Lequel d'entre nous n'est pas tenté, à un moment ou à un autre, de céder à l'exaspération en voyant comment les choses vont, en particulier dans l'Eglise. Nous trouvons que nos évêques sont muets ou mous alors que la situation se dégrade à une vitesse folle: pensons à la subversion du couple, du mariage et de la famille, ou encore à cette culture de mort qui nous submerge, ou encore à la crise de la transmission de la foi où rien ne semble être fait pour y remédier, ou encore à tant de situations bancales tolérées dans nos églises et nos presbytères, etc. Cette exaspération, un écrivain italien catholique de sensibilité traditionaliste, Mario Palmaro la livre de façon directe et touchante dans un message adressé au directeur de la Nuova Bussola Quotidiana qui le publie. Le site Benoit-et-moi en donne la traduction : c'est ICI et c'est intitulé "les fumées de Satan". Mais faut-il le suivre dans cet emportement ? Ce n'est pas le sentiment du directeur de le NBQ, Riccardo Cascioli, qui lui répond de la façon suivante qui semble bien être celle de la sagesse catholique :
Cher Mario,
Je vous remercie pour cette lettre, que je publie volontiers bien que vous n'ayez aucun doute à ce sujet, d'abord parce que vous êtes un ami que j'estime et, ensuite, parce qu'il me permet de clarifier les questions de fond que vous posez et et qui sont également au cœur de la mission de la Nuova Bussola Quotidiana.
Je précise immédiatement deux aspects qui sont secondaires pour moi avant de passer au noeud de la question. Tout d'abord, je n'ai jamais dit que nous avons un problème Renzi (il s'agit de l'actuel maire de Florence, étoile montante de la politique italienne qui pourrait bien se retrouver à la tête du gouvernement ndB); tout au plus Renzi sera-t-il un problème pour ceux qui voteront pour lui. Si j'ai évoqué Renzi, c'est pour deux raisons : nous sommes un quotidien et nous suivons l'actualité jour après jour. Il ne fait aucun doute que, ces jours-ci, les propositions du chef du Pd constituent la principale nouvelle politique. En outre, beaucoup de catholiques sont fascinés par cette figure émergente, et il était bon de souligner qu'en ce qui concerne ce qui nous tient à coeur il n'y a rien de vraiment nouveau dans son programme, en regard des thèmes classiques de la gauche. Et, comme il a déjà été précisé clairement, les principes non négociables font partie du Magistère de l'Eglise et ne sont pas sujets à des modes pastorales.
Deuxième question : je ne pense pas qu'il soit correct de faire de toute herbe un fagot (autrement dit de généraliser) tant en ce qui concerne les politiciens que les évêques. Si la Loi sur l'homophobie a été freinée, c'est aussi parce que certains députés et sénateurs du centre-droit se sont dépensés sans réserve. Il me semble juste de le reconnaître, tout comme on notera que beaucoup de politiciens qui tiennent à se définir comme catholiques travaillent pour l' « ennemi ». En outre, au sujet des propositions de Renzi, il y a aussi le Nouveau Centre Droit qui a pris clairement position. Nous verrons ensuite lorsqu'on fera les comptes ce qui aura été privilégié. De même, le paysage qu'offrent les évêques n'est pas totalement uniforme : sans citer des noms, nous savons que certains évêques italiens ont dit, ces derniers jours, des mots clairs sur les unions civiles et sur les mariages entre personnes du même sexe, même si la grande majorité d'entre eux ignore la question et si plusieurs autres ont exprimé des positions en contradiction ouverte avec le Magistère, comme du reste nous n'avons pas manqué de le relever hier.
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Natalia Trouiller, "ancienne" journaliste à RCF et La Vie, est la dynamique chargée de communication du diocèse de Lyon; elle dialogue avec Joël Sprung dans "
Les résultats de l’Index Mondial de Persécution. 
