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BELGICATHO - Page 942

  • Eglise d'Allemagne : le pape constate avec douleur l'érosion et la détérioration croissante de la foi avec tout ce que cela implique...

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    De Vatican News :

    François à l'Église allemande : marcher ensemble, animés par l'Esprit

    Le Pape apporte sa contribution au parcours synodal de l'Église d’Allemagne dans une Lettre publiée ce samedi. François exprime son appréciation pour l'Église allemande et l'exhorte à ne pas marcher seule, soulignant le rôle central de l'Esprit Saint dans le renouvellement ecclésial.

    P. Bernd Hagenkord SI - Cité du Vatican

    «Nous sommes tous conscients que nous vivons non seulement une époque de changement, mais aussi un changement d'époque qui soulève des questions nouvelles et anciennes, face auxquelles un débat est justifié et nécessaire.»

    Au début de sa lettre, le Pape François indique clairement qu'il est conscient de la situation dramatique de l'Église d’Allemagne et offre son soutien à la réflexion en cours. La Lettre est une contribution du Pape au cheminement synodal décidé par les évêques lors de leur Assemblée plénière en mars dernier. L'Église souhaite discuter des thèmes centraux de sa crise avec des représentants laïcs et des experts extérieurs. Le point de départ de ce cheminement est constitué par une étude commandée par les évêques eux-mêmes sur la question des abus sexuels commis par des membres du clergé et des religieux. Mais il y a également d'autres questions, comme le vieillissement des communautés, la carence des vocations, le rejet de la doctrine sexuelle catholique et la question du mode de vie des prêtres.

    Contribution au débat

    Le Pape François ne répond pas directement à ces questions concrètes. Sa contribution constitue une base spirituelle au débat. Il ne propose pas de solutions, ni interdit les discussions, mais dans le style d’Evangelii gaudium, il rappelle le caractère central de l'Esprit Saint.

    Son approche de la question est liée à l'unité de l'Église: «Chaque fois qu'une communauté ecclésiale a voulu affronter seule ses problèmes, en s'appuyant uniquement sur ses propres forces, sur sa méthode et son intelligence, elle a fini par multiplier et entretenir les maux qu'elle voulait surmonter».

    Le Pape souligne deux des grandes forces et caractéristiques de l'Église allemande: «Les communautés catholiques d'Allemagne, dans leur diversité et leur pluralité sont reconnues dans le monde entier pour leur sens de coresponsabilité et leur générosité», affirme-t-il. Il s’agit d’une Église de la main tendue. En second lieu, François évoque le «chemin œcuménique parcouru».

    Outre ces caractéristiques positives, la raison du changement d'époque arrive en troisième position: «Aujourd'hui, cependant, avec vous, je constate avec douleur l'érosion et la détérioration croissante de la foi avec tout ce que cela implique non seulement sur le plan spirituel, mais aussi sur le plan social et culturel», un déclin multiforme, «ni simple ni rapide à résoudre», écrit le Pape.

    Synodalité et centralité de la foi

    François s'attarde sur le sens de la synodalité, en soulignant une «double perspective», dans la mesure où elle se réalise dans un premier temps «de bas en haut» avant de se réaliser ensuite seulement, «de haut en bas». La vie quotidienne et la vie concrète dans les différents lieux sont donc prioritaires.

    Dans cette lettre, la centralité de la foi, de l'évangélisation et surtout de l'Esprit Saint sont soulignés à plusieurs reprises sous des angles différents. Traduit dans la vie quotidienne, «cela stimule l'émergence et la continuation de processus qui nous construisent en tant que peuple de Dieu, au lieu de chercher des résultats immédiats avec des conséquences prématurées et médiatiques». Une mise en garde contre une fausse réforme résonne dans ce texte, à la suite d’Evangelii gaudium.

    Pour suivre la voie synodale - observe le Pape - il faut avant tout du courage. En même temps, cependant, il faut aussi veiller à ne pas tomber dans les pièges tendus le long de la route; pièges que François appelle «tentations».

    «A la base de cette tentation se trouve la conviction que la meilleure réponse aux nombreux problèmes et lacunes du moment passe par une réorganisation des choses: Changer les choses puis les “remettre ensemble” pour mettre de l’ordre et faciliter la vie ecclésiale en l'adaptant à la logique actuelle ou à celle d'un groupe particulier». Or, pour François, une réalité ecclésiale organisée ne résout rien car elle a aussi besoin de la «morsure de l'Évangile» et de sa fraîcheur.

    L'évangélisation, critère directeur

    Il est nécessaire de procéder avec sagesse. La vision rationnelle des problèmes a du sens, mais ce n'est pas l'accomplissement de «notre façon d'être fidèles». François repart de son message central: «la conversion pastorale». L'évangélisation doit être le «critère directeur par excellence».

    La centralité de l'Esprit façonne aussi la conduite des débats: «La vision synodale n'élimine ni les contradictions ni la confusion» et ne subordonne pas les conflits à de faux compromis.

    «L'évangélisation ainsi vécue n'est pas une tactique de repositionnement de l'Église dans le monde d'aujourd'hui», observe le Pape François . Ce n'est pas une «retouche» qui adapte l'Église à l'esprit du temps, qui lui ferait perdre son originalité et sa mission prophétique. D'autre part, l'évangélisation ne signifie pas «une tentative de retrouver des habitudes et des pratiques qui ont du sens dans d'autres contextes culturels».  C’est là un double rejet de ceux qui cherchent le salut par l'adaptation ou le traditionalisme.

    Pour ne pas rester confiné dans l'abstrait, le Pape indique les objectifs d'une véritable réforme: partir à la rencontre des frères et sœurs, et spécialement des marginaux, des plus faibles, dans le contexte d'une culture du rejet et qui entretient souvent des «discours xénophobes».

    Marchons ensemble

    Encore une fois, François revient sur le thème de la synodalité et son besoin de «Sensus Ecclesiae» vivant, une nécessité commune à toute l'Église, car le chemin parcouru ne doit pas finir «isolé dans ses particularités».

    «Les défis qui nous attendent, les différentes interrogations qui émergent, ne peuvent être ignorés ou cachés. Ils doivent être affrontés dans le souci de ne pas s’enliser et de ne pas les perdre de vue, ce qui rétrécirait nos horizons et notre réalité». C'est ainsi que le Pape résume sa conception du cheminement synodal. Tout le monde, et en particulier les «simples et les petits», doit être entendu.

    Enfin il ajoute : «Marchons ensemble sur ce chemin, comme un corps apostolique, et écoutons-nous les uns les autres sous la conduite de l'Esprit Saint, même si nous ne pensons pas de la même manière». François conclut : «Que le Seigneur nous montre le chemin des Béatitudes»

  • Quelle immigration africaine d'ici trente ans ?

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    Quelle immigration africaine d'ici 30 ans ? (source)

    Le professeur en études africaines à la Duke University tord le cou à certaines idées reçues sur la réalité de l'immigration africaine à destination de l'Europe.

  • Rome réaffirme l’inviolabilité du secret de la confession

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    Lu sur le site du « Salon beige », cette note émanant de la Pénitencerie Apostolique :

    Cardinal-Mauro-Piacenza_0_730_638.jpg« Suite aux tentatives de conditionner le secret de la confession, la Pénitencerie apostolique, dans une note publiée lundi, datée du 29 juin et approuvée par le Pape François, rappelle l’importance du for interne et l’inviolabilité du sceau sacramentel. 

    Le document réaffirme avec fermeté que le secret de la confession est un pilier de l’Église catholique et dénonce un certain relativisme ambiant dans la perception des notions de péché et de rédemption.

    La note de la Pénitencerie apostolique s’inquiète d’une «hypertrophie de la communication» et d’un discours médiatique dominant qui accorde une place démesurée aux «possibilités techniques» mais néglige «l’amour de la vérité» et «le sens de la responsabilité devant Dieu et les hommes». Dans le rapport à l’information médiatique, la recherche avide des «scandales» touche aussi une partie des catholiques, et mêmes des membres du clergé, «au grave détriment de l’annonce de l’Évangile à toute créature et des exigences de la mission». 

    Le «jugement de l’opinion publique» se base souvent sur des informations qui «lèsent de façon illégitime et irréparable la bonne réputation» de certaines personnes et leur droit à «défendre leur propre intimité». Les institutions sont aussi fragilisées, et en premier lieu l’Église catholique qui fait l’objet d’un préjugé négatif liés aux tensions internes à sa hiérarchie et aux «récents scandales d’abus, horriblement perpétrés par certains membres du clergé». Dans ce contexte, une pression s’exerce pour que l’Église cale son organisation juridique sur l’ordre civil des États, mais cette exigence est incompatible avec la nature de l’Église.

    Cette note rappelle donc plusieurs points essentiels, notamment donc l’inviolabilité du sceau sacramentel que représente le sacrement de la Réconciliation.

    «Même s’il n’est pas toujours compris par la mentalité moderne, il est indispensable pour la sainteté du sacrement et pour la liberté de conscience du pénitent, qui doit être certain à tout moment que l’entretien sacramentel restera dans le secret de la confession, entre sa propre conscience qui s’ouvre à la grâce divine et la médiation nécessaire du prêtre», avait rappelé le Pape François le 29 mars dernier lors de son discours devant les participants au cours annuel sur le for interne organisé par la Pénitencerie apostolique.

    Les prêtres en effet, lorsqu’ils écoutent les pénitents et peuvent accorder l’absolution, agissent dans ce cadre  “in persona Christi capitis”, au nom du Christ donc et non pas en leur nom propre. Ils doivent donc être capables de défendre ce sceau sacramentel jusqu’au martyre. Leur seule exigence doit être le repentir sincère de la personne qui se confesse. Ils ne peuvent pas exiger du pénitent qu’il se rende à la justice civile, car il s’agit d’un autre ordre.

    Toute initiative politique ou législative visant à forcer l’inviolabilité du sceau sacramentel constituerait donc «une inacceptable offense envers la liberté de l’Église, qui ne reçoit pas sa propre légitimation des États, mais de Dieu. Elle constituerait une violation de la liberté religieuse, qui fonde juridiquement toute autre liberté, y compris la liberté de conscience des citoyens, qu’ils soient pénitents ou confesseurs». 

    Le respect du for interne implique aussi l’accompagnement spirituel, qui ne relève pas à proprement parler du sceau sacramentel mais qui concerne «tout ce qui regarde la sanctification des âmes et donc la propre sphère intime et personnelle de chaque fidèle». Le confesseur et le directeur spirituel n’ont donc pas à intervenir dans un processus d’admission aux ordres sacrés, ni à titre posthume dans une procédure de béatification ou de canonisation.

    La note évoque enfin la notion de «secret professionnel» qui s’applique à certaines autres communications dans le cadre ecclésial. Parmi eux figure le secret pontifical, qui relève de la personne même du Souverain pontife, qui peut donc le lever s’il le juge nécessaire. Dans toutes les autres communications publiques ou privées, une certaine liberté de discernement peut être laissée, en conformant «toujours sa propre vie au précepte de l’amour fraternel, en ayant devant les yeux le bien et la sécurité d’autrui, le respect de la vie privée et le bien commun», comme le rappelle le Catéchisme de l’Église catholique. La «correction fraternelle» peut s’exercer en ayant conscience du «pouvoir constructif» de la parole mais aussi de son «potentiel destructif». 

    L’Église doit en tout cas préserver à tout prix le secret de la confession, en sachant que la lumière venue du Christ doit être «préservée, défendue et cultivée» dans «l’espace sacré entre la conscience personnelle et Dieu», est-il précisé en conclusion.

    En présentant le document, le cardinal Piacenza (photo), qui l’a co-signé en tant que Pénitencier majeur, a expliqué que le Pape a voulu ainsi faire rappeler la nature sacrée du for interne, qui n’est pas toujours correctement prise en compte, y compris au sein de la communauté ecclésiale. Ce concept doit pourtant être pris au sérieux, car l’inviolabilité absolue du sceau sacramentel est une garantie indispensable pour la validité du sacrement de la réconciliation. Il s’agit donc d’un enjeu totalement différent par rapport au simple «secret professionnel» qui peut s’appliquer à des professions civiles comme les médecins, les avocats ou les pharmaciens. 

    Le cardinal Piacenza a précisé en outre que le texte de la note ne doit pas être considéré comme «une justification ou une forme de tolérance vis-à-vis des exécrables cas d’abus perpétrés par des membres du clergé». «Aucun compromis n’est acceptable dans la promotion de la protection des mineurs et des personnes vulnérables, ni dans la prévention et la lutte contre toute forme d’abus», comme le Pape François l’a constamment rappelé. La note spécifie que «la défense du sceau sacramentel et de la sainteté de la confession ne pourront jamais constituer une forme quelconque de connivence avec le mal», en soulignant que le repentir sincère constitue une condition essentielle pour la validité du sacrement, tout comme le ferme engagement de s’amender et de ne pas réitérer le mal commis. »

    Ref. Rome réaffirme l’inviolabilité du secret de la confession

    L’auteur de cette mise en garde est, en fait, le cardinal Mauro Piacenza, nommé Préfet de l’importante Congrégation romaine du Clergé par Benoît XVI, dont il est proche, puis relégué à la Pénitencerie apostolique par le pape François, peu après l’élection de ce dernier au souverain pontificat.

    JPSC

  • 30 juin 2019 : le Congo « indépendant » fête son 59e anniversaire à coup de fimbo

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    Lu sur le site  de la libre Afrique :

     « Ne pas confondre démocratie et anarchie », avait prévenu le nouveau président de la République démocratique du Congo Félix Tshisekedi: la police a dispersé dimanche à Kinshasa la première marche interdite de ses anciens amis de l’opposition depuis son investiture et l’ »alternance » du 24 janvier. 

    Les forces de l’ordre ont fait preuve d’imagination en crevant les pneus de la voiture qui transportait le leader du rassemblement interdit, l’ex-candidat à la présidentielle Martin Fayulu, 62 ans.

    Plus classique, la police a tiré des lacrymogènes et chargé les manifestants, au nombre de quelques centaines et très déterminés.

    Le président Tshisekedi avait soutenu l’interdiction de la marche des opposants prononcée par le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila, membre de la famille politique de son prédécesseur Joseph Kabila.

    « Depuis que je suis là, je n’ai interdit aucune manifestation. Les droits et les libertés des citoyens sont garantis. Mais nous avons comme l’impression qu’il y en a qui confondent démocratie et anarchie », avait prévenu samedi le président Tshisekedi.

    « Il n’y aura pas de répression », avait promis le chef de l’Etat, lui-même issu du parti historique d’opposition Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS).

    « Le peuple veut que sa volonté et sa souveraineté soient respectées », a réagi Martin Fayulu, qui revendique la victoire à l’élection présidentielle du 30 décembre. L’opposant accuse le président Tshisekedi d’être une « marionnette » entre les mains de son prédécesseur et partenaire Joseph Kabila.

    « Le peuple que voit-il aujourd’hui? Kabila est là au pouvoir, aux commandes, il a une marionnette qui fait tout ce que M. Kabila lui demande de faire », a poursuivi M. Fayulu, blessé en septembre 2016 et brièvement arrêté en novembre 2017 lors de précédentes manifestations interdites aux dernières heures du régime du président Kabila.

    Arborant une casquette blanche « Fayulu président », M. Fayulu a défié la police avec un autre opposant, l’ex-Premier ministre Adolphe Muzito. Les deux opposants ont eu à peine le temps de saluer et haranguer leurs supporteurs sur le boulevard Lumumba, dans le chaudron des quartiers populaires de Ndjili.

    Heurts à Goma

    Leur voiture a par la suite été immobilisée par une cinquantaine de policiers. Au moins trois pneus ont été crevés à la baïonnette par des policiers, a constaté un journaliste de l’AFP.

    Fayulu et Muzito sont sortis de leur voiture pour discuter avec le patron de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo. Des manifestants tentaient de nouveau de se regrouper autour d’eux. Nouveaux tirs de gaz lacrymogènes.

    « Tout attroupement de plus de 10 personnes sera dispersé ce dimanche 30 juin 2019 », avait prévenu samedi le général Sylvano Kasongo.

    Les deux opposants ont finalement poursuivi leur chemin à bord d’une autre voiture jusqu’à l’hôtel que possède M. Fayulu dans un quartier bien plus paisible de la capitale.

    Au moins une personne a été arrêtée et tabassée par les policiers lors de ces incidents, a constaté l’AFP, qui a aussi vu un policier blessé.

    A l’autre bout du pays, des heurts ont eu lieu à Goma (est) où la police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des petits groupes de 10 à 15 jeunes, a constaté un correspondant de l’AFP qui a aussi vu des pierres sur la chaussée.

    L’opposition proteste contre l’invalidation de l’élection d’une vingtaine de ses députés prononcée début juin par la Cour constitutionnelle.

    « Il y a eu des choses inacceptables », a reconnu le président Tshisekedi. « Lorsque j’ai reçu le président de la Cour Constitutionnelle, c’était pour en savoir plus sur ces arrêts qui étaient pour certains scandaleux ».

    Le président a assuré qu' « il y a au sein même de la Cour constitutionnelle une procédure en réparation d’erreurs matérielles comme ils disent ».

    L’appel à manifester avait été signé par cinq opposants: MM. Fayulu et Muzito, mais aussi Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba et Freddy Matungulu. Seuls deux d’entre eux ont manifesté à Kinshasa.

    Ref. RDC: première dispersion d’une manifestation interdite sous Tshisekedi

    P.S. Aux dernières nouvelles, de source privée, le blocage de la délivrance des passeports aux Belges en partance pour Kinshasa semble continuer aussi comme aux plus beaux jours de la Kabilie: lukuta et hypocrisie  en prime, cherchez la différence…

    JPSC

  • Comme un problème au royaume du progressisme triomphant

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    Pourquoi la génération la plus prospère, la plus libre et la mieux protégée de l’histoire est-elle en train de sombrer dans des pulsions d’euthanasie à cause de l’écologie ?

    Alors que notre génération est probablement l'une de celles vivant dans la plus grande prospérité, l'une des plus protégées et des plus libres, un sentiment de pessimisme, fortement lié au sentiment d'urgence écologique, la traverse...

    Pour « Atlantico », Eddy Fougier et Chantal Delsol  dialoguent sur ce phénomène:

    Atlantico : Alors que notre génération est probablement l'une de celles vivant dans la plus grande prospérité, l'une des plus protégées et des plus libres, un sentiment de pessimisme, fortement lié au sentiment d'urgence écologique, la traverse. Quelles sont les causes d'un tel pessimisme ambiant ? A quel point est-il intrinsèquement lié au sentiment d'urgence écologique ?

    Chantal Delsol : C’est la France qui est pessimiste et dépressive. Toutes les études sociologiques le montrent. Les Français se rendent compte que la mondialisation et l’ouverture à tous les vents leur fait perdre leur système social spécifique, très avantageux. Un Etat colbertiste n’est plus possible dans un pays moderne à l’époque de la mondialisation. Fait aggravant : le président de la République lui-même, élu et soutenu par l’élite cosmopolite et mondialisée, s’attache à mettre en cause le vieux modèle protecteur et colbertiste. Il y a pour le Français de quoi se révolter. D’où les gilets jaunes. Et je n’ose penser à ce qui se passera quand on voudra réformer les retraites ! Tout cela laisse comprendre le paradoxe : nous avons le pays le plus protecteur et redistributeur du monde, et nous sommes constamment mécontents, aigris et vindicatifs. C’est que nous sentons que ce système, on est en train de le rogner par tous les bouts.

    L’écologie joue un grand rôle parce qu’en l’absence désormais de religions, elle est devenue la seule religion partagée et conquérante, d’abord dans la jeunesse. Comme toutes les religions elle a ses clercs, ses prières, ses dogmes, ses grands-messes, ses grands mensonges qui fonctionnent très bien (regardez l’histoire des rats de Seralini en 2012), et son intolérance rituelle (on ne discute pas avec des euro-sceptiques: on les injurie). Il y a surement des vérités scientifiques dans le discours écologique. Mais il y a aussi des excès, des calembredaines, et même des tromperies conscientes faites pour affoler les fidèles croyants. On est encore dans une idéologie de type religieux. C’est pourquoi il est si difficile de savoir qui croire et ce qui est vrai.

    Eddy Fougier : Il y a effectivement, d'un point de vue objectif, quelque chose d'incompréhensible à l'échelle mondiale : l'amélioration d'un certain d'indicateurs, c’est-à-dire le niveau de vie, la mortalité infantile, l'espérance de vie, les indices liés à la malnutrition, la pauvreté également en baisse. D'un point de vue objectif, on a l'impression que les choses s'améliorent. Mais d'un point de vue subjectif, on a l'impression que les choses empirent, notamment pour les jeunes générations. Pour ces derniers, sûrement que cette de l'urgence climatique–qui est la chape de plomb de la lutte écologique - explique qu'on a du mal à se projeter dans le futur de manière optimiste, que la plupart des activités humaines sont entachés d'une sorte de péché, de culpabilité collective, qui fait que ces activités –industrielles, agricoles, animales- aboutissent à être l'origine de ce changement climatique. On est face à ce grand paradoxe où on n'a jamais aussi bien vécu à l'échelle mondiale, et pourtant le futur demeure incertain.

    Cette peur qui peut aller jusqu'à la volonté de ne pas faire d'enfant ou de s'euthanasier a une symbolique quasi-religieuse. Peut-on considérer que l'on fait face à un néo-millénarisme écologique ?

    Chantal Delsol : Les humains font des enfants pour deux raisons : soit parce qu’ils n’ont pas de moyens de contraception et donc souvent malgré eux, soit parce qu’ils ont une forme ou une autre de spiritualité, c’est-à-dire qu’ils valorisent quelque chose qui les dépasse. A une époque où nous avons la contraception sans la spiritualité, il n’y a plus grande raison de se reproduire. C’est pourquoi Raymond Ruyer disait que dans les cent prochains siècles, on était au moins sûrs d’une chose : les humains encore présents seraient religieux d’une manière ou d’une autre.

    Eddy Fougier : Effectivement. Quand j'ai vu monter la théorie de la collapsologie, j'avais un projet d'ouvrage que je souhaitais nommer ainsi. De même, il y a une dimension néo-religieuse dans ce qui se passe. On l'a ressenti en 2000 avec le bug qu'on prévoyait mais aujourd'hui ce sentiment est multiplié avec la crainte du grand effondrement à l'horizon 2030, 2040. Avec cette idée que seuls les "purs", ceux qui respectent la Terre-mère, Gaïa, pourront survivre. Et cette religion a ses prophètes, notamment suédois [ndlr. Greta Thunberg]. Ce sentiment ne sera que grandissant à mesure qu'on accumulera les preuves de l'impact de l'homme sur la terre. Mais ceci se trouvera également de plus en plus exploité par des marchands de peurs. Cela existe à l'échelle nationale avec les courants populistes. Mais ça pourra transparaître également dans des mouvements de nature religieuse, sectaire, voire idéologique, qui vont exploiter cette crainte de l'avenir et de l'effondrement de la civilisation.

    Le sentiment de déclin qui parcourt le monde occidental et à fortiori la France joue-t-il une part importante dans ce ressenti ? En quoi ce sentiment millénariste est-il associé au progressisme ?

    Chantal Delsol : Le sentiment de déclin est d’abord du au fait du déclin de notre modèle social dont j’ai parlé plus haut. Mais aussi au fait que la seule religion que nous ayons, la religion écologique, est une religion de catastrophe et non d’espérance: elle a restitué le temps circulaire des anciens paganismes, elle a renoncé au temps fléché du monothéisme judéo-chrétien. Le temps circulaire ne peut produire que du pessimisme : l’espoir y est vain.

    Eddy Fougier : Il y a un clivage de plus en plus fort entre les populations de pays développés et les pays émergents. Du côté de ces derniers, ils considèrent que leur vie s'améliore.  C'est le contraire pour les premiers qui estiment que les générations futures vivront moins bien que les générations actuelles. C'est un ressenti subjectif basé en terme de croissance, de niveau de chômage, d'insécurité économique et sociale, qui explique cette fracture. L'idée qu'il y a un jeu à somme nul où les pays émergents se sont développés au détriment des pays développés est finalement assez courante dans l'opinion publique. 

    Pour autant, je ne pense pas que le sentiment de déclin de l'Europe se retrouve lié à la collaspologie et à ses adeptes. Pour ces derniers, l'effondrement est lié à la diffusion d'un modèle occidental. Le bruit ambiant fait effectivement pourtant en sorte qu'il y a cet amalgame, comme on l'a vu chez les gilets jaunes qui y associent un déclin collectif de la civilisation occidentale et une incapacité à se projeter sans peur dans le futur. Pour résumer, pour ceux de la génération de Greta Thunberg à Pablo Servigne, l'Occident mourra de ses péchés.

    Le progressisme de l'autre côté –celui qui prône la décroissance- se retrouve également associé à cette chape de plomb du changement climatique. L'idée est un retournement du concept thatchérien "il n'y a pas d'alternative". C’est-à-dire que la seule alternative possible est en réalité la décroissance; c'est réduire de façon drastique les émissions de gaz à effet de serres par exemple ou mettre fin à notre système agro-alimentaire actuel. Donc remettre en cause de façon radical notre mode de développement, notre modèle économique à l'échelle individuelle et collective et éventuellement envisager un régime plus autoritaire pour imposer ce passage d'une abondance à une pénurie par anticipation de ce que pourrait être ce grand effondrement.

    Ref. Comme un problème au royaume du progressisme triomphant :

    Après la "religion" des droits de l’homme voici celle de l’écologisme et, en prime, une certaine Eglise déboussolée qui lui court après mais pour un chrétien, pas de quoi s’agiter: saint Paul nous avait déjà prévenus. Et la logique y ajoute le point de vue de la raison: la société occidentale est devenue mortifère. C’est pourquoi, en forçant un peu le trait, on peut en déduire, avec Rémi Brague et Raymond Ruyer, que les humains qui seraient présents d’ici quelques siècles dans nos contrées seront religieux d’une manière ou d’une autre…

    JPSC

  • Nos églises : quelle politique adopter et comment gérer au mieux leur avenir ? La réponse de nos évêques

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    Le bâtiment d’église – Signification et avenir


    Pendant des siècles, nous avons vécu en Europe occidentale, au sein d’une culture chrétienne assez homogène. Il fallait des églises dans toutes les villes, tous les villages et même tous les quartiers. Depuis, les temps ont beaucoup changé. L’infrastructure héritée du passé ne correspond plus à la situation réelle de l’Église dans notre société. Certaines églises sont encore bien fréquentées et visitées aujourd’hui. Mais pas toutes. Beaucoup sont moins utilisées qu’avant. D’où la question qui se pose de plus en plus : comment faire face au problème, quelle politique adopter et comment gérer au mieux l’avenir de nos églises ?

    Nous devons prendre des décisions concrètes. Certaines églises se voient attribuer une destination partagée. D’autres sont désaffectées et reconverties. Parfois, le choix est assez évident. Mais souvent, il est très délicat. Les gouvernements ne nous demandent pas de fermer des églises. Ils souhaiteraient de la part de l’Eglise un plan, une perspective précisant les églises qu’elle veut conserver pour le culte, celles qui peuvent recevoir une destination partagée et celles qu’elle veut désaffecter.  Ces plans et ces choix doivent être faits en concertation avec toutes les parties concernées, y compris les communautés locales. Cela ne facilite pas l’élaboration d’une politique commune et cohérente pour l’ensemble de l’Église.

    Il est important d’éviter que les questions concernant l’avenir des églises ne soient examinées et tranchées qu’au niveau local. Une politique commune est très importante. En effet, la manière dont nous traitons nos édifices religieux est aussi en lien avec la manière dont nous voulons être présents comme Eglise dans la société. Le problème des édifices religieux ne peut se réduire à ce dont nous avons besoin pour la pastorale. Il faut se poser la question de ce qu’on entend par pastorale et de ce qu’elle exige. Le sens et l’avenir de nos édifices religieux sont liés à des questions qui dépassent les simples besoins pastoraux. De nombreux facteurs interviennent. Il faut bien sûr tenir compte de la situation et des possibilités locales. Mais on ne peut se limiter à une approche au cas par cas sans vision commune, à fortiori sans vision plus large et sans politique à plus long terme. C’est pourquoi nous abordons ce problème sur base des significations multiples du bâtiment d’église.

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  • Une semaine eucharistique réussie (16-23 juin) : Liège a aussi célébré la Fête-Dieu 2019 en l'église du Saint-Sacrement au Bd d'Avroy

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    Trois points forts :

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    20190617_142849.jpgDu dimanche 16 au dimanche 23 juin, l’exposition «Du visible à l’invisible: un autre regard » a présenté une série de tableaux, gravures, reproductions,  manuscrits et ouvrages anciens , ornements liturgiques bannières et un montage audiovisuel illustrant les figures eucharistiques dans l’art sacré et la liturgie liégeoise de la Fête-Dieu. D’une centaine de visiteurs le dimanche du vernissage, la fréquentation de l’exposition est passée à plusieurs centaines le week-end suivant : une belle réussite dont témoigne aussi le nombre d’acquéreurs de brochures et de dvd * sur les origines liégeoises de la Fête, mis à la disposition du public.

    Livret exposition 2019 06 16 relu.pdf

    *
    podcast

    podcast

    DSC00370.jpgLe samedi 22 juin à 18h00 une assistance nombreuse occupait toute l’église (300 places) pour suivre -pendant près de deux heures-  la Solennité de la Fête-Dieu célébrée selon le rite traditionnel par l’évêque de Liège, Mgr Jean-Pierre Delville, avec le concours de la schola féminine du chœur grégorien de Paris, l’ensemble polyphonique liégeois « Gaudete » ainsi que les organistes Patrick Wilwerth et Jean-Denis Piette.  Au programme musical : le plain-chant du propre de la Fête, une messe à quatre voix de Monteverdi, des motets anciens (Giovanni Croce , Thomas Tallis, XVI e s.) et contemporain (Thorkell Sigurbjörnsson, 1938-2013). La bénédiction du Saint-Sacrement concluant la cérémonie était accompagnée par un « Tantum ergo » à quatre voix en usage à la collégiale (future cathédrale) Saint-Paul au XVII e siècle.

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    DSC_0355.JPGDans son homélie, l’évêque déclara notamment ceci : " [...] le partage du pain, devenu corps du Christ, nous fait communier avec lui et nous incite à communier avec nos frères et sœurs. Chaque communauté chrétienne est appelée à vivre cette communion fraternelle. Je vois qu’on vit cela en particulier dans cette église du Saint-Sacrement. On y pratique la liturgie ancienne, sous la forme extraordinaire. C’est un retour aux sources, aux textes, aux chants et aux gestes originaux de la liturgie, qui nous font découvrir avec soin la grandeur du mystère de vie et de mort qui se dévoilent dans la liturgie. Je remercie cette communauté pour cette mission qu’elle a assumée [...] .** "

    ** extrait de  Fête-Dieu Mgr Delville 2019 06 23 ESSL.pdf

    Bach inspiration 20190623_175939.jpg

    A l’église du Saint-Sacrement encore, le lendemain dimanche 23 juin à 17h00, sous la direction de Patrick Wilwerth, le chœur « Praeludium » et l’ensemble instrumental « Darius » ont clôturé la semaine eucharistique liégeoise par un concert intitulé « Bach Inspiration » *** dédié à Notre-Dame de Paris. Cette manifestation a attiré plus de 200 personnes, dont l’évêque émérite de Liège, Mgr Aloÿs Jousten.

    *** Programme 23 juin 2019 Bach Inspiration st sacrement.docx.pdf

    JPSC

    _______________

    Sursum Corda asbl, Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège. Siège social : Rue Vinâve d’île, 20 bte 64.

    Tel. 04.344.10.89. E-mail : sursumcorda@skynet.be.

    Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Restauration_depliant - Copie.jpgFaire un don pour la restauration de l’église du Saint Sacrement ?  Pour aider à la sauvegarde de ce joyau de l’art néo-classique, vous pouvez faire un don fiscalement déductible en versant le montant de votre choix au compte de projet : IBAN BE10 0000 0000 0404 – BIC BPOTBEB1 de la Fondation Roi Baudouin, rue Brederode, 21, 1000 Bruxelles, avec, en communication, la mention structurée (indispensable) : 128/2980/00091.  

    Pour en savoir plus sur les enjeux de cette importante opération, cliquez ici : Restauration de l'église du Saint-Sacrement à Liège . L'évêque s'implique. Et vous?  

    Tous renseignements : Tel. 04 344 10 89.

  • Quand l’organe de presse officiel de l’Église catholique de la Belgique néerlandophone faisait la publicité d'un « groupe de travail œcuménique sur la pédophilie »

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    De Jean Bernard sur le site de La Nef (27 juin) :

    Quand un journal catholique belge assurait la promotion de la pédophilie

    « Beaucoup de chrétiens convaincus peuvent encore apprendre beaucoup des pédophiles » : c’est la recommandation que n’hésitait pas à donner, en Belgique, dans les années 80, un « groupe de travail œcuménique sur la pédophilie », dont la publicité était assurée par l’hebdomadaire catholique le plus important du pays.

    Chacun garde en mémoire la pluie de critiques qui s’est abattue sur Benoit XVI lorsque ce dernier a, en avril dernier, dans un document publié par la revue bavaroise Klerusblatt, imputé une partie de la crise des abus sexuels à l’esprit de mai 1968 et à la « dissolution du concept chrétien de moralité » qui en est résulté. Alors que la thèse officielle est de privilégier le « cléricalisme » comme facteur explicatif de cette crise, l’intervention du pape émérite ne pouvait qu’être jugée intempestive.

    S’il est certain que le cléricalisme a joué assurément un rôle évident dans la survenance des abus, puisque ceux-ci n’auraient jamais pu être commis ni cachés sans l’utilisation dévoyée par les prêtres du pouvoir dont ils disposent, il ne conviendrait pas pour autant d’écarter, par souci idéologique, les autres facteurs, en particulier ceux évoqués par Benoît XVI.

    À cet égard, une pièce intéressante, témoignant de l’influence d’un certain esprit de mai 1968, peut être versée au débat. Il s’agit d’une annonce publiée le 9 août 1984 dans l’édition nationale de Kerk & Leven (Église & Vie), principal hebdomadaire catholique de la Belgique néerlandophone, fondé dans les années 40 par les pères Dominicains et dirigé par les évêques de Bruxelles et de Bruges. Cette annonce, dont l’objet était de présenter les activités d’un… « groupe de travail œcuménique sur la pédophilie », était ainsi libellée :

    « Un groupe de travail œcuménique sur la pédophilie existe en Flandre depuis plusieurs années.

    Ce groupe de travail est composé de catholiques et de protestants.

    Ce groupe de travail souhaite sensibiliser les églises sur le phénomène de la pédophilie, transmettre des informations et combattre les préjugés.

    En même temps, le groupe de travail entend s’informer sur tout ce qui se passe dans le domaine de la pédophilie.

    Enfin, le groupe de travail veut créer un lieu de rencontre pour les pédophiles afin de favoriser l’échange d’idées et de s’encourager mutuellement.

    Tous ceux qui souhaitent mieux connaître la pédophilie et les pédophiles sont les bienvenus, à condition de le faire avec ouverture, respect et confiance.

    Avec le début de la nouvelle saison, le père […] participera aux activités du groupe de travail.

    La prochaine réunion du Groupe de travail œcuménique sur la pédophilie aura lieu le samedi 8 septembre, de 10h00 à 14h00 au plus tard, dans la chapelle « La branche d’olivier » à Brasschaat, Leopoldslei 35.

    Vous êtes invités à apporter des rafraîchissements.

    Vous pouvez obtenir plus d’informations à l’adresse : […] Pour le groupe de travail :[…] ».

    Le lecteur de 2019 qui prend connaissance de cette annonce reste abasourdi et se demande comment il est possible que l’organe de presse officiel de l’Église catholique de la Belgique néerlandophone – qui tirait à plus de 500 000 exemplaires – ait pu donner une publicité à un tel « groupe de travail œcuménique sur la pédophilie ». Ce d’autant que la brochure envoyée par ce groupe aux personnes sollicitant des renseignements levait, s’il en était besoin, toute équivoque :

    « Des relations sexuelles fréquentes entre adultes et enfants ne sont pas nécessairement préjudiciables à ces derniers, et il existe même des relations sexuelles qui sont agréables et précieuses pour les enfants. »

    « L’amitié entre un pédophile et un enfant ne doit pas être une raison de paniquer. Il n’y a pas forcément raison d’avoir peur. Pas même si cette amitié s’accompagne d’une relation sexuelle. Ayez confiance en votre enfant. Si votre fils ou votre fille accepte cette relation comme étant agréable, ne détruisez pas ce lien. »

    « Beaucoup de chrétiens convaincus peuvent encore apprendre beaucoup des pédophiles. »

    « Il est préférable qu’il y ait une relation de confiance entre le pédophile et les parents [de l’enfant]. »

    Il a fallu attendre l’année 2010 pour qu’un organe de presse belge, en l’occurrence le quotidien De Morgen, publie, sous la plume du journaliste Douglas De Coninck, une enquête portant sur la « mentalité pédophile dans l’Église flamande », en s’appuyant précisément sur l’annonce parue dans Kerk & Leven[1].

    Toutefois, le scandale attendu n’a pas vraiment eu lieu, et la personne qui, dans cette annonce, était présentée comme le « prêtre devant participer aux activités du groupe de travail », occupe toujours aujourd’hui une fonction élevée dans le diocèse d’Anvers…

    Jean Bernard


    [1] https://www.demorgen.be/nieuws/toen-kindermisbruik-in-de-kerk-de-gewoonste-zaak-was-de-oecumenische-werkgroep-pedofilie~beedeea4/

  • France : pas de répit sur l'avortement

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    L'avortement s'avère être un sinon le point focal de l'idéologie libérale avancée qui sous-tend nos sociétés. Ce qui se passe actuellement en France est révélateur de cet état de fait. Cette transgression qui autorise à supprimer la vie humaine in utero est présentée comme une avancée décisive et irréversible du droit des femmes (qu'il faut étendre et promouvoir); malheur à celui, fût il médecin, qui ose manifester quelque réticence à l'égard de cette pratique...

    CLAUSE DE CONSCIENCE, ALLONGEMENT DES DÉLAIS DE RECOURS À L’IVG... PAS DE RÉPIT SUR L'AVORTEMENT

    Clause de conscience, allongement des délais de recours à l’IVG, mission d’information sur l’accès à l’avortement, Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre, chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, était auditionnée hier par la délégation aux droits des femmes.

    La secrétaire d’Etat a plaidé pour la suppression de la clause de conscience des soignants concernant l’avortement, « une demande récurrente des associations » selon elle, qui veulent que « l’IVG ne soit pas stigmatisée comme un acte en particulier et que les médecins puissent faire jouer cette clause de conscience et pas une double clause de conscience » (cf. Clause de conscience de l’IVG ? L’abroger serait inconstitutionnel). Or, imaginer aligner l’avortement sur n’importe quel autre acte médical est en soit particulièrement déroutant quand les femmes elles-mêmes racontent combien l’acte est durablement traumatisant (cf. Arte donne la parole à des femmes qui ont eu recours à l'avortement). Les médecins, quant à eux, se font rares : la loi santé du 26 juillet 2016 a, entre autres, élargi aux sages-femmes la possibilité de pratiquer l’avortement médicamenteux, Marlène Schiappa parle de « désert médicaux ».

    La secrétaire d’état a rappelé qu’un « travail sur l’état des lieux » était en train d’être mis en place par Agnès Buzyn, ministre de la santé, avant d’expliquer être « à titre personnel (…) plutôt favorable à un allongement raisonnable du délai de recours à l’IVG. Dans l’absolu, a-t-elle précisé, un allongement d’un délai raisonnable de deux semaines pourrait être une bonne chose ». Pour justifier sa position, la secrétaire d’Etat a estimé que cette mesure devait permettre « à des femmes de ne pas aller à l’étranger pour y avoir recours à une IVG ». Un argument éculé, de complaisance, qui a déjà présidé à la loi Veil, sans visiblement que cette loi, qui donne lieu à plus de 200 000 avortements en France chaque année, n’enraye le problème… Sur ce sujet, Marlène Schiappa a « le sentiment » qu’il existe « une demande des femmes et des associations », mais émanant de quelles femmes et combien ? De quelles associations ? Avant toute décision, elle souhaite des concertations : « Est-ce que l’acte médical est le même quand l’IVG est pratiquée à 12 ou 14 semaines ? », s’interroge-t-elle avant de considérer qu’avant de mettre en place une telle mesure, il faut vérifier « l’accès à l’IVG sur les territoires » pour faire de cet allongement « un droit réel ».

    Au cours de cette audition, Marie-Pierre Rixain, présidente de la délégation, a acté de l’ouverture d’une mission d’information sur l’accès à l’interruption volontaire de grossesse. Les rapporteurs de cette mission d’information ont été nommées. Il s’agit de Cécile Muschotti (LREM) et de Marie-Noël Battistel (socialiste et apparentée). La présidente a précisé qu’« au vu de la récente actualité et de la remise en cause d’un droit fondamental », les travaux de cette commission débuteraient sans attendre contrairement à ce que prévoyait le calendrier qui annonçait cela pour septembre.

    Une fois encore, il est à déplorer que le discours sur l’avortement soit aussi unilatéral et que la prévention fasse si cruellement défaut dans les politiques publiques. Le toujours plus d’avortement transforme la banalisation de l’acte en une véritable injonction (cf. La nouvelle clandestinité des femmes face à l’IVG). Pour quel bénéfice pour les femmes et les soignants impliqués ? On est en droit de se le demander.

  • Catastrophisme écologiste : "on a basculé dans l'antiscience"

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    De Valeurs Actuelles via ce site canadien :

    « On a basculé dans l'antiscience »

    Professeur des universités, ancien directeur adjoint de l’environnement à l’OCDE, Rémy Prud’homme (ci-contre) voit dans l’hystérie écologiste un caprice d’enfant gâté  et une pulsion totalitaire. Source : Valeurs actuelles.

    Que vous inspire le personnage de Greta Thunberg ?

    Qu’une adolescente suédoise autiste (Asperger),  manipulée comme une marionnette par des parents militants, dise des sottises, cela peut malheureusement arriver. Il s’agit là d’un événement rare, aléatoire, qui appelle notre tristesse et notre compassion, mais qui n’a aucune signification. Ce qui a une signification, en revanche, c’est l’accueil extraordinaire fait dans le monde, ou en tout cas dans le monde occidental, à la personne de la jeune malade, à son discours  irrationnel, à ses préconisations. Les plus hautes autorités civiles et religieuses, du président de la France au pape, la reçoivent, la prennent au sérieux, l’écoutent, la cajolent. Le Parlement européen est bien la seule institution à avoir, malgré les Verts qui y siègent, refusé de l’entendre proférer une adresse solennelle, en notant, avec un bon sens inhabituel, qu’un mardi matin, la place d’une gamine de 16 ans était sur les bancs de son école plutôt qu’à la tribune du Parlement. Mais partout ailleurs, pour des dizaines de millions de zélotes, chez les jeunes et même chez les moins jeunes, Greta est devenue une star, une icône, un modèle, un maître (on hésite à écrire : à penser), une sainte.

     
    Comment expliquer cet incroyable succès ?

    J’y vois trois raisons principales. Tout d’abord, ce succès a été savamment orchestré, avec des équipes de spécialistes et pas mal d’argent, comme on orchestre le lancement d’un nouvel iPhone ou d’une nouvelle lessive. Ensuite, il correspond sans doute à une demande sociale, au moins dans les pays riches.

    Une demande de religion. De violence aussi : le désir de casser ses jouets est classique et puissant. Enfin, les gouvernements et les financiers y trouvent aussi leur compte. On a besoin de coercition, donc de pouvoir, et de financement, donc de profits.

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  • Malgré la maladie, "vivre à fond " grâce aux soins palliatifs !

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Malgré la maladie, "vivre à fond " grâce aux soins palliatifs !

     Auteur / Source : www.knmg.nl

    « On reçoit beaucoup d'aide des infirmières qui viennent par exemple s'assoir près de votre lit, qui vous prennent la main, pour vous aider à gérer ce moment difficile… Vous êtes pris en charge si chaleureusement… Ils sentent d'une manière ou d'une autre que vous vivez dans une monde d'angoisse et d'histoire terminale. Les soins palliatifs, ce n'est pas seulement de bien vivre sur le plan physique, mais aussi de trouver comment traverser la journée, comment vivre plus joyeusement. »

    Voilà le témoignage que livre Joop, atteint d'un cancer à l'âge de 80 ans, dans la campagne créée par le ministère de la Santé néerlandais destinée à mieux faire connaître les soins palliatifs : « On m'a dit que j'allais mourir. Mais jusqu'à ce moment-là, je vivrai. »

    A cette campagne de sensibilisation, se raccroche un livret en ligne composé de 9 fiches très accessibles. Une réalisation conjointe de la Fédération des Patients aux Pays-Bas, l'association Soins Palliatifs Pays-Bas et la Société Royale Néerlandaise pour l'avancée de la médecine (KNMG), pour rappeler que les soins palliatifs visent à procurer une qualité de vie aussi élevée que possible aux personnes dont la vie est menacée par la maladie. Pas à pas, le manuel explique comment parler de la fin de vie avec ses proches, avec son médecin, quelles aides et quels soins sont disponibles, l'endroit où la personne peut être soignée, comment manifester et concrétiser ses derniers souhaits, …

    Les soignants sont invités à recommander ce livret à leurs patients et aux proches de ceux-ci, afin de favoriser la communication autour de l'accompagnement en fin de vie.

    Le texte est basé sur les accords auxquels sont parvenus en 2017 des représentants de patients, de proches, de personnes âgées, de soignants et d'assureurs santé, sur la qualité des soins palliatifs. Ces accords sont maintenant petit à petit en train d'être mis en pratique par les différentes organisations de soins palliatifs et les soignants.

    Malgré la proximité de la mort, tout respire la vie dans ces deux projets. La vie à fond, la volonté de redonner goût à la vie jusqu'au bout … Tout, sauf à un endroit, dans le manuel aussi bien que sur le site de la campagne : l'option de l'euthanasie surgit de façon assez dissonante : « Si vous souffrez de façon insupportable et que vous ne voulez plus vivre, vous pouvez demander l'euthanasie à votre médecin : le fait de mettre fin à votre vie par des médicaments ». On a du mal à comprendre comment la mort provoquée s'articule au sein des soins palliatifs. Hâter la mort ne risque-t-il pas de couper l'élan propre des soins palliatif, qui est d'accompagner la vie jusqu'à la mort ?

  • Faire jaillir des sources d’eau vive dans les déserts désespérants de notre monde

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    D'Anne Bernet sur le site de l'Homme Nouveau :

    Miséricorde...

    Miséricorde...

    À une heure un peu tardive, mais il est vrai qu’il valait mieux éviter le spectacle aux enfants, la télévision programmait, ce 10 juin, un documentaire, intitulé Après Hitler, consacré aux derniers mois de la Seconde Guerre mondiale et aux premiers mois de la paix censément revenue en Europe.

    La plupart des films présentés ici, sortis des archives des vainqueurs, étaient des raretés, ou des inédits et, au bout de soixante-quinze ans, ils renvoyaient de la Libération et de la Victoire alliée une image crue, violente, navrante, que l’on ne nous avait pas habitués à contempler.

    Certes, quiconque possède un minimum de culture historique sait pertinemment à quoi s’en tenir et ne peut ignorer que, derrière les scènes de liesse montées en épingle pour des raisons de propagande, la réalité fut infiniment moins belle. Reste qu’il y a une différence, terrible, entre le document écrit, aussi précis et réaliste soit-il, sur les mots duquel tout esprit sensé se garde bien de mettre des images, et la vision des faits en question … Les plans rapprochés complaisants sur les cadavres mutilés de l’ennemi, les humiliations calculées, déshonorantes surtout pour ceux qui s’y abaissaient, infligées à des prisonniers de guerre allemands, dont on mesure soudain l’extrême jeunesse et l’épuisement, le visage ravagé et meurtrie d’une jeune Allemande qui, en d’autres temps, avait dû être très belle, violée et tabassée, les regards des « tondues » accusées, à tort ou à raison, d’avoir couché avec des Boches, les vengeances sordides, les scènes de tortures ou d’exécutions à l’encontre de collabos vrais ou supposés, les « enfants loups » errants, perdus, sur les routes de l’Europe en ruines, tout cela était à briser le cœur. Surtout, l’on se demande, désolé, devant la vision sans fard des atrocités dont l’homme est susceptible de se rendre coupable et complice, ce qui pouvait bien demeurer, sur ce continent en principe encore chrétien, du message évangélique et de la Loi du Christ.

    Contre toute attente, la réponse, la seule opposable à un tel déferlement d’horreur et de haine, à une telle ruée quasi unanime vers la perdition et l’enfer, Dieu l’a suscitée là même où elle semblait impossible, parce que cet endroit avait été diaboliquement conçu afin d’y détruire toute foi, toute charité, toute espérance. C’est à Auschwitz que Maximilien Marie Kolbe, fort seulement de sa confiance en la Vierge Immaculée, opposa à la machine à broyer les âmes, une puissance d’amour sur laquelle le Mal se fracassa. 

    Il n’est pas inutile, alors que nous célébrons, hors de toute référence chrétienne, puisque, dans les commémorations officielles, l’on juge bon d’amputer de leurs allusions au christianisme, les documents cités, le soixante-quinzième anniversaire de la chute du nazisme, et l’ordre né sur ses ruines, de s’arrêter un instant sur la personnalité du martyr franciscain.

    Jean-François Vivier, auquel l’on doit déjà plusieurs excellents scénarios d’albums de bandes dessinées consacrés à d’Estienne d’Orves et à l’abbé Stock, revient sur la Seconde Guerre mondiale avec un Maximilien Kolbe, un saint à Auschwitz, (Artège, 52 p, 14,90 €), illustré par Denoël en évitant tout ce qui pourrait être trop choquant pour le jeune public. 

    Enfermé dans le bunker de la faim, où il a volontairement pris la place d’un inconnu père de famille et où il mourra le 14 août 1941, en la vigile de l’Assomption,  Maximilien Kolbe raconte sa vie à ses compagnons d’infortune et les soutient jusqu’au bout dans leur longue agonie. Son secret : la certitude de la présence aimante de Notre-Dame à ses côtés. C’est pour Elle, sous son impulsion, qu’il s’est voué, toute son existence, en dépit de la tuberculose qui le rongeait et d’innombrables traverses, à diffuser à travers le monde la dévotion à l’Immaculée et à lui former une armée capable de s’opposer, par la seule force de la prière, à la puissance des armes.

    Ce message, Alexia Vidot l’explicite dans un tout petit livre L’abandon avec Maximilien Kolbe (Artège Itinéraires spirituels ; 125 p ; 4,90 €.).

    À grand renforts de citations, Alexia Vidot montre comment, jusque dans les pires situations, l’abandon total au Christ et à Sa Mère peut obtenir d’improbables miracles et, transformant les cœurs les plus endurcis, faire jaillir des sources d’eau vive dans les déserts désespérants de notre monde.

    Tant que Notre-Dame se suscitera des chevaliers, il ne faudra pas désespérer du rachat de tant d’âmes en apparence vouées à la mort éternelle.