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Actualité - Page 120

  • Le 100e anniversaire du Grand Séminaire Saint-Paul de Kipalapala (Tanzanie), où 290 séminaristes poursuivent actuellement leurs études théologiques

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/TANZANIE - "Source de vie nouvelle et de croissance des vocations" : le cardinal Rugambwa à l'occasion du centenaire du Grand Séminaire Saint-Paul de Kipalapala

    11 juin 2024
     

    Tabora (Agence Fides) – "Nous sommes reconnaissants à Dieu pour la croissance continue des vocations au Grand Séminaire Saint-Paul de Kipalapala, où environ 290 séminaristes poursuivent actuellement leurs études théologiques. Avec leurs formateurs, les enseignants et le personnel non enseignant, c'est un honneur pour nous de vivre cette année, alors que nous nous préparons à célébrer son centenaire". Ce sont les mots que le Cardinal Protase Rugambwa, Archevêque de Tabora, a adressés à l'Agence Fides à l'occasion de la remise des diplômes à 40 séminaristes qui ont achevé leurs études théologiques et leur formation aux ordres sacrés.

    "Le séminaire de Kipalapala, poursuit le Cardinal, est l'un des trois séminaires de théologie gérés par la Conférence épiscopale de Tanzanie. Situé dans l'archidiocèse de Tabora, il a été fondé par les Missionnaires d'Afrique lorsque Tabora était encore un vicariat apostolique d'Unyanyembe dans la ville d'Ushirombo où le vicariat était basé. C'était en fait en 1918. Plus tard, le séminaire a déménagé à un endroit connu sous le nom d'Utinta, dans l'actuel diocèse de Mpanda, et depuis 1925, il se trouve à Kipalapala".

    "Comme je l'ai précisé, ajoute Mgr Rugambwa, le séminaire dessert tous les territoires ecclésiastiques de Tanzanie, et il accueille parfois des séminaristes de pays voisins, ainsi que des membres d'instituts religieux et de sociétés de vie apostolique.

    L'archidiocèse de Tabora a joué un rôle déterminant dans l'existence et la croissance de ce séminaire. L'archevêque de Tabora en est en quelque sorte le gardien au nom de la Conférence épiscopale tanzanienne, en plus d'être membre du conseil d'administration. "En fait, je suis personnellement impliqué avec mes collaborateurs et les fidèles dans diverses activités et événements en vue des préparatifs du centenaire qui auront lieu au second semestre de l'année prochaine et qui sont déjà en cours", dit-il.

    Nous prions le bon Dieu de bénir nos efforts", conclut le cardinal Rugambwa, "afin que les célébrations du centenaire deviennent une source de vie nouvelle et de croissance vocationnelle visant à obtenir des ministres de l'Église de qualité et futurs pour la vie et la mission de l'Église en Tanzanie et ailleurs".

    (AP) (Agence Fides 11/6/2024)

  • La FAFCE écrit une lettre ouverte aux députés européens élus pour la législature 2024-2029 du Parlement européen

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    COMMUNIQUE DE PRESSE

    La FAFCE écrit une lettre ouverte aux députés européens élus pour la législature 2024-2029 du Parlement européen

    Bruxelles, 11 juin 2024

    Ce lundi dernier, la Fédération des associations familiales catholiques en Europe (FAFCE) a écrit une lettre ouverte à tous les députés européens élus après les élections du Parlement européen de 2024, signée par le président de la FAFCE, Vincenzo Bassi, au nom de ses organisations membres à travers le continent.

    Cette lettre fait suite à la diffusion d'une boîte à outils politique détaillant les priorités de la nouvelle législature, du point de vue de la famille. Les cinq domaines mis en avant sont l'hiver démographique, la famille en tant qu'investissement, l'équilibre travail-famille, la protection des enfants et l'écologie intégrale.

    Lettre ouverte à tous les élus du Parlement européen

    Chère députée, cher député,

    Félicitations pour votre élection ! Les citoyens européens vous ont confié l'honneur de les représenter pour cette cinq ans législature. C'est une grande responsabilité pour l'avenir de l'Europe et pour les familles européennes.

    A cette occasion, au nom de toutes les organisations membres de la Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE), je voudrais partager avec vous quelques-unes de nos réflexions et propositions pour ce mandat, que vous pourrez trouver dans la boîte à outils que nous avons préparée dans le but d’inspirer votre activité législative.

    1. L'Europe est plongée dans un hiver démographique qui constitue un défi pour les générations futures.

    Les défis démographiques doivent reposer sur le principe de la solidarité intergénérationnelle, en mettant l'accent sur la promotion des réseaux familiaux en tant qu'antidote à la solitude : Les familles sont le trésor de l'Europe. Je voudrais vous inviter à soutenir, promouvoir et garantir la renomination d'un commissaire européen en charge du sujet de la démographie, doté de ressources suffisantes pour mettre en place une coopération intergouvernementale en vue de relever ces défis. J'aimerais également proposer de créer et de rejoindre un intergroupe du Parlement européen sur « la démographie, l'équilibre travail-famille et les générations futures », en vertu de l'article 35 du Règlement.

    2. Les familles jouent un rôle central dans la formation de nos sociétés et constituent un investissement pour l'avenir de l'Europe

    Investir dans les familles, c'est investir dans l'avenir. C'est la raison pour laquelle les politiques familiales devraient être considérées comme des investissements dans la balance des comptes des États, et non comme des coûts. Je vous invite à promouvoir et à participer à une réflexion européenne de haut niveau et au sein du Parlement européen sur la réforme des critères macroéconomiques des politiques familiales.

    3. L'équilibre travail-famille devrait être la clé des politiques d'égalité de traitement

    Les États membres sont compétents en matière de politiques familiales et le principe de subsidiarité doit toujours être respecté pour le bien de l'Union européenne. Cependant, l'Europe peut promouvoir l'équilibre travail-famille en reconnaissant le droit à la déconnexion et le dimanche comme jour de repos commun en Europe. Il existe également quatre directives pertinentes qui peuvent être révisées afin d'améliorer l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée des familles.

    4. Nos enfants sont l'avenir de l'Europe et leur protection doit être une priorité

    Nos enfants sont notre avenir. Les nouvelles générations sont confrontées à des risques croissants liés à l'évolution rapide de notre époque. La numérisation aide les sociétés à bien des égards, mais il est nécessaire d'en faire un usage responsable pour éviter les effets secondaires destructeurs.

    Dans cette optique, nous aimerions proposer de reconnaître la consommation de pornographie comme un problème de santé publique et de l'introduire comme une forme d'abus sexuel sur les enfants dans la proposition de directive de la Commission relative à la lutte contre les abus sexuels sur les enfants. En outre, je vous invite à soutenir l'initiative de la European Child Shield Platform, car ses membres très divers font un travail fructueux en rassemblant des données et en proposant des solutions aux conséquences sur la santé physique et mentale de nos générations futures.

    En outre, nous vous invitons à soutenir une convention internationale pour l'abolition de la maternité de substitution, inspirée de la déclaration de Casablanca, car la maternité de substitution est une forme de traite des enfants et d'exploitation des femmes.

    Enfin, nous aimerions vous proposer, en tant que membre du Parlement européen, de promouvoir une institution véritablement inclusive, par la création d'un organe représentatif au sein du Parlement européen pour les personnes handicapées et les personnes ayant des besoins particuliers.

    5. La Création souffre et les familles sont la clé de l'écologie humaine intégrale

    Il n'y a pas de développement durable sans familles. Comme le rappelle la résolution de notre dernière réunion de printemps du Conseil de Présidence, « l'écologie humaine intégrale implique une approche holistique de la complexité des problèmes écologiques, unissant les dimensions culturelles, politiques, sociales et économiques de cette réalité ». Je vous invite à placer les familles au centre de la solution pour protéger la Création et prévenir une dégradation catastrophique de l'environnement.

    La FAFCE souhaite mettre à disposition son expérience en Europe et ses idées issues de la base de nos associations membres sur tout le continent.

    La FAFCE souhaite contribuer à la résolution des défis actuels et être la voix des familles. Nous serons très heureux de coopérer avec vous pendant votre mandat.

    Notre équipe basée à Bruxelles et moi-même restons à votre disposition et vous souhaitons un mandat fructueux pour les familles.

    Je vous adresse mes meilleurs vœux,

    Vincenzo Bassi, Président de la FAFCE

    The Federation of Catholic Family Associations in Europe represents 33 national and local organisations: we are the voice of families from a Catholic perspective at the European level. FACE holds a participatory status with the Council of Europe since 2001 and is a member of the Fundamental Rights Platform of the European Union. 

  • Que manque-t-il au dialogue interreligieux avec les musulmans ?

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    Du Père Mario Alexis Portella* sur Crisis Magazine :

    Que manque-t-il au dialogue interreligieux avec les musulmans ?

    La charité envers les musulmans se manifeste surtout par le désir ardent de les voir devenir pleinement enfants de Dieu, ce qui ne peut se faire que par le baptême, ce que le dialogue interreligieux ne fait pas du tout.

    10 juin 2024

    Le mois dernier a marqué le cinquantième anniversaire de la création du dicastère pour le dialogue interreligieux. Anciennement appelé Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, il a créé la Commission pour les relations religieuses avec les musulmans dans le but non pas de convertir ceux qui professent l'islam aux enseignements du Christ, mais de « promouvoir la compréhension mutuelle, le respect et la collaboration entre les catholiques et les adeptes d'autres traditions religieuses, d'encourager l'étude des religions et de promouvoir la formation de personnes dédiées au dialogue ». 

    Le rapport public avec le monde islamique a été l'une des caractéristiques de la papauté du pape François, comme en témoignent ses nombreuses visites aux communautés islamiques et aux pays à majorité musulmane. Soutenant, comme le proclame la Déclaration de Vatican II sur les relations de l'Église avec les religions non chrétiennes, Nostra Aetate, que les musulmans « adorent avec nous le Dieu unique et miséricordieux », le pontife déclare : « Il n'est pas possible d'établir des liens véritables avec Dieu en ignorant d'autres personnes. Il est donc important d'intensifier le dialogue entre les différentes religions, et je pense en particulier au dialogue avec l'islam. »

    Les catholiques qui se sont engagés dans un tel dialogue, que ce soit dans le cadre d'une expérience ponctuelle ou d'un groupe permanent, ont tendance à s'abstenir de mentionner le nom de « Jésus » en tant que Fils divin de Dieu, de peur d'offenser les musulmans - bien que les musulmans acceptent Jésus comme prophète, ils nient qu'il soit le Fils de Dieu, tout comme ils nient la Sainte Trinité : 

    Ils [les chrétiens] ont certainement blasphémé ceux qui disent : « Allah est le Messie, le fils de Marie », alors que le Messie a dit : "Ô enfants d'Israël, adorez Allah, mon Seigneur et votre Seigneur, car il n'y a pas d'autre Dieu que le seul Dieu Allah. Ils ont certes blasphémé, ceux qui disent : « Allah est le troisième de trois : « Allah est le troisième de trois ». (Sourate 5:72)

    Ces catholiques, dans leur mentalité utopique, se réfèrent à la rencontre de saint François d'Assise avec le sultan soufi Malik al-Kamil en 1219 dans la ville portuaire de Damiette, en Égypte.

    Les catholiques qui se sont engagés dans un tel dialogue, que ce soit dans le cadre d'une expérience ponctuelle ou d'un groupe permanent, ont tendance à s'abstenir de mentionner le nom de « Jésus » en tant que Fils divin de Dieu, de peur d'offenser les musulmans.
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    Pleinement conscient des dangers qui l'attendaient, saint François, accompagné de son confrère Illuminato da Rieti, était déterminé à partir en mission de paix auprès des nations musulmanes mécréantes. Cependant, comme l'explique Frank M. Rega dans son livre St. Francis of Assisi and the Conversion of the Muslims, la visite du saint avait un objectif sous-jacent. Il ne s'agissait pas simplement de discuter de valeurs communes, comme le prétendent à tort certains révisionnistes ou hommes d'Église modernes. Il s'agissait de prêcher l'Évangile de Jésus-Christ, en soulignant par la suite l'incongruité de l'islam avec le seul vrai Dieu : Père, Fils et Saint-Esprit.

    Lors de la rencontre, après avoir échangé des salutations de paix, le sultan, incertain des intentions de ses visiteurs, demanda si les frères étaient venus à lui en tant que représentants de l'armée du pape - la cinquième croisade était en cours.

    Saint François a répondu : « Nous sommes les ambassadeurs du Seigneur Jésus-Christ », affirmant ainsi qu'il était l'ambassadeur de Dieu, et non celui du pape. Bien que les conseillers religieux d'al-Kamil l'aient averti que les prêches des frères violeraient la charia, le sultan pensait qu'il agissait dans le respect de la loi en les écoutant. Lorsqu'il s'aperçut que saint François et les Illuminés commençaient à dénoncer les erreurs de l'islam, certains membres de la cour d'al-Kamil exigèrent l'exécution des frères. Conseillé par le soufi-persan Fakr al-Farisi, il s'en tient au verset coranique : « Et vous entendrez certainement beaucoup d'insultes de la part de ceux qui ont reçu l'Écriture avant vous... mais si vous persévérez avec patience et si vous vous prémunissez contre le mal, ce sera le meilleur moyen de régler vos affaires » (sourate 3:186).

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  • A Houston, une approche véritablement catholique des « études de genre »

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    De David Paul Deavel sur le CWR :

    Une approche véritablement catholique des « études de genre »

    Pourquoi le nouveau programme de maîtrise en études catholiques sur les femmes et le genre à l'Université de St. Thomas à Houston est une première en son genre et un programme entièrement catholique.

    10 juin 2024

    Bien que juin soit le mois consacré par de nombreux catholiques au Sacré-Cœur de Jésus, les post-chrétiens et les chrétiens « libéraux » ont décidé de promouvoir le « Mois de la Fierté », une période de célébration et de promotion d'une vision très étrange de l'être humain qui porte désormais les initiales LGBTQ. Ou, dans de nombreux cas, une série de lettres beaucoup plus longue suivie d'un signe plus - LGBTQIAA+ en est un exemple courant. Ces lettres désignent soit des passions sexuelles qui déterminent en quelque sorte le centre de l'identité d'une personne, soit des « identités de genre », c'est-à-dire des prétentions à être autre chose que son propre sexe biologique sur la base d'une sorte de sentiment interne mystérieux.

    Tout cela est à la fois troublant et très déroutant, d'autant plus qu'il y a des ecclésiastiques et des universitaires catholiques qui promeuvent cette vision du monde dans laquelle notre statut d'image de Dieu, créée mâle et femelle, est considéré comme dépassé. D'autant plus que tant d'autorités juridiques, médicales et même spirituelles promeuvent aujourd'hui des comportements sexuels qui dénaturent notre nature et même des opérations chirurgicales qui mutilent des corps sains pour que les hommes, les femmes et même les enfants ressemblent au sexe opposé. Les gens parlent de la période médiévale comme de « l'âge des ténèbres », mais malgré les merveilles technologiques dans lesquelles nous vivons, notre époque est vraiment sombre.

    Nous savons aussi que même ceux qui n'ont pas adopté l'ensemble de ces idéologies destructrices ont souvent absorbé une bonne partie de ce dont ils sont issus. Même lorsqu'ils n'ont pas oublié ce qu'est une femme, les partisans de nombreuses versions laïques du « féminisme » ont promu l'idée que l'avortement et la contraception sont nécessaires à la santé et à l'épanouissement des femmes. Ils ont également dit aux femmes que si elles ne donnaient pas la priorité à leur carrière plutôt qu'à leur famille, elles étaient des traîtresses. Et ils ont souvent fait comprendre que les politiques publiques qui ne permettent pas et même ne promeuvent pas ces positions sont « anti-femmes ».

    Que pouvons-nous faire ? S'il est tentant de se lamenter sur cette folie et d'essayer de s'y soustraire, ce n'est vraiment pas une option pour la plupart d'entre nous. Nous avons besoin de réponses pour nos enfants, à qui ces messages sont transmis dans de nombreuses écoles publiques (et, malheureusement, même dans certaines écoles catholiques). Nous devons trouver des moyens de répondre aux pressions qui nous poussent à capituler devant les demandes qui nous sont faites à notre travail et dans les lieux publics d'affirmer de mauvaises idées ou de faire des choses pour les promouvoir. Et nous devons trouver comment promouvoir des politiques qui conduiront réellement à l'épanouissement des hommes et des femmes.

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  • De persécutée à complice : les métamorphoses de l’Église orthodoxe russe

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (Diakonos.be) :

    De persécutée à complice. Les métamorphoses de l’Église orthodoxe russe

    C’est une période sombre pour le dialogue entre Rome et le patriarcat de Moscou. La rencontre entre le Pape François et Cyrille de Moscou à l’aéroport de La Havane le 12 février 2016 était déjà plombé par les agressions armées de Vladimir Poutine en Géorgie et en Ukraine, où il avait déjà pris la Crimée et contesté le Donbass. Mais depuis, les événements se sont enchaînés à une vitesse effrayante, avec la guerre féroce de la Russie contre l’Ukraine et l’Occident, exaltée en tant que « guerre sainte » par ce même patriarche de Moscou que le Pape en est venu à qualifier de « thuriféraire de Poutine ».

    Et pourtant, ce mystère d’iniquité ne demeure pas incompréhensible, si l’on prend la peine de relire le dernier siècle de l’histoire russe. Et ce que vient de faire avec une rare maîtrise et une abondante documentation Giovanni Codevilla, l’un des plus grands spécialistes en la matière, dans un livre fraîchement sorti de presse intitulé « Da Lenin a Puti. Politica e religione », édité chez Jaca Book.

    « De la persécution à la connivence », précise le sous-titre du livre, avec une allusion à la symphonie retrouvée entre le trône et l’autel, entre Poutine et Cyrille, qui caractérise l’actuelle période de l’histoire russe, après des décennies d’atroces persécutions et une fragile parenthèse de liberté retrouvée à la suite de la dissolution de l’Union soviétique, rapidement étouffée dans l’œuf.

    On sait qu’il y a eu des persécutions, mais tous ne connaissent pas ses variantes que Codevilla met en évidence. Déjà terrible sous Lénine, et à son comble avec Staline, pendant les années de la seconde guerre mondiale, elle a connu une interruption partielle et impromptue, souhaitée par Staline en personne pour renforcer notamment par l’apport de l’Église la résistance patriotique à l’invasion des armées d’Hitler.

    L’orthodoxie a retrouvé un espace de mouvement, ses hommes ont été libérés de prison, quelques églises ont été rouvertes. Et une fois la guerre terminée, on lui a confié la mission de faire la propagande de la politique du Kremlin dans le champ international, en particulier à travers la Conférence chrétienne pour la paix et le Conseil œcuménique des Églises, qui réunissait à Genève les représentants de plusieurs confessions chrétiennes, y compris les catholiques.

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  • La mort de Moltmann, le père des erreurs de la théologie contemporaine

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    De Stefano Fontana sur la NBQ :

    Moltmann, le père des erreurs de la théologie contemporaine

    Le théologien protestant a également exercé une grande influence dans la sphère catholique. Une influence négative, qui s'appuie sur l'espérance mais l'inscrit dans l'histoire, sécularisant la foi. Les résultats sont encore visibles aujourd'hui.

    11_06_2024

    Le 3 juin, le théologien protestant Jürgen Moltmann est décédé à Tübingen à l'âge de 98 ans. On se souvient généralement de lui comme du « théologien de l'espérance » en raison de son principal ouvrage, Théologie de l'espérance, publié en 1964 en Allemagne et en 1970 en Italie par Queriniana. Se souvenir de lui de cette manière n'est ni erroné ni réducteur, car cet ouvrage n'avait pas l'intention de traiter un seul chapitre de la théologie, à savoir l'espérance, mais de la reformuler dans son intégralité.

    De l'espérance découle une nouvelle explication de tous les thèmes théologiques traditionnels : la révélation comprise non pas tant dans son caractère doctrinal que dans son caractère historique, la transcendance comprise dans un sens temporel comme futur plutôt que dans un sens spatial, le péché comme le rejet de l'espérance, la grâce comme le don de la possibilité et de la capacité d'espérer, la conversion comme l'aversion du présent et la conversion à l'avenir. D'où l'impact révolutionnaire de sa théologie, liée à l'idée toute protestante du monde arrivé à maturité, de la sécularisation en tant que phénomène chrétien, de la nécessité d'évoluer vers une théologie séculière comme l'année suivante, en 1965, Harvey Fox l'affirmera également dans son livre The Secular City (La ville séculière). Histoire, espérance, avenir, pratique : telles sont les coordonnées de la nouvelle théologie que l'on retrouve dans toutes les théologies ultérieures, y compris la théologie catholique.

    Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, selon Moltmann, Dieu n'est pas compris comme consacrant des temps et des lieux, mais comme lié à une parole de promesse. La promesse lie l'homme à l'histoire qui se situe entre la promesse et son accomplissement. C'est l'espace de la responsabilité humaine, de l'avenir, de la moralité et de la praxis. La théologie de l'espérance s'élabore dans une clé eschatologique, confiant désormais au théologien la tâche non pas « d'interpréter le monde, l'histoire et la nature humaine, mais de les transformer dans l'attente d'une transformation divine ». Le lieu de la révélation de Dieu devient l'histoire et Dieu se révèle à travers des promesses et des événements historiques, à commencer par l'Exode. La tâche du chrétien n'est pas tant de se demander qui est Dieu et quels sont ses attributs, mais d'identifier où Dieu est à l'œuvre dans l'histoire et de participer activement à son œuvre de rédemption. Il fallait éliminer tout dualisme métaphysique et toute vision spatiale de Dieu, créer une théologie laïque à partir du langage politique : « cela implique que nous discernions où Dieu est à l'œuvre, et que nous participions ainsi à son œuvre : cette action incessante est une manière de parler : ce faisant, le chrétien parle de Dieu ». La vérité devient action. Le théologien ne dira pas qui est Dieu par des discours, mais la praxis des chrétiens le dira.

    Avec Moltmann, la dimension de l'histoire entre dans la théologie et en bouleverse les connotations. Harvey Fox, déjà cité, aborde la théologie de l'espoir et affirme que « Dieu aime le monde et non l'Église » et qu'il utilise le monde et non l'Église. Dans son livre The Christian as Rebel, il note que « c'est le baseball professionnel et non l'Église qui a fait les premiers pas vers l'intégration raciale. Nous sommes très en retard dans ce domaine. Nous devons faire la course pour rattraper ce que Dieu fait déjà dans le monde". Comme on le voit, l'« Église sortante » a des origines lointaines. Les nouvelles suggestions de Moltmann seront reprises par Johann Baptist Metz dans sa « Théologie politique » et Karl Rahner fera siennes les mêmes hypothèses, à commencer par la sécularisation, qui oblige à penser que la révélation de Dieu a lieu dans l'histoire humaine avant d'avoir lieu dans l'Église. On peut penser que le véritable tournant novateur de la théologie contemporaine a été apporté par Moltmann. Toutes les autres théologies suivront en effet la voie qu'il a inaugurée. La théologie de l'espérance peut ainsi être comparée à une explosion qui en provoque d'autres en chaîne. Il a su traiter de la théologie révolutionnaire et de la théologie de la libération, il a baptisé la théologie noire et la théologie féministe. De plus, il a été au centre du dialogue entre chrétiens et marxistes.

    Avec Moltmann, la dimension de l'histoire entre dans la théologie et en bouleverse les connotations. Harvey Fox, déjà cité, aborde la théologie de l'espoir et affirme que « Dieu aime le monde et non l'Église » et qu'il utilise le monde et non l'Église. Dans son livre The Christian as Rebel, il note que « c'est le baseball professionnel et non l'Église qui a fait les premiers pas vers l'intégration raciale. Nous sommes très en retard dans ce domaine. Nous devons faire la course pour rattraper ce que Dieu fait déjà dans le monde". Comme on le voit, l'« Église sortante » a des origines lointaines. Les nouvelles suggestions de Moltmann seront reprises par Johann Baptist Metz dans sa « Théologie politique » et Karl Rahner fera siennes les mêmes hypothèses, à commencer par la sécularisation, qui oblige à penser que la révélation de Dieu a lieu dans l'histoire humaine avant d'avoir lieu dans l'Église. On peut penser que le véritable tournant novateur de la théologie contemporaine a été apporté par Moltmann. Toutes les autres théologies suivront en effet la voie qu'il a inaugurée. La théologie de l'espérance peut ainsi être comparée à une explosion qui en provoque d'autres en chaîne. Il a su traiter de la théologie révolutionnaire et de la théologie de la libération, il a baptisé la théologie noire et la théologie féministe. De plus, il a été au centre du dialogue entre chrétiens et marxistes.

    Ce dernier point nous amène à un autre chapitre important de l'histoire de Moltmann. Je veux parler du dialogue de pensée avec le philosophe marxiste est-allemand Ernst Bloch, qui a eu tant d'influence sur la théologie de Moltmann à l'époque et par la suite. Le principe d'espérance de Bloch et la théologie de l'espérance de Moltmann se renvoient l'un à l'autre. Bloch reformule le marxisme sous la catégorie de l'utopie, il voit toute la réalité comme gouvernée par l'avenir et poussée à se dépasser elle-même, il lit la Bible comme l'expression d'une « transcendance sans transcendance », l'avenir et l'histoire sont autant les caractéristiques de la religion chrétienne que de ce monde sécularisé, le Dieu d'Israël est le Dieu du huitième jour « qui n'a pas encore été et qui est donc plus authentique » et le Christ n'a rien de spirituel, mais est l'homme qui s'est assis non pas à la droite de Dieu mais à sa place car le christianisme est libérateur et donc athée. Moltmann rencontre ainsi non seulement le marxisme, mais aussi le nihilisme athée de la modernité.

    Porter un jugement sur la théologie de Moltmann revient à porter un jugement sur une grande partie de la théologie contemporaine. Célébrer sa pensée en l'exaltant reviendrait à cautionner les grandes erreurs de cette théologie et de celles qui l'ont suivie. Je me suis limité ici à rappeler quelques hypothèses de base. Le lecteur, s'il y croit, peut s'exercer à identifier leurs effets négatifs sur la théologie de ces décennies et aussi sur la praxis de l'Église d'aujourd'hui.

  • Coup de barre à droite au Parlement européen

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    De

    Élections européennes : un Parlement à droite

    Le scrutin témoigne du souhait de ré-orienter l’Union européenne dans un sens plus conforme à son histoire et à sa civilisation.

    10 juin 2024

    En quelques chiffres, Brice Teinturier, directeur délégué d’Ipsos, a résumé le 9 juin au soir, sur le plateau de France 2, l’une des principales leçons de ces élections européennes : les partis dits « eurosceptiques » recueillaient, en moyenne, 8,7 % des suffrages exprimés en 2004. Puis 11,8 % en 2009 ; 15,7 % en 2014 ; 18 % en 2019, et environ 24 % cette année. Près d’un électeur sur quatre.

    Sans doute cette progression n’est-elle pas homogène. Encore faut-il aller en Finlande pour trouver une formation de la droite dite « souverainiste » ou « nationaliste » sur le recul : le Parti des Finlandais perd un peu plus de six points en cinq ans. Mais il s’agit bien d’une exception. Au Portugal, les eurosceptiques de Chega enregistrent un score moindre qu’aux législatives mais enverront pour la première fois des élus siéger à Strasbourg.

    En Allemagne, les sociaux-démocrates au pouvoir enregistrent une cuisante défaite, devancés par les conservateurs et, surtout, par la droite radicale AfD – près de 16 % des suffrages – qui gagne 6 sièges au Parlement européen. En Italie, le parti de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, arrive en tête : plus 4 sièges. En Espagne, Vox en gagne 2. En Autriche, les « nationalistes » du FPÖ – plus de 25 % – devancent les conservateurs de l’ÖVP.

    En Pologne, bien que le scrutin ait été remporté par le parti pro-européen du Premier ministre Donald Tusk, la droite nationaliste de Konfederacja enverra 6 députés à Strasbourg. Et la formation souverainiste Droit et justice, fondée par les frères Kaczyński, recueille près de 36 % des voix. En Hongrie, si les médias se plaisent à souligner que le parti de Viktor Orban fait moins qu’en 2019, il obtient encore plus de 44 % des suffrages et finit en tête de cette consultation, alors qu’Orban dirige le pays depuis quatorze ans.

    Racines chrétiennes

    Au total, les droites souverainistes occuperont plus du quart des sièges au Parlement européen. Leurs élus parviendront-ils à imposer leur conception de l’Europe : non pas la défaire – il ne s’agit pas d’en sortir – mais défendre sa civilisation dont Giorgia Meloni, par exemple, rappelle sans cesse les racines chrétiennes ? Leur influence dépendra de leur capacité à s’allier car ils sont aujourd’hui divisés en deux groupes : les « Conservateurs et réformistes européens » et « Identité et Démocratie ».

    Le groupe majoritaire restera cependant le « Parti populaire européen », regroupant les partis du centre et du centre-droit, dont est issue l’actuelle présidente du Parlement, Ursula von der Leyen. Suivent les sociaux-démocrates, avec 139 élus. Et le groupe Renew, équivalent européen de Renaissance, avec 80 eurodéputés. Les écologistes, quant à eux, s’effondrent, de sorte qu’ils perdront 30 % de leurs élus à Strasbourg.

  • Les électeurs européens portent un coup à l'agenda du pape sur les migrations et le changement climatique

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    De John L. Allen Jr. sur Crux Now :

    Les électeurs européens portent un coup à l'agenda du pape sur les migrations et le changement climatique

    10 juin 2024

    ROME - Moins d'une semaine après l'appel du pape François à reconnaître les migrants comme « une image vivante du peuple de Dieu en route vers la patrie éternelle », les électeurs européens ont porté un coup sérieux à cette vision en récompensant les partis d'extrême droite et anti-immigrés lors des élections au Parlement européen.

    Alors que l'on s'attend toujours à ce que les forces traditionnelles, favorables à l'Union européenne, forment une majorité gouvernementale, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, proclamant que les résultats montrent que « le centre tient bon », l'un des faits marquants des élections du 6 au 9 juin a été la forte progression des partis d'extrême droite dans plusieurs pays.

    Les résultats ont été particulièrement spectaculaires en France, où la faction du président Emmanuel Macron a été submergée par le parti du Rassemblement national de Marine Le Pen, ce qui a contraint M. Macron à dissoudre le parlement et à convoquer des élections anticipées pour le 30 juin.

    En Autriche, en Allemagne et aux Pays-Bas également, les partis d'extrême droite ont enregistré des gains importants. À l'inverse, les partis verts et libéraux ont perdu environ 20 sièges chacun, les Verts passant de 72 sièges dans l'actuel parlement à seulement 53 dans le nouveau.

    En Italie, le parti de centre-droit des Frères d'Italie, dirigé par le Premier ministre Giorgia Meloni, a été le grand vainqueur, avec près de 30 % des voix, bien que le principal parti d'opposition de gauche, les Démocrates, ait également fait mieux que prévu, avec environ 24 % des voix.

    De nombreux analystes estiment que le fait que la France et l'Allemagne, considérées comme les deux membres les plus influents des 27 États qui composent l'Union européenne, soient toutes deux confrontées à la montée des mouvements populistes de droite pourrait s'avérer particulièrement important.

    Dans l'ensemble, la plupart des observateurs s'attendent à ce que le nouveau Parlement européen soit un peu plus eurosceptique, moins agressif dans sa réponse au changement climatique et dans ses politiques environnementales, et plus dur sur la question de l'immigration.

    Tout cela pourrait poser de sérieux défis à l'agenda diplomatique et politique du Vatican sous le pape François, qui a mis en garde à plusieurs reprises contre la montée du type même de forces nationalistes et populistes qui ont obtenu des gains importants.

    En novembre 2022, par exemple, François a organisé un déjeuner au Vatican pour des centaines de réfugiés et de sans-abri, déclarant à l'époque : « Ne nous laissons pas envoûter par les sirènes du populisme, qui exploitent les besoins réels des gens par des solutions faciles et hâtives. » En août dernier, il a profité de la tribune créée par les Journées mondiales de la jeunesse pour condamner « le populisme et les théories du complot ».

    À la veille des élections européennes, le cardinal Matteo Zuppi de Bologne, président de la Conférence épiscopale italienne (CEI), et Mgr Mariano Crociata, évêque de Latina et président de la Commission des conférences épiscopales de l'Union européenne (COMECE), ont publié une lettre publique sur le vote, largement perçue comme ayant été inspirée par le pape François.

    Dans cette lettre, les deux prélats exhortent à l'engagement en faveur de l'unité européenne, en écrivant : « Certains voudraient nous faire croire que nous serions mieux isolés, alors que n'importe lequel de vos pays, même un grand, serait fatalement réduit à la position la plus faible. »

    Ils ont également insisté auprès des électeurs européens sur la question de l'immigration, affirmant que « vous ne pouvez pas vous contenter de regarder vers l'intérieur. Vous ne pouvez pas vivre uniquement pour vous sentir bien ; vous devez vous sentir suffisamment bien pour aider le monde, pour combattre l'injustice, pour lutter contre la pauvreté".

    « Tôt ou tard, nous apprendrons que les responsabilités, y compris celles envers les migrants, ne peuvent être que partagées, afin d'affronter et de résoudre des problèmes qui sont en fait des problèmes communs », ont déclaré les deux évêques.

    Les résultats des élections semblent toutefois indiquer que ces messages n'ont pas été partagés par un nombre croissant d'électeurs européens.

    Les résultats risquent d'être particulièrement difficiles pour les dirigeants catholiques en Allemagne, où les évêques ont qualifié en février le parti d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne d'« incompatible » avec l'enseignement de l'Église, et où un employé de paroisse qui était également un membre éminent du parti a été licencié. Malgré ces efforts, l'Alliance pour l'Allemagne a obtenu 16 % des voix, dépassant ainsi les sociaux-démocrates du chancelier Olaf Scholz et devenant la deuxième force politique du pays.

    D'un autre côté, l'influence politique croissante des forces de droite en Europe pourrait aider François sur plusieurs autres fronts, notamment en Ukraine, où François et certains groupes populistes partagent un même scepticisme quant au soutien occidental à la prolongation de la guerre avec la Russie, ainsi que l'opposition notoire du pape à la « théorie du genre », à l'euthanasie et à l'avortement.

    En avril, le Parlement européen a voté en faveur de l'inclusion de l'accès à l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE, un résultat considéré comme essentiellement symbolique étant donné que les 27 États membres devraient approuver un tel amendement, et que la Pologne et Malte ont juré de le bloquer.

    Compte tenu de la nouvelle composition du Parlement, de telles mesures sont susceptibles de se heurter à une plus grande résistance.

  • Les perspectives politiques de la Belgique au moment des élections

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    De Vatican News (Jean-Benoît Harel) :

    Élections fédérales aux résultats imprévisibles en Belgique

    Les électeurs belges se rendront aux urnes ce dimanche 9 juin pour élire leurs représentants au niveau régional et fédéral. La multiplication des partis et l’indécision des électeurs rendent difficile d’anticiper le futur gouvernement, qui sera issue d’une coalition de partis après de longues négociations.

    En Belgique, les extrêmes sont en tête des sondages, à gauche comme à droite pour les élections régionales et fédérales. Mais difficile de faire des projections sur l’issue du scrutin et la coalition gouvernementale future, notamment en raison du système électoral belge. Audrey Vandeleene, chercheur en science politique à l’Université libre de Bruxelles analyse les enjeux du scrutin.

    Entretien avec Audrey Vandeleene, chercheur en science politique à l’Université libre de Bruxelles.

    Les électeurs ont tendance à oublier les élections européennes, parce qu'ils sont pris par les enjeux des élections fédérales et régionales qui tendent à prendre tout l'espace médiatique, autant dans les médias traditionnels que sur les réseaux sociaux. De plus, il y a beaucoup plus d'indécis que les autres années, les électeurs ont tendance à être un peu perdus. On parle d'un tiers environ de personnes qui ne sont pas encore certaines de leur vote à quelques jours des élections.

    Ainsi, il y a pas mal d'enjeux car il est difficile de savoir quel parti va arriver en tête. Comme c'est un système proportionnel avec beaucoup de partis, et non un système majoritaire, il y a plusieurs partis et la compétition est serrée.

    D'où vient cette indécision des électeurs?

    De manière générale, il y a toujours une indécision dans les élections en Belgique. Une partie de l'explication, c'est la volatilité électorale, le fait que les électeurs changent d'opinion d'une élection à l'autre. Et cette volatilité électorale, elle existe pour les électeurs qui ont tendance à ne pas savoir pour quel parti voter au sein d'un même bloc idéologique. Par exemple, si quelqu'un se sent de gauche, il se demande pour quel parti de gauche voter.

    Ce qu'on a constaté dans les dernières années en Belgique, c'est qu'il y a un repositionnement des partis: plusieurs partis se sont rapprochés les uns des autres, ce qui peut compliquer la prise de décision pour un électeur ou une électrice qui se sentirait proche d'une idéologie et qui ne saurait plus pour quel parti voter dans le bloc idéologique qui lui parle.

    Ensuite, il y a des nouveaux partis qui sont arrivés sur la scène politique ou en tout cas qui ont grandi, notamment les partis d'extrême gauche qui complexifient encore le jeu parce qu'il y a encore plus de possibilités parmi lesquelles faire un choix.

    Quels ont été les thèmes de campagne les plus saillants?

    Le thème qui est arrivé de manière assez étonnante dans la campagne, aussi bien dans la partie néerlandophone que la partie francophone du pays, c'est le thème des réformes institutionnelles. Et du fait de savoir si on va se lancer dans une nouvelle réforme de l'État ou pas, avec des exclusives de coalitions: «je rentre dans un cabinet seulement si on se lance dans des réformes institutionnelles» ou bien «je ne rentrerai pas dans le gouvernement si on se lance dans telle ou telle réforme institutionnelle».

    Maintenant, sur le reste, la campagne a été assez variée, avec peu de thèmes généraux deux campagnes relativement parallèles entre le côté néerlandophone, les Flamands et les francophones.

    Depuis 2020, c'est une coalition de sept partis qui est au pouvoir en Belgique. Est-ce que cette coalition peut survivre aux élections de ce dimanche 9 juin?

    Il est probable que la coalition ne tienne pas. C'était une coalition assez large, de sept partis qu'on appelait la Vivaldi, en référence aux Quatre Saisons de Vivaldi. Elle rassemblait les familles libérales socialistes, les Verts et les chrétiens démocrates (côté flamand seulement). Ces sept partis ont eu des difficultés à s'entendre tout au long de la législature et surtout sur la fin, ce qui a amené de la méfiance entre les partenaires. Donc, d’un point de vue personnel, ça risque d'être compliqué, notamment entre les libéraux et les Verts.

    Et puis, le deuxième élément c'est que cette coalition perdra probablement des plumes aux élections et n’aura probablement pas la majorité ensemble. Ils vont devoir entrer en coalition avec d'autres partis et potentiellement reformer une nouvelle coalition. Il est assez probable que les Verts ne rentrent pas dans le gouvernement au niveau fédéral vu la force de la droite en Flandre qui a plus ou moins dit qu'elle n'avait pas envie de rentrer en coalition avec les Verts.

    De nombreux mois avaient été nécessaires pour parvenir à un accord pour former le précédent gouvernement. Se dirige-t-on vers le même scénario à l'issue des élections?

    C'est vrai que c'est un peu la réputation de la Belgique d'avoir des longues périodes de formation de gouvernement. Cette fois ci, il y a quelque chose de spécial qui va arriver dû à l'agenda électoral. Le 13 octobre, nous aurons les élections locales. Cela va probablement avoir pour conséquence que les partis vont attendre, avant de rentrer en coalition, que le résultat des élections locales soit connu, de peur d'influencer ce résultat dans le cas où les électeurs voudraient les sanctionner du fait de s'être allié à tel ou tel parti.

    En Belgique, le niveau local est important, notamment au niveau individuel pour certains leaders politiques qui veulent rester bourgmestre, c’est-à-dire maire, des grandes villes. Donc il est assez probable qu'on attende au moins jusqu'à octobre avant la nouvelle coalition.

     
  • Cardinal Koch : Fiducia Supplicans chasse les orthodoxes

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    De Luisella Scrosati sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Pour le préfet du Dicastère pour l'unité des chrétiens, la déclaration sur la bénédiction des couples homosexuels détériore les relations avec l'Orient. Même le dialogue est sacrifié à la cause arc-en-ciel.

    5 juin 2024

    « Les négociations entre l'Ukraine et la Russie n'ont de sens que si leur objectif est une paix juste». C'est le résumé très rapide proposé par VaticanNews, la version allemande, de la récente interview du cardinal Kurt Koch, préfet du Dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens, avec l'hebdomadaire catholique Die Tagespost. L'article du site Internet du Dicastère pour la Communication du Saint-Siège rapporte en exclusivité les propos d'inquiétude du prélat suisse sur la guerre en Ukraine, qu'il définit comme une guerre entre chrétiens, "le triste contraire de l'œcuménisme des martyrs", mais reste complètement silencieux sur deux autres points de l'entretien de grande importance.

    Le cardinal est en effet revenu sur le caractère problématique de la déclaration Fiducia supplicans (FS) par rapport au dialogue avec le monde orthodoxe. Koch a révélé qu'il avait invité le cardinal Víctor Fernández à la plénière de son dicastère, dans le but précis d'offrir des explications aux membres du groupe de dialogue orthodoxe, concernés par la publication de la déclaration. Le préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi n'a cependant pas pu accéder au désir de son « collègue », parce qu'il était occupé dans la séance plénière de son propre dicastère, et a donc choisi de leur envoyer une lettre ; une réponse que, cependant, dit Koch, "les orthodoxes orientaux ont jugé insuffisante". Il serait intéressant que ces réponses soient rendues publiques. Le cardinal suisse a ainsi demandé à Fernández "de répondre aux questions non résolues". Nous verrons maintenant si Tucho sera en mesure d'offrir des réponses complètes au monde orthodoxe, qui sait très clairement ce qu'est une bénédiction et qui ne sera guère écarté du fait que ce n'est qu'une question de quelques secondes...

    Les paroles du préfet du Dicastère qui s'occupe du dialogue entre chrétiens montrent que la déclaration FS n'a été discutée et partagée auparavant ni avec les évêques du monde ni avec les autres dicastères. Chez les premiers, cela s'est manifesté par les nombreuses défections et critiques qui se sont abattues sur la « créature » de Tucho, au point de soulever tout un continent ; du second côté, le cardinal préfet du Dicastère du Culte divin, Arthur Roche, s'en était déjà plaint, peu après la publication de la déclaration (voir ici ). Et objectivement pas à tort, puisque FS parle de bénédictions, donc de sacramentaux, sujet de compétence du Dicastère présidé par Roche. A vrai dire, le doute demeure également si FS a été partagé avec les responsables du DDF lui-même, puisque le document continue de présenter une simple approbation ex auditionie, alors qu'il manque la formulation habituelle (présente, par exemple, dans Dignitas Infinite et dans les Normes sur les apparitions) qui rend compte de la décision prise en séance ordinaire ou plénière du dicastère.

    Aujourd'hui, un autre cardinal-préfet indique clairement que François et Tucho ont suivi leur propre chemin, causant, comme c'était évident, des problèmes de toutes parts. La promotion de la cause homosexuelle au sein de l'Église a évidemment la priorité sur toute autre préoccupation, au point que le dialogue avec les orthodoxes et l'unité interne du monde catholique peuvent y être sacrifiés.

    Une unité que le cardinal Koch considère chaque jour de plus en plus menacée en raison des avancées sur des questions délicates, comme l'ordination des femmes. «Même au sein de l'Église catholique, il existe des idées et des demandes hétérogènes à cet égard. Il y a de nombreux évêques en Allemagne, en Suisse et dans d'autres pays qui sont résolument favorables à l'ordination des femmes et qui font en dépendre la vitalité future de l'Église catholique", a expliqué le cardinal, qui a rappelé la déchirure survenue dans la communion anglicane. précisément sur ce thème.

    La possibilité d’une ouverture au sacerdoce féminin a été rejetée à plusieurs reprises par le pape François, qui nous a pourtant habitué au mensonge de manière opportuniste. Qu'il suffise de dire que, précisément sur FS, le Pape et Tucho ont librement varié l'interprétation du document - bénédiction des couples ou des individus ? –, en fonction des circonstances et des interlocuteurs ; ou encore, sur l'impossibilité pour les séminaristes homosexuels de progresser vers le sacerdoce, le Pape est passé en l'espace de quelques jours de la « pédé » à l'encouragement à poursuivre sa propre vocation à l'intention d'un jeune homosexuel retiré du séminaire (voir ici ). Par conséquent, personne ne croit plus qu’un « non » de François signifie un « non ». Un déni, dans la triste ruse bergoglienne, signifie simplement qu’il n’est pas encore temps de renverser la table, car nous sommes encore en train de démarrer les processus.

    L'approche de l'Année Sainte , au cours de laquelle aura lieu le 1700e anniversaire du Concile de Nicée (325), offre au cardinal Koch l'occasion de dénoncer une autre crise grave et profonde du monde catholique, notamment celui des pays germanophones : « "L'hérésie arienne (...) n'est pas seulement une chose du passé, mais elle est également répandue aujourd'hui", où Jésus-Christ se limite à sa dimension humaine, alors qu'il est en fait rejeté dans sa double nature de vrai Dieu et de vrai homme. Koch a souligné que ce nouvel arianisme prend la forme du rejet de l'Église comme institution divine et de sa réduction à une organisation philanthropique et démocratique. Benoît XVI avait «souligné à plusieurs reprises que dans la situation actuelle, derrière la formule très utilisée «Jésus oui - Église non», il y a une déclaration encore plus profonde: «Jésus oui - Fils de Dieu non»».

  • Comment l’OMS fait tout pour limiter la démographie mondiale

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    Du site de l'ECLJ :

    Publié par l’Harmattan et écrit par notre chercheur associé, Louis-Marie Bonneau, sous la direction de Grégor Puppinck, avec une préface de Giuseppe Benagiano:

    L'OMS ET LE PROGRAMME DE REPRODUCTION HUMAINE, 1950-2020 : 70 ans de politique démographique

    Commander le livre sur le site de l'Harmattan.

    Il s’agit de la première étude historique complète sur le plus grand programme de l’ONU visant à limiter et contrôler la croissance de la population mondiale.

    Qu’est-ce que le HRP?

    Comme vous le savez peut-être, Paul R. Ehrlich a publié en 1968 le best-seller "La bombe démographique" (The Population Bomb). La thèse catastrophiste de ce livre était que la croissance de la population mondiale conduirait à une famine dans les années 70 et 80, entraînant la mort de centaines de millions de personnes et à l’effondrement de l’humanité dans une guerre thermonucléaire… à moins que des mesures drastiques ne fussent prises pour limiter la croissance de la population.

    Le « Programme de reproduction humaine » (Human Reproduction Programme, HRP) fut la réponse de l’ONU à cette soi-disant menace démographique.

    Pendant plus de cinq décennies, le HRP a pris des mesures pour mettre au point des abortifs et des contraceptifs, dont plusieurs sont largement utilisés aujourd’hui, tout en promouvant ces produits sous un discours de progrès pour les femmes et les droits de l’homme.

    Le HRP a commencé ses activités avec des millions de dollars provenant des pays occidentaux et de puissantes fondations privées (Ford, IPPF...), en tant qu’autorité scientifique mondiale. Le programme a produit de nombreuses lignes directrices et guides pour influencer les politiques publiques en matière de « santé sexuelle et reproductive ». Il a largement contribué au développement de différentes méthodes contraceptives et abortives utilisées aujourd’hui, comme la pilule du lendemain, les dispositifs intra-utérins, les produits stérilisants et l’avortement médicamenteux par mifépristone et misoprostol. Il a aussi travaillé au développement de produits qui, aujourd’hui, ne sont pas encore sur le marché, comme les vaccins contraceptifs. Le HRP a ainsi joué un rôle clé dans le développement de ces méthodes et pour leur acceptabilité sociale.

    Depuis les années 2010, alors que les financements privés ont pris le pas sur les financements étatiques, le HRP a progressivement abandonné ses activités scientifiques pour se concentrer davantage sur les questions de liberté sexuelle. Nous vous avions expliqué il y a 2 ans, comment le HRP promouvait l’avortement à la demande et sans condition jusqu’au terme de la grossesse. Il continue aujourd’hui encore, de faire des recommandations aux pays qui les reçoivent avec l’autorité scientifique de l’OMS.

    Ce livre, rédigé à partir de témoignages et de documents officiels, révèle l’importance de ce programme de reproduction. Nous en discutons dans cette nouvelle vidéo ci-dessus, avec Louis-Marie Bonneau.

  • L’antisémitisme en Belgique est à son plus haut niveau

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    D'Alain Destexhe sur Causeur via Artofuss :

    L’antisémitisme en Belgique à son plus haut niveau 

    « Certains chiffres donnent une image mitigée du « vivre ensemble » à la belge tant vantée par les médias et les acteurs politiques », observe l’institut Jonathas, créé après les massacres du 7 octobre 

    6 juin 2024

    Selon un sondage IPSOS pour l’Institut Jonathas, 14% des Belges expriment une aversion pour les Juifs, deux fois plus que les Français. Ce chiffre monte à 22% à Bruxelles où 11% de la population a de la sympathie pour le Hamas. Alarmant.


    On savait l’antisémitisme répandu en Belgique, ce sondage en apporte une nouvelle confirmation et montre que la perception des juifs s’est encore beaucoup dégradée depuis le 7 octobre avec l’augmentation d’actes antisémites, dénoncés par La Ligue Belge contre l’antisémitisme. Ce qui frappe dans le sondage, c’est qu’à chaque question, le préjugé antisémite est beaucoup plus important à Bruxelles qu’au niveau national : la capitale de la Belgique et de l’Europe compte 30 à 40% de musulmans.

    Affolant

    Ainsi, 16% des Bruxellois pensent qu’il y a trop de juifs en Belgique (contre 11% au niveau national), 29% qu’ils sont responsables des crises économiques (14%), 48% qu’ils se sentent supérieurs aux autres (34%), 47% qu’ils font subir aux Palestiniens ce que les Allemands ont fait subir aux juifs (35%).

    Sur l’ensemble du pays, 43% des musulmans pensent que «les Juifs belges ne sont pas vraiment des Belges comme les autres». 

    Ces chiffres sont affolants. Le constat n’est cependant pas sans défaut. Les conclusions de l’étude minimisent le facteur central de l’antisémitisme contemporain en Belgique qui est l’implantation, relativement récente, de l’islam.

    Elle met sur le même pied comme coresponsables de cette situation les musulmans, l’extrême droite et l’extrême gauche, ces deux dernières étant définies selon une méthode propre à l’Ipsos et représentant respectivement 4 et 2% de l’échantillon. Pourtant, l’extrême gauche et la gauche en Belgique, comme en France, ont pris massivement fait et cause pour les Palestiniens dans le conflit à Gaza, leurs actions s’accompagnant souvent de débordements antisémites.

    À l’inverse, le Vlaams Belang en Belgique et le Rassemblement national en France (...) qualifiés d’extrême-droite, ont plutôt montré de la sympathie envers Israël et n’ont été à l’origine d’aucun dérapage antisémite depuis le 7 octobre. Sans doute que ce nouvel Institut Jonathas, créé au début de l’année 2024, par des personnalités libérales de gauche, éprouve encore quelques difficultés à se débarrasser des anciens logiciels assimilant l’antisémitisme à la chrétienté ou à l’extrême droite.

    De nombreux autres signaux témoignent de cette triste réalité que les juifs ne sont plus en sécurité à Bruxelles. Les lieux communautaires juifs sont protégés par des plots de béton, des caméras et un sas d’entrée. Alors que le voile est omniprésent dans l’espace public bruxellois (porté par plus de la moitié des femmes dans certains quartiers), on ne voit plus de kippa dans les rues de Bruxelles. Une école juive située près de la Gare du Midi, quartier à dominante musulmane, a dû déménager après la multiplication d’incidents mettant en danger les adolescents juifs qui prenaient le métro. La Shoah n’est plus enseignée depuis belle lurette dans la majorité des écoles de Bruxelles. Sur le campus de la mal nommée Université Libre de Bruxelles, des étudiants juifs ont été harcelés et molestés après le 7 octobre.

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