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  • Saint Jean-François Régis, le "marcheur de Dieu" (16 juin)

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    Du site des Jésuites de l'Europe Occidentale Francophone :

    Saint Jean-François Régis (1597-1640) : biographie par le sanctuaire de Lalouvesc

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    Le saint “marcheur de Dieu” 1597-1640

    Saint Régis

    Jésuite français né à Fontcouverte dans l’Aude, Jean-François Régis est le saint patron des jésuites de la Province de France. Sa vie témoigne de la vitalité des premiers jésuites “missionnaires de l’intérieur” qui parcourent montagnes et vallées pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume.

    Paysages du Haut-Vivarais

    Paysages du Haut-Vivarais

    Le nom de Régis reste lié à celui de Lalouvesc, petite ville d’Ardèche, où il est mort d’épuisement. Depuis les pèlerins ne cessent de venir…

    Qui était saint Jean-François Régis ?

    Régis naît à Fontcouverte en Languedoc en 1597. Son nom de famille va devenir grâce à lui un prénom. La France sort des Guerres de Religion et connaît un vrai printemps d’Église, avec des saints comme François de Sales ou Vincent de Paul.

    Avec “un visage épanoui, un abord gai, riant, franc et familier”, sans parler de son mètre 92, c’est une vraie force de la nature, ce qui lui permet d’intervenir, vigoureusement au besoin, pour fermer la bouche des blasphémateurs, pour défendre des prostituées du Puy contre leurs souteneurs, ou simplement pour parcourir sans relâche les montagnes du Vivarais, des Cévennes et du Velay. Sa ferveur mystique impressionnait : “On aurait dit qu’il respirait Dieu seul … “, de même la chaleur de son accueil pour les montagnards venus par temps de neige à sa rencontre : ” Venez, mes enfants, je vous porte tous dans mon cœur “.

    Au Puy, ” le père des pauvres ” n’arrête pas d’hôpital en prison, de taudis en soupe populaire, de lutte contre le chômage ou le marché noir en maison d’accueil … Et grâce à lui, parfois, la fille de rue devient dentellière!

    Il y laissera sa santé et sa vie. C’est dans ce pays de rude climat, pour apporter à ses “enfants” montagnards la parole de Dieu, qu’il mourut de froid et d’épuisement, un 31 décembre, à Lalouvesc où l’on vient aujourd’hui encore en pèlerinage.

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  • Six points de division dans le « processus synodal »

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    Un éloge papal de l’harmonie et de la confusion. Lu dans le National Catholic Register :

    « Dans son homélie de Pentecôte , le Saint-Père a noté que "curieusement, le Saint-Esprit est l'auteur de la division, du chahut, d'un certain désordre". 

    "Pourtant, en même temps, il est l'auteur de l'harmonie", a poursuivi le pape François. « Il divise avec la variété des charismes, mais c'est une fausse division, car la vraie division fait partie de l'harmonie. Il crée la division avec les charismes, et il crée l'harmonie avec toute cette division. C'est la richesse de l'Église. 

    Il a utilisé la même image de l'Esprit Saint comme agent de désordre lorsqu'il s'est adressé à la commission œcuménique catholique-anglicane le 13 mai : « L'Esprit Saint est celui qui crée le "désordre" — on peut penser au matin de la Pentecôte — mais alors celui qui crée l'harmonie. 

    Dans ce même discours, il a parlé d'une contribution anglicane au processus synodal pour le synode sur la synodalité.  

    "Comme vous le savez, l'Église catholique a inauguré un processus synodal : pour que ce cheminement commun soit vraiment tel, la contribution de la Communion anglicane ne peut manquer", a déclaré le pape François. "Nous vous considérons comme des compagnons de voyage précieux." 

    Tout cela soulève une perspective intéressante sur le processus synodal. Et si la marche ensemble se traduisait par une marche à part ? Doit-on s'attendre à des divisions et à l'harmonie, à des divisions sans harmonie ou à une harmonie sans divisions ? 

    Alors que le processus synodal pour ce synode particulier sur la synodalité est une nouveauté pour l'Église universelle, la gouvernance et les processus synodaux ne sont guère nouveaux dans la vie du peuple chrétien. Il y a une confiance générale que ce nouveau processus synodal se terminera dans l'harmonie mais, comme l'indiquent les récents commentaires du Saint-Père, la division est également possible. 

    Plus précisément, la confiance que ce processus synodal renouvellera l'Église, plutôt que de la diviser, semble ignorer la façon dont la gouvernance synodale réelle se porte dans l'Église aujourd'hui. Considérez six échecs du modèle synodal. 

    L'orthodoxie russe implose 

    Les processus synodaux et les structures de gouvernance ecclésiale les plus anciens et les plus vénérables se trouvent dans les Églises orientales, tant catholiques qu'orthodoxes. Et l'orthodoxie russe, avec plus de 50% de tous les croyants orthodoxes, est dans un état avancé d'implosion. La guerre de la Russie contre l'Ukraine, soutenue par le Patriarcat de Moscou de l'Église orthodoxe russe, a incité le synode dirigeant de l'Église orthodoxe ukrainienne du Patriarcat de Moscou à déclarer sa « pleine indépendance » du Patriarcat de Moscou. C'est la division la plus importante du christianisme au cours des derniers siècles.  

    Les structures synodales se sont révélées insuffisantes pour relever le défi d'une partie du synode faisant la guerre à l'autre.

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  • Avec François : un changement révolutionnaire dans la théologie morale ?

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    De Larry Chapp, docteur en théologie, sur le National Catholic Register :

    Comprendre le Pape François : C'est de la théologie morale, idiot !

    COMMENTAIRE : Quelque chose de sérieux semble se préparer avec ce pontificat qui diffère nettement de ses prédécesseurs, et ce "quelque chose" est un changement révolutionnaire dans la théologie morale.

    14 juin 2022

    En 1992, alors que l'Amérique était en pleine récession, Bill Clinton, alors candidat à la présidence, avait un message simple : "C'est de l'économie, idiot!" En paraphrasant un peu, je dirais quelque chose de similaire en ce qui concerne l'énigme qu'est le pape François : "C'est de la théologie morale, idiot!"  

    Et je dis qu'il est une énigme parce que le récit commun à son sujet semble être qu'il est un "libéral", et pourtant il n'a accordé à l'aile libérale de l'Église aucun de ses objectifs les plus chers. Il n'a pas mis fin au célibat obligatoire, n'a pas ordonné de femmes à la prêtrise ou au diaconat, n'a pas modifié les enseignements de l'Église sur la sexualité humaine, n'a pas ouvert la réception de l'Eucharistie aux protestants en vertu du droit canonique officiel, ni même donné carte blanche aux divorcés-remariés pour recevoir la communion. Et pourtant, quelque chose de sérieux semble se préparer avec ce pontificat qui diffère nettement de ses prédécesseurs, et ce "quelque chose", je pense que c'est un changement révolutionnaire dans la théologie morale.  

    Je prétends que le pape François semble favorablement disposé à l'égard d'une forme de théologie morale communément appelée "proportionnalisme" ou "conséquentialisme". À tout le moins, je pense que le pape François voit dans le proportionnalisme une sorte de contrepoids "correctif" à ce qu'il considère comme une insistance excessive dans l'Église sur le raisonnement moral de droit naturel, avec l'accent central désignant certains objets moraux comme intrinsèquement mauvais.  

    Le proportionnalisme nie qu'il existe des actes intrinsèquement mauvais et considèrent que la moralité d'un acte ne peut être jugée qu'à la lumière de ses résultats ou "conséquences". Les proportionnalistes catholiques ne nient pas l'existence de principes moraux fondamentaux (c'est en cela qu'ils diffèrent de l'utilitarisme pur et dur), mais que, à la lumière d'un jugement rationnel des résultats potentiels probables, un principe moral peut être considéré comme non applicable dans un cas particulier s'il existe une raison "proportionnée" de le faire.  

    Cette forme de théologie morale a été très influente dans l'ère post-conciliaire et a gagné en force parmi ceux qui ont violemment contesté Humanae Vitae. Ceux d'entre nous qui ont vécu ces débats savent bien à quel point ils ont été source de division, et certains théologiens moraux qui ont défendu la théologie traditionnelle du droit naturel de l'Église (par exemple, Germain Grisez, Janet Smith, etc.) ont payé un lourd tribut professionnel à leur position. 

    Quelles sont donc mes preuves que le pape François favorise le proportionnalisme, même s'il ne l'a jamais dit explicitement ? 

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  • "Jésus est avec moi", déclare Justin Bieber alors qu'il lutte contre le syndrome de Ramsay Hunt

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    De Lily Waddell sur Evenig Standard :

    Justin Bieber dit que Jésus lui donne la paix dans une "horrible tempête" alors qu'il lutte contre la paralysie faciale.

    Le syndrome de Ramsay-Hunt (SRH) est l'une des 60 causes de paralysie faciale, ou paralysie faciale.

    14 juin 2022

    Justin Bieber a déclaré que Jésus lui a donné "la paix pendant cette horrible tempête" alors qu'il poursuit son rétablissement du syndrome de Ramsay Hunt. Le chanteur, âgé de 27 ans, s'est reposé après avoir été contraint d'annuler les prochaines dates de sa tournée Purpose. Le syndrome de Ramsay Hunt (SRH) est dû à une réactivation virale. C'est l'une des 60 causes de paralysie faciale, ou paralysie faciale, comme on l'appelle aux États-Unis. Le chanteur de Sorry a révélé que "chaque jour s'est amélioré" en donnant à sa légion de 241 millions de fans fidèles une mise à jour sur sa lutte contre le syndrome de Ramsay Hunt. "Je voulais partager un peu de ce que je ressens", a-t-il posté sur sa story Instagram. "Chaque jour s'est amélioré et à travers tout l'inconfort, j'ai trouvé du réconfort dans celui qui m'a conçu et qui me connaît. Je me suis rappelé qu'il me connaît en entier. Il connaît les parties les plus sombres de moi que je veux que personne ne connaisse et il m'accueille constamment dans ses bras aimants. Cette perspective m'a apporté la paix pendant cette horrible tempête à laquelle je suis confronté." "Je sais que cette tempête va passer, mais en attendant, je sais que Jésus est avec moi."

    Plusieurs de ses amis célèbres ont partagé leur soutien sur Instagram. Parmi eux, sa femme Hailey Bieber a écrit : "Je t'aime bébé". Auparavant, il s'était excusé d'avoir dû annuler ses spectacles après avoir été frappé par la maladie. "Pour ceux qui sont frustrés par mes annulations des prochains spectacles, je ne suis juste physiquement, évidemment pas capable de les faire", a-t-il déclaré. "Mon corps me dit qu'il faut que je ralentisse. J'espère que vous comprenez."

    En mars, sa femme a été transportée d'urgence à l'hôpital avec un caillot de sang au cerveau.

    Bieber a donné le coup d'envoi de sa tournée mondiale avec une étape nord-américaine de 52 dates en 2022, qui a débuté à San Diego le 18 février. L'étape nord-américaine de sa tournée mondiale doit se terminer en juillet.

  • Vous avez dit : "interruption MEDICALE de grossesse" ?

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    De Michel Nodé-Langlois, philosophe, sur le site de gènéthique.org :

    (...) Ce qui est d’aujourd’hui, c’est la surveillance de la gestation par le recours à divers moyens de diagnostic prénatal, visant à s’assurer de la normalité de l’enfant porté par sa mère : échographie, amniocentèse, prises de sang, etc. La détection d’une malformation ou d’une anomalie chromosomique, annonciatrice d’une pathologie, est devenue le motif le plus fréquent de l’interruption dite médicale de la grossesse, soit de la suppression de l’enfant porté, dont le développement prénatal ne menace aucunement la vie de sa mère, mais dont on sait qu’il naîtra autre que ce que ses parents attendaient – ce qu’on ne peut savoir que depuis peu d’années, à l’échelle de l’histoire humaine.

    Cette « interruption médicale » est donc l’élimination d’un petit d’homme, qui se trouve malheureusement victime d’un accident pathogène – accident que la nature n’exclut pas en dépit de l’impressionnante régularité avec laquelle elle permet d’engendrer, avec succès, des individus qui ne présentent aucune pathologie particulière.

    Cet acte d’élimination est qualifié de « médical », en dépit de son évidente contradiction avec les principes ancestraux de la médecine, pour la raison qu’il met en œuvre des techniques dites « biomédicales », dont les utilisateurs sont des personnes formées à diverses branches de la médecine ou de la biologie, et qui sont rendues possibles par les progrès de l’industrie, ainsi que par les découvertes récentes des sciences du vivant.

    Il n’en est pas moins vrai que cet acte dit médical n’est pas médicinal, puisqu’il ne consiste aucunement à soigner quiconque, mais seulement à éliminer un individu dont on pense que sa vie postnatale sera peu supportable, ou insupportable, à lui-même et à son entourage. L’on juge donc que cet individu n’est pas digne de venir au monde, pour cause d’un déficit d’humanité consistant dans une altération accidentelle de sa constitution physique, et une limitation consécutive des compétences qu’il pourrait mettre en œuvre une fois né.

    Ainsi un enfant rendu hémiplégique en bas âge par un choc traumatique, ou altéré à vie par une poliomyélite, recevra l’assistance et les soins qui lui sont nécessaires pour continuer à vivre : c’est, comme on dit, une personne ‘diminuée’, tout autant qu’un adulte rendu aphasique par un accident vasculaire cérébral. Un handicap majeur et durable peut ainsi être contracté après la naissance, mais il entraîne alors un devoir de prise en charge spéciale, et éventuellement une suppléance médico-sociale des parents, lorsque ceux-ci se retrouvent en situation d’incompétence pour faire face à la situation. En revanche, lorsqu’un tel handicap durable est décelé chez un enfant avant sa naissance, il n’est plus toujours le motif d’une telle prise en charge, ni de sa préparation par l’anticipation de sa venue au monde : l’enfant est désormais l’objet possible d’une décision éliminatrice, que la loi civile autant que morale interdirait de prendre s’il s’agissait d’une personne non moins handicapée, mais déjà née.

    L’interruption dite médicale de la vie intra-utérine comporte donc l’af­firmation implicite qu’un enfant est éliminable à la seule condition qu’il ne soit pas né, puisque, dès le moment de sa naissance, son élimination serait condamnée comme un infanticide.

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  • Les franciscains d'Allemagne élisent un prêtre ouvertement gay comme nouveau supérieur

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    Du National Catholic Register :

    Les Franciscains d'Allemagne élisent un prêtre ouvertement gay comme nouveau supérieur

    Dans une interview accordée à MK-Online, le site d'information officiel de l'archidiocèse de Munich et Freising, le père Fuhrmann a expliqué pourquoi il a rendu publique son homosexualité.

    15 juin 2022

    La province franciscaine Sainte-Elisabeth d'Allemagne, qui compte 300 membres, a élu comme nouveau supérieur le père Markus Fuhrmann, qui, il y a quelques semaines, a fait publiquement son coming out en tant qu'homosexuel.

    Dans une interview accordée à MK-Online, le site d'information officiel de l'archidiocèse de Munich et de Freising, le père Fuhrmann a expliqué pourquoi il a rendu publique son homosexualité.

    "Si je suis moi-même gay, alors je veux montrer que je peux aussi faire partie de l'Église dans ce ministère. C'est important parce que ce n'est pas censé être comme ça dans l'Église. Malheureusement, il y a trop d'hypocrisie institutionnelle dans notre Église", a-t-il déclaré.

    En outre, le nouveau supérieur franciscain a déclaré qu'il "soutient personnellement les efforts du Chemin synodal, je suis en faveur d'un réexamen critique du célibat dans le mode de vie sacerdotal et je suis en faveur de l'accès des femmes aux ministères ordonnés".

    La Voie synodale est un processus pluriannuel controversé qui a débuté en décembre 2019 et qui implique des évêques et des laïcs d'Allemagne pour aborder des questions telles que l'exercice du pouvoir, la moralité sexuelle, le sacerdoce et le rôle des femmes dans l'Église, questions sur lesquelles ils ont exprimé, publiquement et à diverses occasions, des positions contraires à la doctrine catholique.

    Interrogé sur le fait que ses frères franciscains connaissaient son homosexualité au moment de son élection, le nouveau supérieur allemand a déclaré que "c'était très bon pour moi de savoir que cela est très positif pour les frères."

    Il a ajouté : "Je reçois beaucoup d'encouragements, et peut-être que cette étincelle d'appréciation peut se propager à d'autres secteurs de l'Église. Je pense que c'est une bonne chose." 

    Le père Fuhrmann est né le 9 août 1971 à Hanovre, la capitale de la Basse-Saxe, en Allemagne. Il a fait ses vœux simples en 1998 et sa profession solennelle en 2003. Il a été ordonné prêtre le 7 mai 2005.

    À Cologne, dans la province Sainte-Élisabeth, il s'occupait des indigents et, avant son élection, il était vicaire provincial.

    Concernant son travail futur, le nouveau supérieur franciscain en Allemagne a déclaré à MK-Online qu'"un grand changement est imminent, et je veux et dois le façonner avec les frères".

    L'enseignement de l'Église sur l'homosexualité

    L'enseignement catholique sur l'homosexualité est résumé dans les sections 2357, 2358 et 2359 du Catéchisme de l'Église catholique. 

    L'Église enseigne que les homosexuels "doivent être acceptés avec respect, compassion et sensibilité. Tout signe de discrimination injuste à leur égard doit être évité." 

    Comme l'explique le catéchisme, "la tradition a toujours déclaré que les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés et que ce penchant, objectivement désordonné, constitue pour la plupart d'entre eux une épreuve." 

    Le catéchisme précise : " Se fondant sur la Sainte Écriture, qui présente les actes homosexuels comme des actes de grave dépravation, la tradition a toujours déclaré que les actes homosexuels sont intrinsèquement désordonnés. Ils sont contraires à la loi naturelle. Ils ferment l'acte sexuel au don de la vie. Ils ne procèdent pas d'une authentique complémentarité affective et sexuelle. En aucun cas, ils ne peuvent être approuvés".  

    Fournissant des indications supplémentaires, le catéchisme dit : "Les personnes homosexuelles sont appelées à la chasteté. Par les vertus de maîtrise de soi qui leur apprennent la liberté intérieure, parfois par le soutien d'une amitié désintéressée, par la prière et la grâce sacramentelle, elles peuvent et doivent s'approcher progressivement et résolument de la perfection chrétienne."

  • "Le problème actuel de l’Église est précisément la non-acceptation du Concile..." : le regard du pape sur la situation actuelle du monde et de l'Eglise

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    Le pape est encore bien vert et ce n'est pas parce que sa mobilité est réduite qu'il est près de démissionner. Il est aussi assez prolixe et ne mâche pas ses mots. Il est intéressant de voir comment il analyse la crise ukrainienne où il se défend d'être "pro-Poutine". Son obstination à faire du Concile Vatican II la référence incontournable et à dénoncer les "restaurationnistes" qui s'y opposeraient en consternera plus d'un. Si Benoît XVI situait ce concile dans une perspective de continuité, on voit bien qu'il n'en va pas de même pour le pape règnant et qu'il est bien décidé à faire de son pontificat un changement de cap dans la navigation de la barque de Pierre... 

    De la Rédaction de La Civiltà Cattolica France :

    ENTRETIEN DU PAPE FRANÇOIS AVEC LES ÉDITEURS DES REVUES DE CULTURE EUROPÉENNE DES JÉSUITES

    14 juin 2022

    19 mai 2022. « Bienvenue ! Vous voyez ? Je suis dans mon nouveau fauteuil », a plaisanté le Pape, faisant allusion au fait qu’il se déplace en fauteuil roulant en raison de douleurs aux genoux. François a salué personnellement, un par un, les directeurs des revues culturelles européennes de la Compagnie de Jésus réunis en audience à la Bibliothèque privée du Palais apostolique.

    Ils étaient dix en tout : P. Stefan Kiechle de Stimmen der Zeit (Allemagne), Lucienne Bittar de Choisir (Suisse), P. Ulf Jonsson de Signum (Suède), P. Jaime Tatay de Razón y fe (Espagne), P. José Frazão Correia de Brotéria (Portugal), P. Paweł Kosiński de Deon (Pologne), P. Arpad Hovarth de A Szív (Hongrie), Robert Mesaros de Viera a život (Slovaquie), Frances Murphy de Thinking Faith (Royaume-Uni) et P. Antonio Spadaro de La Civiltà Cattolica (Italie). Trois rédacteurs étaient des laïcs, dont deux femmes (pour les revue suisse et anglaise). Les autres étaient des jésuites.

    La rencontre avec le Souverain Pontife était le début de leur rencontre annuelle de trois jours[1]. Le Supérieur Général de la Compagnie de Jésus, le Père Arturo Sosa, a également assisté à l’audience. « Je n’ai pas préparé de discours », a commencé le Pape, « alors si vous le voulez, posez des questions. Si nous dialoguons, notre rencontre sera plus riche ».

    Saint Père, merci pour cette rencontre. Quel est le sens et la mission des revues de la Compagnie de Jésus ? Avez-vous une mission à nous confier ?

    Il n’est pas facile de donner une réponse claire et précise. En général, bien sûr, je crois que la mission d’une revue culturelle est de communiquer. J’ajouterais cependant de communiquer de la manière la plus incarnée possible, personnellement, sans perdre la relation avec la réalité et les gens, le « face-à-face ». Par là, j’entends qu’il ne suffit pas de communiquer des idées. Vous devez communiquer des idées qui viennent de l’expérience. Pour moi, c’est très important. Les idées doivent venir de l’expérience.

    Prenez l’exemple des hérésies, qu’elles soient théologiques ou humaines, car il y a aussi des hérésies humaines. Selon moi, il y a hérésie lorsque l’idée est déconnectée de la réalité humaine. D’où la phrase que quelqu’un a dite – Chesterton, si je me souviens bien – que « l’hérésie est une idée devenue folle ». Elle est devenue folle parce qu’elle a perdu sa racine humaine.

    La Compagnie de Jésus ne doit pas chercher à communiquer des idées abstraites. Elle entend plutôt communiquer de l’expérience humaine à travers les idées et le raisonnement : l’expérience, donc. On discute des idées. La discussion, c’est bien ; mais pour moi, ce n’est pas assez. C’est la réalité humaine qui est discernée. Le discernement est ce qui compte vraiment. La mission d’une publication jésuite ne peut pas être seulement de discuter, mais elle doit surtout aider au discernement qui mène à l’action.

    Or, parfois, pour discerner, il faut jeter une pierre ! Si vous jetez une pierre, les eaux s’agitent, tout bouge et vous pouvez discerner. Mais, si au lieu de lancer une pierre, vous lancez… une équation mathématique, un théorème, alors il n’y aura pas de mouvement et donc pas de discernement.

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  • Fréjus-Toulon : comment les dérives locales ont abouti à la sanction avalisée par quatre dicastères romains

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    Une enquête de Mikael Corre, à Toulon (Var), avec Loup Besmond de Senneville (à Rome) sur le site du journal La Croix :

    Diocèse de Fréjus-Toulon, des dérives locales à la sanction romaine  

    odifié le 14/06/2022

    La suspension par le Vatican des prochaines ordinations dans le Var sanctionne l’accueil de communautés aux dérives sectaires par l’évêque, Mgr Dominique Rey. De Toulon à Rome, La Croix a enquêté pendant une semaine sur une affaire hors norme.

    L’affaire suscite la colère dans le diocèse de Fréjus-Toulon : l’ordination prévue de quatre prêtres et six diacres le 26 juin n’aura pas lieu. Rome en a décidé ainsi, obligeant l’évêque, Mgr Dominique Rey, à annoncer lui-même la nouvelle, le 2 juin, trois semaines avant l’échéance. « Il n’y a pas d’autres informations », précise-t-il dans un courriel envoyé à ses prêtres, les invitant à se « réfugier dans la prière » et à ne pas parler aux journalistes. Selon nos informations, le Vatican lui demande depuis des années de réviser sa gestion des vocations dans son diocèse, qui compte plus de 300 prêtres et une vingtaine de communautés nouvelles. La tradition d’accueil est ancienne à Fréjus-Toulon, où les prédécesseurs de Mgr Rey avaient déjà offert l’hospitalité aux frères de Saint-Jean, à la communauté Saint-Martin, aux sœurs de Bethléem…

    À Toulon depuis 2000, l’évêque, issu de la communauté de l’Emmanuel, s’est inspiré des protestants évangéliques américains pour insuffler dans son diocèse une véritable vitalité missionnaire. Entouré de catholiques charismatiques comme traditionnels, il fait preuve d’un dynamisme qui a longtemps impressionné à Rome. Mais il lui est aujourd’hui reproché de trop accueillir, quitte ensuite à sévir, comme cela a été le cas avec Thierry de Roucy (fondateur de Points-Cœur, coupable d’abus).

    Contacté, Mgr Rey n’a pas souhaité répondre directement à La Croix« Les fragilités, les échecs, les difficultés observées dans certaines de ces communautés nous ont rendus encore plus attentifs et nous imposent toujours plus de vigilance », reconnaît le directeur de cabinet de Mgr Rey, auquel renvoie l’évêque. « Cette diversité est un défi, elle n’est pas sans difficulté, mais elle est aussi et surtout une richesse pour le diocèse et pour l’Église », ajoute-t-il.

    Quatre dicastères impliqués

    En 2021, une « visite » (enquête) a été conduite dans le diocèse par l’archevêque de Marseille, Mgr Jean-Marc Aveline, bientôt cardinal. C’est sur la base de son rapport et d’informations directement remontées à Rome que le Vatican a demandé de « surseoir aux ordinations ». Cette décision très rare a été prise fin mai lors d’une réunion entre les supérieurs de quatre dicastères, les « ministères » du Vatican. Elle a été avalisée par quatre cardinaux : Marc Ouellet (préfet du dicastère pour les évêques), Kevin Farrell (laïcs), João Braz de Aviz (religieux) et Lazarus You Heung-sik (clergé).

    → ANALYSE. Diocèse de Toulon : pourquoi le Vatican a choisi le silence

    Au Saint-Siège, personne n’a publiquement expliqué la sanction, laissant depuis une semaine les catholiques varois à leurs interrogations. « Il y a ceux qui soutiennent l’évêque contre le pape, ceux qui soutiennent le pape contre l’évêque… », a d’ailleurs regretté dans une homélie prononcée le 9 juin l’un des trois vicaires généraux du diocèse, le père Jean-Noël Dol, appelant les fidèles à « garder la tête froide »« Dans l’Église, a-t-il poursuivi, on ne fait pas de pétitions, on attend avec confiance ce que les autorités décideront. »

    « Dire que cette sanction vient de nulle part est un mensonge »

    Le message vaut aussi pour les soutiens de Mgr Rey, qui ont recueilli près de 10 000 signatures en une semaine dans une « supplique » au pape François pour dire leur « incompréhension »« Le fait que le Saint-Siège n’explique pas la sanction est déplorable, confie à La Croix un prêtre du Var au profil plutôt “tradi”. Mais dire qu’elle vient de nulle part est un mensonge. »

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  • A Bruxelles, vendredi 17 juin: Procession des enfants à l'Abbaye de la Cambre

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  • Royaume-Uni : la justice décide de l’arrêt du maintien en vie d’Archie Battersbee

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Royaume-Uni : la justice décide de l’arrêt du maintien en vie d’un enfant de 12 ans

    13 juin 2022

    Au Royaume-Uni, un juge a décidé que le traitement d’un garçon atteint de lésions cérébrales et plongé dans le coma devait être interrompu. Archie Battersbee, âgé de 12 ans, avait été retrouvé inconscient à son domicile le 7 avril (cf. Royaume-Uni : Un enfant de 12 ans dans le coma au cœur d’une bataille judiciaire). Sa mère, « dévastée », a fait part de son intention de faire appel.

    Une mort « très probable » ?

    Selon les médecins, il est « très probable » que l’enfant soit « en état de mort cérébrale ». Dans une décision écrite, Mme la juge Arbuthnot a conclu qu’Archie était mort à midi le 31 mai, sur la base des scanners IRM effectués ce jour-là. Pour Hollie Dance, la mère d’Archie, « fonder ce jugement sur un test IRM et sur le fait qu’il est “probablement” mort n’est pas suffisant ». « C’est la première fois qu’une personne est déclarée “probablement” morte sur la base d’un IRM », affirme-t-elle.

    Les avocats représentant l’hôpital avaient demandé à la justice de décider des mesures à prendre « dans l’intérêt supérieur d’Archie ». Alistair Chesser médecin en chef du Barts Health NHS Trust s’est engagé à ce que les soins ne soient pas arrêtés, afin de laisser à la famille la possibilité de faire appel.

    Une décision au mépris de l’avis de la famille

    « Ecœurée » par cette décision, « après des semaines de bataille judiciaire » qu’elle aurait voulu passer au chevet de son petit garçon, Hollie Dance déplore avec son conjoint Paul Battersbee, que le tribunal et l’hôpital n’aient pas tenu compte des souhaits de la famille. « Son cœur bat toujours, il a serré ma main, et en tant que mère, je sais qu’il est toujours là », a-t-elle déclaré.

    Source : BBC (13/06/2022)

  • Nigeria : attendre le génocide pour intervenir ?

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    De Benoît de Blanpré sur le site du Figaro (Vox) :

    «Au Nigeria, ce sont les valeurs chrétiennes que les salafistes ont en ligne de mire»

    FIGAROVOX/TRIBUNE - L'attaque terroriste d'une église en pleine messe de Pentecôte, qui a fait des dizaines de morts, n'est pas un événement isolé, clame le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse, Benoît de Blanpré. L'Occident doit réagir avant le nettoyage ethnique des chrétiens du Nigeria, plaide-t-il.

    Benoît de Blanpré est le directeur de l'Aide à l'Église en Détresse (AED), une association catholique venant en aide aux chrétiens persécutés dans le monde.


    On connaît la terrible loi journalistique du « mort au kilomètre ». C'est-à-dire qu'un décès qui survient à un kilomètre de chez soi émouvra autant que 10 décès à 10 kilomètres de là. Mais si, en lisant la presse française, j'appliquais cette loi au Nigeria, je devrais en conclure que ce pays se situe quelque part sur la Lune...

    Ce qui s'est passé le 5 juin est un acte barbare, odieux. Les terroristes ont poussé le vice jusqu'à se positionner aussi à l'extérieur de l'église afin de pouvoir exterminer tous ceux qui arrivaient à s'enfuir par les fenêtres et les portes. Une véritable boucherie avec peu d'écho médiatique. La veille, un énième prêtre était enlevé, le père Christopher Itopa Onotu, dans l'État de Kogi, au cœur du pays. Auparavant, à Sokoto, une étudiante était massacrée par ses camarades, battue à mort, pour un message posté sur les réseaux sociaux. Juste après l'évènement, la ville a été le théâtre de violentes manifestations, non en signe de solidarité avec la victime, mais pour protester contre l'arrestation de deux suspects !

    Je ne parle que de l'actualité récente… Au mois de février, des terroristes ont pris d'assaut un train entier : 160 personnes ont disparu. Et tout cela dans une totale indifférence occidentale, que nos interlocuteurs sur place ne comprennent pas. Nous avons reçu, à l'AED, le témoignage de Monseigneur Matthew Ndagoso, archevêque de Kaduna, à la limite du Sahel : «Il faut être deux pour danser le tango. Nos dirigeants nous volent et emportent notre argent en Occident, en Suisse, à Paris, à Londres, à Francfort. Si l'Occident n'acceptait pas leur argent, ils le laisseraient au pays».

    Les bandits, les djihadistes, Boko Haram ou Ansaru (filiale d'Al Qaïda) ne sont que des symptômes, assure cet évêque. Les vrais responsables vivent à la tête de l'État. En particulier à la tête de l'armée, sous contrôle peul, qui demeure l'arme au pied quand des chrétiens sont massacrés par des djihadistes peuls eux aussi. Or, nos dirigeants occidentaux ainsi que des responsables de multinationales traitent avec cette administration.

    Pays pivot au Sahel

    Il faut ajouter à cela que le Nigeria n'a pas une situation anodine, il joue au contraire le rôle de pays pivot, entre Afrique Sub-saharienne et Sahel, pour le meilleur et pour le pire. Son chaos entretient nos désordres. Il est de notoriété publique que la drogue qui circule jusqu'en France transite depuis l'Amérique latine jusqu'au port de Lagos, la capitale économique du Nigeria, avant de traverser le Sahara avec la complicité de groupes armés djihadistes.

    Par ailleurs, nous connaissons bien les problèmes liés à l'afflux de migrants. Les jeunes Nigérians diplômés fuient, hypothéquant l'avenir du pays. Les plus pauvres, quant à eux, accablés par la misère, cherchent ailleurs un avenir radieux dans cet Occident qui agit tour à tour comme un repoussoir et un puissant aimant.

    À plus long terme, et d'une façon encore plus décisive, le Nigeria nous concerne car il s'agit d'un pays dont le poids ne va cesser de grandir. Il rassemble déjà plus de 200 millions d'habitants, et au regard de sa croissance démographique, il en fera le double en 2050. La jeunesse nigériane, si nombreuse, manque d'accès à l'éducation, aux soins, à un métier... Cette situation explique, à défaut d'excuser, que tant d'entre eux rejoignent des groupes armés qui leur promettent un statut social et de l'argent.

    Les valeurs chrétiennes en ligne de mire

    Ces groupes armés, souvent d'inspiration salafiste, voient l'Occident comme une menace, et si ce sont leurs compatriotes qu'ils tuent dans l'immense majorité des cas, ils n'en ont pas moins les valeurs chrétiennes qui subsistent dans nos institutions en ligne de mire. Le Groupe sunnite pour la prédication et le djihad que l'on surnomme « Boko Haram » vise dans le mille quand il prétend que « l'éducation occidentale est un péché ». C'est ce que signifient les termes tristement célèbres de cette sinistre organisation et ils révèlent la première cible des combattants qui la rejoignent. Eux voient bien que l'éducation des populations, en particulier celle des jeunes filles, représente un danger existentiel pour leurs activités terroristes.

    Au nord, dans les États régis par la charia, les chrétiens sont empêchés de construire des lieux de culte ou de réaliser des processions.

    Le Nigeria représente enfin un enjeu de première importance car il s'agit d'un pays partagé équitablement entre chrétiens et musulmans, et qu'il pourrait être un laboratoire de l'entente entre religions. Dans bien des régions, en particulier au centre et au sud du pays, des rapports apaisés entre chrétiens et musulmans existent. Mais ils sont menacés. Au nord, dans les États régis par la charia, les chrétiens sont empêchés de construire des lieux de culte ou de réaliser des processions. Et dans tout le pays, les échos d'attaques à connotation religieuse tendent les rapports entre les communautés.

    Je conclus en reprenant les mots de Mgr William Avenya, l'évêque du diocèse catholique de Gboko. Confronté au nettoyage ethnique de chrétiens au nord du pays, il interpelle chacun de nous : «N'attendez pas le génocide pour intervenir !»

  • Toulon : de la suspension des ordinations ira-t-on jusqu'au au départ de l'évêque ?

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    Un reportage de Pierre Jova à Toulon publié sur le site de l'hebdomadaire La Vie :

    Dans le diocèse de Fréjus-Toulon, vent de panique face à l'orage annoncé

    Depuis que Rome y a suspendu les ordinations sacerdotales, l’Église catholique du Var fait face à un examen de conscience douloureux. Les dossiers s’accumulent et les méthodes pastorales de son évêque, Dominique Rey, sont mises en cause, même si ses soutiens veulent encore y croire.

    13/06/2022

    Déplacée de Fréjus à Toulon en 1958, la résidence de l’évêque du Var est une coquette villa, engloutie par un jardin luxuriant. Il faut passer par une avalanche de fleurs, de palmiers et de buissons pour accéder au cénacle où Dominique Rey, 69 ans, administre son diocèse depuis 2000. Il est tentant de voir dans cette jungle un reflet de l’Église varoise, comptant plus de 250 prêtres pour un million d’habitants – contre 500 à Paris, par exemple –, des dizaines de communautés religieuses, et ordonnant de nouveaux prêtres à un rythme soutenu. Une situation unique au sein d’un catholicisme français asphyxié par le manque de vocations, qui frappe les nouveaux arrivants dans le diocèse par sa profusion, mais qui peut aussi en inquiéter certains par son aspect anarchique. Et par le coût humain nécessaire à son entretien.

    « Permaculture ecclésiale »

    « À Fréjus-Toulon, on accueille tout le monde », constatait La Vie en 2015, voyant déjà la « fatigue » poindre dans le diocèse, et s’interrogeant sur la cohérence de cette pépinière qui, du reste, n’a pas été aménagée seulement par Dominique Rey. « La permaculture ecclésiale a toujours été une spécialité du diocèse », commente Gilles Rebêche. Délégué épiscopal à la solidarité et à la pastorale du deuil, ce diacre est un enfant du pays, fils d’un soldat de la garnison de Fréjus : « J’en suis à mon troisième évêque », glisse le patron de la Diaconie du Var, structure qui anime les œuvres sociales du diocèse et vient de fêter ses 40 ans.

    Avant Mgr Rey, Gilles Barthe (1962-1983) et Joseph Madec (1983-2000) ont attiré chez eux les communautés « nouvelles », nées après le concile Vatican II. Les Moniales de Bethléem sont installées dans l’abbaye du Thoronet en 1978, les frères de Saint-Jean ont établi leur premier prieuré au sanctuaire de Cotignac en 1981, et la communauté Saint-Martin a reçu dans le diocèse son premier ministère paroissial en 1983. La même année, Joseph Madec rouvrait le séminaire diocésain de la Castille, devenu un lieu important de l’Église catholique du Var. « Il y a un système de parrainage, qui fait que des fidèles que je ne connais pas prient pour moi, témoigne un séminariste actuellement en étude. Et des milliers de gens se déplacent aux ordinations ! »

    C’est pourtant sur ce magnifique domaine viticole, à l’est de Toulon, que s’est abattue en début de mois une bourrasque venue de Rome : la suspension des ordinations de quatre prêtres et six diacres prévues le 26 juin, sans explications ni date de report. « Les séminaristes n’ont aucun élément de réponse à apporter à leurs proches », déplore Benoît Moradei, recteur de la Castille depuis septembre 2021, précisant que les familles des ordinands, venant parfois de loin, avaient acheté leur billet de train ou d’avion pour l’événement. « C’est douloureux, mais ils le vivent avec courage », assure cet oratorien natif du Var, qui fait l’unanimité dans le diocèse.

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