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  • Il faut bannir l'éthique catholique de la pratique médicale

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    Du National Review :

    La bioéthique veut détruire les soins de santé catholiques

    Par WESLEY J. SMITH

    16 septembre 2019

    J'ai suivi de façon critique le mouvement de la bioéthique pendant plus de vingt ans. Selon moi, l'approche générale cherche à inculquer une philosophie utilitariste à la fois sur l'éthique de la médecine et sur les politiques publiques en matière de santé (...). L’euthanasie légalisée, l’avortement libre et sans entrave à tous les stades de la gestation, l’infanticide, l’ingénierie des embryons eugéniques, les formes insidieuses de rationnement des soins de santé basé sur la «qualité de vie», etc., font tous partie du programme général de la bioéthique, ou sont considérés à tout le moins comme des objectifs respectables.

    La pratique médicale catholique est le grand obstacle à la réussite de cette mission de subvertissement de la culture. En effet, des hôpitaux catholiques ont été créés - à des frais privés très élevés - dans le but explicite de fournir des soins médicaux conformes au caractère sacré de l’éthique de la vie de l’Église catholique. Par exemple, les hôpitaux catholiques ne stériliseront pas les patients, ne participeront pas à un avortement ou ne participeront pas à des suicides. De même, certains médecins catholiques refusent de pratiquer en dehors de leurs préceptes religieux. (Bien entendu, ces médecins doivent toujours expliquer clairement aux futurs patients leur approche fondée sur la religion.)

    Il est juste de dire que la plupart des bioéthiciens cherchent à détruire le droit à la conscience médicale des institutions catholiques et des professionnels et à les forcer (ainsi que d’autres dissidents de religion ou de conscience) à adhérer à l’impératif d'une bioéthique utilitaire. Ainsi, au cours des dernières années, des articles répétitifs ont été publiés dans les revues médicales et de bioéthique les plus influentes au monde, affirmant que les médecins sont tenus, d'un point de vue éthique, de fournir toutes les interventions médicales approuvées par l'établissement qu'un patient souhaite - même lorsqu'elles violent ses convictions religieuses - ou de trouver un praticien qui y consentira. Entre-temps, sous les applaudissements de nombreux bioéthiciens, l'ACLU (Union américaine pour les libertés civiles) a intenté de nombreuses poursuites contre des hôpitaux catholiques, les accusant de discrimination pour avoir pratiqué la médecine catholique.

    À présent, le bioéthicien canadien bien connu Udo Schuklenk, qui écrit dans le très influent Journal of Medical Ethics, déclare ouvertement que la religion n’a plus sa place dans la médecine ni dans l’approche d’un médecin en matière de prise en charge des patients. Dans "Le professionnalisme élimine la religion en tant qu'outil approprié pour les médecins qui conseillent les patients" :

    Les médecins sont recherchés par les patients en tant que professionnels dans leur rôle professionnel et non en tant que personnes privées ayant des engagements politiques, moraux, religieux ou autres.

    Schuklenk sait que ce n’est pas vrai. Certains patients recherchent des médecins en particulier précisément parce qu’ils veulent un médecin qui souscrit à leurs convictions religieuses et en qui ils peuvent avoir confiance pour les traiter de manière constante. Mais il s’en fiche:

    Les médecins, dans leur rôle de médecin, n’ont aucune compétence professionnelle en matière de religion, même s’il existait au départ des compétences professionnelles dans le contexte de la foi. En conséquence, lorsque des médecins voient un patient dans le cadre professionnel, la vie privée des professionnels de la santé, y compris leurs engagements idéologiques et non professionnels, devrait être tenue à l'écart de leur vie professionnelle et de leur comportement… C'est le cas, même en particulier dans le cas de médecins qui partagent les préférences religieuses ou idéologiques de certains de leurs patients. Cette préférence partagée ne les rend pas experts en la matière. En conséquence, il n’appartient pas à la relation professionnel de santé-patient.

    Schucklenk préconise clairement que les patients catholiques (ou autres fidèles) ne devraient pas avoir le droit de choisir des médecins dont ils savent qu'ils pratiquent bien la médecine en accord avec leurs croyances religieuses - parce qu’il pense que les médecins devraient être empêchés de le faire. En outre, le retrait de toute appartenance religieuse personnelle de la pratique médicale obligerait les médecins croyants, infirmières, pharmaciens et autres à servir de fonctionnaires du paradigme utilitariste de plus en plus dominant de la médecine - même dans des circonstances dans lesquelles les professionnels estiment que la participation à l'intervention demandée serait un péché grave. Sensationnel!

    Si l’approche de Schucklenk devait être pleinement intégrée à notre système de soins de santé - ce qui est au programme, c’est ce que nous prévoyons - elle ferait disparaître le but même des hôpitaux catholiques. Cela pousserait beaucoup de catholiques et d'autres croyants religieux à se retirer des professions médicales (et empêcherait les jeunes gens talentueux qui croient que la vie sacrée soit protégée), tout en faisant progresser une bioéthique rigide et utilitaire qui victimiserait les patients les plus faibles et les plus vulnérables - et ce n'est pas un hasard -, ceux-là même que la médecine «catholique» protège le plus assidûment.

  • RDC : croire en Tshisekedi ?

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    Lokuta, lokuta te : coincé dans les filets du piège que lui a tendu Joseph Kabila, Félix Tshisekedi peut-il vraiment sortir de l’impasse dans laquelle il s’est fourvoyé ? Christophe Rigaud fait le point sur le site « Afrikarabia ».

    « Dans un long entretien accordé à TV5 Monde et au journal Le Monde, le nouveau président congolais est revenu sur les huit premiers mois de son mandat et sur la cohabitation à haut risque qui l’oblige à gouverner avec son ancien rival, Joseph Kabila, largement majoritaire au Parlement et dans les provinces – voir notre article. Au cours de l’interview, réalisée à l’issue de sa visite officielle en Belgique, Félix Tshisekedi élude largement les conditions contestées de sa victoire.

    Pour le nouveau président, il ne fait aucun doute qu’il a été réellement élu et que l’ancien président Kabila a obtenu par les urnes la majorité à l’Assemblée national et au Sénat. Or, les résultats des observateurs de l’Eglise catholique (CENCO) et les fuites de données de la Commission électorale (CENI) prouvent que Félix Tshisekedi est arrivé troisième du scrutin de décembre 2018, derrière le candidat de la plateforme pro-Kabila, et Martin Fayulu, le vrai vainqueur de la présidentielle.

    « Que Fayulu prouve sa victoire »

    L’alliance de partage du pouvoir conclue avant l’annonce des résultats, a permis à Félix Tshisekedi de « négocier » la présidence, en échange d’une large majorité au camp Kabila dans les principales institutions congolaises. Ce « deal » des plus inattendu a certes contribué à éviter les violences, mais il place le nouveau président dans une position très inconfortable, avec des pouvoirs limités et très encadrés par le FCC de Joseph Kabila.

    Félix Tshisekedi explique avoir dû composer avec le FCC, « se coaliser, s’allier, pour éviter les blocages inhérents à la cohabitation et pour éviter le pire », ce qui est juste. Les Congolais, s’ils ne sont pas dupes de « l’arrangement » conclu en secret entre Tshisekedi et Kabila, veulent laisser une chance au nouveau président pour tourner la page de 18 ans de kabilisme. Devant les journalistes de TV5 et du Monde, Félix Tshisekedi n’en démord pas, si « Fayulu prétend avoir gagné » les élections, « qu’il apporte les preuves de sa victoire ». Un argument étonnant au vu des chiffres révélés par la CENCO, mais surtout parce que la CENI elle-même n’a jamais publié les résultats complets du scrutin de décembre 2018 – voir notre article.

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  • Synode panamazonien : ce qui est en jeu

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    A la veille de l’ouverture du Synode pour l’Amazonie, le 5 octobre, se tiendra à Rome une conférence organisée par l’Institut Plino Correa de Oliveira. Dans un entretien avec LifeSiteNews, le « modérateur », Julio Loredo (auteur d’un ouvrage critique sur la théologie de la libération), dénonce l’intention des organisateurs du Synode de créer un nouvelle Eglise, et son instrumentalisation par les lobbies du climat.

    AM Valli publie aujourd’hui sur son site l’interview de Julio Loredo par Diane Montagna sur LifeSiteNews

    Nous porterons à Rome la voix des vrais indiens d’Amazonie

    Aldo Maria Valli / 23 septembre 2019 / Traduction de "Benoît et moi" :

    Les documents-guides pour le prochain synode panamazonien contiennent « le projet d’une Église nouvelle », sont imprégnés de « tribalisme » et présentent la « sorcellerie » comme un nouveau paradigme pour la théologie.

    Parole de Julio Loredo, auteur de Teologia della liberazione. Un salvagente di piombo per i poveri (Théologie de la Libération. Une bouée de sauvetage en plomb pour les pauvres), selon laquelle « pour le lecteur moyen, l’idée d’une société tribale comme modèle pour l’Occident et de la sorcellerie amazonienne comme nouveau paradigme pour la théologie peut sembler déconcertante », mais « pour celui qui a étudié le processus historique révolutionnaire, cela a parfaitement un sens.
    LifeSiteNews s’est entretenu avec Loredo avant la conférence du 5 octobre à Rome intitulée « Amazonie, les enjeux ».

    Monsieur Loredo, vous serez le modérateur de la conférence sur « Amazonie, les enjeux », qui se tiendra à Rome la veille de l’ouverture du synode sur l’Amazonie. Quel est le but de la conférence et quelles sont les questions qui seront discutées ?

    Notre conférence internationale à Rome a plusieurs objectifs, que je vais essayer de résumer.
    Tout d’abord, il vise à informer le public sur la situation réelle dans la région amazonienne. Le synode, comme l’encyclique Laudato si’ dont il s’inspire, est largement basé sur des données pseudo-scientifiques diffusées par des lobbies de l’environnement. Dans ce but, nous avons invité plusieurs experts à prendre la parole à la conférence, à commencer par Bertrand d’Orléans et Bragance, prince impérial du Brésil et auteur de « Psychose Environementale ». Il y a aussi le professeur Luiz Carlos Molion, un météorologue bien connu de l’Université d’Alagoas, au Brésil. Jonas Macuxí de Souza, chef indigène de la tribu des Macuxí de Roraima, sera un orateur important. Il apportera à Rome la voix des vrais Indiens d’Amazonie.

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  • Le cardinal Burke et Mgr Schneider : "nous sommes de vrais amis du pape François"

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Une clarification au sujet de la signification de la fidélité au Souverain Pontife

    par Cardinal Raymond L. Burke et Mgr Athanasius Schneider

    Une clarification au sujet de la signification <br>de la fidélité au Souverain Pontife

    Suite à leur précédente lettre ouverte où ils invitaient à "une croisade de prière et de jeûne afin d'implorer Dieu pour que l'erreur et l'hérésie ne pervertissent pas la prochaine assemblée extraordinaire du synode des évêques sur l'Amazonie", le Cardinal Raymond Burke et Mgr Athanasius Schneider ont été vivement critiqués et accusés de se positionner contre le Saint Père. Par cette seconde lettre ouverte dont nous publions la traduction, ils veulent rappeler leur attachement au Souverain Pontife et la signification de la fidélité au Pape. 

    Personne ne peut plus honnêtement nier la confusion doctrinale générale qui règne actuellement au sein de l'Eglise. Cela est dû particulièrement aux ambiguïtés à propos de l'indissolubilité du mariage qui est relativisée par la pratique d'admettre à la sainte communion les personnes cohabitant dans des unions irrégulières, dû aussi à l'approbation grandissante des actes homosexuels qui sont intrinsèquement contraires à la nature et à la volonté révélée de Dieu, dû encore aux erreurs concernant le caractère unique de Notre Seigneur Jésus Christ et de son œuvre de Rédemption relativisée par de fausses affirmations à propos de la diversité des religions, dû enfin et surtout à la reconnaissance des diverses formes de paganisme et de leurs pratiques rituelles dans l'Instrumentum laboris préparé pour la prochaine assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l'Amazonie.

    Au regard de cette réalité, notre conscience ne nous permet pas de demeurer silencieux. Comme frères dans l'épiscopat, nous devons parler avec respect et charité afin que le Saint Père puisse rejeter de manière non équivoque les évidentes erreurs doctrinales de l'Instrumentum laboris pour la prochaine assemblée extraordinaire du Synode des Evêques sur l'Amazonie et ne pas consentir à l'abolition pratique du célibat ecclésiastique dans l'Eglise latine par l'acceptation de l'ordination des dits « viri probati ».

    Par notre intervention, nous exprimons, comme pasteurs du troupeau, notre amour profond pour les âmes, pour la personne du pape François lui-même et pour le don divin de l'office pétrinien. Si nous ne fassions pas cela, nous commettrions un grave péché d'omission et d'égoïsme. Si nous demeurions silencieux, nous aurions une vie plus tranquille et peut-être même recevrions-nous des honneurs et des reconnaissances. Cependant, si nous étions silencieux, nous violerions notre conscience. Dans ce contexte, nous pensons aux mots bien connus du futur saint cardinal John Henry Newman (qui sera canonisé le 13 octobre 2019) : « Je lèverai mon verre pour le Pape - si vous le permettez - , mais d'abord pour la conscience, et ensuite pour le Pape. » (Lettre adressée au duc de Norfolk à l'occasion de la récente protestation de Monsieur Gladstone) Nous pensons à ces mots mémorables et pertinents de Melchior Cano, l'un des évêques les plus érudits durant le Concile de Trente : « Pierre n'a pas besoin de notre adulation. Ceux qui défendent aveuglément et sans discernement chaque décision du Souverain Pontife sont ceux qui abîment le plus l'autorité du Saint Siège : ils détruisent ses fondations au lieu de les renforcer. »

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  • Cher Cardinal Sarah !

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    D'Edward Pentin sur le site du National Catholic Register (traduction par nos soins):

    Cardinal Robert Sarah attends the synod in Rome on Oct. 16, 2018.

    Le Cri de coeur du cardinal Sarah: L’Église catholique a perdu le sens du sacré

    Entretien exclusif avec le préfet de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements.

    Le cardinal Robert Sarah a déclaré que le synode des évêques de la région pan-amazonienne, en tant qu'assemblée régionale d'évêques, n'était pas le lieu de discussion sur le célibat des prêtres - un sujet «insupportable» pour le monde moderne, car «certains Occidentaux ne peuvent plus tolérer ce scandale de la croix.»

    Ce sujet est l’un des nombreux sujets traités par le préfet de la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline des Sacrements dans cet entretien exclusif du 13 septembre avec Edward Pentin, correspondant du National Catholic Register à Rome, et les raisons pour lesquelles il a décidé d'écrire son dernier livre, 'Le soir approche et déjà le jour baisse'.

    Il aborde la crise actuelle dans l'Eglise et la société et croit qu'elle est principalement motivée par l'athéisme, ne plaçant pas Dieu au centre de nos vies, ainsi que par le désir dominant d'imposer "l'opinion personnelle en tant que vérité". Ceux qui annoncent "des révolutions et des changements radicaux ", prévient-il," sont de faux prophètes qui "ne veillent pas sur le bien du troupeau ".

    Le cardinal guinéen explique également pourquoi la grâce de l'Afrique est de demeurer «en enfant de Dieu» et évoque les effets positifs et négatifs de la réforme liturgique, et dénonce un «démon» qui veut notre «mort spirituelle» en voulant interdire la messe dans la forme extraordinaire du rite romain. "Comment pouvons-nous ne pas être surpris et profondément choqués que ce qui a été la règle hier soit interdit aujourd'hui?", demande-t-il, et il exhorte à "un abandon des oppositions dialectiques".

    Quelle est la principale préoccupation que vous souhaitez transmettre aux lecteurs de votre livre?

    Ne vous méprenez pas sur ce livre. Je ne développe pas de thèses personnelles ni de recherches académiques. Ce livre est le cri de mon coeur en tant que prêtre et pasteur.

    Je souffre tellement de voir l'Église déchirée et dans une grande confusion. Je souffre tellement de voir que l'Évangile et la doctrine catholique ont été négligés, que l'Eucharistie a été ignorée ou profanée. Je souffre tellement de voir les prêtres abandonnés, découragés et de voir ceux dont la foi est devenue tiède.

    Le déclin de la foi en la présence réelle de Jésus l'Eucharistie est au cœur de la crise actuelle de l'Église et de son déclin, en particulier en Occident. Nous, évêques, prêtres et fidèles laïcs, sommes tous responsables de la crise de la foi, de la crise de l'Église, de la crise du sacerdoce et de la déchristianisation de l'Occident. Georges Bernanos écrivait avant la guerre:  « Nous répétons sans cesse, avec des larmes d’impuissance, de paresse ou d’orgueil, que le monde se déchristianise. Mais le monde n’a pas reçu le Christ – non pro mundo rogo – c’est nous qui l’avons reçu pour lui, c’est de nos cœurs que Dieu se retire, c’est nous qui nous déchristianisons, misérables ! » (Nous autres, Français  dans « Le scandale de la vérité », Points / Seuil, 1984).

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  • Quand Agnès Buzin trouve "daté" l'avis de l'Académie nationale (française) de médecine

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    Lu sur le site de l'Opinion :

    La chronique de Hakim El Karoui

    Hakim El Karoui 

    23 septembre 2019

    « Le gouvernement veut inventer des familles sans père. Cette question rentre-t-elle dans ses prérogatives ? La question se pose ​»

    L’Académie nationale de médecine vient de rendre un avis officiel, samedi 21 septembre, dans lequel elle dit que « la conception délibérée d’un enfant privé de père constitue une rupture anthropologique majeure » et n’est « pas sans risques » pour son « développement psychologique » et son « épanouissement ». A quoi la ministre de la santé Agnès Buzyn a répondu que « considérer qu’il y a un lien direct entre défaut de construction de l’enfant et famille monoparentale est faux », a-t-elle répondu, estimant que la prise de position de l’Académie est « en tous les cas peut-être datée ».

    Que penser de cet argument ? Remarquons d’abord que la ministre ne répond pas à l’objection formulée par l’Académie puisqu’elle parle de famille monoparentale (dont le parent peut-être un père ou une mère) et pas des familles dont les deux parents seraient des femmes. Les deux cas sont pourtant très différents : dans une famille monoparentale, le père ou la mère est absent. Il n’a pas jamais existé (ou n’a été réduit au sperme d’un donneur). L’enfant n’est pas né sans lui.

    Avec cette analogie maladroite, Agnès Buzyn évite donc la question de la « rupture anthropologique fondamentale » soulevée par l’Académie de médecine. Cette question est pourtant majeure : le gouvernement veut inventer des familles sans père. Cette question rentre-t-elle dans ses prérogatives ? La question se pose. L’Académie rappelle au passage une évidence quand elle « estime que, de plus en plus malmenée par les évolutions sociétales, la figure du père reste pourtant fondatrice pour la personnalité de l’enfant comme le rappellent des pédopsychiatres, pédiatres et psychologues ».

    Deuxième argument souvent entendu : les études scientifiques prouvent que les enfants ne subissent pas de dommages particuliers suite à leur engendrement hors normes. L’Académie nationale de médecine ne peut être suspecte d’arguments anti-scientifiques, c’est même son objet que de défendre la science. Or, que dit-elle ? Que les études brandies par les partisans de la PMA pour toutes « se fondent sur certaines évaluations, essentiellement dans quelques pays anglo-saxons [1] et européens, faisant état de l’absence d’impact avéré sur le devenir de l’enfant. [Elle] ne juge pas très convaincantes ces données au plan méthodologique, en nombre de cas et en durée d’observation sur des enfants n’ayant pas toujours atteint l’âge des questions existentielles ».

    « La limite des droits des lesbiennes (et des gays) désireuses d’avoir des enfants… ce sont les droits de leurs enfants eux-mêmes ​»

    Troisième argument, le droit à l’enfant pour les femmes homosexuelles désirant en avoir. A cet argument, l’Académie répond qu’elle « reconnaît la légitimité du désir de maternité chez toute femme quelle que soit sa situation », mais juge qu’« il faut aussi au titre de la même égalité des droits tenir compte du droit de tout enfant à avoir un père et une mère dans la mesure du possible ». On ne saurait mieux dire. La limite des droits des lesbiennes (et des gays) désireuses d’avoir des enfants… ce sont les droits de leurs enfants eux-mêmes.

    Quatrième argument, le plus affligeant de tous, celui de la modernité. Entendre la ministre de la Santé dire qu’avoir un père serait « daté » laisse sans voix ou plutôt sans mots. L’imaginerait-on dire qu’un enfant n’a pas besoin d’une mère ?

    Ne faisons pas de lois qui changent les principes fondamentaux de la société pour répondre aux demandes d’une minorité.

    [1] voir https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/09/21/les-enfants-eleves-par-un-couple-de-femmes-se-portent-aussi-bien-que-les-autres_6012498_3232.html qui évoque un suivi réalisé sur… 76 enfants

  • Soif d'Amélie Nothomb ou le christianisme vidé de son essence

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    De Gabrielle Périer sur Causeur.fr :

    « Soif » d’Amélie Nothomb: ce que notre époque a retenu du christianisme

    Jésus-Christ, narrateur à la première personne


    Soif, le dernier opus d’Amélie Nothomb, est en lice pour le prix Goncourt. La romancière se met dans la peau de Jésus juste avant sa crucifixion sur le ton du monologue intérieur. Mais les considérations du Christ virent très vite à la bêtise… 


    Le dernier roman d’Amélie Nothomb figure, comme d’habitude, en tête des ventes de la rentrée littéraire. Et comme d’habitude, je l’ai acheté quelques jours après sa sortie, d’autant plus intriguée que l’auteur s’était exclamé à la radio : « C’est tout simplement le livre de ma vie ! »

    J’aime beaucoup Amélie Nothomb – j’ai rarement été autant bouleversée par un roman que par Frappe-toi le cœur. A mon sens, elle est une expression de ce que l’époque peut produire de plus remarquable : une intériorité foisonnante, une finesse psychologique exceptionnelle ; ceci assorti dans son écriture d’un extrême resserrement sur les personnages, avec une « histoire » quasi inexistante, qui n’est qu’un décor minimaliste pour mettre en scène les relations entre les individus. Revers de la médaille : quand elle tente de sauter à l’échelle du politique, c’est raté (comme par exemple dans Acide sulfurique), car tout est toujours ramené au personnel, au psychologique, à l’intime.

    Un monologue christique mais moderne

    Ramener Jésus-Christ à l’intime : voilà le projet de Soif. Le récit de Nothomb prend la forme d’un monologue intérieur, qui commence au procès de Jésus et se termine dans une période indéterminée après la résurrection. Pari quelque peu osé, qu’ont déjà tenté à leur manière Eric-Emmanuel Schmitt ou Jean d’Ormesson ; et, comme chez eux, le résultat est franchement douteux (quoique l’Evangile selon Pilate ait de très bonnes pages).

    En fait de monologue intérieur de Jésus, on obtient en effet un discours aux senteurs tout à fait contemporaines – pour ne pas dire bien-pensantes. Sous la plume de Nothomb, Jésus, en révolte contre son Père, s’offusque par exemple que celui-ci ne supporte pas « les révélations différentes », et que « les hommes des antipodes ou d’à-côté vivent la verticalité d’une autre façon ».

    « Le corps, c’est bien ; l’esprit, c’est pas bien »

    Mais le cœur du livre n’est pas là : il s’agit en fait d’une démonstration autour de la notion de corps. En substance, Jésus explique que le corps, c’est bien, alors que l’esprit, c’est pas bien : et que donc, toute la tradition chrétienne s’est trompée, de Dieu le Père (qui lui n’a pas de corps donc n’y comprend rien) à tous ceux qui ont façonné et perpétué l’Église. La crucifixion est une « bévue »« nuisible jusqu’à l’épouvante », parce que « des théories d’hommes vont choisir le martyre à cause de [cet] exemple imbécile ». Au contraire de ce « mépris du corps », Jésus est Jésus parce qu’il est l’être « le plus incarné des humains » ; et d’ailleurs, Judas trahit parce qu’il est « très peu incarné ». Car oui, comme tout bon antirationaliste le sait, « Le mal trouve toujours son origine dans l’esprit. Sans le garde-fou du corps, la nuisance spirituelle va pouvoir commencer ».

    D’où le titre du livre : la soif, pur besoin du corps, est à cultiver. Parce que « l’instant ineffable où l’assoiffé porte à ses lèvres un gobelet d’eau, c’est Dieu. […] Ce n’est pas la métaphore de Dieu, […] l’amour que vous éprouvez à cet instant précis pour la gorgée d’eau, c’est Dieu ». Pour Amélie Nothomb, Dieu est donc la jouissance consécutive à la satisfaction de ses désirs. Curieuse théologie (que ne renie cependant pas La Croix, enthousiaste, qui évoque « une belle méditation sur ce que signifie avoir un corps » : il est loin le temps où les frères assomptionnistes de Bayard combattaient pour la pureté du dogme).

    A ce stade, on ne s’étonnera donc pas que Jésus vive une passion merveilleuse avec Marie-Madeleine, et qu’il proclame : « les plus grandes joies de ma vie, je les ai connues par le corps ». Ceci tout en se déclarant angoissé par le sacrement du mariage (Jésus a peur du sacré). Le Christ d’Amélie Nothomb cite Epicure ; sur le plan philosophique, il paraît plutôt héritier des discours post-foucaldiens.

    Le christianisme vidé de son essence

    Soif est finalement une expression quasi-achevée de ce que la postmodernité a conservé du christianisme : un vague mythe que, comme la tragédie classique le faisait en son temps, on peut réinvestir des élucubrations les moins originales – en l’occurrence, une célébration hédoniste de la jouissance en même temps qu’un anathème jeté sur la tradition ascétique et rationaliste occidentale. D’un manque de subtilité, d’ailleurs, assez atterrant chez Amélie Nothomb, qui tombe même dans le bébête (voir la conversation confondante entre Jésus et Judas après la mort). Évidemment, toutes les considérations qui ont préoccupé les croyants pendant toute l’histoire du christianisme, comme le salut ou le jugement dernier, ont totalement disparu : car tout le monde sait, désormais, que l’enfer et le diable n’existent pas. Évidemment, l’espérance chrétienne est balayée d’un revers de main par le Jésus de Nothomb : « Croire en Dieu, croire que Dieu s’est fait homme, avoir la foi en la résurrection, cela sonne bancal. […] On ne quitte pas le ras des pâquerettes, comme dans le pari de Pascal : croire en Dieu revient à miser ses jetons sur lui ». Non, ce qu’il faut désormais, c’est croire de façon « intransitive » ; croire tout court. Sans objet. Seul compte l’élan – seul compte le désir.

    Quant à moi, je resterai « au ras des pâquerettes », en citant une phrase que j’aime de l’évangile de Jean : « Dans le monde, vous trouverez la détresse, mais ayez confiance : moi, je suis vainqueur du monde. »

  • L'inquisition : mythes et réalités

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    De KTO :

    La légende noire de l´inquisition / Au risque de l'histoire

    Dans l´histoire de l´Eglise, l´Inquisition fait figure d'épouvantail. Née au XIIIe siècle, cette juridiction d´exception avait pour objectif d´éradiquer l´hérésie de la société chrétienne. Au fil des siècles, Elle est devenue le symbole de l´obscurantisme religieux, du fanatisme et de la cruauté. Dans cette émission, les deux médiévistes André Vauchez et Laurent Albaret font la part de l´Histoire et de la légende : comment définissait-on l´hérésie et comment se déroulait une procédure inquisitoriale? Qui étaient les inquisiteurs ? Existait-il des contre-pouvoirs à ces procédures ? A-t-on aussi une idée du nombre de condamnation au bûcher et l´inquisition était-elle une fin en soi ? Autant de questions qui seront abordées à l´occasion de ce premier volet de l´émission « Au risque de l´histoire ». Premier opus de 7 rendez-vous de 52 minutes. Une émission KTO animée par Christophe Dickès, en partenariat avec StoriaVoce.

  • A qui profitent les ombres chinoises de l’accord secret entre Rome et Pékin ?

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    En Chine, l’Eglise catholique ne représente pas grand’chose (dix à quinze millions de membres sur plus d’un milliard trois cent millions de citoyens chinois) et demain sans doute moins encore si elle devait  troquer le rôle prophétique d’Antigone contre celui d’Ismène face au pouvoir du roi Créon. Sur le site du bimensuel « L’Homme Nouveau », l’historien Yves Chiron, interviewé par Odon de Cacqueray (23 septembre 2019), remet en perspective une situation qui n’a jamais été simple (JPSC):

     « Le 22 septembre 2018, le Saint-Siège annonçait la signature d'un accord provisoire avec le pouvoir communiste chinois. Aujourd'hui encore, nous ne connaissons pas les modalités exactes de cet accord. Nous savons qu'il contient des dispositions sur les procédures de nominations d'évêques. Pour certains cet accord signe la mort de l'Église clandestine, pour d'autres c'est un grand pas vers la réconciliation de tous les catholiques chinois. Yves Chiron, historien spécialiste de l'histoire de l'Église a signé chez Artège La longue marche des catholiques de Chine, un livre qui retrace l'histoire de l'évangélisation de la Chine et permet de comprendre la situation actuelle. Nous avons pu avoir un entretien téléphonique avec lui. 

    Comment l’évangélisation de la Chine a-t-elle débuté ? 

    Il y a une tradition solidement ancrée, qui indique que l’apôtre Saint Thomas, évangélisateur de l’Inde comme chacun sait et les historiens sont presque tous d’accord sur le sujet, serait allé jusqu’en Chine avant de repartir en Inde où il est mort. De cela on a des traces dans des textes liturgiques postérieurs, et peut-être, mais c’est un sujet controversé, des traces archéologiques avec une frise sculptée, mise à jour sur les côtes chinoises… C’est une tradition qui est solidement ancrée, défendue par certains auteurs, et qui demanderait confirmation et vérification par différentes sources, archéologiques, littéraires, etc. De façon plus établie, pour une évangélisation sur une longue durée avec des traces incontestables, il faut remonter au VIIe siècle, avec un missionnaire d’origine perse, Alopen. Il arrive dans l’ancienne capitale de la Chine, Xi’an, en 635 et il va pouvoir, avec l’accord de l’empereur de l’époque, répandre la religion chrétienne. 

    De cette première activité missionnaire, on a un témoignage archéologique solide et très important historiquement, une stèle datée du VIIIe siècle, mise à jour par les jésuites et qui a depuis été étudiée, décryptée. Elle atteste, de façon précise, d’une expansion missionnaire chrétienne dans la Chine du VIIe-VIIIe siècle. 

    Le christianisme que professe Alopen et ceux qui l’ont suivi se rattache au christianisme syriaque. C’est d’ailleurs le patriarche syriaque oriental qui va créer un archevêché dont dépendront les autres diocèses et évêchés créés à cette époque. L’archevêque et les évêques qui sont présents dans ces VIIe et VIIIe siècles sont des Syriaques, ce ne sont pas des Chinois. 

    De quand date l’apparition d’un clergé chinois ? 

    Les évènements sont difficiles à établir de façon certaine, parce qu’on a une deuxième vague missionnaire très importante au XIIIe siècle et dans la première moitié du XIVe, avec les franciscains cette fois, venus d’Italie. Eux aussi vont avoir un grand rayonnement, ils vont toucher plus largement les populations au-delà des Chinois. Il y avait là encore des évêques et des archevêques, est-ce qu’ils ont pu aller jusqu’à ordonner des prêtres chinois ? La chose n’est pas établie, sans être impossible. Ils ont rempli une action de formation, dès le plus jeune âge, à l’intention des Mongols et des Chinois, peut-être que certains des jeunes « séminaristes » sont allés jusqu’au sacerdoce… Le doute demeure.

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  • Les finances du Vatican sont dans le rouge

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    Déficit inquiétant dans les comptes du Saint-Siège. Information de Il Giornale (de ‘droite‘…) :

    Le Pape et le rouge de 70 millions

    Le Cardinal Marx étudie un plan « larmes et sang »

    Collègues en révolte: il y a des laïcs à 15 mille euros par mois

    Fabio Marchese Ragona, Il Giornale, 20 septembre 2019, traduction de "Benoît et moi" :

    Il faut trouver un remède pour arrêter l’hémorragie et impliquer en temps utile tous les cardinaux et évêques à la tête des dicastères vaticans.

    Une fois de plus, ce sont les finances d’Oltretevere qui troublent le calme de la résidence Sainte Marthe, le quartier général du pape François. Le Souverain Pontife, qui depuis son élection en 2013, tente de réformer l’espace économique du Vatican est maintenant confronté à un nouveau problème: l’assainissement des caisses du Saint-Siège, qui en 2018 ont enregistré un déficit d’environ 70 millions d’euros sur un budget de 300 millions.

    D’un côté, les donations, de plus en plus importantes, de l’autre, les contributions des organismes économiques internes (comme l’IOR) de moins en moins incisifs: c’est pourquoi François, qui n’a pas encore nommé de préfet du Secrétariat à l’économie (après le départ du cardinal Pell pour l’Austalie en 2017), a chargé le cardinal allemand Reinhard Marx, membre du C6 et coordinateur du Conseil économique du Saint Siège, de trouver une solution.

    Ce matin, le cardinal a convoqué une réunion d’urgence au cours de laquelle on tentera d’identifier toutes les coupes possibles à faire. D’après ce qui émerge des milieux vaticans, ce ne sera certainement pas une simple réunion: de nombreux cardinaux sont prêts à faire part à Marx de leur mécontentement face à certaines mesures qui n’ont pas contribué à équilibrer les budgets. « L’un des principaux problèmes est le salaire de quelques laïcs qui gagnent jusqu’à 15 mille euros par mois – tonne l’un des chefs de dicastère qui assistera à la réunion – Il y aurait eu beaucoup de dépenses dans lesquelles on aurait pu tailler. L’arrivée de consultants d’entreprises extérieures, qui sont entrés comme employés payés par le Saint-Siège, a compliqué les choses: ils gagnent plus que nous, les cardinaux, et souvent n’ont même pas de bonnes compétences « .

    En effet, l’une des principales dépenses du Vatican est liée aux salaires des employés, environ 5000 entre le Saint-Siège et le gouvernorat, même s’il s’agit en général de rémunératioins modeste face aux dépenses très élevées pour certains spécialistes qui travaillent avant tout dans les instances économiques du Vatican. Pour cette raison, par exemple, ces derniers mois, le gouvernorat de l’État de la Cité du Vatican, afin d’économiser quelques centaines d’euros par mois, a même réduit les heures supplémentaires du dimanche de deux agents de maintenance des ascenseurs dans le Palais apostolique.

    Ce n’est pas un hasard si, le 1er septembre dernier, le pape François est resté coincé 25 minutes dans l’ascenseur: les deux opérateurs n’étaient pas présents au Vatican et les pompiers ont dû appeler d’urgence un technicien rencontré ce matin-là par hasard, lui demandant de l’aide pour remettre en marche l’ascenseur et pour sortir le pape et quelques-uns de ses collaborateurs de la cabine bloquée.

    Le gouvernorat a également voulu donner un coup de ciseau dans le domaine de la santé: de nombreux employés de l’Etat du Vatican ont protesté contre la réduction, pour le Fonds de santé, des vaccins nécessaires pour les enfants, obligeant les parents à se tourner vers le Service national de santé italien. Plusieurs cardinaux ont en revanche critiqué la décision d’interdire la vente de cigarettes au Vatican: « C’est une rentrée [d’argent] sûre qui a fait défaut, dommage qu’on vende encore des cigares juste parce qu’ils intéressent quelqu’un de haut placé » maugrée un autre cardinal qui rencontrera Marx aujourd’hui.

  • Le président de la Conférence des évêques de France analyse les défis auxquels l'Eglise est confrontée

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  • La composition controversée du synode amazonien

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    D'Edward Pentin sur le National Catholic Register (traduction par nos soins):

    Parmi les participants au synode panamazonien, on compte l'ancien chef des Nations Unies et des théologiens de la libération

    Les désignations semblent correspondre aux priorités attendues du synode sur les préoccupations environnementales et sur la spiritualité autochtone.

    CITÉ DU VATICAN - Le pape François a personnellement invité le cardinal Sean O'Malley de Boston et l’évêque Robert McElroy de San Diego, ainsi que l’ancien secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-moon, à participer au Synode Amazonien le mois prochain, selon la liste complète des participants publiée le 21 septembre par le Vatican. Les deux prélats américains font partie des 185 membres à être invités à l’événement du 6 au 27 octobre. Les autres participants incluent tous les évêques de la région, les supérieurs religieux, les experts, les délégués fraternels et les chefs des départements du Vatican. Le cardinal O'Malley, membre de confiance du Conseil des cardinaux du pape et président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, s'intéresse de près à l'Amérique latine et parle couramment l'espagnol. Mgr McElroy a été un partisan convaincu de la lutte contre le changement climatique, affirmant que cela devrait être une «priorité centrale» pour l’Église américaine en juillet de cette année. Le synode, dont le thème est «Nouvelles voies pour l’Église et pour une écologie intégrale», devrait se concentrer sur les préoccupations environnementales.

    Un troisième prélat américain, le cardinal Kevin Farrell, préfet du dicastère des laïcs, de la famille et de la vie, y participera également, ainsi que tous les chefs des départements du Vatican, y compris le cardinal Luis Ladaria, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et le cardinal Robert Sarah, préfet de la Congrégation pour le culte divin.

    Ban Ki-moon est un ajout controversé à la liste des participants. Le diplomate sud-coréen a noué des liens avec le Vatican en 2015 en tant que Secrétaire général des Nations Unies, il a participé à une conférence sur le changement climatique et l'humanité durable à l'Académie pontificale des sciences. En dépit de son programme laïciste souvent radical et de son engagement en faveur de l’avortement aux Nations Unies, sa nomination en tant qu’invité spécial met en lumière la forte orientation du Saint-Siège en faveur de l’ONU et de ses objectifs, en particulier pour l’environnement, qui se sont développés sous ce pontificat. René Castro Salazar, citoyen américain qui occupe actuellement les fonctions de directeur général adjoint du Département du climat et de la biodiversité de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, sera également de la partie.

    Plus tôt dans le courant de ce mois-ci, le pape François a déclaré, dans le cadre d'une résolution non contraignante de l'ONU relative à un différend territorial mauricien, que les fidèles devraient obéir aux institutions internationales telles que l'ONU: "Si nous sommes une humanité, nous devons obéir", a-t-il déclaré. Et les organisateurs du synode ont déclaré que l'Eglise avait pour objectif "d'accompagner" les peuples amazoniens "dans diverses sphères internationales et régionales du système des Nations Unies, afin qu'ils puissent faire part de leurs préoccupations concernant des situations particulières".

    Autre participant annoncé à ces assises : Jeffrey Sachs, économiste américain non catholique. Bien que Sachs prétende «aimer l’enseignement social de l’Église», c'est un ardent défenseur du contrôle de la population et du recours à l’avortement. Participant aux conférences du Vatican depuis 1999, Sachs aurait contribué à l'encyclique Laudato Si sur l'environnement de 2015 du pape François, document qui constitue la toile de fond de ce synode. Le climatologue allemand, le professeur Hans Schellnhuber, était également un athée impliqué dans Laudato Si.

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