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BELGICATHO - Page 1453

  • La cardinal Sandri a visité les Chaldéens de Belgique

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    De Radio Vatican :

    Le cardinal Sandri auprès des chaldéens de Belgique

    (RV) Le Pape François souhaiterait pouvoir se rendre au Moyen-Orient pour réconforter les chrétiens persécutés et toutes les personnes dont la dignité humaine a été violée. Un de ses proches collaborateurs l’a assuré ce dimanche au cours d’une messe à Bruxelles. Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les Églises orientales, a célébré une Divine Liturgie pour la communauté chaldéenne de Belgique. Une communauté qui porte les traces et les blessures de la violence et des brimades dont sont victimes les chrétiens d’Irak. L’archidiocèse de Bruxelles a mis une église à sa disposition.

    Dans une homélie aux accents dramatiques, le cardinal Sandri a évoqué les chrétiens d’Irak, confrontés depuis un an à la folie violente folie de l’organisation de l’État islamique et les souffrances de ceux qui sont réfugiés à l’étranger. Il a rappelé les images terribles des décapitations, des personnes brûlées vives dans des cages, des coptes égorgés sur les rivages de la Méditerranée, des églises dynamitées en Syrie, des enfants contraints de donner la mort. Et il a mis en garde contre le risque en Occident de s’accoutumer à de telles horreurs. Il a enfin invité à prier le Seigneur de délivrer l’humanité des alliances dictées par des intérêts partisans et dont les plus petits font les frais.

    Appel à une Europe plus solidaire pour les migrants

    Le préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales, s’est rendu en Belgique à l’invitation de l’abbé du Monastère de Chevetogne. Samedi matin, dans ce monastère dirigé par les Bénédictins, il a célébré la solennité de Saint Benoît co-patron de l’Europe. Fondé il y a 90 ans, le monastère de Chevetogne est un pont et un signe de communion entre l’Orient et l’Occident chrétiens. Le cardinal Sandri a saisi cette occasion pour inviter les moines à prier pour l’Europe qui traverse de difficultés ; il a appelé à la solidarité entre les peuples européens face à la crise économique persistante, et demandé que « cesse le scandale que constitue l’attitude des États européens à l’égard des migrants qui frappent à leurs portes, surtout ceux qui viennent de pays en guerre ou qui subissent des persécutions religieuses. Il est urgent, a-t-il insisté, de surmonter les particularismes pour parvenir à une politique extérieure commune ». 

    Pendant son séjour, le cardinal Sandri a également salué la communauté gréco-catholique d’Ukraine. La Congrégation pour les Eglises orientales tient à manifester sa proximité avec les fidèles originaires de zones de guerre ou de crise. 

  • Journal parlé du pape François dans l’avion de retour d’Amérique latine : crise grecque, économie capitaliste, accès de la Bolivie à la mer, crucifix marxiste et plante de coca.

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    Comme le veut la tradition, le pape a donné une conférence de presse dans l'avion du retour de son voyage apostolique. Morceaux choisis par le site web « aleteia » (JPSC):

    « L'occasion pour le Souverain Pontife de revenir en détails sur les temps forts et les rencontres de son voyage apostolique de huit jours en Amérique Latine, l'occasion aussi de parler de sujets brûlants d'actualité comme la crise grecque.
    L’actualité s’est en effet invitée lors de la conférence de presse.

    Grèce : les gouvernements ont conduit le pays à cette situation

    Que pense François du cas grec ? « Ce serait trop facile de dire que la faute est celle d’un seul camp », a t-il répondu. Le Pape se refuse de donner raison à qui que ce soit. « Les gouvernements grecs qui ont conduit le pays à cette situation de dette internationale ont une responsabilité. Avec le nouveau gouvernement ont a vu une révision assez juste ». Le Pape espère qu’une voie sera trouvée pour résoudre le problème grec, mais aussi un outil de « surveillance » pour que d’autres pays « ne tombent pas » dans le même problème, car « cette voie des prêts et des dettes ne finit jamais ». Le Pape argentin s’interroge : si une entreprise fait faillite pourquoi un pays ne le pourrait-il pas, afin qu’on lui apporte de l’aide ?
    Le Pape a également été interrogé à plusieurs reprise sur son discours devant les mouvements populaires, le pape avait alors, notamment, critiqué les politiques d’austérité, mais aussi le système économique actuel qui impose le profit à tout prix.

    Le crucifix en forme de marteau et de faucille

    Concernant le cadeaux d’Evo Morales, un crucifix en forme de faucille et de marteau, Le pape s’est dit tout d’abord « étonné ». « Je ne savais pas que le père Luis Espinal était sculpteur et aussi poète, je l’ai su ces jours-ci et ce fut pour moi une surprise ». Cette œuvre relève de « l’art de la contestation, qui peut, dans certains cas, être offensif ». Dans ce cas concret : le père Espinal a été tué en 1980, au moment de la théologie de la libération, une théologie qui avait de nombreuses déclinaisons, et une de celles-là utilisait l’analyse marxiste de la réalité, et le père Espinal adhérait à ce courant. Le Pape rappelle qu’à l’époque le Supérieur général des jésuites, le père Arrupe a écrit une lettre adressée à toute la Compagnie de Jésus sur l’analyse marxiste de la réalité pour tâcher de l’enrayer. « Non, cela ne va pas ».
    Quatre année plus tard, François souligne qu’en 1984, la Congrégation pour la Doctrine de la foi a publié « un petit volume le premier sur la théologie de la libération pour la critiquer ». François invite à faire l’herméneutique de cette époque. « Espinal était enthousiasmé par cette analyse de la réalité marxiste, ainsi que de la théologie utilisant le marxisme. C’est de là que vient cette œuvre. Les poésies d’Espinal appartiennent également à ce genre de la contestation, mais c’était sa vie , sa pensée, c’était un homme spécial, avec tant de génialité humaine, et qui luttait de bonne foi. En faisant une herméneutique de genre, je comprends cette œuvre. Et pour moi, (ce cadeau) n’a pas été une offense. Mais j’ai dû faire cette herméneutique et je vous le dis pour qu’il n’y ait aucune opinion erronée. » Le Pape a conservé le Christ offert par le président bolivien.
    Tout au long de la conférence de presse, le pape François a insisté sur ce concept d’herméneutique. Il a même donné un conseil aux journalistes : « un texte ne peut s’interpréter avec une seule phrase, l’herméneutique doit se faire selon le contexte. Si on parle du passé, il faut interpréter ce fait avec l’herméneutique de cette époque ».

     « L’économie d’aujourd’hui tue »

    Expression revendiquée de François qu’on retrouve dans Laudato Si et Evangeli Gaudium. Un propos qui est mal perçu aux Etats Unis, terre capitaliste, souligne un journaliste. Le Pape dit avoir pris connaissance de critiques, mais n’a pas encore eu le temps de les étudier pour pouvoir dialoguer. Il le fera avant septembre, date de son prochain voyage à Cuba et aux Etats Unis. Deux pays dont il se réjouit du rapprochement historique annoncé le 17 décembre dernier.

    La diplomatie du Saint-Siège, la médiation ?

    Concernant le rôle du Saint-Siège, le Pape réfute le terme de « médiation ». Il a assuré avoir seulement prié, et que le mérite revenait à la bonne volonté des deux pays . « Nous n’avons presque rien fait, seulement de petites choses ». François se félicite que les deux pays aient ensemble « gagné la paix, la rencontre, l’amitié, la collaboration ». Il se dit en revanche préoccupé par les négociations de paix en Colombie. « Après 50 ans de guerre et tant de morts, nous devons prier pour que ce procession ne s’arrête pas ». Prière exaucée, puisque dimanche, le gouvernement colombien et la guérilla des Farc ont conclu un accord portant sur la désescalade du conflit, dans un contexte pourtant de recrudescence des combats.
    Le Pape accepterait-il de servir de médiateur entre le Chili et la Bolivie pour que La Paz ait, comme il le souhaite, un accès à la mer ? La Bolivie a déposé un recours auprès de la Cour internationale de justice de La Haye. Respectueux, François estime qu’« il faut attendre la décision du tribunal international ». Le pape s’abstient de commentaires. Il ne veut « s’immiscer dans la souveraineté d’un autre Etat ». Il souhaite cependant que de saines négociations puissent avoir lieu entre les deux pays.

    L’Eglise ne cautionne pas l’anarchie

    Mais pourquoi ne François ne parle-t-il pas plus aux classe moyennes ? « Je vous remercie pour votre aide »,  lance le Pape au journaliste qui l’interroge. Tout en soulignant la valeur « des personnes communes », François reconnait qu’il s’adresse aux puissants et aux pauvres, car « le monde est polarisé. La classe moyenne devient de plus en plus petite, et la polarisation entre les riches et les pauvres est grande », et s’il parle des pauvres, « c’est parce qu’ils sont au cœur de l’Evangile ».
    S’il se focalise sur les mouvements populaires, c’est que ces derniers représentent « une réalité très grande dans le monde » en Amérique latine, mais aussi en Orient, en Inde, aux Philippines, en Thaïlande... « Ceux sont des personnes qui ne se sentent pas représentées par les syndicats parce que disent-ils les syndicats sont une corporation qui ne s’intéressent pas aux plus pauvres ». Or, l’Eglise ne peut être  indifférente, elle a une doctrine sociale et dialogue avec eux. François précise qu’en soutenant ces mouvements populaires, « l’Eglise ne fait pas un choix pour la voie de l’anarchie ». D’ailleurs, « ces mouvements s’organisent entre eux, pas seulement pour protester »,  « ce ne sont pas des anarchistes, ils travaillent » « pour aller de l’avant et pouvoir vivre ». Sur ce chemin, « l’Eglise n’est pas lointaine, elle les aide à lutter ».

    Enfin comment a-t-il tenu le rythme tout au long de ce voyage ? François a misé sur le maté, il précise qu’il n’a pas touché aux feuilles de coca. « Que ce soit clair ! » a t-il conclu, dans un sourire ! »

    Ref. Grèce, crucifix marxiste, diplomatie… Ce que le Pape a dit dans l'avion du retour d'Amérique Latine

  • Des ouvriers pour la moisson : vers la onzième heure, il sortit encore…

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    LE MAÎTRE DE LA ONZIEME HEURE

    Vers la onzième heure, il sortit encore...

    (Mt 20, 6)

    Qui veut se nourrir du pain de l’Ecriture fait toujours bien de s’asseoir à la table de l’Eglise, qui, comme épouse du Christ, reçoit de lui les clartés les plus vives. Lecteurs et interprètes courent grand risque de se tromper, trompant aussi les autres, à vouloir suivre leurs supposées lumières, plutôt que de s’éclairer principalement des siennes, en pleine communion filiale et fraternelle.

    01StLambLivre.jpgPour prolonger avec fruit et approfondir le travail d’exégèse, qui est à sa juste place dans l’Eglise, il faut veiller à ne pas se départir de l’esprit d’écoute qui l’anime : elle est Magistra parce qu’elle est « disciple » par excellence.

    Le sentire cum Ecclesia  nous fait reposer sur la poitrine du Christ : que peut-on souhaiter de mieux ?

    Il ne s’agit donc aucunement ici de remettre en cause les commentaires que font les Pères, et autres voix autorisées, de la parabole rapportée par saint Matthieu au chapitre 20 de son évangile, versets 1 à 16.

    On pourrait, il est vrai, légitimement présumer qu’elle reste encore aujourd’hui ouverte à de fort larges approches, puisque, dans ce cas précis, « il suffit d’un coup d’œil, même distrait, sur les commentaires qui en ont été faits, pour se rendre compte qu’il n’y a pas à son sujet d’interprétation réellement traditionnelle, faute d’unanimité. » (A. Durand)

    Mais, « en un sujet dont la variété des systèmes a fait une sorte de maquis exégétique » (D. Buzy), laissons à de plus savants le soin de se débattre avec les « embarras » (idem) où les plonge cette parabole. Pour notre part, nous nous contenterons d’en faire, bien en marge de son enseignement central, une petite application au cas de l’évêque confronté au problème très actuel des vocations sacerdotales. Application purement accommodatice (quant au sens littéral, il faut se garder de confondre parabole et allégorie), bien entendu, mais non sans quelque intérêt pratique, peut-être...  

    02VitrailOrdination.jpg

    La parabole en question est communément appelée « des ouvriers à la vigne » ou « des ouvriers de la onzième heure ».

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  • Grèce : 10 points clés sur les implications géopolitiques de la crise

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    L'Institut Thomas More, sous la plume de Jean-Sylvestre Mongrenier, attire l'attention sur...

    10 points-clés sur les implications géopolitiques de la crise grecque

    Il serait erroné de penser que la question grecque est seulement économique. Le problème est aussi géopolitique. Si la Grèce doit sortir de la zone euro, il faudra accompagner le mouvement et s’efforcer de préserver la stabilité géopolitique de la région | Par Jean-Sylvestre MONGRENIER, chercheur associé à l’Institut Thomas More

    Avec la victoire du « non » au référendum du 5 juillet, la perspective d’un « Grexit » se précise un peu plus. Au fil des négociations, les dirigeants européens auront voulu ignorer le fait que Syriza est une formation d’extrême-gauche, néo-communiste et jusqu’auboutiste. L’ADN politique de Tsipras et de Syriza pousse à la fuite en avant et il était erroné de croire aux vertus de simples ajustements réciproques. 

    Ce serait une autre erreur d’analyse que de voir dans le problème grec les seuls risques pour la zone euro, le grand marché européen et la conjoncture économique du continent. L’effondrement de la Grèce, avec un possible « dévissage » au plan international, est une question géopolitique de première importance qui met en jeu la sécurité de l’Europe. Une nouvelle période s’ouvre, et les dix points-clés qui suivent doivent être conservés à l’esprit, pour naviguer par gros temps et conserver le cap.

    Lire la suite sur le site de l'Institut Thomas More

  • En visite au Paraguay, le pape François tance le président

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    4680040_6_5605_le-pape-francois-au-deuxieme-jour-de-sa_a9f8a0c0002d7f6dee75d82c8e152883.jpgAu Paraguay, le président ne s’appelle pas Moralès mais Horacio Cartes. Il n’est pas dirigeant syndicaliste ni chef de file du mouvement vers le socialisme mais ingénieur en aéronautique et homme d’affaire, démocratiquement élu. Il a fait les frais de la rencontre avec François. Le journal « Le Monde » commente (JPSC) :

    « Avis aux présidents qui seraient tentés de tirer un bénéfice politique de la venue d’un pape très populaire dans leur pays : avec François, l’expérience pourrait au contraire leur en cuire. C’est la mésaventure qui est arrivée, samedi 11 juillet, au président du Paraguay, Horacio Cartes, un conservateur au pouvoir depuis deux ans. Une rencontre publique à laquelle participait le pape argentin a tourné à l’humiliation publique pour le chef de l’Etat, conspué par la salle, morigéné en public par Jorge Mario Bergoglio.

    La veille, la visite au Paraguay, troisième et dernière étape de la tournée pontificale en Amérique du sud, avait pourtant bien commencé pour cet ancien élève des jésuites, à l’aéroport puis au palais présidentiel, en compagnie de tout ce que la République paraguayenne compte d’officiels. Mais samedi, au palais des sports Leon Condou, le public était différent. Réunies par le recteur de l’université catholique, Narciso Velazquez, cinq mille personnes représentants différentes associations et acteurs de la société civile attendaient de François un encouragement pour faire face aux multiples maux du pays, de la pauvreté à la marginalisation de populations indigènes en passant par la corruption.

    Lire : Le pape au Paraguay, ancienne terre de mission jésuite

    « La dictature, c’est fini ! »

    Pour faire patienter la salle, chants et danses alternent avec des prises de parole dans une atmosphère fervente et bon-enfant. Mais des sifflets commencent à surgir lorsqu’une économiste vante longuement les succès économiques du pays. Elle doit s’arrêter sous les huées lorsqu’elle affirme que son taux d’endettement est le plus faible de la région. La salle s’échauffe un peu plus encore lorsque des membres du service d’ordre veulent s’emparer d’une banderole rappelant un affrontement entre policiers et paysans sans terre qui a fait 17 morts il y a trois ans. « La dictature, c’est fini », crie la salle. Le calicot passe de main en main et est mis à l’abri au dernier rang, bien visible.

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  • La mort du cardinal Biffi

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    De Radio Vatican :

    (RV) Le cardinal Giacomo Biffi est décédé vendredi soir, à l’âge de 87 ans. Il fut archevêque de Bologne durant 20 ans, de 1984 à 2003. Le collège cardinalice compte donc à présent 221 cardinaux, dont 120 électeurs et 101 non-électeurs.

    Originaire de Milan, où il naquit le 13 juin 1928, le cardinal Biffi étudia d’abord au séminaire de l’archidiocèse milanais. Il obtint son diplôme à la faculté théologique de Venegono avec une thèse sur « la faute et la liberté dans la condition humaine d’aujourd’hui ». Ordonné prêtre le 23 septembre 1950, il  enseigna la théologie dogmatique dans les séminaires de Milan et publia de nombreux et prestigieux ouvrages traitant de théologie, de catéchèse et de méditation.

    Il fut curé de paroisse à Legnano, où vivait une importante communauté d’ouvriers. Neuf ans plus tard, il fut placé pendant six ans à la tête de la paroisse St André, à Milan, années au cours desquelles il institua le premier conseil pastoral de la paroisse.

    Le 7 décembre 1975, il fut nommé auxiliaire du cardinal-archevêque de Milan, et reçut la consécration épiscopale le 11 janvier 1976. Il fonda et dirigea l’Institut lombard de Pastorale, puis le 19 avril 1984, il fut nommé à l’archevêché de Bologne, où il resta jusqu’au 16 décembre 2003. Il fut créé cardinal en 1985.

    Il fut invité par le Saint Pape Jean-Paul II à prêcher les exercices de Carême en 1989 à la Curie romaine ; il renouvela l’expérience en 2007, cette fois sur invitation de Benoît XVI.

    La Nuova Bussola Quotidiana a publié deux articles consacrés à cette grande figure de l'Eglise dont on trouvera la traduction ICI.

  • Pilule du lendemain en Espagne : les pharmaciens bénéficient de la clause de conscience

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    De la synthèse de presse de gènéthique.org :

    PILULE DU LENDEMAIN : EN ESPAGNE, PROTECTION DE LA CLAUSE DE CONSCIENCE POUR LES PHARMACIENS

    En Espagne, la Cour Constitutionnelle a rendu une décision protégeant la conscience des pharmaciens qui refusent de délivrer la pilule du lendemain. Les conclusions de la Cour se basent sur la liberté de conscience et de religion, inscrite dans la Constitution espagnole (article 16).

    Les juges ont débattu le cas d’un pharmacien de Séville qui avait été condamné en 2008 à 3 000€ d’amende par le gouvernement de l’Andalousie, car il avait refusé de délivrer pilules du lendemain et préservatifs dans son officine. La Cour a donc renversé la décision en appel, et reconnu que les pharmaciens ne sont pas légalement tenus de vendre un produit qui va à l’encontre de leurs convictions. La décision n’a pas été unanime, et plusieurs juges dissidents ont marqué leur opposition.

    La Cour a tenu compte du fait que ce pharmacien était inscrit sur la liste officielle des objecteurs de conscience. Elle a également pris en compte le fait que la pharmacie concernée se trouvait en centre ville : le client peut donc facilement se fournir ailleurs.

    Enfin, cette décision reconnait que la pilule du lendemain pose un problème de conscience du fait de son potentiel caractère abortif.

    Sources: The telegraph (07/07/2015)

  • France : une large majorité opposée à ce que les églises deviennent des mosquées

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    De Philippe Oswald sur Aleteia.org :

    Les Français ne veulent pas que leurs églises deviennent des mosquées

    Selon un sondage IFOP/Valeurs Actuelles, une large majorité de Français est opposée à l’utilisation d’églises pour la prière de musulmans, comme l'a proposé le président du CFCM, Dalil Boubakeur.

    Le 15 juin, sur Europe 1, au micro de Jean-Pierre Elkabbach, Dalil Boubakeur, recteur de la grande mosquée de Paris et président du Conseil français du culte musulman, a proposé que des églises désaffectées puissent accueillir des fidèles musulmans (Aleteia). Bien que le recteur soit revenu sur sa proposition, des réactions en grande majorité négatives n’ont cessé d’affluer : 67% rejettent cette proposition dans le sondage réalisé par l’IFOP pour Valeurs actuelles.  

    "La haute mémoire de notre pays"

    Dans cet hebdomadaire, l’écrivain Denis Tillinac a lancé un appel " Touche pas à mon église !", co-signé par de nombreux intellectuels et personnalités politiques (dont Nicolas Sarkozy), qui a déjà recueilli plus de 40 000 signatures. "Une église n’est pas une mosquée, écrit notamment Denis Tillinac, et prétendre que 'les rites sont les mêmes' relève d’un déni de réalité scandaleux. Croyants, agnostiques ou athées, les Français savent de la science la plus sûre, celle du cœur, ce qu’incarnent les dizaines de milliers de clochers semés sur notre sol par la piété de nos ancêtres : la haute mémoire de notre pays. Ses noces compliquées avec la catholicité romaine. Ses riches heures et ses sombres aussi, quand le peuple se récapitulait sous les voûtes à l’appel du tocsin. Son âme pour tout dire."

    C’est principalement la dimension symbolique que revêtirait une telle mesure qui est récusée, comme l’avait relevé aussitôt le père Pierre Amar sur Padreblog : "Le fait qu’une église devienne une mosquée serait évidemment un symbole fort. Il sonnerait en quelque sorte la 'victoire' du croissant sur la croix, une perte d’influence de l’Église sur des terres considérées jusque-là comme des zones de culture chrétienne. Par son histoire et son attraction dans le monde arabe, la France apparaîtrait alors comme une terre idéale de conquête".

    Des propos qui doivent réveiller

    Les précédents ne manquent pas d’églises transformées en mosquées depuis les conquêtes de Mahomet jusqu’à nos jours, dans les territoires tombés aux mains du "Califat" en Syrie et en Irak (Aleteia). En outre, l’interdiction absolue d’ériger un édifice religieux autre qu’une mosquée dans plusieurs pays musulmans, à commencer par l’Arabie saoudite, n’incite pas à baisser la garde… Que la proposition faite pour la France concerne des églises plus ou moins abandonnées ne changerait pas la donne symbolique puisque chacun y verrait le signe de la victoire d’une foi conquérante sur une foi chrétienne… laissée en déshérence par une majorité de Français. C’est là évidemment que le bât blesse, comme l’écrivait encore le père Amar : "Si les propos de M. Boubakeur peuvent nous choquer, ils peuvent aussi, doivent aussi, nous réveiller. Car notre infidélité est plus choquante encore. Si les Français tiennent à leurs églises, il faudrait qu’ils en reprennent le chemin…".

    Sur ce point, même réaction de Mgr Michel Dubost, évêque d’Évry et président du Conseil pour les relations interreligieuses à la Conférence des évêques de France, commentant le sondage de l’IFOP et de l’appel de Valeurs Actuelles dans La Croix : "Je me réjouis que les Français veuillent défendre leur patrimoine ecclésial qui a une grande valeur symbolique ! Et la meilleure manière de défendre les églises est d’y célébrer la gloire de Dieu". Mgr Dubost rappelle que "sur les 45 000 paroisses et chapelles recensées par le ministère de l’intérieur, plus de 40 000 – celles ayant été construites avant 1905 – n’appartiennent pas à l’Église catholique mais aux communes. (…) Cela suppose que les catholiques utilisent un tant soit peu les églises, pour honorer les efforts que font un grand nombre de mairies pour les entretenir. Sinon, lorsqu’une église ne sert plus à la prière, la puissance publique peut la vendre".

    Au risque d'être provocateur à son tour, l’évêque d’Évry ajoute : "À tout prendre, je préfère qu’elle [une église] soit vendue à une association musulmane… J’aime mieux qu’une ancienne chapelle devienne un lieu de prière musulman qu’un lieu de débauche", ce qui ne manquera pas de faire rebondir les débats ! Il conclut cependant à la quasi-impossibilité qu’une commune vende une église à une communauté musulmane, et exclut le partage des lieux de culte : "Déjà, entre protestants et catholiques, c’est difficile, ne serait-ce que pour honorer la présence réelle…".

  • L'accueil en Belgique de 244 Syriens chrétiens et les questions que cela soulève

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    De Caroline Hayek sur le site de "L'Orient Le jour" :

    Pourquoi l’exfiltration secrète de 244 chrétiens d’Alep par Bruxelles via Beyrouth sème-t-elle le doute ?

    L'ambassadeur de Belgique au Liban lève le voile sur l'opération de « sauvetage » d'Aleppins ; un habitant s'interroge sur ces « mystérieux départs ».

    Le gouvernement belge a annoncé avoir secrètement exfiltré 244 chrétiens d'Alep ces deux derniers mois, et déjà les premières interrogations fusent dans cette ville. Mais qui sont ces heureux élus qui se sont vu octroyer un passeport pour une nouvelle vie ? Qui les a aidés ? Pourquoi leur départ précipité laisse planer le doute au sein de la communauté chrétienne d'Alep ?

    Alors que, parmi les pays membres de l'Union européenne, la question des ressortissants issus de zones de guerre, et plus précisément des réfugiés syriens, est plus que jamais une épine dans le pied, l'opération humanitaire des Belges apparaît comme un coup médiatique bien orchestré.

    À l'origine de cette intervention ciblée, 25 personnes issues de la société civile – peu enclines à communiquer par refus de publicité ou craignant pour leur sécurité – et mobilisées par un groupe de réflexion chrétien, lui aussi très discret, du nom de Logia. Le gouvernement belge a aussitôt approuvé l'opération proposée par ce groupe, notamment le secrétaire d'État à l'Asile et la Migration, Theo Francken, dont la politique ferme en matière d'immigration détonne quelque peu avec cette initiative.

    La divulgation de ces « exfiltrations secrètes » des Syriens chrétiens sonne comme une « opération de relations publiques » de la part d'un gouvernement critiqué pour son peu d'engagement en faveur des réfugiés, selon certains observateurs, d'après des propos relayés par le journal Le Monde en date du jeudi 9 juillet.

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  • L'encyclique "Laudato si" : une réponse aux "papo-sceptiques"

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    De Jean-Yves Naudet sur Liberté Politique :

    Laudato si’ : réponse aux “papo-sceptiques”

    On connaissait les eurosceptiques, les climato-sceptiques, etc. L’encyclique Laudato si’ nous a permis de découvrir la catégorie des « papo-sceptiques ». Rarement un texte pontifical aura provoqué, à côté de réactions positives, voire enthousiastes, autant de réactions négatives, ironiques et parfois même insultantes. Des critiques infondées, qui appellent à la lecture du texte dans sa totalité, et dans la continuité de l’enseignement social de l’Église.

    CHACUN est libre de ses opinions, même dans un commentaire, une discussion, voire une polémique, mais il y a, sinon le respect de la fonction, au moins le respect de la personne et de la vérité du texte qu’on commente. Laissons donc de côté les articles inutilement agressifs, et les commentaires, que permettent notamment les médias numériques, parfois odieux. Tout ce qui est excessif est insignifiant et dire que le pape n’est qu’un homme politique ou qu’il ne cherche qu’une gloire humaine ou encore qu’il est communiste ne montre guère que leurs auteurs aient compris quoi que ce soit à un texte qu’ils n’ont probablement pas lu. (François emploie d’ailleurs sans hésitations au n. 104 l’expression de « régimes totalitaires » pour qualifier aussi bien le nazisme que le communisme).

    Trois critiques

    En revanche, en France comme à l’étranger, on trouve trois critiques majeures, n’émanant pas toujours des mêmes personnes, vis-à-vis du texte de l’encyclique et donc des prises de position du pape François. Il y a d’abord ceux qui considèrent que François rompt avec la doctrine sociale de l’Église, qu’il serait un pape de rupture, ou de régression.

    Il y a ensuite ceux qui trouvent qu’il a totalement condamné l’économie de marché et donc qu’il se situe dans une toute autre logique économique, étatiste et collectiviste, ce que la plupart du temps ils réprouvent.

    Enfin, il y a ceux qui pensent que le pape François s’aligne purement et simplement sur les thèses des partis écologiques, qui seraient les seuls à trouver grâce à ses yeux et dont il approuverait, comme le ferait un militant, toutes les thèses.

    Ces trois critiques transforment leurs auteurs en « papo-sceptiques » radicaux et systématiques et il faut retourner au texte de Laudato si’ pour montrer que ces critiques sont peu ou pas fondées. Encore une fois, on peut ne pas apprécier les analyses du pape, mais on ne peut le faire sans partir du texte complet ou en s’appuyant seulement sur quelques phrases isolées de leur contexte, ou sur le fait que tel ou tel homme politique ait approuvé les propos du pape.

    Lire la suite sur le site de Liberté Politique

  • "Oser l'engagement": l'Université d'Eté organisée par LEAD du 9 au 13 septembre pour former les leaders chrétiens de demain

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    téléchargement.jpgPrésentation du projet sur le site :

    La Session LEAD est une université d’été organisée du 9 au 13 septembre 2015. LEAD, acronyme de Leaders d’Espérance et Ambition pour Demain, vise à encourager les jeunes Belges à devenir des leaders d’espérance dans leurs activités professionnelles.

    Durant 5 jours, les jeunes assisteront à des conférences de qualité qui se veulent être la source d’une ambition saine mise au service du bien commun. Cette session sera un lieu de rencontre entre les leaders chrétiens de demain et les dirigeants d’aujourd’hui, qu’ils soient issus du monde politique, de l’entreprise, religieux ou encore associatif. Ils pourront ainsi se laisser interpeller sur comment allier ambition et foi chrétienne, carrière et valeurs, enjeux actuels et éthique, afin de s’engager pleinement dans la société d’aujourd’hui.

    Cette université d’été repose sur trois pôles: intellectuel, développé via des conférences d’orateurs de premiers plans, de relectures et de témoignages de personnalités; l’aspect spirituel via la messe quotidienne célébrée par de jeunes prêtres et animée par une chorale de jeunes ainsi qu’un temps de réflexion personnel; et enfin l’aspect humain grâce à des moments de détente et d’échange durant les repas qui permettront de créer des relations vraies et durables.

    La Session LEAD se déroulera à l’hôtel du Prieuré de Corsendonk près de Turnhout. Une centaine de jeunes sont attendus: des jeunes dynamiques débutant leurs carrières professionnelles ou étudiants de master, et qui souhaitent prendre des responsabilités dans la société belge. Pour cette première édition, la Session LEAD veut motiver les jeunes à mettre leur talents et compétences aux services des autres afin d’ "Oser l’Engagement”: thème choisi pour cette Université !

    Indications, renseignements et inscriptions : http://www.sessionlead.be/

  • Bolivie : le pape François a galvanisé les mouvements populaires et demandé pardon pour l'Eglise

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    Lu sur le site du « Figaro » ce compte rendu de Jean-Marie Guénois :

    14175092.JPG«Notre foi est révolutionnaire, notre foi défie la tyrannie de l'idole argent.»  Au cœur de son périple en Amérique latine, François (ici à côté du président socialiste Morales: photo) a décidé de tirer les conséquences concrètes de cette vision. Jeudi en fin d'après-midi (vendredi à minuit heure de Paris), à Santa Cruz en Bolivie, devant la deuxième «rencontre mondiale des mouvements populaires» - instance dont il est à l'origine -, le Pape a prononcé un long discours très décapant contre l'économie de marché et la finance internationale.

    Reprenant une citation de Basile de Césarée, un père de l'Église primitive, François a fustigé «l'ambition sans retenue de l'argent qui commande» parce qu'elle répandrait selon lui sur la terre l'odeur du «fumier de diable».

    Il a donc appelé - en leur apportant son soutien total - tous les mouvements qui «luttent» pour les «droits sacrés», les «trois T», «terre, toit, travail» à s'unir sur un plan international - et pas seulement en Amérique Latine - pour faire partout entendre «le cri des exclus». Et exiger «un changement de structures» parce que «l'on ne peut plus supporter ce système» qui «porte atteinte au projet de Jésus». 

    «Il est indispensable que, avec la revendication de leurs droits légitimes, les peuples et leurs organisations sociales construisent une alternative humaine à la globalisation qui exclut.»

    Un objectif sur lequel le Pape a martelé: «J'insiste, disons-le sans peur: nous voulons un changement, un changement réel, un changement de structures. On ne peut plus supporter ce système, les paysans ne le supportent pas, les travailleurs ne le supportent pas, les communautés ne le supportent pas, les peuples ne le supportent pas.»

    Et «ne vous sous-estimez pas», a-t-il lancé à ces «semeurs de changement» car «l'avenir de l'humanité est dans une grande mesure entre vos mains». Surtout «ne vous résignez pas, en opposant une résistance active au système idolâtrique qui exclut, dégrade et tue» car «il est indispensable que, avec la revendication de leurs droits légitimes, les peuples et leurs organisations sociales construisent une alternative humaine à la globalisation qui exclut».

    Une «économie idolâtre»

    Pour le Pape, en effet, il importe de «dire non aux vieilles et nouvelles formes de colonialisme» car les peuples «ne veulent pas de tutelles d'ingérence où le plus fort subordonne le plus faible». Mais il faut aussi refuser, devait insister François, «l'économie idolâtre» qui «exploite les marginalisés comme des esclaves par le marché formel».

    En un mot, «la première tâche est de mettre l'économie au service des peuples: les êtres humains et la nature ne doivent pas être au service de l'argent. Disons non à une économie d'exclusion et d'injustice où l'argent règne au lieu de servir. Cette économie tue. Cette économie exclut. Cette économie détruit la Mère Terre». Il faut tendre vers une «économie vraiment communautaire».

    Autre définition de cette «dictature subtile» de l'économie: «Quand le capital est érigé en idole et commande toutes les options des êtres humains, quand l'avidité pour l'argent oriente tout le système socio-économique, cela ruine la société, condamne l'homme, le transforme en esclave, détruit la fraternité entre les hommes, oppose les peuples les uns aux autres et, comme nous le voyons, met même en danger notre maison commune.»

    S'adressant ensuite plus particulièrement aux chrétiens, François a rappelé que «la juste distribution des fruits de la terre et du travail humain n'est pas de la pure philanthropie. C'est un devoir moral. Pour les chrétiens, la charge est encore plus lourde: c'est un commandement. Il s'agit de rendre aux pauvres et aux peuples ce qui leur appartient».

    En effet, a-t-il argumenté: «La destination universelle des biens n'est pas une figure de style de la doctrine sociale de l'Église. C'est une réalité antérieure à la propriété privée. La propriété, surtout quand elle affecte les ressources naturelles, doit toujours être en fonction des nécessités des peuples.»

    L'image du processus

    Conscient de la difficulté de mettre en œuvre une telle réforme, François a aussi fait part de sa philosophie du changement: «C'est un processus de changement. Le changement conçu non pas comme quelque chose qui un jour se réalisera parce qu'on a imposé telle ou telle option politique ou parce que telle ou telle structure sociale a été instaurée. Nous avons appris douloureusement qu'un changement de structures qui n'est pas accompagné d'une conversion sincère des attitudes et du cœur finit tôt ou tard par se bureaucratiser, par se corrompre et par succomber. Voilà pourquoi me plaît tant l'image du processus, où la passion de semer, d'arroser sereinement ce que d'autres verront fleurir, remplace l'obsession d'occuper tous les espaces de pouvoir disponibles et de voir des résultats immédiats. Chacun de nous n'est qu'une part d'un tout complexe et divers, interagissant dans le temps.»

    En conclusion de ce discours qui marquera son pontificat, le Pape, en reprenant les paroles de Jean-Paul II, est allé encore plus loin, dans la repentance: «Je demande humblement un pardon, non seulement pour les offenses de l'Église même, mais pour les crimes contre les peuples autochtones durant ce que l'on appelle la conquête de l'Amérique.»

    Ref. En Bolivie, le pape François dénonce «l'idole argent»

    JPSC