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BELGICATHO - Page 1597

  • L'Apôtre, un film à découvrir

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    cheyenne_carron_interview_diocese_64.jpgRencontre avec la réalisatrice sur le site du diocèse de Bayonne, Lescar et Oloron :

    Cheyenne Carron est une jeune réalisatrice, productrice et scénariste française. A l'occasion de la parution prochaine de son nouveau film, l'Apôtre, nous avons souhaité l'interviewer, ce qu'elle a gracieusement accepté de faire pour le site www.diocese64.org.

    Ce qui anime cette femme? la charité. Cette charité pousse le héros de son film à se convertir à la suite d'un événement bouleversant qu'elle même a réellement vécu ; et la mène aussi sur le chemin de son baptême qui aura lieu à Pâques.

    Silence...on tourne!propos recueillis par Thibault Luret pour le site www.diocese64.org

    Cheyenne, pourriez-vous présenter le film "l'Apôtre" dont vous êtes la réalisatrice?

    L'Apôtre est mon cinquième long métrage. Ce film raconte le récit d'un jeune musulman appelé à devenir imam, mais qui voit son identité bouleversée alors qu'il est touché par l'amour du Christ. Dans un chaos familial qui l'oppose à son frère, Akim tentera de se faire accepter par les siens. Lire l'interview complète réalisée sur le site officiel de Cheyenne Carron

    Pour les chrétiens, l'évangélisation est une mission fondamentale: étiez-vous, à l'origine du projet, animée par cette volonté de témoigner?

    L'origine du projet est marqué par un événement bouleversant que j'ai vécu lorsque j'avais 19 ans et dont j'ai voulu, par ce film, conserver la trace. La sœur du prêtre de mon village a été tuée. Étranglée par le fils de ses voisins. Je connaissais cette femme, elle était d’une bonté rare. Après le meurtre, le prêtre a dit qu’il souhaitait rester vivre auprès des parents du meurtrier de sa soeur, car sa présence les aiderait à vivre. C’était une famille musulmane d’origine marocaine. Ces paroles et ces actes m’ont profondément marquée.

    Cet acte de Charité si beau est, dans le film, le point de départ du désir de conversion de mon héros, Akim. Touché par ce message, il décide d’aller sur le chemin de la conversion.

    Le film l'Apôtre c'est avant tout pour moi une volonté de laisser le souvenir d'un saint homme anonyme que j'ai connu dans ma jeunesse. Il s'agit de ce prêtre. Des saints anonymes catholiques, il en existe beaucoup en France!

    Par ce film, j'ai voulu que le geste de ce prêtre à la mort de sa soeur soit pour toujours gravé quelque part, et qu'on ne l'oublie jamais.

    Pour vous, qu'est-ce-qu'un apôtre?

    Un héros. Car aujourd'hui, l'Eglise et les chrétiens sont régulièrement malmenés. Y compris en France!

    Un apôtre est quelqu'un qui témoigne de sa foi, au risque de ne pas suivre l'air du temps, la mode, ou la "bien-pensance".

    Comment être apôtre aujourd'hui?

    Je n'ai pas de "marche à suivre". Selon moi, chacun doit trouver sa voie. Ce qui est sûr, par contre, c'est que notre Église a besoin de fidèles courageux !

    Les relations avec les chrétiens sont régulièrement entachées par des actes de violence. Condamnez-vous ces actes anti-chrétiens?

    Les actes de violence contre les chrétiens sont le fait d'une minorité d'extrémistes qui ne sont réellement combattus par personne. Si tel était le cas, les massacres auraient déjà cessé ou tout du moins diminué.

    Étonnamment, en France, on a trop souvent tendance à défendre les "rebelles" syriens ou libyens alors que ce sont ceux-là même qui persécutent les chrétiens.

    Par ce film vous montrez malgré cela que le "pardon" coûte, mais qu'il sauve et guérit les blessures. Pardonnez-vous facilement? Acceptez-vous que Dieu puisse aussi vous pardonner?

    Le plus bel exemple de pardon, je l'ai eu en exemple par le prêtre de ma jeunesse. Ce prêtre m'a montré la grandeur de l'Amour qui anime les chrétiens, il est mon exemple.

    Il y a deux ans, j'ai commencé mon chemin vers le baptême. Je suis Catéchumène, et serai baptisée à la Veillée pascale 2014. Et pourtant je me sens encore bien loin d'atteindre un bon niveau de piété!

    Effectivement le pardon guérit de tout. Mais il y a des "pardons" que j'ai encore bien du mal à donner..

    Pour vous, un évêque doit-il, en pasteur, être à la tête des catholiques pour annoncer au monde ce qu'ils ont à lui dire?

    Absolument.

    Vous appartenez à l'univers du cinéma, de l'art et de la culture. Alors que beaucoup de vos confrères ont tendance à avoir un regard idéologique sur l'Eglise, vous apparaissez comme une exception. Le revendiquez-vous?

    Je ne "revendique" rien. Il en est ainsi et c'est tout. Moi j'aime l'Eglise, et je le dis, peu importe l'univers culturel qui m'entoure.

    Quelle est votre saint(e) préféré(e)?

    Sainte Clothilde ! Elle était l'épouse de Clovis, premier roi des Francs, qui s'est converti au christianisme. C'est elle qui l'a aidé dans son chemin de conversion. Elle était très pieuse. C'était une bonne reine, une bonne mère et la première reine catholique canonisée!

    Un petit mot pour les catholiques du Sud-Ouest?

    Pour les catholique du Sud-ouest, comme pour tous les autres: Soyons tous solidaires où que nous soyons. Et affirmons notre foi avec fierté, douceur et joie!

    Se procurer le DVD du film qui risque peu de passer sur vos écrans...

  • Quand le pape répond aux journalistes sur l'actualité de l'Eglise et du monde

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    Sur Radio Vatican :

    Dans son avion de retour de Corée du Sud, le Pape François a répondu aux questions des journalistes comme il l’avait promis à l’aller, évoquant des questions directement liées à son voyage, mais aussi les grands sujets internationaux ou d’autres questions touchant à son style d’exercice de la papauté.

    Irak : « il est licite d'arrêter l'agresseur »

    Le Pape François a précisé la position du Saint-Siège sur l'intervention en Irak. « Je peux dire qu’il est licite d’arrêter l’agresseur. Je souligne le verbe : arrêter, je ne dis pas bombarder. Nous devons avoir de la mémoire, n’est-ce pas ? Tant de fois sous cette excuse les puissances se sont emparées des peuples et ont fait une vraie guerre de conquête ! », s’est exclamé le Pape, dans une allusion implicite notamment à l’intervention américaine de 2003 en Irak, à laquelle le Pape Jean-Paul II s’était opposé avec fermeté. « Une seule nation ne peut pas décider comment arrêter cela », a rappelé le Pape en insistant sur l’importance du rôle des Nations Unies pour décider d’une réponse collective pour arrêter « l’agresseur injuste ».

    Il a aussi insisté sur l’urgence d’une aide à apporter à toutes les personnes en situation d’exode en Irak, et pas seulement les chrétiens. « On me parle des chrétiens, pauvres chrétiens, c’est vrai, il y a tant de martyrs. Mais il y a des hommes et des femmes, des minorités religieuses, pas toutes chrétiennes, et toutes sont égales. »

    Il n’a pas démenti le projet d’une visite apostolique en Irak, bien qu’elle pose d’évidents problèmes logistiques et diplomatiques. « Nous avons dit, si c’est nécessaire, quand nous revenons de Corée, nous pouvons aller là. C’est une des possibilités. En ce moment ce n’est pas la meilleure chose à faire, mais je suis disposé à cela. »

    « La prière pour la Terre Sainte n'a pas été un échec »

    Interpellé sur la prière du 8 juin qui avait réuni le président israélien Shimon Peres et le président palestinien Mahmoud Abbas au Vatican, suivie à peine un mois plus tard d'une guerre dans la Bande de Gaza, François a répondu que « cette prière pour la paix n’a absolument pas été un échec. Premièrement, l’initiative n’est pas venue de moi, l’initiative de prier ensemble est venue des deux présidents d’Israël et de Palestine. Après cela, est arrivé ce qui est arrivé. Mais ceci est conjoncturel. Cette rencontre n’était pas conjoncturelle. C’est une dimension fondamentale de l’attitude humaine, la prière. Maintenant la fumée des bombes, de la guerre ne laisse pas voir la porte, mais la porte reste ouverte. Et je crois en Dieu, je crois que le Seigneur regarde cette porte et tous ceux qui prient et demandent qu’Il nous aide. »

    « La torture est un péché mortel » 

    À l’évocation de sa rencontre avec les femmes de réconfort, ces femmes coréennes contraintes de se prostituer par les occupants japonais durant la Seconde guerre mondiale, François est revenu sur les actes de cruauté rapportés dans les conflits contemporains. « Nous devons nous arrêter et penser un peu au niveau de cruauté auquel nous sommes arrivés. Le niveau de cruauté de l’humanité en ce moment, est un peu effrayant », s’est attristé François, qui s’est aussi élevé contre la pratique de la torture. « Aujourd’hui la torture est un des moyens quasiment, je dirais, "ordinaires" dans les comportements des services secrets, des processus judiciaires. Mais la torture est un péché contre l’humanité, et aux catholiques je dis : torturer une personne est un péché mortel, un péché grave ! »

    « J'aime le peuple chinois »

    Concernant les relations du Saint-Siège avec la République populaire de Chine, François a appelé à relire la lettre envoyée aux Chinois par le Pape Benoît XVI en 2007. « Cette lettre aujourd’hui est actuelle, fondamentale, ça fait du bien de la lire. »

    Sur la question des relations diplomatiques, « Le Saint-Siège est ouvert aux contacts. Toujours parce que j’ai une véritable estime pour le peuple chinois. » Il a dit vouloir se rendre en Chine, dès « demain » si c'était possible. Le Pape a aussi fait allusion au jésuite italien Matteo Ricci, une figure du XVIe siècle qui fait consensus, estimée par les autorités de la République populaire de Chine en raison de sa profonde connaissance et de son respect de la culture chinoise.

    Le point sur ses prochains voyages

    Le Pape a précisé le sens de son prochain voyage, en Albanie, le 21 septembre prochain, avec une première raison liée à l’actualité : « Je vais en Albanie parce qu’ils ont réussi à faire un gouvernement d’unité nationale avec les musulmans, les orthodoxes et les catholiques, avec un conseil interreligieux qui aide beaucoup et est équilibré. La présence du Pape est pour dire à tous les peuples : mais si, nous pouvons travailler ensemble ! » L’autre raison avancée par François, plus connue, se situe sur le plan historique : « cela a été sur le plan religieux l’unique pays communiste qui dans sa constitution avait mis en place l’athéisme pratique. Il y a eu 1820 églises détruites ! J’ai donc senti que je devais y aller. »

    Il a par ailleurs confirmé son intention de se rendre aux États-Unis en septembre 2015, pour la rencontre mondiale des familles à Philadephie, ainsi qu’à Washington à l’invitation du président Barack Obama pour une intervention devant le Congrès, et à New York pour une visite au siège de l’ONU, à l’invitation du secrétaire général Ban Ki-Moon. Il n’exclut pas non plus une étape au Mexique, au sanctuaire de Guadalupe.

    Enfin, François affirme avoir reçu « une pluie d’invitations pour venir en Espagne », venant du roi comme de l’épiscopat. Des visites à Saint-Jacques-de-Compostelle et à Avila sont envisagées, mais « rien n’est décidé pour l’instant ». L’année 2015 marquera le cinquième centenaire de la naissance de Sainte Thérèse d’Avila. En 1982, c’est à l’occasion du quatrième centenaire de son décès que Jean-Paul II avait effectué sa première tournée en Espagne.

    Une relation fraternelle avec Benoît XVI

    François s’est montré particulièrement attaché à son prédecesseur, qu’il rencontre fréquemment sans que cela ne donne désormais lieu à une communication particulière. « Avec Benoit XVI, nous nous voyons. Je suis allé le voir juste avant de partir en Corée. Il m’avait envoyé deux semaines avant un texte intéressant, il me demandait mon opinion. Notre rapport est de frères, vraiment. C’est un homme avec une sagesse, des nuances, ça me fait du bien de l’écouter, et aussi il m’encourage. »

    François est revenu sur la question de sa démission en février 2013, en précisant qu’il suivrait probablement son exemple :  « peut-être que ça ne plait pas à certains théologiens, mais je ne pense pas que le Pape émérite soit une exception. Il y a 70 ans, les évêques émérites n’existaient pas aujourd’hui ils sont une institution, je pense que le Pape émérite est déjà une institution. Moi je ferai la même chose, il a ouvert une porte qui est institutionnelle, qui n’est pas exceptionnelle. »

    Pas de vacances estivales pour le Pape

    Le Pape François, c’est désormais entré dans les mœurs au Vatican, ne prend pas de vacances. « La dernière fois que je suis parti en vacances en-dehors de Buenos Aires, avec la communauté jésuite, c’était en 1975, a-t-il avoué, tout en affirmant avoir pu prendre un rythme plus calme cet été. Je change de rythme, je dors un peu plus, je lis les choses qui me plaisent, j’écoute de la musique, je prie plus. En juillet et une partie du mois d’août j’ai fait cela, et ça va bien ! J’ai lu un livre, intéressant. Le titre : "Rejouis-toi d’être névrosé". J’ai quelques névroses, l’un d’elles est que je suis trop attaché à la maison…», a-t-il affirmé avec humour.

    Une popularité prise avec humilité

    Interrogé sur sa popularité à l’échelle mondiale, qui ne se dément pas après un an et demi de pontificat, François répond : « Je vis ma popularité en remerciant le Seigneur que son peuple soit heureux ! Intérieurement, je cherche à penser à mes péchés et à mes erreurs pour ne pas m’y croire, parce que je sais que cela durera peu de temps, peut-être deux ou trois ans, et ensuite, à la maison du Père. » Le Pape a redit son pressentiment d’un pontificat court, tout en avouant  « ce n’est pas sage d'avoir dit cela ! ».

    Une encyclique sur l'écologie toujours en préparation

    L’encyclique sur la protection de l’environnement, évoquée déjà en janvier dernier par le président français François Hollande, est toujours en cours de préparation, en liaison notamment avec le cardinal Peter Turkson, président du Conseil pontifical Juste et Paix. Mais face aux incertitudes scientifiques, François se montre prudent et affirme « sa volonté d’aller à l’essentiel sur ce qui peut être affirmé avec sécurité ».

    Espoir d'une béatification de Mgr Romero

    François a redit son espoir d’un béatification prochaine de Mgr Oscar Romero, l’archevêque de San Salvador assassiné par les escadrons de la mort en 1980 dans sa cathédrale. « Le procès de Mgr Romero était bloqué à la Congrégation pour la doctrine de la foi, par prudence. Maintenant c’est débloqué. Il a été transmis à la Congrégation pour les Saints. Et il suit la voie normale d’un procès. C’est très important d’aller vite, parce que moi, ce que je voudrai, c’est que ça s’éclaircisse. »  Le Pape a redit l’importance d'une identification précise du martyre "in odium fidei", en "haine de la foi", qui différencie le martyre chrétien au sens propre, par rapport à des faits de guerre ou des crimes de droit commun qui ne permettraient pas, canoniquement, l’accès à la sainteté.

    « Il y en a d’autres qui ont été tués mais qui n’ont pas la stature de Romero. Pour moi Romero est un homme de Dieu, le procès doit avancer, et aussi le Seigneur doit donner un signe... S’Il le veut, Il le fera. » a insisté François.

    Une réunification toujours espérée entre les deux Corées

    En conclusion de ce voyage chargé en symboles, le Pape François a redit sa conviction d’une réunification possible entre les deux Corées.  « Je prie pour que la division s’arrête. Si les deux Corées parlent la même langue, c’est qu’elles ont la même mère, et ceci nous donne de l’espérance » a répété le Pape. « Aujourd’hui dans la cathédrale, il y avait une couronne d’épines du Christ faite avec le fil de fer qui divise les deux parties de la Corée. Je l’ai dans l’avion, c’est un cadeau que je porte, la souffrance de la division, d’une famille divisée. »

  • Irak : le Vatican serait-il devenu va-t-en-guerre ?

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    Antoine Pasquier, sur famillechretienne.fr, analyse la position du Saint-Siège :

    Irak : pourquoi le Vatican n’exclut pas une action militaire

    Le représentant permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies a déclaré le 9 août qu’une action militaire pouvait être « nécessaire en ce moment » en Irak. Cette prise de position fait exception dans le refus habituel du Vatican de recourir à la force armée. Explications.

    Le Vatican va-t-il prendre fait et cause pour une intervention militaire en Irak ? C’est ce qu’aurait laissé entendre, samedi 9 août sur l’antenne de radio Vatican, l’observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations-Unies. « Il faut intervenir maintenant, avant qu’il ne soit trop tard », a mis en garde Mgr Silvano Tomasi, jugeant évident « de défendre même physiquement les chrétiens du nord de l’Irak ». Si l’urgence est de leur apporter une aide humanitaire « parce que les enfants et les personnes âgées sont en train de mourir », le diplomate du Saint-Siège n’exclut pas un recours à la force. « Peut-être que l’action militaire est nécessaire en ce moment », a-t-il ajouté.

    Cette déclaration, même prudente et non définitive, tranche cependant avec la position habituelle de l’Eglise catholique depuis cinquante ans et les récents propos du pape François. « Tout est perdu avec la guerre et rien n’est perdu avec la paix », avait déclaré le souverain pontif lors de sa prière de l’Angelus le 27 juillet dernier. « Frères et sœurs, jamais la guerre ! Jamais la guerre ! », avait-il insisté, évoquant ce jour-là les trois principaux conflits au cœur de ses préoccupations : l’Ukraine, l’Irak et le Proche-Orient. Dimanche dernier, 10 août, le pape François avait encore appelé la communauté internationale à trouver « une solution politique efficace pour rétablir le droit » en Irak, tandis que les premiers bombardements américains avaient débuté quelques heures plus tôt. Cette prise de position du Vatican en faveur d’une éventuelle intervention militaire est « extrêmement rare », confirme le père Cédric Burgun, canoniste à l’Université catholique de Paris. « Elle prouve que le Vatican a pris la mesure de la gravité de la situation et, qu’aujourd’hui, il a du mal à envisager une autre manière d’intervenir » dans ce conflit. 

    Lire la suite sur famillechretienne.fr

  • Le voyage du pape en Corée (mise à jour 18/8)

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    Sur Eglise d'Asie :

    Avant de quitter Séoul, le pape prie pour le « pardon » au sein de « l’unique peuple » coréen

    • Dernière étape de son séjour en Corée du Sud, le pape François a présidé une messe pour la « réconciliation » de la péninsule, dans la cathédrale Myeongdong de Séoul, dans la matinée du 18 août 2014...

    A Haemi, le pape demande aux jeunes d’Asie de bâtir une Eglise « plus sainte, plus missionnaire et humble »

    • Le 17 août 2014, au quatrième et avant-dernier jour de sa visite en Corée du Sud, à Haemi, le pape François a célébré la messe devant plus de 50 000 jeunes de Corée et du continent asiatique. Il les...

    Devant les évêques d’Asie, le pape souhaite l’ouverture de relations diplomatiques avec des pays comme la Chine et le Vietnam

    • Lors d’une rencontre avec près de 70 évêques asiatiques à Haemi, le pape François a exprimé avec fermeté le souhait que les pays du continent qui n’ont pas encore de relations diplomatiques avec le ...

    Discours aux religieux : le pape fustige « l’hypocrisie » de ceux qui font vœu de pauvreté et « vivent comme des riches »

    • Le pape François a rencontré quelque 5 000 religieuses et des centaines de religieux coréens qu'il a appelés à un « témoignage joyeux » dans la chasteté, la pauvreté et l’obéissance, au village comm...

    Visite émouvante du pape François dans un centre pour personnes handicapées à Kkottongnae

    • Pour le troisième jour de sa visite en Corée du Sud, après avoir présidé la messe de béatification de 124 martyrs à Séoul , le pape François s’est rendu dans l’après-midi du 16 août 2014 dans un ce...

    En béatifiant 124 martyrs, le pape exhorte les fidèles à suivre le Christ plutôt que « le monde »

    • Le pape François a célébré la béatification de 124 martyrs coréens des XVIIIème et XIXème siècles le 16 août 2014 au centre de Séoul, devant quelque 800 000 fidèles. A cette occasion, il a appelé l...

    Aux jeunes d’Asie, le pape demande d’être missionnaires dans un « désert spirituel » croissant

    • Au deuxième jour de sa visite en Corée du Sud, le pape François a rencontré les quelque 6 000 participants aux VIèmes Journées asiatiques de la jeunesse, au sanctuaire de Solmoe, dans l’après-midi d...

    A Daejeon, le pape François fustige « les modèles économiques inhumains » et « la culture de la mort »

    • Célébrant la messe de l’Assomption dans le World Cup Stadium de Daejeon, le 15 août 2014, le pape François a demandé aux chrétiens de s’opposer aux « modèles économiques inhumains » qui créent « de ...
  • Mgr Léonard ordonnera trois membres de la Fraternité des Saints Apôtres ce vendredi 22 août

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    Nous apprenons sur la page facebook du Père T. Scholtès sJ, responsable de presse et de communication de la conférence épiscopale, que :

    Ce vendredi 22 août 2014, à 16h, en la Cathédrale Saints Michel et Gudule de Bruxelles, Mgr A.-J. Léonard ordonnera trois nouveaux prêtres pour l’archidiocèse de Malines-Bruxelles, tous trois membres de la Fraternité des Saints Apôtres, érigée par l’archevêque le 7 avril 2013. Ils auraient normalement dû être ordonnés prêtres le 22 juin dernier, en même temps que deux autres diacres, Gaëtan Parein et Denis Boers. Mais, leur ordination diaconale, prévue pour le 31 janvier dernier, ayant été reportée au 14 février en raison de l’état de santé de Mgr Léonard au début de cette année, leur ordination sacerdotale a dû également être postposée, un délai de 6 mois devant être respecté entre l’ordination diaconale et l’ordination presbytérale.

    Il s’agit de :
    1. Carmelo PRIMA, de nationalité italienne, né à Tubize en 1970. Ses parents habitent Laeken. Il a un frère et deux sœurs. Il a reçu l’essentiel de sa formation préparatoire au sacerdoce au Séminaire de Vicenza (Italie), avec un complément à Bruxelles (IET).
    2. Damien BERNIER, de nationalité française, né à Lille en 1980. Il a quatre sœurs et cinq frères. Après des études en génie mécanique au Lycée Gustave Eiffel (Armentières), il a reçu l’essentiel de sa formation préparatoire au sacerdoce à l’Athénée « Regina Apostolorum » (Rome) et au Séminaire de Toulon (France), avec un complément à Bruxelles (IET).
    3. Jérémie SCHAUB, de nationalité belge, né à Bruxelles en 1983. Il a trois sœurs. Après une candidature en droit aux Facultés Universitaires Notre-Dame de la Paix (Namur), il a reçu l’essentiel de sa formation préparatoire au sacerdoce au « Studium » de la Communauté Saint-Jean à Saint-Jodard (France) et au Séminaire de Toulon (France), avec un complément à Bruxelles (IET).

    Avant l’érection de la Fraternité des Saints Apôtres, ils ont effectué un bref stage, respectivement à Auderghem, Braine-l’Alleud et Wavre. Ensuite, en lien avec l’érection de cette Fraternité, destinée à un apostolat urbain et exercé en fraternité de deux ou trois prêtres travaillant ensemble, ils ont appris à davantage connaître la réalité bruxelloise à travers deux stages, le premier auprès des Pères Carmes de Bruxelles et le second dans l’Unité pastorale Saint-Damien, à Bruxelles également.

    Tous trois sont nommés ensemble vicaires dans deux paroisses bruxelloises, la paroisse Sainte-Catherine, dans le doyenné de Bruxelles-Centre, et la paroisse Saint-Joseph à Uccle (Homborch), dans le doyenné de Bruxelles-Sud.

  • Irak : l'Eglise catholique favorable à une intervention militaire

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    De La Libre.be :

    Irak: l'Eglise catholique en faveur d'une intervention militaire

    Le sort des réfugiés irakiens, parmi lesquels des chrétiens, occupe depuis plusieurs semaines maintenant la scène internationale. Ces derniers jours, le pape François en voyage en Corée du Sud a renouvelé ses appels à la paix partout dans le monde, et surtout en Irak. La preuve avec un tout récent tweet où il invite les fidèles à persévérer "dans la prière et dans la générosité".

    Au Vatican, la situation est donc prise très au sérieux. Le 8 août dernier, on apprenait que le souverain pontife chargeait le cardinal Filoni de se rendre sur place pour faire le point sur la situation (lire en cliquant ici notre portrait du cardinal Fernando Filoni, émissaire spécial du pape en Irak). Ce même cardinal Filoni estimait récemment que les réfugiés irakiens "ont besoin de la solidarité internationale, non seulement sur le plan humanitaire, mais aussi d'un point de vue politique et militaire".

    Lire la suite sur LaLibre.be

     

  • Chrétiens d'Irak : quand le Vif pointe la frilosité belge

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    Lu sur le Vif :

    Chrétiens d'Orient : la frilosité belge

    Le martyre des chrétiens d’Orient laisse de glace une bonne partie du monde politique belge. L’Eglise fait profil bas. Pourquoi ce manque de solidarité ?

    Une véritable terreur s’est abattue sur le nord de l’Irak. L’une après l’autre, les villes tombent aux mains des djihadistes de l’Etat islamique (EI), bien décidés à imposer leur foi et leurs lois. Environ 200 000 chrétiens et membres d’autres minorités, comme les yézidis, sont chassés, certains réduits en esclavage, voire massacrés. Ces abominations ne sont pas neuves. Pourtant, personne n’a évoqué jusqu’à présent la fameuse “responsabilité de protéger”, qui avait justifié, en 2011, l’intervention occidentale en Libye, quand Benghazi et ses insurgés étaient menacés par les troupes de Kadhafi.

    L’embarras diplomatique est patent. Etats-Unis, France et Royaume-Uni reçoivent en pleine face le retour de leurs politiques erratiques dans ce monde arabe compliqué. L’invasion américaine en Irak en 2003 (sans l’aval de la Belgique) n’a pas fini de produire ses effets délétères. Non seulement ces pays ont joué aux apprentis sorciers de la démocratie, avec des opérations militaires sans vision stratégique, mais ils ont noué des relations perverses avec des monarchies du Golfe, qui apportent du combustible aux conflits syriens et irakiens.

    La Belgique aurait pu se démarquer de cette incohérence. Mais non. Alors que le gouvernement belge avait décidé, en 2011, d’envoyer des F-16 en Libye afin de protéger les civils menacés par Kadhafi, il n’a pris, en 2014, aucune mesure concrète pour aider les minorités d’Irak.

    Aujourd’hui, c’est un silence assourdissant qui prévaut dans les travées de nos parlements, comme dans les milieux associatifs ou académiques. Pourquoi cette frilosité qui confine à l’abandon pur et simple de populations en détresse ? « Les chrétiens orientaux considèrent les pays européens comme leurs alliés naturels, rappelle au Vif/L’Express le député flamand Ward Kennes (CD&V). En 2011, il avait fait adopter à l’unanimité une résolution en leur faveur au Parlement flamand. « Si nous ne prenons pas notre responsabilité, personne ne le fera à notre place, poursuit-il. Or je constate même un sentiment de gêne chez beaucoup de Belges et d’Européens par rapport à la défense des droits fondamentaux des minorités chrétiennes ».

    Malgré les récentes déclarations très fermes du pape François, même l’Eglise belge semble tétanisée à l’idée de prendre une position trop en pointe. Rien de tel en France, où l’épiscopat et les autorités politiques se sont mobilisés. Pourquoi cette frilosité ?

    Marie-Cécile Royen et François Janne d’Othée

  • Pour Andrea Riccardi (Sant'Egidio), la force du pape François, c'est le peuple

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    Lu sur l'Express.fr :

    "La force du pape François, c'est le peuple"

    Propos recueillis par Claire Chartier

    Andrea Riccardi, historien spécialiste du christianisme, est connu pour ses actions en faveur des pauvres, du dialogue interreligieux et de la paix, au sein de la communauté Sant'Egidio. Du pape François, dont il a fait la connaissance bien avant son élection, il attend beaucoup. Interview. 

    Dans la longue liste des observateurs du pontificat très médiatique de Jorge Mario Bergoglio, il est sans doute l'un des mieux informés. Toute l'Italie connaît Andrea Riccardi, son large sourire et sa barbe poivre et sel. Les liens de cet historien spécialiste du christianisme avec le Vatican ne datent pas d'hier. En 1968, jeune lycéen, il fonde avec des amis la communauté Sant'Egidio, qui s'illustrera dans les décennies 1990 et 2000 par ses actions en faveur des pauvres, du dialogue interreligieux et de la paix, notamment en Afrique. Largement soutenu dans son action par Jean-Paul II, Andrea Riccardi sait toutes les logiques et les jeux de pouvoir de l'Eglise romaine. Après un détour par la politique sous le gouvernement de Mario Monti, dans lequel il fut ministre de la Coopération, Riccardi l'intellectuel reprend son bâton de pèlerin progressiste. 

    Avec le pape François, le Vatican vit un tohu-bohu médiatique sans précédent, au point que les cardinaux semblent un peu dépassés par le personnage. François est-il à ce point surprenant?

    Il ne faut pas oublier que, durant le conclave, aucun candidat ne se détachait. Lors de la précédente élection, Jorge Mario Bergoglio constituait un "papabile" sérieux face à Joseph Ratzinger, mais peu de monde le connaissait réellement, car il est très réservé. Les cardinaux électeurs ont pensé que ce pape âgé et pieux, bon gestionnaire de diocèse et de surcroît jésuite à une époque où les jésuites ne font plus peur, ferait un bon pape de transition. Bergoglio, de son côté, a été habile en ne parlant pas de sa candidature avant le conclave. Moi qui l'ai vu à la veille de ces journées si particulières, je peux vous assurer qu'il ne désirait pas être pape. A ses yeux, briguer la papauté tiendrait même presque du problème psychologique! Mais, en bon chrétien et en bon jésuite, il s'est dit : "Maintenant que je suis élu, je dois remplir ma mission, avec sérieux." 

    Lire la suite sur l'Express.fr

    Mais on pourra lire également - et utilement - ceci

  • En Corée, le pape prie pour les victimes de l'avortement

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    Sur le blog de Jeanne Smits :

    Corée : le pape François prie pour les victimes de l'avortement

    Comme annoncé, la visite du pape François en Corée du Sud a été marquée par une halte dans un « cimetière » pour bébés avortés. Il s'est recueilli devant la statue de la Sainte Famille qui domine une pelouse parsemée de petites croix blanches symbolisant les innombrables enfants à naître tués au fil des ans en Corée. Une prière silencieuse que les médias présentent comme un geste très fort de la part de ce pape qui avait pourtant dit vouloir éviter les sujets « controversés » pour pouvoir mettre l'accent sur la pastorale et l'accès aux « périphéries ». Entouré de militants pro-vie, il s'est entretenu plus particulièrement avec l'un d'entre eux, né sans bras et sans jambes, qui a eu la chance de naître en Corée malgré son défaut congénital.

    L'émouvant monument se dresse dans le domaine du foyer de Kkottoghnae, lieu d'accueil pour les handicapés, les alcooliques, les sans-abri, les personnes abandonnées par leurs familles, des enfants délaissés proposés à l'adoption, fondé dans les années 1970 par un prêtre.

    A ce titre la prière de François a revêtu une signification plus grande encore, dans un pays où le rejet des handicapés est encore souvent la règle et où l'avortement, malgré d'importantes restrictions introduites en 1953, est autorisé pour éliminer les bébés souffrant de malformations graves.

    Mais en Corée du Sud, l'avortement a été très largement autorisé de fait, les autorités ayant traqué pendant des décennies les familles nombreuses et fait la propagande pour le contrôle des naissances, au nom de la croissance économique. Ce n'est que depuis quelques années que le taux de natalité désastreux – l'un des plus bas du monde – a poussé le gouvernement à changer de discours, là encore pour des raisons économiques.

  • En béatifiant aujourd'hui 124 martyrs coréens, le pape exhorte les fidèles à suivre le Christ plutôt que "le monde".

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    Lu sur I.MEDIA:

    C’est face à une foule enthousiaste et fortement recueillie que le pape François a célébré la béatification du laïc Paul Yun Ji-chung et de ses 123 compagnons, des Coréens tués en “haine de la foi“ entre 1791 et 1888, premiers évangélisateurs de la péninsule. A l’exception d’un prêtre chinois venu évangéliser la Corée, tous étaient des laïcs coréens.

    Depuis l’autel installé sur podium blanc au pied de la Porte de Gwanghwamun, le pape a prononcé en latin la formule de béatification saluée par les cris et les applaudissements des fidèles installés entre les hauts immeubles du centre de la capitale sud-coréenne.

    Premiers apôtres de la Corée

    Dans son homélie, le pape François a d’abord souligné que, “dans la mystérieuse providence de Dieu“, la foi chrétienne n’était pas parvenue sur les rivages de Corée par des missionnaires mais y était entrée “par les cœurs et les esprits des Coréens eux-mêmes“. Soulignant l’importance de la vocation des laïcs, le pape a quitté son texte des yeux pour assurer que ceux-ci avaient été “les premiers apôtres de la Corée“. Puis il a assuré que les martyrs et les premiers chrétiens du pays avaient dû choisir entre “suivre Jésus ou le monde“.

    “Ils avaient entendu l’avertissement du Seigneur, que le monde les haïrait à cause de lui, ils savaient le prix d’être disciples“, a relevé le pape. “Pour beaucoup, cela a signifié la persécution et, plus tard, la fuite dans les montagnes, où ils formèrent des villages catholiques“, a poursuivi le pape avant d’assurer que les premiers chrétiens “étaient prêts à de grands sacrifices et à se laisser dépouiller de tout ce qui pouvait les éloigner du Christ : les biens et la terre, le prestige et l’honneur, puisqu’ils savaient que seul le Christ était leur vrai trésor“.

    Et le pape de lancer une mise en garde aux fidèles : “Aujourd’hui, très souvent, nous faisons l’expérience que notre foi est mise à l’épreuve du monde, et, de multiples manières, il nous est demandé de faire des compromis sur la foi, de diluer les exigences radicales de l’Evangile et de nous conformer à l’esprit du temps“. Au contraire, a expliqué le pontife, “les martyrs nous rappellent de mettre le Christ au dessus de tout, et de voir tout le reste en ce monde en relation avec lui et avec son Royaume éternel. Ils nous provoquent à nous demander s’il y a une chose pour laquelle nous serions prêts à mourir“.

    L’exemple des martyrs, a poursuivi le pape, “a beaucoup à nous dire, à nous qui vivons dans des sociétés où, à côté d’immenses richesses, grandit silencieusement la plus abjecte pauvreté; où le cri des pauvres est rarement écouté; et où le Christ continue à appeler, nous demandant de l’aimer et de le servir en tendant la main à nos frères et sœurs dans le besoin“.

    Liesse et recueillement

    Sous un ciel bas, dans une atmosphère particulièrement lourde lorsque le soleil venait à apparaître de temps à autre, des centaines de milliers de fidèles étaient alignés sur la très longue place Gwanghwamun, entre la porte du même nom et l'ancienne municipalité de Séoul. Une même casquette orange ou violette vissée sur la tête, ils ont attentivement suivi la longue messe de béatification tout près du site où, par le passé, furent condamnés, torturés puis conduits vers le martyre nombre de chrétiens.

    Si la messe a été suivie dans un recueillement particulièrement impressionnant, l’arrivée du pape au centre de Séoul a donné lieu à des scènes de liesse, à des cris de joie lorsqu’il prenait dans ses bras un bébé pour l’embrasser. Dans la foule, les religieuses n’étaient pas les dernières à monter sur leurs chaises pour mieux apercevoir le chef de l’Eglise catholique. A son arrivée à bord d’un pick-up, le pape François portait sur sa pèlerine blanche un ruban jaune, symbole du combat pour la justice des familles de victimes du naufrage meurtrier du ferry Sewol en avril dernier. Le pape s’est d’ailleurs arrêté pour saluer certains proches, dont le père d’une jeune victime qui fait une grève de la faim, accusant le gouvernement de laxisme après ce drame et réclamant une enquête transparente et indépendante.

    Ref . En béatifiant 124 martyrs coréens, le pape exhorte les fidèles à suivre le Christ plutôt que “le monde“.

    JPSC

  • L’Eglise de Corée a-t-elle besoin d’un « aggiornamento » ?

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    Jean Mercier, sur le site de « La Vie », pointe ce qui contrarie, selon lui, l’Eglise du pape François (extraits) :

     « Que le christianisme soit la première religion parmi les Coréens - un tiers d'entre eux sont chrétiens, et 12% catholiques -, voilà qui constitue une mystérieuse anomalie si l’on considère l’incompatibilité qui existerait, a priori, entre la culture coréenne et les valeurs évangéliques (…) Même si le bouddhisme, et surtout le chamanisme - encore plus ancien - sont encore influents en Corée, c’est sans doute le système hérité du confucianisme qui marque le plus les rapports interpersonnels et les mentalités. »

    Selon le correspondant de « La Vie », les difficultés seraient les suivantes : trop de prêtres, trop d’esprit hiérarchique, trop de discipline, trop de déférence et trop de différences conceptuelles :

    « L’Eglise institutionnelle coréenne a vu gonfler ses rangs de centaines de milliers de convertis depuis le début des années 1980. Elle peut s’appuyer sur de très nombreux prêtres. Au-delà de l’image très positive de l’Eglise catholique dans la société (pour son rôle dans la démocratisation), le prêtre - contrairement à ce qui se passe en Occident - jouit d’un statut socialement valorisé, en raison des valeurs confucéennes qui renforcent son autorité. Le respect dû au supérieur renforce le respect dû au prêtre par son ordination (…). Ce phénomène a des conséquences négatives. En effet, il renforce l’architecture verticalisée de l’Eglise. La pléthore de prêtres et le nombre limité de paroisses implique que de nombreux jeunes prêtres se trouvent sous la coupe d’un curé tout puissant pendant de nombreuses années.(…)

    Les valeurs évangéliques de fraternité et d’égalité abolissent, théoriquement, dans la même appartenance au corps du Christ, les différences d’origine sociale et les niveaux hiérarchiques. Si ce défi est déjà difficile à relever dans l’Eglise catholique occidentale, il se mue en totale utopie dans le système culturel coréen où les rapports humains sont d’emblée marqués par un rapport hiérarchique.(…)

    Cette déférence hiérarchique existe dans aussi dans le rapport que le croyant doit entretenir avec Dieu. “Quand on est européen, on est habitué à tutoyer Dieu, et il n’est pas toujours facile de conduire une prière et de s’adresser à Dieu comme à une sorte de “super Empereur” par delà les nuées”, témoigne Laurence Vasseur, missionnaire d’origine belge (…).

    Au-delà du conflit de fond entre christianisme et confucianisme, la rencontre est laborieuse entre la pensée asiatique et la théologie chrétienne, Le jésuite Paul Park, théologien de l’université de Sogang, à Séoul, est le premier à se lamenter de cette difficulté (…).  Le conflit fondamental entre le mode de pensée asiatique et la théologie chrétienne explique que, très souvent, séminaristes et catéchumènes mémorisent gentiment la doctrine que l’on enseigne sans réellement comprendre de quoi il s’agit, ni pouvoir réellement s’approprier le fond du christianisme, se limitant à une pratique rituelle et collective. Les plus lucides des prêtres et évêques coréens y voient un défi particulièrement exigeant pour l’avenir du catholicisme au Pays du matin calme.

    Ref. La laborieuse rencontre entre la culture coréenne et le christianisme

    A lire cette analyse, on se prend à inverser la question posée : n’y aurait-il pas quelque valeur, dans la culture coréenne, dont l’ Occident "chrétien", ou postchrétien, pourrait tirer profit ?

    JPSC

  • Corée : Le pape François est contre l'esprit de compétition

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    Selon Jean Mercier, le 15 août sur le site de « La Vie » (extraits) :

    Au deuxième jour de son voyage en Corée, le pape a martelé son appel à la conversion des catholiques coréens lors de son premier grand “moment” populaire, lors de la messe de l’Assomption dans le stade de Daejeon, une ville située au sud de la capitale. Cet appel fait écho à l’interpellation vigoureuse que François avait lancée, la veille, à l’attention des évêques coréens, celle de retrouver une plus grande cohérence évangélique, loin de toute complaisance dans le confort et la réussite (…).

    Les jeunes, François les rencontrera ensuite au sanctuaire de Solmoe, un lieu marqué par la mémoire des martyrs coréens. Ils sont six mille, venus de 23 pays asiatiques pour les Journées asiatiques de la jeunesse. Sans surprise, le pape les appelle à “’aller sur les routes et sur les chemins du monde, frappant aux portes du cœur des gens, les invitant à recevoir Dieu dans leurs vies.” Et il réitère son credo à la fois social et spirituel, dénonçant une fois de plus l’idolâtrie de la richesse et le désert spirituel qu’elle entraîne  (…). Quittant le fil du discours qu’il ânonne en anglais sur les vertus de l’espérance, François lâche alors sa feuille, expliquant qu’on lui a conseillé d’improviser de façon spontanée, “afin de parler avec le coeur”. Avouant son anglais insuffisant, il demande un interprète pour traduire depuis l’italien, où il est à l’aise.

    Jouant de son charme, incroyablement vivant, le pape brûle les planches... Il multiplie les interpellations à la foule, répond aux sollicitations des jeunes qui ont témoigné au micro, s’excuse de se tromper dans les prénoms de ceux-ci, au grand plaisir de l’auditoire. (…) Enfin, il évoque la division entre les deux Corée : “Il y a une seule Corée, mais elle est divisée. La famille est divisée... Le pape demande le silence et s’incline en prière pour l’unité coréenne. Il termine son propos par un vibrant appel à la miséricorde de Dieu, sur le thème : “Plus on a péché, plus Dieu fait la fête quand on revient vers lui !”. Le pape ne craint pas de verser dans un certain simplisme, mais dont l’efficacité pédagogique est évidente... Pas de doute, en jouant à fond cette carte du prédicateur missionnaire et affectif, le pape a déjà réussi à faire de ce voyage un grand succès pastoral, qui rappelle celui de juillet 2013, lors des JMJ de Rio.

    Ref. Corée : le pape contre "l'esprit de compétition"

    JPSC