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Témoignages - Page 195

  • Quand des juifs persécutés trouvaient refuge sous la coupole d'une église romaine

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org (15 novembre) :

    “Rome 1943, le curé courage”: des juifs réfugiés sous la coupole

    Madonna dei Monti (Rome), l'intérieur de la coupole @ romaperilgiubileo.gov.it (F.Rosi)

    Madonna Dei Monti (Rome), L'intérieur De La Coupole @ Romaperilgiubileo.Gov.It (F.Rosi)

    Sous le titre “cachés sous la coupole”, Silvia Guidi signale, dans L’Osservatore Romano en italien du 16 novembre 2017, un article de Viviana Kassam des « Pages juives » (« Pagine ebraiche ») sur ce « curé courage » qui, en 1943, hébergea des réfugiés juifs dans le quartier “Monti” à Rome, occupée par le troupes nazies.

    Une certaine Ada Sermonetta a écrit alors sur un mur de l’église : « Je suis logée à l’ombre de ces voûtes », avec comme l’esquisse d’un pain du sabbat. D’autres ont dessiné des visages, on reconnaît aussi des dessins d’enfants.

    Une quinzaine de familles juives habitaient le quartier, pourtant transformé sous le fascisme, et elles avaient de bons rapports avec tous, en particulier avec la paroisse catholique.

    Et à l’époque des rafles, la majorité se réfugie dans les maisons religieuses, les couvents et aussi dans la coupole de l’église Santa Maria ai Monti, c’est-à-dire dans les espaces entre la voûte et le toit: des dessins y trahissent le passage des réfugiés.

    C’est le curé de l’église de la Madonna dei Monti, don Federico Corrubolo, qui a d’abord mené des recherches sur cette histoire peu connue, entre 2001 et 2010. Le curé actuel, don Francesco Pesce, y a ajouté de nouvelles histoires, de nouveaux témoignages. Pour don Federico, il faudrait préserver tout cela en constituant un musée: plus de cent personnes auraient ainsi eu la vie sauve.

    Par exemple, les familles Di Veroli, juive, et Mangino, catholique, étaient très amies. Amedeo Mangino raconte qu’un jour, la petite Esther courait, poursuivie par des Allemands. Alors la mère d’Amedeo la prit dans ses bras et déclara: “C’est ma fille”. Les Allemands étaient convaincus que la mère était juive, mais un voisin cria: “Non, cette dame est catholique!” Pour le confirmer, la maman montra la médaille qu’elle portait au cou.

    Ensuite, elle aida son amie Regina Di Veroli et toute sa famille à se cacher au couvent de la via degli Ibernesi. Ses filles étaient assez terrorisées des risques encourus du fait de l’aide apportée, mais la maman les rassurait : “Ne vous inquiétez pas. De même que le Seigneur les aide eux, grâce à nous, maintenant, de même, si c’est nécessaire il nous ajoutera nous aussi.”

  • Dans le désert de l’Eglise autrichienne : succès pour l’ « Université Benoît XVI » de Heiligenkreutz

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    Lu ce jour sur le site « Pro Liturgia » :


    Heiligenkreuz.jpg
    " L’université de Heiligenkreuz (Autriche) dépasse la barre des 300 étudiants.
    Pour la première fois au cours de sa longue histoire de presque 900 ans, l’université de Heiligenkreuz (A) compte plus de 300 étudiants. Sur son site propre, l’université cistercienne annonce que, dans une phase de progression régulière, le nombre d’inscrits à cette université est passé de 62 étudiants en 1999 à 301 étudiants aujourd’hui, dont 163 religieux ou séminaristes. Par ailleurs, 211 auditeurs sont de langue allemande (103 Autrichiens, 97 Allemands, 11 Suisses), mais 32 nationalités sont représentées par ailleurs. 246 étudiants sont des hommes, 55 des femmes. Voilà pour les statistiques.

    L’ “Université Benoît XVI” de Heiligenkreuz est spécialisée dans les domaines de la philosophie et de la théologie et existe sous sa forme actuelle depuis dix ans. Depuis 2007, elle est “université de droit pontifical”. La tradition d’un enseignement théologique de haut niveau à Heiligenkreuz remonte au XIIe siècle, à l’époque de sa création, en 1133, par des moines venus de Morimont (Bourgogne).
    En 1802 fut installé dans ses murs un institut de formation au sacerdoce reconnu à la fois par l’Eglise et par l’Etat - un “Institutum Theologicum” mis à la disposition des quatre monastères cisterciens de Basse-Autriche à savoir Zwettl, Wiener Neustadt-Neukloster, Heiligenkreuz et Lilienfeld. A l’instar des séminaires intégrés dans les couvents de Klosterneuburg, Melk, Lilienfeld, Göttweig et Sankt-Florian, le nombre d’auditeurs de ces séminaires étaient resté inférieur à 20 tout au long du XIXe siècle. Les professeurs étaient tous d’origine cistercienne.
    Avec le passage à un enseignement théologique en langue allemande à la fin du XIXe siècle, le professorat de Heiligenkreuz changea lentement de profil. Au lieu d’être assujettis à n’utiliser dans leurs cours que des ouvrages approuvés par l’autorité de l’Etat, les professeurs obtinrent peu à peu une réelle indépendance dans l’exercice de leur enseignement. Ils ont pu dès lors effectuer des recherches approfondies dans des domaines importants tels que l’histoire de leur ordre, l’exégèse biblique et la spiritualité.

    C’est dans les années 1960 qu’un évêque de Ratisbonne, Mgr Rudolf Graber, donna à l’université une impulsion nouvelle. Cet évêque envoya à Heiligenkreuz des personnes à vocation tardive venues de Bavière, afin de les préparer au sacerdoce dans le cadre d’une université interne à un ordre religieux, tout en les logeant dans un séminaire diocésain, le “Collegium Rudolphinum”. Ils furent bien vite rejoints par des séminaristes d’autres diocèses et d’autres ordres religieux. En 1976, l’université fut confirmée au rang d’ “Université philosophique et théologique”, et en 2007, le “Rudolphinum” fut mis sous la responsabilité commune du monastère cistercien et d’une commission d’évêques allemands, et rebaptisé “Leopoldinum”.
    Le 28 janvier 2007 l’université fut élevée par le pape Benoît XVI au rang d’université pontificale (Athenium). Le 9 septembre de la même année, Benoît XVI vint en visite au monastère et à l’université qui avait reçu son nom : il en fit l’éloge, en particulier pour le lien qu’on y faisait entre théologie et spiritualité, la qualifiant de “lieu d’étude à profil”.

    L’université de Heiligenkreuz est restée la seule université incluse à un ordre religieux en Autriche, et aussi la seule université dépendant de l’ordre cistercien. On peut y valider des études théologiques catholiques reconnues par l’Etat et par l’Eglise, et en même temps, pour des religieux, suivre le cursus d’un séminaire en vue du sacerdoce. Depuis 2002, elle accueille aussi des adultes, hors circuit universitaire, pour une formation théologique et apporte son soutien à l’Institut St Justinus pour la formation des catéchistes. On trouve aussi à Heiligenkreuz l’ “Institut Européen pour la philosophie et la religion” dirigé par le professeur Hanna-barbara Gerl-Falkovitz.
    Peut-on attribuer le succès des moines de Heiligenkreuz en partie au fait qu’ils respectent parfaitement les décisions de Vatican II et favorisent la liturgie et latin et grégorien ? La question mérite d’être posée."

    Source : Kathnet (Trd. MH/APL)

    Ref. site Pro Liturgia

    JPSC

  • Prier devant le Saint-Sacrement

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    adoration.jpgLu sur le blog du P. Simon Noël, osb (Chevetogne):

    "S'il y a une chose dans le catholicisme qui me tient particulièrement à cœur, au point que je n'envisagerai jamais de rejoindre une autre confession chrétienne, c'est la grâce qui nous est offerte de prier devant le Saint-Sacrement. Cela n'existe que dans le catholicisme. Les protestants et les orthodoxes ne connaissent nullement ce type de prière. Nous avons la tradition de l'adoration eucharistique ou celle de la visite au Saint-Sacrement et à nouveau, après une certaine éclipse, ce type de dévotion connaît un regain de faveur et je m'en réjouis. Cela peut être l'exposition du Saint-Sacrement ou tout simplement le tabernacle.

    On a dit que dans l’Église catholique, il y a le mystère des trois blancheurs : la papauté, la Vierge et l'eucharistie. Les protestants n'en ont rien, les orthodoxes ont quant à eux une brûlante dévotion à la Sainte Mère de Dieu. Les catholiques ont pour leur consolation les trois éléments.

    Dans l'eucharistie, il y a trois aspects. Le sacrifice de la messe : le Christ rend vraiment présents sur l'autel son corps et son sang et s'offre par amour du Père et pour le salut de nos âmes. La communion : il se livre à nous comme le pain qui nous donne la vie éternelle. La présence dans le tabernacle : il est avec nous perpétuellement et nous attend, nous attire et nous accueille les bras ouverts.

    Dans une communauté religieuse, le couvent est la maison de Dieu. Quel bonheur d'y vivre! Et la chapelle du Saint-Sacrement, c'est dans cette maison, la chambre où Jésus demeure perpétuellement et nous pouvons aller dans cette chambre pour nous y reposer et converser avec lui. Cette réalité est une grande source de joie et de paix pour celui qui a reçu la grâce de la vocation religieuse et elle est un facteur puissant de persévérance dans la vocation. Heureuse aussi est la personne vivant dans le monde qui a près de chez elle une chapelle ouverte où elle peut rendre visite au Saint-Sacrement. C'est souvent le cas en ville ou près d'une communauté religieuse ou d'un lieu de pèlerinage. Je dirai plus loin quelque chose pour les personnes qui sont privées de cette possibilité.

    Mon expérience personnelle m'a appris que la prière est partout bienfaisante et exaucée : dans une chapelle, dans sa chambre ou dans la nature. Mais la prière devant le Saint-Sacrement nous apporte davantage de grâces que la prière faite en un autre lieu. C'est un mystère mais c'est vrai, sans doute parce que le Seigneur veut que nous privilégions la prière en sa présence eucharistique. Alors si nous le pouvons, prions, méditons, lisons la Bible ou un livre spirituel, récitons le chapelet devant le tabernacle de préférence.

    Petit à petit la chapelle où réside le Seigneur de manière réelle, avec son humanité et sa divinité, deviendra pour nous le lieu que nous aimerons le mieux sur la terre et sera pour nous un avant-goût du paradis. C'est la chambre du Roi céleste, et nous y avons accès chaque fois que nous le voulons. Nous y avons un droit d'entrée permanent. Chaque fois que nous y entrons, il nous accueille les bras ouverts. Il nous écoute et nous pouvons lui parler aussi longtemps que nous le voulons.

    C'est là surtout que nous allons voir et goûter à quel point le Seigneur est bon. Nous sortirons chaque fois de ces audiences fortifiés, consolés et transformés.

    Essayez et vous verrez assez vite que ce que je vous dis est vrai : vous connaîtrez une vie de prière plus douce, plus lumineuse, plus féconde et vous ne pourrez plus vous en lasser.

    Je termine par un petit mot à l'adresse de ceux qui n'ont pas de chapelle à proximité. Hélas actuellement à la campagne, les églises sont fermées la plupart du temps. Alors que faire ? Je disais que la prière devant le Saint-Sacrement apporte plus de grâce que la prière faite en un autre lieu. Il va de soi que cela est vrai pour ceux qui ont la possibilité d'un choix. En négligeant de prier devant le tabernacle, ils se privent de nombreux bienfaits. Mais les autres ? Si l'église est fermée chez vous, vous pouvez quand même faire dans votre chambre un coin de prière, et prier devant une croix, ou une belle icône du Christ ou une belle représentation de la Sainte Vierge avec l'Enfant Jésus, et vous tourner en esprit vers le tabernacle le plus proche de votre domicile, un peu comme les juifs se tournaient en esprit vers la maison de Dieu, le Temple de Jérusalem. Les distances n'existent pas pour Jésus et depuis le tabernacle, il vous écoute et vous regarde avec amour. Contempler une image sainte vous donnera aussi la grâce de la prière et de la contemplation. C'est ce que vivent nos frères orthodoxes, eux qui ne connaissent pas la prière devant le Saint-Sacrement. Les icônes, images saintes, sont une présence du monde invisible parmi nous. Une icône n'est pas une décoration mais une médiation pour entrer en contact le Christ, la Vierge ou les saints. Ce n'est pas nous qui regardons les icônes, c'est elles qui nous regardent. Même si elles ne sont pas un sacrement comme l'est l'eucharistie, du moins elles peuvent nous aider à entrer en contact avec le Christ, présent au ciel, à la droite du Père, et présent sur terre invisiblement dans le tabernacle de nos églises.

    Ref. Prier devant le Saint-Sacrement

    JPSC

  • Ce "petit gris" qui tend la main aux musulmans de Jette

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    De Louis Colart sur le site de la RTBF :

    Noir Jaune Blues et après: ce "petit gris" qui tend la main aux musulmans de Jette

    pfe.jpgIl se mérite, en période de travaux, le prieuré Sainte Marie-Madeleine de Jette. L’imposant édifice centenaire est aujourd’hui séparé de la place du Miroir par les travaux du tram 9, qui va passer juste devant sa façade. C’est là que nous reçoit le père François-Emmanuel. "Avec mes six frères, nous sommes de nouveaux Jettois. La communauté de Saint-Jean, à laquelle j’appartiens, a repris le couvent en 2010", raconte le moine français de 60 ans.

    Un Belge, un Autrichien et pour le reste, des Français occupent aujourd’hui les lieux; organisent trois messes par jour, planifient des conférences et s’investissent dans la commune pour "aider les pauvres". "Nous avons été très bien accueillis à Bruxelles, se remémore François-Emmanuel. Mieux - même! - qu’à Marseille, où j’ai vécu un temps. Ce qui frappe chez les Belges, c’est la simplicité de l’accueil." En tant qu’homme d’Eglise, ce "petit gris" (le surnom des frères de Saint-Jean, en rapport avec leur habit) est aux premières loges pour observer la commune et ses fidèles: "Les Jettois ont les préoccupations de tout un chacun (le logement, le coût de la vie...). C’est une commune très mixte. Nous avons parfois deux tiers d’Africains ou de Belges d’origine africaine à nos messes. Bruxelles est un brassage de populations."

    L’enquête Noir Jaune Blues, publiée en début d’année, a montré une crispation autour de l’islam et des musulmans. "Tous les musulmans que je rencontre, ce sont des Belges. Ils le sont complètement, martèle François-Emmanuel. Ils vivent comme n’importe qui, ils aspirent à vivre comme tout le monde." Pourtant, il ne nie pas la difficulté de briser les murs entre communautés. "Les tensions, voire les guerres, partent du manque de dialogue. Il ne faut pas avoir peur d’aller vers les gens, de frapper à la porte, se parler." C’est l’objectif du groupe islamo-chrétien auquel il participe environ une fois par mois: cinq chrétiens et cinq musulmans se réunissent pour discuter d’un thème religieux, prier ensemble et partager un bon repas. "Il faut aller au cœur des gens. Le but, c’est d’écouter. Et parfois, sur certains points, nous nous retrouvons", s’enthousiasme le catholique. "Au fond il y a une seule question à se poser: cette diversité de Bruxelles, on l’accepte? Il y a plein de choses à faire ensemble!"

  • Les évêques français approuvent l’ouverture de la cause de Madame Elisabeth

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    De zenit.org :

    France: les évêques approuvent l’ouverture de la cause de Madame Elisabeth de France

    «Le peuple l’admire et ne l’insulte point »

    Elisabeth de France par Élisabeth Vigée Le Brun @ wikimedia

    Elisabeth De France Par Élisabeth Vigée Le Brun @ Wikimedia

    L ’ouverture de la cause en vue d’une éventuelle béatification de Madame Elisabeth de France (1764-1794) a été approuvée par l’Assemblée plénière des évêques de France qui s’est achevée à Lourdes ce 7 novembre 2017, indique le communiqué final des évêques.

    Si l’enquête diocésaine était concluante le dossier serait communiqué à Rome.

    Madame Élisabeth de France, sœur célibataire du roi Louis XVI, a été guillotinée, à l’âge de 30 ans, le 10 mai 1794.

    Dominique Sabourdin-Perrin a résumé son histoire pour France Catholique en avril dernier.

    La princesse Élisabeth, Philippine, Marie, Hélène, fille du Dauphin Louis-Ferdinand et de Marie-Josèphe de Saxe, est née à Versailles, le 3 mai 1764 et elle a été baptisée le jour même. Elle devient, avec ses 4 frères et soeur orpheline de père 1765, et de mèredeux ans plus tard: elle n’a pas trois ans.

    Elle est élevée par la gouvernante des Enfants de France et les sous-gouvernantes et “fait preuve d’un caractère rebelle”. Elle reçoit “une instruction très sérieuse prodiguée par des savants” et devient “une excellente mathématicienne”: “ses tables de logarithmes ont été publiées et utilisées”. Elle reçoit la confirmation le 11 août 1775, et elle communie deux jours après.

    Le mercredi 16 mai 1770, la famille accueille la jeune archiduchesse Marie-Antoinette d’Autriche, épouse du Dauphin/ Celle-ci écrit à sa mère : «  C’est une charmante enfant qui a de l’esprit, du caractère et beaucoup de grâce.  »

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  • Le roman de la vie de sainte Bakhita parmi les finalistes du prix Goncourt

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    De Jules Germain sur aleteia.org :

    Bakhita : le roman de la vie d’une sainte parmi les finalistes du prix Goncourt

    Le roman Bakhita vient d’être retenu parmi les quatre finalistes du prix Goncourt. Il s’agit de la dernière sélection avant le résultat final qui sera donné le 6 novembre. Zoom sur ce très beau roman consacré à une ancienne esclave devenue sainte.

    Ce roman lumineux, déjà Prix du roman Fnac, est l’un des phénomènes de la rentrée littéraire. Écrit par une romancière non catholique, il retrace avec une grande beauté le parcours extraordinaire de cette sainte canonisée par Jean Paul II.

    Née au Soudan vers 1869, sainte Joséphine Bakhita incarne, selon Benoit XVI, la beauté de l’espérance. Enlevée et vendue comme esclave alors qu’elle était encore enfant, cette sainte des temps modernes a fait l’expérience de la perte de tout et de l’oubli total d’elle-même. L’auteur, Véronique Olmi, insiste : Bakhita est un surnom donné par des esclavagistes. Joséphine est son prénom de baptême adulte. Son vrai nom, Bakhita l’a oublié. Cet oubli symbolise plus largement une expérience de dépersonnalisation : l’esclavage l’a conduite à ce point où sa dignité de personne a été totalement niée.

    Une rencontre libératrice

    Alors qu’elle appartenait à un général turc qui lui infligeait des scarifications, Bakhita est rachetée en 1883, à quatorze ans, par le consul d’Italie à Khartoum, au Soudan. Elle raconte : « Le nouveau maître était assez bon et il se prit d’affection pour moi. Je n’eus plus de réprimandes, de coups, de châtiments, de sorte que, devant tout cela, j’hésitais encore à croire à tant de paix et de tranquillité ».

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    Bakhita, par Véronique Olmi, Albin Michel, août 2017, 22,90 euros.

  • Cardinal Müller : le pape n’est pas un monarque absolu

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    Muller Homme Nouveau .jpgL’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, éconduit par le pape François au terme de son premier mandat, remet les choses à leur juste place, dans une interview accordée au bi-mensuel « L’Homme Nouveau ». Extraits lus sur le blog « salon beige » :   

    "Nous ne croyons pas des choses simplement parce qu’un pape nous les enseigne, mais parce que ces vérités sont contenues dans la Révélation"

    L'Homme nouveau a publié dans son dernier numéro un entretien avec le cardinal Gerhard Ludwig Müller, ancien Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. C'est une traduction de l'entretien accordé au journaliste américain Edward Pentin, correspondant à Rome du National Catholic Register. En voici quelques courts extraits (pour lire l'intégralité, il est utile de s'abonner à L'Homme Nouveau) :

    "[...] J’ai entendu dire que le Pape était proche de certains théologiens mais ces derniers ne peuvent pas prétendre être les interprètes autorisés du Pape. Si, par exemple, l’archevêque Fernández [recteur de l’Université catholique pontificale d’Argentine à Buenos Aires] fait une déclaration, c’est seulement à titre privé. Elle n’a pas plus de poids que la déclaration d’un autre évêque – et assurément pour l’Église dans son ensemble, il n’a pas d’autorité magistérielle –, et donc cela n’a pas plus d’autorité pour moi que n’importe quelle autre voix théologique. [...]

    [J]e crains qu’il n’y ait plus une idée très claire sur le statut ecclésiologique de l’Église romaine sous la forme de la Congrégation des cardinaux et de la Curie romaine. Certains pensent que le Pape peut à titre personnel faire tout ce qu’il veut car il est le souverain absolu, mais ce n’est pas vrai. [...]

    Dans mes fonctions comme préfet de la Congrégation, j’ai fait plusieurs interventions dans lesquelles j’ai expliqué que la seule vraie et juste interprétation d’Amoris Lætitia – qui est globalement très bonne et en faveur du mariage – est l’interprétation orthodoxe, et par là nous voulons dire qu’elle est dans le droit fil de la Sainte Écriture, de la tradition apostolique et des décisions définitives du magistère papal et épiscopal, qui est ininterrompu jusqu’à présent. Il n’est nulle part exigé des fidèles dans Amoris Lætitia de croire quoi que ce soit de contraire au dogme, car l’indissolubilité du mariage est une chose évidente. [...]

    N’est-il pas problématique que le Pape donne sa propre interprétation qui semble être en désaccord avec l’interprétation orthodoxe que vous faites vôtre, comme, par exemple, dans sa lettre à des évêques argentins et son éloge des évêques de Malte ?

    Dans le cas de la lettre à des évêques argentins, si le Pape écrit une lettre privée et personnelle, ce n’est pas un document doctrinal officiel.

    Elle a été mise en ligne sur le site Internet du Vatican.

    Le site Internet du Vatican a un certain poids, mais il n’a pas d’autorité magistérielle et si vous lisez ce que disent ces évêques argentins dans leur directive, vous pouvez l’interpréter de manière orthodoxe. [...]

    Lire la suite

  • Le témoignage fort d'un Américain atteint de Trisomie 21 : "Ma vie vaut la peine d'être vécue"

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    Du site de "Sud-Ouest" :

    Vidéo. "Ma vie vaut la peine d’être vécue" : le message d’un Américain atteint de Trisomie 21

    Vidéo.

    Frank Stephens a pris la parole devant le Congrès américain (CAPTURE VIDEO)

    Le plaidoyer de cet acteur et sportif américain a été vu plus de 36 millions de fois sur les réseaux sociaux, suscitant un vif débat.

    "Je suis un homme porteur de trisomie 21 et ma vie vaut la peine d’être vécue." Cette semaine, face au Congrès américain, Frank Stephens, acteur et sportif, a défendu l’importance des personnes trisomiques dans la société et leur droit à vivre. 

    Porte-parole d’une association d’aide aux personnes trisomiques et à leurs familles,l’acteur a souhaité témoigner de son épanouissement personnel, malgré son handicap :

    "Sérieusement, j’ai une belle vie ! J’ai donné des conférences dans des universités, joué dans un film primé et une émission de télévision primée par Emmy, j’ai parlé à des milliers de jeunes de l’acceptation et de la tolérance qui rendront l’Amérique formidable. Je suis allé deux fois à la Maison Blanche…"

    Selon lui, plutôt que de financer les tests pré-nataux permettant de détecter la trisomie in utero (et pratiquer un avortement si les parents le souhaitent), le Congrès devrait allouer des fonds à la recherche pour soigner les personnes atteintes de trisomie, mais aussi à faire avancer la science.

    "Sérieusement, je ne pense pas que je devrais avoir à justifier mon existence, mais à ceux qui remettent en question la valeur des personnes atteintes du syndrome de Down, j’opposerais trois points.

    Premièrement, nous sommes un cadeau médical pour la société, un modèle pour la recherche médicale sur le cancer, la maladie d’Alzheimer et les responsables du système immunitaire. Deuxièmement, (selon une étude, ndlr), nous sommes une source de bonheur exceptionnellement puissante […] Enfin, nous donnons au monde une chance de réfléchir à la question éthique que représente le tri entre les hommes qui ont le droit de vivre et ceux qui ne l’ont pas […] N’y a-t-il vraiment pas de place pour nous dans le monde ?"

    Puis, faisant référence au taux élevé d’avortement en cas de diagnostic de trisomie dans de nombreux pays occidentaux, Frank Stephens ajoute :

    "Agissons en tant qu’Américains, et non comme des Islandais ou des Danois. Essayons de trouver des réponses, non des "solutions finales". Soyons dignes de notre pays : aidons-le à être débarrassé d’Alzheimer, et non de la trisomie 21."

    De nombreuses réactions

    Dans un contexte de débat encore très tendu outre-Atlantique entre les "pro-life" (contre l’avortement) et les "pro-choice" (qui défendent le droit de choisir), le discours d’une personne trisomique, directement concernée, a reçu un écho important, avec plus de 36 millions de vues en quelques jours. Largement partagée sur les médias sociaux, la vidéo a alimenté de nombreux commentaires.

    Parmi eux, plusieurs érigent cette prise de parole en exemple et appellent à la fin de l’interruption de grossesse en cas d’anomalie médicale. (...)

    Que dit la loi ?

    Alors que le droit à l’avortement recule aux États-Unis, plusieurs États interdisent désormais l’interruption de grossesse en cas d’anomalie médicale (dont la trisomie). C’est le cas de l’Indiana et de l’Oklahoma. Parallèlement, au Texas, les médecins sont autorisés à ne pas proposer de tests aux parents ou à ne pas leur communiquer les résultats. 

    En France, le dépistage prénatal de la trisomie 21 est proposé aux mères lors de leur troisième mois de grossesse, par simple prise de sang et échographie (complétées par d’autres examens si les résultats indiquent un risque élevé). Sur 800 000 femmes enceintes chaque année, 600 000 choisissent de réaliser ces tests.

    En cas de diagnostic de trisomie, 96% des couples français choisissent l’interruption médicale de grossesse (contre 90% à 93% aux États-Unis). Contrairement à l’avortement, qui ne peut être pratiqué que jusqu’à la fin du troisième mois de grossesse, l’interruption médicale peut être pratiquée jusqu’à l’accouchement.

    Voir aussi :

    https://www.fondationlejeune.org/suis-homme-porteur-de-trisomie-21-vie-vaut-peine-detre-vecue/

    http://www.genethique.org/fr/interdiction-des-avortements-bases-sur-le-diagnostic-prenatal-de-trisomie-21-en-ohio-un-projet-de#.Wf6zXlvWyM8

    !!! activer les sous-titres (en dessous à droite)

  • Les bienheureux martyrs d'Albanie (5 novembre)

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    Du site "Evangile au Quotidien" :

    BBx Martyrs d’Albanie 
    Vinçens (Kolë) Prennushi et 37 compagnons
    († Albanie, 1945/1974)

    Mémoire commune le 5 novembre : jour de la béatification.
    Mémoire individuelle : jour du martyre (‘dies natalis’).

    Le 5 novembre 2016, le cardinal Angelo Amato s.d.b., préfet de la Congrégation pour les Causes des Saints, à présidé, à la cathédrale Saint-Étienne de Shköder, en Albanie, la messe de béatification de 38 martyrs de la dictature communiste d'Enver Hoxha, président de l'Albanie durant 40 ans, de 1945 à 1985 .

    Cette béatification des Serviteurs de Dieu, Vinçens Prennushi, archevêque franciscain de Durrës et primat d'Albanie, mort sous la torture le 19 mars 1949, et de ses 37 compagnons, tués entre 1945 et 1974, marque une étape importante dans la reconstruction spirituelle de ce pays des Balkans, qui a longtemps souffert d'un isolement extrême, et d'une dictature bien plus sévère encore à l'égard des religions que celles des autres nations d'Europe centrale et orientale, où les Églises parvinrent parfois à jouer, dans la mesure du faible espace de liberté qui leur restait, un rôle de contre-pouvoir.

    Outre Mgr Prennushi, un autre évêque, Mgr Frano Gjini, des prêtres diocésains, des religieux franciscains et jésuites, un séminariste, une aspirante de 22 ans et trois laïcs figurent parmi les martyrs reconnus.

    À la fin de la Seconde Guerre mondiale, un régime communiste fermé au monde s'est implanté en Albanie, proclamée en 1967 par Enver Hoxha « premier État athée du monde ». En tant que Primat d'Albanie, Mgr Prennushi avait refusé à Hoxha de créer une Église albanaise distincte de Rome. Torturé, il est mort en prison le 19 mars 1949. Au total, sept évêques, 111 prêtres, 10 séminaristes et 8 religieuses sont morts en détention ou ont été exécutés entre 1945 et 1985. Dans le même temps, 1820 lieux de culte catholiques, orthodoxes et musulmans ont été détruits. Les lieux de culte qui restaient ont été affectés à d'autres usages.

    Lors de sa visite en Albanie, le 21 septembre 2014, le Pape François (Jorge Mario Bergoglio, 2013-) avait rendu hommage à la résistance catholique, visiblement ému par le témoignage d'une religieuse et d'un prêtre octogénaires ayant survécu à des décennies de persécutions. Pour l'occasion, il avait délaissé le texte préparé à l'avance pour confier sa consternation devant l'ampleur des persécutions antireligieuses sous le régime de Enver Hoxha. « Comment ont-ils pu résister ? », s'était-il interrogé à propos des martyrs.

    Ce prêtre qui avait témoigné devant le Pape, le père Ernest Simoni Ernest Simoni (né le 18 octobre 1928 à Troshan (municipalité de Blinisht, en Albanie), est un prêtre franciscain albanais. Emprisonné et réduit aux travaux forcés par les autorités communistes entre 1963 et 1981, il a été créé cardinal lors du consistoire, convoqué par le Pape François en clôture de l'Année sainte de la Miséricorde, le 19 novembre 2016.

    Après les premières élections présidentielles démocratiques d'Albanie en 1992, une nouvelle constitution paraît en 1998, garantissant les libertés individuelles, dont la liberté religieuse. L'archidiocèse de Tirana-Durrës retrouve un archevêque, le siège été vacant depuis la mort de Mgr Prennushi. Dans le même temps, les lieux de cultes rouvrent et les mouvements religieux sont permis de se développer.

    Le 10 novembre 2002, l'Archidiocèse de Shkodër-Pult introduit la cause en béatification et canonisation des trente-huit victimes de la persécution religieuse. Représentative de la reconstruction religieuse en Albanie, cette cause est soutenue par le pape François, notamment lors de sa visite apostolique du 21 septembre 2014. Pour l'occasion, le portrait des trente-huit serviteurs de Dieu sont exposés tout le long d'un boulevard leur étant consacré, à Tirana. Le Saint-Père ne manquera pas de leur rendre hommage tout au long de ce voyage.

    Le 26 avril 2016, après trois ans d'étude auprès de la Congrégation pour la cause des saints, le pape François reconnaît qu'ils sont morts en haine de la foi, leur attribuant le titre de martyrs. La cérémonie de béatification s'est tenue le 5 novembre 2016 à Shkodër, en Albanie, et a été célébrée par le cardinal Angelo Amato, représentant du pape pour cette occasion.

    Liste des 38 Bienheureux en ordre croissant des dates du martyre :

    - Lazër Shantoja (*Shkodër, 2 septembre 1892 - † Tirana, 5 mars 1945), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Ndre Zadeja (*Shkodër, 3 novembre 1891 - † 25 mars 1945), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Giovanni Fausti (* Marcheno, Brescia, 9 octobre 1899 † Shkodër, 4 mars 1946), prêtre de la Compagnie de Jésus.
    - Gjon (Kolë) Shllaku (*Shkodër, 27 juillet 1907 † 4 mars 1946), prêtre o.f.m.
    - Daniel Dajani (*Blinisht, 2 décembre 1906 † Shkodër, 4 mars 1946)), prêtre de la Compagnie de Jésus.
    - Qerim Sadiku (*18 novembre 1919 † 4 mars 1946), laïc de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Mark Çuni (*Bushati, 30 septembre 1919 † Shkodër, 4 mars 1946), séminariste. 
    - Gjelosh Lulashi (*2 septembre 1925 † 4 mars 1946), laïc de l'Archidiocèse de Shkodër.
    - Alfons Tracki (*Bliszczyce, Pologne, 2 décembre 1896 † Shkodër, 18 juillet 1946), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Fran Mirakaj (*1917 † septembre 1946), laïc de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Josef Marxen (*Worrigen, Allemagne, 5 août 1906 † Tirana, 16 novembre 1946), prêtre du diocèse de Lezhë.
    - Luigj Prendushi (*Shkodër, 24 janvier 1896 † Shelqet, 24 janvier 1947), prêtre du diocèse de Sapë.
    - Dedë Maçaj (*Mat i Jushi, 5 février 1920 † Përmet, 28 mars 1947), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Mark Gjani (*Pulaj, 10 juillet 1914 † Shën Pal, 1947), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër. 
    - Serafin (Gjon) Koda (Janjevo, Serbie, 25 avril 1893 † Lezhë, Albanie, 11 mai 1947), prêtre o.f.m.
    - Gjon Pantalia (*Prizren, Kosovo, 2 juin 1887 † Shkodër, 31 octobre 1947), religieux de la Compagnie de Jésus.
    - Bernardin (Zef) Palaj (*Shllak, 2 octobre 1894 † Shkodër, 2 décembre 1947), prêtre o.f.m.
    - Anton Zogaj (*Kthellë, Albanie, 26 juillet 1908 † Durrës, 9 mars 1948), prêtre de l'Archidiocèse de Tirana. 
    - Frano Gjini (*Shkodër, 20 février 1886 † 11 mars 1948), évêque du diocèse de Rrëshen.
    - Mati (Pal) Prennushi (*Shkodër, 2 octobre 1881 † 11 mars 1948), prêtre o.f.m.
    - Cyprian (Dedë) Nika (*Shkodër, 19 juillet 1900 † 11 mars 1948), prêtre o.f.m.
    - Dedë Plani (*Shiroka, 21 janvier 1891 † Shkodër, 30 avril 1948), prêtre à Shkodër.
    - Ejëll Deda (*Shkodër, 22 février 1917 † 12 mai 1948), prêtre à Shkodër. 
    - Anton Muzaj (*12 mai 1921 † Shkodër, printemps 1948), prêtre à Shkodër. 
    - Pjetër Çuni (*9 juillet 1914 - 31 juillet 1948), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Lekë Sirdani (1er mars 1891 - 29 juillet 1948), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Josif Papamihali (*Elbasan, 23 septembre 1912 † Maliq, 26 octobre 1948), prêtre de l'Église grecque-catholique albanaise.
    Vinçens (Kolë) Prennushi (*Shkodër, 4 septembre 1885 † Durrës, 19 mars 1949), prêtre o.f.m., archevêque de Durrës et primat d'Albanie.
    - Jak Bushati (*Shkodër, 7 juillet 1890 † 12 septembre 1949), prêtre à Shkodër.
    - Gaspër(Mikel) Suma (*Shkodër, 23 mars 1897 † 16 avril 1950), prêtre o.f.m.
    - Marije Tuci (*Ndërfushaz, 12 avril 1928 † Shkodër, 24 octobre 1950), laïque de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult
    - Jul Bonati (*Shkodër, 24 mai 1874 † Durrës, 15 novembre 1951), prêtre de l'Archidiocèse de Tirana-Durrës.
    - Karl (Ndue) Serreqi (*Shkodër, 26 février 1911 † 4 avril 1954), prêtre o.f.m.
    - Ndoc Suma (*Nenshat, 31 juillet 1887 † Pistull, 22 avril 1958), prêtre à Shkodër.
    - Dedë Malaj (*Dushkul, 16 novembre 1917 † Shkodër 12 mai 1959), prêtre de l'Archidiocèse de Shkodër-Pult.
    - Marin Shkurti (*Samrish, 1er octobre 1933 † avril 1969), prêtre à Shkodër.
    - Shtjefën Kurti (*Ferizaj, Kosovo, 24 décembre 1898 † 20 octobre 1971), prêtre de l'Archidiocèse de Tirana-Durrës.
    - Mikel Beltoja (*Beltoje, 9 mai 1935 † 10 février 1974), prêtre à Shkodër.

    Sources principales : fr.radiovaticana.va/news/ ; wikipédia.org (« Rév. x gpm »). 

  • Un cardinal rouge sang, rescapé des travaux forcés en Albanie

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    De Mimmo Muolo

    Un cardinal rouge sang Don Ernest Simoni

    Rescapé des travaux forcés en Albanie 

    Date de parution : 31-10-2017, 160 pages, livre papier : 16 €

    - Un martyr albanais devenu cardinal - 

    L’histoire de Don Ernest Simoni – dramatique et cependant marquée par un zèle apostolique infatigable – est celle d’un prêtre albanais rescapé de la persécution du régime communiste.

    C’est avec des mots voilés d’émotion qu’il évoque son parcours : de maître d’école à tireur d’élite, il est arrêté en tant que « simple prêtre » pendant la nuit de Noël 1963. Jeté dans une cellule d’isolement il endure près de vingt-huit ans de tortures, de prison, de travaux forcés dans les mines et les égouts d’Albanie.
    Mais rien de tout cela n’a pu faire plier cet extraordinaire témoin de la foi, qui a pardonné à ses tortionnaires et qui invoque constamment pour eux la miséricorde du Père.
    En le suivant tout au long de son chemin de croix jusqu’au retour à la liberté, ce prêtre apparaît comme un modèle de courage et de foi, d’humilité et d’humour, de simplicité et de discrétion, de charité active et d’attention aux autres.

    Le pape François, ému aux larmes devant le témoignage de cet ancien condamné à mort, le crée cardinal en 2016. Il devient ainsi le premier cardinal de l’histoire d’Albanie et le seul prêtre parmi les dix-sept cardinaux désignés par le Pape.

    Le récit de Don Ernest Simoni – incarnation vivante de l’Histoire des martyrs chrétiens – n’est pas sans rappeler que le sang innocent coule encore aujourd’hui là où des chrétiens sont pris en otage, emprisonnés, assassinés.

    Un témoignage édifiant qui invite à la prière, au pardon et à la réconciliation.

    Traduit de l'italien par Quentin Petit.

    Sur l'auteur : 
    Mimmo Muolo, vaticaniste et rédacteur en chef adjoint de la rédactionromaine du quotidien l’Avvenire, a suivi pour son journal les pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI et aujourd’hui celui de François.

  • Une interview du Père Henri Boulad

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    Interview avec Père Henri Boulad par Eric Muth

    «Ma vie avec Dieu me donne la force de changer le monde» se plaît-il à redire à tous ses interlocuteurs, une formule presque en boucle, comme s’il était habité par une lumière particulière. Comme s’il voulait tout simplement nous dire, marchez tant que vous avez la lumière.

    Le Père Boulad est avant tout un penseur, un chrétien en terre d’Islam, confiant sa grande inquiétude devant la montée des islamistes en Egypte et en Europe. Déplorant au passage la faiblesse et la tiédeur de l’Église catholique de France.

    Il se situe dans la pure ligne de cet «Humanisme chrétien» qui caractérise la spiritualité jésuite et celle de son fondateur, Ignace de Loyola. «Je suis un fou, un ambitieux, un passionné, ayant une conscience aiguë de ma fragilité et de ma faiblesse. Je veux changer la face du monde et de l’Egypte, et me refuse à mettre aucune limite à mes rêves et à mes désirs, car je pense Dieu capable de faire fleurir sur le fumier de ma personne et de ma vie une immense Moisson d’Amour»

    Cette humilité n’est pas pour déplaire à son destin, homme en continuelle recherche, il ne se croit jamais arrivé. Son exigence de cohérence et de conciliation en foi et raison, tradition et modernité le pousse à se poser sans cesse des questions, il est à tout remettre en question.

    Petite anecdote, Père Boulad a demandé à deux reprises la nationalité française, elle lui a été refusée au plus haut niveau de l’État français. : «Parce que je suis dérangeant, parce que je n’ai pas la langue dans ma poche, parce que je dénonce ce qui se passe. «Amoureux du risque, ami du paradoxe, un brin provocateur, Henri Boulad est bien dans la lignée des grands visionnaires de notre temps. Il a publié un grand nombre d’ouvrages dans une quinzaine de langues. E.M.

    Vous êtes éducateur, conférencier, philosophe, écrivain et professeur de théologie, comment arrivez-vous à tout concilier ?

    Mes qualités d’éducateur, de philosophe et de théologie ne représentent plus à présent des activités ponctuelles, mais imprègnent l’ensemble de ma vie et de mon action. Ces dimensions s’imbriquent et se fécondent mutuellement. C’est pourquoi je me définis comme «un spécialiste de la non-spécialisation», qui rêve de réconcilier les domaines les plus variés : philosophie et théologie, physique et mystique, sexualité et chasteté, action et contemplation, sociologie et religion, économie, politique et foi. En cela, je me situe dans la pure ligne de cet «humanisme chrétien» caractéristique de la spiritualité jésuite et de la post-modernité marquée par l’interdisciplinarité. Mon exigence de cohérence et de conciliation entre foi et raison, tradition et modernité me pousse à me poser sans cesse des questions et à tout vouloir remettre en question.

    Toute votre vie vous avez eu de nombreux engagements, notamment au service des plus pauvres, chrétiens et musulmans. La couleur de peau n’est pas un problème pour vous, seul le cœur compte ?

    Dans mes engagements au service des plus déshérités, ce qui compte pour moi, c’est l’Homme, l’être humain, qu’il s’agit de soulager, de libérer, de construire. Au-delà des clivages religieux et confessionnels, sources de tensions, de discriminations et de fanatisme, ce qui nous unit et nous réunit, c’est notre commune humanité, comme me le disait récemment un musulman travaillant avec nous. La couleur de la peau n’a rien à voir dans tout ça, car l’ensemble des Egyptiens constitue une seule race.

    On vous décrit comme une personne douée d’une âme orientale et d’un esprit occidental. Pourriez-vous préciser cette belle métaphore ?

    Toute personnalité humaine comporte une double dimension : le masculin et le féminin, le yin et le yanganimus et anima. Il ne s’agit pas d’être l’un ou l’autre, mais l’un ET l’autre. Tel devrait être l’objectif de tout développement authentiquement humain. C’est ce que j’essaie de réaliser en conciliant en moi l’âme orientale, héritée de mes ancêtres, et l’esprit occidental, fruit de toute ma formation.

    Lors de vos prises de parole et de vos actions à travers le monde, comment réagissent les hommes politiques ? Vous suivent-ils ? Certains sont-ils dignes de vous suivre ?

    Je ne cesse de les interpeller, soit pour les encourager, soir pour fustiger leurs agissements, souvent ignobles. Dans quelle mesure mes prises de position ont une quelconque influence sur leurs orientations et sur le cours des choses, je ne saurais le dire. Mais en semant à tout vent à travers rencontres, conférences, livres… ou via Internet, je pense faire bouger les choses à ma toute petite mesure. C’est le combat de David contre Goliath. La Bible nous affirme que c’est le petit David qui l’a emporté. Il faut y croire et oser l’impossible. C’est quand même la Femme qui a écrasé la tête du Dragon.

    A propos du terrorisme radical, vous dites : «L’Occident est bien naïf et se fait avoir au nom de la démocratie». Les systèmes totalitaires seraient-ils mieux armés pour le combattre ?

    Aujourd’hui, la démocratie a été habilement confisquée et annexée par le mondialisme, qui tire les ficelles dans la plus totale opacité et impunité. Le gouvernement mondial est entre les mains d’une poignée de milliardaires– le Club Bilderberg– aux relents lucifériens, pour qui l’être humain n’a strictement aucune valeur. Pour contrer ce monstre, peut-être faut-il reprendre l’idée platonicienne du «despote éclairé» –éclairé et intègre. Un nouveau de Gaulle ?… Je n’en sais rien. Les choses sont tellement complexes et la désinformation tellement généralisée, qu’il est quasiment impossible de savoir ce qui se passe réellement aujourd’hui.

    Le piège du «politiquement correct» en France est-il un frein ?

    Bien sûr. Il vise à nous la boucler. Quand le port d’armes est interdit et que l’Etat est complice du mal, nous n’avons plus que la parole pour affirmer nos convictions. Si un tel droit nous est enlevé au nom du «politiquement correct», que reste-t-il au citoyen pour se défendre ? C’est pourquoi je crois voir pointer pour très bientôt une guerre civile en France.

    A la montée en puissance du discours islamiste, vous prônez un Islam modéré, n’est-ce pas un leurre quand on analyse de près le contenu du Coran ?

    Un islam modéré implique une réforme en profondeur de l’islam, qui s’avère utopique. Tous ceux qui l’ont tentée dans le passé ont lamentablement échoué. Pour nous limiter aux deux derniers siècles, je mentionnerais six tentatives, qui ont toutes avorté.

    1 – Le réformisme du 19e siècle (Afghani, Mohamed Abdou, Rachid Reda)

    2 – La Renaissance –ou Nahda– fin 19e– début 20e siècle (Yasji, Girgi Zeidan, Taha Hussein, Salama Moussa, Tewfik el-Hakim…)

    3 – Le Kémalisme et la laïcisation de la Turquie par Atatürk, en 1923

    4 – Le Baath et le panarabisme de Michel Aflaq, Bitar, George Habash et l’OLP

    5 – Le nationalisme égyptien et la neutralité de l’Etat (principe de la laïcité) avec Saad Zaghloul : «La religion est l’affaire de Dieu et la patrie celle de tous.»

    6 – La tentative d’inversion du décret de l’abrogeant et l’abrogé proclamé au 9e siècle. Pour avoir voulu privilégier les versets mekkois aux médinois, le grand cheikh soudanais, Mahmoud Mohamed Taha, sera pendu à Khartoum le 18 janvier1985, à l’instigation de l’Azhar.

    Le voile, avez-vous écrit, est un geste politique, l’Islam ne serait donc rien sans la politique ?

    Oui, le voile est un geste politique. Comme d’autres signes extérieurs (mosquées, minarets, prières de rue…) le voile vise à inscrire l’islam dans le paysage et à lui donner une visibilité. Car l’islam constitue un tout, intégrant religion, état et société– «dîn wa dawla». Et c’est ainsi qu’il a été depuis ses plus lointaines origines.

    L’Hégire, qui marque le passage de la Mecque à Médine et le début de l’ère musulmane, signifie que l’islam cesse d’être une simple religion pour devenir État et société, et Mohammed passe du statut de chef religieux à celui de chef d’État et de leader politique. Religion et politique seront désormais indissolublement liées. «L’Islam est politique ou n’est rien.» (Khomeiny)

    Il y a un plan de conquête de l’Occident qui est déclaré par Daech, alors que peut-on faire ?

    Ce qui est tragique, c’est que ce plan est soutenu en sous-main par les «mondialistes» dont je parlais plus haut. Mais, au-delà d’une lutte politique à mener, l’Occident doit impérativement retrouver ses valeurs, ses principes et ses racines chrétiennes. Sans un «supplément d’âme», il est condamné à disparaître, à l’instar de tant d’autres civilisations prestigieuses du passé. C’est au niveau spirituel que se situe le véritable enjeu, et c’est là que nous pouvons et devons agir. Dans le contexte des tragédies de la Deuxième Guerre mondiale, l’Europe et l’Allemagne ont inventé le concept de «réarmement moral». C’est une démarche analogue que l’Occident est appelé à entreprendre aujourd’hui.

    La religion catholique n’a plus sa place en France, même, certains «hommes de Dieu» baissent les bras. Cette faiblesse serait-elle à l’origine de la montée fulgurante de l’Islam radical ?

    Oui, c’est un des éléments, à côté de ceux mentionnés plus haut. Face à la débâcle de l’Eglise de France (perte de la foi traditionnelle, pratique religieuse et vocations en chute libre…), il semble que les responsables aient déclaré forfait et soient en train de s’enfoncer dans un genre de défaitisme, comme si la bataille était perdue d’avance. Dans une homélie récente, je disais que beaucoup de fidèles se demandent si leurs évêques ne seraient pas devenus les pasteurs des musulmans plutôt que des chrétiens. L’Eglise et la société françaises semblent avoir perdu leur système immunitaire, cet instinct de survie, cette volonté de lutter, cette capacité de réagir face aux agents toxiques qui attaquent l’organisme.

    Le Pape François se comporte comme si la religion catholique romaine n’était plus la seule et unique religion salvatrice. Qu’en pensez-vous ?

    En un sens, le Pape a raison, car il existe mille autres chemins de salut que celui de l’Eglise catholique. Saint Jean, dans sa première épître, nous en signale au moins deux, l’amour et la droiture de cœur : «Dieu est Amour, quiconque demeure dans l’Amour, demeure en Dieu et Dieu demeure en lui». Et encore : «Si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché.». L’évangile lui-même distingue entre le baptême d’eau et le baptême d’Esprit-Saint. Il y a un immense malentendu sur les notions de «salut», d’Eglise et d’évangélisation. J’aurais bien des choses à dire là-dessus, mais cela déborderait largement le cadre d’une simple interview.

    Croyez-vous aux messages prophétiques des Saints et seront-ils toujours d’actualité ?

    Ces messages sont parfois riches de contenu, mais je ne leur accorde pas plus d’importance qu’à ceux de n’importe quel penseur ou visionnaire. L’essentiel pour moi c’est leur valeur morale et spirituelle, leur capacité à éclairer les événements et à opérer un changement.

    Votre combat au quotidien pour la liberté de croire et de penser vous anime-t-il encore aujourd’hui ?

    Plus que jamais.

    Le grand philosophe Omraam Mikhaël Aïvanhov a dit un jour : «Chacun de vous est habité par une flamme, une aspiration divine, et si faible soit-elle, il est en votre pouvoir de l’entretenir pour qu’elle devienne un brasier gigantesque.» C’est un peu vous Père Boulad ?

    C’est un peu moi, mais ça pourrait être n’importe qui d’autre qui s’ouvre totalement à l’Esprit. Merci.

    Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Eric Muth pour Dreuz.info.

  • Saint Charles Borromée : "Les âmes se conquièrent à genoux"

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    Lors de l'Angelus du 4 novembre 2007, Benoît XVI évoquait... 

    ... Charles Borromée, archevêque de Milan (fêté le 4 novembre). Sa figure se détache au XVI e s. comme modèle de pasteur exemplaire par sa charité, sa doctrine, son zèle apostolique, et surtout, par sa prière : « les âmes, disait-il, se conquièrent à genoux ». Consacré évêque à 25 ans, il mit en pratique la consigne du concile de Trente qui imposait aux pasteurs de résider dans leurs diocèses respectifs, et il se consacra totalement à l’Eglise ambrosienne : il la visita de long en large trois fois ; il convoqua six synodes provinciaux et onze diocésains ; il fonda des séminaires pour la formation d’une nouvelle génération de prêtres ; il construisit des hôpitaux et destina les richesses de sa famille au service des pauvres ; il défendit les droits de l’Eglise contre les puissants, renouvela la vie religieuse et institua une congrégation nouvelle de prêtres séculiers, les Oblats. En 1576, lorsque la peste dévasta Milan, il visita les malades et les réconforta et il dépensa pour eux tous ses biens. Sa devise tenait en un seul mot : « Humilitas ». L’humilité le poussa, comme le Seigneur Jésus, à renoncer à lui-même pour se faire le serviteur de tous.