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Doctrine Sociale - Page 7

  • L’Ukraine combat mais, pour le pape François, il n’y a pas de guerre juste

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    L’Ukraine combat mais, pour François, il n’y a pas de guerre juste

    Jour après jour le Pape François n’a de cesse de condamner la « guerre d’agression » déclenchée par la Russie contre l’Ukraine comme étant « inacceptable » et « sacrilège » avec une indignation allant crescendo, sans cependant jamais nommer l’État agresseur ni son monarque.

    François a également tacitement consenti à ce que son Secrétaire d’État, le cardinal Pietro Parolin, reconnaisse que « le droit à défendre sa propre vie, son propre peuple et son propre pays inclut parfois également le triste recours aux armes » et que donc « les aides militaires à l’Ukraine peuvent être compréhensibles ».

    Mais dans le même temps, le Pape continue à proférer des invectives contre la fabrication et la distribution des armes par « le pouvoir économico-technocratico-militaire », qu’il juge être une « folie », « un scandale qui tache l’âme, salit le cœur, salit l’humanité », la véritable origine de toutes les guerres, pour l’amour de l’argent. Il a été jusqu’à dire qu’il a été « honteux » de lire qu’« un groupe d’États s’était engagé à dépenser 2% de leur PIB pour acheter des armes ».

    Donc, à en croire le Pape François, si les Ukrainiens, qui sont les agressés, voulaient continuer à se défendre, ils devraient le faire à mains nues. Tout comme les États libres d’Europe et de l’Atlantique Nord.

    Cette contradiction irrésolue sur la paix et la guerre n’est pas la seule qui caractérise le pontificat actuel. Mais c’est sans doute celle qui est la plus lourde de conséquences politiques, sans parler de l’insignifiance croissante du Saint-Siège sur l’échiquier mondial.

    *

    C’est au XXe siècle que la doctrine catholique sur la paix et la guerre ont trouvé leur formulation la plus aboutie. On peut la lire dans le « Catéchisme de l’Église catholique » de 1997, dans le « Compendium de la doctrine sociale de l’Église catholique » de 2006 ainsi que, anticipée avec lucidité, dans un classique de la pensée chrétienne du XXe siècle tel que « Les Chrétiens devant le problème de la paix » d’Emmanuel Mounier, un ouvrage de 1939, republié en Italie ces derniers jours par Castelvecchi sous le titre « I cristiani e la pace » avec une introduction de Giancarlo Galeazzi, professeur à l’Université pontificale du Latran et spécialiste du « personnalisme », la philosophie élaborée par Mounier lui-même et par Jacques Maritain.

    Il s’agit d’une doctrine qui, dans des conditions précises et rigoureuses, légitime l’usage de la force. Jusqu’à finir par admettre, dans le discours inaugural de 1993 du Pape Jean-Paul II au corps diplomatique, « l’ingérence humanitaire » armée pour défendre un État qui se retrouve « sous les coups d’un agresseur injuste ».

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  • Maxime Prévot : "notre mouvement n’aura plus de référence au personnalisme chrétien"

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    "Régénéré" ou "dégénéré" ?

    Des propos recueillis par Antoine Clevers sur la Libre :

    12 mars 2022

    "Notre mouvement n’aura plus de référence au personnalisme chrétien"

    Le CDH a vécu. À l’issue du congrès organisé ce samedi à Bruxelles, le Centre démocrate humaniste aura laissé sa place à un nouveau mouvement politique, pile 20 ans après avoir lui-même succédé au PSC. Pour Maxime Prévot, président du CDH, le maître-mot du processus de refondation, c’est "régénération". "Six régénérations vont structurer notre philosophie. La régénération du vivant, de la culture, de la prospérité, du pacte social, des libertés, et de la démocratie" , explique-t-il

    Le processus de refondation, lancé début 2020, a pris une année de retard à cause du Covid. Il était temps d’atterrir ? On a l’impression qu’un sentiment de lassitude s’installait, non ?

    Il y avait un double sentiment. Celui de lassitude pour certains, d’impatience pour d’autres. Mais de curiosité pour tous. Et cette curiosité va pouvoir être satisfaite ce samedi. C’est vrai que la crise sanitaire a chamboulé le calendrier. On a dû se réinventer, utiliser beaucoup plus le virtuel… Mais, à la réflexion, le fait que le processus ait pris deux ans, cela nous a été profitable. On a été plus loin, plus en profondeur. On a organisé 150 activités et débats. On a rassemblé 7500 participants alors que 25000 personnes suivent la page Facebook d’"Il fera beau demain" (le nom donné au processus de refondation, NdlR), c’est plus du double du nombre d’adhérents au CDH. L’objectif de faire une refondation en quittant l’entre-soi et en allant vers les citoyens a marché. Et je pense que le résultat en vaut la peine.

    Dans quel état d’esprit êtes-vous ?

    Je suis partagé entre l’excitation de voir ce moment arriver, la curiosité de voir la réaction des gens, et le challenge de m’assurer que, jusqu’à la dernière heure, le nom n’aura pas fuité… (rire)

    Vous ne nous dévoilerez pas encore le nouveau nom ?

    Plus que quelques heures à attendre.

    Au moment de lancer le processus, vous aviez promis de bousculer les esprits. Comment cela va-t-il se traduire ?

    Le fait de parler de mouvement politique plutôt que de parti, ce n’est pas qu’un changement sémantique. C’est le reflet de l’ADN de notre nouvelle offre politique, qui est en rupture avec le passé, en rupture avec la particratie, et surtout en avance sur les défis futurs. On est dans une période sombre. Guerre, pandémie, une classe moyenne épuisée, des prix qui flambent… On a plus que jamais besoin d’un nouveau projet dans la société. Et ce projet que l’on propose, c’est celui de la régénération. La régénération, c’est une invitation à l’harmonie des éléments, à leur réconciliation plutôt qu’à leur opposition.

    Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

    On va être un mouvement largement empreint d’une conscience environnementale, plus que par le passé. Un mouvement qui va faire de la culture un pivot de la politique publique. Un mouvement qui veut régénérer notre prospérité, parce que le bonheur des gens ne se mesure plus par des indicateurs de PIB. On s’inscrit dans une démarche novatrice, on est les premiers à proposer un projet politique qui s’articule autour du concept de régénération.

    D’où vient ce concept ?

    La régénération fait l’objet de réflexions à travers le monde. L’ambition est de développer un autre modèle de société que celui que l’on connaît et qui arrive en fin de vie. Le philosophe Edgar Morin a appelé à un humanisme régénéré. C’est dans cette veine-là que nous souhaitons nous inscrire. Une démarche dans laquelle on prend soin de l’humain et de la nature, où l’on
    cultive sans épuiser, où l’on se ressource.

    C’est une démarche fondamentalement chrétienne, non ?

    Pas du tout. C’est une démarche fondamentalement ressourçante, et qui ramène à l’essentiel. Ce que les citoyens demandent, ce ne sont pas ces pinaillages incessants entre présidents de parti, mais que l’on soit orienté solution, que l’on soit efficace. Par rapport à la dimension chrétienne, notre mouvement n’aura plus de référence au personnalisme chrétien, contrairement à l’article 1 du CDH. Les valeurs de générosité, de responsabilité, de bienveillance, d’effort, d’initiative, elles, resteront des éléments clés, mais nous n’estimons plus qu’elles ont besoin d’être labellisées par un courant religieux ou philosophique.

    Craignez-vous que des gens quittent le mouvement, déçus par sa nouvelle orientation ?

    Je ne suis pas dans une posture craintive. S’il doit y avoir des départs, il y en aura. Dont acte. Mais je me sens serein parce que je suis convaincu de la modernité de notre offre politique.

    Quelle est l’ambition électorale ?

    Je ne me suis pas fixé d’objectif chiffré. Ce qui m’intéresse, c’est d’opérer un  du logiciel politique en Belgique. Mais l’ambition est évidemment de faire mieux en 2024 que ce que le CDH avait pu faire en 2019, même si la comparaison sera difficile puisque ce ne seront plus du tout les mêmes partis.

  • Quelle honte y aurait-il à s’inspirer de l’enseignement social de l’Eglise?

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    De sur cathobel :

    Edito – Qui a peur de Laudato si’ ?

    Dans quelques jours aura lieu le lancement d’un nouveau mouvement politique. Héritier du centre démocrate Humaniste, il sera le fruit d’un large mouvement de consultation opéré sous le nom de « Il fera beau demain ».

    Certains attendent l’événement avec pessimisme. Ils ne croient plus en l’avenir de ce parti devenu très fragile. Ils n’ont jamais compris ce que pouvait politiquement être le « centre ». Ils ne voient pas bien quel miracle permettrait de mettre un terme à une traversée du désert qui semble partie pour ne pas finir.

    Beaucoup n’attendent plus l’événement. Ils ne savent plus trop si le cdH existe encore, et ils s’en moquent. Ils ne comprennent pas bien ce qu’est « il fera beau demain » – et ils estiment que ce n’est pas vrai. Et puis, en cette période de crise internationale, ils peinent à s’intéresser aux vicissitudes du poto-poto particratique de notre tout petit pays.

    En tant que chrétiens, il est difficile de ne pas se rappeler que l’enfant à naître est le (très) lointain héritier du Parti catholique, (plus ou moins) fondé en 1884. Avec nostalgie? Certainement pas! L’heure n’est plus aux partis confessionnels et c’est tant mieux. Au fil des dernières décennies, des catholiques se sont présentés sur bien des listes, et les catholiques ont voté pour bien des partis. La religion n’impose pas forcément une couleur. Il est même assez réjouissant de voir des chrétiens s’engager au service du bien commun au sein de différentes formations politiques.

    La religion ne doit donc plus marquer l’identité d’un parti. Mais pourquoi ne pourrait-elle pas encore, parmi d’autres sources, en inspirer l’action? Certains politiques n’hésitent guère à se référer à Marx, Piketty ou Martin Luther King! Quelle gêne, quelle honte, y aurait-il à s’inspirer de l’enseignement social de l’Eglise? A citer Laudato si’?

    Le cdH ne pourrait-il réaliser ce que l’enseignement catholique semble avoir fait avec succès? Non pas supprimer ses racines, mais les faire entrer en dialogue avec l’air du temps. S’offrant ainsi tout à la fois une identité, une boussole et un cap.

  • Denis Mukwege : “Le silence de la communauté internationale sur le Congo est assourdissant”

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    Le pape, 85 ans, se rendra en RDC du 2 au 5 juillet, dans les villes de Kinshasa et Goma, avant de visiter Juba, capitale du Soudan du Sud, du 5 au 7 juillet, en réponse à l’invitation des chefs d’Etat et des évêques des deux pays, a annoncé le directeur de la salle de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni, jeudi 3 mars. Quel impact aura-t-il sur la situation de l’Est congolais? Plus de trois ans après avoir reçu le prix Nobel de la paix, le Dr Denis Mukwege déplore toujours que les crimes qu’il dénonçait, dont les viols de guerre, perdurent dans son pays. Le silence de la "communauté internationale" demeure assourdissant. Entretien avec Olivier le Bussy à Bukavu et à Lubumbashi (RD Congo)lu sur le site web de La Libre Afrique:

    ob_f4ac4a_dr-mukwege-et-ses-patientes.jpg« Plus de trois ans après avoir reçu le prix Nobel de la paix, le Dr Denis Mukwege déplore que les crimes qu’il dénonçait, dont les viols de guerre, perdurent dans son pays.

    Il continue de développer son action pour “réparer” les victimes des violences sexuelles et à défendre, plus largement, les droits des femmes.

    « C’est parfois difficile de sentir qu’on ne peut pas s’exprimer dans son propre pays. J’avais besoin de sentir que j’étais chez moi”. La voix du Dr Denis Mukwege est nouée par une émotion intense, à la mesure de l’accueil effervescent que lui a réservé une assistance d’un bon millier de personnes, rassemblées ce jeudi 2 mars dans l’amphithéâtre de l’excellence de l’Université de Lubumbashi. Elles sont venues écouter la conférence que donne le lauréat 2014 du prix Sakharov du Parlement européen et prix Nobel de la paix 2018 sur le thème “le viol comme arme de guerre”. Un sujet que le gynécologue congolais ne connaît que trop bien. Situé à Bukavu, dans le Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), l’hôpital de Panzi que dirige le Dr Mukwege a pris en charge depuis 1999 plus de 70 000 victimes de violences sexuelles commises par des groupes armés, congolais et étrangers, avec, parfois, une sauvagerie qui dépasse l’entendement. Denis Mukwege parcourt le monde pour parler de ce fléau qui détruit les femmes physiquement, psychologiquement, saccage familles et communautés, et pour défendre la cause des victimes. Il va à présent partir en “tournée académique” à Kisangani, Goma, Kinshasa, Bukavu, dans ce Congo où sa voix porte plus difficilement. Ciblé par de puissants ennemis que ses accusations dérangent, il vit confiné dans l’enceinte de son hôpital, protégé par les troupes onusiennes de la Monusco. C’est là qu’il a accordé un entretien à La Libre, poursuivi à Lubumbashi, une semaine plus tard.

    Le Prix Nobel vous ouvre les portes des palais, des chancelleries et des parlements, vous offre des tribunes pour porter votre message. Avec quel effet concret ?

    Le changement que l’on peut observer, c’est que plus personne ne peut prétendre qu’il ne sait pas ce qui se passe à l’est de la République démocratique du Congo. Mais nous continuons au quotidien à traiter les victimes de violences sexuelles et cette pratique n’a pas cessé. Il n’y a pas eu suffisamment d’efforts pour enrayer ces atrocités qui se produisent souvent dans les zones rurales où il y a des conflits armés, mais également, et on le voit de plus en plus, dans les milieux urbains où il n’y a pas de conflits.

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  • Guerre et paix : le moment de se replonger dans l'étude de la Doctrine Sociale de l'Eglise

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    De cet excellent site consacré à l'évangélisation et à l'action politique (https://www.moralesociale.net/)

    Vouloir la paix

  • Remplacer les politiciens "catholiques" par des musulmans ou des mormons ?

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    De Robert Siedlecki sur IFN (International Family News) :

    Le professeur Kreeft et les politiciens “catholiques”

    Alors que la bataille de Lépante était une défense de la chrétienté, Peter Kreeft affirme que la guerre culturelle actuelle est "une plus grande bataille" qui peut être gagnée par les chrétiens qui rejettent les "catholiques" et soutiennent les musulmans et les mormons.

    16 février 2022

    Peter Kreeft est probablement le meilleur théologien, auteur et apologiste catholique de ces 50 dernières années. Professeur au Boston College, il a écrit des dizaines de livres et donné des milliers de conférences dans tout le pays. En raison de sa formidable vision du christianisme et de son style d’écriture unique, qui fait notamment un usage remarquable de l’analogie, de l’allégorie et de l’esprit, on l’a surnommé le “C.S. Lewis catholique”. L’une des choses les plus sages qu’il ait jamais dites se trouve dans son livre Ask Peter Kreeft de 2019 . En réponse à la question “Je pense que les musulmans sont nos ennemis. Qu’en pensez-vous ?” Kreeft a dit :

    “George Weigel, biographe officiel de Jean Paul II, a déclaré que l’Église catholique pourrait gagner la guerre culturelle et faire légaliser sa morale sociale en remplaçant simplement chaque politicien “catholique” à Washington par un musulman ou un mormon.”

    Jamais des mots plus vrais n’ont été prononcés. Il suffit de regarder certains des politiciens et fonctionnaires “catholiques” les plus en vue aux États-Unis – le président Joe Biden, la présidente de la Chambre des Représentants Nancy Pelosi, le Sénateur Dick Durbin, la juge de la Cour suprême Sonia Sotomayor, la Gouverneure de New York Kathy Hochul, pour n’en citer que quelques-uns – pour se rendre compte de la véracité de la déclaration de Kreeft. L’Église catholique a clairement échoué dans sa mission de catéchiser correctement ces personnes ; en effet, toutes ces personnes ont des positions diamétralement opposées aux doctrines majeures et bien connues de l’Église. Ils soutiennent tous une culture de la mort, que ce soit dans l’utérus ou en fin de vie, le mariage des homosexuels, la croyance qu’un homme biologique peut devenir une femme et vice versa, et la croyance que Dieu a créé plus de deux genres, entre autres choses.

    Kreeft compare les convictions de ces fonctionnaires “catholiques” à celles d’un musulman moyen : “Vous auriez du mal à trouver un seul musulman dans le monde qui soit pro-avortement. Ou anti-famille. Ou pro-révolution sexuelle”.

    Il poursuit en montrant comment le pape Jean-Paul II, lors de la Conférence Internationale des Nations Unies sur la population et le développement qui s’est tenue au Caire en 1994, a réussi à empêcher que le soutien à l’avortement soit une condition préalable pour qu’un pays puisse recevoir l’aide de l’ONU en travaillant avec les pays musulmans contre l’Occident chrétien/catholique. Kreeft écrit :

    “Le pape Jean-Paul II a mené et gagné une plus grande bataille en travaillant avec les musulmans que celle que les chrétiens ont gagnée contre eux lors de la bataille de Lépante, un demi-millénaire plus tôt. Il l’a fait lors de la conférence des Nations Unies au Caire dans les années 1990 en alliant l’Église aux musulmans pour bloquer un règlement parrainé par les États-Unis qui aurait exigé de chaque nation qu’elle légalise l’avortement afin de bénéficier de tout avantage ou aide de l’ONU. Le règlement aurait été adopté sans cela.”

    Afin de gagner la guerre culturelle, ou du moins d’enrayer son avancée agressive, Peter Kreeft semble offrir aux catholiques plusieurs choix. Tout d’abord, ils pourraient exiger de l’Église catholique qu’elle fasse un meilleur travail de catéchisation de ses membres, de sorte que lorsqu’un “catholique” se présente aux élections, les gens sachent qu’il soutient en fait les positions de l’Église. Deuxièmement, ils pourraient exiger que les politiciens qui ne croient pas vraiment ce que l’Église enseigne ne puissent pas dire qu’ils sont catholiques. Troisièmement, ils pourraient retirer leur soutien aux politiciens “catholiques” et élire à la place des musulmans (ou des mormons) qui soutiendraient des positions sociales conformes à l’enseignement catholique. Quatrièmement, ils pourraient faire deux ou plusieurs des éléments ci-dessus. Espérons que les catholiques choisiront rapidement la quatrième option avant que nos fonctionnaires “catholiques” ne causent davantage de dommages à notre culture judéo-chrétienne.

  • Eglise du Saint-Sacrement à Liège : ouverture d’un cycle de cours libres pour la formation religieuse des jeunes adultes.

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    "Conversion de saint Augustin à Milan" : bas relief surplombant l'entrée monumentale de l'église du Saint-Sacrement à Liège (sculpture de P.-.A. Frank, 1723-1796)

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    Les cours sont gratuits. Ils se déroulent dans les locaux de l’église (Bd d’Avroy, 132), au rythme de l’année académique, un jeudi par mois, de 19h00 à 21h00, sous la forme d’une leçon suivie d’un lunch-débat convivial.

    Le premier cycle (année académique 2021-2022) est dédié à la doctrine sociale de l’Eglise (DSE). L’enseignement sur ce thème est assuré par Mme Anne-Marie Libert, licenciée en philosophie et en sciences religieuses, chargée de cours au Séminaire de Namur (SND) et professeur à l’Institut Diocésain de Formation (IDF-Namur).

    Le cycle s’est ouvert le jeudi 21 octobre dernier par un exposé introductif de Mme Libert sur la vision anthropologique qui fonde l’enseignement social de l’Eglise. On trouvera ci-après une synthèse de chaque  exposé littéral.

    Renseignements et inscriptions : sursumcorda@skynet.be

    (prochaine leçon: jeudi 24 février 2022, 19h00-21h00. Thème: la conscience)

    Programme

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    Première leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 21 octobre 2021, de 19h00 à 21h00 :

    LES FONDEMENTS ANTHROPOLOGIQUES

    Compte-rendu de l’exposé (cliquez ici) :

    DSE Leçon 1.pdf

     

    Deuxième leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 11 novembre 2021, de 19h00 à21h00 :

    LA NOTION DE BIEN COMMUN 

    Compte rendu de l’exposé (cliquez ici) :

    DSE Leçon 2.pdf

     

    Troisième leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 16 décembre 2021, de 19h00 à 21h00

    LE PRINCIPE DE SUBSIDIARITÉ 

    Compte rendu de l’exposé (cliquez ici):

    DSE Leçon 3.pdf

     

    Quatrième leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 27 janvier 2022, de 19h00 à 21h00

    LA LIBERTÉ

    Compte rendu de l’exposé

    (à suivre)

     

    Cinquième leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 24 février 2022, de 19h00 à 21h00

    LA CONSCIENCE

    Compte rendu de l’exposé

    (à suivre)

     

    Sixième leçon suivie d’un lunch-débat

    organisés le jeudi 24 mars 2022, de 19h00 à 21h00

    LES IDÉOLOGIES 

    Compte rendu de l’exposé

    (à suivre)

    Septième, huitième et neuvième leçons

    avril, mai, juin 2022 : jeudis à fixer

    Thèmes et compte rendus à suivre

  • Italie : pourquoi la réélection de Sergio Mattarella n'est pas une bonne nouvelle

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    De Stefano Fontana sur le site de l'Observatoire International Cardinal Van Thuan sur la Doctrine Sociale de l'Eglise :

    La réélection de Sergio Mattarella
    Quelques considérations (inquiètes) sur l'Observatoire

    Samedi après-midi, 28 janvier 2022, Sergio Mattarella a été élu pour un nouveau mandat de sept ans à la présidence de la République italienne. Cet événement politique et institutionnel présente de nombreux aspects inquiétants pour l'avenir de notre pays, tant par la manière dont il s'est déroulé que par les résultats qu'il a produits. En y réfléchissant du point de vue de la Doctrine sociale de l'Église, nous entendons faire quelques considérations critiques dans les lignes qui suivent, afin de mettre en évidence le plus clairement possible les positions de notre Observatoire sur la situation actuelle.

    Un premier aspect à considérer est la création d'un axe Draghi-Mattarella capable d'exprimer une force considérable dans l'exercice du pouvoir politique et institutionnel dans un avenir proche. Samedi après-midi dernier, lorsque certains parlementaires ont commencé à voter pour Draghi en dehors de toute indication formelle de leurs groupes et partis respectifs, c'est Draghi lui-même qui a fait office de médiateur entre le Parlement et Mattarella pour demander à ce dernier de répondre à l'appel. On ne sait pas si les votes "spontanés" en faveur de Mattarella l'étaient vraiment ou s'ils ont été pilotés précisément pour débloquer les négociations officielles et donner à Draghi le signal d'intervenir. Il n'en reste pas moins qu'une intervention du gouvernement à ce moment-là représentait une violation de l'autonomie du Parlement et une hypothèque sur la présidence de la République, raison pour laquelle Mattarella aurait dû décliner l'invitation. L'acceptation aurait impliqué un assentiment à l'Axe dont nous parlons. L'existence d'un axe entre le gouvernement et la Présidence de la République mélange évidemment la politique et les institutions, compromettant leur indépendance mutuelle. Lorsque Mattarella a appelé Draghi à la présidence du Conseil des ministres, on a parlé d'un "gouvernement du président", puisque Draghi n'avait jamais été élu et ne représentait aucun parti politique. Maintenant, après le discours de Draghi samedi dernier et son résultat, il est possible de parler d'un " gouvernement du président ". Cette situation est très inquiétante et dangereuse en soi, mais aussi pour d'autres raisons que nous allons immédiatement mentionner.

    Notre pays sort de seize années de présidentialisme. Alors que le rôle constitutionnel de la présidence de la République est un rôle de garantie, tant Napolitano que Mattarella sont au contraire fortement intervenus dans la politique réelle. Fin 2011, Napolitano avait même décidé et mis en œuvre un changement de gouvernement entre Berlusconi et Monti. À plusieurs reprises, Mattarella est intervenu directement dans les politiques européennes et d'immigration, dans les mesures d'euthanasie et, ces deux dernières années, il s'est employé à valider les politiques anti-Covid du gouvernement. La liste devrait être beaucoup plus longue pour les deux, mais arrêtons-nous là. Le fait est que l'axe Draghi-Mattarella se situe dans ce cadre, qui ne correspond pas aux besoins de la démocratie italienne. Ajoutez à cela le fait que depuis deux ans, en raison de l'interminable urgence sanitaire, le parlement est bloqué, le gouvernement a souvent utilisé les décrets administratifs du Premier ministre, et toute possibilité de nouvelles élections a été exclue. Il suffit de dire qu'aucun des trois partis d'opposition n'a exprimé le profond mécontentement de tant d'Italiens face aux mesures autoritaires, illogiques et discriminatoires prises contre la pandémie. L'axe Draghi-Mattarella, c'est-à-dire une alliance de facto et tacite entre le Palazzo Chigi et le Quirinal, s'inscrit donc dans un contexte général de grande faiblesse de la démocratie : un système présidentiel déjà éprouvé dans la pratique, un parlement dépourvu de pouvoir que la solution Mattarella-bis dépouille encore davantage, et une opposition inexistante. Une telle concentration de pouvoir dans un contexte dépourvu de contrepoids parce que faible soulève de nombreuses inquiétudes. À notre avis, Sergio Mattarella aurait dû renoncer à l'appel à se représenter, précisément parce qu'il est né de ce contexte de faiblesse politico-démocratique. Entre-temps, Giuliano Amato, qui a des affinités culturelles et un bagage politique et idéologique, est devenu le troisième membre de ce triangle.

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  • La RDC de Tshisekedi toujours rongée par la mal gouvernance : pour longtemps ?

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    Au Congo, la disparition de la forte personnalité du Cardinal Laurent Monsengwo, décédé au mois de juillet 2021, laisse l’Eglise à la merci des petits jeux d’une caste politique corrompue et le peuple entre la torpeur et le fatalisme : un tunnel sans issue prochaine à l’horizon (JPSC). Rapport de l’observatoire de la dépense publique (Odep) de la RDC :

    « Le rapport de l’Odep est sans appel. Les pratiques de corruption se sont aggravées pendant l’année 2021 en République démocratique du Congo (RDC). L’ONG y dénonce une institutionnalisation des mauvaises pratiques, avec un Parlement transformé « en temple de la corruption », une Inspection générale des finances (IGF) qui banalise les violations de la loi, mais surtout un gouvernement court-circuité par les conseillers de la présidence « qui assurent les fonctions de ministre, sans aucun fondement juridique ». Un triste constat alors que le président Félix Tshisekedi a fait de la lutte contre la corruption l’une de ses principales priorités.

    Un Etat budgétivore

    En épluchant les comptes, l’Odep ne comprend pas pourquoi, les institutions de la République sont aussi gourmandes en argent public. Les dépenses de la présidence ont explosé de plus de 200%, tout comme celles de l’Assemblée nationale (103%), du Sénat (133%) et de la Primature (131%). Le gouvernement Sama Lukonde avait pourtant promis de réduire le train de vie de l’Etat, alors que les dépenses pour la santé, l’éducation, l’accès à l’eau, à l’électricité ou aux infrastructures manquent cruellement.

    La présidence a augmenté le nombre de ses personnels de 455 en 2018, à 1.018 en 2021. Idem à l’Assemblée nationale, au Sénat et à la Primature, qui ont fortement augmenté le nombre de leurs collaborateurs. Une situation qui amène également une forte disparité de salaire. Dans un cabinet politique, les salaires se situent entre 800 dollars et 3.000 dollars alors que la rémunération moyenne d’un enseignant est de 180 dollars. L’Odep estime qu’il est possible de revaloriser de 100 dollars le salaire des enseignants « si le gouvernement opte pour la suppression d’institutions budgétivores comme le CNSA » et en réduisant son train de vie.

    Des projets lancés sans études, sans devis, sans calendrier…

    La gratuité de l’enseignement de base, l’une des mesures phares du programme présidentiel, est elle aussi épinglée par l’ONG spécialisée dans la bonne gouvernance. Il manque toujours 1,25 milliards de dollars pour couvrir les besoins réels de cette mesure. Bilan : les parents continuent de payer, les classes sont surchargées et les enseignants sont en colère. L’Odep pointe également la surfacturation d’écoles au Kasaï-Oriental dans le cadre de projets financés par le Fonds de promotion de l’industrie pour plus d’un million de dollars.

    Le projet « Tshilejelu », censé réhabiliter des kilomètres d’infrastrures routières dans tout le pays, a été lancé sans études de faisabilité, sans mise en concurrence, sans devis, selon le rapport de l’Odep. Des frais d’études jamais validés ont tout de même été décaissés par l’Office de voirie et de drainage (OVD) pour… 7 millions de dollars. Ces mauvaises pratiques auraient été réalisées « en connivence avec certains conseillers de la présidence de la République ». Résultat : la majorité des travaux n’ont même pas commencé.

    Un dircab de la présidence tout-puissant

    Un autre projet a été lancé dans les mêmes conditions douteuses : Kinshasa « zéro trou ». Là encore, aucune étude, aucun calendrier n’ont été avancés. Pire, pointe le rapport de l’Odep, le ministre du budget n’a jamais approuvé le projet. Pour l’ONG, la raison en est simple, la République démocratique du Congo est actuellement gérée par un gouvernement parallèle, piloté directement par la présidence et son directeur de cabinet, Guylain Nyembo. Une situation, qui a pour conséquence, « la course à l’enrichissement illicite », se désole l’Odep. La Cour des comptes a récemment fait part de ses doutes sur la bonne utilisation de 50 millions de dollars alloués à la lutte contre le Covid par le FMI. Un peu plus de 31 millions ont été redistribués, sans respecter la procédure, vers la présidence ou l’Assemblée nationale.

    Depuis 2019, les affaires de détournement de fonds publics se sont enchaînées autour du programme présidentiel des « 100 jours », des 15 millions de dollars destinés aux compagnies pétrolières et disparus dans la nature, ou de la très contestée taxe téléphonique RAM, dont la Commission économique parlementaire n’arrive pas à en trouver trace dans les comptes publics. Tout cela entache fortement l’image de chantre de l’anti-corruption qu’a voulu se forger Félix Tshisekedi à son arrivée à la tête de la RDC. Cela laisse enfin l’étrange impression qu’à la place du changement de système promis par le chef de l’Etat, une nouvelle élite corrompue a pris la place de la précédente, laissant la majorité des Congolais à leur triste sort. »

    Christophe Rigaud – Afrikarabia »

    Ref. La RDC de Tshisekedi toujours rongée par la mal gouvernance 

     

  • La "cancel culture" et la pensée unique évoquées dans le discours du pape au corps diplomatique (10 janvier 2022)

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    DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS
    AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉS AUPRÈS DU SAINT-SIÈGE
    POUR LA PRÉSENTATION DES VŒUX POUR LA NOUVELLE ANNÉE

    Source

    Salle de la Bénédiction
    Lundi 10 janvier 2022

    Excellences, Mesdames et Messieurs !

    Le temps liturgique de Noël s’est achevé hier, une période privilégiée pour cultiver les relations familiales que nous vivons parfois de façon distraite et lointaine, occupés - comme nous le sommes souvent tout au long de l’année - par de nombreux autres engagements. Aujourd’hui, nous voulons en poursuivre l’esprit en nous retrouvant comme une grande famille qui se rencontre et échange. Au fond, tel est le but de la diplomatie : aider à mettre de côté les désaccords dans la cohabitation humaine, favoriser la concorde et expérimenter combien, lorsque nous dépassons les sables mouvants du conflit, nous pouvons redécouvrir le sens de l’unité profonde de la réalité [1].

    Je vous suis donc particulièrement reconnaissant d’avoir voulu prendre part aujourd’hui à notre “rencontre de famille” annuelle, une occasion propice pour nous formuler réciproquement les vœux pour la nouvelle année et pour regarder ensemble les lumières et les ombres de notre temps. J’adresse un remerciement particulier au Doyen, Son Excellence Monsieur George Poulides, Ambassadeur de Chypre, pour les aimables paroles qu’il m’a adressées au nom de tout le Corps diplomatique. À travers vous, je désire également faire parvenir mon salut et mon affection aux peuples que vous représentez.

    Votre présence est toujours un signe tangible de l’attention que vos pays ont pour le Saint-Siège et pour son rôle dans la communauté internationale. Nombre d’entre vous sont venus d’autres capitales pour cet événement, rejoignant ainsi le nombre conséquent des Ambassadeurs résidents à Rome, auquel sera bientôt s’ajouté celui de la Confédération Helvétique.

    Chers Ambassadeurs,

    nous voyons ces jours-ci combien la lutte contre la pandémie exige encore un effort considérable de la part de tous, et aussi combien la nouvelle année s’annonce difficile. Le coronavirus continue à créer de l’isolement social et à faire des victimes et, parmi ceux qui ont perdu la vie, je voudrais rappeler ici le regretté Mgr Aldo Giordano, Nonce Apostolique bien connu et estimé au sein de la communauté diplomatique. En même temps, nous avons pu constater que là où une campagne de vaccination efficace a eu lieu, le risque d’une évolution grave de la maladie a diminué.

    Il est donc important de poursuivre l’effort pour immuniser autant que possible la population. Cela exige un engagement multiple au niveau personnel, politique, et de la communauté internationale tout entière. Avant tout au niveau personnel. Nous avons tous la responsabilité de prendre soin de nous-mêmes et de notre santé, ce qui signifie également le respect de la santé de qui nous est proche. Le soin de la santé est une obligation morale. Malheureusement, nous constatons de plus en plus que nous vivons dans un monde aux forts contrastes idéologiques. On se laisse souvent conditionner par l’idéologie du moment, souvent construite sur des informations infondées ou sur des faits mal documentés. Toute affirmation idéologique rompt les liens de la raison humaine avec la réalité objective des choses. La pandémie, au contraire, nous impose précisément une sorte de “cure de réalité” qui exige de regarder le problème en face et d’adopter les solutions appropriées pour le résoudre. Les vaccins ne sont pas des outils magiques de guérison, mais ils représentent certainement, en plus des traitements qui doivent être développés, la solution la plus raisonnable pour la prévention de la maladie.

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  • Ce mois-ci, dans La Nef :

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    Voici le sommaire de cette excellente publication (janvier 2022) (certains contenus sont accessibles en cliquant sur les liens) :

    AMDG
    Responsa de Rome : une sévérité insoutenable

    L'éditorial de janvier par Christophe Geffroy,
    Directeur de La Nef

    À quelques jours de Noël – beau cadeau ! n’y avait-il rien de plus urgent en ces temps de pandémie et de drame des abus sexuels sur mineurs ? –, la Congrégation pour le Culte divin a rendu public le 18 décembre dernier des Responsa ad dubia (réponses aux doutes) « sur certaines dispositions » de Traditionis custodes. Dans la lignée du motu proprio du pape et de sa lettre d’accompagnement aux évêques, le ton est brutal, sans aucun souci de ménager les personnes concernées.

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    CE MOIS-CI DANS LA NEF :

    ENTRETIEN
    DOSSIER Jacques Maritain (1882-1973)
    • Maritain : « Sauver les vérités affolées », par Baudouin de Guillebon
    • Maritain et Maurras, par Florian Michel
    • Maritain, théologien de l’Église, par le Père François Daguet o.p.
    • « J’avais trouvé mon maître », entretien avec Michel Fourcade
    • Actualité politique de Maritain, par Christophe Geffroy
    VIE CHRÉTIENNE
    • Les mauvais anges et le mal naturel, par Denis Sureau
    • Question de foi : Ô mon beau dialogue…, par l’abbé Hervé Benoît
    CULTURE
    • La mutinerie des Cipayes, par Michel Toda
    • Notes de lecture
    • De verbe et de chair : Voici de l’eau, par Henri Quantin
    • Musique : Le Schubert de Berman, par Hervé Pennven
    • Noël : sélection de livres pour vos cadeaux, par Patrick Kervinec
    • Cinéma : The Chosenpar François Maximin
    • Sortir : Maurice Denis, par Constance de Vergennes
    • À un clic d’ici, par Léonard Petitpierre
    • Et pour les jeunes…, par Valérie d’Aubigny
    • Un livre, un auteur : entretien avec le Père Michaël Bretéché
    • Rencontre : Guillaume d’Alançon, par Marine Tertrais
    DÉBATS/Points de vue

    CONTRE CULTURE

  • Le message du pape pour la 55e journée mondiale de la paix

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    Message du pape François pour la 55e Journée mondiale de la paix (1er janvier 2022),

    « Dialogue entre générations, éducation et travail : des outils pour construire une paix durable »

    source

    1. « Comme ils sont beaux, sur les montagnes, les pas du messager qui annonce la paix » (Is 52, 7)

    Ces paroles du prophète Isaïe expriment la consolation, le soupir de soulagement d’un peuple exilé, épuisé par la violence et les sévices, exposé à l’indignité et à la mort. Le prophète Baruch s’interrogeait : « Pourquoi donc, Israël, pourquoi es-tu exilé chez tes ennemis, vieillissant sur une terre étrangère, souillé par le contact des cadavres, inscrit parmi les habitants du séjour des morts ?» (3, 10-11). Pour ces gens, l’avènement du messager de paix signifiait l’espérance d’une renaissance sur les décombres de l’histoire, le début d’un avenir radieux.

    Aujourd’hui encore, le chemin de la paix, que saint Paul VI a appelé du nouveau nom de développement intégral,[1] reste malheureusement éloigné de la réalité de beaucoup d’hommes et de femmes et, par conséquent, de la famille humaine, désormais complètement interconnectée. Malgré les multiples efforts visant à un dialogue constructif entre les nations, le bruit assourdissant des guerres et des conflits s’amplifie, tandis que des maladies aux proportions pandémiques progressent, que les effets du changement climatique et de la dégradation de l’environnement augmentent, que le drame de la faim et de la soif s’aggrave et qu’un modèle économique basé sur l’individualisme plutôt que sur le partage solidaire continue de dominer. Aujourd’hui encore, comme au temps des anciens prophètes, la clameur des pauvres et de la terre[2] ne cesse de s’élever pour implorer justice et paix.

    À chaque époque, la paix est à la fois un don du ciel et le fruit d’un engagement commun. Il y a, en effet, une “architecture” de la paix, dans laquelle interviennent les différentes institutions de la société, et il y a un “artisanat” de la paix qui implique chacun de nous personnellement.[3] Chacun peut collaborer à la construction d’un monde plus pacifique : à partir de son propre cœur et des relations au sein de la famille, dans la société et avec l’environnement, jusqu’aux relations entre les peuples et entre les États.

    Je voudrais proposer ici trois voies pour construire une paix durable. Tout d’abord, le dialogue entre les générations comme base pour la réalisation de projets communs. Deuxièmement, l’éducation en tant que facteur de liberté, de responsabilité et de développement. Enfin, le travail pour une pleine réalisation de la dignité humaine. Ces trois éléments sont essentiels pour « l’élaboration d’un pacte social »,[4] sans lequel tout projet de paix est inconsistant.

    1. Dialoguer entre les générations pour construire la paix

    Dans un monde toujours en proie à la pandémie qui a causé tant de maux, « certains essaient de fuir la réalité en se réfugiant dans leurs mondes à eux, d’autres l’affrontent en se servant de la violence destructrice. Cependant, entre l’indifférence égoïste et la protestation violente, une option est toujours possible : le dialogue. Le dialogue entre les générations ».[5]

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