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“Les gestes et les paroles du nouveau pape incitent certains à opposer les deux papes. Est-ce bien raisonnable? s’interroge Jean Mercier sur son blog “paposcopie” (extraits ):
“ D’une façon intuitive, François a compris comment s’attacher la planète dès son apparition à la loggia de Saint Pierre : la soutane blanche toute simple, les chaussures de ville, la croix pectorale. Le pape qui s’incline et demande la prière de tous... Puis, le pape qui règle sa chambre d’hôtel, prend un bain de foule, descend de sa voiture pour embrasser un handicapé. Le pape qui refuse les discours préétablis, simplifie le style liturgique, refuse d’habiter le palais apostolique, célèbre la messe tous les jours avec les employés du Vatican. Le pape lave les pieds des femmes le Jeudi saint, dont une musulmane, balayant les règles liturgiques. (…) .
Le changement de style est évident avec Benoit XVI, peut-être trop raffiné intellectuellement et trop timide pour pouvoir ravir les foules d'une manière aussi directe. En matière liturgique, on aura vite remarqué que le nouveau pape - très jésuite en ce domaine - n’est pas vraiment à cheval sur les normes, alors que le pape émérite l’était tout à fait ... Néanmoins, faut-il à ce point opposer les deux hommes, comme si la lumière avait soudain resplendi sur une Eglise plongée dans l’ombre...? A entendre certains, l’Eglise sortirait de huit ans de glaciation avec cette élection, qui représenterait une révolution copernicienne. La "température ressentie" de la perception de l'Eglise est certes différente. L'image change, mais l'Eglise catholique n'a pas changé de cap ou de valeurs...
Dans un récent billet traduit et publié sur le site « Benoît et moi », J.L. Restàn s’interroge sur la conception de la papauté de François (extraits) :
Dès son premier salut François a voulu souligner avec force sa condition d’évêque de Rome, rappelant avec la célèbre phrase d’Ignace d’Antioche que ce siège « préside dans l’amour toutes les Églises ». Il a voulu aussi souligner que le pouvoir reçu par Pierre du Seigneur ne peut s’exercer que comme un service (…). Mais, quelle est la signification précise de cette fonction du siège romain, reconnue déjà dès le premier siècle ? Dans le fond, depuis plus d’un siècle les papes ont essayé d’approfondir cette question, ils se sont efforcés de dépouiller le ministère pétrinien d’adhérences temporelles, d’incrustations malsaines et d’inerties historiques.
Le texte inédit de Joseph Ratzinger qu’a publié l´Osservatore Romano lundi dernier (De Vatican I à Vatican II) est significatif, dans ce qu’il expliquait comment le Concile Vatican I a mis en lumière la dimension spirituelle d’une papauté libre des gangues temporelles, et « l’a de nouveau défini en partant de la suite du Christ, privé de pouvoir terrestre, de la même façon que Pierre le pêcheur l’avait suivi, sans aucun pouvoir, jusqu’à sa crucifixion à Rome ». Il convient d’avoir présente cette perspective quand il y en a tellement qui décrivent la première trame de François comme une rupture avec les pontificats antérieurs.
Certains font l’ébauche ces jours-ci, dans les journaux ou dans des tribunes de spécialistes, d’une primauté dans la foi et la charité qui s’exprimerait comme service et non comme juridiction. Je ne prétends pas exposer une thèse mais aborder une question transcendantale pour chaque chrétien et pour l’ensemble de l’Église.
Jean-Paul II avait déjà averti que la fonction d’assurer la communion serait illusoire si l’évêque de Rome se voyait privé du pouvoir et de l’autorité qui lui sont propres. Pour sa part Benoît XVI soulignait avec une efficacité toute spéciale : « Présider dans la doctrine et présider dans l’amour doivent être une seule chose : toute la doctrine de l’Église, en somme, conduit à l’amour ». Dans son livre mémorable Le complexe antiromain, Urs von Balthasar détruit sans états d’âme l’éternelle prétention de vider de sa substance le ministère de Pierre en le réduisant à un supposé service, artificiellement opposé à la juridiction.
Dans la revue «Famille chrétienne», le cardinal Nicolas Cheong Jin-Suk, archevêque émérite de Séoul, donne son point de vue sur quelques enjeux majeurs à l’heure du nouveau pape (extraits) :
Formation des prêtres
« En Corée, nous accueillons chaque année cent cinquante nouveaux prêtres formés dans les universités catholiques à Séoul, Daegu, Gwangju, etc. Dans chaque diocèse, nous avons mis en place des organismes pour ceux qui envisagent la vocation, à partir de l’âge de 13 ans.
Mais le plus important n’est pas le nombre. Ce qui est essentiel, c’est de faire en sorte que ces nouveaux prêtres aiment Jésus. C’est pourquoi nous mettons particulièrement l’accent sur une éducation poussée, sur le développement spirituel et sur la formation du caractère. »
Gouvernement de l’Église
« Je ne partage pas l’idée que Jean-Paul II et Benoît XVI auraient insuffisamment gouverné l’Église. Nous vivons aujourd’hui dans une société très diversifiée. L’un comme l’autre ont eu pleinement conscience de leur devoir de pape et se sont vite adaptés à une société qui change très rapidement. Jean-Paul II modifia le cours de l’histoire en mettant fin à la période de la guerre froide. Benoît XVI apporta une grande contribution en travaillant à la prise de conscience et au développement de ce qui fait le fondement de l’Église. L’Année de la foi qui est actuellement célébrée est une chance, pour tous les chrétiens, de réformer leur foi.
Le nouveau pape devra marcher dans les pas de ses prédécesseurs, être le “serviteur des serviteurs” et mener l’Église sous la conduite du Saint-Esprit. »
Comme le note justement notre consoeur du site Benoît et moi , « il a circulé hier des rumeurs déplaisantes sur Internet, immédiatement reprises - pour ne pas dire instrumentalisées - par certains, sur la dégradation de l'état de santé du Pape Benoît.
Autant le dire tout de suite: il s'agit d'une non-information, autour d'une déclaration impromptue d'une vaticaniste espagnole, Paloma Goméz, que je qualifierais charitablement de "légère", lors de la présentation d'un de ces livres de circonstance - qui fleurissent désormais après chaque évènement médiatique - sur le Conclave et le passage de Benoît XVI à François. La dame n'en savait pas plus que nous, elle ne faisait qu'interpréter les images (qui nous ont bien sûr serré le coeur) de la rencontre du 23 mars, où l'extrême fragilité du Saint-Père Benoît ne pouvait échapper même à un regard superficiel.
Mais il n'a pas fallu plus que quelques paroles lancées en l'air juste dans le but de faire "mousser" sa compétence professionnelle autour de prétendues informations confidentielles pour que la non-nouvelle se répande sur l'ensemble du réseau « (…).
Consulté sur le sujet, le P. Lombardi a dit à ACI Prensa que Benoît XVI « n’a aucune maladie grave » et « les médecins le certifient ainsi ».
Le P. Lombardi a dit être peiné par les déclarations attribuées à la journaliste qu’il connaît depuis de nombreuses années et que il considère que Borrero (la journaliste) « en voyant les images de Benoît fatigué, a commencé à spéculer ». Mais dire qu’ il a une maladie est une bêtise, cela n’a aucun fondement » a ajouté le porte parole du Vatican.
« Comme nous le savons tous, Benoît XVI avec son âge a porté un pontificat très difficile, et par conséquent il a les maux d’une personne âgée qui a travaillé très dur ».
Selon ce post publié sur "riposte catholique", le cardinal archevêque de Paris a confié à la Communauté Saint-Martin la paroisse des Blancs-Manteaux dans le Marais à Paris (4e arrondissement).
Les Blancs-Manteaux, c’est en 1258, un ordre mendiant en provenance de Marseille. Ces moines revêtaient un manteau de laine de couleur blanche : aussi les désigna-t-on comme les «Blancs-Manteaux» et ce nom restera attaché à l’église en dépit du remplacement de cet ordre en 1297 par celui des Guillemites qui eux, allaient vêtus de noir. L’église actuelle date du XVII° siècle. La révolution n’épargne pas le couvent dont il ne subsiste que l’actuel bâtiment du presbytère. En 1802, l’église est constituée en paroisse.
C’est ce que nous rappelle Aymeric Christensen sur le site de “La Vie”:
“Publiée le 11 avril 1963, l'encyclique de Jean XXIII Pacem in Terris reste aujourd'hui encore un texte fondamental de réflexion sur les conditions de la paix entre les hommes. La Vie vous propose de redécouvrir l'accueil que le journal avait réservé à cette lettre à l'époque.
Paix sur la terre : Sur la paix entre toutes les nations, fondée sur la vérité, la justice, la charité, la liberté. Voilà le titre complet de l'encyclique publiée le 11 avril 1963 - cette année-là, le Jeudi saint - par le pape Jean XXIII, la dernière des huit qui auront marqué son pontificat. Signée deux mois seulement avant sa mort, cette encyclique a été qualifiée plus tard par Jean-Paul II de "testament public universel" de celui qu'on surnommait le "bon pape Jean".
Moins de deux décennies après la Seconde Guerre mondiale, en plein contexte de guerre froide (la crise des missiles de Cuba a eu lieu quelques mois auparavant, en octobre 1962), ce texte majeur posait les principes nécessaires à l'instauration d'une paix durable entre les peuples. Appel au service du bien commun, dénonciation de la course à l'armement, insistance sur l'importance des droits de l'homme, nécessite de voir le progrès social accompagner le progrès économique, refus de tout racisme et affirmation des droits des réfugiés, "coopération" interreligieuse : tous ces thèmes trouvent leur place dans l'encyclique. "La paix ne saurait régner entre les hommes si elle ne règne d’abord en chacun de nous, c’est-à-dire si chacun n’observe en lui-même l’ordre voulu par Dieu", écrit ainsi Jean XXIII.
Pacem in Terris a aussi marqué les esprits en étant la toute première lettre encyclique non pas seulement adressée aux fidèles catholiques mais "à tous les hommes de bonne volonté".
Cette participation active à un "dialogue créatif entre l’Eglise et le monde, entre les croyants et les non-croyants que le Concile Vatican II a promu"a été saluée l'année dernière par le pape Benoît XVI. Selon lui, cette encyclique "a encore beaucoup à nous apprendre dans la mesure où nous faisons face à de nouveaux défis en ce qui concerne la paix et la justice dans l’après Guerre Froide, parmi lesquels la prolifération permanente des armes".
Une manière de dire que, cinquante ans plus tard, les problèmes de la violence et de la guerre demeurent parce qu’ils sont consubstantiels à la nature pécheresse de l’homme.
Signée par Jean XXIIII quelques semaines avant sa mort (3 juin 1963) cette encyclique écrite dans un style optimiste et consensuel, conforme à l’esprit des temps conciliaires, fut accueillie par un concert de louanges: le “bon” pape était au faîte de sa gloire mondaine encore soulignée par l’attribution du Prix Balzan pour la Paix et l’ouverture impressionnante du concile Vatican II. Mais déjà le cancer de l’estomac et de la prostate avait fait en lui son oeuvre irrémédiable. Il fut béatifié le 3 septembre 2000 par Jean-Paul II. Comme le temps passe…
Belgicatho salue un grand historien belge qui vient de disparaître, un homme qui s'est appliqué à l'étude du passé d'un pays auquel nous restons attachés malgré son état actuel de déchéance extrême... L'oeuvre de G.H. Dumont constitue une référence incontournable pour celui qui veut comprendre notre passé.
Membre belge littéraire élu à l'Académie Royale de Langue et de Littérature françaises de Belgique le 13 février 1988 (Prédécesseur : Carlo Bronne)
Georges-Henri Dumont naît à Zottegem le 14 septembre 1920. Il entame sa scolarité au Collège Sainte-Barbe, à Gand, et la poursuit au Collège Saint-Michel à Bruxelles, où sa famille s'est installée. Il entame des études supérieures aux Facultés Saint-Louis puis à l'Université de Louvain, où il a notamment pour professeur Léon van der Essen et pour compagnon Paul Warzée. En 1942, il est licencié en philosophie et lettres et en histoire. Il compte à son actif un ouvrage paru l'année précédente, un recueil de poèmes, La Voie rédemptrice, qui frappe par la violence de son expression. Ce sera sa seule incursion dans ce domaine, quoiqu'il ne dédaigne pas le lyrisme, auquel il consacre un essai d'une centaine de pages en 1943, À corps perdu, publié simultanément à Bruxelles et à Paris, qui s'attache à la poésie de l'entre-deux-guerres.
En matière de liturgie, l’association française « Pro Liturgia », fondée par Denis Crouan (voir Belgicatho : Connaissez-vous " Pro Liturgia " ?) ne demande que l’exacte application des décisions relatives au culte divin prises à la suite du concile Vatican II et des enseignements magistériels ultérieurs. Son but est donc de favoriser la mise en oeuvre de la liturgie telle qu’elle est définie par les livres officiels, y compris quand les fidèles en font la demande ou qu’une occasion se présente, sous sa forme latine et grégorienne, comme le recommande l’Eglise. Or, comme beaucoup, nos amis alsaciens s’interrogent sur les divers « signaux », très différents de ceux de Benoît XVI, déjà lancés par le nouveau pontife romain en cette matière sensible.
« Pour l’instant, peut-on lire sur leur site (en cliquant ici :L'ACTUALITE DU 10 AVRIL 2013), le Pape François s’emploie à plaire à presque tout le monde :aux fidèles qu’on ne voit jamais dans les églises, aux non-croyants, aux sportifs, aux agitateurs et agitatrices de foulards... Il aime, dit-on, être auprès des pauvres. Mais il existe une catégorie de « pauvres » qu’il semble ignorer : ce sont les fidèles qu’on a dépouillés du droit de participer dans leurs paroisses à la liturgie de l’Eglise. Ceux-là ont encore faim ; ceux-là mendient auprès de leurs curés, de leurs évêques, des célébrations conformes à ce que le Concile a établi. En vain : on ne les écoute pas ; on ne les a d’ailleurs jamais écouté. D’ailleurs, on n’a pas écouté non plus Benoît XVI qui voulait leur donner la « nourriture liturgique » qu’ils demandaient ; certains se sont même empressés de refuser à Benoît XVI le droit de consoler ces fidèles qui ne demandaient que de pouvoir participer à des messes qui soient vraiment des messes. Aujourd’hui, ces fidèles commencent à s’interroger : le nouveau Pape les écoutera-t-il ? Les comprendra-t-il ? Leurs donnera-t-il ce qu’il donne aux « pauvres » et qui n’est pas le droit de célébrer n’importe comment la liturgie de l’Eglise ? Beaucoup de fidèles - et pas seulement les « traditionalistes » attachés à la forme extraordinaire du rite romain mais aussi ceux qui tiennent à la juste application du Concile - sont inquiets. Inquiets en songeant qu’ils risquent de demeurer longtemps encore sur leur faim. Personne ne demande au pape François d’être un « liturge averti » comme le fut son prédécesseur. Mais ce qu’on peut attendre de lui, c’est qu’il donne le bon exemple lorsqu’il célèbre la liturgie ; c’est-à-dire qu’il mette fidèlement et dignement en œuvre le missel romain et rappelle à tous les prêtres - évêques en premier - qu’ils ont à en faire autant et à s’interdire d’introduire de leur propre chef des innovations dans les célébrations paroissiales. Ce sera faire preuve d'une grande charité. »
Or, selon le mot du Père Lombardi (directeur de la salle de presse du Saint-Siège) invoquant la santé fragile du nouveau pontife, le pape François « nec cantat, nec rubricat », pas même pour s’agenouiller à la consécration semble-t-il…
Qui lit encore aujourd’hui « La Puissance et la Gloire », ce roman de Graham Graham Greene, dont l’image désespérée et ardente à la fois frappait encore les imaginations dans les années 1950 ? Comme le note Marco Respinti dans un article de la « Bussola », paru en traduction française sur le site « Benoît et moi », rares, malheureusement, sont ceux qui se souviennent que dans le cœur noir du XXe siècle, le Mexique martyr a offert un témoignage de foi et de loyauté au siège de Pierre presque unique dans le monde. Le film "Cristeros" leur est consacré.
"Depuis le début du siècle, explique Respinti, le pays nord-américain était ravagé par une série de coups d'état entrecoupés de querelles politiques qui n'étaient rien d'autre que des «guerre civile» intestines de l'unique appareil maçonnico-laïque en permanence au pouvoir; celui-ci, également marqué par une inquiétante atmosphère jacobino-nationaliste et de fortes impulsions socialistes, se définissait strictement comme anticatholicisme «scientifique». En 1917, du reste - une annus fatalis - le Mexique gouverné par le despote Venustiano Carranza (1859-1920) est allé jusqu'à se donner une constitution qui officialisait de façon positive et consciente cet anticatholicisme dans la loi fondamentale du pays.
Récoltant donc la tempête que ce vent avait depuis longtemps semé, c'est le gouvernement du général Plutarco Elías Calles (1877-1945) (ndt: Plutarco Calles, président du Mexique de 1924 à 1928), un autre tyran, qui tenta la révolution socio-culturelle la plus aboutie et la plus «globalisante» pour atteindre à travers une lutte frontale, le plus grand, l'unique obstacle qui, dans la pratique et dans la vie quotidienne, avait encore le pouvoir de mettre fin à sa marche: l'Église catholique, c'est-à-dire sa hiérarchie et son peuple de fidèles, génératrice d'instituts, de sociétés, d'histoire.
Dans ce cadre, l'intolérable oppression et la persécution déclenchée par le gouvernement contre les catholiques réveillèrent une véritable «Vendée mexicaine», disposée même au sacrifice en armes pour défendre le droit de citoyenneté qui revient à la vérité des choses et à cet humanisme authentique, que seule la perspective catholique sur la société et sur la politique garantit pour tous, c'est-à-dire pas seulement aux catholiques.
L'insurrection mexicaine prit un nom devenu - dans un cercle de savants qui n'ont pas renoncé à la mémoire vivante - célèbre. Elle s'appela «Cristiada» presque une croisade, et ses chevaliers de l'idéal, nobles va-nu-pieds, étaient les «Cristeros». C'était en effet ainsi qu'avec arrogance et pédanterie les ennemis les apostrophaient, estropiant les mots "Christos Reyes", c'est-à-dire «Christ-Roi», en d'autres termes ces gens qui persistaient à lutter et à succomber au cri de «Vive le Christ Roi». Du reste, les Cristeros se battaient en endossant l'uniforme du chapelet ou d'un grand crucifix autour du cou, tout comme leurs «ancêtres» de la Vendée. Et ces insurgés, nullement offensés, s'en vantaient, adoptant volontiers l'épithète (du reste «crétin» vient de «chrétien» utilisé pour offenser ...): comme saint Paul nous enseigne que «chrétien» est un «adjectif de possession» qui signifie «celui qui appartient au Christ», de même Cristeros indiquait ceux qui appartenaient entièrement à l'unique roi, Jésus. En somme, ce petit nom fut un drapeau; et même LE drapeau, l'emblème d'une conception différente de l'action politique et de l'organisation de société, qui s'opposait à celle de ceux qui les persécutaient.
En 1926, le Cristeros se soulevèrent, et pendant trois ans, jusqu'en 1929, tinrent tête à un ennemi incommensurable. Ils innondèrent le sol du Mexique du sang du martyr, celui qui génère des conversions, des saints et le seul vrai bien: la mémoire court ici vers le jeune prêtre jésuite Miguel Agustín Pro (1891-1927), béatifié par le bienheureux Jean-Paul II (1920 - 2005) le 25 Septembre 1988, mais les martyrs mexicains, laïcs, consacrés, sont légion. À la fin, sur le champ de bataille, il en resta un nombre calculé entre 70 et 85 mille.
Après trois années sanglantes, la guerre cessa, sans (jamais) vraiment finir. Sans non plus que s'épuisent les causes profondes qui l'avaient engendrée.
Près d'un siècle plus tard, reste le souvenir d'un sacrifice énorme: qui n'est pas une simple consolation, mais le témoignage, dur, d'une histoire glorieuse avec laquelle un certain monde n'a pas encore réglé tous ses comptes. (…)Le pape Pie XI (1857-1939) consacra en effet à la persécution anti-catholique de ce malheureux pays non pas un mais quatre documents magistériaux, dont trois étaient rien moins que des encycliques, désormais heureusement disponibles dans l'ouvrage «Encycliques sur les persécutions au Mexique, 1926-1937» .
Le premier de ces documents fut la Lettre apostolique Paterna sane, du 2 Février 1926, par laquelle le Pontife suggérait à l'épiscopat mexicain des moyens concrets pour lutter contre les lois anti-chrétiennes promues par le gouvernement du Mexique. Le second est la lettre encyclique Iniquis afflitisque du 18 Novembre de la même année, qui, s'adressant de manière significative à l'Eglise universelle, désignait la souffrance du peuple catholique mexicain comme un modèle de vertu pour tous. Et, lorsque la guerre prit fin, le Pape promulgua l'Encyclique Acerba animi du 29 Septembre 1932, exhortant les catholiques mexicains à une nouvelle (forme de) résistance. Enfin vint la lettre encyclique Firmissimam constantiam du 28 Mars 1937, laquelle légitimait même - en vertu du très ancien droit de résister à l'oppression tyrannique, que le droit naturel et la doctrine catholique regardent positivement - le soulèvement des Cristeros .
Quelques jours, voire quelques heures à peine avant ce dernier document «mexicain» , respectivement le 14 et le 28 Mars, Pie XI avait promulgué les deux encycliques historiques d'excommunication des idéologies violentes les plus connues du XXe siècle et à cette époque particulièrement destructrices, autrement dit le national-socialisme athée (et l'hérésie du «christianisme allemand») à travers l'Encycliques Mit brennender sorge, et le socialisme communiste tout aussi matérialiste et athée, avec l'encyclique Divini Redemptoris. Sur la chaire éternelle de Pierre, le visage qu'assumait à ce moment l'anti-christianisme militant, certes pas une nouveauté, était clair: la somme des deux totalitarismes de masse qui empoisonnaient l'Europe et de la persécution «libérale» américaine qui dévorait le Mexique.
Il est dommage qu'aujourd'hui rares sont ceux qui se rappellent du courage des Cristeros, en lutte contre ces trois figures des cavaliers mortifères de l’apocalypse, alors que le dernier d’entre eux court toujours allégrement au milieu des décombres de la chrétienté occidentale..
Pour « La Libre », Vincent Braun a interrogé Christine Chaillot (extraits) :
Après les violences interconfessionnelles meurtrières du week-end dernier, nous avons questionné Christine Chaillot, spécialiste de chrétientés orientales et auteur du livre "Les coptes d’Egypte" (L’Œuvre éditions, 2011). Avec une population estimée entre 6 et 10 millions d’individus, c’est la plus importante communauté chrétienne du Moyen-Orient. Discriminés à tous les étages de la société, les coptes sont régulièrement la cible de violences.
Les troubles entre musulmans et chrétiens coptes sont-ils directement liés à l’islamisation du pouvoir égyptien ?
Il est certain qu’avec un gouvernement et un parlement très majoritairement dominés par les islamistes (Frères musulmans et salafistes), certains salafistes et d’autres groupes radicaux se sentent confortés dans leur idéologie religieuse.(…), tout ce qui n’est pas musulman est impur et doit être éliminé. Il y a un jeu entre le pouvoir politique, gouvernemental, et le peuple qu’on manipule avec ce discours : vous devez être de bons musulmans et voter pour les islamistes. Le plus compliqué, ce sont les mentalités présentes dans une population égyptienne très islamisée.
A chaque fois, il semble qu’il ne faille pas grand-chose pour déclencher ces troubles.
(…) Dans la réalité égyptienne, le moindre fait divers peut provoquer un incendie interconfessionnel. Et prendre des proportions qui dépassent la logique occidentale. Ces faits divers ont souvent lieu dans des quartiers très populaires où certains chefs religieux musulmans radicaux incitent à la violence et à la haine envers les chrétiens (…).
Si on considère que les non-musulmans comme étant impurs, comment voulez-vous qu’on parle de citoyenneté ? En Egypte, on est dans une logique de plus en plus musulmane, islamisée, et de moins en moins dans une logique occidentalisée, où sont inscrits les concepts de droits de l’homme et de citoyenneté. La nouvelle constitution égyptienne inclut une majorité d’éléments islamisants qui vont permettre d’islamiser davantage la société. Elle reflète cette Egypte de plus en plus islamisée. La minorité qui veut la démocratie, des musulmans et des chrétiens, continue de manifester depuis l’arrivée au pouvoir de Mohamed Morsi pour que la révolution démocratique prenne le dessus.
Les obsèques de dimanche ont vu s’exprimer cette contestation du pouvoir islamiste. On y a vu des slogans anti-Morsi.
Ces slogans anti-Morsi étaient justifiés par le fait que les coptes considèrent qu’ils ne sont pas bien protégés par la police, ce qui était déjà le cas sous Moubarak. Et la nouvelle constitution garantit seulement une liberté de culte. Mais dans un Etat qui se réfère à la charia, on peut vite glisser vers le concept de dhimmitude (protection des peuples soumis par les pouvoirs musulmans d’antan). Mais est-il possible, au XXIe siècle, qu’un pays musulman en revienne à un système de soumission (d’une partie de sa population). Le problème à résoudre, en Egypte, est de savoir comment changer ces mentalités pleines de haine ? Comment faire une éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté (deux concepts importés) dans une société déjà très islamisée ?
Les chrétiens représentent dix pourcents de la population égyptienne : cette importante minorité historique est l’héritière des autochtones qui n’ont pas apostasié leur foi sous le coup des invasions musulmanes. Elle mérite un statut approprié garanti sur le plan international, au même titre d’ailleurs que toutes les minorités confessionnelles du monde islamique. Un beau sujet de préoccupation pour tous ceux qui font profession de dialogue interreligieux et de promotion des droits de l’homme
Réflexion du Père Cédric Burgun, prêtre du diocèse de Metz, membre de la Communauté de l'Emmanuel
Un séminariste de ma paroisse nous rapportait les mots, bien sentis, d’un cardinal américain : « le monde permet tout, mais ne pardonne rien ! Dans l’Église, quant à elle, tout n’est pas permis, mais elle pardonne tout ! ».
Quand je vois la vague de colère, de mensonges, d’outrages qui se déversent ces jours-ci sur Jérôme Cahuzac, je ne peux m’empêcher d’être dubitatif. Quel est ce monde politique, social, public, médiatique, qui prône d’un côté la liberté à outrance : libéralisme économique, social, sexuel, etc., et qui de l’autre condamne avec une violence inouïe à la première faute ?
Je sais bien que ces fautes politiques choquent. Je sais bien qu’il faudrait plus d’honnêteté en politique et dans la vie publique. Je sais aussi que peu d’élus peuvent s’en réclamer. Mais quelle est cette société qui ne recherche que des boucs émissaires ? Quels sont ces médias qui se délectent de faire tomber des hommes, les uns après les autres, sans se soucier de leur santé physique ou mentale ? …
Le monde se bat contre l’Église depuis tant d’années. Mais l’Église, elle, sait distinguer entre les actes de péché et le pécheur. Les actes sont condamnés ; jamais la personne. Le monde, lui, s’en fout : si un acte est mauvais, c’est toute la personne qui paye et qui doit tomber.
Qui sommes-nous ? Dans quelle société sommes-nous arrivés pour déverser tant de haine ? Le scandale de cet homme, c’est en fait le scandale d’une société tout entière où plus personne ne cherche réellement à être honnête, à payer ses taxes, à payer ses impôts, à servir le bien commun et à partager avec l’autre (la société n’ignore-t-elle pas aujourd’hui ce que veut dire ce mot ?). Le scandale de cet homme, c’est le reflet d’une société où chacun veut sauver sa peau plutôt que celle de son voisin.
Dans la surenchère antichrétienne que se livrent les “savants” de l’islam, voici une vraie bête de concours à classer dans les tout premiers… et une parfaite illustration de la « culture du mépris » musulmane envers les chrétiens. Ce document a été diffusé par le blogue canadien Poste de Veille le 2 avril.
« Le Dr Abdullah Badr, un savant musulman égyptien diplômé d’Al-Azhar et professeur d’exégèse islamique, emprisonné pendant 10 ans sous Moubarak puis libéré par Morsi avec d’autres agitateurs et terroristes musulmans, a récemment offert un excellent résumé de la seconde moitié de la doctrine islamique de la discorde wala ‘wa bara (« Amour et haine »), à savoir que le vrai musulman doit aimer et aider les autres musulmans, et ressentir de la haine et du dégoût pour les non musulmans.
Lors d’une conférence la semaine dernière, il a expliqué que les chrétiens le « dégoûtent » tellement qu’il ne boirait pas dans un verre qui aurait été touché par l’un d’eux :
Ce n’est pas une question de piété mais de dégoût. Je ressens du dégoût. Vous comprenez ? Du dégoût, je suis dégoûté, je ne peux pas supporter leur odeur… Je ne les aime pas, c’est mon choix. Et ils me dégoûtent, leur odeur, leur apparence, je me sens dégoûté. Ils me dégoûtent, et beaucoup d’autres choses aussi me dégoûtent.
Badr a souligné que même si la charia n’interdit pas aux musulmans de manger la nourriture préparée par les chrétiens, cette nourriture lui lève le cœur. Il a raconté comment il était entré dans un commerce en Égypte pour acheter de la nourriture, mais quand il a vu les croix et les icônes chrétiennes sur le mur, réalisant que le propriétaire était chrétien, il a tout de suite donné la nourriture [dans] la rue.