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Actualité - Page 180

  • Inde : les persécutions religieuses redoublent d’intensité avec la politique du premier ministre actuel Narendra Modi

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    De Louis d'Auteroche sur le site de l'Homme Nouveau :

    L’INDE COMPLICE SILENCIEUSE DES PERSÉCUTIONS RELIGIEUSES

    14 novembre 2023

    Des centaines d’églises détruites, des milliers de chrétiens tués et un silence assourdissant. La situation des persécutions en Inde peut nous rappeler celles qu’ont vécu les premiers chrétiens sous l’Empire romain.

    Représentant 2,3 % de la population indienne soit 29 millions de personnes, les chrétiens sont répartis essentiellement dans le sud-ouest et le nord-est du territoire. L’église syro-malabar s’est implantée en Inde avec l’évangélisation de saint Thomas. Ainsi les chrétiens se trouvent sur le sol indien depuis 2000 ans. Depuis maintenant quelques années, des persécutions apparaissent et redoublent d’intensité avec la politique du premier ministre actuel Narendra Modi.

    Narendra Modi est Premier ministre depuis 2014. Il désire faire de l’Inde ce que l’on appelle une « démocratie éthnique », c’est-à-dire une société moderne mais non occidentalisée. Ainsi, au sein de son pays, c’est l’hindouisme qui prime et qui doit s’imposer comme seule culture légitime. Le premier ministre y est très attaché et le fait comprendre en répondant par la persécution et l’expulsion aussi bien des chrétiens que des musulmans.

    Celles-ci ont débuté par des mouvements hindouistes qui ont commencé à détruire des lieux de cultes et à tuer des fidèles. L’association Forum Chrétiens Uni (UCF) relève entre janvier et juin 2023 plus de 400 attaques contre les chrétiens en Inde.

    Néanmoins, face à ces chiffres, l’État indien n’intervient pas. Habituellement à chaque grande catastrophe, le Premier ministre se rend sur place, adresse son soutien ou encore intervient pour aider les rescapés. Dans le cas de ces persécutions, c’est le silence total qui a régné. On est donc en mesure de supposer que l’État soutient ces persécutions et plus encore les commandite.

    Depuis, certains états indiens font passer des lois dans le but de limiter l’expansion chrétienne en Inde, comme par exemple les lois « anti-conversion » : lorsqu’un citoyen décide de changer de religion, il doit en informer les autorités administratives au moins un mois avant. Une manifestation hindouiste a été organisée pour protester contre ces conversions et Swami Parmatmanand, un religieux, a déclaré : « Vous les arrêtez, vous leur expliquez que vous n’approuvez pas leur décision et, s’ils persistent, vous les abattez ! » [1]

    Des réactions se font entendre d’abord au sein du pays. De nombreux évêques ont dénoncé « le silence prolongé et l’apathie des forces de l’ordre », condamnant « toutes les formes de violence, d’atrocités et d’attaques ». [2]

    Amnesty International dénonce le fait que l’Inde va à l’encontre des droits universels de l’homme. Dans son rapport sur les droits en Inde, il est écrit :

    « Des lois et des mesures adoptées sans consultation publique ni législative satisfaisante ont fragilisé les droits des défenseurs des droits humains et des minorités religieuses. Le gouvernement a exercé une répression brutale et ciblée contre certaines minorités religieuses, et il était courant que des figures politiques et des représentants des autorités prônent explicitement la haine à l’encontre de ces minorités sans être inquiétés ».

    L’Inde ne se cache donc plus de ces persécutions qui se durcissent de mois en mois. Le projet du Premier ministre est d’accomplir l’hindutva (hindouité), il s’agit d’un projet politique qui considère que tous les Indiens doivent nécessairement être hindous. Ainsi ceux qui ne le sont pas (musulmans, chrétiens…) ne peuvent être des citoyens à part entière.

    Mgr Mascarenhas explique cela en disant :

    « Les chrétiens sont des étrangers, ennemis de la nation. Certains groupes fondamentalistes hindouistes ont déclaré que d’ici à 2025, l’Inde serait une nation hindoue, que les musulmans devaient partir au Pakistan et que les chrétiens devaient partir pour le Vatican ou pour des pays chrétiens… » [3]


    1. https://www.lavie.fr/actualite/geopolitique/en-inde-les-musulmans-et-chretiens-sous-le-rouleau-compresseur-du-nationalisme-hindou-80137.php
    2. https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2023-07/eglise-eveques-inde-manipur-violences.html
    3. https://www.google.com/amp/s/www.la-croix.com/amp/1201012744
  • « Trans ? Dieu n'a créé que des hommes et des femmes et non 60 genres. »

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    De Franca Giansoldati sur Il Messaggero :

    Cardinal Müller : « Trans ? Dieu n'a créé que des hommes et des femmes et non 60 genres. »

    «Dieu a créé deux genres, masculin et féminin, et non 60 genres». Le cardinal théologien allemand Gerhard Muller, ancien préfet du Dicastère de la Foi et rédacteur de l'immense œuvre théologique de Joseph Ratzinger, soulève des doutes et conteste le cadre doctrinal appliqué au dernier document du Vatican sur les personnes trans du cardinal argentin, Manuel Fernández, avec, par derrière, l'approbation papale. "Toute atteinte au corps humain est et reste un péché aux yeux de Dieu. Naturellement, il existe des cas très rares dans la nature d'individus qui naissent avec des aspects à la fois masculins et féminins : les hermaphrodites. Nous parlons évidemment de petits pourcentages. Dans la nature, les enfants naissent également sans bras ou avec d’autres handicaps. Cela ne veut pas dire que l’Église doit légitimer la réalité fondamentale avec laquelle nous avons tous été créés, c’est-à-dire hommes et femmes. »

    Votre Éminence, dans le dernier document du Vatican demandé par un évêque brésilien, un transsexuel est autorisé à recevoir le baptême à condition que cela ne génère pas de scandale public...

    « Les hermaphrodites nés avec cette particularité peuvent recevoir le baptême, mais pas ceux qui ont mutilé leur corps. Je me demande si cette réponse a été donnée parce qu'il y a des transsexuels qui demandent aux prêtres ou aux évêques un deuxième baptême mais avec le nouveau prénom qu'ils ont à l'état civil ou qui veulent changer l'acte de baptême dans les archives paroissiales."

    La doctrine a-t-elle changé ?

    "Se mutiler est un péché grave aux yeux de Dieu. Je peux certes me couper l'oreille, mais c'est un péché. Le corps humain est un temple du Saint-Esprit. Il y a des gens qui changent de visage et subissent des opérations pour se transformer en reptile, comme ce citoyen français qui s'est fait opérer à plusieurs reprises parce qu'il voulait ressembler à un extraterrestre.

    Il me semble, entre autres, que derrière ce phénomène se cache une industrie florissante qui rapporte des milliards et des milliards...»

    Le texte du Vatican autorise-t-il le baptême pour ces personnes ?

    «À mon avis, il s'agit d'un texte essentiellement ambigu : il ne le dit pas explicitement, mais les conséquences sont les mêmes. En outre, il est déroutant et préjudiciable que le Magistère se fonde sur la terminologie d'une anthropologie nihiliste et athée, semblant accorder à son faux contenu le statut d'opinion théologique légitime dans l'Église.

    Dans un autre passage il parle d'un utérus à louer...

    «Il ne l'autorise évidemment pas, mais dans la manière peu claire avec laquelle la réponse a été formulée, en mentionnant l'utérus loué, c'est comme s'il l'acceptait indirectement ou pouvait être interprété de cette façon.".

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  • La Lettre du pape au sujet du Chemin Synodal allemand

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    Texte intégral : Lettre du pape François exprimant son inquiétude concernant la voie synodale allemande

    "Ce comité a pour objectif de créer une instance consultative et décisionnelle. Cependant, comme indiqué dans la résolution correspondante, la structure proposée n’est pas conforme à la structure sacramentelle de l’Église catholique."

    21 novembre 2023

    Note de l'éditeur : le pape François a écrit une lettre à quatre laïques catholiques allemandes pour exprimer ses « inquiétudes » quant à l'orientation de l'Église catholique en Allemagne. Ce qui suit est une traduction du texte intégral de la lettre allemande, signée par le Pape le 10 novembre et publiée pour la première fois par le journal allemand Welt le 21 novembre :

    Du Vatican, le 10 novembre 2023

    Cher professeur Westerhorstmann,

    Cher professeur Schlosser,

    Cher professeur Gerl-Falkovitz,

    Chère Mme Schmidt,

    J'exprime ma gratitude pour votre aimable lettre datée du 6 novembre. Vos inquiétudes concernant les développements actuels au sein de l'Église en Allemagne me sont parvenues et je partage vos inquiétudes. Il existe en effet de nombreuses mesures prises par des segments importants de cette Église locale qui menacent de l'éloigner de plus en plus du chemin commun de l'Église universelle. Cela inclut sans aucun doute la création du comité synodal auquel vous avez fait référence. Ce comité vise à mettre en place une instance consultative et décisionnelle. Cependant, comme le souligne la résolution correspondante, la structure proposée n’est pas conforme à la structure sacramentelle de l’Église catholique. Par conséquent, sa formation a été interdite par le Saint-Siège dans une lettre du 16 janvier 2023, qui a reçu mon aval spécifique.

    Dans ma « Lettre au peuple pèlerin de Dieu en Allemagne », je n’ai pas cherché à trouver le « salut » dans des comités en constante évolution, ni à persister dans des dialogues égocentriques ressassant les mêmes thèmes. Mon objectif était plutôt de réaffirmer l’importance de la prière, de la pénitence et de l’adoration. J'ai exhorté à une ouverture et à un appel à l'action pour dialoguer avec nos frères et sœurs, en particulier ceux qui se trouvent aux portes de nos églises, dans les rues, dans les prisons, les hôpitaux, les places publiques et les villes (comme mentionné dans la section 8). Je crois fermement qu'en ces lieux, le Seigneur nous guidera.

    Je salue vos contributions à la théologie et à la philosophie et je vous remercie pour votre témoignage de la foi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Bienheureuse Vierge Marie vous garde. Je vous demande gentiment de continuer à prier pour moi et pour notre engagement commun en faveur de l’unité.

    Unis dans le Seigneur,

    François

  • "Si l'Antéchrist apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier"

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    De Opoka.org :

    Le P. Skrzypczak : si l'Antéchrist apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier

    « Je suis de plus en plus convaincu que si Anomos – l’Antéchrist – apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier. Ce sera plutôt une forme de spiritualité contraignante » a déclaré le Père. prof. doctorat Robert Skrzypczak lors du colloque "Ne laissez pas le mal gagner !", qui a eu lieu à l'Université Cardinal Stefan Wyszyński le 18 novembre.

    Le P. prof. Skrzypczak a donné une conférence sur le thème "La figure biblique de l'Antéchrist explique-t-elle notre époque ?" Il a souligné que "la figure de l'Antéchrist peut apparaître non seulement dans le monde, mais aussi dans l'Église sous le couvert de ce qu'on appelle la synodalité".

    « Je suis de plus en plus convaincu que si Anomos – l’Antéchrist – apparaît, ce ne sera pas une personne en particulier. Il s’agira plutôt d’une forme de spiritualité contraignante, mainstream – la tendance actuelle. Il sera respecté par ceux qui veulent être au même niveau et qui ont peur de l'exclusion", a-t-il déclaré. "Il s'agira plutôt d'une sorte de bombe à particules qui, si elle explose, infectera tout le monde avec son contenu", a-t-il ajouté.

    Le prêtre a donné en exemple le scénario pour la série "Kingdom", qui se déroule dans l'un des hôpitaux de Copenhague. "Personne ne se rend compte que 'quelque chose' commence à sortir du sous-sol de l'hôpital." Ce « quelque chose » commence à imprégner et à entourer les gens, affectant leur comportement », a-t-il expliqué.

    Le P. Skrzypczak a souligné que l'Antéchrist peut aussi se cacher en chacun de nous, "comme quelque chose qui lutte contre le Christ, empêche son retour et rend ce monde insupportable". « Peut-être devons-nous aussi le chercher dans un péché structurel, comme le dit saint Paul. Jean-Paul II l'a appelé « la culture de la mort », a-t-il déclaré.

    Selon le P. Le remède de Skrzypczak à l'apparition de l'Antéchrist est d'appliquer l'appel à la vie de Jésus lorsqu'il parlait de la fin des temps : Que vos reins soient ceints et que vos torches soient allumées.

    "La foi vivante et la conversion sincère des chrétiens est le catéchon, ce qui peut arrêter l'apparition de l'Antéchrist, que ce soit sous forme de spiritualité ou de civilisation d'Anomos", a déclaré le Père. prof. Skrzypczak.

    Le colloque « Ne laissez pas le mal vous vaincre ! » a été organisée par le Département de Mysticisme Chrétien et la Société Saint-Paul. Parmi les intervenants figuraient : prêtre Andrzej Grefkowicz avec une conférence "L'expérience d'un exorciste dans le ministère de la délivrance", Maria Angela Calcagno avec un témoignage "Je suis un miracle de l'amour de Dieu. L'histoire de ma victoire sur Satan", ou le Père Dr. Łukasz Buksa avec une conférence "La génération du monde virtuel. Les générations et leurs choix.

  • Fréjus-Toulon : Mgr Rey sera flanqué d'un évêque coadjuteur

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    De Vatican News :

    Le Pape nomme un évêque coadjuteur pour le diocèse de Fréjus-Toulon

    Mgr François Touvet, jusqu’à présent évêque du diocèse de Châlons a été nommé ce 21 novembre avec notamment les pouvoirs spéciaux du gouvernement diocésain dans les domaines de l’administration, de la gestion du clergé, de la formation des séminaristes et des prêtres.

    Le Pape François a nommé ce mardi 21 novembre, Mgr François Touvet évêque coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulon, avec les pouvoirs spéciaux du gouvernement diocésain dans les domaines de l’administration, de la gestion du clergé, de la formation des séminaristes et des prêtres, de l’accompagnement des instituts de vie consacrée, des sociétés de vie apostolique et des associations de fidèles. Il était jusqu’à présent évêque du diocèse de Châlons.

    Mgr Touvet va prendre ses fonctions aux côtés de Mgr Dominique Rey, l’évêque du diocèse depuis 2000. En début d'année, le diocèse du sud de la France a fait l'objet d'une visite apostolique, à la demande du Pape François, menée par Mgr Antoine Hérouard, archevêque de Dijon. Le diocèse de Fréjus Toulon fait l'objet de critiques récurrentes sur les dérives de certaines communautées abritées en son sein.

    Des problèmes de gouvernance

    En juin 2022, le Vatican avait demandé à Mgr Rey de surseoir à des ordinations presbytérales et sacerdortales. L'évêque de Fréjus-Toulon avait alors expliqué être en dialogue avec Rome pour «trouver tous les moyens possibles pour améliorer le fonctionnement du diocèse, l’accompagnement des communautés, l’accueil et la formation des vocations».

    Né en 1965, Mgr Touvet a été ordonné prêtre en 1992 pour le diocèse de Dijon. Il a exercé de nombreuses charges pastorales comme celle d'aumônier militaire au sein du diocèse aux Armées de 2011 à 2015. Il a été nommé évêque de Châlons le 23 décembre 2015 par le Pape François. La messe d'accueil du nouvel évêque-coadjuteur aura lieu le dimanche 10 décembre 2023 à 16h en la cathédrale Notre-Dame-de la-Seds de Toulon. 

    Les deux évêques s'adressent aux fidèles

    Le site du diocèse de Fréjus-Toulon publie ce mardi une lettre de chacun des deux évêques adressée aux fidèles, commentant cette nouvelle phase qui s'ouvre. «J’accueille dans la confiance Mgr Touvet qui participera à mes côtés au gouvernement de notre diocèse» écrit Mgr Dominique Rey. «Désormais une nouvelle ère commence pour notre Diocèse et je suis heureux des perspectives qui s’ouvrent à nous. J’accueille Monseigneur François Touvet en frère» souligne l’évêque en confiant à la prière des fidèles cette nouvelle collaboration.

    «Je sais comme tout le monde que le diocèse vit une période difficile et douloureuse depuis plusieurs mois. J’arrive humblement en frère auprès de Mgr Rey pour que, tous deux ensemble, nous servions l’Église diocésaine dans le cadre défini par le Pape, afin d’apporter l’apaisement nécessaire et de continuer à nourrir votre dynamisme pastoral et missionnaire reconnu de tous» écrit pour sa part Mgr Touvet. «Vous pouvez compter sur ma prière, mon engagement miséricordieux et vrai, généreux et fidèle» conclut le nouvel évêque-coadjuteur, qui invite les fidèles le 10 décembre à sa messe d'accueil qui sera célébrée par le cardinal Avelin, archevêque de Marseille.

  • Perspectives romaines : comment comprendre la crise et trouver la voie à suivre

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    Edward Pentin a pris la parole à la Catholic Identity Conference à Pittsburgh le 30 septembre dernier : 

    Perspectives romaines : Comprendre la crise et trouver la voie à suivre

    14 novembre 2023

    Introduction

    Grâce en grande partie au Covid, cela fait 6 ans que j'ai eu l'honneur de prendre la parole à la CIC et, comme nous le savons, beaucoup de choses ont changé depuis.

    Sauf une chose : le Pape François mène toujours sa révolution, et avec plus d'ardeur que jamais, ce qui entraîne des divisions de plus en plus profondes, des persécutions de l'intérieur et du sommet, une atmosphère de peur omniprésente, l'encouragement de la médiocrité et de l'hypocrisie, et la menace imminente d'un schisme formel.

    Le refrain "Jusqu'à quand, Seigneur ?" est devenu de plus en plus fréquent, alors que les fidèles pratiquants regardent, désespérés et impuissants, alors qu'ils sont exclus et marginalisés et que nous sommes plongés dans une crise qui pourrait s'avérer pire que la controverse arienne, selon certains historiens de l'Église.

    Il y a six ans, il semblait que les choses allaient se précipiter. Nous avions eu toutes les retombées des synodes sur la famille et d'Amoris Laetitia ; un groupe d'éminents universitaires et membres du clergé catholique venait d'accuser le pape François d'hérésie ; et nous venions d'apprendre que le cardinal Carlo Caffarra était décédé et que, quelques jours plus tard, le pape François avait effectivement vidé de sa substance l'Institut du pape saint Jean-Paul II pour le mariage et la famille que le cardinal avait fondé. Cette année-là, c'était aussi le 100e anniversaire des apparitions mariales de Fatima, et l'on espérait qu'une intervention divine pourrait mettre un terme à cette sombre période.

    Mais, comme nous le savons, la Vierge a demandé pénitence et réparation à Fatima et, avant cela, à Lourdes. Cela ne s'est pas produit et les bouleversements se sont poursuivis à un rythme soutenu, qu'il s'agisse de la messe traditionnelle qui a été supprimée, de la voie synodale allemande qui a été autorisée à se poursuivre sans contrôle, ou des scandales, liés au pape ou non, qui semblent ne jamais prendre fin.

    Entre-temps, ceux qui soutiennent pleinement cette révolution se réjouissent qu'elle semble être passée à la vitesse supérieure au cours des derniers mois. Bien qu'en réalité, ils n'aient pas encore atteint la plupart de leurs objectifs (un changement clair dans la gouvernance de l'Église, les femmes diacres, le clergé marié et la normalisation de l'homosexualité), avec le Synode sur la synodalité, ils sont plutôt étourdis à l'idée que ceux-ci semblent enfin être à portée de main.

    Bien sûr, il est impossible de savoir avec certitude pourquoi tout cela se produit, ou plutôt pourquoi on le laisse se produire, mais dans cet exposé, j'examinerai quelques théories tirées de sources dignes de confiance à Rome et ailleurs pour explorer ce que tout cela pourrait signifier et vers quoi nous pourrions nous diriger. J'espère qu'ainsi, je pourrai oser offrir au moins quelques lueurs d'espoir au bout de ce tunnel apparemment interminable.

    La grande révélation

    Il y a quelques mois, Joseph Bevan, un ami anglais, fervent catholique et père de dix enfants - dont deux prêtres et une religieuse - a fait un commentaire intéressant et stimulant dans un article qu'il avait écrit pour des médias catholiques.

    "La crise actuelle est absolument essentielle pour le triomphe final de l'Église catholique", a-t-il déclaré. Une partie du plan de Dieu, poursuit-il, doit être d'écraser l'hérésie moderniste au cœur de l'Église, et pour cela, il faut laisser libre cours à l'hérésie pour qu'elle puisse enfin s'éteindre d'elle-même. Ceux qui souhaitent que le pape François soit remplacé par un autre pape Benoît, a-t-il ajouté, ont fondamentalement mal compris la situation."

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  • Le pape François exprime son inquiétude concernant l'Église en Allemagne

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    De Jonathan Liedl sur CNA :

    Cité du Vatican, 21 nov. 2023

    Le pape François a exprimé de profondes réserves quant à l'orientation de l'Église catholique en Allemagne, avertissant que les mesures concrètes actuellement prises "menacent" de saper l'unité avec l'Église universelle.

    Dans une intervention personnelle frappante, le pape a écrit une lettre à quatre laïques catholiques allemandes, publiée dans le journal allemand Welt le 21 novembre.

    "Je partage moi aussi les inquiétudes suscitées par les nombreuses mesures concrètes prises par de larges pans de cette Église locale, qui menacent de s'éloigner de plus en plus de la voie commune de l'Église universelle", écrit le pape dans sa lettre, rédigée en allemand et signée "François".

    L'une des principales préoccupations du pape est la volonté d'établir un "Conseil synodal" permanent, un organe mixte composé de laïcs et d'évêques qui gouvernerait l'Église catholique en Allemagne. Le pape a souligné que ce type "d'organe consultatif et décisionnel (...) ne peut être concilié avec la structure sacramentelle de l'Église catholique" et a fait référence à une interdiction antérieure du Vatican sur ce sujet.

    Les dirigeants de la Voie synodale allemande controversée se sont récemment réunis à Essen le 10 novembre. Leur objectif est d'établir un Conseil synodal en Allemagne au plus tard en 2026.

    Le pape a proposé une voie différente pour l'Église en Allemagne. Au lieu de chercher le "salut" dans des comités toujours nouveaux et de discuter toujours du même sujet avec un certain repli sur soi, le pape a exhorté l'Église catholique en Allemagne à "s'ouvrir et à aller à la rencontre de nos frères et sœurs, en particulier de ceux qui se trouvent ... sur le seuil des portes de nos églises, dans les rues, dans les prisons, dans les hôpitaux, sur les places et dans les villes".

  • Espagne : 20 martyrs de la Guerre Civile béatifiés à Séville

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    De Vatican News :

    Martyrs de la guerre civile espagnole béatifiés.

    Vingt martyrs de la guerre civile espagnole béatifiés à Séville

    Dans la cathédrale de Séville, le cardinal Semeraro a élevé aux honneurs des autels Don Manuel González-Serna Rodríguez, ainsi qu'un groupe de compagnons tués pour la haine de leur foi en 1936.

    Le Pape François a évoqué, après l'angélus du dimanche 19 novembre, les nouveaux bienheureux que le cardinal Marcello Semeraro a élevé aux honneurs des autels samedi à Séville. «Tués en 1936 dans un climat de persécution religieuse de la guerre civile espagnole, ces nouveaux martyres ont témoigné du Christ jusqu’à la fin. Que leur exemple réconforte les nombreux chrétiens de notre temps persécutés pour leur foi».

    Messe à Séville

    Présidant au nom du Pape François la béatification du père Manuel González-Serna Rodríguez et de dix-neuf autres martyrs, samedi à Séville, le préfet du Dicastère pour la cause des saints a souligné que la vie chrétienne «n'est pas une promenade, mais une mission risquée», et personne n’est «payé pour applaudir, comme dans les spectacles terrestres». En effet, Jésus «prévient que même les liens familiaux peuvent être compromis par le fait de le suivre».

    Sainteté du martyre

    Les vingt nouveaux bienheureux, a expliqué le cardinal, sont un nouvel exemple de la «sainteté du martyre» dont le pape François a parlé jeudi dernier dans son allocution aux participants à la conférence sur la dimension communautaire de la sainteté. Leur mort violente, a-t-il rappelé, a eu lieu dans un contexte de persécution religieuse en 1936 en Espagne.

    La majorité des martyrs étaient des prêtres; les autres étaient des fidèles laïcs et, parmi eux, l'un d'entre eux avait un fils encore séminariste. Il y a aussi une femme qui, très «active dans les œuvres de charité, était une collaboratrice du curé», Don Manuel González-Serna Rodríguez. Ce dernier, «pour témoigner de sa foi, a voulu être fusillé à côté de l'Évangile». Un autre prêtre, Miguel Borrero Picón, «au moment du martyre, a voulu porter la soutane pour montrer publiquement son identité». L'assassinat des autres a pris «des formes différentes, mais tous, au moment décisif, ont accepté la mort comme expression de leur fidélité au Christ». Le père Juan María Coca Saavedra, pendant les cinq jours de captivité auxquels il a été soumis, a exercé le ministère de la réconciliation; les autres, alors, «ont prié et se sont réconfortés les uns les autres, exprimant même des paroles de pardon à l'égard de leurs assassins».

    Souffrance, pardon, miséricorde

    Le cardinal Semeraro a rappelé un ancien hymne chrétien en l'honneur des martyrs, qui «commence par faire l'éloge de ces témoins du Christ». Il dit d'eux que, «enflammés par un véritable amour, ils ont été plus forts que la peur humaine de la mort et que, ayant souffert le martyre, ils sont maintenant au ciel et jouissent d'une joie sans fin». Immédiatement après, cependant, l'hymne passe à l'examen de la situation dans laquelle chacun se trouve: «il affirme qu'il existe pour chacun une condition de martyre et en énumère trois formes». La première est pro fide mortis passio, c'est-à-dire «souffrir la mort à cause de la foi chrétienne». Le deuxième martyre que le croyant est appelé à vivre est iniuriae remissio, c'est-à-dire «pardonner les offenses». La troisième forme est proximi compassio, c'est-à-dire «la miséricorde».

    De l'un de ces martyrs, le père Francisco de Asís Arias Rivas, «les témoins ont explicitement déclaré que, bien qu'il ait dû subir une humiliation particulière de la part de ses persécuteurs, il est mort en pardonnant». De même, Don Mariano Caballero Rubio et Don Pedro Carballo Corrales sont morts en invoquant la miséricorde de Dieu et le pardon de leurs agresseurs. «Le martyr, en fin de compte, a conclu le cardinal, n'est pas seulement celui qui souffre de la persécution, mais aussi celui qui, comme Jésus sur la croix, est capable de dire : "Père, pardonne"».

  • Le Caucase bientôt en proie à une guerre régionale ?

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    De Ludovic Lavaucelle sur "La Sélection du Jour" :

    UNE GUERRE D'AMPLEUR RÉGIONALE MENACE LE CAUCASE

    20/11/2023

    On n'a pas vu de grandes manifestations dans les capitales occidentales… Dans un silence à peine troublé par quelques « protestations » officielles, le dictateur azerbaïdjanais Ilham Aliyev a pris le contrôle du Haut-Karabakh en septembre dernier. Le nettoyage ethnique a suivi un blocus de 9 mois qui avait privé 120 000 habitants de nourriture, de carburants et de médicaments… On ne peut donc pas dire que l'offensive des Azerbaïdjanais, soutenus activement par leurs alliés turcs, fut une surprise. Washington regardait ailleurs : les milliards ont afflué en Ukraine et aucune miette n'est restée pour la petite Arménie. La crise brulante dans la bande de Gaza est devenue la nouvelle priorité. Un génocide effroyable a pourtant eu lieu en 1915 causant la mort d'1,5 million d'Arméniens et l'exil de nombreux survivants. Le « devoir de mémoire » semble sélectif chez les Occidentaux de 2023 s'indigne James W. Carden pour The American Conservative (voir notre sélection). Ancien conseiller du Département d'Etat sous l'administration Obama, il dénonce l'aveuglement des dirigeants politiques de son pays alors que les candidats se préparent à l'élection présidentielle de 2024 et semblent indifférents - pour la plupart d'entre eux - à la situation dans le Caucase.

    Les deux complices islamistes, Erdogan et Aliyev, n'ont pas caché leurs intentions : la province arménienne du Syunik est dans leur ligne de mire. La prise par la force de cette région méridionale leur permettrait de libérer un couloir reliant l'Azerbaïdjan à son enclave occidentale du Nakhitchevan. Or cette dernière borde la Turquie… Aliyev a été on ne peut plus clair dès décembre 2022 : « Ce qu'on appelle aujourd'hui l'Arménie est notre terre »… Après le Haut-Karabakh, le Syunik doit suivre, et on aurait tort de croire que Bakou s'arrêtera là ! Appuyé sur son parrain turc, bénéficiant d'armes sophistiquées en provenance d'Israël, l'Azerbaïdjan a augmenté son budget militaire pour atteindre les 3,1 milliards de dollars. L'argent ne manque pas : Bakou est devenu un exportateur stratégique de pétrole alors que l'OTAN a les yeux rivés sur la Russie. Les provocations s'enchaînent à la frontière arménienne sans réaction de la communauté internationale, et les exactions contre les civils et les prisonniers s'accumulent. Aliyev ne craint pas la Cour pénale internationale. Son ancien procureur général, Luis Moreno-Ocampo a dénoncé les atrocités commises qu'il a même qualifiées de génocidaires. Mais il a pris soin de rappeler que Bakou était un allié capital pour l'Occident face à l'Iran : un fournisseur majeur pour l'Europe et un client profitable pour Israël. Au-delà des grands principes énoncés, la petite Arménie est devenue un pion qui ne vaut pas cher sur l'échiquier international…

    Les Arméniens sont d'autant plus démunis que leur premier ministre depuis 5 ans, Nikol Pashinyan, a réussi l'exploit de s'aliéner la seule grande puissance pouvant les protéger : la Russie. Soutenu par le camp occidental et ses ONG droit-de-l'hommistes, au premier rang desquelles figure l'Open Society de George Soros, il a insulté Moscou en refusant les invitations de commémoration de la « grande guerre patriotique » en mai dernier, tout en se montrant incapable de défendre son territoire. Les atteintes à la liberté de la presse sont devenues courantes en Arménie sous le régime de l'homme poussé par les libéraux… Il semble être aujourd'hui un obstacle majeur à l'intervention de la Russie pour calmer les ardeurs de Bakou.

    C'est l'Arménie en tant que nation qui risque d'être écrasée par ses voisins turcophones mais le danger dépasse ce vieux pays, insiste James W. Carden. Les conditions sont réunies pour une déflagration régionale. Si Erevan ne peut pas compter aujourd'hui sur l'Occident, l'Iran considère la souveraineté arménienne comme essentielle pour ses propres intérêts. Si Bakou envahit le Syunik et ouvre un couloir d'accès terrestre avec la Turquie, la situation pourrait obliger Téhéran à intervenir. On serait du point de vue iranien dans le cadre d'une menace existentielle (à l'image d'une adhésion ukrainienne à l'OTAN pour les Russes). Le régime iranien a – pour l'instant – empêché le Hezbollah de venir en aide au Hamas sur la frontière nord israélienne. La bande de Gaza n'est pas essentielle – la présence d'une armée otanienne à sa frontière nord serait par contre inacceptable. La capacité de nuisance de Téhéran est conséquente : de la Palestine au Liban, en passant par le détroit d'Ormuz et l'Irak, jusqu'à l'Afghanistan. Quant à la Russie, elle ne peut pas laisser le Caucase sous le contrôle turc pour les mêmes raisons – sans compter les enjeux historiques. Elle a besoin de marquer des points cet hiver en Ukraine pour s'investir dans le Caucase – cimentant son alliance avec l'Iran.

    Lire : The coming war in Caucasus

  • Le cardinal Pietro Parolin dirigera le prochain conclave

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    De kerknet.be :

    Le cardinal Pietro Parolin dirigera le prochain conclave

    20 novembre 2023

    Le précédent en grade, le cardinal Sandri, a eu 80 ans et perd donc son droit de vote pour l'élection d'un prochain pape.

    Si un nouveau pape et successeur du pape François doit être élu, le conclave sera dirigé par le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Saint-Siège âgé de 68 ans. Il est le premier dans le rang après que son prédécesseur, le cardinal émérite Leonardo Sandri, a fêté ses 80 ans samedi dernier. En conséquence, Sandri perd son droit de vote lors d'un conclave et ne peut plus non plus diriger ce conclave. Il restera toutefois vice-doyen du Collège des cardinaux. 

    Si le doyen (Giovanni Battista Re, 89 ans) et le vice-doyen du Collège des cardinaux (Sandri, 80 ans) ne peuvent plus présider le conclave, cette tâche revient au cardinal-évêque le plus proche sur la liste des cardinaux-évêques, et sur cette liste de 12 noms seulement, l'âge n'est pas décisif. Parolin est donc le premier, suivi de Marc Ouellet (79 ans) et de Fernando Filoni (77 ans).

    Le titre de cardinal-évêque est l'ordre cardinalice le plus élevé. Les deux ordres inférieurs sont ceux de cardinal-prêtre (194) et de cardinal-diacre (35).

    Avec le 80e anniversaire du cardinal Sandri, 135 cardinaux peuvent encore voter.

  • "une médecine qui renonce au soin et se retranche derrière des procédures déshumanisées et déshumanisantes n'est plus l'art de guérir" (pape François)

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    DISCOURS DU SAINT-PÈRE FRANCOIS

    AUX MEMBRES DE L'ASSOCIATION ITALIENNE DES OTORHINOLARYNGOLOGISTES HOSPITALIERS
    ET DE LA FÉDÉRATION ITALIENNE DES MÉDECINS PÉDIATRES (FIMP)

    Samedi 18 novembre 2023

    Chers frères et sœurs, soyez les bienvenus !

    Je suis heureux de vous rencontrer, en tant que membres de la Fédération italienne des pédiatres et de l'Association italienne des oto-rhino-laryngologistes hospitaliers, et de vous exprimer ma reconnaissance pour votre travail quotidien. En effet, dans vos différentes spécialisations, vous avez choisi de travailler au service des personnes qui ont besoin de soins. C'est beau !

    Vous, pédiatres, en particulier, êtes des points de référence pour les jeunes couples. Vous les aidez dans leur tâche d'accompagner les enfants dans leur croissance. Les enfants sont toujours un don et une bénédiction du Seigneur : dans les Psaumes, il y a cette belle image de la famille réunie autour de la table avec ses enfants "comme des pousses d'olivier" (Ps 128, 3). L'Italie est malheureusement un pays vieillissant : espérons que la tendance puisse être inversée, en créant des conditions favorables pour que les jeunes aient davantage confiance et redécouvrent le courage et la joie de devenir parents. Je ne devrais peut-être pas le dire, mais je le fais : aujourd'hui, les gens préfèrent avoir un chiot plutôt qu'un enfant. Votre tâche est très limitée, mais celle des vétérinaires ne cesse de croître ! Et ce n'est pas bon signe.

    Vous, médecins ORL, traitez certains organes qui sont nécessaires à nos relations et nous permettent de rester en contact avec les autres et la communauté. Dans l'Évangile, nous voyons Jésus s'approcher de personnes sourdes et muettes qui vivaient dans la solitude et l'isolement. Et nous observons qu'en les guérissant, il fait un geste particulier et prononce des paroles particulières. Je pense que ces gestes et ces paroles peuvent vous inspirer, car ils témoignent de la compassion et de la tendresse de Dieu pour nous, en particulier pour ceux qui souffrent de la fatigue des relations.

    Avec les nombreux professionnels de la santé, vous constituez l'un des piliers du pays. Le souvenir de la pandémie est encore brûlant : sans le dévouement, le sacrifice et l'engagement des professionnels de la santé, de nombreuses autres vies auraient été perdues. Trois ans plus tard, la situation sanitaire en Italie traverse une nouvelle phase critique qui semble devenir structurelle. Il y a une pénurie constante de personnel, ce qui entraîne des charges de travail ingérables et, par conséquent, une fuite des professions de santé. La crise économique persistante affecte la qualité de vie des patients et des médecins : combien de diagnostics précoces ne sont pas posés ? Combien de personnes renoncent à un traitement ? Combien de médecins et d'infirmières, découragés et fatigués, abandonnent ou préfèrent aller travailler à l'étranger ?

    Ce sont là quelques-uns des facteurs qui compromettent l'exercice du droit à la santé qui fait partie de l'héritage de la doctrine sociale de l'Église et qui est inscrit dans la Constitution italienne en tant que droit de l'individu, c'est-à-dire de tout le monde - personne exclue -, en particulier des plus faibles, et en tant qu'intérêt de la communauté, car la santé est un bien commun. Le système italien de santé publique est fondé sur les principes d'universalité, d'équité et de solidarité, mais ceux-ci risquent aujourd'hui de ne pas être appliqués. Préservez ce système, qui est un système populaire dans le sens du service au peuple, et ne tombez pas dans l'idée peut-être trop efficace - certains disent "moderne" - : seulement la médecine prépayée ou la médecine payée et puis rien d'autre. Non. Ce système doit être soigné, il doit être développé, parce qu'il s'agit d'un système de service à la population.

    Ensuite, deux autres phénomènes opposés et tout aussi dangereux se répandent : d'une part, la recherche de la santé à tout prix, l'utopie d'éliminer la maladie, de supprimer l'expérience quotidienne de la vulnérabilité et de la limitation ; d'autre part, l'abandon de ceux qui sont plus faibles et plus fragiles, dans certains cas avec la proposition de la mort comme seule issue. Mais une médecine qui renonce au soin et se retranche derrière des procédures déshumanisées et déshumanisantes n'est plus l'art de guérir. Au contraire, le malade doit être approché avec l'attitude du Bon Samaritain (cf. Lc 25-37), qui ne regarde pas ailleurs, mais se penche sur le blessé et apaise sa souffrance, sans poser de questions, sans laisser son cœur et son esprit se fermer par des préjugés, sans penser à son propre intérêt. Cette parabole de l'Évangile vous aidera à toujours regarder le visage des patients, petits et grands : à les accueillir et à leur donner de l'espoir, à écouter leurs histoires, à les soutenir dans les moments difficiles. Le mot clé est la compassion, qui n'est pas de la pitié, non, la compassion, c'est une con-patire. C'est un outil de diagnostic irremplaçable ! Après tout, Jésus est le médecin par excellence, n'est-ce pas ? Il y a trois traits de Dieu qui nous aident toujours à avancer : la proximité, la compassion et la tendresse. J'aime à penser que nous tous, guérisseurs de la santé - nous, guérisseurs de la santé spirituelle, vous, de la santé physique et aussi psychique et spirituelle en partie - devons avoir ces trois attitudes : proximité, compassion et tendresse. Et cela aide beaucoup, cela construit la société. Je vous souhaite d'être proches, compatissants et tendres.

    La dernière chose. Ceux qui sont appelés à prendre soin des autres ne doivent pas négliger de prendre soin d'eux-mêmes. Ces dernières années, la résistance des médecins, des infirmières et des professionnels de la santé a été mise à l'épreuve. Des interventions sont nécessaires pour rendre votre travail digne et promouvoir les meilleures conditions pour qu'il soit effectué de la manière la plus efficace. Vous êtes si souvent des victimes !

    Je vous remercie également pour votre engagement associatif : c'est important. J'encourage les jeunes à s'engager dans cette voie professionnelle, qui est une façon exigeante de travailler tout en s'occupant des autres.

    Chers frères et sœurs, que l'intercession maternelle de la Vierge Marie vous accompagne. Je vous bénis de tout cœur, ainsi que vos familles. Et n'oubliez pas de prier pour moi. Je vous remercie.

  • Au son de la miséricorde : le pontificat des purges : dix ans de défenestrations

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    Lu dans la nuova bussola quotidiana dir. Ricardo Cascioli :

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    « Pas seulement Strickland. La longue série d’évêques destitués prématurément par le pape François s’est accélérée depuis un an et demi : frappez-en un pour en éduquer cent.

    Un à la fois, ils sont perplexes, mais tous ensemble ils choquent. On parle des défenestrations d'évêques par le pape François, qui ont ponctué tout son pontificat.

    Le dernier cas sensationnel est celui de l'évêque de Tyler (voir ici ), Mgr. Joseph Strickland, qui, suite aux pressions du nonce pour obtenir sa démission « spontanée », a été expulsé de son diocèse, sans qu'aucune explication ne soit donnée. Il n’y a aucun scandale financier ou sexuel contre lui, encore moins qu’il soit coupable d’hérésie (ce qui lui aurait probablement donné une carrière) ; plus simplement, Strickland semble avoir commis le crime de trahison, prenant à plusieurs reprises des positions peu appréciées par le Politburo ecclésiastique : résistance aux vaccins fabriqués à partir de lignées cellulaires fœtales, opposition à la bénédiction des couples homosexuels, résistance à la Traditionis Custodes . Et puis ce vice impardonnable de vouloir continuer à avoir de nombreux séminaristes : 21 en formation, dans un diocèse d'un peu plus de 130 mille baptisés et 84 prêtres.

    Un vice que Strickland a en commun avec un autre évêque critiqué : Mgr. Domique Rey , évêque de Fréjus-Toulon, dans le diocèse duquel les ordinations sacerdotales sont gelées depuis plus d'un an, et une visite apostolique est en cours. La solution semble poindre à l'horizon : selon Jean-Marie Guénois (voir ici ) ce serait une « issue honorable (…) tant pis pour Mgr. Rey – qui reste à son poste – que pour son travail pastoral." Il s'agirait de la nomination de Mgr comme coadjuteur du diocèse de Fréjus-Toulone. François Touvet, évêque de Châlons en Champagne, qui soutiendrait Mgr. Rey avec droit de succession ; une sorte de diarchie pour les quatre années qui séparent Rey des fatidiques 75 ans. Ou de manière plus réaliste, si l'on pense à ce qui est arrivé à l'évêque d'Albenga-Imperia, Mgr. Mario Oliveri, un gel des facultés de l'évêque ordinaire. Il est assez difficile de comprendre comment peuvent coexister le plein pouvoir juridictionnel d'un évêque sur son diocèse et le partage de cette juridiction avec un coadjuteur.

    Mais Strickland et Rey sont les derniers d'une longue série qui, dans notre mémoire, a commencé avec la destitution, le 25 septembre 2014, de l'évêque de Ciudad del Este (Paraguay), Mgr. Roger Ricardo Livieres Plano, membre de l'Opus Dei , qui avait refusé de démissionner sous la pression du Saint-Siège. Diverses critiques lui ont pesé : avoir accueilli un prêtre américain accusé d'avoir abusé d'un garçon adulte, dont le dossier a ensuite été classé faute de preuves ; mauvaise gestion des fonds du diocèse ; et puis le grand péché d'avoir voulu construire un séminaire indépendant dans son propre diocèse.

    Puis vint le 8 novembre 2014, avec la destitution du cardinal Raymond Leo Burke de son poste de préfet du Tribunal de la Signature apostolique, la plus haute instance juridictionnelle du Saint-Siège, pour le nommer patron de l'Ordre des Chevaliers de Malte. Poste dont il a été démis le 19 juin dernier, alors qu'il n'avait pas encore atteint l'âge de 75 ans, pour être remplacé par le cardinal Gianfranco Ghirlanda, âgé de 81 ans.

    Puis ce fut le tour de l'évêque d'Albenga-Imperia susmentionné ; le 1er septembre 2016, sa démission a été acceptée par le pape François, après Mgr. Oliveri avait été épaulé par un assistant, qui l'avait effectivement remplacé. Le 1er septembre également, Mgr s'est retrouvé sans fonction. Josef Clemens, pendant de nombreuses années secrétaire personnel du cardinal Ratzinger, après la décision de François de supprimer le Conseil pontifical pour les laïcs.

    Le 1er juillet 2017, le cardinal Gerhard Müller, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a été démis de ses fonctions à la fin du quinquennat et n'a reçu, par testament, aucune autre mission. Le 24 octobre 2018, défenestration record : le pape destitue l'évêque de Memphis, Mgr. Martin David Holley, qu'il avait lui-même nommé deux ans plus tôt. La série de suppressions pour « problèmes administratifs » commence.

    Les purges argentines commencent en 2018 . D'abord l'archevêque de La Plata, Mgr. Héctor Aguer prend congé moins d'une semaine après ses 75 ans et se retrouve sans abri. Puis ce fut le tour de Mgr. Pedro Daniel Martínez Perea, évêque de San Luis. En 2017, il prend position contre les ouvertures d' Amoris Lætitia ; en décembre 2019, le Saint-Siège a ordonné une visite apostolique dans son diocèse et le 13 mars de l'année suivante, il a été convoqué à Rome pour demander sa démission. Le 9 juin 2020, l'acceptation par le Pape de sa démission a été annoncée, sans explication, sans possibilité de défense. Lui aussi a été renvoyé chez lui, sans mission.

    Autre prélat argentin : Mgr Eduardo Maria Taussig , évêque de San Rafael ; l'intervention du préfet de la congrégation pour le clergé, le cardinal Beniamino Stella, l'a contraint à fermer le florissant séminaire diocésain en 2020 et en 2022 il a été « encouragé » à quitter ses fonctions, à seulement 68 ans. Le pape a accepté sa démission.

    Le 17 janvier 2019, le Pape a décidé de supprimer la Commission pontificale Ecclesia Dei et son secrétaire, Mgr. Guido Pozzo a été envoyé, à seulement 68 ans, pour devenir surintendant des finances de la Chapelle Musicale Pontificale Sixtine. Une mission honorable. Puis ce fut le tour de Mgr. Francesco Cavina, nommé évêque de Carpi le 14 novembre 2011, qui, moins de huit ans plus tard, a été contraint de présenter sa démission, après avoir vécu la tragédie du tremblement de terre et avoir travaillé dur pour la reconstruction ; à 64 ans, il s'est retrouvé sans emploi et vit encore aujourd'hui dans la maison familiale « sans emploi ».

    Pas de pitié pour une autre « victime du tremblement de terre ». En effet, 2020 a été l’année du licenciement de Mgr. Giovanni D'Ercole , également pressé de présenter sa démission. Impliqué dans le tragique tremblement de terre de L'Aquila (2009), où il était évêque auxiliaire, il s'est ensuite retrouvé en première ligne, comme évêque d'Ascoli Piceno, à la suite du tremblement de terre d'Amatrice-Norcia-Visso (2016-2017). Même dans son cas, aucune explication officielle. Cependant, il était clair que sa vidéo , dans laquelle il démontrait qu'il n'aimait pas les restrictions continues, dues au Covid, sur la vie sacramentelle de l'Église, n'était pas appréciée.

    Novembre 2021. L'archevêque de Paris, Mgr. Michel Aupetit, avait été accusé par un hebdomadaire français d'avoir accordé trop d'attention à une femme, neuf ans plus tôt. Le parquet français a ouvert une enquête préliminaire pour violences sexuelles sur personne vulnérable. Aupetit, âgé de 70 ans, a présenté sa démission, qui a été immédiatement acceptée par le pape, reconnaissant l'avoir acceptée sous la pression médiatique, car, dit-il, un homme diffamé n'est plus en mesure de gouverner. Clôture du dossier en septembre dernier, pour non-existence du délit.

    Motus en vitesse fine . C'est pourquoi au cours de la dernière année et demie, pas moins de six prélats ont été accablés par la miséricorde . Mgr Giacomo Morandi, après moins de cinq ans de fonction comme Secrétaire de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, a pris le train le 10 janvier 2022 pour remplacer Mgr. Massimo Camisasca, dans le diocèse de Reggio Emilia-Guastalla. Prix ​​probable pour le Responsum sur la bénédiction des couples homosexuels.

    9 mars 2022 : Le pape François destitue l'évêque d'Arecibo (Porto Rico), Mgr. Daniel Fernández Torres, à seulement 58 ans, après avoir refusé de présenter sa démission. Les raisons sont claires, mais pas publiquement admissibles : refus de signer au préalable une déclaration commune des évêques portoricains, qui affirmait le devoir des catholiques de se vacciner contre le Covid-19 ; puis une seconde déclaration sur la limitation des messes dans le rite ancien. Torres avait également refusé d'envoyer ses séminaristes au séminaire interdiocésain nouvellement agréé. Pas très synodal.

    Puis le sort s'est abattu sur les deux secrétaires du pape Benoît XVI : Mgr. Georg Gänswein, littéralement chassé de Rome et envoyé en Allemagne, sans mission ; et Mgr. Alfred Xuereb, envoyé comme nonce en Corée et en Mongolie, quittant ses fonctions au moment où se préparait le voyage apostolique de François. 64 ans, chômeur.

    Les torpilles du Strickland et du Rey clôturent la série (pour l'instant) . Il faut également rappeler le traitement réservé au cardinal Giovanni Angelo Becciu, le renvoi soudain de Mgr. José Rodríguez Carballo, le traitement réservé à Mgr. André Léonard avec la suppression de la Fraternité sacerdotale des Saints Apôtres qu'il avait fondée. Il est de plus en plus évident que ce Pape n’a pas l’intention de faire des prisonniers, même s’il prêche la miséricorde et la synodalité. Les plus préoccupantes sont les renvois forcés d’évêques ordinaires, sans que les raisons en soient connues, non seulement du public, mais aussi d’eux-mêmes. Encore un signe dangereux d'une plénitudo potestatis mal comprise . Et d'une approche pastorale pas vraiment miséricordieuse consistant à "frapper un pour en éduquer cent". »