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Dans le dictionnaire Littré de la langue française (1873) le prosélytisme n’a pas de connotation péjorative. Originairement, un prosélyte est un païen qui a embrassé la foi au Dieu d’Israël et, pour les chrétiens, au Dieu de Jésus-Christ. « Seigneur, le zèle de ta Maison me dévore », écrit le Psalmiste. Et l’évangile de saint Matthieu renchérit : « allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit." Saint Paul invite même de prêcher « à temps et à contretemps » pour conclure : «Vae mihi si non évangelisavero ». Mais, l’Ecclésiaste déclare en contrepoint : « Il y a une saison pour tout et il y a un temps pour toute affaire sous les cieux : un temps pour se taire et un temps pour parler. Dieu a fait toute chose belle en son temps ».
Tout est affaire de contexte. La sémantique varie souvent d’un lieu et d’une époque à l’autre (d’où l’intérêt de l’usage d’une langue morte pour préserver le sens universel et immuable de la liturgie eucharistique). Par eux-mêmes, les mots sont facilement trompeurs mais aucun ne l’est cependant dès lors qu'on s'assure de définir ce dont on parle. Le « prosélytisme » stigmatisé par le pape François n’échappe pas à la règle car il ne peut contredire celui du discours de Pierre le jour de la Pentecôte.
Le 12 juin 2014, sur le Figaro, Etienne de Montety interviewait Jean d'Ormesson qui vient de nous quitter :
Jean d'Ormesson: «Croire en Dieu, on aurait tort de s'en priver…»
INTERVIEW - Il publie un très personnel cantique de la Création.
En 1980, Jean d'Ormesson écrivait Dieu, sa vie, son œuvre. En 2014, son panthéisme joyeux s'est transformé en action de grâces. Il publieComme un chant d'espérance: un court livre où l'écrivain fait part de son émerveillement et de sa stupéfaction face au mystère de l'univers. Il le fait avec brio, comme à son habitude. Commencé comme un court traité de cosmologie, le livre tourne vite à la quête de Dieu. Ce Dieu-là n'est pas celui qui régnait en maître chez ses grands-parents à Saint-Fargeau, il y a cent ans ; c'est une Personne plus insaisissable et plus riche à la fois: l'auteur des beautés de la Création, et celui qui donne la vie et la joie. Et ce Dieu, Jean d'Ormesson l'avoue, l'émeut chaque jour davantage.
À quand remonte votre intérêt pour Dieu?
Mon livre traite de Dieu, non pas parce que je vieillis, mais parce que ce sujet m'intéresse depuis longtemps. J'ai été élevé dans la religion catholique. Généralement, quand les gens disent ça, c'est pour mieux s'en démarquer. Ce n'est pas mon propos. Je ne suis jamais allé au catéchisme, hormis quelques mois au cours Bossuet, c'est ma mère qui m'a transmis la foi. Enfant, j'ai lu et relu l'Histoire sainte. Je revois mon père, qui était un catholique de gauche, me disant: est-ce bien vrai, tout ça? Sa remarque m'ouvrit un abîme de perplexité. Je n'ai jamais été très pieux, mais face aux mystères de l'existence, j'ai toujours manifesté un sentiment d'étonnement. Je suis étonné d'être en vie, je n'en reviens pas que le soleil se lève le matin ; je suis stupéfait d'écouter l'andante du Concerto 21 de Mozart. L'éternité, le temps, l'histoire me remplissent d'étonnement
Avez-vous conservé la foi de votre enfance?
À trente ans, j'étais toujours dans le même état d'esprit, mais toujours aussi peu pieux: je célébrais Dieu dans sa création. Si j'étais né aztèque, je crois que j'aurais été un adorateur du Soleil. Je trouvais des raisons de croire en découvrant la lumière du matin sur la Méditerranée, dans les calanques de Porto, en Corse, mais aussi en séjournant à Palmyre, à Rome, à Venise, à Damas, devant la mosquée des Omeyyades. Face au mystère de la création, il m'a toujours paru impossible de s'en tenir aux certitudes. Mes doutes m'embarrassaient, me paralysaient jusqu'à ce que j'apprenne que les plus grands saints ont douté. Ainsi Mère Teresa elle-même a connu des périodes de doutes profonds. Léon Bloy a raison: il n'y a qu'une tristesse, c'est de ne pas être un saint. Mais un saint n'est pas un être parfait!
Pas pieux, donc, mais croyant…
Je n'accorde pas une grande importance à l'astrologie, mais je note que je suis Gémeaux, signe de la dualité. Je suis gaulliste et européen, de droite mais assez à l'aise avec des hommes de gauche comme Mitterrand et Mélenchon. Et je suis catholique et agnostique. Songez que lorsque j'assiste à une messe, je suis volontiers un peu ironique. Mais je ne supporte pas qu'on critique la foi catholique devant moi. De nombreux auteurs me confortent dans cette position ambivalente. Il y a une histoire célèbre chez les juifs, ce sont deux rabbins qui se disent: «L'important c'est Dieu, qu'il existe ou non.» Un Père de l'Église dit par ailleurs: ma foi est la forme de mon espérance. C'est exactement mon cas.
Alors à quoi croyez-vous précisément?
Ce qui ne laisse pas de m'étonner et de m'émerveiller, c'est l'Incarnation: Dieu s'est fait homme. Je sais bien, avec Renan, que dans de nombreuses religions anciennes, les dieux prennent forme humaine: Zeus prit les traits d'Amphitryon pour séduire Alcmène. Mais le Dieu des chrétiens est le seul qui s'incarne par amour. L'amour est la grande nouveauté du christianisme qu'on retrouve dans d'innombrables propos du Christ: «Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés», etc. Les chrétiens le savent: quand ils font le bien, c'est à l'imitation de Dieu, mais je suis rempli d'admiration pour les non-chrétiens qui font eux aussi le bien.
Votre livre montre cependant que votre approche de Dieu procède plutôt de la science que la foi.
Le XXe siècle a été un siècle horrible à cause des guerres et des massacres. Et un siècle magnifique à cause de la science. On y a fait des découvertes exceptionnelles notamment concernant les origines de l'Univers, de Planck à Hubble. La réflexion sur l'univers est proprement saisissante: nous vivons sur une scène, coincés entre le mur de Planck qui donne le départ de l'Univers et celui de la mort. Nous vivons dans une parenthèse miraculeuse, qui a eu un commencement et aura une fin.
Tous ces scientifiques nous éclairent sur la façon dont a pu se construire l'Univers. Mais pourquoi tout ceci a-t-il été créé?
Ça relève de la foi. «Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien?» demandait Leibnitz. Or la nécessité de l'Univers n'est pas nécessaire. D'ailleurs, la science et la foi ne sont pas du tout incompatibles. Il est loin, le temps où Bertrand Russell pouvait, après une longue discussion sur l'existence de Dieu, couper court en disant: «Vous ne m'avez pas donné assez de preuves…» Croire en Dieu, c'est beaucoup plus simple que de ne pas y croire, et c'est beaucoup plus encourageant. On aurait tort de s'en priver!
Il y a le mal qui est un mystère et un scandale, qui peut faire douter de Dieu.
Oui, mais le mal est arrivé avec l'homme et avec la pensée. Avant l'homme, le mal n'existe pas. Il y a la souffrance, mais pas le mal. Le mal est l'apanage de l'homme. Car le mal est indissociable de la conscience du mal. Il procède de l'homme, de sa responsabilité, c'est-à-dire de la liberté de faire le mal. Le mal est le prix de notre liberté. Dieu n'est pour rien là-dedans.
Et l'Église catholique dans tout ça, comment la trouvez-vous?
Les ricaneurs sont nombreux qui citent Loisy: «Jésus annonçait le royaume, mais c'est l'Église qui est venue»… Or la succession de trois papes, Jean-Paul II, Benoît XVIet François, chacun illustrant à sa manière les trois vertus théologales, l'espérance, la foi et la charité, montre le caractère durablement exceptionnel de l'Église catholique, et ce depuis deux mille ans. Je mourrai dans son sein si elle veut de moi et j'aimerais bien avoir un prêtre à mes côtés.
Comme un chant d'espérance, de Jean d'Ormesson, Éditions Héloïse d'Ormesson, 160 p., 16 €.
Évêque de l’Église gréco-catholique de Blaj, en Roumanie, Monseigneur Ioan Suciu est l’un des sept évêques roumains martyrs du communisme. Un témoignage contemporain de fidélité.
Mgr Ioan Suciu est un évêque gréco-catholique roumain. Né en 1907 à Blaj, il fut ordonné prêtre en 1931 et nommé, en 1940, évêque auxiliaire d’Oradea-Mare puis administrateur apostolique du siège de Blaj. Surnommé « l’apôtre des jeunes », il eut une intense activité pastorale et sportive avec les Roms qui vivaient dans les périphéries de Blaj.
Après l’arrivée des communistes au pouvoir et l’interdiction de l’Église gréco-catholique en 1948, Mgr Suciu commença à donner une série de sermons, au cours desquelles il fit valoir l’impossibilité d’un accord avec le communisme.
Arrêté le 27 octobre 1948, il subit de durs interrogatoires pendant dix-sept mois. Il suivit le même parcours que six autres évêques gréco-catholiques roumains. Il mourut de faim à la prison de Sighet dans la nuit du 27 juin 1953, dans la cellule 44, entouré par ses confrères. Il fut enterré au cimetière des pauvres et sa tombe n’a jamais pu être identifiée.
En 1952, dans sa lettre apostolique Veritatem facientes, le pape Pie XII rend hommage à ce peuple de l’Est qui n’a pas renié leur foi : « Vous renouvelez la beauté de l’Église primitive […] On souhaite embrasser les chaînes de ceux qui, du fond de leur prison, ne s’acharnent pas contre l’injustice qui leur a été faite mais souffrent d’une douleur indicible en voyant les assauts contre la foi et prient pour le salut éternel de leur peuple. »
Aujourd’hui, leur sacrifice est en passe d’être reconnu par la Congrégation pour les causes des saints. Ioan Suciu fait partie des « nouveaux martyrs » qui ont versé leur sang pour l’Évangile. Son sacrifice nous dit que, dans notre monde, on peut faire preuve de fidélité en considérant que la grâce du Seigneur est plus précieuse que notre vie. Son témoignage, nous incite à redécouvrir nos raisons de croire, d’espérer, de vivre et de nous ouvrir aux autres.
Père Cristian Crisan, curé de la paroisse gréco-catholique roumaine Saint-Georges à Paris
Selon le père Henri Boulad, le pape François fait fausse route en encourageant l'immigration. (Présence/Yves Casgrain)
Son nom est synonyme de controverse. Le père jésuite Henri Boulad a la critique dure et n’a pas peur de froisser, qu’il s’agisse de l’Église catholique, de judaïsme ou de l’islam. À 86 ans, l’homme qui se dit désormais persona non grata au sein de sa propre communauté s’en prend désormais à la politique d’ouverture du pape François envers les réfugiés musulmans.
Lors de son passage à Montréal il y a quelques jours afin de sensibiliser les catholiques au sort des chrétiens d’Orient, il a rappelé son opposition à cette «l’idéologie des portes ouvertes». Il en veut particulièrement au pape d’avoir adopté cette vision.
«J’ai fait part au pape François de mon opposition quant à sa position sur l’immigration massive en Europe qu’il encourage de façon systématique. Il ne comprend pas. Il adopte une idéologie libérale sud-américaine pour qui l’islam c’est très bien. Ceux qui ont vécu sous l’islam savent de quoi il s’agit.»
Selon le polémiste, l’avenir des chrétiens d’Orient passe en partie par un changement d’attitude de l’Occident et de l’Église catholique envers l’islam. Il est temps, croit-il, que l’Église se questionne sur son dialogue avec l’islam.
«Je suis tout à fait pour [ce dialogue]. Cependant, lorsque le dialogue occulte les vrais problèmes, nous ne sommes plus dans la vérité. Un homme comme Benoît XVI a voulu mettre au cœur du dialogue la vérité et la raison. Il s’est fait virer, d’une certaine manière. Il a démissionné, car il a été soumis à toutes sortes de pression», a-t-il fait valoir en entrevue.
Le jésuite cite la taqîya pour développer son point de vue. Il s’agit d’un concept coranique qui évoque la dissimulation de sa foi, principalement pour éviter une persécution. Mais depuis deux décennies, elle est souvent invoquée pour critiquer l’islam et est brandie dans des discours islamophobes qui laissent entendre que des fidèles musulmans mentent pour faire avancer la cause de l’islam. C’est à cette seconde lecture que fait référence le père Boulad.
«L’Église catholique ne veut pas comprendre cela. Elle ne veut pas tirer les conclusions de 50 ans d’échec du dialogue.»
«L’Église catholique ne veut pas comprendre cela. Elle ne veut pas tirer les conclusions de 50 ans d’échec du dialogue», a-t-il insisté. Mais l’homme originaire d’Alexandrie se défend bien d’être atteint du «virus de l’islamophobie». Pour lui, il s’agit d’une étiquette apposée par le courant islamo-gauchiste sur ceux qui osent critiquer l’islam. «Ce courant est issu d’une alliance entre l’islam et la gauche. Derrière l’islam et la gauche, il y a les mondialistes qui manipulent la planète entière pour des intérêts économiques. Les islamo-gauchistes instrumentalisent la gauche.»
Henri Boulad reconnaît volontiers qu’il dérange et qu’il est aujourd’hui «classé, étiqueté, ostracisé» pour ses propos. Sa défense des chrétiens d’Orient continue cependant d’être considérée attentivement.
«L’Orient, qui a été le berceau du christianisme, risque d’être vidé de sa présence chrétienne. Au début du siècle dernier, les chrétiens représentaient 20 % de la population, maintenant ils représentent 2 % de la population. C’est une chute vertigineuse.»
Devant ces sombres statistiques, le père Boulad reste optimiste, car il croit que «malgré les apparences, l’islam est en train d’imploser».
«Les musulmans radicaux ont le verbe haut et beaucoup d’argent. Toutefois, l’islam est en lutte contre lui-même. Les chiites sont en guerre contre les sunnites, les libéraux contre les traditionnels. Ce sont des plaques tectoniques qui s’entrechoquent. Dans ce contexte, nul ne peut prédire l’avenir des chrétiens dans cette région.»
Créateur d'une musique épurée, d'inspiration profondément religieuse — Arvo Pärt (photo: ici à la droite de Benoît XVI le 18 novembre dernier, au monastère "Mater Ecclesiae" avec les deux autres lauréats du prix Ratzinger 2017) est de confession chrétienne orthodoxe, et les chants orthodoxes ainsi que les chants grégoriens ont influencé son style sur la modulation lente des sons.
Son emblématique « Da pacem Domine » dont nous proposons l’écoute ci-dessous est une œuvre composée d'un mouvement unique dont l'exécution dure environ cinq minutes. Originellement composée pour quatre voix, il existe différentes partitions de cette œuvre pour d'autres combinaisons de voix et d'instruments.
La composition à quatre voix de "Da Pacem Domine" repose sur quatre techniques médiévales: le cantus firmus (chant donné) issu d'un chant grégorien et chanté à la voix d'alto ;l'organum, technique d'accompagnement en intervalles de quartes et de quintes, chanté à la basse ;le hocquet, retard des voix de soprano et de ténor par rapport au cantus firmus, technique notamment utilisé par Guillaume de Machault et l'école de Notre-Dame au XIIIe siècle ;le faux bourdon.
Le chœur universitaire de Liège a retenu ce motet pour le programme de son prochain concert annuel et l’Ensemble vocal « Praeludium » parmi les chants de la messe de l’Epiphanie qui sera célébrée le samedi 6 janvier prochain à l’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132, 17h00).
Lu sur le blog d’Yves Daoudal :
« Le prix Ratzinger 2017 a été attribué à Theodor Dieter, Karl-Heinz Menke, et Arvo Pärt.
Le premier est un théologien luthérien très impliqué dans le dialogue œcuménique. Le deuxième est un théologien catholique, grand connaisseur de la pensée de Joseph Ratzinger et membre de la Commission théologique internationale. Le troisième est le compositeur vivant le plus joué dans le monde alors que sa musique est quasiment uniquement religieuse.
Le cardinal Ruini, premier président du comité scientifique de la Fondation Ratzinger, avait dit que ce prix serait le « Prix Nobel de la théologie ».
On fait remarquer qu’avec Arvo Pärt, pour la première fois le prix est attribué à quelqu’un qui n’est pas un théologien. En fait c’est une erreur de perspective, ou une myopie intellectuelle. Car Arvo Pärt est bien évidemment un théologien, l’un des plus importants théologiens de notre temps. Qui s’exprime par la musique, et non par les mots. Quoiqu’il utilise aussi des mots. Ceux de la liturgie. Et il est très remarquable que ce très pieux orthodoxe, qui ne se déplace jamais sans son impressionnant confesseur (sorte de moine sorti d’une Russie mythique), a composé la grande majorité de ses œuvres sur des textes de la liturgie catholique latine…
La photo montre Arvo Pärt avec Benoît XVI en 2011, lors du 60e anniversaire de sacerdoce du pape. A cette occasion avait été interprétée la version révisée du Vater unser (Notre Père en allemand) d’Arvo Pärt dédiée à Benoît XVI. Quelques mois plus tard Benoît XVI le nommait membre du Conseil pontifical de la culture.
Le prix Ratzinger attribué à Arvo Pärt est aussi un hommage de la Fondation Ratzinger à l’amour du pape émérite pour la musique. En 2010, l’interprétation de Cecilia vergine romana d’Arvo Pärt lui avait inspiré un beau commentaire sur le… silence (ce qui en effet convient à cette musique).
Ce prochain dimanche, 3 décembre 2017, commence le temps de l’Avent qui prépare la belle fête de Noël. A la messe dominicale de 10h00 célébrée en l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132, à Liège), les violons de l’Ensemble Darius et l’organiste Patrick Wilwerth rehausseront l’ouverture de la nouvelle année liturgique par des pièces du répertoire baroque. Elles alterneront avec les chants grégoriens de la messe « Ad te levavi », l’hymne « Conditor alme siderum » (en usage depuis le VIIe s. mais qui sera interprétée dans la version à trois voix égales du compositeur Clemens non papa, XVIe s.) et l’antienne mariale « Alma Redemptoris Mater » (dont les origines remontent à l’An Mil).
Belgicatho a relayé ici Quand Jean-Paul II prophétisait l'invasion de l'Europe par l'Islam une surprenante « prophétie » attribuée à saint Jean-Paul II. Quoi qu’il en soit de la véracité de cette confidence de style apocalyptique, elle ne peut contredire la parole publique que ce grand Pape a exprimée à maintes reprises sur l’attitude que nous devons avoir vis-à-vis de l’Islam. Le site « Benoît et moi » propose à ce sujet la traduction d' un commentaire bien venu d’Aldo Maria Valli, un journaliste italien, licencié en sciences politiques de l’université du Sacré-Cœur à Milan.
«Je vois l'Église affligée d'une plaie mortelle. Plus profonde, plus douloureuse que celles de ce millénaire, celles du communisme et du totalitarisme nazi. Elle se nomme l'islamisme. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu les hordes venir de l'Occident vers l'Orient».
Ces paroles de Jean-Paul II, citées par Monseigneur Mauro Longhi, ont fait grand bruit. Monseigneur Longhi, prêtre de l'Opus Dei, a dit (durant une rencontre publique à Bienno) que la vision lui fut décrite directement par Jean-Paul II en 1992.
Longhi, qui a pu fréquenter le Pape Wojtyla pendant des années, a confirmé dans son récit que Jean-Paul II avait une vie mystique intense, incluant même des visions. L'une d'entre elles concernait l'islam: «l'Europe sera une cave, vieilles reliques, pénombre, toiles d'araignée. Souvenirs familiaux. Vous, Eglise du troisième millénaire, vous devrez contenir l'invasion. Mais pas avec des armes, les armes ne suffiront pas, avec votre foi vécue intégralement»
On m'a demandé: mais selon toi, il est possible que Wojtyla ait parlé ainsi? Je n'ai pas de réponse. D'autre part, je n'ai aucune raison de douter de la correction de Monseigneur Longhi et de la véracité de l'histoire.
Je crois que l'épisode narré est de toute façon utile pour une réflexion, aussi brève soit-elle, sur la manière dont Jean-Paul II s'est mis en relation avec le monde islamique.
Comme nous le savons, au cours de son long pontificat, le pape Wojtyla a accordé une grande importance au dialogue avec l'islam, à tel point qu'il s'est rendu plusieurs fois dans des pays musulmans et est entré, premier pape de l'histoire, dans une mosquée de Damas en 2001.
Il existe de nombreux textes dans lesquels Jean-Paul II réfléchit sur le rapport avec l'Islam.
La base de toutes les interventions se trouve dans "Nostra aetate", le document du Concile Vatican II (28 octobre 1965) consacré au dialogue avec les religions non chrétiennes, dans lequel il est dit que «l'Église regarde avec estime les musulmans qui adorent le Dieu unique, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, qui a parlé aux hommes».
Jean-Paul II a vraiment toujours fait preuve d'estime et de respect, mais nous ne pouvons pas ignorer les réflexions ultérieures qu'il a proposées. Des réflexions caractérisées par trois aspects: la loyauté dans la reconnaissance des différences, la nécessité de procéder toujours à la lumière de la vérité et la demande de garantir la réciprocité en matière de liberté religieuse
Belgicatho a reproduit le 20 novembre dernier une carte blanche d’Arthur Ghins parue sur le site de l’Echo, sous l’intitulé « Les cours de citoyenneté, un cache-misère ». Comment en est-on arrivé là ?
Bref rappel
Au commencement était la Constitution de la Belgique stipulant que l’enseignement est libre. Historiquement, les établissements publics d’enseignement ont d’abord eu un rôle de suppléance. Et aujourd’hui encore, plus de la moitié des jeunes du pays sont scolarisés dans le réseau des écoles privées catholiques reconnues et subsidiées par les pouvoirs publics.
Mais ces derniers, sous la poussée des gauches philosophiques, ont aussi développé progressivement leurs propres réseaux scolaires non confessionnels, pour offrir une éducation se réclamant du concept de « neutralité ».
Le Constituant les oblige toutefois à proposer aux élèves des cours de morale laïque ou de la religion de leur choix parmi celles qui sont reconnues par l’Etat. Récemment toutefois, il a été jugé par la Cour constitutionnelle que les élèves pouvaient être dispensés de faire le choix auquel ils étaient invités.
Que faire alors des abstentionnistes durant ces heures de cours ?
En Wallonie et à Bruxelles, la Communauté française de Belgique a échafaudé un « compromis à la belge » en instaurant, pour tous les réseaux publics ou privés reconnus, une éducation à la philosophie et à la citoyenneté modalisée comme suit :
Dans l’enseignement organisé par les pouvoirs publics, cette éducation philosophico-citoyenne fait l’objet, pour tous les élèves, d’un cours obligatoire d’une heure par semaine prélevée sur les deux heures attribuées à l’enseignement de la religion ou de la morale et d’une deuxième heure obligatoire pour les élèves ne souhaitant pas suivre le cours de religion ou de morale.
Cerise sur le gâteau du compromis : les professeurs de religion ou de morale des réseaux publics d’enseignement dépossédés d’une heure de cours seront prioritairement recyclés pour prendre en charge les cours philosophico-citoyens. Deuxième bémol : dans l’enseignement confessionnel reconnu, qui regroupe tout de même la majorité de la population scolaire, la nouvelle matière ne doit pas faire l’objet d’un cours spécifique : elle sera « dispersée » à travers les différents cours, y compris les cours de religion existants.
Pourquoi le cours de religion est-il important dans les écoles secondaires ?
Répondant à la question d’un jeune posée dans le cadre d’une conférence- débat organisée à l’Ulg le 17 janvier dernier par l’Union des étudiants catholiques de Liège sur « le christianisme médiéval, creuset de l’Europe », Monseigneur Jean-Pierre Delville , évêque de Liège, déclarait ceci :
« Oui, c'est sûr qu’une dimension comme la citoyenneté, le fait d’être membre d’une société, d’être un citoyen, d’avoir une éthique citoyenne, c'est quelque chose qui est fondamental au christianisme. Aujourd'hui, on vit cela de manière laïcisée. On a été un peu les victimes, en Belgique, d'une poussée laïcisante, demandant de supprimer une heure du cours de religion pour mettre une heure de citoyenneté à la place, il faut bien faire avec, alors que la citoyenneté est déjà éminemment présente dans les cours de religion eux-mêmes.
Mais ce qui est important, pour nous comme chrétiens et en tout cas pour moi comme évêque, comme pour mes collègues, c'est qu’il y ait au moins une heure de religion sauvegardée parce que la Constitution le demande. Qu'une des deux heures soit devenue un cours de citoyenneté, c’était constitutionnel, on n'a pas le droit de s'y opposer. Par contre si on supprimait l'heure de religion, cela deviendrait anticonstitutionnel. Cela demanderait une mobilisation générale contre une telle mesure.
Mai 1521. Ignace de Loyola, assoiffé de gloire et d’exploits, combat avec courage les troupes françaises lors du siège de Pampelune en Espagne. Gravement blessé à la jambe et condamné à rester alité, Ignace va devoir remettre en question tous ses rêves de grandeur…
Près de 20 ans plus tard, il fondera la Compagnie de Jésus – les Jésuites -, une congrégation qui bouleversera la face de la chrétienté. Découvrez l’homme derrière la légende.
L’Église clandestine de l’ex-URSS ou le poids du silence
Il aura fallu attendre 100 ans après la révolution communiste en Russie pour que les témoignages affluent. Deux évêques catholiques l’ont fait à travers un livre paru en Italie, "La Chiesa cattolica in Unione Sovietica dalla Rivoluzione del 1917 alla Perestrojka".
1917, début de la prise de pouvoir des soviets en Russie. Le pays compte près de deux millions de catholiques, dont 1000 prêtres, 6 400 églises, deux séminaires, et une faculté de théologie. Mais pour atteindre leur but affiché d’éradiquer totalement la religion, les communistes vont travailler avec une précision d’horloger pendant près de 70 ans.
Les larmes aux yeux, Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, archevêque métropolite de Minsk (Biélorussie), se rappelle de ce jour de 1961 où, alors qu’il n’est pas encore séminariste, les soviétiques font sauter l’église de son village. Il entend alors dans le bus : « Ça y est, c’est fini, l’Église n’existe plus ! ».
Mais celui qui est aujourd’hui président de la conférence épiscopale de Russie se dit alors : « L’Église est fondée sur le roc, sur le sang des martyrs, et les enfers ne prévaudront pas contre elle ! ». Parole prophétique et remplie d’espérance, tandis qu’autour de lui, les églises de Biélorussie sont transformées en salle de sport ou en cinéma. À Moscou, on envisage même de transformer l’église de Saint-Louis-des-Français en magasin de pommes de terre…
« Le but du régime, se souvient pour sa part Mgr Irynei Bilyk, évêque émérite ukrainien, était de former l’homme communiste ». À travers l’école notamment. Il revoit ainsi l’un de ses professeurs lui dire : « Tu es un bon étudiant Irynei, mais tu n’es pas un bon homme soviétique… Il va falloir que tu nous quittes ».
Consécration au cimetière
À cette époque où tout voisin peut être un dénonciateur, les postulants au sacerdoce se forment en secret. Même les parents ne savent pas que leurs enfants ont choisi la voie de la consécration à Dieu.
Mgr Bilyk se rappelle de cette soirée où un évêque lui annonce : « Cette nuit, tu seras ordonné diacre ». Personne ne le sait. La liturgie se fait au cimetière, sans ornements ni livres. En 1984, sa mère mourra sans avoir jamais su que son fils était prêtre depuis six ans déjà…
Quelques années plus tard, on lui demande d’accepter l’ordination épiscopale. Là encore, la cérémonie se déroule clandestinement, et le nouveau prélat doit jurer sur la Bible, sous peine de péché mortel, de ne jamais révéler le nom de l’évêque qui l’a consacré.
Dans ces années de plomb, témoigne encore Mgr Tadeusz Kondrusiewicz, les personnes âgées ont eu un rôle héroïque dans la transmission de la foi aux nouvelles générations. Durant cette période où deux ou trois prêtres seulement sillonnent le territoire russe, un des premiers souvenirs de Mgr Irynei Bilyk, petit enfant, est que sa grand-mère lui raconte la vie de Jésus et lui explique la signification des fêtes et de la liturgie. Tous les soirs, on récite la prière devant les icônes, à la lueur des bougies.
Dans ce pays dont la Sainte Vierge a demandé la consécration dès 1917, à Fatima, et après trois générations de persécutions, période la plus terrible de l’histoire de la Russie, l’Église renaît lentement de ses cendres. Grâce à cette Église cachée et au courage de ces prêtres, dont les familles même auront toujours ignoré l’existence…
«Je vois l'Église du troisième millénaire tourmentée par un fléau mortel, il s'appelle islamisme. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu les hordes arriver, de l'Occident à l'Orient: du Maroc à la Libye, de l'Egypte aux pays orientaux».
C'est la vision impressionnante de saint Jean Paul II, jamais publiée auparavant.
Témoin de la confession qui devrait faire du bruit [?!!], Mgr Mauro Longhi, du presbytère de la Prélature de l'Opus Dei, très souvent en contact étroit avec le Pape polonais au cours de son long pontificat. Le monsignore originaire de Trieste a révélé l'épisode dans l'ermitage "Saints Pierre et Paul" de Bienno, à Val Camonica, lors d'une conférence organisée en mémoire de Jean-Paul II le 22 octobre, jour où l'Église célèbre la mémoire liturgique du saint.
Pour faire la clarté nécessaire et encadrer la vision prophétique de Karol Wojtyla telle qu'elle est rapportée par un prêtre au-dessus de tout soupçon (Mgr Longhi jouissait de l'estime personnelle non seulement de Jean-Paul II mais aussi de Benoît XVI, à tel point qu'il fut appelé en 1997 au Dicastère Vatican de la Congrégation du Clergé) quelques références géographiques et temporelles sont nécessaires.
De 1985 à 1995, le jeune économiste bocconien Mauro Longhi (qui sera ordonné prêtre en 1995) a accompagné et accueilli le Pape Wojtyla dans ses promenades à ski et en montagne. Régulièrement, quatre à cinq fois par an, pendant dix ans, et il l'a fait dans ce qui est aujourd'hui le siège estival du Séminaire international de la prélature de l'Opus Dei, mais qui était alors une simple maison de campagne pour ceux qui, dans l'Œuvre, voulaient se préparer à la prêtrise et à l'enseignement de la théologie. Nous sommes dans la province de l'Aquila, à quelque 800 mètres d'altitude, en direction du Piano delle Rocche ...
«Le Saint-Père sortait de Rome en secret, dans une modeste voiture, accompagné par son secrétaire, Mgr Stanislaw Dziwisz et d'un ami polonais, et au péage de l'autoroute - le seul endroit où l'on pouvait le reconnaître - il faisait semblant de lire et mettait un journal devant son visage».
Mgr Longhi entame ainsi un succession sans fin d'anecdotes savoureuses (souvent assorties - en pasteur scrupuleux qu'il est - d'explications théologiques appropriées).
Mais c'est sans aucun doute du Karol Wojtyla mystique que le monsignore a entretenu les auditeurs chanceux venus à Bienno; celui que très peu connaissent, le grand protagoniste mystérieux et secret d'un des plus longs pontificats de l'Église. C'est le Pape que Mgr Longhi croisait la nuit dans la chapelle de la maison de montagne, agenouillé pendant des heures sur les bancs de bois inconfortables devant le Tabernacle. Et c'est le Pape dont, toujours la nuit, les habitants de la maison des Abruzzes, entendait le dialogue, parfois même animé, avec le Seigneur ou avec sa mère bien-aimée, la Vierge Marie.
Pour enquêter sur le Karol Wojtyla mystique (ce qu'Antonio Socci fit magistralement dans son ouvrage bien documenté "I Secreti di Karol Wojtyla", publié en 2008), Mgr Longhi raconte ce que lui a confié Andrzej Deskur, un cardinal polonais dont Jean Paul II fut le compagnon de séminaire - celui clandestin de Cracovie -.
Deskur, pendant des années Président de la Commission Pontificale pour les Communications Sociales (1973-1984), peut sans doute se considérer comme le plus grand ami de Wojtyla, celui qui, pour soutenir le pontificat de son ami Lolek, s'est offert lui-même comme victime - acceptant la volonté divine avec l'AVC et la paralysie qui en découle - à l'intérieur de ce mystère profond qu'est le "remplacement vicaire" (ce sera précisément pour aller trouver à l'hôpital l'ami souffrant que le soir même de l'élection, Jean Paul II fera son incroyable première fugue clandestine du Vatican).
Voilà le récit de Mgr Longhi:
"Il a le don de la vision", me confia Andrzej Deskur.
A quoi je lui ai demandé ce que cela signifiait.
"Il parle avec Dieu incarné, Jésus, il voit son visage et aussi le visage de sa mère".
Depuis quand?
"Depuis sa première messe le 2 novembre 1946, lors de l'élévation de l'hostie. C'était dans la crypte de la cathédrale Saint-Léonard de Wawel à Cracovie, c'est là qu'il célébra sa première messe, offerte en suffrage pour l'âme de son père".
Mgr Longhi ajoute que le secret que lui a révélé le Cardinal Deskur - ces yeux de Dieu fixés sur Wojtyla chaque fois qu'il élève le calice et l'hostie - peut paradoxalement être deviné en lisant la dernière encyclique de Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia.
Là, au numéro 59 de la "Conclusion", quand le pape polonais se souvient du moment de sa première messe, il finit par révéler lui-même le mystère qui l'a accompagné tout au long de sa vie:
«Mes yeux se sont fixés sur l'hostie et sur le calice dans lequel le temps et l'espace se sont en quelque sorte "contractés" et le drame du Golgotha s'est représenté, vivant, révélant sa mystérieuse "contemporanéité"».
Parmi les nombreuses anecdotes racontées, cependant, l'épisode qui a le plus frappé le public de l'ermitage de Bienno, et qui s'inscrit dans le cadre de l'une des nombreuses promenades sur le Massif du Gran Sasso, est sans doute celui qui concerne l'Islam et l'Europe.
Mgr Longhi fait précéder les paroles du saint polonais - objectivement impressionnantes - d'un prologue très humain, à l'improviste parfois hilarant, composé de plaisanteries, de sandwiches échangés, de reproches théâtraux sur la publication hâtive de ce Catéchisme de l'Église catholique fortement désiré par Wojtyla (le fait de ne pas attendre l'editio typica en latin, fera en effet se greffer des erreurs auxquelles il faudra remédier avec des corrections précipitées).
A cette occasion, le Saint-Père et le monsignore, apparemment plus rapides que les autres, avaient distancé le groupe, dans lequel - comme toujours quand le Pape sortait de Rome - il y avait son secrétaire particulier, le très digne de confiance Stanislao Dziwisz, qu'en 2006 Benoît XVI a créé le cardinal et qui est aujourd'hui archevêque émérite du diocèse de Cracovie.
Ce passage de Mgr Longhi (avec la terrible vision mystique du Pape) doit donc être entièrement rapporté (la conférence est sur YouTube, à partir de la minute 48 il est possible de regarder le passage que nous rapportons).
Tous deux sont appuyés sur un rocher, ils se font face, mangent un sandwich et attendent l'arrivée du groupe. Voici le récit textuel du monsignore:
«J'ai le regard posé sur lui, pensant qu'il avait peut-être besoin de quelque chose, mais il se rend compte que je le regarde, que sa main tremble, que c'est le début de la maladie de Parkinson. "Cher Mauro, c'est la vieillesse...", et moi, tout de suite: "Mais non, Sainteté, vous êtes jeune!" Quand on le contredisait, dans certaines conversations familières, il devenait un fauve (une bête sauvage). "Ce n'est pas vrai! Je dis que je suis vieux parce que je suis vieux!"»
Selon le monsignore, c'est précisément le passage du temps et les progrès de la maladie qui ont conduit le Pape polonais à ressentir le besoin impérieux de lui transmettre cette vision mystique.
Le prélat poursuit:
«C'est alors que Wojtyla change de ton et de voix et, me faisant partager l'une de ses visions nocturnes, et il me dit: "Rappelle-le à ceux que tu rencontreras dans l'Église du troisième millénaire. Je vois l'Église affligée d'une plaie mortelle. Plus profonde, plus douloureuse que celles de ce millénaire" - se référant à celles du communisme et du totalitarisme nazi -. "Elle se nomme l'islamisme. Ils envahiront l'Europe. J'ai vu les hordes venir de l'Occident vers l'Orient", et il me fait une par une la description des pays: du Maroc à la Libye en passant par l'Egypte, et ainsi de suite jusqu'à la partie orientale. Le Saint-Père ajoute: "Ils envahiront l'Europe, l'Europe sera une cave, vieilles reliques, pénombre, toiles d'araignée. Souvenirs familiaux. Vous, Eglise du troisième millénaire, vous devrez contenir l'invasion. Mais pas avec des armes, les armes ne suffiront pas, avec votre foi vécue intégralement"».
Voilà le témoignage précieux de quelqu'un qui, pendant des années, a été en contact étroit avec le Saint-Père et qui a concélébré avec lui à maintes reprises.
Inutile, ensuite, de souligner que la confession du Pape Wojtyla remonte à mars 1993, et qu'il y a 24 ans, le tableau social et les chiffres de la présence islamique en Europe étaient très différents.
Ce n'est peut-être pas un hasard si, dans l'exhortation apostolique de 2003, Ecclesia in Europa, aujourd'hui oubliée, Jean-Paul II parlait clairement d'une relation avec l'Islam qui devrait être «correcte», menée avec «prudence, dans la clarté des idées sur ses possibilités et ses limites», en étant conscient du «fossé notable entre la culture européenne, qui a de profondes racines chrétiennes, et la pensée musulmane» (n. 57). Bien qu'avec le langage propre à un document magistériel, par nature réservé, le Saint-Père semblait implorer l'instauration d'une connaissance «objective» de l'Islam (n. 54).
Un paradigme et une sensibilité, donc, clairs et sans équivoque, surtout si l'on considère un autre passage d'Ecclesia en Europe, celui dans lequel le Pape Wojtyla - après avoir stigmatisé «la frustration des chrétiens qui accueillent» et qui, au contraire, dans de nombreux pays islamiques, se voient refuser «l'exercice du culte chrétien» (n. 57) - parlant des flux migratoires, va même jusqu'à souhaiter une «ferme répression des abus» (n. 57).
Il faut prendre acte que nous sommes face à une lecture politiquement incorrecte du phénomène de l'islam par un Pape canonisé par l'Église catholique; une lecture d'abord "prophétique" et ensuite magistériellele (il n'est pas difficile de supposer que la vision prophétique troublante de Jean-Paul II a influencé son écriture d'Ecclesia an Europa).
«L'islam nous envahira». Peut-être le fait-il déjà. Tandis qu'inexorablement, la lumière sur l'Europe chrétienne s'éteint, réduite à une cave pleine de vieilles reliques et de toiles d'araignée. "Karol le Grand" a parlé, aujourd'hui plus encore il nous invite à résister à l'invasion par la foi vécue intégralement.
Pour clôturer l'année liturgique, et en préparation de la célébration de la fête du Christ-Roi, les fidèles, enfants, jeunes et adultes sont invités à prier, à adorer.
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