Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 7

  • Un "concile allemand" sans l'aval de Rome ?

    IMPRIMER

    Du National Catholic Register :

    Vatican: les plans du synode allemand n'ont pas de validité ecclésiologique

    Une évaluation, signée par le président du Conseil pontifical du Vatican pour les textes législatifs, indique que ces plans violent les normes canoniques et visent à modifier les normes et doctrines universelles de l’Église.

    12 septembre 2019

    Ed Condon / CNA

    CITÉ DU VATICAN - Dans une lettre envoyée aux évêques allemands la semaine dernière, le Vatican a déclaré que les projets de démarche synodale concernant l'Eglise en Allemagne n'étaient «pas valables sur le plan ecclésiologique».

    Des projets de «processus synodal contraignant » ont été annoncés pour la première fois cette année par le cardinal Reinhard Marx, président de la conférence épiscopale allemande.

    CNA a annoncé la semaine dernière que le comité exécutif de la conférence des évêques allemands avait approuvé les projets de statuts de la future «Assemblée synodale» en août, avant la dernière audience d'une assemblée plénière des évêques allemands, prévue pour les 23-26 septembre. CNA a également signalé que de petits groupes de travail liés au synode avaient déjà commencé à discuter d'une série de sujets controversés concernant l'Église.

    Dans une lettre adressée le 4 septembre au cardinal Marx, le cardinal Marc Ouellet, chef de la Congrégation des évêques du Vatican, a déclaré que le projet d'assemblée synodale devait être conforme aux directives émises par le pape François en juin, notamment qu'un synode allemand ne pourrait pas agir pour changer l'enseignement ou la discipline universelle de l'Église.

    Le cardinal Ouellet a également envoyé au cardinal Marx une évaluation juridique de quatre pages du projet de statuts des évêques allemands.

    L’évaluation, signée par le président du Conseil pontifical du Vatican pour les textes législatifs, indique que les projets des évêques allemands violent les normes canoniques et visent en réalité à modifier les normes et doctrines universelles de l’Église.

    Dans son examen juridique du projet de statuts, Mgr Filippo Iannone, président du Conseil pontifical pour les textes législatifs, a noté que les Allemands proposaient de traiter quatre thèmes clés: «autorité, participation et séparation des pouvoirs», «moralité sexuelle», «forme de vie sacerdotale» et «les femmes dans les ministères et les offices de l'Église».

    «Il est facile de voir que ces thèmes n’affectent pas seulement l’Eglise en Allemagne, mais l’Eglise universelle et - à quelques exceptions près - ne peuvent être l’objet des délibérations ou des décisions d’une Eglise particulière sans aller à l’encontre de ce que le Saint-Père a exprimé dans ses paroles écrit l'archevêque Iannone dans sa lettre.

    Dans sa lettre à l'Église en Allemagne, publiée en juin, le pape François a mis en garde les évêques allemands pour qu'ils respectent la communion universelle de l'Église.

    «Chaque fois qu'une communauté ecclésiale a essayé de résoudre ses problèmes seule, faisant confiance à ses forces ou à ses méthodes, à son intelligence, à sa volonté ou à son prestige, elle a fini par accroître et perpétuer les maux qu'elle tentait de résoudre», écrit François.

    L'évaluation juridique du Vatican soulève une série de préoccupations au sujet de la structure proposée et des participants au «chemin synodal» allemand. Elle a conclu que les évêques allemands ne planifiaient pas un synode national, mais plutôt un concile particulier, chose qu'ils ne peuvent faire sans l'approbation de Rome.

    "Il ressort clairement des articles du projet de statuts que la Conférence épiscopale [allemande] envisage de créer un concile particulier conformément aux Canons 439 à 446, mais sans utiliser ce terme", indique la lettre, soulignant la nécessité d'une autorisation du Vatican pour un tel rassemblement.

    Lire la suite

  • L'Eglise catholique sur le banc des accusés

    IMPRIMER

    L'Église sur le banc des accusés

    Une émission de RCF présentée par Antoine Bellier

    LE TEMPS DE LE DIRE

    JEUDI 12 SEPTEMBRE À 9H0

    DURÉE ÉMISSION : 55 MIN

    L'histoire de l'Église a ses zones d'ombres, qui ne doivent pas occulter ses lumières. Sans complaisance, on peut s'en approcher pour étudier avec justesse l’histoire du christianisme.

    Des affaires de pédophilie aux croisades, en passant par l’Inquisition, sa vision supposée rétrograde des femmes, ou encore son hostilité envers la science, les accusations de toutes sortes pleuvent régulièrement sur l'Église. Celle-ci serait coupable de tous les maux et aurait empêché à l’humanité d’atteindre sa majorité. Bref, elle serait, pour reprendre cette expression bien connu de l’anticlérical Voltaire, la figure de l’infâme qu’il faudrait écraser.

    Cependant, si on accepte un tant soit peu d’être honnête intellectuellement, de quitter pour un temps les talk-show bon marchés du samedi soir et les discussions du café du commerce, on s’aperçoit assez vite que ce sont ces accusations qui sont infâmantes. Certes, pour cela, il est nécessaire de quitter les rives du sensationnalisme de la légende noire pour regarder avec vérité, sans complaisance, ni souci apologétique exagéré, l’histoire du christianisme telle qu’elle est. Certes, elle a ses ombres mais celles-ci ne doivent pas occulter ses lumières. Bref, si procès il y a, il doit être équitable.

    INVITÉS

    • Jean Sévillia, écrivain, journaliste, essayiste, chroniqueur histoire du Figaro Magazine, membre du comité scientifique du Figaro Histoire
    • François Huguenin, historien, éditeur, journaliste, éditorialiste sur RCF
    • Christophe Dickès, historien, journaliste, spécialiste de la papauté, fondateur de la webradio Storiavoce

    BIBLIOGRAPHIE

    • L'Église en procès - La réponse des historiens

    Jean Sévillia (dir.)

    éd. Tallandier / Le Figaro Magazine (2019)

  • Apostat, une fatwa ordonne de le tuer

    IMPRIMER

    De Jean-Baptiste Mendès sur Sputniknews.com :

    Joseph Fadelle, apostat: «Il y a une fatwa qui ordonne de me tuer»

    13.09.2019

    Réfugié en France depuis dix-huit ans, après seize mois de prison à Bagdad et s’être fait tirer dessus par sa famille, Joseph Fadelle coule enfin des jours heureux. Son crime? Avoir quitté l’islam pour se convertir au christianisme.

    «Oui bien sûr que je suis toujours menacé. Il y a une fatwa qui ordonne de me tuer. Je ne communique pas mon adresse et demeure très prudent dans mes déplacements. Même en France, j’ai été menacé de mort.»

    Rendez-vous avait été fixé dans une église à Paris, discrétion oblige face à ces perpétuelles menaces. Deux mois que cet entretien était arrêté. Et nous voilà enfin devant Joseph Fadelle, auteur de Le prix à payer, (Éd. L’œuvre). Préférant s’exprimant en arabe, il est ainsi accompagné de son interprète afin de nous raconter ses terribles épreuves.

    L’apostasie de l’islam

    Tout commence en Irak dans les années 80. Pendant son service militaire, durant la guerre contre l’Iran, Mohamed Moussaoui (désormais Joseph Fadelle), appartenant à un illustre clan chiite, fait la connaissance de Massoud, son camarade de chambrée, un chrétien. Sitôt passée la méfiance réciproque, chacun essaie de convertir l’autre à sa religion. Massoud enjoint ainsi Mohamed à relire le Coran et à chercher à le comprendre. Et là, il tombe des nues.

    «J’ai alors compris, en poussant mes recherches, que le Coran ne pouvait être la parole de Dieu, que Mahomet ne pouvait avoir aucun rapport avec Dieu et ne saurait être prophète. C’est alors que j’ai quitté l’islam.»

    Puis Massoud lui prête un exemplaire du Nouveau Testament, qu’il trouve bien plus convaincant. Il devient alors progressivement chrétien. Jusque-là, pas de problème pour nos esprits occidentaux, habitués à la liberté religieuse depuis belle lurette. Il ne s’agit pas de nier en Occident, l’Inquisition, la croisade contre les cathares, les Morisques en Espagne et les pogroms dans l’empire tsariste. Sauf qu’il s’agit de ce qui se passe actuellement en Irak, avec ses traditions claniques et qu’il s’agit surtout de quitter l’islam, ce qui est considéré comme un crime dans de nombreux pays musulmans, et en tout état de cause un parcours personnel complexe. Les cinéphiles se souviennent d’ailleurs de L’apôtre, de Cheyenne Carron, film remarquable traitant d’une difficile conversion en France d’un musulman au catholicisme.

    Lire la suite

  • Quelles sont les priorités éducatives du pape ?

    IMPRIMER

    De Vatican News :

    Le Pape François lance le Pacte éducatif «en vue d’une humanité plus fraternelle»

    «Reconstruire le pacte éducatif mondial»: tel est le thème de l'évènement mondial qui se déroulera à Rome le 14 mai 2020, à destination des jeunes et de tous les acteurs du monde de l'éducation. Une initiative du Saint-Père, qui s'enracine dans l'Encyclique Laudato Si' et le document signé entre François et le Grand Imam d'Al-Azhar à Abu Dhabi, le 4 février dernier.

    Quatre ans après la publication de son Encyclique Laudato Si’, le Pape François réitère son invitation «à dialoguer sur la façon dont nous construisons l’avenir de la planète et sur la nécessité d’investir les talents de chacun», en se concentrant sur le domaine de l’éducation.

    Faire face à la perte de repères

    Dans un message daté du 12 septembre, le Saint-Père souligne qu’il est «plus que jamais nécessaire d’unir nos efforts dans une vaste alliance éducative pour former des personnes mûres, capables de surmonter les morcellements et les oppositions, et recoudre le tissu des relations en vue d’une humanité plus fraternelle». Dans un monde changeant, où les crises se multiplient et les paradigmes du passé sont rejetés «sans discernement»«l’identité elle-même perd de la consistance et la structure psychologique se désintègre», alerte François, se référant à Laudato Si.

    Le modèle d’un «village de l’éducation»

    Dans ce contexte émerge la nécessité «de construire un “village de l’éducation” où on partage, dans la diversité, l’engagement à créer un réseau de relations humaines et ouvertes». Ce modèle éducatif proposé par le Pape se fonde sur un terrain «assaini des discriminations grâce à l’introduction de la fraternité», comme indiqué «dans le document (…) signé avec le Grand Imam d’Al-Azhar à Abou Dhabi, le 4 février dernier». Ce village promouvrait une «éducation qui sache être porteuse d’une alliance entre toutes les composantes de la personne: entre l’étude et la vie ; entre les générations ; entre les enseignants, les étudiants, les familles et la société civile selon leurs expressions intellectuelles, scientifiques, artistiques, sportives, politiques, entrepreneuriales et solidaires», précise le Saint-Père.

    Des étapes à suivre

    François explique ensuite que le «chemin commun du “village de l’éducation” doit franchir des étapes importantes». «D’abord, avoir le courage de placer la personne au centre», en signant un pacte «qui donne une âme aux processus éducatifs formels et informels» et s’inscrit dans un processus d’écologie intégrale. Puis il faut avoir le «courage d’investir les meilleures énergies avec créativité et responsabilité», en s’appuyant sur un large réseau de relations, «jusqu’à former un nouvel humanisme». Enfin, le Pape évoque le «courage de former des personnes disponibles pour servir la communauté», car le service «est un pilier de la culture de la rencontre».

    Rendez-vous à Rome le 14 mai 2020

    Mais la première étape concrète consistera en «un événement mondial, le 14 mai 2020, qui aura pour thème: “Reconstruire le pacte éducatif mondial”», indique le Souverain Pontife. François souhaite rencontrer ceux qui travaillent «dans le domaine de l’éducation à tous les niveaux des disciplines et de la recherche». Il invite aussi les jeunes à participer à cette rencontre qui se tiendra en Salle Paul VI, au Vatican. Plus largement, le Pape «lance un appel à des personnalités publiques qui occupent des postes de responsabilité au niveau mondial et qui ont à cœur l’avenir des nouvelles générations. J’ai confiance : elles accueilleront mon invitation», déclare-t-il. «Je vous invite à promouvoir ensemble et à mettre en œuvre, par le biais d’un pacte éducatif commun, ces dynamiques qui donnent un sens à l’histoire et la transforment de manière positive», écrit encore François à ses futurs hôtes. «Une série de séminaires thématiques, dans différentes institutions, accompagnera la préparation de cet événement».

    En conclusion de son message, le Pape enjoint à «regarder l’avenir avec espérance», à «cultiver ensemble le rêve d’un humanisme solidaire, répondant aux attentes de l’homme et au dessein de Dieu».

    Et Dieu dans tout ça ? L'éducation à la foi ne semble pas faire partie des priorités pontificales... L'Eglise semble décidément s'installer dans le rôle du MASDU (Mouvement d'Animation Spirituelle de la Démocratie Universelle).

  • Verviers : quand des donzelles affublées d'ornements liturgiques défilent dans l'église Saint-Remacle

    IMPRIMER

    Dans le cadre des Journées du Patrimoine, les 7 et 8 septembre dernier, on n'a rien trouvé de mieux, en l'église décanale Saint-Remacle de Verviers, que de faire défiler et danser des jeunes filles revêtues des anciens et précieux ornements liturgiques conservés dans les sacristies de cet édifice. Etait-ce vraiment la façon la plus indiquée et la plus respectueuse de ce patrimoine sacré que de recourir à ce type d'exhibition ? Poser la question, c'est semble-t-il y répondre. Et certains trouveront, non sans raisons, que cela s'apparente à de la profanation et/ou du sacrilège. Pour notre part, nous n'apprécions pas cette façon de traiter des éléments du patrimoine sacré et nous regrettons que le curé-doyen de la paroisse n'ait pas été plus vigilant. (Voir la video ci-dessous, plus particulièrement à la 1,25 minute)

  • Le document préparatoire du synode amazonien contient des erreurs théologiques et même des hérésies

    IMPRIMER

    Synode sur l'Amazonie : des erreurs et des hérésies dénoncées par le cardinal Burke et Mgr Schneider (source)

    Synode sur l'Amazonie : des erreurs et des hérésies <br>dénoncées par le cardinal Burke et Mgr Schneider

    Du 6 au 27 octobre, se déroulera le synode des évêques sur l'Amazonie. La publication de l'Instrumentum Laboris, le document préparatoire de ce synode, a suscité des craintes et des réactions chez plusieurs théologiens, clercs et fidèles laïcs. Ce texte avait déjà fait l'objet de vivre critiques par la cardinal Müller et le cardinal Brandmüller. Le cardinal Burke (déjà auteur d'une lettre à destination des cardinaux et pointant du doigt les erreurs de l'Instrumentum Laboris) et Mgr Schneider ont choisi de présenter à l'ensemble des fidèles catholiques, six sujets gravement problématiques ressortant du texte préparatoire. Ils invitent à "une croisade de prière et de jeûne afin d'implorer Dieu pour que l'erreur et l'hérésie ne pervertissent pas la prochaine assemblée extraordinaire du synode des évêques sur l'Amazonie". Voici une traduction de leur lettre ouverte.

    Divers prélats et commentateurs fidèles laïcs, ainsi que des institutions laïques, ont mis en garde sur le fait que les auteurs de l'Instrumentum Laboris, publié par le secrétariat du Synode de Evêques pour servir de base pour la discussion durant la prochaine assemblée extraordinaire sur l'Amazonie, ont inséré de graves erreurs théologiques et des hérésies dans le document.

    Nous invitons le clergé catholique et les fidèles à participer à une croisade de prière et de jeûne afin d'implorer Notre Seigneur et Sauveur, par l'intercession de la Sainte Vierge sa Mère, pour les intentions suivantes :

    • Que les erreurs théologiques et les hérésies insérées dans l'Instrumentum Laboris ne soient pas approuvées durant l'assemblée synodale.
    • Qu'en particulier le Pape François, dans l'exercice de son ministère pétrinien, puisse confirmer ses frères dans la foi par un rejet sans ambiguïté des erreurs de l'Instrumentum Laboris, et qu'il ne consente pas à l'abolition du célibat sacerdotal dans l'Eglise latine en introduisant la pratique de l'ordination d'hommes mariés, les dits « viri probati », pour le sacerdoce sacré.

    Nous proposons une croisade de quarante jours de prière et de jeûne à commencer le 17 septembre et à terminer le 26 octobre 2019, le jour précédant la conclusion de l'assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l'Amazonie. Quiconque serait informé de la croisade après la date officielle de son commencement pourrait bien sûr s’y joindre à n’importe quel moment.

    Lire la suite

  • Synode : avis de tempête

    IMPRIMER

    De l'abbé Claude Barthe sur le site de l'Homme Nouveau :

    Tension maximale à l’approche du Synode sur l’Amazonie

    Tension maximale à l’approche du Synode <br>sur l’Amazonie

    Le Pape a profité des conférences de presse qu’il a tenues dans l’avion qui l’amenait, le 4 septembre, puis le ramenait, le 10, de l’Océan indien pour désigner très durement les opposants à la ligne doctrinale de son pontificat, et notamment à celle que l’assemblée synodale paraît devoir adopter. Il l’a fait en recevant l’hommage par Nicolas Senèze, journaliste à La Croix, de son dernier livre : Comment l’Amérique veut changer de pape (Bayard, août 2019). 

    Dans cet ouvrage, complotiste à l’extrême, Nicolas Senèze relie l’opposition d’une part non négligeable, voire majoritaire, de l’épiscopat et de l’Église américaine aux orientations de l’actuel pontificat, avec des puissances financières catholiques, spécialement les Chevaliers de Colomb, « à mi-chemin entre le Rotary et une franc-maçonnerie », déversant leur manne sur la Conférence des évêques, plusieurs diocèses, la Marche pour la Vie, le réseau de télévision Eternal World Television Network, l’hebdomadaire National Catholic Register, Timothy Busch, fondateur du Napa Institute, etc. 

    Nicolas Senèze décrit l’épreuve de force entre le Pape et la Conférence des évêques américains, notamment lors de sa réunion de novembre 2018, où fut retiré par Rome aux évêques le pouvoir de voter les textes qu’ils avaient préparés pour tenter de remédier à la crise provoquée par les affaires d’abus sexuels. Le 2 janvier 2019, il leur envoya une lettre que Nicolas Senèze résume ainsi : « Les divisions qui affligent l’Église d’Amérique sont d’essence diabolique »

    Mais le principal personnage de son livre est en fait Mgr Carlo Maria Viganó, appuyé, selon lui, par les réseaux financiers américains. Il le nomme rien moins que « l’Adversaire » (Satan), le présente comme un escroc vis-à-vis de sa famille et comme homme extrêmement riche, « emblématique de cette caste à laquelle François se heurte ». En août 2018, Mgr Viganó lança ce que Nicolas Senèze appelle son « putsch » : une dénonciation des abus du cardinal américain McCarrick, du soutien que lui a apporté François, assortie et d’une demande de démission de ce dernier. « Dans cette affaire, écrit Nicolas Senèze avec le plus grand sérieux, Mgr Viganó aura en quelque sorte joué le rôle tenu en 1981 en Espagne par le lieutenant-colonel Antonio Tejero, lors de sa tentative manquée de putsch contre la Chambre des députés : un officier vindicatif travaillant pour de plus hautes instances qui voulaient créer un vide institutionnel dans lequel s’engouffrer »

    Dans le vol aller du 4 septembre vers l’Océan indien, le pape François s’était écrié, à propos de livre : « C’est un honneur que les Américains m’attaquent ». Dans le vol retour, sur le même sujet, il a n’a pas hésité à reprendre à son compte l’un des thèmes de l’auteur : « Vers un schisme américain ? », affirmant – de manière, par ailleurs, fort peu œcuménique – que lorsque « la doctrine ruisselle d’idéologie, il y a la possibilité d’un schisme ». Et de répondre aux accusations de progressisme social qui lui seraient faites : « Les choses sociales que je dis sont les mêmes que celles qu’avaient dites Jean-Paul II. Je le copie ! ». En quoi il joue sur du velours, car sa dénonciation du capitalisme ravageur est la part de sa pensée la plus en continuité avec la doctrine de l’Église. 

    Mais il a élargi son attaque à la « rigidité » doctrinale. Les critiques contre lui, a-t-il expliqué, ne viennent pas seulement des Américains mais « d’un peu partout et aussi dans la Curie ». Cette critique non constructive, émane de « petits groupes fermés qui ne veulent pas entendre la réponse » et poursuivent une idée fixe : « changer de pape, changer de style, faire un schisme ». Faire un schisme. Thème qu’il a ensuite assez longuement développé, répétant plusieurs fois qu’il n’avait « pas peur du schisme ».

    Il est probable que cette dramatisation des oppositions a été mûrement pesée. C’est notamment une réponse aux critiques véhémentes par les cardinaux Müller, Brandmüller et Burke du document préparatoire, l’Instrumentum laboris, de l’assemblée du Synode sur l’Amazonie qui va se tenir en octobre, accusant ce document de pencher vers l’hérésie et même l’apostasie. Ces critiques sont en effet très lourdes : elles portent sur la partie du document traitant d’une évolution institutionnelle brouillant les frontières entre ministères sacramentels et laïcat, et surtout sur sa partie concernant la conjugaison du substrat religieux amérindien avec le message de l’Évangile. Les « intuitions » de Nostra Ætate, un des documents conciliaires les plus importants, traitant du dialogue avec les religions non-chrétiennes, reviennent ainsi au centre du débat ecclésial dans un contexte que le Pape entend donc dramatiser à l’extrême.

    Lire aussi : http://www.benoit-et-moi.fr/2020/2019/09/12/le-pape-botte-en-touche/

  • Le cardinal nigérian Arinze et les migrations

    IMPRIMER

    Cela date du 4 août mais n'a rien perdu de son actualité :

    Un Cardinal nigérian exhorte les pays occidentaux à cesser d’encourager les Africains à quitter leur pays et immigrer en Europe (source)

    ROME – Le Cardinal nigérian Francis Arinze exhorte les Européens à cesser d’encourager les Africains à immigrer en Europe, insistant sur le fait que les gens sont mieux lotis dans leur pays d’origine.

    Dans une interview accordée au Catholic Herald la semaine dernière, le cardinal Arinze, 86 ans, autrefois considéré comme l’un des principaux candidats à la papauté, a déclaré que lorsque des pays africains perdent leurs jeunes à cause des migrations, ils perdent les personnes qui peuvent le mieux construire l’avenir de leur pays.

    « Ainsi, les pays d’Europe et d’Amérique peuvent parfois aider au mieux, non pas en encourageant les jeunes à venir en Europe comme s’ils considéraient l’Europe comme un paradis – un endroit où l’argent pousse sur les arbres – mais en épaulant les pays d’où ils viennent » a-t-il dit.

    « Il est préférable pour une personne de rester dans son propre pays et d’y travailler », dit-il, tout en reconnaissant que cela n’est pas toujours possible. Il a également déclaré que les chefs de gouvernement des pays africains où le taux d’émigration est élevé devraient examiner leur conscience pour déterminer pourquoi tant de personnes quittent ces pays.

    « Chaque gouvernement doit déterminer le nombre de personnes qu’il est capable d’accueillir », a dit le cardinal. « Ce n’est pas de la théorie. C’est du factuel », a dit M. Arinze. « Où est leur avenir : travail, vie familiale, culture, religion ? Pensez à tout ça. »

    « Ce sont donc toutes ces considérations que nous devons prendre en compte lorsque nous mentionnons le mot « migrant », a-t-il dit.

  • "On peut tout à fait critiquer le pape et son action : il n’y a pas de pensée unique dans l’Église”

    IMPRIMER

    pape sadresse-journalistes-avion-retour-Madagascar_0_729_486.jpgLors de la conférence de presse organisée dans l’avion qui le ramenait à Rome après son voyage en Afrique de l’Est, le pape François, parlant de schisme, a réagi avec vigueur à l’égard de certains qui contestent des actes de son gouvernement.

    En réplique, le site web du « Salon beige » reproduit, sous la signature de Philippe Carhon,  ces extraits de l’interview accordée à Anne-Bénédicte Hoffner, pour le journal « La Croix », par le père Sylvain Brison, ecclésiologue, maître assistant à la faculté de théologie de l’Institut catholique de Paris à propos de ce qu’est un schisme pour la théologie catholique :

    • « Est-on schismatique lorsque l’on critique le pape ? Ou lorsque l’on écrit au pape ses dubia (doutes), comme l’ont fait quatre cardinaux après le synode sur la famille ?
    • « Père Sylvain Brison : Dans sa conférence de presse donnée dans l’avion qui le ramenait de Madagascar, le pape rappelle bien que le schisme est une atteinte à l’unité du peuple de Dieu, pas seulement à sa hiérarchie. On peut tout à fait critiquer le pape et son action : il n’y a pas de pensée unique dans l’Église. Celui qui dit que le pape est « communiste » n’est pas à proprement parler schismatique. De même que ces cardinaux qui ont exprimé au pape leurs dubia, tant qu’ils restent avec lui dans un dialogue ouvert (…)
    • « Qu’est-ce qu’un schisme pour la théologie catholique ?
    • « Père Sylvain Brison : Le schisme est une rupture de communion avec l’Église. Cette définition est à la fois la plus simple et la plus traditionnelle. Les pères de l’Église, qui ont été très tôt confrontés à ce problème, étaient particulièrement sensibles aux ruptures de communion sur le contenu de la foi. À leur époque, tout schisme est une hérésie et toute hérésie est un schisme. Ceci tient au fait que l’unité de l’Église repose sur l’unité de la foi et non l’unité de la pratique. Les catholiques croient tous la même chose mais ils ne pratiquent pas tous de la même façon partout (…)
    • « À quel moment les critiques deviennent-elles dangereuses pour la communion de l’Église ?
    • « Père Sylvain Brison : Le problème surgit lorsqu’elles en viennent à porter atteinte à l’unité du peuple de Dieu et donc de la foi. Autrement dit, mettre en cause de manière continue et répétée l’autorité du pape, l’accuser d’hérésie peut déboucher sur un schisme. Au fond, et comme le dit le pape, le problème n’est pas tant la critique mais l’attitude qui est derrière : s’agit-il de construire l’unité ou de diviser ? Aujourd’hui, il y a incontestablement entre le pape et certains courants catholiques – américains, allemands ou autres – des différences doctrinales, disciplinaires et idéologiques. Ces différences d’appréciations sont normales, et on ne considère pas qu’il y a un schisme dès lors qu’un groupe entre en résistance contre le pape… sinon, il y en aurait eu beaucoup dans l’histoire de l’Église ! (…) Le devoir du pape mais aussi de tout chrétien est de préserver l’unité de la foi, coûte que coûte parce que nous croyons qu’il n’y a pas de Salut en dehors de la communion de l’Église. Un schisme est donc toujours un échec, des deux côtés. »

    Ref. On peut tout à fait critiquer le pape et son action : il n’y a pas de pensée unique dans l’Église

     Mais que chacun s’examine loyalement: de part et d'autre.

    JPSC

  • "Tout ce que vit une future maman pendant sa grossesse et pendant les neuf mois qui suivent l'accouchement, le bébé le ressent"

    IMPRIMER

    TOUT CE QUE VIT UNE FUTURE MAMAN PENDANT SA GROSSESSE ET PENDANT LES NEUF MOIS QUI SUIVENT L'ACCOUCHEMENT, LE BÉBÉ LE RESSENT

  • "C'est un honneur pour moi que les Américains m'attaquent" (Pape François)

    IMPRIMER

    De Life Site News :

    Raymond Arroyo défend les catholiques américains contre la remarque accusatrice du pape: ils aiment l’Église Catholique

    Raymond Arroyo est un auteur à succès du New York Times et producteur américain. Il est le directeur des nouvelles et le présentateur principal d'EWTN News

    WASHINGTON, DC, 9 septembre 2019 (LifeSiteNews) -

    Raymond Arroyo, du EWTN, a défendu les catholiques américains traditionnels et leur fidélité à l'enseignement de l'Église dans une analyse époustouflante de la récente remarque improvisée du pape François: «C'est un honneur pour moi que les Américains m'attaquent . "

    Le pape a fait sa remarque accusatrice à bord de l'avion papal en route pour le Mozambique après avoir reçu un exemplaire du nouveau livre "Comment l'Amérique voulait changer le pape", du journaliste français Nicolas Senèze.

    Dans The World Over d’EWTN, Arroyo a critiqué la prémisse de l’ouvrage selon laquelle "une cabale américaine est déterminée à venir à bout du pape François" - prémisse avec laquelle le pape est apparemment d'accord.

    «C’est fatiguant et, franchement, un récit dénué de tout fait que nous entendons surtout des secteurs européens et des progressistes américains depuis des années», a déclaré Arroyo. "Il est fondé sur l'idée que les catholiques américains fidèles aux idées traditionnelles, des chroniqueurs aux évêques, en passant par les cardinaux et les entrepreneurs - même les types de médias, comme ce réseau - sont résolus à saper le pontificat du pape François."

    Arroyo a rappelé à ses téléspectateurs comment, il y a deux ans, le conseiller papal, le père Antonio Spadaro, "cherchait à promouvoir le fantasme selon lequel le catholicisme américain aurait été infecté par une alliance avec des protestants fondamentalistes menant à ce qu'il a appelé un" œcuménisme de haine "».

    "Austen Ivereigh, biographe du pape, joue actuellement le même air dans un livre à paraître intitulé Wounded Shepherd, qui promeut la même sottise selon lequel l'agenda de la réforme du pape est attaqué par des traditionalistes bénéficiant de larges financements", a déclaré l'hôte du REO.

    Ces représentations "sont une interprétation erronée de la situation sur les plans factuel et culturel", a déclaré Arroyo, qui finissent par "détruire, fustiger ou diaboliser les autres".

    "Ils commettent l'erreur de désigner des catholiques orthodoxes en Amérique comme des membres de la droite, des acteurs d'un complot politique visant à annuler l'ordre du jour de François."

    "La vérité est beaucoup plus simple", a noté Arroyo. "Les catholiques américains croient réellement ce que l'Église a toujours enseigné. Ils sont assez forts et disposent de suffisamment de plates-formes pour diffuser cette conviction."

    Ces catholiques américains "sont pro-vie, dévotionnels" et "ils aiment l'église et le pape", a-t-il ajouté.

    Arroyo a qualifié de «risibles» et absurdes les théories du complot avancées jusque dans les échelons supérieurs de l’Église.

    "Si cette cabale américaine est si puissante et si bien financée, pourquoi n'a-t-elle absolument rien à produire pour ses efforts?", a demandé Arroyo. «Je pense pouvoir dire que les vents progressistes soufflent assez puissamment sur Rome ces jours-ci avec rendez-vous, dissimulations et synodes, à toute vitesse."

    Et au cours des dernières décennies, ces «vents progressistes» de changement ont eu de graves conséquences inattendues. Arroyo observe:

    La fréquentation de la messe hebdomadaire est passée de 55% en 1970 à 21% aujourd'hui;
    Il y a maintenant 30 millions d'ex-catholiques aux États-Unis;
    Le nombre de personnes s'identifiant comme catholiques en 2015 était de 81,6 millions. En 2017, il était tombé à 74,3 millions.

    «Pourquoi cela se passe-t-il?» interroge-t-il. "Certes, la crise des abus sexuels et la perte de confiance est un facteur énorme, mais il en va de même pour la croyance en l'Eucharistie, le mariage, le clergé célibataire."

    «Nous devons poser ces questions et nous continuerons de le faire», a-t-il promis.

    Arroyo pense que les catholiques américains traditionnels sont diabolisés simplement pour avoir posé des questions importantes à ceux qui voudraient les faire taire. «Il s’agit là d’une tentative insensée de… purger les voix de l’Église qui ose s’interroger sur les changements radicaux en cours et sur la tactique brutale utilisée pour les incarner [.]».

    «Étant donné la corruption sexuelle et financière dans l'Eglise, il nous incombe à tous, laïcs et membres du clergé, de poser des questions et d'exiger des réponses avec amour.

    «Si les gens veulent critiquer les catholiques traditionnels, il faut y aller! Ils l'ont fait à l'égard de Mère Angélique, de Jean-Paul II, de Benoît XVI », s'est exclamé Arroyo. "Mais ne diabolisons pas les gens qui s'engagent dans un dialogue."

    «Ne créons pas de théories du complot stupides dans le but de rejeter leurs préoccupations ou leurs questions. La plupart de ces catholiques traditionnels ont un profond respect pour la charge et la personne du pape. Et comme les saints de jadis, ils essaient, dans la mesure de leurs moyens, de l’empêcher de commettre des erreurs tragiques ou de se laisser tromper par des voix qui défendent leurs propres objectifs », at-il ajouté.

  • HonKong : qui sont ces jeunes manifestants ?

    IMPRIMER

    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Hong-Kong : qui sont les jeunes manifestants derrière le mouvement de contestation ?

    Publié le 11/09/2019

    Le mouvement de contestation hongkongais se poursuit, malgré la décision de Carrie Lam, la cheffe de l’exécutif, de retirer le projet de loi sur l’extradition. Face à la résistance inflexible des jeunes manifestants, beaucoup se sont demandé qui était derrière la campagne, accusant parfois les contestataires d’être manipulés par des puissances étrangères opposées à la Chine. Pourtant, ce 8 septembre, les manifestants qui ont défilé avec des drapeaux américains devant le consulat des États-Unis à Hong-Kong l’ont fait pour appeler la communauté internationale à faire pression sur Pékin. Sans compter que beaucoup de gouvernements tiennent à protéger leurs intérêts commerciaux en restants partenaires avec la Chine, aux dépens des Hongkongais.

    Au cours des trois derniers mois, des millions de Hongkongais, en majorité des jeunes, ont manifesté dans différentes parties du territoire. Ils ont fait plusieurs demandes, dont le retrait du projet de loi sur l’extradition et une démocratie à part entière. Les manifestations, qui se sont déroulées pacifiquement pour la plupart, sont cependant devenues plus violentes, entre les actions des plus radicaux et la réaction disproportionnée de la police, qui n’a pas hésité à utiliser du gaz lacrymogène et des canons à eaux. Il y a eu des blessés et des milliers de manifestants ont été arrêtés, dont des adolescents de douze ans et de simples passants. Les manifestants ont également appelé à mener une enquête indépendante sur les violences policières, la police hongkongaise ayant été accusée d’être conseillée, dirigée et soutenue par la police chinoise. Après presque trois mois de contestation, la cheffe de l’exécutif hongkongais, Carrie Lam, a finalement accepté de retirer le projet de loi, tout en rejetant les autres demandes. Le mouvement reste pourtant insatisfait et continue de militer pour la démocratie hongkongaise. La question du suffrage universel avait déjà été soulevée en 2014 lors du mouvement Occupy Central with Love and Peace, sans succès. Depuis trois mois, beaucoup de gens se sont demandé qui était derrière la résistance inflexible des jeunes hongkongais. Certains sceptiques ont par exemple accusé ces jeunes d’être manipulés par une puissance étrangère opposée à la Chine.

    Lire la suite