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  • Vatican II a-t-il escamoté la doctrine catholique du péché originel ?

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    Sandro Magister, au vu de déclarations récentes, se penche sur le sujet :

    L’imminence du cinquantième anniversaire de l’ouverture du concile Vatican II a relancé le débat sur la bonne interprétation de cette assemblée.

    Est-ce celle "de la réforme, du renouveau dans la continuité de l'unique sujet Église", souhaitée par le magistère pontifical et expliquée de manière simple et nette par Benoît XVI dans son discours bien connu de Noël 2005 ?

    Ou bien celle "de la discontinuité et de la rupture", soutenue à la fois par les lefebvristes et, pour des raisons opposées, par le progressisme catholique et en particulier par l’histoire du concile en cinq volumes publiée en plusieurs langues par ce que l’on appelle "l’école de Bologne" ?

    La doctrine du péché originel constitue un exemple de la manière dont le catholicisme progressiste interprète Vatican II comme un temps de rupture y compris au point de vue dogmatique.

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  • Le testament de saint François

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    Testament de saint François (1226) (fêté ce jour)


    source : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Fdassise/testament.html

    1 Voici comment le Seigneur me donna, à moi frère François, la grâce de commencer à faire pénitence. Au temps où j'étais encore dans les péchés, la vue des lépreux m'était insupportable.

    2 Mais le Seigneur lui-même me conduisit parmi eux; je les soignai de tout mon coeur;

    3 et au retour, ce qui m'avait semblé si amer s'était changé pour moi en douceur pour l'esprit et pour le corps. Ensuite j'attendis peu, et je dis adieu au monde.

    4 Et le Seigneur me donna une grande foi aux églises, foi que j'exprimais par la formule de prière toute simple:

    5 Nous t'adorons, Seigneur Jésus-Christ, dans toutes tes églises du monde entier, et nous te bénissons d'avoir racheté le monde par ta sainte Croix.

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  • L'intolérance de l'islamisme : une défaite de la pensée

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    Tribune de Tahar Ben Jelloun, écrivain, auteur de "L'Etincelle. Révoltes dans les pays arabes" dans le journal Le Monde du 21 septembre 2012 (via chrétiens de la Méditerranée)

    L'islam serait-il si vulnérable, si fragile, menacé un peu partout dans son existence ? Une fiction, une caricature, un très mauvais film peuvent-ils saper ses valeurs et ses fondements ? En principe non. Mais de quel islam s'agit-il ? On se pose la question au vu des tensions et manifestations de violence dans certains pays arabes et musulmans.

    Des morts, des blessés, des incendies, des cris de haine, de l'incompréhension, bref, un besoin de vengeance qui ne surprend que ceux qui refusent de reconnaître que certains Etats musulmans, à défaut d'entrer dans la modernité et de cultiver la démocratie, encouragent cette passion qui occupe les populations. Elle leur fait oublier l'essentiel : instaurer un Etat de droit et de justice qui favoriserait l'émergence de l'individu. Or, l'individu reconnu, c'est la rupture avec le clan, c'est le droit à la liberté, le droit de conscience, la porte ouverte à la réflexion critique. Ce que les Etats islamiques ne peuvent tolérer.

    Le signal avait été donné par l'ayatollah Khomeyni en 1989 avec la fatwa lancée contre Salman Rushdie, qui avait publié un ouvrage de fiction, Les Versets sataniques. On se souvient des manifestations au Pakistan qui avaient provoqué plusieurs morts. Alors qu'on pensait que cette fatwa était plus ou moins abandonnée par l'Iran, voilà que la récompense pour tuer Salman Rushdie vient d'être augmentée jusqu'à atteindre 3,3 millions de dollars.

    Des livres critiques sur l'islam existent. L'essai de Maxime Rodinson Mahomet (Seuil, 1961) est une analyse rationaliste et sans concession de la vie du Prophète. Ce livre n'a pas fait scandale. Pourtant il pose des questions que nombre de croyants musulmans n'aiment pas trop aborder.

    Avec Les Versets sataniques, ce qui avait choqué les dirigeants iraniens, c'était qu'un musulman ait osé évoquer des versets qu'il fallait à tout prix ignorer. Un musulman appartient d'abord à la nation (la " oumma "), au clan, à la famille. Il n'a pas le droit d'en sortir ni surtout d'émettre la moindre critique à propos du dogme et du livre sacré. Salman Rushdie est musulman de naissance ; il est donc perçu comme un traître qu'il faut punir pour avoir " ouvert la voix au blasphème ".

    Cette notion d'appartenance absolue à la communauté fait que la laïcité est confondue avec l'athéisme et l'apostasie. Quiconque touche au dogme rend son sang " licite ". Que ce soit un caricaturiste libre ou un fou furieux obsédé par sa haine de l'islam, que ce soit un journal ou un film, même absurde et abject, le musulman fondamentaliste se sent le devoir de réagir et de faire savoir par tous les moyens sa colère. Ajouter à ce réflexe les obscures manipulations de certains Etats ou services, et vous avez le spectacle hideux d'un fanatisme exacerbé et meurtrier.

    Depuis que le fameux " printemps arabe " a glissé vers l'islamisme, les espoirs sont déçus, les révolutions ont avorté. D'autres acteurs sont entrés en scène et nous promettent une longue période d'instabilité. Du fait que l'islamisme traditionnel se voit doubler sur sa droite par des mouvements plus radicaux (les salafistes), on se surprend à trouver des excuses aux Frères musulmans égyptiens et aux adhérents d'Ennahda en Tunisie. D'autres regrettent l'ancien régime et disent qu'il vaut mieux un dictateur corrompu qu'un régime islamiste qui démontre son incapacité à gouverner, incapable par exemple d'empêcher des nervis salafistes de s'attaquer aux femmes et aux artistes. En Egypte, c'est plus compliqué, dans la mesure où le parti salafiste Nour a remporté 24,4 % des suffrages aux législatives. Les Frères musulmans doivent en tenir compte.

    Le salafisme est une théologie littéraliste qui refuse toute lecture rationaliste des textes sacrés. En 1744, ils firent alliance avec le mouvement wahhabite, du nom d'un théologien saoudien, Mohamed Abdel Wahhab, qui prônait une radicalité absolue de la foi musulmane : rejet du soufisme et du chiisme ; interdiction du culte des saints et du recueillement dans les cimetières. Ces dernières décennies, de nombreux mausolées abritant des saints ont été détruits en Algérie et au Mali, sans parler des bouddhas explosés en mars 2001 en Afghanistan. C'est ce courant extrémiste, soutenu par l'Arabie saoudite, qui tente de s'implanter dans les pays musulmans. C'est ce même courant qui refuse la démocratie et tout projet de Constitution, car seul le principe divin est législateur.

    Les réactions très vives qui secouent plusieurs pays en ce moment ont pour effet de retarder et compliquer la fin de Bachar Al-Assad, champion du meurtre de masse et du bombardement des populations civiles. S'il se maintient, ce n'est pas parce que la Russie le soutient. Cela compte, mais ce qui intervient aussi dans son maintien, c'est l'analyse faite aussi bien par les Américains que par la plupart des Etats européens. La menace islamiste sur l'avenir de la Syrie est avancée comme argument majeur. On sait que des brigades comme Ahrar Al-Sham qui ont rejoint les insurgés ne cachent pas leur appartenance au mouvement salafiste. Même si tout le monde déplore la barbarie du clan Assad, certains murmurent que, s'il s'en allait, la minorité chrétienne serait en danger. Une fois le clan Assad mis hors d'état de nuire, la Syrie choisira son destin. Il ne sert à rien de noircir le tableau et d'invoquer l'horreur islamiste comme alternative obligatoire.

    Ce qui est vulnérable dans l'islam, ce ne sont ni son esprit ni ses valeurs, ce sont des populations maintenues dans l'ignorance et manipulées dans leur croyance. Tous ceux qui ont essayé de lire le Coran avec le coeur de la raison ont échoué, et c'est l'irrationalisme, l'absurde et le fanatisme qui gagnent du terrain.

    Cette confusion sied bien à toutes les provocations : les salafistes français qui ont manifesté sur les Champs-Elysées ont été confortés et consolidés dans leurs préjugés. Ce ne sont pas les pages que publie Charlie Hebdo qui vont calmer ces manifestants toujours prêts à réagir. C'est une provocation de trop. Cela, qu'on le veuille ou non, participe de l'islamophobie qui gagne du terrain. Je sais que ce journal satirique n'a jamais ménagé le pape ni les prêtres. Les catholiques n'ont pas crié au scandale. Ce journal est dans son rôle. Nous sommes dans une démocratie où la liberté d'expression est sacrée. Si ces nouvelles caricatures ont blessé des croyants, il faut s'adresser à la justice et tourner le dos à cette agitation. La France est un pays laïque. On rit de tout, même de la religion.

    Le Prophète n'est pas dans ces caricatures ; c'est un esprit, une transcendance, échappant à toute représentation physique. Rappelons enfin que l'islam est " soumission à la paix ", à une forme supérieure de patience et de tolérance - du moins c'est ce qu'on m'a appris.

    Tahar Ben Jelloun 

    Ecrivain, auteur de " L'Etincelle. Révoltes dans les pays arabes " (Gallimard, 2011)

  • Tournai, 6 octobre : un colloque "Science et Foi"

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    Colloque Science et Foi le 6 octobre 2012  

    " D'où venons-nous, où allons-nous ? ". Avec la participation de Dominique Lambert, philosophe (FUNDP), René Rezsohazy, biologiste (UCL) et Paul Jorge Dos Santos Rodrigues, théologien (UCL).

    PAF : 7 €. Entrée, collation et boissons. Parking : entrée rue du Claquedent.

     
      Le 06/10/2012 de 9:00 à 13:00  (Salle du Forum - Collège Notre-Dame de Tournai)
    Personne de contact Région pastorale Tournai
    Téléphone de contact 069 23 56 71
    E-mail de contact

    regionpastoraletournai@gmail.com

    source : http://www.tournai.catho.be

  • Battice, 15 octobre : Frigide Barjot aux grandes conférences du lundi au Pays de Herve

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    Saison 2012-2013 des grandes conférences du lundi au pays de Herve

    LUNDI 15 OCTOBRE 2012, 20H00 : Frigide BARJOT

    « De Saint-Tropez au Saint-Esprit, de Laurent Ruquier à Jésus-Christ » 

    Ancienne gloire de l’actualité « people », habituée des émissions « chaudes » sur les télévisions françaises, Frigide Barjot est devenue aujourd’hui une véritable militante de la foi chrétienne. Avec son dynamisme et sa jovialité, elle nous partagera son étonnant parcours de vie et nous invitera à la suivre sur les chemins de Jésus-Christ.

    Au Cercle Saint-Vincent (rue du Centre, 30 à 4651 Battice).

    Participation aux frais : 5 euros (gratuit pour les jeunes); pas de réservation. C’est une organisation du Doyenné de Herve, avec le soutien de « Médias Catholiques ». Renseignements : 0477/345431.

  • Oser parier sur l'avenir de la Belgique

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    Le Vif titre : "La Belgique a de beaux jours devant elle". Il s'agit d'une recension d'un livre intitulé "Singulière Belgique", "qui sort aujourd’hui chez Fayard, et rame à contre-courant du climat actuel, qui annonce comme inexorable la fin à plus ou moins long terme de la Belgique." Sans avoir eu le loisir de le lire, nous prenons le risque d'attirer votre attention sur cette publication qui va, semble-t-il, dans la bonne direction, à contre-sens des pronostics habituels, et ose affirmer qu'il y a un avenir pour la Belgique. 

    "...Un ouvrage, rédigé par 22 experts belges – francophones, néerlandophones, germanophones  – et dirigé par Astrid von Busekist, professeure de sciences politiques à Paris, destiné à des lecteurs non belges mais qui en apprendra beaucoup à un large public noir-jaune-rouge, intervient 230 pages plus loin, en guise de conclusion : « Vers 1918, la Tchécoslovaquie naissante inspirait à Franz Kafka un Procès d’intention permanent, un Château de toutes les conspirations et une Métamorphose dégradante et apparemment involontaire. De nos jours, ces symboles s’appliquent à merveille à un autre Etat antinomique qui, en voie de dédoublement et rendant kafkaïenne jusqu’à sa loi fondamentale, a de plus en plus prise sur l’individu, notamment sur sa langue, donc sur sa pensée. De ce fait, cet Etat a finalement encore un bel avenir devant lui. » "

    Lire la suite mais retenons cette conclusion :
    "Bref, comme indiqué en préambule, « aucun des contributeurs à cet ouvrage, malgré la critique quelquefois rude adressée à leurs compatriotes, n’envisage la scission du royaume. On pourrait y voir une simple position de raison (que faire de Bruxelles ? comment assurer l’indépendance économique des parties ?), mais l’attachement semble plus profond et l’optimisme plus raisonné. » 

    Un livre qui tranche, dans l’atmosphère mortifère quasiment généralisée, volontiers relayée et entretenue, selon Singulière Belgique, par les dirigeants politiques et les médias. Un livre qui affirme, en somme, que face aux innombrables forces centrifuges qui l’éliment, la Belgique résistera en tant qu’Etat en s’appuyant ses gènes centripèdes." 

    Singulière Belgique, sous la direction d’Astrid von Busekist, Editions Fayard, 292 pages, 22, 50 euros
  • La guerre déclarée à la dévotion populaire

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    Sur le site ami "Benoît-et-moi", à propos du prochain pèlerinage de Benoît XVI à Notre-Dame de Lorette, notre amie, sous le titre "Le piège d'une religion pure", met en ligne un large extrait d'une conférence faite le 20 septembre dernier, devant le Réseau marial européen, par le cardinal Antonio Maria Veglio à propos de la dévotion populaire et de ce qu'il en advint après le concile-dont-on-fête-cette-année-le-cinquantième-anniversaire; nous prenons la liberté de le reproduire ici :

    "Dans l'évaluation négative de la religiosité populaire, on voit l'influence à la fois de causes internes et externes à la communauté ecclésiale.
    Parmi les premières ressortent l'existence de lectures partielle et sélectives des textes conciliaires au cours de la période post-conciliaire, ainsi qu'une interprétation partiale et intéressée de sa doctrine.
    Parmi les secondes, on doit recenser l'influence considérable qu'exercèrent les théories de la sécularisation. L'accueil (l'acceptation) que de nombreux cercles ecclésiaux réservèrent à la théologie de la sécularisation comportait le mépris d'un christianisme manifesté dans les formes extérieures, dont l'exemple le plus évident est, bien sûr, la religiosité populaire.

    Celle-ci fut considérée comme un catholicisme superficiel, séparé de la vie et des engagements historiques.

    L'un des résultats du Concile fut la définition de l'Église comme Peuple de Dieu, chose qui encouragea les associations laïques. Dans ce contexte, apparurent de petits groupes qui se considéraient comme plus engagés. Ces «catholique d'engagement» ou «catholiques progressistes» adoptèrent une attitude d'opposition aux chrétiens qui participaient aux manifestations de la piété populaire, les considérant comme simples, ritualistes, incapables de s'adapter aux temps nouveaux et appelées à se purifier.

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  • République démocratique du Congo : anarchie judiciaire, crimes sexuels impunis, victimes sans espoir

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    Kinshasa (Agence Fides) - Une récente vague de viols a déchaîné les critiques locales contre la faiblesse du système judiciaire en République démocratique du Congo où les ressources inadéquates et l'incompétence garantissent bien peu d'espoir aux victimes de violences sexuelles. Il s'agit en majorité de jeunes filles ou de fillettes abusées par des adultes, dont certaines ont 6 ans. C'est ce qu'a dénoncé ces dernières semaines le Père Jean Okutu, Curé de la Paroisse du Sacré-Coeur dans le territoire reculé de Mushie, dans l'ouest du pays. Afin de poursuivre les criminels, les mères des survivantes se sont unies afin de se plaindre de l'échec du système juridique local et provincial et ont demandé au gouvernement de prendre en considération également le déplacement de ces enfants afin de leur permettre d'étudier à l'étranger aux frais de l'Etat et de garantir qu'ils soient protégés des insultes et de l'ostracisme des autres enfants de leur âge. Dans la province de Bandundu, a déjà été lancé un programme contre l'impunité des auteurs de violences sexuelles mais de nombreux résidents sont sceptiques attendus que les criminels qui sont arrêtés réussissent souvent à s'évader à cause des mesures de sécurité précaires. A Mushie, est présent un seul magistrat pour l'ensemble des causes et il est urgent de renforcer le système judiciaire. Avec une population de quelques 80 millions d'habitants, la RDC compte un magistrat pour 20.000 habitants. Même si viennent d'être nommés 2.000 magistrats nouveaux, l'ensemble du système judiciaire congolais compte seulement 4.000 membres. La collaboration de l'ensemble de la population est nécessaire, chaque citoyen ayant l'obligation de dénoncer les crimes commis. (AP) (Agence Fides 03/10/2012)

  • L'effondrement démographique européen

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    Il y aura bientôt trois ans que disparaissait Pierre Chaunu qui avait su si bien diagnostiquer le mal dont meurt l'Europe : son dépeuplement avec toutes les conséquences néfastes que ce mal a provoquées sur le vieux continent. André Larané, sur Hérodote.net, résume ainsi le propos du grand historien :

    "Le grand public connaît surtout Pierre Chaunu à travers ses cris d'alarme concernant la démographie européenne.

    Après le choc démographique de 1973, qui a vu la fécondité chuter brutalement dans tous les pays d'Europe occidentale, l'historien a orienté en effet ses réflexions vers la prospective démographique.

    «Il n'y a pas de prospective qui ne soit, d'abord, une prospective démographique», écrit-il. «Les graphiques des naissances me paraissent plus sûrement annonciateurs que les tendances réunies du Dow Jones , du Nikkaï et du Cac 40 ; et les réflexions et représentations sur l'au-delà de la mort, plus opérationnelles que la lutte dite des classes et le cours du Brent à Rotterdam

    Dans ses deux premiers essais, La mémoire de l'éternité et De l'Histoire à la prospective (1975), il s'interroge sur les raisons et les conséquences du choc démographique.

    Principal enjeu : le temps qui passe. «L'enfant est l'autre, il est l'obstacle qui heurte une conscience de soi, la conscience des géniteurs. Surtout, l'enfant est le grand témoin du temps, donc de la mort. Le ventre de la femme enceinte rappelle au passant qu'il est mortel. C'est en construisant un discours cohérent et vrai sur la mort que la société chrétienne avait incorporé l'enfant. Les anciennes civilisations aimaient l'enfance... Ce que notre société adore, ce n'est pas l'enfance. L'évolution suicidaire de la natalité le prouve. Ce que la société de sensation-consommation vénère, c'est l'adolescence. Parce que l'adolescent est un presque adulte».

    La construction mentale sur laquelle s'est épanouie la civilisation chrétienne en Europe est en train de s'effondrer sous nos yeux... «Même le grand transfert eschatologique du temps des Lumières des valeurs judéo-chrétiennes sur les valeurs laïques est contesté», déplore l'historien.

    Les principes chrétiens (unicité de l'espèce humaine, égalité entre les hommes, respect des règles de droit, sacralisation du travail et de l'effort...) ont été laïcisés et«républicanisés » par les penseurs anticléricaux à la veille de la Révolution. C'est ce que l'historien qualifie fort justement de transfert eschatologique.

    Mais cet héritage est aujourd'hui trahi par les Européens eux-mêmes au risque d'une confusion des valeurs et d'un effondrement de la civilisation à plus brève échéance que l'on ne croit... Faut-il s'étonner que le communautarisme, le racisme, la sacralisation du profit, l'euthanasie... s'épanouissent dans nos sociétés désacralisées et stériles ? «Le racisme est une fleur qui pousse dans la famille trop réduite», lance Chaunu à l'adresse de ses interlocuteurs qui pourraient trop vite se réjouir de l'affaiblissement démographique de l'Europe.

    Le mal lui paraît insidieux... et d'autant plus dangereux. «La dénatalité, pour un homme quelconque, est comme la peste et la guerre, de l'ordre du destin. Notre homme quelconque ne raisonne pas en terme d'espèce ; moins encore en terme de longue durée. Donc, il se sent innocent. Au fond, la différence essentielle tient à ce qui est visible : la peste et la guerre font des morts, le refus de la vie ne fait rien. Les premiers se voient, le second ne se voit pas», déclare Pierre Chaunu dans un livre d'entretiens avec Georges Suffert : La peste blanche, comment éviter le suicide de l'Occident(1976).

    Qu'en penser et qu'espérer ? «Nous sommes au point où seule une innovation fondamentale comparable à celle de l'écriture idéographique, il y a 6000 ans, est susceptible d'un déblocage non récessif», écrivait Chaunu bien avant que l'on ne s'alarme de l'impasse où semble mener le développement actuel (réchauffement climatique et collapsus démographique des pays industrialisés).

    Patriarche d'une nombreuse famille (six enfants), fidèle à la foi protestante, l'historien nourrit le sentiment amer de n'avoir pas été entendu concernant l'implosion démographique de l'Europe et de la plus grande partie du monde. Atteint par les infirmités de l'âge, il s'est retiré dans sa maison de Caen." (où il est mort en octobre 2009)

  • En Europe aussi, les chrétiens sont discriminés

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    De la COMECE (en anglais, traduction  par nos soins):

    Le 2 Octobre, avec la participation de plusieurs intervenants de haut niveau provenant de différents pays, le Groupe du PPE, la Commission des Conférences épiscopales de la Communauté européenne (COMECE), et le groupe ECR ont organisé au Parlement européen un séminaire d'une demi-journée consacré à l'évaluation de la situation actuelle des chrétiens et de la liberté de religion en Europe. Les intervenants ont convenu que des efforts importants sont nécessaires pour éliminer les mesures discriminatoires à l'encontre des chrétiens et que la liberté de religion doit être assurée non seulement pour les minorités, mais aussi pour les chrétiens. L'attention du public doit être attirée sur des questions qui ne sont pas couvertes par les médias et un dialogue permanent doit être mis en place sur les grandes questions. De même, des initiatives venant de diverses  parties doivent également jouer un rôle accru dans ce processus.


    Dans son discours, Jan Olbrycht (MdPE), Vice-Président du Groupe PPE chargé des relations inter-culturelles, a déclaré: «Toute forme de discrimination et de mesures discriminatoires est inacceptable et va à l'encontre des fondements mêmes de l'Union européenne. Il existe plusieurs processus inquiétants à caractère discriminatoire contre les chrétiens en Europe, contre lesquels nous devons nous mobiliser conjointement et de manière décisive. Par ailleurs, nous devrions examiner comment ces cas pourraient nous aider, car certaines de ces violations majeures pourraient contribuer à accroître la sensibilisation du public et intensifier les efforts de lutte contre la discrimination des chrétiens qui se perçoivent de plus en plus comme une minorité en Europe. " 


    Dans son discours, Konrad Szymanski, MdPE (groupe ECR) a déclaré: «En Europe, nous sommes prompts à évoquer les droits de l'homme, l'égalité des droits, la non-discrimination au niveau des principes dans le monde entier. Il est bon que nous nous sentions appelés de cette façon à la protection de la dignité humaine. Cependant cela ne signifie pas que notre propre démocratie libérale ne peut pas évoluer vers un système discriminatoire ou vers un système qui tolère la discrimination. Les chrétiens se sentent de plus en plus discriminés. La présence de la Croix et le christianisme lui-même sont mis à mal. Dans certains pays, la protection des droits des minorités sexuelles provoque une limitation de la liberté de critique et de la liberté d'expression. La liberté de conscience, en particulier dans les professions médicales, est également mise à mal." 


    Lors de la première session, on a entendu l'intervention de John Deighan qui a souligné la situation particulière du Royaume-Uni, principalement en ce qui concerne la discrimination contre les agences d'adoption catholiques, le port de symboles religieux chrétiens en public (par exemple sur le lieu de travail), ainsi qu'une tentative visant à redéfinir le mariage. Daniel Lipsic a évoqué la nécessité d'une approche plus équilibrée et cohérente par la Cour européenne des Droits de l'Homme concernant l'incitation à la propagande haineuse. 


    Lors de la deuxième séance, Francisco Javier Borrego a souligné que, dans certains cas, l'interprétation idéologique de la Convention européenne des droits de l'homme par la Cour de Strasbourg. Le professeur Rocco Buttiglione a mis en évidence l'écart entre les minorités agissantes qui influencent le processus décisionnel et la majorité silencieuse des chrétiens qui ont peur de prendre une place centrale dans l'effervescence de l'ordre du jour politique. D'autres experts ont rappelé la résolution de l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, qui identifie des zones très particulières dans lesquelles les droits fondamentaux et les droits civils des chrétiens doivent être protégés. "Une question clé est la protection des décisions prises en conscience pour des motifs religieux", a expliqué Mgr. Kolfhaus (Secrétariat d'État du Saint-Siège). "Inutile de dire que l'Eglise est contre la discrimination. Mais toute forme de discrimination n'est pas discriminante: il ya aussi le droit d'être différent ". 


    Dans son allocution, Mgr Piotr Mazurkiewicz, Secrétaire général de la COMECE, a évoqué les résultats positifs récents protégeant l'égalité et la liberté religieuse au sein du Conseil de l'Europe et de la Cour de Luxembourg. Tout au long du séminaire, il y avait un consensus partagé que le Parlement européen et les autres institutions européennes devraient tenir compte des questions susmentionnées et de faire preuve de la volonté politique nécessaire pour trouver des solutions pratiques à cet égard.

    Les textes des interventions sont accessibles sur le site de la COMECE

  • ONU : pour Mgr Mamberti, c'est l'absence de prise en compte de la dignité de la personne humaine qui fait problème

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    Sur ZENIT.ORG : Mgr Dominique Mamberti, secrétaire pour les relations du Saint-Siège avec les Etats, est intervenu hier, 1er octobre 2012, dans le cadre de la 67ème session de l’assemblée générale des Nations Unies à New York, dont les travaux ont pour thème central le règlement de différends à caractère international par des moyens pacifiques.

    On retiendra particulièrement cet extrait :

    A la base de la difficulté à trouver des « solutions communes », estime l’archevêque, se manifeste une « crise anthropologique », c'est-à-dire une « faible conviction de la dignité suprême de toute personne, même quand elle vient d'être conçue ou quand elle se trouve dans un état végétatif ou terminal ».

    Or il n’est pas possible de « garantir une coexistence pacifique et une coopération effective entre les Etats », si l’on s’en tient à une « vision anthropologique qui, sans nier en théorie l’importance de la dignité et des droits fondamentaux de la personne, relègue la dimension profonde de celle-ci et son unicité au rang de facteurs secondaires, et fait prévaloir des concepts collectifs vagues, réduisant la personne à la simple catégorie de « consommateur » ou « d’agent de production du marché » », explique-t-il.

    La personne humaine, insiste Mgr Mamberti, « n'est pas un simple numéro dans la masse de la population mondiale ». Il s'agit « d'hommes et de femmes, chacun avec sa dignité et ses droits », rappelle-t-il, mettant en garde : occulter ces éléments conduit « irrémédiablement à la désintégration sociale et au conflit ».

    L’archevêque soulève la nécessité de « rejeter » l'interprétation des traités sur les droits de l'homme qui ont « une vision réductrice et relativiste de l'homme, qui, usant habilement des expressions ambigües, menace le droit à la vie et tend à une déconstruction du modèle de la famille, fondée sur l’union d’un homme et d’une femme, orientée à la procréation et à l'éducation des enfants ».

    Il invite en ce sens à « un effort constamment renouvelé pour revenir à la vision fondatrice » de l’ONU car « la paix ne pourra se faire sans une conviction partagée sur les valeurs fondamentales qui garantissent le respect de la dignité humaine ».

  • Vatican II : L'herméneutique de la réforme et de la continuité renforcée par l'étude historique des archives des pères conciliaires ?

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    Un congrès organisé à Rome, et qui s'ouvre aujourd'hui, répond à une initiative du Comité pontifical des sciences historiques, en collaboration avec le Centre d’études et de recherches "Concile Vatican II" de l’Université pontificale du Latran. 

    Selon ZENIT.ORG, relayant les propos du Père Ardura, ce congrès a pour but

    "de présenter « une recherche originale et scientifiquement valide, pour une compréhension plus profonde de Vatican II ». Dans le cadre de cette recherche, une « vaste enquête » a été lancée dès 2011, sur « tous les continents », par l’intermédiaire de la Société d’histoire ecclésiastique et des associations d’archivistique ecclésiastiques nationales.

    Il s’agissait de répertorier et d'étudier les mémoires, journaux intimes, correspondances, de participants au concile, précise-t-il : cette recherche sur les « archives privées des Pères conciliaires » pourrait en effet aider à « comprendre comment ils ont vécu et compris ce moment ».

    Si ces sources privées n’ont pas de statut officiel, elles sont cependant « de grande importance pour comprendre l’évènement conciliaire, le progrès des travaux et l'élaboration parfois pénibles des documents », estime-t-il.

    Elles contribuent en tous cas à « l’élaboration de l’herméneutique du Concile, l’«herméneutique de la réforme dans la continuité», que Benoît XVI indique comme la voie de l’authentique interprétation ecclésiale », souligne le P. Ardura.

    Cette nouvelle lecture historiographique du « Grand Concile », consiste donc en une « enquête et une analyse approfondies » des écrits personnels des Pères, dans le but de comprendre « le rôle respectif des personnalités singulières et des forces profondes » dans une confrontation continue avec les textes conciliaires, poursuit-il. (...)

    Le congrès s’ouvrira par la projection d'un documentaire réalisé par la Filmothèque vaticane, et par une conférence à deux voix par le cardinal Angelo Scola, archevêque de Milan, et Philippe Levillain, historien français.

    Après le congrès, un premier répertoire des archives des Pères du Concile sera téléchargé sur une base de données sur le site du Comité pontifical, en accès libre.

    Ce congrès est le premier de deux évènements, le second étant prévu pour 2015, en l’honneur du 50e anniversaire de la clôture de Vatican II.