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  • La Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) reconnaît la persécution des chrétiens convertis au Pakistan

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    De l'ECLJ :

    Image Pakistan

    Bonne nouvelle : un Pakistanais ex-musulman, converti au christianisme et réfugié en Suisse, vient d’obtenir gain de cause à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), avec le soutien de l’ECLJ (European Centre for Law & Justice). Ce converti, identifié par ses initiales « M.A.M. », avait saisi la CEDH après que la Suisse lui a refusé l’asile, et s’apprêtait à le renvoyer au Pakistan. Mais la CEDH vient de s’y opposer, jugeant ce 26 avril 2022 qu’une telle expulsion pourrait mettre la vie de ce converti en danger et violerait ses droits.

    L’ECLJ était intervenu dans cette affaire au soutien de M.A.M. afin d’apporter à la Cour des informations directes sur la situation des chrétiens au Pakistan. L’ECLJ a en effet une expérience de terrain grâce à son bureau affilié au Pakistan comptant plusieurs avocats qui apportent une aide juridique aux minorités chrétiennes persécutées.

    Les juridictions suisses ont considéré que la conversion au christianisme de M.A.M. était crédible. En revanche, elles ont estimé qu’il ne serait pas exposé au risque de subir un traitement mettant en danger sa vie et son intégrité physique. La jurisprudence de la CEDH interdit en effet aux États parties d’expulser des étrangers si, dans leur pays, ils courent un risque réel d’être soumis à la peine capitale, à la torture ou à des peines ou traitements inhumains et dégradants.

    Nous analysons ce jugement en détail dans notre dernière émission sur RCF :

    Dans nos observations écrites (en anglais uniquement), nous avons démontré à la CEDH que l’évaluation par la Suisse de la situation au Pakistan était trop optimiste. Nos observations avaient déjà fait l’objet d’un précédent article. Nous avons expliqué que la persécution des chrétiens au Pakistan était entérinée par la loi civile, en particulier par la pénalisation du blasphème et de toute forme de critique contre l’islam. Cette persécution est également renforcée par la société, qui cible notamment les convertis au christianisme, considérés comme apostats et qui encourent la mort selon la charia.

    Nous nous réjouissons que nos observations aient été utilisées par la CEDH afin de rendre son jugement et de protéger ce chrétien converti, menacé par les musulmans. Dans l’arrêt M.A.M. c. Suisse, la CEDH a résumé ainsi notre analyse :

    L’ECLJ et d’autres associations « soutiennent que les minorités religieuses au Pakistan, notamment les convertis de l’islam au christianisme, sont soumises à de graves persécutions, des actes de violence et de discrimination de la part des autorités étatiques et non étatiques. Des accusations de blasphème, assorties de lourdes peines, sont portées contre des chrétiens et des cas de conversion forcée témoignent d’une volonté de contraindre les minorités religieuses à se conformer à la religion officielle de l’État. Selon l’ECLJ, la personne, convertie de l’islam au christianisme et renvoyée de force au Pakistan, court un danger extrême pour sa vie et son intégrité physique » (§§ 57-58).

    S’appuyant sur nos observations écrites (§ 72) ainsi que sur plusieurs rapports internationaux, la CEDH a ensuite apprécié ainsi la situation des chrétiens convertis au Pakistan :

        Le Tribunal administratif fédéral a bel et bien étudié la situation des chrétiens au Pakistan mais n’a pas précisément examiné celle des convertis au christianisme pour établir ses conclusions quant à la situation générale des chrétiens au Pakistan (§ 74).

        Au regard des rapports internationaux faisant état de graves violations des droits de l’homme au Pakistan à l’égard des chrétiens convertis tels que le requérant, la Cour estime que le Tribunal administratif fédéral aurait dû prendre en compte ces éléments pour établir ses conclusions quant à la situation générale des chrétiens et des chrétiens convertis au Pakistan (§ 76).

        Les autorités suisses n’ont donc pas suffisamment évalué le risque que le requérant courrait, du fait de sa conversion, en cas de retour au Pakistan, pour confirmer le rejet de sa demande d’asile (§ 78).

    En conséquence, la CEDH a jugé qu’en l’absence d’une analyse plus aboutie des risques encourus par « M.A.M. », son expulsion violerait ses droits consacrés aux articles 2 et 3 de la Convention européenne. C’est donc maintenant aux autorités suisses de se pencher de manière plus approfondie sur la situation des ex-musulmans convertis au christianisme et vivant au Pakistan. Il est très probable que « M.A.M. » obtienne, grâce à ce jugement de la CEDH, le statut de réfugié en Suisse, où il pourra vivre et pratiquer sa foi en Jésus-Christ.

    Cette affaire vient compléter et confirmer la jurisprudence de la CEDH en matière d’asile des chrétiens convertis de l’islam. Dans l’affaire F.G. c. Suède, la Grande chambre de la Cour avait jugé en 2016 qu’un converti iranien risquait la mort s’il était renvoyé dans son pays d’origine. L’ECLJ était déjà intervenu au soutien de F.G. De même, dans l’affaire A.A. c. Suisse, la Cour a jugé en 2019 que le renvoi vers l’Afghanistan d’un converti l’exposerait à de fortes persécutions et violerait son droit de ne pas subir de traitements inhumains ou dégradants.

    Vous pouvez nous aider en partageant cette information sur les réseaux sociaux et en signant notre pétition :

    Pour la protection de la liberté religieuse dans le monde

  • Le dernier printemps catholique a fleuri avant le Concile, et on ne voit pas l’ombre du prochain. Une relecture historique

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, sur Settimo Cielo; traduction de Diakonos.be :

    Le dernier printemps catholique a fleuri avant le Concile, et on ne voit pas l’ombre du prochain. Une relecture historique

    Dans l’article précédent de Settimo Cielo, Roberto Pertici, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Bergame, a retracé les derniers siècles d’histoire de l’Église catholique, du concile de Trente au début du dix-neuvième siècle, pour y dénicher les saisons de renaissance religieuse.

    Il en a déjà identifié et décrit deux. Et dans cette seconde et dernière partie de sa relecture historique, qui s’étend de la moitié du dix-neuvième siècle à nos jours, il va en aborder une troisième.

    Une quatrième renaissance était certainement espérée par Vatican II. Mais elle est restée incomplète pendant qu’une vague de déchristianisation apparemment inexorable déferlait dans le même temps.

    L’essai du professeur Pertici se conclut sans pouvoir dire ce qui se passera dans un futur proche. Même si on ne peut pas exclure non plus qu’une renaissance religieuse survienne à nouveau, pourquoi pas de manière inattendue, suscitée par des impulsions externes à l’autorité ecclésiastique, comme cela s’est déjà produit par le passé.

    Voici un autre sujet sur lequel les cardinaux pourraient réfléchir lors d’un futur conclave.

    Sur la photo ci-dessus, l’écrivain Giovanni Papini, l’un des grands convertis du « Renouveau catholique » de la première moitié du vingtième siècle.

    Bonne lecture !

    *

    Une « renaissance religieuse » est-elle possible ?

    II – De la moitié du dix-neuvième siècle à nos jours

    de Roberto Pertici

    4.

    La « renaissance religieuse » du début du dix-neuvième siècle s’est éteinte avec l’échec des révolutions de 1848-49 qui ont provoqué une désillusion historique qui allait avoir des effets majeurs sur la culture européenne des décennies à venir.

    La restauration qui allait suivre, la seconde depuis celle de 1814-1815, a été largement soutenue par les Églises : dans le monde catholique, le virage à droite de Pie IX avait généré une « peur » de la révolution et la nouvelle politique du Pape et de Giacomo Antonelli, son secrétaire d’État, achevèrent de consommer la rupture du binôme catholicisme-libertés que de nombreux catholique libéraux s’étaient acharnés à construire au cours des vingt années précédentes et, en Italie, à marquer la fin du catholicisme comme religion civile de la cause nationale. En France, la plus grande partie du monde catholique soutiendra pendant toute la décennie suivante le tournant autoritaire de Louis Napoléon Bonaparte et du second empire. Juan Donoso Cortés théorise la dictature comme une digue vers la vague révolutionnaire. Le processus qui allait mener au « Syllabus » de 1864 était enclenché.

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  • Grande convention ONE OF US le 7 mai 2022 à Bruxelles

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    Pour notre avenir : une Europe fidèle à la dignité humaine

    L’Union européenne est le foyer d’initiatives qui mettent en danger le droit à la vie. La revendication de M. Macron dans son discours d’introduction de la présidence française de l’UE (19 janvier 2022), d’inscrire l’avortement dans la Charte des droits fondamentaux touche l’essence de One Of Us. Avec ses associations membres, One Of Us entend travailler à la défense de la dignité humaine, qui inclut la défense de toute vie. Forte de ses 1.7 million de citoyens signataires, One of Us mobilise depuis plusieurs mois pour porter la voix de la vie dans le cadre de la Consultation sur le futur de l’Europe (COFEU) proposée notamment par la Commission européenne.

    Le 7 mai, à la veille de la clôture de la COFEU et au coeur de l’année européenne de la jeunesse, One Of Us organise à Bruxelles un évènement point d’orgue de cette mobilisation.

    Nous vous donnons rendez-vous à Bruxelles pour participer à cet évènement :

    Cette convention (11H00-13H00) s’organise autour de 2 grands axes :

    • La voix de la vie en Europe et l’exemple de la Pologne

    Cette 1ère partie est dédiée à l’actualité, aux jeunes, à la mobilisation des citoyens One Of Us dans la COFEU pour faire face aux nouvelles menaces contre la vie dans l’UE. Elle sera aussi l’occasion d’exprimer un message de soutien et de remerciement à la Pologne, à l’inverse du traitement comme « Etat paria » que lui infligent certains responsables politiques de l’UE, en raison de sa législation restrictive sur l’avortement.

    • Réaffirmons les fondements de l’Europe

    Cette partie portera sur l’urgence d’un « réarmement moral » en Europe, en exposant les fondements culturels de l’UE aujourd’hui mis à mal par des lobbys et des idéologies destructrices. La culture de la vie, le rapport à la vérité, l’enjeu démographique, les racines de l’Europe seront les principaux enjeux présentés.

    Avec la participation de :

    Jaime Oreja, président de One of Us (Espagne)

    Rémi Brague, philosophe français et académicien (France)

    Alojz Peterle, ancien premier ministre de Slovénie

    György Hölvényi, eurodéputé hongrois

    Jeanne porte-parole One of Us (Pologne)

    Giuseppe (Movimiento per la Vida – Italie)

    Aliette (Marche pour la vie France)

    Clothilde (Marche pour la vie Belgique)

    Marie-Lys (Génération pro-vie)  

  • Vandalisme contre le mémorial du génocide arménien à Bruxelles

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    Lu sur kerknet (Benoit Lannoo) :

    Vandalisme contre le mémorial du génocide arménien à Bruxelles

    27 AVRIL 2022

    Le lendemain de la commémoration du "Medz Yeghern", le mémorial d'Ixelles a été recouvert de graffitis anti-Arméniens.

    Het besmeurde monument voor de Armeense genocide in Brussel © Comité van de Armeniërs van België

    Le monument au génocide arménien barbouillé à Bruxelles © Comité des Arméniens de Belgique

    Dimanche dernier, pour la première fois depuis la pandémie de corona, une cérémonie de commémoration du "Medz Yeghern" ou génocide arménien a eu lieu au monument érigé sur la place Henri Michaux dans la commune bruxelloise d'Ixelles. Le génocide arménien, au cours duquel environ un million et demi d'Arméniens ont été anéantis par le régime Jeune Turc au lendemain de la Première Guerre mondiale, est commémoré dans le monde entier le 24 avril.

    Le génocide arménien a été officiellement reconnu par notre pays il y a cinq ans.

    Garo Paylan

    Mais le lendemain de la commémoration, le monument d'Ixelles a été maculé de graffitis représentant trois demi-lunes rouges et l'inscription Fuck Paylan. Garo Paylan est un membre arménien du parlement turc et a souvent été la cible de discours haineux de la part des nationalistes turcs. La négation du génocide arménien est au cœur du nationalisme prêché tant par le gouvernement turc que par de nombreuses organisations de la diaspora turque.

    Dans les milieux turcs, il n'est pas acquis de reconnaître les crimes de l'histoire de son propre pays.

    Comité des Arméniens de Belgique

    Le Comité des Arméniens de Belgique (CAB) réagit avec consternation à ce vandalisme anti-arménien, mais en même temps appelle une nouvelle fois au dialogue. Il s'agit d'une tentative d'intimidation des Arméniens de Belgique ; de nombreuses familles ont en effet fui en Belgique à cause du génocide, déclare le président Nicolas Tavitian. Je demande donc aux communautés et organisations turques de condamner ce vandalisme ; le Comité des Arméniens de Belgique est prêt à les aider à trouver les meilleures formules pour cela.

    Le gouvernement et la société civile de notre pays se rendent-ils compte de la force de la haine anti-arménienne dans les milieux turcs ? Nicolas Tavitian

  • Le rapport Sauvé sur la sellette

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    De sur Riposte Catholique :

    Rapport Sauvé: un livre pour remettre les pendules à l’heure

  • Le sanctuaire de Scherpenheuvel (Montaigu) est en fête

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    De Dirk Vlaeyen sur le site de la VRT :

    Aucune description de photo disponible.

    Scherpenheuvel fête les 100 ans de la basilique; les festivités du couronnement

    À Scherpenheuvel, il y a beaucoup à célébrer cette année : non seulement cela fait 100 ans que l'église de pèlerinage a été élevée au rang de basilique, mais il y a aussi les fêtes du couronnement, qui sont célébrées tous les 25 ans. Des activités seront organisées dans la ville de pèlerinage tout au long de l'année.

    27 avril 2022

    Le 1er mai, la saison des pèlerinages commence traditionnellement sur le lieu de Notre-Dame de Scherpenheuvel, mais il y a plus. 2022-2023 est également une année anniversaire pour le site de pèlerinage. Le 25 août 2022, cela fera 150 ans que la statue de grâce de Notre-Dame de Scherpenheuvel a été couronnée à la demande du pape Pie IX.

    "Tous les 25 ans, nous commémorons cet événement de manière festive avec les festivités du couronnement", déclare le curé Luc Van Hilst. "C'est pour nous l'expression de notre gratitude. Non seulement parce que tant de gens venaient à Notre-Dame de Scherpenheuvel déjà à l'époque, mais encore aujourd'hui." Dans un tableau situé dans une chapelle latérale de la basilique, on peut voir comment la statue a reçu une couronne, et cette même couronne se trouve encore aujourd'hui sur la statue de la grâce. La couronne a été offerte par le pape. "Ce qui la rend si exceptionnelle, c'est que le pape lui-même a fait don de la statue", poursuit le curé. "Elle était aussi célébrée avec beaucoup d'ardeur alors en plein air avec un autel placé devant la basilique, car il y avait une foule immense."

    Une couronne faite de bijoux de pèlerins

    "Il y a plusieurs célébrations avec 2 grands moments", poursuit Van Hilst. "Il y aura beaucoup de célébrations autour du début, l'anniversaire lui-même le 25 août avec un festival folklorique. Samedi et dimanche, il y aura des célébrations avec une procession et la présence des évêques, et le cardinal sera également présent. Et un deuxième grand moment est celui où nous couronnerons à nouveau la statue. La couronne est composée de joyaux qui ont été donnés à Marie par des pèlerins au fil des ans. Le même montant que nous avons dépensé pour cette couronne, nous voulons aussi le donner à la banque alimentaire. Parce que Marie est aussi un refuge pour les pauvres", conclut le prêtre.

  • Monseigneur Laurent Ulrich, nouvel archevêque de Paris : pour la paix ou la guerre liturgique ? le dossier brûlant attend le nouvel archevêque…

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    Lu sur le site web « Paix liturgique » :

    Mgr.Laurent_Ulrich.jpg« La nouvelle est donc tombée : Mgr Laurent Ulrich, 71 ans en septembre, archevêque de Lille, après avoir été archevêque de Chambéry, devient archevêque de Paris, Mgr Aveline, archevêque de Marseille, ayant semble-t-il refusé la charge. Il sera « installé » à Saint-Sulpice le 24 mai.

    Cet homme de Bourgogne est plutôt distant et réservé comme un homme du Nord qu’il est devenu. Sensible cependant et sachant manifester de l’empathie, ce prélat intelligent, se sait depuis toujours destiné à de hautes fonctions. S’il a été un temps vice-président de la Conférence des Evêques de France, il est clair qu’il s’en voit le président. Il est bien possible aussi que, si le présent pontificat se prolonge suffisamment, il puisse recevoir la barrette rouge d’un pape qui l’apprécie.

    Car cet homme d’allure classique, mais qui n’a rien d’un traditionnel, est parfaitement dans la ligne du pontificat bergoglien. A Lille, où il était sur le siège qui fut occupé par Mgr Vilnet et Mgr Defois, il est entouré d’un clergé du Nord plus progressiste que lui, au sein duquel il a d’ailleurs eu à gérer trois grosses affaires de mœurs. Mais il entend qu’on sache quelle est sa ligne : accueil des migrants, proximité des pauvres, sur laquelle il est concurrencé par Marine Le Pen. On cite le fait qu’il a exigé d’un jeune diacre qui portait la soutane qu’il veuille bien l’abandonner.

    Bon administrateur, il gère avec prudence, évitant « les histoires », détestant le bruit et la fureur, sachant faire avancer des collaborateurs en guise de « fusibles ».

    La fin de l’ère Lustiger

    Sa nomination à Paris marque la fin d’une époque. Dans nos Lettres 848 et 850 de février 2022, nous exposions les plaies et bosses qui affectent aujourd’hui le diocèse de Paris après la carbonisation du pontificat Aupetit. Il était clair, disions-nous, que ce diocèse traumatisé allait changer de mains : après avoir été gouverné et profondément formaté depuis le début des années 80 du siècle dernier par la personnalité du cardinal Lustiger et de ses successeurs le cardinal Vingt-Trois et Mgr Aupetit, il devenait très probable que le Pape allait profiter de l’occasion pour clore cette ère Lustiger, « cléricale » et arrogante selon ses critères de jugement. C’est bien ce qui arrive : le siège parisien échappe à Mgr Éric de Moulins-Beaufort, archevêque de Reims, président de la Conférence des Évêques, désigné de longue date par les fées lustigériennes pour continuer une lignée épiscopale parisienne presque aussi durable que celle des Gondi aux XVIe et XVIIe siècles.

    Mgr Ulrich aura donc à gérer l’héritage difficile que laisse Mgr Michel Aupetit. Il lui faudra restaurer la confiance avec ses subordonnés et son clergé : l’ancien archevêque, homme d’un caractère difficile et cassant avec ses subordonnés, avait vu deux de ses vicaires généraux¸ Alexis Leproux et Benoist de Sinety, claquer la porte et démissionner à quatre mois d’intervalle. Du jamais vu. Benoist de Sinety était d’ailleurs parti dans le diocèse de Lille, où Mgr Ulrich lui avait confié la grosse paroisse lilloise de Saint-Eubert.

    Michel Aupetit avait frappé de tous côtés ; A gauche, Michel Aupetit avait liquidé violemment la communauté progressiste de Saint-Merry. A droite, il avait géré sans aucun dialogue le renvoi du directeur du lycée Saint-Jean-de-Passy. Et puis aussi, il avait tranché dans la liturgie traditionnelle.

    Les injustices et violences vis-à-vis de la messe traditionnelle à réparer

    Bizarrement, l’archevêque Aupetit, alors qu’il avait bénéficié au début de son mandat de l’opinion favorable du monde traditionnel qui appréciait ses prises de position morales courageuses, se l’était mis à dos en interprétant lourdement le motu proprio Traditionis custodes.

    De manière violente, il avait supprimé deux messes dominicales traditionnelles officielles dans deux paroisses populaires, à Saint-Georges de La Villette et à Notre-Dame du Travail, deux paroisses ou la liturgie traditionnelle était célébrée par le curé lui-même ou par un vicaire de la paroisse . De même avait-il supprimé toute une série de messes de semaine officielles, notamment celle très suivie de Saint-François-Xavier, où un public de jeunes nombreux se retrouvait tous les mercredis, et encore celle du lundi à Sainte-Clotilde.

    Il avait en outre réservé le droit de célébrer les messes qu’il conservait (Saint-Roch, Saint-Eugène, Sainte-Odile, ND du Lys, Sainte-Jeanne de Chantal) uniquement à des prêtres bi-ritualistes diocésains expressément désignés par lui.

    Dans cette affaire, Mgr Philippe Marsset, le « bras gauche » de Mgr Aupetit, a joué un rôle très néfaste. Philippe Marsset est en effet connu pour son hostilité à cette liturgie depuis l’époque de Summorum Pontificum, où curé de la grosse paroisse Saint-Pierre-de-Montrouge, dans le XIVème arrondissement, il avait tenté de réduire à un ghetto le groupe important qui demandait la célébration d’une messe. Et depuis le départ de Mgr Aupetit, il maintient la ligne du refus de tout accommodement à Sainte-Clotilde, à ND du Travail, à Saint-François-Xavier.

    Ces injustices incompréhensibles ont d’ailleurs déclenché des manifestations de protestation qui durent toujours :

    - Le mercredi à 17h, un chapelet récité dans l’église Saint Georges de La Villette

    - Le mercredi à 19h15, un chapelet itinérant partant de Saint François Xavier et se rendant à N.D. du Lys

    - Le dimanche à 18h, un chapelet devant N.D. du Travail

    - Et les lundis, mardis et jeudis de 13h à 14h, une présence des veilleurs devant les bureaux de l’archevêché, rue du Cloître-Notre-Dame

    Ces manifestations s’ajoutant à celle « célébrée » tous les samedis de midi à 12h 45, devant la nonciature apostolique, avenue du Président-Wilson.

    En attente de la pacification liturgique

    A Lille, Mgr Ulrich, après une période de distance froide, a dégelé ses rapports avec l’ICRSP desservant l’église Saint-Etienne à Lille et la chapelle ND de Fatima à La Chapelle d’Armentières.

    Lors de la survenance de Traditionis custodes, Mgr Ulrich (et surtout son conseil) a (ont) voulu réduire le nombre des messes  traditionnelles célébrées dans ces lieux. Des négociations s’en suivirent, dans lesquelles le P. de Sinety, sur la paroisse duquel se trouve Saint-Etienne, a joué un rôle important de facilitateur. Et pour finir, Mgr Ulrich fit une déclaration pour dire que rien n’était changé…

    Il n’est d’ailleurs pas impossible que Benoist de Sinety revienne à Paris pour seconder le nouvel archevêque dans sa difficile mission de réconciliation. Notamment de réconciliation et de paix avec les fidèles de la liturgie traditionnelle, fort nombreux à Paris et qui, en quelque sorte l’attendent de pied ferme, non seulement dans les lieux où les messes ont été supprimées, mais aussi sur la question des sacrements autres que la messe, à savoir essentiellement la question brûlante de la célébration de la confirmation dans le rite traditionnel.

    L’attente de cette part vivante et agissante du troupeau parisien sera-t-elle remplie ? Elle est prête en tout cas à faire entendre sa voix. »

    Ref. Monseigneur Laurent Ulrich, nouvel archevêque de Paris : pour la paix ou la guerre liturgique ? le dossier brûlant attend le nouvel archevêque

  • Mgr Laurent Ulrich désigné à l'archevêché de Paris : un bouleversement ?

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    De Jean-Marie Dumont sur Catholic News Agency :

    Mgr Ulrich conduira-t-il l'archidiocèse catholique de Paris dans une nouvelle direction ?

    26 avr. 2022

    La nomination de Mgr Laurent Ulrich comme nouvel archevêque de Paris a été annoncée deux jours après l'élection d'Emmanuel Macron pour cinq années supplémentaires à la présidence de la France.

    Mgr Ulrich, âgé de 70 ans, devrait également exercer ses fonctions pendant cinq ans avant d'atteindre l'âge normal de la retraite des évêques en 2026.

    Mgr Ulrich, jusqu'à présent archevêque de Lille, dans le nord de la France, occupe la place laissée par Mgr Michel Aupetit, qui a démissionné en décembre dernier à la suite d'une controverse sur une relation présumée avec une femme avant qu'il ne soit archevêque de Paris.

    Depuis le départ de Mgr Aupetit, l'ancien archevêque de Marseille, Mgr Georges Pontier, est l'administrateur apostolique de l'archidiocèse. Mgr Ulrich sera installé le 23 mai en l'église de Saint-Sulpice.

    Le nouvel archevêque de Paris est né à Dijon, dans le nord-est de la France, le 7 septembre 1951. Il a étudié au lycée jésuite Saint-Joseph de Reims, puis a obtenu une maîtrise de philosophie et de théologie à Dijon et à Lyon.

    Il a été ordonné prêtre dans la cathédrale de Dijon le 2 décembre 1979, à l'âge de 28 ans. Après quelques années de service dans une paroisse et comme aumônier de lycée, il prend d'autres responsabilités dans l'archidiocèse de Dijon. En 1985, il devient vicaire épiscopal et en 1990, vicaire général. Dix ans plus tard, il est nommé archevêque de Chambéry, dans le sud-est de la France.

    En 2008, il a été nommé archevêque de Lille, une ville située à une heure de Paris en train à grande vitesse. Lille est un archidiocèse important avec une grande université catholique et une tradition bien établie de catholicisme social grâce au rôle de la région dans la révolution industrielle.

    Au total, Mgr Ulrich est archevêque depuis 22 ans, ce qui est un avantage pour diriger un archevêché de taille importante comme Paris. Son prédécesseur, Mgr Aupetit, n'avait jamais été archevêque avant d'être nommé à Paris en 2017, trois ans seulement après avoir été nommé évêque à Nanterre, en banlieue parisienne. L'un des facteurs de la démission d'Aupetit était sa difficulté à gouverner l'archevêché.

    Ulrich a la réputation de savoir naviguer dans le monde politique. C'est également très important pour Paris, où l'archevêque passe du temps à rencontrer les autorités politiques. Il a acquis de l'expérience dans ce domaine non seulement à Lille, mais aussi en tant que vice-président de la conférence des évêques de France de 2007 à 2013. (Il a également été président du conseil épiscopal des finances entre 2001 et 2007 et est actuellement président du conseil épiscopal de l'enseignement catholique, qui concerne les écoles et les universités).

    En tant qu'archevêque de Paris, M. Ulrich rencontrera régulièrement des représentants du gouvernement, notamment en ce qui concerne la restauration de Notre-Dame de Paris après l'incendie dévastateur.

    Ces cinq dernières années, les relations entre les catholiques et le gouvernement Macron ont été difficiles, avec des tensions sur les restrictions de culte pendant la crise du coronavirus, les nouvelles lois sur la bioéthique et l'extension de l'avortement jusqu'à 14 semaines juste avant l'élection présidentielle.

    Ulrich devra essayer d'améliorer cette relation tout en promouvant la position catholique sur plusieurs sujets contestés. Parmi ceux-ci, l'euthanasie, que Macron semble prêt à faire avancer dans les cinq prochaines années. Cette bataille pourrait s'avérer difficile pour M. Ulrich, car il appartient à une génération d'évêques qui sont réticents à aborder les questions politiques, sauf lorsqu'ils estiment que c'est absolument nécessaire.

    Ulrich, qui pourrait être élevé au rang de cardinal, n'est pas un conservateur, mais il n'est pas non plus connu pour exprimer des positions très progressistes sur l'enseignement de l'Église. Il est considéré comme une figure calme qui prend le temps d'écouter et adopte une approche pragmatique.

    Par exemple, son application du motu proprio Traditionis custodes, qui restreint les célébrations de la messe traditionnelle en latin, ne semble pas avoir suscité de controverse particulière à Lille. Cela pourrait être une bonne nouvelle pour les catholiques traditionalistes de Paris, où les célébrations ont été limitées dans certaines paroisses sous Aupetit.

    Ulrich arrive à Paris dans le sillage de la démission d'Aupetit, qui a eu lieu soudainement et dans de mauvaises conditions. Son travail sera d'abord d'écouter, de rassurer et d'apaiser les différents secteurs de l'Eglise de Paris qui ont eu des difficultés avec Aupetit. Il devra aussi continuer à travailler avec les personnes qui ont apprécié Aupetit.

    Ulrich prendra probablement aussi des décisions importantes qui pourraient, au moins partiellement, commencer à conduire l'archidiocèse de Paris dans une direction différente de celle établie par le Cardinal Jean-Marie Lustiger dans les années 80 et 90 et poursuivie par le Cardinal André Vingt-Trois de 2005 à 2017.

    Mardi, quelques minutes après sa nomination, M. Ulrich a publié un message aux catholiques de Paris.

    "Je m'adresse à vous en tant qu'amis, a-t-il dit, parce que l'appel que j'ai reçu de l'Église à venir à Paris pour exercer mon ministère vient du Christ lui-même, qui se présente toujours comme l'ami de tous, en tout temps et en tout lieu. Je viens à vous avec "la joie de croire", qui est ma devise depuis longtemps."

    Paris : le message de Mgr Ulrich aux parisiens

  • USA : 11 États vont restreindre les cours d'éducation sexuelle et de genre pour les enfants

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    De kath.net/news :

    Plus de protections contre l'éducation sexuelle inappropriée à l'âge dans 11 États américains

    26 avril 2022

    Aux États-Unis, les parents craignent de plus en plus que leurs enfants soient exposés à des contenus inappropriés à leur âge à l'école sur des sujets tels que l'orientation sexuelle et l'identité de genre.

    Washington DC (kath.net/LifeNews/jg)

    Onze États américains, tous à majorité républicaine, envisagent actuellement de restreindre les cours d'éducation sexuelle et de genre pour les enfants. La Floride a récemment adopté une loi similaire, répondant aux inquiétudes d'un nombre croissant de parents selon lesquelles les programmes actuels sont conçus pour exposer leurs enfants à des contenus inappropriés à leur âge. Un sondage national de mars 2022 réalisé par Morning Consult et Politico a révélé que malgré la couverture médiatique négative de la loi de Floride, une majorité d'électeurs américains s'opposent à l'orientation sexuelle et à l'éducation à l'identité de genre pour les enfants jusqu'à la troisième année.

    Dans l'État de l'Ohio, le Congrès envisage une loi similaire à celle de la Floride. "Pourquoi les démocrates et les médias sont-ils contrariés par un projet de loi qui rejetterait un programme d'études sur l'identité sexuelle et de genre pour les enfants de six ans ?", demande le représentant républicain Mike Loychik.

    Une loi correspondante a déjà été adoptée en Alabama. Le gouverneur Kay Ivey signera la loi. "Assez de ces absurdités radicales et réveillées", écrit-elle sur Twitter.

    En Louisiane, une loi est en cours de discussion qui supprimerait le contenu sur l'identité de genre et l'orientation sexuelle du programme scolaire de la maternelle à la huitième année. en Caroline du Sud, un projet de loi le prévoit même pour tous les étudiants de moins de 18 ans.

    Les États du Missouri, de l'Indiana, du Kentucky, de l'Oklahoma et du Tennessee préparent des lois similaires. Un projet de loi en Arizona exigerait que les cours d'éducation sexuelle dans les écoles publiques se concentrent sur le sexe plutôt que sur l'identité de genre. L'Iowa envisage une législation qui exigerait le consentement parental pour toute forme d'éducation à l'identité de genre. Ces lois n'ont pas encore été votées.

  • La vision sobre et douce du cardinal Sarah sur le mariage

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    Du Père Paul Scalia sur le National Catholic Register :

    La vision sobre et douce du cardinal Sarah sur le mariage

    Comme l'enseigne l'Église, et comme le réaffirme le cardinal, le foyer est le lieu où Notre Seigneur lui-même a commencé et où son Royaume grandit.

    Book cover of Cardinal Robert Sarah.
    Couverture du livre du cardinal Robert Sarah. (photo : Courtesy photo / Ignatius)

    23 avril 2022

    Couples, réveillez votre amour !

    Cardinal Robert Sarah ; 

    Ignatius Press, 2021

    Au cœur de la foi catholique se trouve l'union curieuse de la douceur et de la sévérité, de la tranquillité domestique et du combat spirituel. 

    Pensez aux apparitions de la Sainte Vierge Marie. Elle apparaît toujours comme une belle dame ou même, dans le cas de Guadalupe, comme une jeune fille. Elle parle poliment, voire tendrement aux voyants. Elle utilise des diminutifs pour Juan Diego, l'appelant "Juanito, Juan Dieguito". Elle demande à Bernadette de lui faire la "grâce" de venir la voir. En même temps, elle apparaît à Guadalupe pour renverser la religion démoniaque des Aztèques. 

    Certains des premiers mots qu'elle adresse à Bernadette sont vivifiants : "Pénitence, pénitence, pénitence." Elle avertit les enfants de Fatima d'une guerre imminente et leur montre même l'enfer. La Vierge est toujours la femme belle et douce... marchant sur la tête d'un serpent.

    Marie n'est qu'une image de son Fils, dont la vie est caractérisée par ce paradoxe de la paix et de la lutte. Sa naissance apporte l'annonce de la "paix sur la terre", ainsi que le massacre des innocents par Hérode. Il passe 30 ans dans la tranquillité de Nazareth et les trois années restantes dans la controverse, la persécution et finalement l'exécution. Sa proclamation du Royaume comporte des paroles de grande miséricorde et de compassion, ainsi que de sévères réprimandes et condamnations. 

    Ce paradoxe de notre foi caractérise l'ouvrage du cardinal Sarah, Couples, Awaken Your Love ! (Ignatius Press, 2021), un recueil de courtes réflexions tirées de sa retraite de 2019 pour les couples mariés à Lourdes. Le préfet émérite de la Sacrée Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements comprend bien à la fois la beauté du mariage et de la vie familiale, ainsi que son rôle central dans le combat spirituel pour le Royaume de Dieu. 

    Ceux qui connaissent les écrits du cardinal savent qu'il est un étudiant et un critique avisé du déclin de l'Occident. Il sait que le déclin du mariage et de la famille est au cœur de notre désarroi. Aujourd'hui, des sociologues honnêtes peuvent mettre en évidence toutes sortes d'avantages de ce que nous appelons à tort le "mariage traditionnel" (existe-t-il un autre type de mariage ?), tant pour les conjoints que pour les enfants. Et à mesure que les taux de mariage et de natalité diminuent, leur importance devient plus évidente. 

    Mais en tant qu'homme de foi profonde et de prière, le cardinal Sarah comprend que la bataille n'est pas d'abord ou en fin de compte une question de politique ou de politique, ou même de culture. La bataille porte sur la dignité et le but transcendants du mariage, une institution créée par Dieu et destinée à amener les gens à Dieu ; une institution que Dieu nous a confiée comme modèle de salut, du mariage entre le Christ et l'Église. En effet, le salut lui-même consiste à participer au mariage entre le Christ et l'Église et à être introduit dans la parenté avec Dieu.

    La famille, en outre, a reçu la dignité de la présence de Notre Seigneur lui-même : " Il descendit avec eux et vint à Nazareth, et il leur obéit " (Luc 2, 51). Cette seule ligne a conféré au mariage et à la famille une dignité surpassée. Certes, les mariages solides et les familles saines présentent de nombreux avantages terrestres. Mais le fait que le Fils éternel de Dieu soit venu au monde et ait passé la plus grande partie de sa vie terrestre "soumis" à Joseph et Marie en dit plus long que tout autre chose sur l'importance du mariage et de la famille.

    Pour le cardinal Sarah, les enjeux sont élevés. L'amour lui-même doit être sauvé. "Jésus est venu sauver l'amour humain", et les couples mariés sont appelés à participer avec lui à cette mission. Ils sont donc au centre du grand conflit entre le bien et le mal. "Oui, nous parlons bien d'une bataille... de vie et de mort... [L]e terrain est maintenant préparé pour la révolution finale, qui correspond aussi au 'combat final' mentionné par le Livre de l'Apocalypse." Des mots forts. Mais ils ne font que reprendre les avertissements de la lettre aux familles de 1994 de saint Jean-Paul II : 

    "[L]a famille est placée au centre de la grande lutte entre le bien et le mal, entre la vie et la mort, entre l'amour et tout ce qui s'oppose à l'amour. C'est à la famille qu'est confiée la tâche de s'efforcer, avant tout, de libérer les forces du bien...".
    C'est de la haute voltige. Alors, comment les couples doivent-ils réagir ? La solution du cardinal ne consiste pas à proposer des changements de politique ou à encourager un plus grand activisme sur la place publique. Ces choses ont leur place, c'est certain. Mais la place publique et la culture ne sont pas le cœur de la bataille. Ni le pape Jean-Paul II ni le cardinal Sarah n'ont voulu dire que les couples et les familles devaient monter aux barricades dans la guerre culturelle. Ils voulaient dire quelque chose de plus obscur et de plus puissant à la fois.

    Le cardinal Sarah nous oriente (comme l'Église l'a toujours fait) vers la sainteté, le silence et la prière. C'est là que les couples puisent leur force, tant pour vaincre les forces du mal que pour faire grandir le Royaume de Dieu. La grande et effrayante bataille est gagnée par le biais du mariage et de la vie de famille. Le foyer est le lieu où Notre Seigneur lui-même a commencé et où son Royaume grandit.

    C'est pourquoi le cardinal ajoute à ses réflexions une section sur les prières des couples. Pour le lecteur profane, cela pourrait sembler une pensée pieuse déplacée par rapport à la gravité des choses qui précèdent. Mais le cœur catholique sait que la bataille est toujours dans ces petites choses. 

    Ainsi, le cardinal Sarah établit un programme et des prières à dire quotidiennement par les couples. Il sait combien la situation est grave. Il sait aussi que le pouvoir du Royaume de Dieu réside dans l'église domestique. Les grandes batailles spirituelles se gagnent dans les petites batailles que les couples et les familles mènent pour être des lieux de prière, de pardon, de communion et d'amour.

    Nous sommes tous conscients que la famille est dans la ligne de mire du diable et au centre de tant de décadence culturelle. Nous sommes moins conscients que la famille n'est pas sans défense, que le fait de vivre la vérité du mariage et de la famille est en soi une chose puissante pour l'Église et le monde. Le cardinal Sarah met cela en évidence en présentant une évaluation sobre de notre époque et une belle exhortation à la simple vérité de l'amour conjugal qui triomphe.

  • Rome : un colloque sur la figure du cardinal Suenens

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    De kath.net/news :

    Sur les traces du Cardinal Suenens

    25 avril 2022

    François : le monde se sécularise de plus en plus. Ce développement s'accélère. Nous avons besoin de disciples qui ont confiance en leur credo. Par Armin Schwibach

    Rome (kath.net/as) Un colloque sur la figure du cardinal Suenens. Le cardinal Leo Jozef Suenens (né le 16 juillet 1904 à Ixelles/Elsene, Belgique ; mort le 6 mai 1996 à Bruxelles) était archevêque de Malines-Bruxelles. Suenens a joué un rôle crucial au Concile Vatican II en tant que l'un des quatre modérateurs, avec Grégoire-Pierre Agagianian, Giacomo Lercaro et Julius Döpfner.

    Le cardinal Suenens était l'un des représentants des "réformateurs libéraux", l'une des icônes du Concile et de "l'esprit conciliaire" qui s'ensuivit. En 1969, Suenens a publiquement critiqué l'encyclique Humanae Vitae du pape Paul VI dans une interview largement acclamée. Cette critique a représenté un tournant dans la relation post-conciliaire avec le Pape et le magistère.

    L'attention et la bienveillance de Suenen s'appliquaient également au mouvement marial (Legio Mariens) et au mouvement charismatique. Cela a conduit des auteurs à parler d'une "vie dans les contraires", comme Jan Grootaers (Une vie dans les contraires : le cardinal Suenens et l'Église du XXe siècle. Dans : Herder-Korrespondenz. Volume 50/7, 1996, pp. 359-362.)

    Son reproche à Rome : la curie voulait « régner » et moins « servir ». Le cardinal voyait dans cette institution un obstacle au ministère pontifical. Il a comparé la papauté "entourée de la Curie", comme l'expliquait Alexander Brüggemann dans sa contribution "Le Père Conseil belge Léon Suenens est mort il y a 20 ans", en 2016 sur Domradio, à un chêne étranglé par des "lianes parasites".

    Suenens a participé aux conclaves de 1963 et aux deux conclaves de 1978 qui ont élu Paul VI, Jean-Paul I et Jean-Paul II.

    ***

    Discours du Pape François aux participants du colloque organisé par l'Association « Fiat » : « Sur les pas du Cardinal Suenens - L'Esprit Saint, Marie et l'Église », 23 avril 2022 :

    Je vous souhaite la bienvenue au colloque que vous avez organisé sur la figure du cardinal Suenens. Je remercie le Père Testaert pour ses aimables paroles. Je salue chacun et chacune d'entre vous avec affection et, à travers vous, j'exprime ma communion spirituelle avec tous les membres de votre Association.

    Avec vous, je remercie le Seigneur pour le travail du cardinal Suenens et de Veronica O'Brien, travail qui se poursuit dans votre apostolat aujourd'hui. Fidèle aux idées évangéliques de vos fondateurs, vous vous êtes engagé à partager l'évangile avec toute personne que la providence met sur votre chemin. Aujourd'hui, la question de l'évangélisation est au cœur de la mission de l'Église. Aujourd'hui, c'est encore plus clair. Ces deux phrases du Pape Paul VI : La vocation de l'Église est d'évangéliser ; la joie de l'Église est d'être évangélisée (cf. Exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, 14 ; 80). Toujours! Plus que jamais, nous sommes tous interpellés à être les protagonistes d'une Église ouverte d'esprit, guidée par l'Esprit Saint.

    Le monde se sécularise de plus en plus. Cette tendance s'accélère et nous avons besoin de disciples confiants dans leur credo et capables de partager la flamme de l'espérance avec les hommes et les femmes d'aujourd'hui. Les drames auxquels nous assistons ces jours-ci, en particulier la guerre en Ukraine qui est si proche de nous, nous rappellent que nous avons un besoin urgent d'une civilisation de l'amour. Dans le regard de nos frères et sœurs victimes des horreurs de la guerre, nous lisons le besoin profond et urgent d'une vie de dignité, de paix et d'amour.

    Comme la Vierge Marie, nous devons constamment cultiver l'esprit missionnaire pour nous rapprocher de la souffrance et lui ouvrir notre cœur. Nous devons marcher avec eux, lutter avec eux pour leur dignité humaine et répandre partout le parfum de l'amour de Dieu. « Marie est toujours présente au milieu du peuple avec l'Esprit Saint. Elle rassemble les disciples pour l'invoquer (Ac 1, 14) et rend ainsi possible l'explosion missionnaire de la Pentecôte. Marie est la Mère de l'Église missionnaire et sans elle nous ne pourrons jamais comprendre pleinement l'esprit de la nouvelle évangélisation » (Evangelii Gaudium, 284).

    Notre maison commune est secouée par de nombreuses crises. Nous ne devons pas avoir peur des crises ; Les crises nous purifient, elles nous rendent meilleurs. Sans peur ! Il faut donc construire une humanité, une société de relations fraternelles et vitales. En réalité, « les actions émanent d'une unité de plus en plus tournée vers l'autre et qui, au-delà de leur apparence physique ou morale, les considère précieuses, dignes, agréables et belles. L'amour de l'autre, par sa nature même, nous pousse à vouloir le meilleur pour sa vie. Ce n'est qu'en développant ce type de relation mutuelle que nous pourrons avoir une cohésion sociale qui n'exclut personne et une fraternité ouverte à tous » (Encyclique Fratelli tutti, 94). C'est pourquoi je vous invite

    Chers amis, l'Église a confiance en vous. Je vous mets au défi d'envoyer un message puissant à notre monde pauvre en humanité à travers vos paroles, vos actions et votre témoignage. Par la prière et la mission, puisez à la source du bien et de la vérité et, en communion avec le Christ mort et ressuscité, trouvez la force de voir le monde avec un regard positif, un regard d'amour, un regard d'espérance, avec un regard de compassion et de tendresse, avec une attention particulière aux personnes défavorisées et marginalisées.

    Je confie au Seigneur chacun d'entre vous qui assistez au Symposium et tous les membres de l'Association Fiat. Je vous bénis, vous et vos familles, de tout mon cœur. Et s'il vous plaît, n'oubliez pas de prier pour moi. Merci!

  • Une politique sans orientation religieuse et morale conduit l'humanité vers l'abîme de l'autodestruction

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    De kath.net/news :

    "Le pape François a raison dans son avertissement à la Russie contre la guerre d'anéantissement contre l'Ukraine"

    23 avril 2022

    "En tant que chrétiens, nous sommes aujourd'hui à juste titre bouleversés par l'interprétation infâme de la guerre d'agression contre l'Ukraine comme une défense de l'orthodoxie russe contre la décadence occidentale." Par Gerhard Card. Müller

    Kath.net documente dans son intégralité la présentation écrite de la lectio magistralis du cardinal Gerhard Müller à l'occasion de la remise du Prix international Boniface VIII 'per una cultura della pace' qui lui a été décerné à Anagni (Italie) le 23.4.2022 et remercie l'auteur pour son aimable autorisation de publication (Seul le texte prononcé fait foi).

    Au-delà des contextes complexes de l'histoire contemporaine, l'attentat perpétré contre le pape Boniface VIII à Anagni le 7 septembre 1303 a une signification symbolique. Il s'agit en principe du rapport entre l'autorité spirituelle et le pouvoir temporel ou, comme nous le dirions aujourd'hui, du rapport entre la religion et la politique. Concrètement, nous avons affaire à la tension entre la conscience, dans laquelle nous sommes responsables devant Dieu, et le pouvoir politique, qui s'aligne sur les intérêts temporels. Selon le point de vue idéologique, la "gifle" que Sciarra Colonna aurait donnée au pape est regrettée comme le début de la fin de la position de pouvoir médiévale du pape ou applaudie comme l'ascension de l'État séculier, qui a déclaré son autonomie également sur la loi morale naturelle et même sur la liberté religieuse. Cette forme de souveraineté, qui déclare avec Niccolò Machiavel que la raison de l'État est l'instance ultime, est perçue aussi bien dans l'absolutisme vis-à-vis des sujets que dans les soi-disant démocraties populaires au bureaucratisme implacable vis-à-vis des citoyens.

    L'histoire occidentale depuis lors a toutefois gravement mis à mal la théorie de la souveraineté absolue de l'État. L'autorité supranationale de la papauté avait donné aux États chrétiens, issus de l'héritage de l'Empire romain, la conscience de leur unité dans la responsabilité devant Dieu. En revanche, le concept d'équilibre des puissances, de balance of power, n'a pas pu empêcher les catastrophes des guerres de succession dynastique au XVIIIe siècle, des guerres de révolution et de libération colonialistes au XIXe siècle et des deux guerres mondiales impérialistes au XXe siècle.

    Dans de nombreux pays, l'Église elle-même a été à la fois victime et promotrice de nationalismes effrénés et d'expansionnisme idéologique, en se laissant instrumentaliser pour la raison d'État. Il suffit de penser au gallicanisme, au fébronianisme ou à la propagande insensée qui voulait faire de la Première Guerre mondiale une lutte finale entre le catholicisme français et le protestantisme allemand. Et nous sommes aujourd'hui, en tant que chrétiens, à juste titre bouleversés par l'interprétation infâme de la guerre d'agression contre l'Ukraine comme défense de l'orthodoxie russe contre la décadence occidentale.

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