de la Syrie à 4 h 17, heure locale, lundi 6 février, est le plus violent depuis huit siècles. C'est ce qu'a rapporté Marlène Brax, directrice du centre de géophysique libanais, interrogée par le quotidien libanais L'Orient-Le Jour. Le séisme a eu une magnitude de 7,8 sur l'échelle de Richter, son épicentre étant situé dans le sud de la Turquie.

    L'évêque chaldéen d'Alep décrit à l'Agence Fides "une ville de deux millions et demi d'habitants sans électricité, eau et chauffage. Il fait très froid, l'hiver est rude. Je vois des gens qui restent dans la rue, ou qui s'enferment dans leur voiture. Ils ont peur, ils ne savent pas ce qui va se passer, parce que ce n'est peut-être pas fini, et il y a des rumeurs selon lesquelles de nouvelles secousses fortes et dévastatrices pourraient arriver". En effet, une nouvelle secousse sismique de magnitude 7,6 a été enregistrée dans la province de Kahramanmaras, dans le sud de la Turquie, à 13h24 heure locale, et a également été ressentie à Damas.

    En Syrie, le bilan provisoire rapporté par les sources officielles syriennes, qui est malheureusement appelé à s'alourdir, fait état à ce jour de 371 personnes tuées et de plus d'un millier de blessés par le séisme. Des centaines d'autres victimes sont déjà recensées dans les zones syriennes qui échappent au contrôle du gouvernement de Damas.

    Les églises de la région commencent également à prendre en compte les dégâts causés par le tremblement de terre. En Turquie, Mgr Paolo Bizzeti, vicaire apostolique d'Anatolie, a signalé que la cathédrale d'Iskenderun s'est effondrée et que, dans cette ville, les églises des communautés syrienne orthodoxe et orthodoxe ont également été détruites. "Ici, à Alep, a dit Mgr Audo à Fides, l'archevêque melkite Georges Masri a été extrait vivant des décombres, mais son vicaire se trouve encore sous le bâtiment détruit, et on ne l'a toujours pas retrouvé". (GV) (Agence Fides 6/2/2023)

  • Des gays à Ratzinger, d'autres surprises du Pape en vol

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    De Nico Spuntoni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Des gays à Ratzinger, d'autres surprises du Pape en vol

    6-2-2023

    Le voyage apostolique de François entre le Congo et le Soudan du Sud s'est achevé hier, devant des foules nombreuses, confirmant l'épanouissement du catholicisme en Afrique. Lors de la conférence de presse dans l'avion, Bergoglio revient sur le sujet de l'homosexualité, de la criminalisation et du droit civil. Il dément également Gänswein et ceux qui "instrumentalisent" la mort de Benoît XVI.

    J'aimerais que les médias accordent plus de place à l'Afrique dans son ensemble. Une exclamation que le pape avait faite sur un ton presque résigné au deuxième jour de son 40e voyage international. Un voyage qui n'a pas reçu l'attention qu'il espérait si un fidèle comme le père Antonio Spadaro a ressenti le besoin d'exprimer sur Twitter son mécontentement face à la faible couverture médiatique, écrivant que "le silence qui entoure le voyage du pape François en Afrique semble proportionnel à l'intérêt de taire les conflits qui ont lieu ici et au désintérêt pour le continent africain". Face à la levée de boucliers des initiés, le directeur de la Civiltà Cattolica a partiellement corrigé son tir dans un message ultérieur, mais a néanmoins réitéré sa conviction qu'il existe "un problème plus général d'information sur cette région du monde". Et cela a conduit une grande partie des médias à ignorer les six jours passés par François en République démocratique du Congo et au Sud-Soudan.

    Pourtant, les chiffres enregistrés sont impressionnants : des foules ont salué l'arrivée du pape à Kinshasa et à Juba, comme pour démontrer que l'avenir du catholicisme se trouve en Afrique. Un continent qui, toutefois, semble avoir été sous-estimé non seulement par les médias, mais aussi, par exemple, lors des derniers consistoires : dans celui d'août 2022, il n'y avait que deux nouveaux cardinaux africains (dont l'un a depuis disparu) contre huit Européens, cinq Asiatiques et cinq Américains. Lors de la précédente, en novembre 2020, seul un Africain a été créé cardinal malgré sept Européens, trois Américains et deux Asiatiques. Et ce malgré le fait que l'Afrique est aujourd'hui, à toutes fins utiles, un grand réservoir de vocations, comme le Pontife a dû le toucher de ses propres mains lors de ce dernier voyage. 

    Au clergé africain, lors de la rencontre dans la cathédrale de Kinshasa, François avait adressé un avertissement citant son prédécesseur récemment rentré dans la maison du Père : " Votre témoignage de vie pacifique, au-delà des frontières tribales et raciales, peut toucher les cœurs ", écrivait Benoît XVI dans l'exhortation apostolique Africae munus. 

    L'un des plus beaux témoignages de ces cinq jours est venu de Monseigneur Christian Carlassare, qui a été mis à genoux en 2021 pour l'empêcher de prendre possession du diocèse de Rumbek, probablement sur ordre d'un prêtre local qui aspirait à ce rôle. C'est du moins ce qu'ont déclaré les auteurs matériels de cette attaque. Ces derniers jours, Carlassare, en tant qu'évêque de Rumbek, a parcouru deux cents kilomètres à pied, à la tête d'une centaine de fidèles pour assister à la rencontre avec le Pape samedi matin à Juba. 

    François a fait ses adieux au Sud-Soudan lors d'une messe célébrée au mausolée de John Garang, dans la capitale, au cours de laquelle il a loué le rôle des chrétiens qui, "bien que fragiles et petits, même lorsque notre force semble faible face à l'ampleur des problèmes et à la fureur aveugle de la violence, nous pouvons offrir une contribution décisive pour changer l'histoire". L'histoire que le pape a invité à changer est celle d'un pays où le processus de paix, malgré la fin officielle de la guerre civile en février 2020, est encore trop lent, comme l'a dénoncé hier au mausolée l'archevêque de Juba, Monseigneur Stephen Ameyu Martin Mulla. Les incursions violentes de bandes de maraudeurs islamiques contre des villages chrétiens pèsent également sur la déstabilisation. 

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  • L'Église en Afrique, en chiffres

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    De Brendan Hodge sur The Pillar :

    L'Église en Afrique, en chiffres

    Le pape François est en visite en Afrique, où les pays du continent ont un taux extrêmement élevé de participation à la messe et de vocations. Un regard sur les chiffres.

    Le pape François en République démocratique du Congo, le 31 janvier. Crédit : Vatican Media

    Lorsque le pape François s'est envolé d'Italie pour la République démocratique du Congo mardi, il a quitté le cinquième plus grand pays catholique du monde pour atterrir dans le sixième plus grand.

    Longtemps considérée comme un territoire de mission, l'Afrique devient rapidement le centre de gravité du catholicisme mondial. Certains pourraient décrire la visite du premier pape latino-américain de l'Église sur le continent africain comme un symbole du présent de l'Église, voyageant de la région de son passé à celle de son avenir.

    Parmi les plus grands pays catholiques

    Considérée comme le centre de l'Église catholique pendant une grande partie du deuxième millénaire, l'Europe n'abrite plus les plus grandes populations catholiques du monde. L'Italie compte le plus grand nombre de catholiques baptisés de tous les pays européens et se classe au cinquième rang mondial après le Brésil, le Mexique, les Philippines et les États-Unis. Après l'Italie, vient la République démocratique du Congo.

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    Le Nigeria figure également parmi les 15 premiers pays en termes de population catholique, bien que 15 % seulement de sa population soit catholique. Et si la liste des pays les plus catholiques devait s'allonger de cinq autres pays, trois autres nations africaines y figureraient : l'Ouganda, la Tanzanie et l'Angola.

    Un coup d'œil rapide sur les pays hôtes

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    La République démocratique du Congo est le quatrième plus grand pays d'Afrique en termes de population et, avec 55 % de catholiques (selon les données de la World Christian Database), c'est l'un des pays les plus catholiques du continent. La plupart des autres résidents de la RDC sont protestants, les croyants de l'Islam et d'autres religions représentant moins de 5% de la population. Cependant, les données d'enquête pour la RDC peuvent être difficiles à collecter en raison de la violence et de l'instabilité politique.

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  • Les dangers d'un “certificat européen de parentalité” dénoncés par la FAFCE

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    COMMUNIQUÉ DE PRESSE de la FAFCE (Fédération des associations familiales catholiques en Europe)

    Les dangers d'un “certificat européen de parentalité”

    Appel à contribuer à la consultation publique sur l'initiative législative européenne ouvrant la voie à la pratique de la GPA

    3 février 2023, Bruxelles 

    « Un enfant n'est pas un privilège et la parentalité n'est pas un droit ; au contraire, un enfant est un don et la parentalité une responsabilité ». Ce sont les mots du Président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, dans une lettre ouverte suite à l'annonce d'une initiative législative européenne pour créer un certificat européen de parentalité. En 2020, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait déclaré que « si vous êtes parent dans un pays, vous êtes parent dans tous les pays ». En décembre dernier, la Commission européenne a publié une proposition législative sur le sujet, proposition sur laquelle les citoyens européens sont invités à exprimer leur opinion dans le cadre d'une consultation publique jusqu'au 13 février.

    Cette initiative inclue une reconnaissance automatique transfrontalière de la “parentalité”, un terme créant confusion avec le terme juridique et biologique habituel de “filiation”. Selon la Commission européenne, cette initiative ne modifiera pas le droit du mariage des États membres de l'UE, puisque le droit de la famille relève de leur compétence exclusive. « Pourtant - a commenté le Président de la FAFCE - l'introduction d'une nouvelle catégorie juridique, la “parentalité”, qui va au-delà de la terminologie actuelle de la 'filiation', a un impact sur le droit interne de la famille ». En effet, l'initiative de la Commission européenne, si elle est approuvée, étendrait automatiquement les effets juridiques de la filiation à tous les types de "parentalité" légalement acquis dans un État membre, y compris par GPA, dans tous les États membres de l'UE de manière uniforme.  « Au-delà de l'intention déclarée de ne pas interférer avec le droit familial des États membres, ce scénario mettrait la proposition de la Commission en contradiction avec l'art. 9 de la Charte des droits fondamentaux de l'UE, qui mentionne que “le droit de se marier et le droit de fonder une famille sont garantis conformément aux lois nationales régissant l'exercice de ces droits” », a-t-il conclu.

    Tout en saluant l'attention portée par la Commission européenne à la protection des enfants, la FAFCE invite les législateurs européens à respecter à la fois le principe de subsidiarité et le principe de proportionnalité. Aborder cette question suppose en effet que l'UE respecte l'équilibre entre la compétence exclusive des Etats membres en matière de droit de la famille et la compétence de l'UE pour adopter des mesures concernant le droit de la famille ayant des implications transfrontalières (TFUE 81 (3)). 

    La FAFCE encourage les institutions de l'UE à faire le choix de mesures non-législatives, au cas par cas, appliquées par le biais du mécanisme de coopération judiciaire, suffisantes pour faire face aux situations familiales transfrontalières.

    La FAFCE exprime également de sérieuses inquiétudes quant à la reconnaissance de facto de la pratique de la GPA au sein de l'initiative. En 2021, le Parlement européen a déclaré que « l’exploitation sexuelle à des fins de gestation pour autrui et de reproduction […] est inacceptable et constitue une violation de la dignité humaine et des droits de l’hommes ». Ce n’est pas sans raison que la plupart des pays de l'UE interdisent la GPA. Parmi eux : l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède. La GPA viole non seulement les droits fondamentaux et l'intégrité corporelle des femmes exploitées, mais aussi des enfants qui deviennent victimes de la traite des êtres humains. Cette pratique est en totale opposition avec l'intérêt supérieur de l'enfant, pourtant présenté comme le piliers de la proposition de la Commission européenne. 

    Pour entrer en vigueur, la proposition de la Commission doit être adoptée à l'unanimité par le Conseil de l'UE, après consultation du Parlement européen. Une audition publique avait eu lieu au Parlement européen le 9 janvier 2023, au cours de laquelle la Commission a annoncé qu'elle ferait tout son possible pour aboutir à un règlement, c'est-à-dire à des effets juridiques directs, et non seulement à une coopération renforcée entre les États membres. Or, pour l'instant, la Pologne et la Hongrie ont déclaré qu'elles opposeraient leur veto à une telle initiative au sein du Conseil de l'UE, que l'on peut donc s'attendre à voir bloqué.

    La Commission européenne a également lancé une consultation publique pour récolter les avis de la société civile et des citoyens européens, consultation ouverte jusqu'au 13 février 2023. Le FAFCE encourage tout le monde à y participer. 

  • RDC : Le message du pape a rendu courage au peuple congolais

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    Jean-Claude Mputu images.jpgSelon la Libre Afrique le pouvoir qui espérait capitaliser sur ce voyage en vue des prochaines élections a été secoué par les discours de François. C’est du moins le point de vue du politologue Jean-Claude Mputu (issu de l’Université de Liège, nde Belgicatho) :

    « Ce jeudi, à l’occasion de la rencontre avec la jeunesse congolaise au stade des Martyrs de Kinshasa, à portée de voix du parlement, des milliers de jeunes ont scandé “Fatshi oyebela Mandat esili” (“Fatshi, sache-le, ton mandat est fini”).

    Le pouvoir de Félix Tshisekedi, qui espérait transformer cet accueil du pape François en terres congolaises en une démonstration de force de sa “diplomatie galopante”, en est pour ses frais. Le message du pape a revigoré une Église catholique qui semblait à bout de souffle ces derniers mois. “Nous espérons des mots justes pour nous redonner confiance”, nous expliquait dimanche soir, à la veille de l’arrivée du Saint-père à Kinshasa, un évêque congolais, qui avouait : “on est un peu fatigué. On a lutté au côté du peuple pour la démocratie en prenant des risques sous Kabila. On a lutté pour la vérité des urnes et on se retrouve avec un régime qui est entre les mains d’un ancien opposant devenu peut-être pire que son prédécesseur. C’est terriblement usant”.

    Quelques heures plus tard, après le premier discours “percutant” du pape face aux autorités et au peuple de Kinshasa, le ton a changé : “François a tout dit… dans les formules de la diplomatie vaticane”. “Il y aura bien un avant et un après voyage du pape au Congo”, explique un prélat.

    ”Le message du pape démontre que la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a fait un bon travail en amont, explique Jean-Claude Mputu, politologue et chercheur congolais. François a bien été briefé. Son discours transpire de cette connaissance. Ses mots sont justes et il n’épargne personne. La communauté internationale en prend pour son grade sur l’exploitation des richesses du pays. Le pouvoir, corrompu, affairiste et tribaliste, n’est vraiment pas épargné. Le seul gagnant, c’est le peuple”, poursuit-il, jugeant : “il est réconforté, il retrouve de l’énergie pour se battre. La machine est relancée”.

    La société civile au centre du combat

    Cela signifie-t-il que la Cenco se retrouvera au centre du combat comme en 2016 face au président Joseph Kabila ? “Pas forcément, poursuit Jean-Claude Mputu pour qui ce rôle moteur pourrait revenir “aux laïcs catholiques et protestants associés aux mouvements citoyens.”

    Mais les témoins de ces derniers jours à Kinshasa témoignent tous du changement de ton “à différents niveaux de la société”. L’Église catholique, jugée moribonde, a prouvé qu’elle était toujours une des forces essentielles de ce pays. “C’est une institution millénaire, continue M. Mputu. L’Église a son temps. Personne n’a oublié les injures qu’elle a reçues suite à sa position face à la désignation par le pouvoir du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) Denis Kadima. Personne ne peut oublier que la résidence du cardinal a été caillassée par les supporters du pouvoir, c’est unique, c’est gravissime. Aujourd’hui, elle a remis les choses au point”.

    Le cardinal sort renforcé

    ambongo téléchargement.jpgCe voyage papal permet aussi au cardinal Ambongo, le successeur de Laurent Monsengwo, de reprendre sa position centrale sur l’échiquier national. L’homme, originaire de l’Équateur, s’est souvent montré très critique face au pouvoir tout en étant moqué par celui-ci et pointé du doigt par les diplomates en poste à Kinshasa pour qui il était mal venu de critiquer le patron de la Ceni. “Pour nombre de diplomates, l’essentiel est d’organiser les élections dans le respect du calendrier. La qualité importe peu”, explique un expert électoral qui avoue “son plaisir d’entendre les mots du pape. Il va obliger tout le monde à se remettre sur de bons rails. On ne peut pas faire n’importe quoi au nom d’un statu quo qui arrangerait tout le monde sur le dos du peuple. C’est insupportable. Oui, il faut avoir un regard critique sur l’organisation de ce scrutin. Oui, il faut oser dire qu’on va droit dans le mur.”

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  • Les funérailles du cardinal Pell ont fait cathédrale comble à Sydney

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    De Kevin J. Jones sur Catholic News Agency :

    Des milliers de personnes pleurent le cardinal Pell aux funérailles de Sydney : "N'ayez pas peur" était sa devise. 

    2 février 2023

    La messe d'enterrement du défunt cardinal George Pell a attiré des milliers de personnes en deuil, remplissant à ras bord la cathédrale Sainte-Marie de Sydney. 

    Des dirigeants de la société civile, des amis et des membres de la famille de Pell se sont souvenus du dévouement du cardinal australien à l'Église et à l'Évangile et de son courage face à de nombreux obstacles, notamment plus d'un an de prison avant sa disculpation.

    "George Pell était mon frère. C'était un prince de l'Église. Un homme bon et saint, et un fier Australien", a déclaré David Pell lors de la messe de funérailles du cardinal jeudi, selon le journal The Catholic Weekly.

    "'N'ayez pas peur' était la devise de George. Ces mots sont mentionnés 365 fois dans la Bible", a poursuivi le frère de Mgr Pell. "Ce sont des mots puissants et nous devons nous en souvenir alors que nous poursuivons la lutte quotidienne".

    S'adressant au cardinal, il a ajouté : "Tu as combattu le bon combat. Aide-nous à accepter la bataille. Repose en paix." 

    Le cardinal est décédé le 10 janvier à Rome à l'âge de 81 ans d'un arrêt cardiaque suite à des complications lors d'une opération de la hanche.

    L'archevêque de Sydney, Mgr Anthony Fisher, a célébré la messe pontificale des funérailles chrétiennes à la cathédrale Sainte-Marie de Sydney. La liturgie de quatre heures comprenait un motet d'offertoire spécialement composé par Sir James MacMillan, basé sur la devise du cardinal "N'ayez pas peur" et le texte de la Sagesse 3:1-4.

    Trente évêques, 220 prêtres et des dizaines de séminaristes ont assisté aux funérailles. L'assemblée comprenait des religieuses, des théologiens, des enseignants d'écoles catholiques et des familles. Des représentants d'agences catholiques et de communautés ethniques étaient présents à la messe, ainsi que les résidents de David's Place, une communauté pour les sans-abri et les marginaux de Sydney.

    Dans son homélie, Mgr Fisher a décrit son prédécesseur Pell comme un "lion de l'Église" qui a proclamé l'Évangile "sans honte, avec véhémence et courage jusqu'à la fin".

    "Il avait aussi un grand cœur, assez fort pour se battre pour la foi et endurer la persécution, mais assez doux pour prendre soin des prêtres, des jeunes, des sans-abri, des prisonniers et des chrétiens imparfaits", a déclaré l'archevêque.

    David Pell a décrit son frère comme un joueur "passionné" de football australien. 

    "Il croyait en l'État de droit, en l'équité pour tous et, dans le jargon des règles australiennes, il jouait la balle, et non l'homme", a-t-il déclaré. "Il pouvait ne pas être d'accord avec votre opinion, mais il n'était pas en désaccord avec vous en tant que personne".

    Pell a été nommé cardinal par le pape Jean-Paul II en octobre 2003, alors qu'il était archevêque de Sydney. Dix ans plus tard, le pape François a nommé Pell membre de son Conseil des cardinaux et, l'année suivante, il l'a chargé des finances du Vatican. Son travail là-bas lui a valu des éloges et de l'admiration, en particulier sa découverte apparente de 1,5 milliard de dollars d'actifs dans des comptes du Vatican non déclarés auparavant.

    En 2017, Pell a quitté Rome pour l'Australie afin de défendre son innocence face aux accusations selon lesquelles il aurait abusé sexuellement de deux garçons de 13 ans après la messe dominicale à Melbourne en 1996 et 1997.

    Il a été condamné en 2018. Après 404 jours de prison, le cardinal a été acquitté en 2020, lorsque la Haute Cour australienne a annulé à l'unanimité la condamnation de Pell. 

    La même année, un rapport de la Commission royale sur les abus sexuels a rendu publiques ses conclusions sur Pell, y compris des allégations selon lesquelles il était au courant des abus sexuels commis par des clercs dans les années 1970 et 1980, et n'aurait pas agi. Pell a rejeté ces allégations, les jugeant "non étayées par des preuves".

    Il est retourné vivre à Rome plus tard en 2020.

    Fisher a déclaré que le cardinal a marqué "404 jours passés en prison pour un crime qu'il n'a pas commis" malgré "la campagne médiatique, policière et politique pour le punir, qu'il soit coupable ou non."

    Le frère de Pell, David, a déclaré que la famille "savait que ce n'était pas vrai".

    "Nous avons dû rester stoïques face à la campagne incessante visant à salir la vie de George, en particulier avec les plus jeunes membres de notre famille", a-t-il déclaré. 

    Dans le même temps, le frère de George Pell a souligné les "magnifiques" journaux de prison du cardinal qui ont résulté de son incarcération. Il a remercié les partisans catholiques et non catholiques de Pell, notamment ceux qui ont envoyé plus de 4 000 lettres de soutien. Certaines lettres provenaient d'anciens codétenus de Pell.

    "Nous compatissons avec les victimes légitimes et avons une horreur totale des criminels. Notre propre famille n'a pas été immunisée contre ce mal", a déclaré David Pell. Il est "tout simplement faux" de dire qu'il a manqué de sympathie pour les victimes, a déclaré le frère de Pell, affirmant que le cardinal a été "injustement condamné pour les manquements de ses prédécesseurs".

    Le frère de Pell a également rappelé le bonheur de son frère à servir comme archevêque de Sydney.

    "Il était chez lui ici. Il aimait Sydney, et à en juger par l'effusion d'amour lors de sa mise en bière et aujourd'hui, Sydney l'aimait."

    Environ 2 000 personnes sont arrivées sur le parvis de la cathédrale pour obtenir une place à l'intérieur. Beaucoup sont restées et ont participé à la messe même si elles ne pouvaient pas entrer dans la cathédrale.

    Parmi les principaux dignitaires présents figuraient les anciens premiers ministres John Howard et Tony Abbot, ainsi que Peter Dutton, chef du parti libéral d'opposition. L'actuel Premier ministre Anthony Albanese et le Premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud Dominic Perrottet ont tous deux envoyé des représentants.

    Lors des funérailles, Tony Abbot a parlé de la place de Pell en Australie, le qualifiant de "l'un de nos plus grands fils". Il a laissé entendre que le défunt cardinal avait été "transformé en bouc émissaire de l'Église elle-même", a rapporté le journal britannique The Guardian. Le 14 janvier. Le pape François a présidé le rite de l'éloge final et de l'adieu.

    Environ 150 manifestants critiquant le cardinal Pell et le catholicisme se sont rassemblés à l'extérieur. Certains portaient des banderoles disant que le cardinal devrait "brûler en enfer". Quatre ou cinq personnes en deuil se sont vivement opposées à certains manifestants et la police est intervenue et a arrêté un homme portant un parapluie arc-en-ciel, rapporte The Catholic Weekly. 

    David Pell a déclaré que le cardinal était un ami du pape François et qu'il avait été accueilli par le pape au Palais apostolique après son retour de prison à Rome. "À son arrivée, il a été stupéfait, car il a bénéficié de l'appoint d'une cohorte de gardes suisses, ce qui n'est réservé qu'aux chefs d'État en visite."

    Le pape François, dans un message de condoléances du 11 janvier, a loué le "dévouement de Pell à l'Évangile et à l'Église" et a noté son travail sur la réforme économique du Saint-Siège.

    Le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, a célébré une messe de requiem à Rome, dans la basilique Saint-Pierre.

    Kevin J. Jones est un rédacteur principal de la Catholic News Agency. Il a bénéficié en 2014 d'une bourse de journalisme Egan de Catholic Relief Services.

  • Vietnam : le diocèse de Xuan Loc enterre 700 fœtus avortés dans la ville de Bien Hoa

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Le diocèse de Xuan Loc enterre 700 fœtus avortés dans la ville de Bien Hoa

    03/02/2023

    Le dimanche 29 janvier à Bien Hoa, dans le diocèse de Xuan Loc (dans le sud-est du Vietnam), le père Joseph Nguyen Van Tich, du comité pro-vie diocésain, a célébré l’enterrement de 700 fœtus en présence de plusieurs milliers de militants et volontaires. Selon le groupe, qui a débuté ses activités en 2011, le cimetière compte plus de 62 000 enfants non nés. « Les enterrer, c’est demander pardon pour la peine et la souffrance que nous leur faisons endurer, et c’est aussi prier pour la sécurité des autres enfants », a confié le père Tich.

    Le 29 janvier dans l’église de Bac Hai, le père Joseph Nguyen Van Tich (à gauche) et le père Vincent Nguyen Minh Tien bénissent des fœtus morts avant leur enterrement.

    Dimanche 29 janvier, un groupe pro-vie du diocèse de Xuan Loc a célébré une messe spéciale de requiem et l’enterrement de 700 fœtus avortés dans l’église de Bac Hai, dans la ville de Bien Hoa (dans le sud-est du Vietnam). Les participants se sont également engagés à sensibiliser la nation communiste sur la dignité humaine, alors qu’on compte de nombreux jeunes parmi les demandes d’avortement dans le pays.

    Plusieurs centaines de militants pro-vie de différentes confessions étaient présents. Le cimetière compte plus de 62 000 enfants non nés. Avant les enterrements, les fœtus morts ont été nettoyés avec de l’alcool et enveloppés dans du linge blanc. Ils ont aussi reçu un nom et ont été disposés dans l’église avec des fleurs, afin de permettre aux gens de prier pour eux.

    « Enterrer des fœtus, c’est demander pardon aux enfants non nés pour la peine et la souffrance que nous leur faisons endurer, et c’est aussi prier pour la sécurité des autres enfants », explique le père Joseph Nguyen Van Tich, qui a concélébré la messe avec le père Vincent Nguyen Minh Tien.

    Même si les habitants ont pris dix jours de congé pour célébrer la fête du Têt (le Nouvel an lunaire) en janvier, les interruptions prématurées de grossesses n’ont pas cessé et les volontaires ont collecté près de 700 fœtus le mois dernier dans les cliniques et hôpitaux de la région, précise le père Tich.

    Près de 300 000 avortements par an au Vietnam

    Le pays asiatique, qui compte près de 99,4 millions d’habitants, enregistre un triste record avec environ 300 000 avortements par an, dont une majorité de filles âgées entre 15 et 19 ans. Parmi elles, entre 60 et 70 % sont toujours scolarisées, selon les études. Les volontaires du groupe vietnamien expliquent collecter entre 700 et 1 500 fœtus par mois, dont des enfants mort-nés, selon le père Tich, qui a lancé ces activités pro-vie au Vietnam en 2011.

    Le prêtre souligne que le groupe diocésain a aussi sauvé plusieurs centaines d’enfants de l’avortement et fourni un logement sûr à plus de 2 000 mères célibataires, abandonnées par leurs partenaires et leurs proches pour avoir refusé de mettre fin à leur grossesse.

    Au Vietnam, les avortements en début de grossesse ont été déclarés comme un droit des femmes dans le cadre de la loi de 1989 sur la santé. Plus de 14 millions d’habitants du Vietnam – le troisième pays le plus peuplé d’Asie du Sud-Est – sont âgés entre 10 et 19 ans, ce qui représente près de 14,4 % de la population. Selon une étude menée en 2021 pour les Objectifs de développement durable des Nations unies, on comptait un avortement pour mille filles de 15 à 19 ans au Vietnam en 2021.

    Le père Tich explique que le comité pro-vie du diocèse offre également un soutien psychologique et spirituel à ceux qui ont été impliqués dans un avortement. Le prêtre note toutefois qu’il est triste que des parents paient des soignants pour supprimer leurs enfants. Durant les enterrements, le 29 janvier, il a insisté sur le fait que l’interruption volontaire de grossesse est un crime grave contre l’humanité.

    (Avec Ucanews)

  • Un pape a-t-il jamais entendu le récit de telles atrocités ?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    En Afrique, le Pape François «sous le choc» des violences subies et racontées par de jeunes rescapés

    1er février 2023

    Mercredi, le chef de l'Église catholique, en visite en République démocratique du Congo, a rencontré des jeunes victimes des conflits qui ravagent l'est du pays depuis trois décennies. -- Mercredi, le chef de l'Église catholique, en visite en République démocratique du Congo, a rencontré des jeunes victimes des conflits qui ravagent l'est du pays depuis trois décennies. 

    Un pape a-t-il jamais entendu le récit de telles atrocités ? Mercredi, à la nonciature de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, François a reçu une délégation de victimes. Il devait initialement les rencontrer à Goma, ville du Nord-Kivu, à l'est du pays mais l'insécurité qui y règne l'a empêché de célébrer la messe prévue dans un camp de réfugiés. De fait, les témoignages de victimes entendus en direct par François ont donné une idée aussi précise que terrible de l'insoutenable terreur qu'ils ont vécue. 

    Ladislas Kambale Kombi, 17 ans, raconte comment son «grand frère a été tué» puis, ajoute : «mon père a été tué en ma présence (…) par des hommes en pantalon training et chemise militaire». Le jeune homme se souvient : «depuis ma cachette, j'ai suivi comment ils l'ont découpé en morceaux, puis sa tête tranchée a été placée dans un panier». Il dit ne plus dormir et «ne pas comprendre une telle méchanceté, cette brutalité quasi animale». La voix nouée, il assure avoir « pardonné à (nos) bourreaux». Léonie Matumaini, encore à l'école primaire, ajoute : «Tous les membres de ma famille ont été tués en ma présence». 

    Le témoignage de Bijoux Makumbi Kamala, est ensuite lu par son amie. Elle raconte comment elle a été « violée comme un animal» pendant 19 mois par le chef de la bande de «rebelles» qui l'avait kidnappée. Elle relate que «les enfants» dont les parents ont été tués «sont exploités dans les mines», les filles subissant «le calvaire des violences sexuelles». 

    L'abbé Guy-Robert Mandro Deholo, dont les mains ont été «mutilées», lit le témoignage de Désiré Dhetsina, disparu aujourd'hui : «j'ai vu la sauvagerie, des gens découpés comme on découpe la viande à la boucherie», des «femmes mutilées sans aucune raison». Deux d'entre elles lèvent leur bras… Sans main. Silence de mort dans l'assistance. 

    Enfin, Aimée, lit un dernier témoignage, celui d'Emelda M'karhungulu, «retenue comme esclave sexuelle», qui raconte : «on nous faisait manger la viande des hommes tués.» Celui qui refusait, «on le découpait et on nous le faisait manger». Mais elle termine contre toute attente : «nous pardonnons à nos bourreaux tout ce qu'ils nous ont fait». 

    Le reflet glaçant des lames 

    Ces récits atroces se terminent par le dépôt, devant une croix du Christ placée à la droite du pape, d'instruments identiques à ceux qui ont blessé ou tué : machette, couteaux, marteau, lance, hachoir… Le reflet des lames posées à même le carrelage est glaçant. En quarante voyages pontificaux, peu de scènes n'auront été aussi poignantes. 

    Toutes ces victimes ont moins de trente ans. L'âge de ces violences et guerres multiples dans l'Est de la RDC, zone ravagée par la convoitise de l'extrême richesse des sous-sols et de ses minerais rares. Selon les estimations, il y a eu entre cinq et dix millions de morts, à la 2e place du classement de l'horreur de ce continent après le génocide du Rwanda. 

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  • L'avortement libre et sans limite entre en vigueur au Minnesota

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    De gènéthique.org :

    Minnesota : l’avortement sans limite entre en vigueur

    2 février 2023

    Mardi, le gouverneur du Minnesota, Tim Walz, a signé une loi visant à « protéger » l’avortement et la contraception.

    Ce texte, baptisé « PRO Act » pour « Protect Reproductive Actions », dispose que « chaque individu a le droit fondamental de prendre des décisions autonomes concernant sa propre santé reproductive ». Un terme qui englobe l’avortement et la contraception.

    L’avortement est désormais possible « pour n’importe quelle raison pendant les neuf mois de la grossesse », indique la sénatrice Julia Coleman qui s’est opposée au projet. S’il s’agit de mineures, aucun consentement parental n’est requis. Les parents n’ont pas même l’obligation d’être informés, que leur fille subisse un avortement ou une stérilisation.

    La Maison blanche a salué la signature de cette nouvelle loi.

    Aucune concession

    Dans le Minnesota, les démocrates détiennent le contrôle des deux chambres. Les représentants ont adopté le texte par 69 voix contre 65 il y a environ deux semaines, le Sénat samedi dernier, avec 34 votes favorables. 33 sénateurs s’y sont opposés au terme de 15 heures de débat.

    Les républicains ont tenté d’amender le projet à 35 reprises. En vain à chaque fois. Ils ont proposé d’interdire l’avortement au cours du troisième trimestre sauf en cas de danger pour la vie de la femme enceinte, d’interdire l’avortement uniquement en raison du sexe ou du handicap du fœtus, ou de rétablir l’information des parents de mineures.

    « Nous avions même des amendements disant que si l’on veut avorter à un stade avancé, il faut le faire dans un hôpital pour la sécurité de la femme », indique Julia Coleman. Tous ont été rejetés.

    Des restrictions jugées inconstitutionnelles

    En 1995, une décision de la Cour suprême du Minnesota connue sous le nom de Doe v. Gomez, avait établi que « la Constitution de l’Etat protège le droit à l’avortement ».

    En outre, l’été dernier, un juge du tribunal de district a déclaré inconstitutionnelles « plusieurs restrictions mises en place par les législatures précédentes ». Parmi elles, le délai de réflexion de 24 heures avant de subir un avortement, ou encore l’obligation d’informer les parents de mineures.