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  • La grande crise doctrinale, pastorale et liturgique qui a suivi Vatican II (Denis Crouan)

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    Liturgie 34 : Vatican II : La grande crise doctrinale, pastorale et liturgique qui a suivi Vatican II (65 mn) 

    Le docteur Denis Crouan aborde frontalement la crise liturgique qui a suivi Vatican II et qui a conduit aux dérives qu'on connaît. La vraie question posée aussi bien Mgr Lefebvre que les prêtres dits « progressistes » est la suivante : Vatican II a-t-il été un concile simplement « pastoral » ou a-t-il également été « doctrinal ». 

    Le Cardinal Joseph Ratzinger, devenu le pape Benoît XVI, répondra en communion avec Jean-Paul II : « Il n’est pas possible de remettre en cause la doctrine authentique du concile œcuménique Vatican II, dont les textes sont magistériels et jouissent de la plus grande autorité doctrinale. » Pourtant, on a vu des dérives liturgiques se multiplier à partir de courants doctrinaux échevelés qui s'uniront pour raboter le caractère sacré de la foi. Ce fut une déconstruction partant de diverses sources : l’« activisme », le « modernisme », le « néo-modernisme », le « progressisme ». Le docteur Crouan cite des noms. 

    COURS DE LITURGIE, PAR DENIS CROUAN, DOCTEUR EN THEOLOGIE, 2022-2023 

    Pour accéder à la totalité de la playlist :  

    https://www.youtube.com/playlist?list=PLuko328jWH_06CYFfUP8d6v_vzl9f4UbI 

    Institut Docteur Angélique http://docteurangelique.free.fr/accueil.html

    Cours donné par Denis Crouan, docteur en théologie, en entretien interactif avec Arnaud Dumouch. 

    Vidéo du site http://docteurangelique.free.fr, les œuvres complètes en français de saint Thomas d'Aquin. 

    Denis Crouan, denis.crouan@wanadoo.fr; 2022-2023 

  • Comment être sel, lumière ? Homélie pour le 5ème dimanche du temps ordinaire

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    L'homélie de l'abbé Christophe Cossement pour le 5ème dimanche du temps ordinaire (A) :

    Libérés d’une fausse sagesse

    5 février 2023

    Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde », nous dit le Seigneur. Et veillez à ne pas devenir fades ni invisibles ! (Mt 5,13) Comment être sel, lumière ? Nous pensons d’abord aux bonnes actions que fait l’homme de bien, l’« homme de bonne volonté », comme on entend parfois. Ce à quoi nous invite Jésus doit conduire à rendre gloire au Père. Dans notre monde, tout ce qui soulage les maux dont souffrent nos contemporains rend gloire à Dieu qui a créé l’homme et qui défend sa dignité. La première lecture (Is 58) nous a montré comment cela ouvrait un chemin de bonheur non seulement pour celui qui est secouru, mais aussi pour celui qui fait le bien. Mais, puisqu’il s’agit de rendre gloire à Dieu, cela ne serait pas suffisant si notre action n’ouvrait pas une fenêtre vers le ciel, si elle ne permettait pas à la lumière de Dieu de pénétrer les cœurs si chers de ses enfants.

    Être sel de la Terre et lumière du monde comporte aussi le volet de montrer Dieu, de le rendre accessible, de permettre de vivre avec lui.

    C’est le Christ qui a réalisé cela ; en lui Dieu s’est approché de nous. Reste à faire découvrir à nos contemporains comment s’approcher du Christ. Pour cela, il faut que nous-mêmes nous approchions de lui d’une manière renouvelée. Saint Paul nous montre le chemin : « Mon langage, ma proclamation de l’Évangile, n’avaient rien d’un langage de sagesse qui veut convaincre ; mais c’est l’Esprit et sa puissance qui se manifestaient, pour que votre foi repose, non pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu. » (1 Co 2,5)

    Nous serons sel de la terre et lumière du monde si notre façon de vivre et de parler ne se base pas sur la sagesse humaine, mais sur la puissance de Dieu. Trop souvent, l’Église d’aujourd’hui essaie de s’adapter à la « sagesse » courante que l’on entend déversée sans arrêt dans les médias officiels. Ce n’est pas ce qu’ont fait nos pères dans la foi, les premiers chrétiens qui ont fécondé la culture par l’Évangile. Pourtant ils étudiaient la sagesse humaine, et ils appliquaient le conseil de saint Pierre : « soyez toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en vous » (1 P 3,15). Ils ont accueilli le meilleur de la philosophie de leur temps, au point même d’y exprimer le plus précieux de la foi, comme par exemple lorsqu’on a utilisé le mot « consubstantiel » pour faire comprendre que le Fils n’était pas un autre dieu que le Père. Mais ils n’ont pas adapté ce qu’on pouvait dire de la foi ou de la morale à ce que le monde était prêt à comprendre, ils n’ont pas réduit l’Évangile aux catégories d’une sagesse humaine. C’est le contraire qu’ils ont fait : agrandir les conceptions de leurs contemporains pour y faire entrer la Bonne Nouvelle sur l’homme et sur l’appel que Dieu lui adresse, même si cela blessait les oreilles des honnêtes citoyens, même si cela leur a coûté d’être la risée du peuple.

    Maintenant nous avons de nouveau à parler de tout cela et à témoigner de la façon dont Dieu voudrait changer notre vie. Comptons sur la puissance de Dieu. Adoptons un langage et un style de vie où le Saint-Esprit a toute sa place. Un langage qui ose parler de péché et de conversion parce que nous savons que Dieu peut changer une vie qui se confie à lui avec persévérance. Un style de vie qui ose renoncer à certaines occasions offertes par la mentalité contemporaine, parce que Dieu ne l’approuve pas et qu’il nous invite à la pureté, à la justice, à la miséricorde.

    Seuls, nous ne pourrons pas faire cela, mais comptons sur Dieu, comptons exagérément sur lui, comptons démesurément sur lui, et nous verrons sa gloire dans nos vies, et beaucoup autour de nous chercherons ce sel et cette lumière qui nous viennent d’en haut. En avant, petit troupeau, car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume ! (Lc 12,32)

  • L'Église en Afrique, en chiffres

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    De Brendan Hodge sur The Pillar :

    L'Église en Afrique, en chiffres

    Le pape François est en visite en Afrique, où les pays du continent ont un taux extrêmement élevé de participation à la messe et de vocations. Un regard sur les chiffres.

    Le pape François en République démocratique du Congo, le 31 janvier. Crédit : Vatican Media

    Lorsque le pape François s'est envolé d'Italie pour la République démocratique du Congo mardi, il a quitté le cinquième plus grand pays catholique du monde pour atterrir dans le sixième plus grand.

    Longtemps considérée comme un territoire de mission, l'Afrique devient rapidement le centre de gravité du catholicisme mondial. Certains pourraient décrire la visite du premier pape latino-américain de l'Église sur le continent africain comme un symbole du présent de l'Église, voyageant de la région de son passé à celle de son avenir.

    Parmi les plus grands pays catholiques

    Considérée comme le centre de l'Église catholique pendant une grande partie du deuxième millénaire, l'Europe n'abrite plus les plus grandes populations catholiques du monde. L'Italie compte le plus grand nombre de catholiques baptisés de tous les pays européens et se classe au cinquième rang mondial après le Brésil, le Mexique, les Philippines et les États-Unis. Après l'Italie, vient la République démocratique du Congo.

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    Le Nigeria figure également parmi les 15 premiers pays en termes de population catholique, bien que 15 % seulement de sa population soit catholique. Et si la liste des pays les plus catholiques devait s'allonger de cinq autres pays, trois autres nations africaines y figureraient : l'Ouganda, la Tanzanie et l'Angola.

    Un coup d'œil rapide sur les pays hôtes

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    La République démocratique du Congo est le quatrième plus grand pays d'Afrique en termes de population et, avec 55 % de catholiques (selon les données de la World Christian Database), c'est l'un des pays les plus catholiques du continent. La plupart des autres résidents de la RDC sont protestants, les croyants de l'Islam et d'autres religions représentant moins de 5% de la population. Cependant, les données d'enquête pour la RDC peuvent être difficiles à collecter en raison de la violence et de l'instabilité politique.

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  • Jérusalem : le Sanctuaire de la Flagellation profané

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/ TERRE SAINTE - Jérusalem, le Sanctuaire de la Flagellation profané

    3 février 2023Jérusalem (Agence Fides) - La série d'attaques et d'actes d'intimidation perpétrés ces dernières semaines contre des églises et des cibles chrétiennes dans la vieille ville de Jérusalem s'allonge. Aujourd'hui, jeudi 2 février, dans la matinée, un homme - défini par les médias israéliens comme un "touriste américain" (mais comme un extrémiste juif d'après le Communiqué de la Custodie de Terre Sainte ndB) - a fait irruption dans la chapelle de la Condamnation, à l'intérieur du sanctuaire de la Flagellation, sur la Via Dolorosa, au cœur du quartier chrétien de la vieille ville, et a vandalisé la statue de Jésus qui y était placée, la jetant au sol puis la frappant avec un marteau. L'homme a été appréhendé et remis à la police israélienne. Dans les vidéos de sa capture, qui circulent sur Internet, on peut entendre le vandale crier haut et fort qu'"il ne peut y avoir d'idoles à Jérusalem, qui est la ville sainte".

    Les informations publiées par la police israélienne et relayées par les médias locaux établissent un lien entre la profanation et les problèmes de santé mentale présumés du vandale. Dans le même temps, il convient de rappeler que ces dernières semaines, les quartiers chrétiens et arméniens de la vieille ville de Jérusalem ont été le théâtre d'une série d'actes d'intimidation à l'encontre des personnes et des lieux de culte, tandis que le bilan tragique des victimes de la chaîne de raids, d'attaques et de représailles qui se poursuit depuis des mois dans les territoires palestiniens occupés et en Israël s'alourdit de jour en jour.

    La Custodie franciscaine de Terre Sainte, après l'attaque de la Chapelle de la Condamnation, a publié un communiqué, signé par le Custode Francesco Patton et le secrétaire le Père Alberto Joan Pari, "pour exprimer son inquiétude et sa déploration face à "cette séquence croissante d'actes graves de haine" et la violence contre la communauté chrétienne en Israël". La Custodie parle de "crime de haine" et ajoute : "Ce n'est pas une coïncidence si la légitimation de la discrimination et de la violence dans l'opinion publique et dans le scénario politique israélien actuel se traduit également par des actes de haine et de violence contre la communauté chrétienne".

    Les incidents de violence et d'intimidation à l'encontre de cibles chrétiennes dans la vieille ville de Jérusalem ont également grimpé en flèche depuis le nouveau gouvernement israélien, dirigé par Benjamin Netanyahu et également soutenu par des formations religieuses ultranationalistes poussant une rhétorique anti-arabe.

    Une grande partie de la récente vague d'actes de violence et d'intimidation a visé des lieux et des habitants du quartier arménien. Le 11 janvier, des inscriptions intimidantes sont apparues sur les murs des bâtiments du quartier, notamment les slogans "mort aux Arméniens" et "mort aux chrétiens". Le 26 janvier, une équipe d'une quarantaine de colons juifs a fait une descente dans un restaurant arménien près de la Nouvelle Porte, en criant des slogans sacrilèges contre Jésus. Les jours suivants, des prêtres et des laïcs chrétiens ont été attaqués avec des crachats et l'utilisation de gaz poivré dans les rues du quartier arménien.

    Après l'attaque du restaurant arménien, les évêques catholiques ordinaires de Terre Sainte avaient publié une déclaration déplorant "cette violence non provoquée" qui "a semé la peur chez les commerçants et les résidents du quartier chrétien, ainsi que chez les visiteurs", ajoutant que cet incident était "le dernier d'une série d'épisodes de violence religieuse qui frappe les symboles de la communauté chrétienne, et pas seulement". Vendredi 27 janvier, l'archevêque Pierbattista Pizzaballa, Patriarche latin de Jérusalem, avait rendu visite aux propriétaires du restaurant attaqué et des magasins environnants en signe de solidarité.

    La chapelle qui a été vandalisée aujourd'hui fait partie du couvent franciscain de la Flagellation et représente l'une des stations de la pieuse pratique du "chemin de croix" effectuée par des groupes de pèlerins qui, lors de leur visite dans la ville sainte, retracent le chemin de Jésus vers le Calvaire le jour de sa condamnation à mort. (GV) (Agence Fides 2/2/2023)

  • Le premier ministre de l'Artsakh assiégé parle. "Vous ne pouvez pas nous ignorer"

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    De Stefano Magni sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    INTERVIEW EXCLUSIVE/ RUBEN VARDANYAN

    Le premier ministre de l'Artsakh assiégé parle. "Vous ne pouvez pas nous ignorer"

    04-02-2023

    La nouvelle crise du Haut-Karabakh (Artsakh), région à majorité arménienne nichée au milieu de l'Azerbaïdjan et en lutte pour son indépendance, dure depuis deux mois. L'Azerbaïdjan bloque le corridor de Lachin. Après la guerre de 2020, elle est restée la seule route reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie. Le Compas a interviewé le ministre d'État Ruben Vardanyan. "Pouvons-nous survivre ? Oui, mais ce n'est plus une vie normale. Tout est en crise, car toute l'économie est fermée, il y a une pénurie de tout, du carburant aux médicaments et à la nourriture, la chaîne d'approvisionnement ne fonctionne plus." "Une des raisons de ces blocages est que nous avons dit que vous devez négocier avec nous, vous ne pouvez pas nous ignorer".

    Depuis deux mois, la nouvelle crise du Haut-Karabakh, région à majorité arménienne nichée au milieu de l'Azerbaïdjan et en lutte pour son indépendance, se poursuit. L'Azerbaïdjan bloque le corridor de Lachin. Après la guerre de 2020, elle est restée la seule route reliant le Haut-Karabakh à l'Arménie, dont il dépend pour tous les biens essentiels. La crise est humanitaire.

    Sur le plan politique, les motivations de l'Azerbaïdjan restent sans explication, si ce n'est de faire plier les Arméniens de la région. La presse azerbaïdjanaise (et par conséquent aussi la partie des médias européens qui suit son récit) attribue une grande partie de la responsabilité au nouveau ministre d'État nommé en novembre par le président : Ruben Vardanyan. Cinquante-quatre ans, petit-fils d'un survivant du génocide arménien de 1915, né à Erevan (Arménie), mais devenu un homme d'affaires très prospère à Moscou, il est donc considéré par la presse adverse comme un "émissaire du Kremlin". Toutefois, il est avéré qu'il est devenu citoyen arménien en 2021 et que l'année suivante, renonçant à sa citoyenneté russe, il a accepté de superviser le gouvernement de la République d'Artsakh, le nom politique arménien du Haut-Karabakh. Il était l'un des entrepreneurs, banquiers et philanthropes les plus riches et les plus courtisés, lauréat de nombreux prix nationaux et internationaux, mais il a choisi de diriger le gouvernement d'une république de 120 000 habitants, qui n'est pas reconnue internationalement et qui est l'un des endroits les plus dangereux du monde. Et pour commencer son mandat, l'Azerbaïdjan lui impose un blocus total, un véritable siège. La Nuova Bussola Quotidiana l'a rencontré (virtuellement) dans son bureau à Stepanakert.

    Monsieur le ministre d'État, pourquoi, en tant que milliardaire, avez-vous choisi l'Artsakh ?

    Ma femme et moi avons pris cette décision en 2008, lorsque j'ai commencé à gagner beaucoup d'argent, et nous en avons discuté avec mon fils. Nous nous sommes dit que le monde subissait une grande transformation, avec de nombreuses crises et de nombreux défis, et que nous voulions laisser à nos enfants non pas beaucoup d'argent mais un monde meilleur ; nous avons donc décidé qu'il valait mieux consacrer notre richesse à la philanthropie. La deuxième raison est la guerre de 2020. J'étais très attaché à l'Artsakh, l'endroit dont j'ai eu le coup de foudre, je l'ai visité de nombreuses fois, mon fils y a fait son service militaire, ma fille y a vécu pendant des années, ma grand-mère était d'ici, et je me sentais très lié à cette terre et à ses habitants. C'est horrible ce qui s'est passé en 2020. J'ai fait des discours publics qui ont été regardés par des millions de personnes et j'ai reçu une réaction assez émotionnelle. L'expérience de la guerre a été comme le franchissement d'une ligne rouge : "Il est temps que chacun comprenne ce qui est possible pour l'Artsakh". Et puis en 2022, quand j'ai vu ce qui se passait à nouveau en Artsakh, quand les Azéris entraient lentement dans les villages et commençaient à prendre le contrôle de notre pays, je me suis dit : c'est le moment de faire un choix, soit vous continuez à faire de la philanthropie et à être une personne généreuse mais seulement attachée émotionnellement à la cause, soit vous devenez responsable et commencez à agir vous-même. C'est pourquoi j'aime cette citation d'Amedeo Modigliani, l'un de mes artistes préférés : "La vie est un don : du petit nombre au grand nombre, de ceux qui savent ou qui ont à ceux qui ne savent pas ou qui n'ont pas". Il y a plusieurs façons de faire de la philanthropie et pour moi, il est important de rendre à mon pays ce qu'il m'a donné.

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  • Rebâtir la pratique sacramentelle de la pénitence ?

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    De l'abbé Claude Barthe sur Res Novae :

    Pour une renaissance du sacrement de pénitence

    Une des conséquences peu soulignée du grand chambardement qui a suivi le concile Vatican II est l’effondrement de la pratique de la confession. Le phénomène en dit long sur l’effacement du sens du péché et plus généralement sur la mutation du catholicisme, au moins quant à sa perception par ceux qui y adhèrent. Le retour sera sur ce point aussi nécessaire que difficile pour la pastorale qu’aura à mettre en œuvre une vraie réforme de l’Église.

    Brève histoire de la « seconde pénitence » après le baptême

    L’avertissement Sancta sanctis, « Les choses saintes pour ceux qui sont saints ! », qu’on trouve dans le chapitre VIII des Constitutions apostoliques, rédigées vers la fin du IVe siècle, existe aujourd’hui dans la plupart des liturgies orientales (et aussi dans la liturgie mozarabe), rappelant l’obligation de la pureté de conscience pour approcher de la communion.

    Il convient bien sûr de replacer l’analyse de ce phénomène dans une histoire de ce sacrement. Elle montre une tension continuelle entre la nécessité du sérieux de la conversion, et donc la vérification par le prêtre, autant qu’il est possible, de la véracité du ferme propos (c’est-à-dire la ferme intention de ne pas retomber) pour donner l’absolution, d’une part, et l’importance pastorale d’y faire accéder le grand nombre des chrétiens pour les faire bénéficier de cette purification, d’autre part. Ce qui s’est manifestée par le passage de la confession rarissime à sa multiplication au cours de l’existence, de la pénitence publique à la pénitence privée.

    En effet, la « seconde pénitence » (Tertullien, De pænitentia), pour être purifié des péchés commis après le baptême s’opérait par l’onéreuse pénitence publique, long temps d’expiation des péchés graves (adultère, crime, reniement de la foi), s’achevant par une réconciliation opérée par l’évêque. Mais au VIe siècle, les moines irlandais débarquant sur le continent y importèrent la pratique de la pénitence privée, fréquemment renouvelable, version pour des laïcs d’un usage de monastère, avec pénitences ascétiques ou commutations (messes par exemple). Un mouvement spirituel d’intériorisation de la religion, notamment dans des ordres mendiants, fut un terrain favorable à la diffusion de la confession fréquente, accompagnée pour les fidèles les plus fervents d’une direction spirituelle, sachant cependant que la communion fréquente, à cette époque, restait rare.

    Le IVe concile de Latran, en 1215, imposa à tous les laïcs parvenus à l’âge de discrétion ou âge de raison (l’âge auquel on distingue le bien du mal), la confession annuelle et la communion pascale annuelle dans sa propre paroisse. De fait, cela revenait à imposer une confession au temps de Pâques suivie de la communion – actes sacramentels décrits par l’expression « faire ses Pâques » – le concile de Latran consacrant la confession auriculaire (à l’oreille du prêtre) en remplacement de la confession publique, qui garda cependant longtemps des partisans. Le concile de Trente confirma la discipline de Latran IV, dans le climat de contestation du sacrement de pénitence provoquée par le protestantisme.

    Après le concile de Trente et jusque dans le premier XIXe siècle, la longue querelle entre rigoristes et molinistes, déployée notamment en France et en Italie, témoigne à nouveau de la tension entre ces deux pôles pastoraux. Les maximes gallicanes et janséniste prescrivaient d’user souvent du report d’absolution pour s’assurer de la contrition du pénitent récidiviste (après avoir avoué des péchés graves au confesseur, il devait s’efforcer de ne plus commettre ces péchés et revenir plus tard devant lui pour recevoir l’absolution). Saint Alphonse de Liguori, au XVIIIe siècle, formé par les jésuites, peut être considéré comme le grand représentant de la morale romaine, qui sans être laxiste se gardait d’un rigorisme qui faisait fuir le sacrement. Au XIXe siècle, la morale rigoriste perdit d’ailleurs du terrain, au sein d’un vaste mouvement favorable à l’ultramontanisme (ecclésiologie, liturgie, bientôt philosophie néo-thomiste, et morale). Ainsi le Curé d’Ars, confesseur par excellence, évolua-t-il durant sa carrière pastorale de la sévérité à la française au liguorisme. Si le délai imposé pour l’absolution devint rare, les refus d’absoudre existaient. Des lieux et temps de confessions s’organisaient, comme les missions paroissiales et les sanctuaires de pèlerinage.

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  • Les dangers d'un “certificat européen de parentalité” dénoncés par la FAFCE

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    COMMUNIQUÉ DE PRESSE de la FAFCE (Fédération des associations familiales catholiques en Europe)

    Les dangers d'un “certificat européen de parentalité”

    Appel à contribuer à la consultation publique sur l'initiative législative européenne ouvrant la voie à la pratique de la GPA

    3 février 2023, Bruxelles 

    « Un enfant n'est pas un privilège et la parentalité n'est pas un droit ; au contraire, un enfant est un don et la parentalité une responsabilité ». Ce sont les mots du Président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, dans une lettre ouverte suite à l'annonce d'une initiative législative européenne pour créer un certificat européen de parentalité. En 2020, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, avait déclaré que « si vous êtes parent dans un pays, vous êtes parent dans tous les pays ». En décembre dernier, la Commission européenne a publié une proposition législative sur le sujet, proposition sur laquelle les citoyens européens sont invités à exprimer leur opinion dans le cadre d'une consultation publique jusqu'au 13 février.

    Cette initiative inclue une reconnaissance automatique transfrontalière de la “parentalité”, un terme créant confusion avec le terme juridique et biologique habituel de “filiation”. Selon la Commission européenne, cette initiative ne modifiera pas le droit du mariage des États membres de l'UE, puisque le droit de la famille relève de leur compétence exclusive. « Pourtant - a commenté le Président de la FAFCE - l'introduction d'une nouvelle catégorie juridique, la “parentalité”, qui va au-delà de la terminologie actuelle de la 'filiation', a un impact sur le droit interne de la famille ». En effet, l'initiative de la Commission européenne, si elle est approuvée, étendrait automatiquement les effets juridiques de la filiation à tous les types de "parentalité" légalement acquis dans un État membre, y compris par GPA, dans tous les États membres de l'UE de manière uniforme.  « Au-delà de l'intention déclarée de ne pas interférer avec le droit familial des États membres, ce scénario mettrait la proposition de la Commission en contradiction avec l'art. 9 de la Charte des droits fondamentaux de l'UE, qui mentionne que “le droit de se marier et le droit de fonder une famille sont garantis conformément aux lois nationales régissant l'exercice de ces droits” », a-t-il conclu.

    Tout en saluant l'attention portée par la Commission européenne à la protection des enfants, la FAFCE invite les législateurs européens à respecter à la fois le principe de subsidiarité et le principe de proportionnalité. Aborder cette question suppose en effet que l'UE respecte l'équilibre entre la compétence exclusive des Etats membres en matière de droit de la famille et la compétence de l'UE pour adopter des mesures concernant le droit de la famille ayant des implications transfrontalières (TFUE 81 (3)). 

    La FAFCE encourage les institutions de l'UE à faire le choix de mesures non-législatives, au cas par cas, appliquées par le biais du mécanisme de coopération judiciaire, suffisantes pour faire face aux situations familiales transfrontalières.

    La FAFCE exprime également de sérieuses inquiétudes quant à la reconnaissance de facto de la pratique de la GPA au sein de l'initiative. En 2021, le Parlement européen a déclaré que « l’exploitation sexuelle à des fins de gestation pour autrui et de reproduction […] est inacceptable et constitue une violation de la dignité humaine et des droits de l’hommes ». Ce n’est pas sans raison que la plupart des pays de l'UE interdisent la GPA. Parmi eux : l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, la Croatie, le Danemark, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la France, l’Italie, la Lettonie, la Lituanie, Malte, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et la Suède. La GPA viole non seulement les droits fondamentaux et l'intégrité corporelle des femmes exploitées, mais aussi des enfants qui deviennent victimes de la traite des êtres humains. Cette pratique est en totale opposition avec l'intérêt supérieur de l'enfant, pourtant présenté comme le piliers de la proposition de la Commission européenne. 

    Pour entrer en vigueur, la proposition de la Commission doit être adoptée à l'unanimité par le Conseil de l'UE, après consultation du Parlement européen. Une audition publique avait eu lieu au Parlement européen le 9 janvier 2023, au cours de laquelle la Commission a annoncé qu'elle ferait tout son possible pour aboutir à un règlement, c'est-à-dire à des effets juridiques directs, et non seulement à une coopération renforcée entre les États membres. Or, pour l'instant, la Pologne et la Hongrie ont déclaré qu'elles opposeraient leur veto à une telle initiative au sein du Conseil de l'UE, que l'on peut donc s'attendre à voir bloqué.

    La Commission européenne a également lancé une consultation publique pour récolter les avis de la société civile et des citoyens européens, consultation ouverte jusqu'au 13 février 2023. Le FAFCE encourage tout le monde à y participer. 

  • RDC : Le message du pape a rendu courage au peuple congolais

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    Jean-Claude Mputu images.jpgSelon la Libre Afrique le pouvoir qui espérait capitaliser sur ce voyage en vue des prochaines élections a été secoué par les discours de François. C’est du moins le point de vue du politologue Jean-Claude Mputu (issu de l’Université de Liège, nde Belgicatho) :

    « Ce jeudi, à l’occasion de la rencontre avec la jeunesse congolaise au stade des Martyrs de Kinshasa, à portée de voix du parlement, des milliers de jeunes ont scandé “Fatshi oyebela Mandat esili” (“Fatshi, sache-le, ton mandat est fini”).

    Le pouvoir de Félix Tshisekedi, qui espérait transformer cet accueil du pape François en terres congolaises en une démonstration de force de sa “diplomatie galopante”, en est pour ses frais. Le message du pape a revigoré une Église catholique qui semblait à bout de souffle ces derniers mois. “Nous espérons des mots justes pour nous redonner confiance”, nous expliquait dimanche soir, à la veille de l’arrivée du Saint-père à Kinshasa, un évêque congolais, qui avouait : “on est un peu fatigué. On a lutté au côté du peuple pour la démocratie en prenant des risques sous Kabila. On a lutté pour la vérité des urnes et on se retrouve avec un régime qui est entre les mains d’un ancien opposant devenu peut-être pire que son prédécesseur. C’est terriblement usant”.

    Quelques heures plus tard, après le premier discours “percutant” du pape face aux autorités et au peuple de Kinshasa, le ton a changé : “François a tout dit… dans les formules de la diplomatie vaticane”. “Il y aura bien un avant et un après voyage du pape au Congo”, explique un prélat.

    ”Le message du pape démontre que la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a fait un bon travail en amont, explique Jean-Claude Mputu, politologue et chercheur congolais. François a bien été briefé. Son discours transpire de cette connaissance. Ses mots sont justes et il n’épargne personne. La communauté internationale en prend pour son grade sur l’exploitation des richesses du pays. Le pouvoir, corrompu, affairiste et tribaliste, n’est vraiment pas épargné. Le seul gagnant, c’est le peuple”, poursuit-il, jugeant : “il est réconforté, il retrouve de l’énergie pour se battre. La machine est relancée”.

    La société civile au centre du combat

    Cela signifie-t-il que la Cenco se retrouvera au centre du combat comme en 2016 face au président Joseph Kabila ? “Pas forcément, poursuit Jean-Claude Mputu pour qui ce rôle moteur pourrait revenir “aux laïcs catholiques et protestants associés aux mouvements citoyens.”

    Mais les témoins de ces derniers jours à Kinshasa témoignent tous du changement de ton “à différents niveaux de la société”. L’Église catholique, jugée moribonde, a prouvé qu’elle était toujours une des forces essentielles de ce pays. “C’est une institution millénaire, continue M. Mputu. L’Église a son temps. Personne n’a oublié les injures qu’elle a reçues suite à sa position face à la désignation par le pouvoir du président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) Denis Kadima. Personne ne peut oublier que la résidence du cardinal a été caillassée par les supporters du pouvoir, c’est unique, c’est gravissime. Aujourd’hui, elle a remis les choses au point”.

    Le cardinal sort renforcé

    ambongo téléchargement.jpgCe voyage papal permet aussi au cardinal Ambongo, le successeur de Laurent Monsengwo, de reprendre sa position centrale sur l’échiquier national. L’homme, originaire de l’Équateur, s’est souvent montré très critique face au pouvoir tout en étant moqué par celui-ci et pointé du doigt par les diplomates en poste à Kinshasa pour qui il était mal venu de critiquer le patron de la Ceni. “Pour nombre de diplomates, l’essentiel est d’organiser les élections dans le respect du calendrier. La qualité importe peu”, explique un expert électoral qui avoue “son plaisir d’entendre les mots du pape. Il va obliger tout le monde à se remettre sur de bons rails. On ne peut pas faire n’importe quoi au nom d’un statu quo qui arrangerait tout le monde sur le dos du peuple. C’est insupportable. Oui, il faut avoir un regard critique sur l’organisation de ce scrutin. Oui, il faut oser dire qu’on va droit dans le mur.”

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  • Les funérailles du cardinal Pell ont fait cathédrale comble à Sydney

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    De Kevin J. Jones sur Catholic News Agency :

    Des milliers de personnes pleurent le cardinal Pell aux funérailles de Sydney : "N'ayez pas peur" était sa devise. 

    2 février 2023

    La messe d'enterrement du défunt cardinal George Pell a attiré des milliers de personnes en deuil, remplissant à ras bord la cathédrale Sainte-Marie de Sydney. 

    Des dirigeants de la société civile, des amis et des membres de la famille de Pell se sont souvenus du dévouement du cardinal australien à l'Église et à l'Évangile et de son courage face à de nombreux obstacles, notamment plus d'un an de prison avant sa disculpation.

    "George Pell était mon frère. C'était un prince de l'Église. Un homme bon et saint, et un fier Australien", a déclaré David Pell lors de la messe de funérailles du cardinal jeudi, selon le journal The Catholic Weekly.

    "'N'ayez pas peur' était la devise de George. Ces mots sont mentionnés 365 fois dans la Bible", a poursuivi le frère de Mgr Pell. "Ce sont des mots puissants et nous devons nous en souvenir alors que nous poursuivons la lutte quotidienne".

    S'adressant au cardinal, il a ajouté : "Tu as combattu le bon combat. Aide-nous à accepter la bataille. Repose en paix." 

    Le cardinal est décédé le 10 janvier à Rome à l'âge de 81 ans d'un arrêt cardiaque suite à des complications lors d'une opération de la hanche.

    L'archevêque de Sydney, Mgr Anthony Fisher, a célébré la messe pontificale des funérailles chrétiennes à la cathédrale Sainte-Marie de Sydney. La liturgie de quatre heures comprenait un motet d'offertoire spécialement composé par Sir James MacMillan, basé sur la devise du cardinal "N'ayez pas peur" et le texte de la Sagesse 3:1-4.

    Trente évêques, 220 prêtres et des dizaines de séminaristes ont assisté aux funérailles. L'assemblée comprenait des religieuses, des théologiens, des enseignants d'écoles catholiques et des familles. Des représentants d'agences catholiques et de communautés ethniques étaient présents à la messe, ainsi que les résidents de David's Place, une communauté pour les sans-abri et les marginaux de Sydney.

    Dans son homélie, Mgr Fisher a décrit son prédécesseur Pell comme un "lion de l'Église" qui a proclamé l'Évangile "sans honte, avec véhémence et courage jusqu'à la fin".

    "Il avait aussi un grand cœur, assez fort pour se battre pour la foi et endurer la persécution, mais assez doux pour prendre soin des prêtres, des jeunes, des sans-abri, des prisonniers et des chrétiens imparfaits", a déclaré l'archevêque.

    David Pell a décrit son frère comme un joueur "passionné" de football australien. 

    "Il croyait en l'État de droit, en l'équité pour tous et, dans le jargon des règles australiennes, il jouait la balle, et non l'homme", a-t-il déclaré. "Il pouvait ne pas être d'accord avec votre opinion, mais il n'était pas en désaccord avec vous en tant que personne".

    Pell a été nommé cardinal par le pape Jean-Paul II en octobre 2003, alors qu'il était archevêque de Sydney. Dix ans plus tard, le pape François a nommé Pell membre de son Conseil des cardinaux et, l'année suivante, il l'a chargé des finances du Vatican. Son travail là-bas lui a valu des éloges et de l'admiration, en particulier sa découverte apparente de 1,5 milliard de dollars d'actifs dans des comptes du Vatican non déclarés auparavant.

    En 2017, Pell a quitté Rome pour l'Australie afin de défendre son innocence face aux accusations selon lesquelles il aurait abusé sexuellement de deux garçons de 13 ans après la messe dominicale à Melbourne en 1996 et 1997.

    Il a été condamné en 2018. Après 404 jours de prison, le cardinal a été acquitté en 2020, lorsque la Haute Cour australienne a annulé à l'unanimité la condamnation de Pell. 

    La même année, un rapport de la Commission royale sur les abus sexuels a rendu publiques ses conclusions sur Pell, y compris des allégations selon lesquelles il était au courant des abus sexuels commis par des clercs dans les années 1970 et 1980, et n'aurait pas agi. Pell a rejeté ces allégations, les jugeant "non étayées par des preuves".

    Il est retourné vivre à Rome plus tard en 2020.

    Fisher a déclaré que le cardinal a marqué "404 jours passés en prison pour un crime qu'il n'a pas commis" malgré "la campagne médiatique, policière et politique pour le punir, qu'il soit coupable ou non."

    Le frère de Pell, David, a déclaré que la famille "savait que ce n'était pas vrai".

    "Nous avons dû rester stoïques face à la campagne incessante visant à salir la vie de George, en particulier avec les plus jeunes membres de notre famille", a-t-il déclaré. 

    Dans le même temps, le frère de George Pell a souligné les "magnifiques" journaux de prison du cardinal qui ont résulté de son incarcération. Il a remercié les partisans catholiques et non catholiques de Pell, notamment ceux qui ont envoyé plus de 4 000 lettres de soutien. Certaines lettres provenaient d'anciens codétenus de Pell.

    "Nous compatissons avec les victimes légitimes et avons une horreur totale des criminels. Notre propre famille n'a pas été immunisée contre ce mal", a déclaré David Pell. Il est "tout simplement faux" de dire qu'il a manqué de sympathie pour les victimes, a déclaré le frère de Pell, affirmant que le cardinal a été "injustement condamné pour les manquements de ses prédécesseurs".

    Le frère de Pell a également rappelé le bonheur de son frère à servir comme archevêque de Sydney.

    "Il était chez lui ici. Il aimait Sydney, et à en juger par l'effusion d'amour lors de sa mise en bière et aujourd'hui, Sydney l'aimait."

    Environ 2 000 personnes sont arrivées sur le parvis de la cathédrale pour obtenir une place à l'intérieur. Beaucoup sont restées et ont participé à la messe même si elles ne pouvaient pas entrer dans la cathédrale.

    Parmi les principaux dignitaires présents figuraient les anciens premiers ministres John Howard et Tony Abbot, ainsi que Peter Dutton, chef du parti libéral d'opposition. L'actuel Premier ministre Anthony Albanese et le Premier ministre de Nouvelle-Galles du Sud Dominic Perrottet ont tous deux envoyé des représentants.

    Lors des funérailles, Tony Abbot a parlé de la place de Pell en Australie, le qualifiant de "l'un de nos plus grands fils". Il a laissé entendre que le défunt cardinal avait été "transformé en bouc émissaire de l'Église elle-même", a rapporté le journal britannique The Guardian. Le 14 janvier. Le pape François a présidé le rite de l'éloge final et de l'adieu.

    Environ 150 manifestants critiquant le cardinal Pell et le catholicisme se sont rassemblés à l'extérieur. Certains portaient des banderoles disant que le cardinal devrait "brûler en enfer". Quatre ou cinq personnes en deuil se sont vivement opposées à certains manifestants et la police est intervenue et a arrêté un homme portant un parapluie arc-en-ciel, rapporte The Catholic Weekly. 

    David Pell a déclaré que le cardinal était un ami du pape François et qu'il avait été accueilli par le pape au Palais apostolique après son retour de prison à Rome. "À son arrivée, il a été stupéfait, car il a bénéficié de l'appoint d'une cohorte de gardes suisses, ce qui n'est réservé qu'aux chefs d'État en visite."

    Le pape François, dans un message de condoléances du 11 janvier, a loué le "dévouement de Pell à l'Évangile et à l'Église" et a noté son travail sur la réforme économique du Saint-Siège.

    Le cardinal Giovanni Battista Re, doyen du Collège des cardinaux, a célébré une messe de requiem à Rome, dans la basilique Saint-Pierre.

    Kevin J. Jones est un rédacteur principal de la Catholic News Agency. Il a bénéficié en 2014 d'une bourse de journalisme Egan de Catholic Relief Services.

  • Synode : quand le chat est sorti du sac

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    Du Père Raymond J. de Souza  sur le National Catholic Register :

    A présent, avec le Synode sur la synodalité, le chat est sorti du sac

    Les commentaires du Cardinal Robert McElroy la semaine dernière, soutenant que le synode est l'endroit approprié pour renverser les enseignements catholiques fondamentaux, ont mis en lumière la façon dont les dirigeants du Synode sur la Synodalité manipulent eux-mêmes le processus dans la poursuite de ce même objectif.

    1er février 2023

    La récente lettre aux évêques du monde entier du cardinal Mario Grech, chef du secrétariat du synode du Vatican, et du cardinal Jean-Claude Hollerich, rapporteur général du synode sur la synodalité, montre que la gestion d'un synode n'est plus aussi facile qu'avant.

    Les précédents synodes sous le pape François étaient relativement faciles à gérer par rapport au processus synodal actuel sur la synodalité pour une Église synodale. À l'époque, les responsables du synode, après avoir entendu tout le monde, se contentaient d'insérer dans les rapports intermédiaires ou finaux ce qu'ils souhaitaient. 

    Origines du processus synodal sur la synodalité

    C'est ainsi qu'a débuté le processus synodal sur la synodalité pour une Église synodale. Il culminera avec non pas une, mais deux réunions synodales planétaires à Rome, l'une cet automne et la seconde en octobre 2024. 

    Mais cela a commencé en 2018 au Synode sur les jeunes, lorsque le père jésuite Giacomo Costa - l'un des principaux gestionnaires du synode - a simplement inséré du matériel sur les processus synodaux dans le rapport de ce synode. 

    Il serait difficile de penser à quelque chose de moins attrayant pour des jeunes normaux que des réunions interminables sous la direction d'animateurs de groupe. Néanmoins, le secrétariat du synode devait lancer le processus synodal local à planétaire en plusieurs étapes, et il a donc "rapporté" que les pères synodaux souhaitaient que les jeunes catholiques du monde entier s'engagent dans la synodalité.

    Le cardinal Oswald Gracias de Bombay, membre du "conseil des cardinaux" du Saint-Père et proche conseiller du pape, a fait savoir que le secrétariat du synode avait conçu ce texte et a suggéré que le père Costa lui-même en était peut-être l'auteur. 

    Le Cardinal McElroy entre en scène

    Le processus synodal sur la synodalité pour une Église synodale a été quelque peu secoué la semaine dernière lorsque le cardinal Robert McElroy de San Diego a vendu la mèche, ou tiré le rideau, ou simplement dit tout haut ce que beaucoup soupçonnaient. Il a fait valoir que le Synode sur la Synodalité était exactement le bon moment pour approuver l'ordination des femmes diacres, reconsidérer l'ordination des femmes prêtres, mettre de côté l'enseignement scripturaire de Saint Paul sur la non réception de la Sainte Communion en état de péché mortel, et, au moins pour certaines pratiques sexuelles, abandonner complètement le défi de la chasteté.

    Le cardinal McElroy est de loin le plus intelligent, le plus éloquent et le plus instruit - Stanford, Harvard, Berkeley, Gregorian - des cardinaux américains que le pape François a créés, et les gens ont donc pris note.

    Les gens ont donc pris note. Un peu trop, semble-t-il, car on s'est inquiété du fait que le processus synodal d'"élargissement de la tente" comprenait apparemment l'invitation des renards dans le poulailler doctrinal. Il s'agit d'une "inclusion radicale" d'une grande portée, proposant des idées - l'admission ouverte à l'Eucharistie pour tous les baptisés - jamais enseignées dans toute l'histoire de l'Église. 

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  • Vietnam : le diocèse de Xuan Loc enterre 700 fœtus avortés dans la ville de Bien Hoa

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Le diocèse de Xuan Loc enterre 700 fœtus avortés dans la ville de Bien Hoa

    03/02/2023

    Le dimanche 29 janvier à Bien Hoa, dans le diocèse de Xuan Loc (dans le sud-est du Vietnam), le père Joseph Nguyen Van Tich, du comité pro-vie diocésain, a célébré l’enterrement de 700 fœtus en présence de plusieurs milliers de militants et volontaires. Selon le groupe, qui a débuté ses activités en 2011, le cimetière compte plus de 62 000 enfants non nés. « Les enterrer, c’est demander pardon pour la peine et la souffrance que nous leur faisons endurer, et c’est aussi prier pour la sécurité des autres enfants », a confié le père Tich.

    Le 29 janvier dans l’église de Bac Hai, le père Joseph Nguyen Van Tich (à gauche) et le père Vincent Nguyen Minh Tien bénissent des fœtus morts avant leur enterrement.

    Dimanche 29 janvier, un groupe pro-vie du diocèse de Xuan Loc a célébré une messe spéciale de requiem et l’enterrement de 700 fœtus avortés dans l’église de Bac Hai, dans la ville de Bien Hoa (dans le sud-est du Vietnam). Les participants se sont également engagés à sensibiliser la nation communiste sur la dignité humaine, alors qu’on compte de nombreux jeunes parmi les demandes d’avortement dans le pays.

    Plusieurs centaines de militants pro-vie de différentes confessions étaient présents. Le cimetière compte plus de 62 000 enfants non nés. Avant les enterrements, les fœtus morts ont été nettoyés avec de l’alcool et enveloppés dans du linge blanc. Ils ont aussi reçu un nom et ont été disposés dans l’église avec des fleurs, afin de permettre aux gens de prier pour eux.

    « Enterrer des fœtus, c’est demander pardon aux enfants non nés pour la peine et la souffrance que nous leur faisons endurer, et c’est aussi prier pour la sécurité des autres enfants », explique le père Joseph Nguyen Van Tich, qui a concélébré la messe avec le père Vincent Nguyen Minh Tien.

    Même si les habitants ont pris dix jours de congé pour célébrer la fête du Têt (le Nouvel an lunaire) en janvier, les interruptions prématurées de grossesses n’ont pas cessé et les volontaires ont collecté près de 700 fœtus le mois dernier dans les cliniques et hôpitaux de la région, précise le père Tich.

    Près de 300 000 avortements par an au Vietnam

    Le pays asiatique, qui compte près de 99,4 millions d’habitants, enregistre un triste record avec environ 300 000 avortements par an, dont une majorité de filles âgées entre 15 et 19 ans. Parmi elles, entre 60 et 70 % sont toujours scolarisées, selon les études. Les volontaires du groupe vietnamien expliquent collecter entre 700 et 1 500 fœtus par mois, dont des enfants mort-nés, selon le père Tich, qui a lancé ces activités pro-vie au Vietnam en 2011.

    Le prêtre souligne que le groupe diocésain a aussi sauvé plusieurs centaines d’enfants de l’avortement et fourni un logement sûr à plus de 2 000 mères célibataires, abandonnées par leurs partenaires et leurs proches pour avoir refusé de mettre fin à leur grossesse.

    Au Vietnam, les avortements en début de grossesse ont été déclarés comme un droit des femmes dans le cadre de la loi de 1989 sur la santé. Plus de 14 millions d’habitants du Vietnam – le troisième pays le plus peuplé d’Asie du Sud-Est – sont âgés entre 10 et 19 ans, ce qui représente près de 14,4 % de la population. Selon une étude menée en 2021 pour les Objectifs de développement durable des Nations unies, on comptait un avortement pour mille filles de 15 à 19 ans au Vietnam en 2021.

    Le père Tich explique que le comité pro-vie du diocèse offre également un soutien psychologique et spirituel à ceux qui ont été impliqués dans un avortement. Le prêtre note toutefois qu’il est triste que des parents paient des soignants pour supprimer leurs enfants. Durant les enterrements, le 29 janvier, il a insisté sur le fait que l’interruption volontaire de grossesse est un crime grave contre l’humanité.

    (Avec Ucanews)

  • Un pape a-t-il jamais entendu le récit de telles atrocités ?

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    De Jean-Marie Guénois sur le site du Figaro via Il Sismografo :

    En Afrique, le Pape François «sous le choc» des violences subies et racontées par de jeunes rescapés

    1er février 2023

    Mercredi, le chef de l'Église catholique, en visite en République démocratique du Congo, a rencontré des jeunes victimes des conflits qui ravagent l'est du pays depuis trois décennies. -- Mercredi, le chef de l'Église catholique, en visite en République démocratique du Congo, a rencontré des jeunes victimes des conflits qui ravagent l'est du pays depuis trois décennies. 

    Un pape a-t-il jamais entendu le récit de telles atrocités ? Mercredi, à la nonciature de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, François a reçu une délégation de victimes. Il devait initialement les rencontrer à Goma, ville du Nord-Kivu, à l'est du pays mais l'insécurité qui y règne l'a empêché de célébrer la messe prévue dans un camp de réfugiés. De fait, les témoignages de victimes entendus en direct par François ont donné une idée aussi précise que terrible de l'insoutenable terreur qu'ils ont vécue. 

    Ladislas Kambale Kombi, 17 ans, raconte comment son «grand frère a été tué» puis, ajoute : «mon père a été tué en ma présence (…) par des hommes en pantalon training et chemise militaire». Le jeune homme se souvient : «depuis ma cachette, j'ai suivi comment ils l'ont découpé en morceaux, puis sa tête tranchée a été placée dans un panier». Il dit ne plus dormir et «ne pas comprendre une telle méchanceté, cette brutalité quasi animale». La voix nouée, il assure avoir « pardonné à (nos) bourreaux». Léonie Matumaini, encore à l'école primaire, ajoute : «Tous les membres de ma famille ont été tués en ma présence». 

    Le témoignage de Bijoux Makumbi Kamala, est ensuite lu par son amie. Elle raconte comment elle a été « violée comme un animal» pendant 19 mois par le chef de la bande de «rebelles» qui l'avait kidnappée. Elle relate que «les enfants» dont les parents ont été tués «sont exploités dans les mines», les filles subissant «le calvaire des violences sexuelles». 

    L'abbé Guy-Robert Mandro Deholo, dont les mains ont été «mutilées», lit le témoignage de Désiré Dhetsina, disparu aujourd'hui : «j'ai vu la sauvagerie, des gens découpés comme on découpe la viande à la boucherie», des «femmes mutilées sans aucune raison». Deux d'entre elles lèvent leur bras… Sans main. Silence de mort dans l'assistance. 

    Enfin, Aimée, lit un dernier témoignage, celui d'Emelda M'karhungulu, «retenue comme esclave sexuelle», qui raconte : «on nous faisait manger la viande des hommes tués.» Celui qui refusait, «on le découpait et on nous le faisait manger». Mais elle termine contre toute attente : «nous pardonnons à nos bourreaux tout ce qu'ils nous ont fait». 

    Le reflet glaçant des lames 

    Ces récits atroces se terminent par le dépôt, devant une croix du Christ placée à la droite du pape, d'instruments identiques à ceux qui ont blessé ou tué : machette, couteaux, marteau, lance, hachoir… Le reflet des lames posées à même le carrelage est glaçant. En quarante voyages pontificaux, peu de scènes n'auront été aussi poignantes. 

    Toutes ces victimes ont moins de trente ans. L'âge de ces violences et guerres multiples dans l'Est de la RDC, zone ravagée par la convoitise de l'extrême richesse des sous-sols et de ses minerais rares. Selon les estimations, il y a eu entre cinq et dix millions de morts, à la 2e place du classement de l'horreur de ce continent après le génocide du Rwanda. 

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