Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

BELGICATHO - Page 1057

  • Quand le cardinal Suenens menait la fronde contre l'encyclique Humanae Vitae

    IMPRIMER

    La révolte contre Humanae Vitae continue de nous hanter aujourd’hui

    Par : Roberto de Mattei, vaticaniste
    Corrispondenza Romana

    SOURCE : Life Site News (via Abbatah)

     

     

    Note de la rédaction: Nous publions ci-dessous le texte intégral en anglais d’une conférence récente de l’historien italien et président de la Fondation Lepanto, le professeur Roberto de Mattei, sur les racines des tentatives actuelles de renverser Humanae Vitae. La conférence a été prononcée le lundi 21 mai à Rome, lors du premier rassemblement officiel de l’Académie Jean-Paul II pour la vie humaine et la famille (JAHLF).

    ROME, le 25 mai 2018 ( LifeSiteNews ) –

    La Révolution de 1968 n’était pas une révolution politique. C’était une révolution culturelle. Roger Kimball a consacré un livre intéressant à ce sujet : La Longue Marche. Comment la Révolution Culturelle des années 1960 a changé l’Amérique.[1] « Une révolution culturelle » observe Kimball, « quelles que soient les ambitions politiques de ses architectes, résulte d’abord dans une métamorphose des valeurs et de la conduite de la vie ». [2]. Mais 1968 devrait être rappelé pour une autre raison. Le 25 juillet de cette année, l’Encyclique Humanae Vitae de Paul VI fut promulguée, ce qui, d’une certaine manière, constitue l’antithèse de l’esprit révolutionnaire de 1968. 

    L’essence de la révolution étudiante a été trouvée dans le slogan : « Il est interdit d’interdire ». Ce slogan exprime le rejet de toute autorité et de toute loi, au nom d’une libération des instincts, des besoins et des désirs. Interdit d’interdire signifie : tout est permis. La liberté sexuelle et les drogues étaient les deux ingrédients pour affirmer cette nouvelle philosophie de vie.

    Humanae Vitae, en réitérant la condamnation de l’avortement et de la contraception, a rappelé que tout n’est pas permis, qu’il existe des lois morales absolues et immuables et qu’une autorité suprême existe, l’Église, qui a le droit et le devoir de proposer ce qui est bon et d’interdire ce qui est mal, c’est-à-dire ce qui est contraire à la Loi Divine et Naturelle.

    Mais les racines du déni de la loi naturelle remontent plus loin dans le temps. Et je souhaite rappeler un autre événement dont l’anniversaire n’est pas remarqué mais qui est à l’origine des anniversaires que nous avons mentionnés. C’est un événement qui a eu lieu au sein de l’Église, au cours du Concile Vatican II. Il s’est produit à Rome, dans l’Assemblée Conciliaire, le 29 octobre 1964. Je le rappelle pour que nous puissions mieux comprendre l’existence de la connexion entre deux révolutions parallèles : la Révolution Culturelle de 1968 et la Révolution Ecclésiastique qui a explosé la même année, sous la forme d’une opposition à Humanae Vitae.

    À ce stade, nous devons nous rappeler ce qui était et est toujours la Doctrine de l’Église sur le Mariage.

    Le Mariage, selon le Magistère de l’Église, est une institution unique et indissoluble, destinée par Dieu à la propagation du genre humain.

    Selon la Doctrine de l’Église, il y a trois fins au mariage : et qui ne sont pas au même niveau, mais ordonnées.

    La première fin est la procréation, qui ne signifie pas seulement amener des enfants dans le monde, mais les former intellectuellement, moralement et surtout spirituellement, pour les guider vers leur destinée éternelle, qui est le Ciel.

    La seconde fin est l’entraide des époux, qui n’est pas seulement une aide matérielle et qui n’est pas seulement une compréhension sexuelle ou romantique, mais qui implique avant tout une aide et une compréhension spirituelles.

    La troisième fin est le remède à la concupiscence, qui est une conséquence du péché originel, mais qui ne doit pas être confondue avec le péché. Luther a soutenu que la concupiscence, en soi, est un péché et qu’il est insurmontable. Mais le Concile de Trentedistingue le péché originel, qui blesse tous les hommes, et la concupiscence qui subsiste dans l’homme après le Baptême, et n’est pas un péché en soi, mais seulement un penchant au péché ; pas irrésistiblement, parce que l’homme peut surmonter ce penchant par la bonne volonté et la Grâce Divine.

    Que la fin propre du mariage soit la propagation de la race humaine est attestée par le passage de la Genèse (1:28) : « Croissez et multipliez-vous » .

    La vision de l’Église sur la question de la régulation des naissances a toujours été restrictive, car la Sainte Écriture dit : «Croissez et multipliez-vous ». Don Pietro Leone observe à juste titre que « multiplier, au sens commun du terme, signifie multiplier un facteur par plus grand que un de sorte qu’il exclut le maintien du statu quo, ce qui serait fait en ayant seulement deux enfants ». [3]

    En pratique, cela signifie qu’une famille devrait normalement avoir au moins trois enfants.

    Le professeur Ettore Gotti Tedeschi a démontré dans de nombreux écrits que l’une des causes de la crise économique actuelle est l’effondrement démographique, et l’effondrement démographique provient précisément du fait que le nombre moyen de naissances est inférieur à un taux de deux pour un qui est le seul taux qui permettrait la croissance de la population. [4] Avec une moyenne de deux enfants ou moins par couple, la population va diminuer et aller vers l’extinction. [5] Gotti Tedeschi dit que la croissance économique correspond à la croissance démographique, mais j’ajouterais qu’il en va de même pour la croissance spirituelle parce que le fait d’avoir de grandes familles signifient un esprit de sacrifice, et l’esprit de sacrifice est un facteur de développement spirituel et moral parce qu’il implique l’existence de principes et de valeurs pour lesquels on vit et, si nécessaire, on meurt.

    Une des dernières allocutions de Pie XII fut un discours aux familles nombreuses, prononcé le 20 janvier 1958 :

    Seule la lumière divine et éternelle du christianisme illumine et vivifie la famille de telle sorte que, soit à l’origine, soit dans le développement, la famille nombreuse est souvent prise comme synonyme de famille Chrétienne. Le respect des lois divines lui a donné l’exubérance de la vie ; la foi en Dieu fournit aux parents la force nécessaire pour affronter les sacrifices et les renoncements qu’exige l’éducation des enfants ; l’esprit Chrétien de l’amour veille sur l’ordre et sur la tranquillité, en même temps qu’il prodigue pour ainsi dire en les dégageant de la nature les intimes joies familiales, communes aux parents, aux enfants, entre frères.

    Extérieurement aussi, une famille nombreuse bien ordonnée est comme un sanctuaire visible : le sacrement du baptême n’est pas pour elle un événement exceptionnel, mais renouvelle plusieurs fois la joie et la grâce du Seigneur. La série des joyeux pèlerinages aux fonts baptismaux n’est pas encore terminée que commence, resplendissante d’une égale candeur, celle des confirmations et des premières communions. A peine le plus petit des enfants a-t-il déposé son petit vêtement blanc parmi les plus chers souvenirs de sa vie qu’apparaît déjà le premier voile nuptial, qui réunit au pied de l’autel parents, enfants et nouveaux parents. Comme des printemps renouvelés, d’autres mariages, d’autres baptêmes, d’autres premières communions se succéderont, perpétuant pour ainsi dire dans la maison les visites de Dieu et de sa grâce.

    Cette Doctrine a été exprimée dans le schéma [ Schéma = guide de discussion préparé par des experts sur des thèmes spécifiques en vue d’en débattre lors du Concile ] sur le mariage et la famille approuvé par Jean XXIII [6] en juillet 1962, à la veille de l’ouverture du Concile Vatican II. Ce schéma sera plus tard rejeté par les Pères du Concile. Mais une nouvelle philosophie de vie avait fait des progrès dans les cercles Catholiques sous l’afflux de nouveaux courants intellectuels séculaires, comme l’École de Francfort, dans laquelle le Marxisme et la Psychanalyse se fusionnaient. Cette nouvelle philosophie de vie Catholique tendait à écarter l’idée d’une loi naturelle absolue et objective et à la contrecarrer avec la valeur de la personne humaine, en attribuant une valeur normative à la conscience individuelle. La conscience a perdu son point de référence, qui était la Loi Naturelle et Divine, et elle-même est devenue la norme établie de l’action humaine.

    En 1960, en Amérique, la fameuse pilule du Docteur Gregory Pincus (1903-1967) a été commercialisée. Pincus a travaillé sur la fertilisation [ in vitro ] depuis les années 1930 et avait été remercié de l’Université Harvard pour son manque de scrupules dans la recherche ( ils l’avaient surnommé le Docteur Frankenstein ), mais ses projets ont commencé à se réaliser dans les années 50 grâce au soutien décisif de la militante féministe Margaret Sanger. [7] La naissance et la commercialisation du premier contraceptif oral, Enovid, la célèbre pilule du Dr. Pincus, ont marqué un tournant historique. Dans son livre La naissance de la pilule : comment quatre croisés ont réinventé le sexe et lancé une révolution ] , Jonathan Eig attribue la naissance et la propagation de la pilule à quatre « croisés » : la star féministe Margaret Sanger, le scientifique iconoclaste Gregory Goodwin Pincus (1903-1967), le docteur Catholique John Rock (1890-1984), « et le fournisseur de l’argent derrière tout cela » , Katharine McCormick (1875-1967).

    La science a rendu possible la contraception artificielle et, dans ces mêmes années, un groupe de théologiens Progressistes a vu dans cette innovation scientifique l’occasion de changer la morale Catholique sur le mariage. La nouvelle morale Progressiste avait comme un de ses centres l’Université de Louvain, dont le protecteur était le Cardinal Primat de Belgique, Leo Joseph Suenens.

    Lire la suite ICI

  • McCarrick, Farrell et cie

    IMPRIMER

    De Sandro Magister en traduction sur diakonos.be :

    McCarrick et ses protégés. La carrière miraculeuse du cardinal Farrell

    La nouvelle circule depuis plusieurs jours déjà : le Pape François a déclaré dans un communiqué laconique que Theodore McCarrick, 88 ans, archevêque émérite de Washington, n’est désormais plus cardinal, qu’il a été assigné à résidence et doit mener une vie de prière et de pénitente et qu’il est dans les fait suspendu « a divinis ».  Tout cela dans l’attente du verdict du « procès canonique prévu ».

    Il faut remonter à 1927 pour trouver un cas similaire de destitution du collège des cardinaux, avec le cas du jésuite Louis Billot qui avait été privé de la pourpre cardinalice pour son appartenance au mouvement politique « Action Française » condamné l’année précédente par le Saint-Siège. Mais pour McCarrick, les raisons sont d’un toute autre ordre et elles incontestablement plus graves sur le plan moral.  Il suffit de se rendre compte de la durée de son activité sexuelle désordonnée avec des mineurs, des prêtres et des séminaristes, pratiquée pendant des décennies sans que cela n’interfère le moins du monde – malgré que la situation soit bien connue d’un grand nombre de personne à plusieurs niveaux de l’Église – avec sa brillante carrière ecclésiastique.

    Beaucoup de choses ont déjà été écrites sur l’affaire McCarrick ces derniers jours. Mais assez peu sur le fait que cette affaire ne concerne pas son seul protagoniste mais également les ecclésiastiques de son entourage qui ont, eux aussi, bénéficié grâce à lui de carrières à la limite du miraculeux.

    L’un d’entre eux en particulier, soulève de sérieuses questions. Il s’agit de Kevin K. Farrell, 71 ans, créé cardinal en 2016 par le pape François et nommé préfet du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie.

    Né en Irlande, Mgr Farrell est entré chez les Légionnaires du Christ vers le milieu des années soixante, quand cette organisation était encore modeste et que son maléfique fondateur, Marcial Maciel, était encore nimbé d’une aura de respectabilité universelle. Ayant quitté la Légion une quinzaine d’années plus tard, Mgr Farrell a par la suite gardé un silence complet sur les méfaits sexuels de Maciel – qui avaient alors éclaté au grand jour – et a toujours feint de n’avoir jamais eu de contact digne de ce nom avec lui.  Il ressort cependant de témoignages fiables qu’il exerçait des responsabilités dans la Légion et qu’il jouissait d’une proximité non épisodique avec Maciel qui rend invraisemblable qu’il ne se soit pas rendu compte des comportements malsains de son supérieur.

     

    Lire la suite sur diakonos.be

  • Le bel hommage du cardinal Danneels au roi Baudouin (+ 31 juillet 1993)

    IMPRIMER

    30221596_10216896643278509_8296163932776092094_n.jpgEn 2013, une célébration eucharistique présidée par le cardinal Danneels a eu lieu en la cathédrale des Saints-Michel-et-Gudule, à l’occasion du vingtième anniversaire de la mort du Roi Baudouin.  Voici en intégralité l’homélie qui a été prononcée à l’occasion de cet hommage rendu en présence de la famille royale (source).

    « Il y  a vingt ans – presque jour pour jour – beaucoup d’entre nous étaient déjà dans cette cathédrale de Bruxelles Saints Michel et Gudule, pour prier. Réunis autour du corps de notre cher Roi Baudouin, nous l’avons rendu à notre mère la terre, ce corps qui tout au long de sa vie, a été le temple de son âme immortelle. Le jour viendra où ce corps ressuscitera par la grâce et la force de Dieu, maître de la vie. Ce jour-là où les tombes s’ouvriront à la vie, nous le verrons face-à-face dans la gloire de la résurrection. Le roi et beaucoup d’entre nous ont vécu dans cette foi dans la résurrection.
    Son corps se tait maintenant, mais non son cœur qui n’arrête de nous parler. « Defunctus adhuc loquitur »  – les morts continuent à nous parler.

    Oui, le roi Baudouin nous parle. Ecoutons-le. Mais aussi: regardons-le. Car le roi Baudouin était un roi tel le roi David dans la Bible, l’icône de toute royauté véritable. En effet il y a des rois qui sont plus que des rois: ils sont les bergers de leur peuple. Il y a des rois qui connaissent leurs devoirs et accomplissent leur devoir admirablement. Ils respectent le droit et prêtent serment de fidélité à leur pays et à ses lois.

    Mais les bergers sont plus. Ils aiment leur peuple. Les bergers ne sont pas que des hommes de devoir. Ils aiment chacune de leurs brebis. Les rois-bergers règnent aussi avec leur cœur. Tel fut le roi Baudouin: un roi-berger.
    Il appartient aux historiens de faire l’évaluation d’un règne. Mais ce que fut le roi Baudouin aux yeux de Dieu, il appartient à Dieu de faire l’évaluation. Mais aussi quelque peu à des hommes qui ont reçu la grâce  et  le regard de la foi. Peut-être Dieu – loin au-delà de mes mérites – m’a-t-il fait le don de parler un moment du roi. Après moi d’ailleurs, d’autres sans doute viendront pour en parler mieux que moi et pour approfondir ce regard de la foi sur lui.
    Le roi Baudouin fut un roi qui fut aussi berger. Les hommes l’aimaient et il les aimait. Pour d’innombrables hommes et femmes de ce pays, il a été ce qu’était David pour le peuple de Dieu.

    Bien sûr Dieu seul est le véritable Bon Pasteur. Son Fils Jésus a dit : « Je suis le Bon Pasteur ». Mais il y a des hommes, qui par un don d’en haut partagent cette charge.
    Le Bon Pasteur fait deux choses. Et il les fait simultanément. Ce qui n’est possible que pour Dieu seul. Le Bon Pasteur a le pouvoir de la bilocation. Il précède le troupeau et en même temps il le suit. Il est devant et derrière.
    Le Bon Pasteur en effet  doit aller devant son troupeau pour montrer le chemin. Il écarte les obstacles et les dangers, mais il montre aussi le chemin vers  les meilleurs pâturages. Ce qu’a fait le roi Baudouin pendant toute sa vie de roi : montrer le chemin et faire avancer le troupeau sur le chemin de la véritable humanité et du vrai bonheur. Il était soucieux des valeurs et des normes pour rendre plus heureux son peuple. Et il les pratiquait lui-même.
    Mais le Bon Pasteur ne fait pas qu’aller devant le troupeau, il doit aussi le suivre. Car il y a toujours ce petit agneau blessé, qu’il droit prendre sur les épaules. Il doit le consoler, l‘encourager et panser ses plaies. Le roi Baudouin était le Bon Samaritain qui aurait voulu se pencher sur tous les hommes blessés sur le chemin de Jéricho. Le roi portait les hommes blessés et souffrants sur son cœur.
    Et il y a toujours des agneaux  qui vont trop vite, d’autres qui ne peuvent pas suivre. Le roi cherchait le bon rythme pour la marche du troupeau. Dieu aime les rois de compassion.

    Cher roi Baudouin, vous avez servi le pays avec sagesse et amour, avec compétence et dévouement, avec tendresse et don de soi, intercède auprès de Dieu pour nous et pour notre pays. Oui, on peut intercéder avant qu’on ait sa statue sur les autels avec des cierges et des fleurs. Si Dieu le veut, cela viendra. Mais les statues sur les places publiques et les autels dans les églises, ce n’est que l’extérieur de la sainteté. Dieu l’a vue déjà beaucoup plus tôt.

  • Lourdes : ville étape du Tour de France 2018

    IMPRIMER

    JPSC

  • En marge de l’affaire McCarrick : une instruction oubliée du pape Benoît XVI (4 novembre 2005)

    IMPRIMER

    ratio  fundamentalis 1501090801423.jpgLe slogan libéral à la mode du pontificat actuel « Qui suis-je pour  juger ? » arrange beaucoup de monde. Il ne devrait cependant pas occulter la norme objective prudentielle dont le respect s'impose au delà même de la question des dérives avérées. A ce propos, voici les lignes directrices précises, (on en trouve une synthèse dans les articles 189, 199 et 200 de la "ratio fundamentalis" de la formation des futurs prêtres datée du 8 décembre 2016) que le prédécesseur du pape François avait fait publier sous son règne trop bref :

    CONGRÉGATION POUR L'ÉDUCATION CATHOLIQUE

    Instruction
    de la Congrégation pour l'Education catholique
    sur les critères de discernement vocationnel
    au sujet des personnes présentant des tendances homosexuelles
    en vue de l'admission au séminaire et aux Ordres sacrés

    Introduction

    Dans la continuité de l'enseignement du Concile Vatican II et, en particulier, du décret Optatam totius [1] sur la formation sacerdotale, la Congrégation pour l'Education catholique a publié divers documents afin de promouvoir une formation adéquate et intégrale des futurs prêtres, en donnant des orientations et des normes précises sur ses différents aspects [2]. Pendant ce temps, le Synode des Evêques de 1990 a aussi réfléchi sur la formation des prêtres dans les circonstances actuelles, avec l'intention de mieux faire appliquer la doctrine conciliaire sur ce sujet et de la rendre plus explicite et plus pertinente dans le monde contemporain. A la suite de ce Synode, Jean-Paul II avait publié l'Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis [3].

    A la lumière de ce riche enseignement, la présente Instruction n'entend pas aborder toutes les questions d'ordre affectif ou sexuel qui exigent un discernement attentif durant toute la période de formation. Elle donne des normes sur une question particulière, rendue plus urgente par la situation actuelle, celle de l'admission ou non au Séminaire et aux Ordres sacrés des candidats qui présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées.

    1. Maturité affective et paternité spirituelle

    Selon la constante Tradition de l'Eglise, seul un homme baptisé reçoit validement l'Ordination sacrée [4]. Par le sacrement de l'Ordre, l'Esprit Saint configure le candidat à Jésus Christ, à un titre nouveau et spécifique: en effet, le prêtre représente sacramentellement le Christ, Tête, Pasteur et Epoux de l'Eglise [5]. En raison de cette configuration au Christ, toute la vie du ministre sacré doit être animée par le don de toute sa personne à l'Eglise et par une authentique charité pastorale [6].

    En conséquence, le candidat au ministère ordonné doit atteindre la maturité affective. Une telle maturité le rendra capable d'avoir des relations justes avec les hommes et avec les femmes, en développant en lui un véritable sens de la paternité spirituelle vis-à-vis de la communauté ecclésiale qui lui sera confiée [7].

    1. L'homosexualité et le ministère ordonné

    Depuis le Concile Vatican II jusqu'à ce jour, divers documents du Magistère - et particulièrement le Catéchisme de l'Eglise catholique - ont confirmé l'enseignement de l'Eglise sur l'homosexualité. Le Catéchisme distingue entre les actes homosexuels et les tendances homosexuelles.

    Au sujet des actes, il enseigne qu'ils sont présentés dans la Sainte Ecriture comme des péchés graves. La Tradition les a constamment considérés comme intrinsèquement immoraux et contraires à la loi naturelle. En conséquence, ils ne peuvent être approuvés en aucun cas.

    En ce qui concerne les tendances homosexuelles profondément enracinées, que présentent un certain nombre d'hommes et de femmes, elles aussi sont objectivement désordonnées et, souvent, elles constituent aussi une épreuve pour ces personnes. Celles-ci doivent être accueillies avec respect et délicatesse; on évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Elles sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie et à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu'elles peuvent rencontrer [8].

    Dans la lumière de cet enseignement, ce Dicastère, en accord avec la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements estime nécessaire d'affirmer clairement que l'Eglise, tout en respectant profondément les personnes concernées [9], ne peut pas admettre au Séminaire et aux Ordres sacrés ceux qui pratiquent l'homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent ce qu'on appelle la culture gay. [10].

    Ces personnes se trouvent en effet dans une situation qui fait gravement obstacle à une juste relation avec des hommes et des femmes. De plus, il ne faut pas oublier les conséquences négatives qui peuvent découler de l'Ordination de personnes présentant des tendances homosexuelles profondément enracinées.

    Par contre, au cas où il s'agirait de tendances homosexuelles qui seraient seulement l'expression d'un problème transitoire, comme, par exemple, celui d'une adolescence pas encore achevée, elles doivent de toute façon être clairement dépassées au moins trois ans avant l'Ordination diaconale.

    1. Le discernement de l'idonéité des candidats par l'Eglise

    Deux aspects sont indissociables dans toute vocation sacerdotale: le don gratuit de Dieu et la liberté responsable de l'homme. La vocation est un don de la grâce divine, reçu par l'intermédiaire de l'Eglise, dans l'Eglise et pour le service de l'Eglise. En répondant à l'appel de Dieu, l'homme s'offre librement à Lui dans l'amour [11]. Le seul désir de devenir prêtre n'est pas suffisant et il n'existe pas de droit à recevoir l'Ordination sacrée. Il appartient à l'Eglise - dans sa responsabilité de définir les nécessaires conditions requises pour la réception des Sacrements institués par le Christ - de discerner l'idonéité de celui qui désire entrer au Séminaire [12], de l'accompagner durant les années de la formation et de l'appeler aux Ordres sacrés, si l'on juge qu'il possède les qualités requises [13].

    La formation du futur prêtre doit articuler, en une complémentarité essentielle, les quatre dimensions de la formation: humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale [14]. Dans ce contexte, il faut noter l'importance particulière de la formation humaine, fondement nécessaire de toute la formation [15] Pour admettre un candidat à l'Ordination diaconale, l'Eglise doit vérifier, entre autres, qu'il a atteint la maturité affective du candidat au sacerdoce [16].

    L'appel aux Ordres est de la responsabilité personnelle de l'Evêque [17] ou du Supérieur Majeur. En tenant compte de l'avis de ceux à qui ils ont confié la responsabilité de la formation, l'Evêque ou le Supérieur Majeur, avant d'admettre à l'Ordination le candidat, doivent parvenir à un jugement moralement certain sur ses qualités. Dans le cas d'un doute sérieux sur ce point, ils ne doivent pas l'admettre à l'Ordination [18].

    Le discernement de la vocation et de la maturité du candidat est aussi un grave devoir du recteur et des autres formateurs du Séminaire. Avant chaque Ordination, le recteur doit exprimer son jugement sur les qualités du candidat requises par l'Eglise [19].

    Dans le discernement de l'idonéité à l'Ordination, un rôle important est dévolu au directeur spirituel. Tout en étant tenu au secret, il représente l'Eglise au for interne. Lors des entretiens avec le candidat, le directeur spirituel doit notamment rappeler les exigences de l'Eglise en ce qui concerne la chasteté sacerdotale et la maturité affective spécifique du prêtre, et aussi l'aider à discerner s'il a les qualités nécessaires [20]. Il a l'obligation d'évaluer toutes les qualités de la personnalité et de s'assurer que le candidat ne présente pas de troubles sexuels incompatibles avec le sacerdoce. Si un candidat pratique l'homosexualité ou présente des tendances homosexuelles profondément enracinées, son directeur spirituel, comme d'ailleurs son confesseur, ont le devoir de le dissuader, en conscience, d'avancer vers l'Ordination.

    Il reste entendu que c'est le candidat lui-même qui est le premier responsable de sa propre formation [21]. Il doit se soumettre avec confiance au discernement de l'Eglise, de l'Evêque qui appelle aux Ordres, du recteur du Séminaire, du directeur spirituel et des autres éducateurs du Séminaire auxquels l'Evêque ou le Supérieur Majeur ont confié la mission de former les futurs prêtres. Il serait gravement malhonnête qu'un candidat cache son homosexualité pour accéder, malgré tout, à l'Ordination. Un comportement à ce point inauthentique ne correspond pas à l'esprit de vérité, de loyauté et de disponibilité qui doit caractériser la personnalité de celui qui estime être appelé à servir le Christ et son Eglise dans le ministère sacerdotal.

    Conclusion

    Cette Congrégation confirme la nécessité pour les Evêques, les Supérieurs Majeurs et tous les responsables concernés de se livrer à un discernement attentif de l'idonéité des candidats aux Ordres sacrés, et cela depuis l'admission au Séminaire jusqu'à l'Ordination. Ce discernement doit être accompli à la lumière d'une conception du sacerdoce ministériel en conformité avec l'enseignement de l'Eglise.

    Les Evêques, les Conférences Episcopales et les Supérieurs Majeurs veilleront à ce que les normes de cette Instruction soient fidèlement observées pour le bien des candidats eux-mêmes et pour assurer toujours à l'Eglise des prêtres idoines, vrais pasteurs selon le Coeur du Christ.

    Le Souverain Pontife Benoît XVI a approuvé la présente Instruction le 31 août 2005 et il en a ordonné la publication.

    Rome, le 4 novembre 2005, en la mémoire de S. Charles Borromée, Patron des Séminaires.

    Zenon Card. GROCHOLEWSKI
    Préfet

    S.Exc. Mgr J. Michael MILLER, c.s.b.
    Archevêque tit. de Vertara
    Secrétaire

    Notes

    [1]Concile oecuménique Vatican II, Décret sur la formation des prêtres Optatam totius (28 octobre 1965): AAS 58 (1966), 713-727.

    [2] Cf. Congrégation pour l'Education Catholique, Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis (6 janvier 1970; nouvelle édition, 19 mars 1985); L'enseignement de la philosophie dans les séminaires (20 janvier 1972); Orientations sur l'éducation au célibat sacerdotal (11 avril 1974); L'enseignement du Droit Canonique pour les aspirants au sacerdoce (2 avril 1975); La formation théologique des futurs prêtres (22 février 1976); Epistula circularis de formatione vocationum adultarum (14 juillet 1976); Instruction sur la formation liturgique dans les séminaires (3 juin 1979); Lettre circulaire concernant quelques aspects plus urgents de la préparation spirituelle dans les séminaires (6 janvier 1980); Orientations éducatives sur l'amour humain - Traits d'éducation sexuelle (1 novembre 1983); La Pastorale de la Mobilité humaine dans la formation des futurs prêtres (25 janvier 1986); Orientations pour la formation des futurs prêtres concernant les instruments de communication sociale (19 mars 1986); Lettre circulaire touchant les études sur les Eglises Orientales (6 janvier 1987); La Vierge Marie dans la formation intellectuelle et spirituelle (25 mars 1988); Orientations pour l'étude et l'enseignement de la doctrine sociale de l'Eglise dans la formation sacerdotale (30 décembre 1988); Instruction sur l'étude des Pères de l'Eglise dans la formation sacerdotale (10 novembre 1989); Directives pour la préparation des éducateurs de séminaires (4 novembre 1993); Directives pour la formation des séminaristes sur les problèmes relatifs au mariage et à la famille (19 mars 1995); Instruction aux Conférences épiscopales sur l'admission au séminaire de candidats provenant d'autres séminaires ou familles religieuses (9 octobre 1986 et 8 mars 1996); La période propédeutique (1 mai 1998); Lettere circolari circa le norme canoniche relative alle irregolarità e agli impedimenti sia ad Ordines recipiendos, sia ad Ordines exercendos (27 juillet 1992 et 2 février 1999).

    [3] Jean-Paul II, Exhortation apostolique post-synodale Pastores dabo vobis (25 mars 1992): AAS 84 (1992), 657-864.

    [4] Cf. C.I.C., can. 1024 et C.C.E.O., can. 754; Jean-Paul II, Lettre apostolique Ordinatio sacerdotalis sur l'Ordination sacerdotale exclusivement réservée aux hommes (22 mai 1994): AAS 86 (1994), 545-548.

    [5] Cf. Concile oecuménique Vatican II, Décret sur le ministère et la vie des prêtres Presbyterorum ordinis (7 décembre 1965), n. 2: AAS 58 (1966), 991-993; Pastores dabo vobis, n. 16: AAS 84 (1992), 681-682.

    Au sujet de la configuration au Christ, Epoux de l'Eglise, Pastores dabo vobis affirme: "Le prêtre est appelé à être l'image vivante de Jésus Christ, Epoux de l'Eglise [...] Il est appelé, dans sa vie spirituelle, à revivre l'amour du Christ Epoux envers l'Eglise Epouse. Sa vie doit donc être illuminée et orientée par ce caractère sponsal qui lui demande d'être témoin de l'amour sponsal du Christ" (n. 22): AAS 84 (1992), 691.

    [6] Cf. Presbyterorum ordinis, n. 14: AAS 58 (1966), 1013-1014; Pastores dabo vobis, n. 23: AAS 84 (1992), 691-694.

    [7] Cf. Congrégation pour le Clergé, Directoire Dives Ecclesiae pour le ministère et la vie des prêtres (31 mars 1994), n. 58.

    [8] Cf. Catéchisme de l'Eglise Catholique (édition typique, 1997), nn. 2357-2358.
    Cf. aussi les divers documents de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi: Déclaration Persona humana sur quelques questions d'éthique en matière de sexualité (29 décembre 1975); Lettre Homosexualitatis problema à tous les Evêques de l'Eglise Catholique sur la pastorale à l'égard des personnes homosexuelles (1 octobre 1986); Quelques considérations sur la réponse à des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles (23 juillet 1992); Considérations à propos des projets de reconnaissance juridique des unions entre personnes homosexuelles (3 juin 2003).
    Au sujet de l'inclination homosexuelle, la Lettre Homosexualitatis problema affirme: "Bien qu'elle ne soit pas en elle-même un péché, l'inclination particulière d'une personne homosexuelle constitue néanmoins une tendance, plus ou moins forte, vers un comportement intrinsèquement mauvais du point de vue moral. C'est la raison pour laquelle l'inclination elle-même doit être considérée comme objectivement désordonnée" (n. 3).

    [9] Cf. Catéchisme de l'Eglise Catholique (édition typique, 1997), n. 2358; cf. aussi C.I.C., can. 208 et C.C.E.O., can. 11.

    [10] Cf. Congrégation pour l'Education Catholique, A memorandum to Bishops seeking advice in matters concerning homosexuality and candidates for admission to Seminary (9 juillet 1985); Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, Lettre (16 mai 2002): Notitiae 38 (2002), 586.

    [11] Cf. Pastores dabo vobis, nn. 35-36: AAS 84 (1992), 714-718.

    [12] Cf. C.I.C., can. 241, 1: "L'Evêque diocésain n'admettra au grand séminaire que ceux qui, par leurs qualités humaines et morales, spirituelles et intellectuelles, par leur santé physique et psychique ainsi que par leur volonté droite, seront jugés capables de se donner pour toujours aux ministères sacrés" et C.C.E.O., can. 342, 1.

    [13] Cf. Optatam totius, n. 6: AAS 58 (1966), 717. Cf. aussi C.I.C., can. 1029: "Seront seuls promus aux ordres ceux qui, au jugement prudent de l'Evêque propre ou du Supérieur majeur compétent, tout bien pesé, ont une foi intègre, sont animés par une intention droite, possèdent la science voulue, jouissent d'une bonne réputation et sont dotés de moeurs intègres, de vertus éprouvées et des autres qualités physiques et psychiques en rapport avec l'ordre qu'ils vont recevoir" et C.C.E.O., can. 758.
    Ne pas appeler aux Ordres celui qui n'a pas les aptitudes requises n'est pas une discrimination injuste: cf. Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Quelques considérations sur la réponse à des propositions de loi sur la non-discrimination des personnes homosexuelles.

    [14] Cf. Pastores dabo vobis, nn. 43-59: AAS 84 (1992), 731-762.

    [15] Cf. ibid., n. 43: "Le prêtre, appelé à être "image vivante" de Jésus Christ, Tête et Pasteur de l'Eglise, doit chercher à refléter en lui-même, dans la mesure du possible, la perfection humaine, qui resplendit dans le Fils de Dieu fait homme et qui transparaît avec une singulière efficacité dans ses attitudes avec les autres": AAS 84 (1992), 732.

    [16] Cf. ibid., nn. 44 et 50: AAS 84 (1992), 733-736 et 746-748. Cf. aussi: Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, Carta circular Entre las más delicadas a los Exc.mos y Rev.mos Señores Obispos diocesanos y demás Ordinarios canónicamente facultados para llamar a las Sagradas Ordenes, sobre Los escrutinios acerca de la idoneidad de los candidatos (10 novembre 1997): Notitiae 33 (1997), 495-506, en particulier l'Annexe V.

    [17] Cf. Congrégation pour les Evêques, Directoire pour le Ministère pastoral des Evêques Apostolorum Successores (22 février 2004), n. 88.

    [18] Cf. C.I.C., can. 1052, 3: "Si [...], pour des raisons déterminées, l'Evêque doute de l'idonéité du candidat à recevoir les ordres, il s'abstiendra de le promouvoir". Cf. aussi C.C.E.O., can. 770.

    [19] Cf. C.I.C., can. 1051: "Pour l'enquête sur les qualités requises chez l'ordinand [...] l'attestation du recteur du séminaire ou de la maison de formation sera obtenue au sujet des qualités requises chez le candidat pour la réception de l'ordre, à savoir: doctrine sûre, piété authentique, bonnes moeurs, aptitude à l'exercice du ministère; et de plus, après recherche soigneusement faite, état de santé physique et psychique".

    [20] Cf. Pastores dabo vobis, nn. 50 et 66: AAS 84 (1992), 746-748 et 772-774. Cf. aussi Ratio fundamentalis institutionis sacerdotalis, n. 48.

    [21] Cf. Pastores dabo vobis, n. 69: AAS 84 (1992), 778.

     JPSC

     

     

  • La barque de Pierre prend-elle l'eau ?

    IMPRIMER

    De Carlos Esteban sur le site hispanophone Infovaticana (traduction par nos soins) :

    Le naufrage

    Non praevalebunt. Les forces de l'enfer ne prévaudront pas contre l'Église. C'est la promesse du Christ à laquelle nous, catholiques, pouvons nous accrocher avec confiance. Et c'est le meilleur moment pour s'en souvenir et s'y fier car, humainement, le gouvernement de l'Eglise ressemble plus que jamais au bunker de Berlin dans le film La Chute.

    L'image est sombre. Les scandales jumelés du Chili et des États-Unis ne sont pas seulement terribles en raison du nombre d'années pendant lesquelles les pasteurs ont couvert et ainsi toléré les abus continuels et scandaleux sur de jeunes hommes - qualifier cela de « pédophile » équivaut simplement à éluder la question - et aussi parce qu'ils ont révélé que de tels comportements, loin d'être des exceptions inhabituelles, ont persisté dans un environnement de «normalité» relative; non, ce qui est particulièrement inquiétant pour les catholiques dans le monde aujourd'hui, c'est la réaction des «bons» évêques, des cardinaux, du pape.

    Dans la délicieuse comédie « 1,2,3 » de Billy Wilder, un dirigeant américain, directeur de Coca-Cola à Berlin dans les années soixante, se trouve confronté à un gars qui claque les talons pour dire bonjour et tend le bras à la moindre provocation, mais prétend ne pas avoir su ce qui s'est passé en Allemagne pendant la guerre parce qu'il travaillait dans le métro. Wilder se moque ici d'un peuple qui prétendait se dissocier collectivement des crimes du nazisme, comme si ils avaient eu lieu dans le secret absolu, ce qui est absurde. Et à présent, ils veulent nous vendre le même âne aveugle.

    Je propose un principe très simple: si, lors d'un scandale massif, impliquant des centaines de victimes sur plusieurs décennies au sein d'une organisation, tous les responsables de la même organisation disent qu'ils ne savaient rien et n'ont rien vu, c'est que cette organisation est pourrie à la racine.

    Le mal ne réside donc pas dans ces «pommes pourries»; personne n'est à l'abri du péché, ni du pire, et il n'y a pas d'institution sans péché dans ce monde pécheur. Le vrai mal dans ce cas est, si vous voyez ce que je veux dire, réside dans la réaction du «camp du bien».

    C'est notamment dans les «mesures» proposées par le cardinal O'Malley que nous avons mentionnées dans un texte précédent. Le chef du dispositif du Vatican fondé précisément pour clarifier ces cas, s'exprime comme si le problème avait une solution bureaucratique : il serait question de renforcer les règles ici et d'affiner les lignes directrices là pour en finir avec cette question embarrassante. Éminence, avec tout le respect que je vous dois : les évêques américains, leurs collègues, savaient; Rome savait; ses collaborateurs et subordonnés savaient.

    Il y a un évêque jouissant d'une réputation orthodoxe et conservatrice, Thomas Tobin (de Providence), qui affirme sur Twitter que la plupart de ses collègues sont saints et immaculés (je paraphrase), que ce scandale est exceptionnel. Le tweet en question a suscité, la dernière fois que je l'ai vu, une centaine de réponses, presque toutes respectueuses mais, dans leur écrasante majorité, extrêmement critiques. Je ne pense pas que ce soit une coïncidence que Monseigneur Tobin ait fermé son compte.

    Il y a une Curie, dominée par une « junte » informelle -le C9- parmi les membres de laquelle abondent ceux qu'éclabousse le scandale, comme le cardinal Maradiaga, en plus de ceux dont l'orthodoxie est douteuse, comme le cardinal Marx.

    Il y a un pontificat qui semble beaucoup plus obsédé par des questions qui ont peu ou rien à voir avec sa mission comme le changement climatique ou les politiques migratoires et qui se prononce sur ces questions avec une assurance déconcertante tandis qu'il laisse dans un douloureux état de confusion de graves questions doctrinales.

    Il y a un monceau de slogans bien sonnants - "Une Eglise pauvre pour les pauvres", "tolérance zéro" - qui restent sans effet et qui se retrouvent constamment en contradiction avec les décisions concrètes qui sont prises. Et cela dans une obsession de l'image et du geste vague au détriment de la clarté.

    Il y a la division de l'Eglise qui s'accentue et favorise jour après jour la marginalisation des chrétiens conservateurs qui, pour le plus grand malheur du progressisme dominant, sont ceux qui remplissent les églises et les séminaires.

    Il y a Sa Sainteté qui s'est démarquée à gauche dès le début de son pontificat et a donné l'idée que l'idéologie aurait un rôle prédominant, quelque chose qui se confirme dans la combinaison entre une inépuisable miséricorde pour les uns et une dureté inexplicable et inexpliquée à l'égard des institutions traditionnelles comme la Fraternité des Saints Apôtres ou les Franciscains de l'Immaculée, véritables pépinières de vocations.

    Il y a une ambiguïté doctrinale délibérément maintenue autour de vérités essentielles sur lesquelles diverses institutions ecclésiales s'interrogent, sur les sacrements ou l'objectivité du bien moral. Il y a le silence obstiné face aux doutes formulés par quatre cardinaux au sujet de l'exhortation Amoris Laetitia, de la part d'un pontife qu'on ne peut précisément accuser de se taire ou d'hésiter, qui reste un mystère douloureux pour beaucoup, tout comme son attitude changeante concernant la communion offerte aux conjoints protestants de fidèles catholiques.

    Il y a, enfin, dans une hiérarchie de plus en plus désolidarisée de sa mission, transformée en une association professionnelle qui s'investit davantage dans les luttes de pouvoir et les ambitions personnelles que dans le zèle pour la Maison du Père. Il ne faut peut-être pas s'attendre à ce que chacun des évêques du monde soit une réplique exacte des apôtres, leurs prédécesseurs; mais il semble qu'ils n'essaient même pas. (...)

    Rien de tout cela ne peut changer et ne changera pas sans un véritable tsunami dans l'Église. (...) Ce que je sais, c'est qu'une poignée de règles bureaucratiques ne fera rien pour arrêter la marée.

  • Scandales sexuels : les réponses du cardinal O'Malley sont-elles à la hauteur de la catastrophe ?

    IMPRIMER

    On trouvera ci-dessous (publié sur Vatican News) ce que le cardinal O'Malley propose pour répondre au scandale provoqué par l'affaire McCarrick (l'arbre qui ne doit pas cacher la forêt). Il semble malheureusement que ces déclarations visant à rassurer les fidèles ne soient pas à la hauteur de la situation catastrophique dans laquelle l'Eglise est aujourd'hui plongée par des scandales sexuels qui ne se résument pas à quelques affaires de pédophilie. Et c'est le cas dans de très nombreux pays parmi lesquels le Chili, le Honduras, les Etats-Unis occupent aujourd'hui le devant de la scène. L'Eglise a besoin d'un vaste tsunami pour la conformer en profondeur à sa véritable vocation mais qui en sera l'artisan ? 

    Abus sexuels: le cardinal O’Malley demande «plus que des excuses» aux évêques impliqués

    Il faut une «politique solide et complète» pour répondre aux accusations d'abus sexuels portées contre un évêque, a estimé le cardinal Sean O'Malley, archevêque de Boston (Etats-Unis), dans une note adressée à son diocèse et parue le 24 juillet.

    Dans sa note, le cardinal O’Malley fait, entre autres, référence à l’affaire McCarrick. Le cardinal Theodore McCarrick, archevêque émérite de Washington, a été suspendu de tout ministère public par le Pape François, le 20 juin dernier. Il est accusé d’abus sexuels sur mineurs et de comportement sexuel inapproprié avec des adultes dans les années 1970, lorsqu'il exerçait dans le diocèse de New-York. 

    Des abus qui traumatisent les catholiques

    «Ces actions présumées, si elles sont commises par une personne, sont moralement inacceptables et incompatibles avec le rôle du prêtre, de l’évêque ou du cardinal», énonce clairement le cardinal O’Malley, qui est aussi président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs (CPPM) depuis 2014.

    Elles «ont traumatisé beaucoup de catholiques et au-delà», insiste le cardinal O’Malley, ajoutant que «pareilles nouvelles créaient des doutes dans l’esprit de nombre de personnes»vis-à-vis des membres du clergé.

    «Il faut plus que des excuses» 

    Au-delà du cas du cardinal McCarrick, ce genre de situation nécessite «plus que d’excuses», défend le cardinal-archevêque de Boston. En effet, «lorsque des accusations sont portées contre un évêque ou un cardinal, l’on constate encore beaucoup de lacunes dans les politiques de l’Église pour gérer ces comportements et abus sexuels», déplore-t-il, soulignant tout de même que l'Église américaine avait adopté une politique de «tolérance zéro» en ce qui concerne l'abus sexuel des mineurs par les prêtres. 

    Transparence et cohérence

    Néanmoins, «des procédures plus claires pour les affaires impliquant des évêques» sont requises, plaide le cardinal américain, appelant ainsi de ses vœux des «protocoles transparents et cohérents» pour garantir justice aux victimes, et surtout, «répondre à l'indignation légitime des fidèles». Ne pas le faire, prévient-il, «menacerait l’autorité morale déjà affaiblie de l’Eglise»,et pourrait détruire la confiance nécessaire aux ministères des prêtres et des évêques.

    Les victimes, elles, doivent être «félicitées» et traitées avec respect pour avoir mis en lumière leur expérience tragique, stipule enfin le cardinal américain, rappelant que ces accusations étaient naturellement «source de déception et de colère».

    Trois impératifs pour l'Église

    Par conséquent, le cardinal identifie trois impératifs. Tout d'abord, il réaffirme qu'une «évaluation juste et rapide des accusations» est nécessaire, couplée à «une évaluation de l'adéquation de nos normes, de nos politiques dans l'Eglise, et ce, à tous les niveaux, spécialement dans le cas d’évêques». Troisièmement, il est nécessaire de «communiquer plus clairement aux fidèles catholiques et à toutes les victimes» la procédure à suivre pour porter plainte contre les évêques ou les cardinaux.

    Dans ce genre de moments, «il n’y a pas de plus grand impératif pour l'Église que de se sentir responsable pour affronter ces problèmes», affirme enfin le cardinal O’Malley, promettant de mettre le sujet sur la table lors de ses futurs échanges avec le Saint-Siège.

    Faisant allusion au cardinal McCarrick, le cardinal irlandais Kevin Farrell, préfet du dicastère pour les Laïcs, la famille et la vie s’est dit, lui, «choqué» des «accusations d’abus et d’harcèlements sexuels portées contre l'archevêque émérite de Washington McCarrick»,  a rapporté le National Catholic Reporter le 24 juillet 2018.

  • Humanae Vitae ? Venez à l'abbaye de Kergonan les 4 et 5 août, avec le Cardinal Sarah !

    IMPRIMER

    JPSC

  • Crise très grave dans les séminaires du Honduras

    IMPRIMER

    Très grave crise dans les séminaires du Honduras par Jean Kinzler sur le Forum Catholique

    TEGUCIGALPA, Honduras, 26 juillet 2018 ( LifeSiteNews ) - L'un des cardinaux les plus influents du Vatican, déjà soupçonné de détourner le regard alors que les relations homosexuelles étaient menées dans sa résidence personnelle, a réprimandé cinquante séminaristes pour avoir dénoncé les problèmes de leur séminaire sous influencee homosexuelle. 

    "Au lieu de féliciter les séminaristes", a tweeté Ed Pentin (NCR), qui a révélé l'histoire, le cardinal Óscar Rodríguez Maradiaga "les a accusés de propager des" commérages "qui veulent présenter leurs camarades sous un mauvais jour".

    Les séminaristes concernés ont déclaré dans leur lettre commune qu'ils ne pouvaient plus "cacher l'ampleur de ce problème au séminaire", selon la NCR , qui a obtenu une copie de la lettre. 

    "Nous vivons et vivons une période de tension dans notre maison à cause de situations gravement immorales, surtout d'une homosexualité active au sein du séminaire qui a été un tabou pendant tout une époque", dit la lettre des jeunes hommes, "et en couvrant cette situation, le problème a pris de l'ampleur, devenant, comme l'a dit un prêtre il n'y a pas si longtemps, une «épidémie au séminaire».

    Après avoir lu le contenu de la lettre, le cardinal Maradiaga et le président de la conférence des évêques honduriens, Mgr Angel Garachana Pérez, ont fustigé les auteurs de la lettre. 

    LSN et ncr

  • Pékin : un raid contre des églises provoque la colère des fidèles

    IMPRIMER

    Du site "Eglises d'Asie" (Agence d'Information des Missions Etrangères de Paris) :

    Un raid contre des églises provoque la colère des chrétiens à Pékin

    Suite à un raid de police contre des temples protestants et une église catholique à Pékin, un groupe de congrégations protestantes a décidé d’écrire aux autorités municipales de la capitale chinoise : « Vous nous considérez comme une menace, une erreur à corriger. Mais c’est faux, nous voulons contribuer au bien-être de la nation comme tout le monde. » Les autorités avaient ordonné de dresser une liste des lieux de culte afin de fermer les églises non enregistrées.

    Les chrétiens chinois « ne sont pas une force d’opposition, une erreur à gérer ou rectifier, des cibles visées de façon délibérée ou dissimulée. C’est injuste de penser de cette façon, c’est une grossière erreur. Les églises chrétiennes, même les églises domestiques, sont animées par le désir du dialogue afin de permettre les meilleures relations possible avec le gouvernement », écrivent-ils. C’est l’appel courageux qui a été lancé par des dizaines de temples protestants, frappés par une nouvelle vague de restrictions contre la liberté religieuse. Le texte, qui a été signé par 34 lieux de culte non officiels, souligne combien les nouvelles règles sur les Affaires religieuses adoptées par le gouvernement ont sapé les droits des fidèles : « La vie habituelle des croyants a été violée et entravée, et cela a causé d’énormes dégâts émotionnels. Le sentiment patriotique qui anime les chrétiens a également été affecté, ouvrant la voie à de possibles conflits sociaux. La situation semble empirer de jour en jour. »

    Afin de dépasser cette impasse, ajoutent-ils, « Les autorités doivent respecter la liberté religieuse protégée par la Constitution chinoise. Le texte contient beaucoup de droits qui, en réalité, ne sont pas respectés par l’État à parti unique. Les Églises ont un vrai désir de dialogue ». Le Conseil d’État chinois a approuvé, en 2016, une nouvelle série de règles sur les activités religieuses considérées comme « draconiennes ». L’objectif délibéré étant d’éliminer les cultes chrétiens non enregistrés, tels que les « églises domestiques ». Les nouvelles règles, appliquées le 7 février 2016, ont interdit les prédications religieuses ou les évènements chrétiens en ligne ou dans les écoles. Les fidèles ne peuvent pas organiser de cours de catéchismes, de conférences ou autres activités similaires à l’étranger. Sur le papier, ces règles sont destinées à prévenir « le séparatisme, le terrorisme et l’infiltration de forces étrangères dans le pays ».

    Dans ce climat de tensions, ces derniers jours, le gouvernement municipal de Pékin a ordonné aux divers Départements impliqués de « prendre contact » avec les églises de la région et de rendre compte « avant le 19 juillet ». Afin « de mieux comprendre la situation », les autorités locales ont également prévu l’intervention de la police. Il s’agissait en fait d’une liste d’églises chrétiennes non enregistrées, qui ont dû remplir des formulaires remplis d’informations sensibles sur les pasteurs ou sur les fidèles. Des dizaines d’églises domestiques ont été fermées. Une source chrétienne anonyme a confié que parmi les lieux de culte visés se trouvait également une église catholique située près de Shunyi : « Nous savons simplement que la police a rendu visite à plusieurs lieux de culte et a ordonné leur fermeture ». Ni Yulan, membre de la fraternité chrétienne « Brotherhood of sacred love », confie que « le contrôle du gouvernement est de plus en plus rigoureux. Ils se préparent à frapper, c’est pourquoi ils rassemblent des informations. Ce n’est que le début ».

  • Humanae vitae : Paul VI avait raison

    IMPRIMER

    De Sandro Magister en traduction sur le site diakonos.be :

    Paul VI avait raison avec « Humanae vitae ». « L’Osservatore Romano » donne la ligne à suivre

    Le 25 juillet, « Humanae vitae », l’encyclique controversée promulguée par Paul VI en 1968 sur la régulation de la fertilité, fête ses cinquante ans tout juste. Et ce même jour, « L’Osservatore Romano » – la quotidien officiel du Saint-Siège, dirigé depuis 2007 par Giovanni Maria Vian – l’a rappelé d’une manière très engagée.  Avec un éditorial signé à la une en première page, juste sous le titre, c’est-à-dire à l’endroit où un journal publie non seulement l’opinion d’un de ses chroniqueurs mais où il dicte sa ligne autorisée :

    > L’enciclica « Humanae vitae » cinquant’anni dopo

    Cet article est signé par Lucetta Scaraffia, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Rome « La Sapienza » et depuis de nombreuses années consultante éditoriale de « L’Osservatore Romano » ainsi que directrice de son supplément mensuel « Donne Chiesa Mondo ».

    C’est ce même éditorial qui ouvre également les éditions hebdomadaires en d’autres langues.

    Mais outre la signature, c’est le contenu de l’article qui est remarquable. Avec des arguments qu’on a pas l’habitude de voir dans le langage ecclésiastique, il met en lumière la « lucidité prophétique » de Paul VI quand il a publié cette encyclique ainsi que le courage extraordinaire dont il a fait preuve en contestant les utopies sexualistes et économistes dominantes de son époque qui se sont révélées vouées à l’échec.

    Aujourd’hui que « Humanae vitae » est à nouveau « mis en pièce » au sein de l’Église – comme le fait remarquer à juste titre Lucetta Scaraffia – il faut lire la publication de cet éditorial dans « L’Osservatore Romano » comme une prise de position faisant autorité pour en défendre le sens authentique à l’encontre de la vague révisionniste qui prétend en renverser l’enseignement, juste au moment où le grand pape qui l’a publiée est sur le point d’être canonisé.

    L’encyclique « Humanae vitae » cinquante ans après

    par Lucetta Scaraffia dans « L’Osservatore Romano » du 25 juillet 2018

    Cinquante ans après sa publication, l’encyclique « Humanae vitae » de Paul vi se présente aux yeux des hommes d’aujourd’hui de manière complètement différente: en 1968, c’était un document courageux — et donc controversé — qui allait contre l’air du temps, celui de la révolution sexuelle, pour l’accomplissement de laquelle étaient fondamentaux un contraceptif sûr et également la possibilité d’avorter. C’était aussi le temps où les économistes parlaient de «bombe démographique», c’est-à-dire du danger de surpopulation qui menaçait les pays riches et qui pouvait réduire leur prospérité.

    Deux forces puissantes, donc, qui se rangeaient contre l’encyclique: l’utopie du bonheur, que la révolution sexuelle promettait à chaque être humain, et la richesse, qui aurait été la conséquence logique d’une diminution de la population à vaste échelle.

    Aujourd’hui, cinquante ans après, nous voyons les choses d’une toute autre manière. Ces deux visions utopiques se sont réalisées, mais elles n’ont pas apporté les résultats espérés: ni le bonheur, ni la richesse, mais plutôt de nouveaux problèmes dramatiques.

    Si l’effondrement de la population dans les pays développés se confronte avec difficulté à l’arrivée de masses d’immigrés nécessaires, mais dans le même temps inacceptables pour beaucoup, à partir du contrôle médical des naissances a commencé l’invasion de la procréation de la part de la science, avec des résultats ambigus, souvent préoccupants et dangereux.

    Aujourd’hui, alors que nous payons toutes les conséquences d’une brusque et forte dénatalité et que beaucoup de femmes, après des années d’anticonceptionnels chimiques, ne réussissent pas à concevoir un enfant, nous nous rendons compte que l’Eglise avait raison, que Paul VI avait été prophétique en proposant une régulation naturelle des naissances qui aurait sauvé la santé des femmes, la relation de couple et le caractère naturel de la procréation.

    Aujourd’hui, où les jeunes femmes passionnées d’écologie se tournent vers des méthodes naturelles de régulation de la fertilité, sans même connaître l’existence d’ »Humanae vitae », aujourd’hui, où les gouvernements cherchent à réaliser des politiques qui favorisent la natalité, nous devons relire l’encyclique avec d’autres yeux. Et au lieu de la voir comme la grande défaite de l’Eglise face à la modernité diffuse, nous pouvons en revendiquer la lucidité prophétique quand elle a saisi les dangers contenues dans ces changements et nous féliciter, nous catholiques, qu’une fois encore l’Eglise n’est pas tombée dans le piège alléchant des utopies du XXe siècle, mais qu’elle a su en saisir immédiatement les limites et les dangers.

    Mais peu de personnes y réussissent: pour beaucoup, il est encore difficile de se détacher de la vieille opposition entre progressistes et conservateurs, au sein de laquelle l’encyclique a été mise en pièces, sans en saisir l’esprit critique et la force innovatrice. Encore maintenant, personne ne semble se rappeler que, pour la première fois, un Pape a accepté la régulation des naissances et a invité les médecins à rechercher des méthodes naturelles et efficaces.

    Il est donc très important de réussir à regarder « Humanae vitae » avec des yeux nouveaux, des yeux d’êtres humains qui vivent au XXIe siècle, désormais conscients de l’échec de tant d’utopies et de tant de théories économiques qui avaient été proposées comme infaillibles.

    Ce n’est qu’ainsi que nous pouvons affronter les problèmes actuels de la famille, le nouveau rôle des femmes et les rapports difficiles entre éthique et science, dont les racines se trouvent — même si par certains aspects de manière inconsciente — dans ce texte du lointain 1968.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Theodore McCarrick n’est plus cardinal

    IMPRIMER

    Lu sur le site « Riposte Catholique » :

    Le pape a accepté aujourd’hui, samedi 28 juillet, la renonciation à la dignité cardinalice que l’ancien – on n’ose écrire “émérite” – archevêque de Washington D.C. lui avait fait parvenir hier. Face aux inconduites sexuelles du personnage, dénoncées par ses victimes et connues depuis de longues années de hauts prélats, à Rome comme aux États-Unis, et qui les ont tues, devenues publiques voici peu, une telle issue était inévitable. La dernière mesure de cette nature fut prise en mars 2015 envers le cardinal britannique Keith O’Brien, pour le même type d’inconduite, décédé en mars dernier. McCarrick qui fut un prélat de premier plan aux États-Unis et qui, trop âgé pour participer au dernier conclave, eut toutefois une grande influence auprès de ses pairs pour promouvoir l’élection du pape François, a, de plus, été frappé par ce dernier d’une peine de suspens a divinis et invité à observer une vie de prière et de pénitence dans une maison qui lui sera ultérieurement désignée, en attendant le verdict du procès canonique qui est ouvert contre lui.

    Ref. Théodore McCarrick n’est plus cardinal

    JPSC

    https://fr.zenit.org/articles/etats-unis-mgr-theodore-mccarrick-nest-plus-cardinal/