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Eglise - Page 4

  • Gaudens gaudebo in Domino (Introït de la fête de l'Immaculée Conception)

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    Introït de la fête de l'Immaculée Conception

    "Ant. ad Introitum. Is. 61, 10. Introït Gaudens gaudébo in Dómino, et exsultábit ánima mea in Deo meo : quia índuit me vestiméntis salútis : et induménto iustítiæ circúmdedit me, quasi sponsam ornátam monílibus suis.

    Je me réjouirai avec effusion dans le Seigneur, et mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu : car il m’a revêtu des vêtements du salut : et il m’a entouré des ornements de la justice, comme une épouse parée de ses bijoux. Ps. 29, 2

    Exaltábo te, Dómine, quóniam suscepísti me : nec delectásti inimícos meos super me.

    Je vous exalterai, Seigneur, parce que vous m’avez relevé, et que vous n’avez pas réjoui mes ennemis à mon sujet."

  • « L'Immaculée Conception est le fondement de tous les autres mystères de Jésus et de Marie, de l'Église et des sept sacrements »

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    Du Catholic herald :

    Marie conçue sans péché : le dogme de l'Immaculée Conception nous guide

    (archive du 9 décembre 2024)

    En 1857, lorsqu'un assassin tua Marie-Dominique-Auguste Sibour, alors archevêque de Paris, certains médias catholiques s'empressèrent de proclamer le prélat assassiné martyr du dogme de l'Immaculée Conception. Son meurtrier, un prêtre censuré et mentalement déséquilibré, avait crié « à bas les déesses ! » en attaquant ; la haine du meurtrier pour la définition dogmatique de 1854 du bienheureux Pie IX allait être explicitée lors du procès.

    Ceux qui cherchaient à faire de l'archevêque assassiné un martyr devaient cependant tenir compte du fait qu'il était l'un de ceux qui avaient conseillé au pape de ne pas définir le dogme. Non pas parce qu'il le considérait comme faux, mais simplement comme inopportun. Lorsque la bulle Ineffabilis Deus lui parvint, il l'accepta docilement et il attendait manifestement la même chose de son clergé. Cette attente s'avéra infondée dans un cas au moins.

    Le dogme de l’Immaculée Conception – cette « doctrine révélée par Dieu et à laquelle tous les fidèles doivent croire fermement et constamment », selon le bienheureux Pie XII – continue à susciter à notre époque hostilité et incompréhension, bien que rarement au point de faire usage des armes. Chaque année, il faut rappeler comme d’habitude : non, il ne s’agit pas de la conception virginale de Notre Seigneur ; oui, Notre-Dame a été conçue par deux parents humains ; non, les catholiques ne prétendent pas que Notre-Dame n’avait pas besoin d’un Rédempteur – ou, d’ailleurs, qu’elle est une déesse.

    Mais la célébration de l’Immaculée Conception ne doit pas être une simple répétition pédante des explications catéchétiques, car la fête d’aujourd’hui nous rappelle la beauté et la sainteté de Marie et attire notre attention sur la réalité de notre propre condition. Pour prendre l’Immaculée Conception au sérieux, nous devons prendre le péché au sérieux et reconnaître le pouvoir de notre Dieu d’amour pour vaincre le péché – même de manières qui peuvent nous surprendre, qui peuvent remettre en question notre compréhension de nous-mêmes et de notre monde.

    En méditant sur la beauté de Marie conçue sans le péché originel, nous commençons à voir la vérité de l'observation du Père Faber selon laquelle « l'Immaculée Conception est le fondement de tous les autres mystères de Jésus et de Marie, de l'Église et des sept sacrements ». Loin d'être un point obscur de la théologie mariale, l'Immaculée Conception nous fait découvrir en grande pompe la nouvelle de notre rédemption, celle d'une portion de la Création sauvée de la manière la plus merveilleuse des ténèbres de la rébellion.

    La contemplation de l’Immaculée Conception est donc, comme l’écrivait le regretté Père Cadoc Leighton, « la voie naturelle et juste pour entrer dans la révélation chrétienne, car elle est la source d’où jaillissent les autres mystères de notre foi, et leur signification et leur fin (notre libération de la captivité du péché et notre union ultime avec Dieu) nous sont déjà claires ». En cela, Notre-Dame ne sert pas seulement d’illustration. L’Immaculée nous prend par la main et nous guide, nous aidant à mieux voir ce que son divin Fils nous réserve. Elle nous enseigne comment sa grâce peut guérir et élever notre nature ; par ses prières, elle nous aide à comprendre et à coopérer aux initiatives gracieuses de Dieu. Elle, qui nous a été donnée comme notre Mère Immaculée, nous guide vers la maison.

    Saint Maximilien Kolbe, le soldat de l’Immaculée qui viendra donner sa vie à Auschwitz, a beaucoup insisté sur le fait que lorsque la Vierge Marie s’adressait à sainte Bernadette à Lourdes, elle ne se désignait pas comme « Immaculée Conception », mais comme « l’ Immaculée Conception ». Ce titre a un poids, une portée qui va au-delà du processus ou du moment. Il s’agit de l’identité de la Sainte Vierge. En honorant la Vierge de ce titre, nous faisons plus que remarquer un merveilleux joyau dans la couronne de Marie. Nous commençons à la voir telle qu’elle est : lumineuse et sans tache, avec des yeux pleins de l’amour le plus pur.

    Dans son « triptyque » en l’honneur de Notre-Dame, Le rayonnement de son visage , Dom Xavier Perrin affirme que « le désir de contempler la Vierge Immaculée n’est pas une question de dévotion superficielle… mais plutôt une véritable exigence de la contemplation chrétienne ». Alors que nous célébrons aujourd’hui sa grande fête, puisse la Sainte Vierge continuer à nous inspirer ce désir et ainsi nous attirer toujours plus profondément dans l’union avec son Fils.

    Lire aussi : 8 décembre 1854 : miracle à Saint-Pierre de Rome

  • Acte de consécration à l'Immaculée

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    Acte de consécration à l'Immaculée (Saint Maximilien Kolbe)

    Daignez recevoir ma louange, ô Vierge bénie !

     

    Immaculée Conception, Reine du ciel et de la terre, Refuge des pécheurs et Mère très-aimante, à qui Dieu a voulu confier tout l'ordre de la miséricorde, me voici à vos pieds, moi, pauvre pécheur.

     

    Je vous en supplie, acceptez mon être tout entier comme votre bien et votre propriété.

     

    Agissez en moi selon votre volonté, en mon âme et mon corps, en ma vie et ma mort et mon éternité.

     

    Disposez avant tout de moi comme vous le désirez, pour que se réalise enfin ce qui est dit de vous : La Femme écrasera la tête du serpent et aussi : Vous seule vaincrez les hérésies dans le monde entier.

     

    Qu'en vos mains immaculées, si riches de miséricorde, je devienne un instrument de votre amour, capable de ranimer et d'épanouir pleinement tant d'âmes tièdes ou égarées.

     

    Ainsi s'étendra sans fin le règne du Cœur divin de Jésus.

     

    Vraiment, votre seule présence attire les grâces qui convertissent et sanctifient les âmes, puisque la grâce jaillit du Cœur divin de Jésus sur nous tous, en passant par vos mains maternelles.

  • L'Immaculée Conception, la réponse de Pie IX aux idoles de la modernité

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    De Stefano Fontana sur la NBQ :

    IMAGOECONOMICA - STEFANO CAROFEI

    L'Immaculée Conception, la réponse de Pie IX aux idoles de la modernité

    Le dogme proclamé en 1854 rappelle au monde que l'origine de tous les maux sociaux et politiques est le péché, dont seule Marie est immunisée. Une analyse approfondie de La Bussola Mensile de décembre.

    (archive du 7_12_2024)

    Nous publions de larges extraits de l'article L'Immacolata, la réponse de Pie IX à la modernité « sans tache » de Stefano Fontana dans le numéro de décembre de La Bussola Mensile. (Pour connaître et s'abonner à notre revue de formation apologétique : labussolamensile.it)

    Le 8 décembre est une grande solennité pour l'Église. Il célèbre l'immaculée conception de Marie la Très Sainte ; dans l'absence de péché de la Mère de Dieu, la Providence nous montre avec réalisme l'humanité rachetée. La proclamation du dogme de l'Immaculée Conception a été faite par Pie IX le 8 décembre 1854 par la bulle Ineffabilis Deus qui affirmait : « Nous déclarons, prononçons et définissons la doctrine révélée par Dieu, selon laquelle la Bienheureuse Vierge Marie, dès le premier instant de sa conception, par une grâce et un privilège singuliers de Dieu et en raison des mérites de Jésus-Christ Sauveur du genre humain, a été préservée de toute tache du péché originel, ce qui doit donc être l'objet d'une foi certaine et immuable de la part de tous les fidèles. (...)

    La proclamation du dogme de l'Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie a certes une importance considérable du point de vue de la foi catholique et une signification profondément religieuse, mais elle doit également être considérée du point de vue de ses effets sociaux et politiques. La Doctrine sociale de l'Église, qui a précisément reçu sa formulation moderne et a été relancée au cours de ces décennies, a un caractère véritablement « marial ». L'Ineffabilis Deus est aussi une réponse aux idéologies perverses de la modernité, une réponse comme seule l'Église sait et peut le faire, c'est-à-dire de manière dogmatique. En effet, dans l'histoire du mouvement catholique, le 8 décembre a été l'occasion pour les membres de l'Action catholique de prononcer solennellement devant l'autel leur serment d'engagement catholique dans la société et la politique.

    Si l'on se reporte à l'année 1854 et que l'on essaie de reconstituer les menaces qui pesaient alors sur la société humaine et sur l'Église, on peut comprendre cette signification particulière du dogme de l'Immaculée Conception. Comme Rousseau avait décrété que l'homme naît bon et libre et que c'est la société qui le pervertit et l'enchaîne, le péché fut effacé de toute considération politique et le salut de l'humanité fut confié à des réformes ou à des révolutions. La philosophie politique moderne, qui aboutira plus tard à la Révolution française et aux soulèvements révolutionnaires du XIXe siècle, abolit le péché originel et l'idée même de péché, et ne considère plus qu'il faille le Fils de Dieu incarné, mort et ressuscité pour obtenir le salut.

    En cette année 1854, les révoltes de 1848 venaient d'avoir lieu, Marx avait publié le Manifeste du Parti communiste, proposant un salut terrestre apporté par la classe prolétarienne, nouveau sauveur de l'humanité, Ernest Renan avait écrit L'Avenir de la science, c'est-à-dire le manifeste de la libération de tous les maux grâce au développement scientifique, Auguste Comte, qui mourra quelques années plus tard en 1857, avait préfiguré un progrès historique qui déboucherait sur une nouvelle religion de l'humanité fondée sur la connaissance scientifique qui éliminerait toutes les illusions religieuses et philosophiques antérieures parce que les hommes s'en tiendraient enfin aux seuls faits, l'anarchisme de Bakounine prêchait l'élimination de toute autorité familiale, politique ou religieuse. Toutes ces idéologies qui ont donné naissance à des mouvements historiques se sont efforcées d'éliminer Dieu de la place publique. (...)

    L'Église a réagi à de nombreux niveaux à une attaque aussi articulée et profonde. Mais le principal de ces plans reste celui du dogme. Face à un monde qui péchait par orgueil en croyant se sauver tout en se condamnant à une atroce perdition, l'Église a proclamé l'Immaculée Conception, rappelant que l'origine de tous les maux sociaux et politiques était le péché, que l'injustice sociale n'était pas la cause première des difficultés pas plus que la révolution politique n'était la solution, que les autorités devaient leur légitimité à Dieu et, face à l'abjuration de la société contemporaine, elle a proposé des solutions divines plutôt qu'humaines. En Marie Très Sainte, Dieu avait proclamé sa propre grandeur providentielle, avait désigné le péché comme l'origine de tout mal, avait déclaré que sans la religion catholique et sans l'Église, la communauté humaine ne pouvait que se condamner elle-même. La renaissance de la Doctrine Sociale de l'Eglise avec Léon XIII est la fille de la proclamation par Pie IX du dogme de l'Immaculée Conception. (...)

    Réaffirmant dogmatiquement l'inconciliabilité entre Dieu et le péché du monde, Pie IX a réitéré que le but principal du monde et de l'histoire n'est pas la célébration du progrès humain mais la gloire de Dieu. Cet enseignement est encore très pertinent aujourd'hui, alors que nous assistons à une sécularisation progressive de la doctrine sociale de l'Église. Pour prouver que tel était le message contenu dans le dogme proclamé en 1854, je rappelle que la proclamation de l'Immaculée Conception doit être historiquement liée à l'encyclique Quanta cura et au Sillabo, ainsi qu'à l'ouverture du premier Concile du Vatican. Tous les événements rappelés ont eu lieu le 8 décembre : en 1854 la proclamation du dogme, en 1864 la Quanta cura et le Sillabo, et en 1870 le Concile. Ensemble, ils expriment la réponse de Pie IX au péché moderne.

    La proclamation d'un dogme a toujours des effets énormes, non seulement spirituels mais aussi historiques, sociaux et politiques. (...) On pense souvent que l'Eglise participe à l'histoire par son activisme social ou ses improvisations pastorales, alors qu'elle a façonné la civilisation par ses dogmes, définis dans ses conciles œcuméniques et ses définitions magistérielles. A titre d'exemple, rappelons la condamnation de l'arianisme et la définition de la nature humaine et divine du Christ contre le gnosticisme. Par ce combat dogmatique, l'Église a préservé l'humanité des catastrophes du catharisme, non seulement au Moyen Âge mais de tout temps, à savoir le rejet du mariage et de la procréation : si le catharisme l'avait emporté, l'humanité aurait disparu. Aujourd'hui, l'idéologie du genre est toujours l'enfant du catharisme gnostique, pour lequel le corps est un outil, et l'homosexualisme célèbre une sexualité stérile, selon ces mêmes préceptes. On est très frappé par le fait qu'aujourd'hui l'Eglise, face aux nouveaux problèmes de l'humanité, pense à créer des commissions et à organiser des conférences, ou commence à planifier de nouveaux plans pastoraux, alors qu'autrefois elle proclamait des dogmes. (...)

    Lire aussi : 8 décembre 1854 : miracle à Saint-Pierre de Rome

  • L'Église en Allemagne et en Suisse a capitulé

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    De Mgr Martin Grichting sur kath.net/news :

    L'Église en Allemagne et en Suisse a capitulé

    7 décembre 2025

    Un évêque qui dispense les fidèles de vivre selon leur foi a renoncé à être chrétien. Un commentaire de Martin Grichting.

    Coire (kath.net)

    Le pape Léon le Grand l'a dit de manière impressionnante aux croyants de son époque : « Chrétien, reconnais ta dignité ! Tu es devenu participant de la nature divine, ne retourne pas à ton ancienne misère et ne vis pas en dessous de ta dignité ». Le droit canonique en vigueur dit la même chose dans le CIC, can. 209 : « Les fidèles sont tenus, même dans leur propre comportement, de toujours préserver la communion avec l'Église ».

    Aucun évêque n'a le droit d'y déroger. Même le pape ne le peut pas, car cela reviendrait à dissoudre l'Église. Les évêques allemands ont néanmoins dispensé leurs collaborateurs laïcs de vivre conformément à ce qu'ils sont. À cette fin, ils ont modifié la « Constitution fondamentale du service ecclésiastique » du 22 novembre 2022. Désormais, l'article 7, paragraphe 2, stipule, en ce qui concerne les collaborateurs laïcs et la pertinence de leur vie personnelle pour leur emploi par l'Église : « Le domaine central de la vie privée, en particulier la vie relationnelle et la sphère intime, reste soustrait à toute évaluation juridique ». Il est donc possible de vivre en concubinage, de se remarier civilement, d'être polyamoureux, polygame ou homosexuel : cela n'a aucune incidence sur l'emploi par l'Église. Il est néanmoins possible d'enseigner et de prêcher au nom de l'Église. Tous les diocèses allemands ont intégré cela dans leur droit propre. Les évêques allemands ont ainsi gravement manqué à leurs obligations officielles. En effet, le CIC, can. 392 stipule : « § 1. Comme il doit préserver l'unité de l'Église tout entière, l'évêque est tenu de promouvoir l'ordre commun de toute l'Église et, par conséquent, d'exiger le respect de toutes les lois ecclésiastiques. § 2. Il doit veiller à ce qu'aucun abus ne se glisse dans l'ordre ecclésiastique, notamment en ce qui concerne le ministère de la Parole, la célébration des sacrements et des sacramentaux, le culte de Dieu et des saints, ainsi que la gestion des biens.

    En Suisse, les diocèses ne sont généralement pas les employeurs au sens du droit civil, comme c'est le cas en Allemagne. Cette tâche est assumée par les « paroisses » et les « Églises nationales », structures parallèles créées par l'État. Le 4 décembre 2025, l'« Église nationale » de Zurich, la plus puissante financièrement en Suisse, a adapté son « règlement d'emploi ». Concernant les collaborateurs laïcs, le § 4a stipule désormais : « Pour l'emploi dans le service de la proclamation, le domaine central de la vie privée n'est pas pris en compte. La vie relationnelle, l'orientation sexuelle et le mode de vie, en particulier la sphère intime, ne font pas l'objet d'évaluations juridiques et ne constituent pas un critère d'embauche ». L'évêque de Coire, Mgr Joseph M. Bonnemain, dont le canton de Zurich relève de la juridiction, a donné son accord préalable à cette dispense accordée aux collaborateurs ecclésiastiques de vivre selon le 6e commandement. En effet, son alter ego, le vicaire général responsable de Zurich, le chanoine Luis Varandas, a déclaré à l'« Église nationale » qu'il était « d'accord avec la révision partielle du règlement d'embauche ».

    Une Église qui ne veut plus exiger de ses collaborateurs qu'ils vivent selon les commandements de Dieu a capitulé. Et il est clair que si quelque chose ne s'applique plus aux collaborateurs, cela ne s'applique plus à tous les croyants. En Allemagne et dans le canton de Zurich, le respect du 6e commandement est donc facultatif. Dans les pays germanophones, cette capitulation de l'Église s'explique par le système d'impôt ecclésiastique. Selon l'interprétation des évêques, le maintien de ce système semble exiger que l'Église se soumette au courant dominant de la société. Afin de rester acceptable pour la majorité, l'Église doit taire, voire nier, tout ce qui est choquant pour les post-chrétiens et qui pourrait mettre en péril la jouissance des privilèges ecclésiastiques.

    Le pape s'est tu publiquement sur la modification de la constitution de 2022 en Allemagne. Dans le cas de l'ancien pape, cela n'a rien d'étonnant. On ignore ce que le pape Léon XIV compte faire. Il doit en tout cas prendre conscience que le silence vaut consentement. Et l'absence de politique menée jusqu'à présent a pour conséquence que d'autres parties de l'Église universelle sont également contaminées, comme on le voit actuellement en Suisse.

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  • Chrétiens de Syrie : entre incertitude et espérance

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    Du site de l'Oeuvre d'Orient :

    Présentation du rapport Chrétiens de Syrie : entre incertitude et espérance

    Chers amis,

    Nous vous proposons de découvrir ci-dessus la conférence de presse organisée en direct depuis Paris et Damas le jeudi 27 novembre 2025, qui présente un rapport inédit sur la situation des chrétiens de Syrie. Mgr de Woillemont rappelle qu'il est essentiel de maintenir notre attention sur la Syrie. Depuis de nombreuses années, L’Œuvre d’Orient accompagne les communautés chrétiennes syriennes à travers la reconstruction d’églises et d’habitations, le soutien aux établissements scolaires et hospitaliers, ainsi que des programmes dédiés à l’insertion professionnelle des jeunes.

    Au cours de la conférence, Vincent Gelot, directeur pays Syrie Liban Jordanie, présente le contenu du rapport. Celui-ci insiste sur l’ancienneté et la diversité des communautés chrétiennes syriennes, véritable mosaïque confessionnelle.

    Ces communautés jouent un rôle crucial dans la société syrienne. Elles assurent la gestion de 57 écoles accueillant 30 000 élèves, souvent issus de milieux modestes, et administrent quatre grands hôpitaux chrétiens, deux à Damas et deux à Alep, qui prennent en charge plus de 117 000 patients chaque année. Malgré leur diminution numérique, les chrétiens font vivre un tissu associatif particulièrement dynamique : depuis 2011, leurs organisations ont aidé près de 2,7 millions de personnes sur l’ensemble du territoire.

    Le rapport souligne aussi l’ampleur des destructions et des déplacements qu’a subie cette communauté : en proportion, c’est celle qui a le plus diminué depuis le début de la guerre. À Homs ou à Alep, certains quartiers chrétiens historiques ont été ravagés ou totalement vidés. La situation de Deir ez-Zor en est l’illustration la plus dramatique : sur les 7 000 chrétiens présents en 2011, il n’en reste aujourd’hui que quatre. Dans la vallée du Khabour, 33 villages chrétiens ont été attaqués ; leurs habitants ont été pris pour cible, et seuls 1 000 d’entre eux vivent encore sur place, contre près de 20 000 avant l’arrivée de Daech. Ainsi, depuis 2011, la communauté chrétienne de Syrie a perdu 80 % de ses membres. 

    N'hésitez pas à visionner l'intégralité de la conférence et à partager ce rapport autour de vous. Parler des chrétiens d’Orient, c’est déjà les soutenir. Depuis bientôt 170 ans, nous portons leur voix, leurs difficultés, leurs peurs, mais aussi leur Espérance. Grâce à vous, nous continuerons de le faire.

    Je soutiens L'Œuvre d'Orient

  • 2e dimanche de l'Avent : Convertissez-vous !

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    Du Frère Jean-Christian Levêque o.c.d., cette homélie pour le 2e dimanche de l’Avent :

    « Convertissez-vous ! »

    A quelques semaines de Noël, Dieu ne ramène ensemble au désert, pour y entendre l’appel du Précurseur, une nouvelle invitation à nous convertir. Comme Marc et Luc, Matthieu commence son récit de la vie publique de Jésus en décrivant le ministère de Jean le « Baptiseur ».« En ces jours-là paraît Jean le Baptiste, qui proclame dans le désert de Judée : Convertissez-vous, car le Règne des cieux est là ! »

    Jean proclame. L’insistance est donc mise sur sa Parole, sur son message ; c’est ensuite seulement (versets 7 à 13) que Matthieu parlera de son baptême. Paradoxalement, Jean a choisi, pour prêcher le désert, le désert de Judée que nous avons traversé plusieurs fois ensemble, ces collines arides, toutes blanches de soleil, qui invitent à la solitude et au recueillement, à quelques kilomètres seulement de Jérusalem ou de Bethléhem. Jean ne s’est pas planté sur les places des villes ou aux grands carrefours, là où les gens sont forcés de passer ; il s’est enfoncé dans le désert… Ainsi tous ceux qui voudront l’entendre devront d’abord prendre la route et rompre avec la facilité.

    Car le langage de Jean est celui de l’authenticité et de l’effort :« Convertissez-vous, » proclame-t-il. Et c’est tout un programme de vie spirituelle. Car la conversion ce n’est pas seulement un changement de mentalité, mais toute une dé-marche vers Dieu. On imagine souvent que la conversion, c’est un instant privilégié dans une existence. C’est beaucoup plus que cela. C’est toute une vie qui part d’un instant de rencontre. La conversion, c’est un événement, mais plus encore un cheminement. Un retournement, certes, mais surtout un retour, qui dure toute la vie. Car il ne s’agit pas seulement d’un remords passager, qui ramène l’homme sur lui-même ou sur ses fautes, mais d’un pèlerinage d’amour, qui ramène l’homme vers Quelqu’un, vers Celui qui appelle, vers le Règne de Dieu, c’est-à-dire vers le Dieu qui crée la paix et la joie.

    Si l’on se convertit, c’est parce que « le Règne de Dieu est là », littéralement : « parce que le Règne de Dieu s’est rendu proche » définitivement. Le Règne de Dieu (des cieux), c’est l’établissement sur la terre, de l’autorité souveraine de Dieu, c’est, si l’on veut, la réalisation de son plan de salut. Ce Règne de Dieu est là (« il vous a atteints », dira Jésus (Mt 12, 28), parce que le Messie est là, qu’il s’est rendu tout proche, pour toujours. Et la rencontre de l’Envoyé de Dieu, personnellement, en foyer, en fraternité, en communauté, c’est la grande affaire d’une vie, c’est le moment à ne pas manquer, c’est le cheminement à ne pas refuser

    Après avoir ainsi résumé le message du Baptiste, Matthieu s’arrête un instant sur sa personnalité, un peu hors série, et sur son rôle dans l’histoire du salut. Nous ne nous appesantirons pas trop longtemps sur les sauterelles… Par les écrits des Esséniens nous savons que les sauterelles étaient comestibles. On les mangeait volontiers, soit bouillies, comme des crevettes, dans l’eau salée, soit séchées au soleil et confites dans le miel, soit pilées et mélangées à la pâte des galettes.

    Quant au vêtement du Baptiste (tunique en poils de chameau et ceinture de cuir), il rappelait étrangement celui du poète Elie ( 1 Rg 1,8), et Jean ne l’avait pas choisi au hasard. Par son habillement il annonçait son intention de placer toute sa vie dans le sillage du grand prophète de Yahweh. Et l’Evangéliste Matthieu renchérit, en insérant explicitement le Baptiste dans la lignée des prophètes : "Ce Jean est celui dont a parlé le prophète Isaïe : Dans le désert une voix crie : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers (Is 40,3).Comme le prophète qui annonçait le retour des déportés (6esiècle avant J.-C), Jean inaugurera les temps nouveaux : Dieu, par Jésus, va délivrer son peuple (nous tous) de tout esclavage spirituel.

    Puis Matthieu revient au message du Baptiste, et spécialement à sa sévérité envers les Pharisiens et les Sadducéens : « Engeance de vipères »… autrement dit «  : Vous ne produisez que des œuvres de mort ». Certes, ils viennent « en grand nombre » mais Jean ne veut pas que l’on se fasse baptiser uniquement par snobisme. « Produisez donc un fruit qui exprime votre conversion » : Dieu, en effet, ne se contentera pas de simples sentiments ni de pratiques purement extérieures : il veut des actes concrets, qui engagent l’homme tout entier. La foi elle-même doit se purifier de toute recherche de facilité : « N’allez pas dire en vous-mêmes : Nous avons Abraham pour père ! » Selon la doctrine juive courante, Israël profitait des mérites d’Abraham, mais, pour le Baptiste, compter sur ces mérites-là serait encore s’appuyer sur un privilège religieux : la conversion serait incomplète. Les vrais enfants d’Abraham sont tous ceux, (Israélites ou non), qui imitent sa foi et son engagement total dans le projet de Dieu.

    A travers les Pharisiens et les Sadducéens, c’est nous qui sommes pris à partie par le Précurseur. Car nous aussi sommes menacés par la routine, et nos retours vers le Seigneur restent trop souvent des engouements passagers. Nous aussi, nous risquons de nous sécuriser par les gestes religieux que nous posons ou par les idées que nous défendons, sans nous soucier suffisamment de porter du fruit par une vraie conversion du cœur et de l’intelligence.

    Comme elle est bienfaisante, cette rudesse de Jean, qui vient balayer avant chaque Noël toutes nos lenteurs, toutes nos paresses, toutes nos pauvres excuses, alors que les années passent et que s’alourdit en nous, d’Avent en Avent, le poids des occasions perdues d’aimer Dieu avec tout nous-mêmes.

    Mais combien plus puissante pour notre cœur est la promesse que Jean nous apporte et nous redit de la part de Dieu : « Le Messie vous baptisera dans l’Esprit et le feu ». Oui, Jésus qui vient va nous plonger, si nous le voulons, dans l’Esprit et le feu, dans l’Esprit qui est feu.

    Toutes les scories de notre intelligence et de notre affectivité, ce qui est en nous opaque à la grâce, rétif à la charité, tout ce qui nous rend sourds et aveugles, le feu de l’Esprit l’emportera, parce qu’il vient nous purifier.

    Mais en même temps, tous nos désirs impuissants de servir le Règne de Dieu, toutes nos espérances de pauvres, tous nos deuils assumés, toutes nos solitudes offertes, l’Esprit va les transformer en sa propre flamme, la flamme de Dieu, qui donne au monde lumière et chaleur.

  • La puissance de l'amour de Dieu (2e dimanche de l'Avent)

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    De l'abbé Christophe Cossement sur son blog :

    L’amour de Dieu est puissant

    homélie du 2e dimanche de l’Avent (archive 8 décembre 2019)

    Nous attendons le retour du Seigneur dans la gloire. « Il reviendra dans la gloire, pour juger les vivants et les morts », dit le Credo. Ce jugement se résume bien dans la réalité annoncée par le prophète Isaïe : « Il n’y aura plus de mal ni de corruption sur toute ma montagne sainte » (Is 11,9). Le retour du Christ et le jugement final, c’est la disqualification de tout mal et sa dénonciation — non pas comme les dénonciations des médias mais par Celui à qui aucune pensée secrète n’échappe. Heureux celui qui sera assez humble pour choisir son Sauveur sans chercher à se justifier lui-même ! C’est à ce prix que pourra s’établir la grande paix dont nous lisons la description chez le prophète Isaïe (Is 11,1-10).

    Quand Jean vient comme précurseur du Messie, il anticipe ce jugement final. Pour lui, tout se passe en même temps : la venue du Messie et la disqualification du mal. Nous avons constaté qu’il n’en est pas ainsi, qu’il y a au moins 2019 ans qui se sont glissés entre ces deux événements, mais l’avertissement de Jean-Baptiste reste utile pour toutes les générations : « produisez un fruit digne de la conversion !… Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu… Celui qui vient derrière moi vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu… il amassera son grain dans le grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. » (Mt 3,8-12)

    Cet avertissement est utile pour que nous ne soyons pas pris au dépourvu. Pour que le feu d’amour de l’Esprit Saint ne soit pas le feu qui démontre la vanité, l’inconsistance, la légèreté de tout ce après quoi nous avons couru au long de notre vie.

    De nos jours on est gêné de parler de Dieu qui exerce sa justice. On ne garde qu’un amour de Dieu très doucereux et bisounours. Jadis c’était l’inverse, Dieu était le juge dont l’amour adoucissait quelque peu les foudres. Ce n’est pas une bonne solution de mettre en opposition amour et justice. On ne peut pas dire : Dieu est amour, mais il y a aussi sa justice… ou des choses semblables. C’est l’amour de Dieu qui est en même temps justice, parce que cet amour est un feu qui consume tout le mal, celui qui nous opprime et celui que nous nourrissons.

    Parce qu’il est épris de nous et qu’il nous propose une union du cœur plus intime et plus douce que tout ce que nous pouvons imaginer, notre Créateur et notre Père écarte tout ce qui empêche cet amour. En soi, le mal n’est rien. Il n’est qu’un « non » à l’amour, une privation du bien. Mais lorsque notre cœur choisit le mal — ce qu’on appelle le péché — il se laisse conquérir par ce vide, il se laisse attacher. Et cela abîme aussi d’autres vies que la nôtre. Alors, parce qu’il nous aime, Dieu agit et juge. En Dieu, il n’y a pas d’un côté son amour et de l’autre sa justice. Mais sa justice est une action de son amour, elle est son amour purifiant. L’amour de Dieu, il faut le craindre lorsqu’il brûle en nous les attachements au mal auquel nous n’avons pas renoncé ; il faut craindre que nous ne disions : « je t’en prie, laisse-moi à mes petitesses chéries, à mes limites adorées ! » Oh je vous en prie, mes frères et mes sœurs, soyez prêts au grand amour de Dieu, préparez-vous à tout perdre pour tout gagner. L’amour de Dieu est puissant.

  • Convertissez-vous (2e dimanche de l'Avent)

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    san-giovanni-battista1.jpgHomélie pour le 2e dimanche de l'Avent (source : Le Carmel en France)

    Frères et sœurs,

    « Pas de souci ! » On connaît l’expression qui s’est imposée dans le langage courant depuis une quinzaine d’années. Dans les relations entre amis, dans les relations professionnelles, l’expression retentit comme une antienne : « pas de souci ! » Certes, c’est une des vertus du langage que de rendre, dans nos relations, toute chose agréable. Mais l’expression, bien de notre époque qui se veut toujours positive et politiquement correcte, est très illusoire. Des soucis, nous en avons tous. Dame liturgie le sait bien, qui nous fait demander en ce jour : « Seigneur, ne laisse pas le souci de nos tâches présentes entraver notre marche à la rencontre de ton Fils ». Elle attire notre attention sur ce que nous en faisons et la place qu’ils occupent dans notre vie, notre vie de foi en particulier.

    C’est dans ce contexte, qu’en ce deuxième dimanche de l’Avent, retentit une autre expression : « convertissez-vous ! » Le violet, couleur liturgique de la conversion et de la pénitence, ne se porte jamais aussi bien qu’en ce jour, alors que l’Avent se parerait également des autres couleurs liturgiques : le vert, couleur de l’espérance à laquelle invite tout particulièrement, dans son appel à la vigilance, le premier dimanche de l’Avent ; le blanc, couleur de la joie qui sera la marque de dimanche prochain ; et le rouge, couleur de l’Esprit-Saint, qui recouvrira la Vierge Marie, dans cette imminence de la Nativité qui caractérise le quatrième dimanche de l’Avent. 

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  • Deuxième dimanche de l'Avent : Populus Sion

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    Populus Sion, (Introit du 2e dimanche de l'Avent)
    ecce Dominus veniet ad salvandas gentes :
    et auditam faciet Dominus gloriam vocis suae,
    in laetitia cordis vestri.

    Peuple de Sion,
    voici le Seigneur qui va venir pour sauver les nations ;
    et le Seigneur fera entendre sa voix pleine de majesté.
    Et votre cœur sera dans la joie.

    Prête l’oreille, berger d’Israël, 
    toi qui conduis Joseph comme un troupeau.

    (Isaïe 30, 19.30 / Psaume 80, 1)

  • Saint Ambroise (7 décembre)

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    466-santambrogio_mosaicosacello.jpgLors de l'audience générale du mercredi 24 octobre 2007, Benoît XVI a consacré sa catéchèse à saint Ambroise :

    Chers frères et sœeurs,

    Le saint Evêque Ambroise - dont je vous parlerai aujourd'hui - mourut à Milan dans la nuit du 3 au 4 avril 397. C'était l'aube du Samedi Saint. La veille, vers cinq heures de l'après-midi, il s'était mis à prier, étendu sur son lit, les bras ouverts en forme de croix. Il participait ainsi, au cours du solennel triduum pascal, à la mort et à la résurrection du Seigneur. "Nous voyions ses lèvres bouger", atteste Paulin, le diacre fidèle qui, à l'invitation d'Augustin, écrivit sa Vie, "mais nous n'entendions pas sa voix". Tout d'un coup, la situation parut se précipiter. Honoré, Evêque de Verceil, qui assistait Ambroise et qui se trouvait à l'étage supérieur, fut réveillé par une voix qui lui disait:  "Lève-toi, vite! Ambroise va mourir...". Honoré descendit en hâte - poursuit Paulin - "et présenta le Corps du Seigneur au saint. A peine l'eut-il pris et avalé, Ambroise rendit l'âme, emportant avec lui ce bon viatique. Ainsi, son âme, restaurée par la vertu de cette nourriture, jouit à présent de la compagnie des anges" (Vie 47). En ce Vendredi Saint de l'an 397, les bras ouverts d'Ambroise mourant exprimaient sa participation mystique à la mort et à la résurrection du Seigneur. C'était sa dernière catéchèse:  dans le silence des mots, il parlait encore à travers le témoignage de sa vie.

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  • Saint Ambroise (7 décembre)

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    466-santambrogio_mosaicosacello.jpgOn fête aujourd'hui saint Ambroise, évêque de Milan au IVe siècle. (voir la notice qui lui est consacrée sur missel.free). Voici comment son disciple Augustin lui rend témoignage :

    "Je considérais Ambroise lui-même comme un homme heureux, au regard du monde, d'être si fort honoré par les plus hauts personnages. Il n'y avait que son célibat qui me paraissait chose pénible. Quant aux espérances qu'il portait en lui, aux combats qu'il avait à soutenir contre les tentations inhérentes à sa grandeur même, aux consolations qu'il trouvait dans l'adversité, aux joies savoureuses qu'il goûtait à ruminer Votre Pain, avec cette bouche mystérieuse qui était dans son cœur ; de tout cela je n'avais nulle idée, nulle expérience.

    Et il ignorait pareillement ces agitations et l'abîme où je risquais de choir. Il m'était impossible de lui demander ce que je voulais, comme je le voulais ; une foule de gens affairés, qu'il aidait dans leur embarras, me dérobait cette audience et cet entretien. Quand il n'était pas occupé d'eux, il employait ces très courts instants à réconforter son corps par les aliments nécessaires, ou son esprit par la lecture.

    Lisait-il, ses yeux couraient sur les pages dont son esprit perçait le sens ; mais sa voix et sa langue se reposaient. Souvent quand je me trouvais là, - car sa porte n'était jamais défendue, on entrait sans être annoncé, - je le voyais lisant tout bas et jamais autrement. Je demeurais assis dans un long silence, - qui eût osé troubler une attention si profonde ? - puis je me retirais, présumant qu'il lui serait importun d'être interrompu dans ces rares moments dont il bénéficiait pour le délassement de son esprit, quand le tumulte des affaires d'autrui lui laissait quelque loisir."

    Voir également la catéchèse de Benoît XVI consacrée à saint Ambroise.