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Actualité - Page 22

  • La messe écologiste arrive pour proclamer la parole verte

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    De Luisella Scrosati sur la NBQ :

    La messe écologiste arrive pour proclamer le verbe vert

    Le nouveau formulaire 'pro custodia creationis' est présenté, qui se prêtera à des usages et des abus idéologiques. Les "anciennes" Rogations ? Trop indietristes, mieux vaut inventer de nouveaux rites pour porter à l'autel l'environnementalisme qui sévit dans l'Eglise depuis des années.

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    L'idéologie progresse dans l'Église. Elle a trouvé un terrain particulièrement favorable au sein du Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, dont le préfet fait également partie des nouveaux membres du Dicastère pour les Instituts de Vie Consacrée et les Sociétés de Vie Apostolique. Par un décret daté du 8 juin 2025, solennité de la Pentecôte, mais présenté seulement le 3 juillet 2025 à la Salle de presse du Saint-Siège, Léon XIV a approuvé le nouveau formulaire de la Missa pro custodia creationis, qui s'ajoute désormais aux autres formulaires de messes « pour diverses nécessités » présents dans le Missel romain. Il s'agit donc d'un nouveau formulaire, qui comprend des antiennes, des prières et des lectures, et qui peut être utilisé sans service commémoratif obligatoire. Pas d'obligation, mais une possibilité de plus.

    Et pourtant, il n'est pas difficile d'imaginer que cette forme deviendra bientôt la plus utilisée dans un sens idéologique, puisque l'occasion de la promulgation de cette nouvelle messe, selon les mots du cardinal Michael Czerny, est la réponse « aux demandes suggérées par 'Laudato si' qui sont venues du monde entier ». En effet, ce n'est pas un mystère que l'encyclique de François du 24 mai 2015 ne contenait pas seulement la présentation de la Révélation sur la création, mais était richement truffée des lieux communs d'une science idéologisée, contestable et contestée : le réchauffement climatique, le danger des émissions de dioxyde de carbone, la corrélation entre changement climatique et émigration, la bonté des énergies vertes sont autant de thèmes présents dans l'encyclique, mais qui n'ont rien à voir avec la Révélation et très peu à voir avec la réalité des choses. Le magistère de l'Église et la liturgie ne peuvent pas devenir des instruments pour des campagnes de sensibilisation sur les valeurs humaines, prétendues ou réelles.

    Le Secrétaire du Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, Mgr Vittorio Francesco Viola, a ensuite présenté le sens de ce formulaire et en a commenté les différentes parties ; pour l'auteur, la référence aux Rogations et aux Quatre Temporaisons a été particulièrement frappante, comme témoignage du lien étroit entre liturgie et création. Ce qui est tout à fait vrai, mais alors - demandons-nous à Mgr Viola - pourquoi ne pas restaurer les formulaires propres à ces anciennes traditions liturgiques, aujourd'hui reléguées à être ravivées « avec des moments de prière et de réflexion » à la discrétion des Conférences épiscopales ?

    La question est plus que légitime, car on a la nette impression (pour ne pas dire la conviction profonde) que depuis plusieurs décennies la liturgie est l'otage des sensibilités variables des liturgistes, qui font et défont les formulaires, plus préoccupés par les modes du moment que par le développement homogène de la liturgie. Les Quatre Temporaisons et les Rogations Majeures ont toujours exprimé le lien particulier de la vie humaine avec la création, en se concentrant particulièrement, dans le choix des lectures, sur les textes de l'Ancien Testament qui commandent aux Israélites d'offrir les premiers fruits de la récolte et la dîme au Seigneur Dieu. Cette offrande exprime à merveille l'ordo creationis : d'une part, l'homme - qu'il le sache ou non - vit de tout ce qui vient de la main de Dieu : "Les yeux de tous sont tournés vers toi dans l'attente, et tu leur donnes leur nourriture en temps voulu. Tu ouvres ta main et tu rassasies la faim de tout ce qui vit" (Ps 144, 15-16) ; d'autre part, il est créé pour être le maître de la création, pour la cultiver, la garder, en prendre soin ; cette seigneurie n'est pas absolue précisément parce que l'homme vient de Dieu et que, même dans sa vie matérielle, il dépend du Créateur, qui fait se lever le soleil et envoie les pluies en temps voulu. L'offrande des prémices reconnaît effectivement Celui dont tout provient et au nom duquel il administre la création. Une fois encore, l'offrande des premiers fruits exprime que toute la création, y compris la vie humaine, non seulement vient de Dieu, mais a en lui sa finalité ultime et sa signification la plus profonde.

    L'offrande des premiers fruits a été remplacée par l'Église par une autre pratique, tout aussi significative : celle du jeûne et de l'abstinence. Pendant les trois jours de la Tempora (mercredi, vendredi et samedi), le chrétien est appelé à modérer la passion primordiale, celle de la gourmandise, afin que toute sa relation avec la création matérielle, résumée dans la nourriture, soit ramenée dans l'ordre voulu par Dieu. Le jeûne et l'abstinence freinent cette voracité multiforme de l'homme, qui le conduit inexorablement à une exploitation désordonnée de la création, fonctionnelle pour satisfaire tout type de plaisir immodéré loin d'une saine sobriété. Ce n'est pas un hasard si, le jour du shabbat de chaque tempora, nous trouvons le passage du livre du prophète Daniel (3, 47-51), dans lequel il est raconté que l'Ange est descendu dans la fournaise avec les trois jeunes gens, les protégeant de la flamme et leur apportant une brise fraîche ; le passage est suivi de l'hymne Benedictus es, qui bénit Dieu, le Seigneur de la création. L'homme qui obéit à Dieu, qui, comme Daniel et les trois jeunes gens, sait s'abstenir de nourriture en terre d'exil, devient aussi, à l'image et à la ressemblance de Dieu, le véritable dominus de la création ; libérée d'une concupiscence immodérée, la création devient pour lui avant tout une révélation de Dieu à contempler et à garder, une lumière qui lui permettra de l'utiliser selon la vertu et non selon ses propres caprices.

    Or, toute cette richesse liturgique, avec ses jours de pénitence respectifs, a été purement et simplement supprimée et confiée à la créativité des conférences épiscopales. Le résultat est visible. Mais au lieu de récupérer ces formulaires et de restaurer les jours des Quatre-Temps et des Rogations dans le calendrier romain, en restituant à l'Église une pratique séculaire, le Dicastère dirigé par le cardinal Roche en invente un nouveau, sur mesure, à utiliser à volonté à n'importe quel moment de l'année, sans lien avec le cycle des saisons et sans note pénitentielle, si fondamentale et décisive dans le rapport avec la création. L'idéologie écologiste, d'une part, et l'aversion pour le rite romain d'avant la Réforme, d'autre part, ont laissé leur signature, à côté de celle de Roche et Viola.

  • Ancien rite : les révélations de Diane Montagna susctent l'émoi au Vatican

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    De Nico Spuntoni sur la NBQ :

    vatican watergate
    Une question gênante sur la messe en latin fait bondir Bruni

    Documents en main, Diane Montagna révèle que la majorité des évêques ne demandaient pas de restrictions sur l'ancien rite, comme l'a écrit le pape François. Le directeur du Bureau de presse ne confirme ni n'infirme, mais hésite. Et il ne laisse pas le secrétaire du Culte divin répondre.

    4_07_2025

    En 2021, François avait déclaré vouloir abroger la libéralisation de la messe dite tridentine sur la base d'une consultation des évêques faite par la Congrégation pour la doctrine de la foi un an plus tôt et qu'il enverrait à Rome des réponses révélatrices d'une situation qui - écrit Bergoglio - « me chagrine et me préoccupe, me confirmant dans la nécessité d'intervenir » parce que « la possibilité offerte par saint Jean-Paul II et avec une magnanimité encore plus grande par Benoît XVI (...) a été utilisée pour faire croire à des abus et à des abus ». ...) a été utilisée pour accroître les distances, durcir les différences, construire des contrastes qui blessent l'Église et entravent son progrès, l'exposant au risque de divisions".

    Quatre ans plus tard, une journaliste, l'Américaine Diane Montagna, révélait qu'il n'en était rien : la majorité des évêques consultés qui avaient appliqué le motu proprio Summorum Pontificum s'étaient déclarés satisfaits et avaient d'ailleurs averti l'ancien Saint-Office des risques d'une éventuelle restriction. Une vérité retentissante inscrite noir sur blanc par la Congrégation pour la doctrine de la foi dans un rapport remis à François et qui présente un portrait de la situation très différent de celui rapporté dans Traditionis Custodes et dans la lettre d'accompagnement aux évêques.

    Le rapport Montagna est un Watergate du Vatican et, documents en main, indique que le défunt pape a menti pour justifier sa décision de limiter les célébrations dans la forme extraordinaire, attribuant la volonté à l'épiscopat et à l'actuel Dicastère pour la Doctrine de la Foi.
    Ce renversement de la volonté majoritaire brise l'image d'un pontificat centré sur des proclamations sur la synodalité et la collégialité. Mais soyons clairs : François peut abroger Summorum Pontificum malgré l'avis des évêques car, comme l'affirmait Ratzinger, l'Église n'est pas une démocratie.

    Face à une telle « bombe », qui a inévitablement explosé dans le monde entier et a pu susciter des centaines de milliers de réactions, comment la communication du Saint-Siège a-t-elle réagi ? Hier, au Bureau de presse, une conférence a été organisée pour présenter le nouveau formulaire de la Missa « pro custodia creationis ». Parmi les intervenants figurait Monseigneur Vittorio Francesco Viola, secrétaire du Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, et donc l'un des plus grands exécuteurs de Traditionis Custodes, étant donné que le motu confiait précisément à son dicastère l'observation des dispositions. Il était donc inévitable que, se trouvant devant Mgr Viola, une journaliste (Hannah Brockhaus de CNA) ressente le besoin de lui poser une question sur le scoop de Montagna et de demander une clarification. C'est alors que le directeur du Bureau de presse, Matteo Bruni, a pris la parole pour réprimander la journaliste en déclarant : « Je ne pense pas que cette question soit pertinente ».

    Peut-être Bruni oublie-t-il qu'il ne lui appartient pas de juger les questions des journalistes. Le rédacteur en chef, même s'il n'a pas de carrière journalistique derrière lui, devrait savoir que les professionnels de l'information donnent toujours la priorité à l'actualité : il est tout à fait normal de mettre en veilleuse le sujet d'une conférence si l'on a en face de soi un interlocuteur directement intéressé par une question aussi dérangeante et sur laquelle il n'y a pas eu de prise de position officielle.

    Bruni a mal commencé son discours, mais il l'a encore plus mal terminé. Anticipant manifestement la question « hors sujet » (d'autant plus qu'il s'y attendait, cette remarque condescendante sur le manque de pertinence était-elle vraiment nécessaire ? « Je ne confirme pas l'authenticité des textes qui ont été publiés, a déclaré le directeur du service de presse, et qui concernent vraisemblablement une partie d'un des documents sur lesquels la décision a été fondée, et qui, en tant que tels, alimentent une reconstitution très partielle et incomplète du processus décisionnel. »

    Bruni « ne confirme pas », ce qui signifie en italien qu'il ne dément pas non plus. Puis, à nouveau, il porte un jugement non sollicité sur la reconstitution devenue publique, quatre ans plus tard, grâce au travail méticuleux et inattaquable de Diane Montagna. « En effet, d'autres documents, d'autres rapports confidentiels, fruits également d'autres consultations parvenues au Dicastère pour la Doctrine de la Foi, ont été ajoutés par la suite à la consultation susmentionnée ».

    Et il serait légitime de se demander quelle serait cette « autre documentation » évoquée par le directeur du Bureau de presse, puisque François, dans Traditionis Custodes, n'a parlé ni de rapports confidentiels ni d'autres consultations, mais seulement de la « consultation capillaire des évêques en 2020 » et de « l'avis de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi ». Tous deux, comme nous l'avons découvert grâce à Montagna, se sont opposés aux restrictions. Il est clair que la « non-confirmation » incertaine de M. Bruni laisse du temps à trouver et, trois jours après la publication du scoop, tout le monde prend pour acquis ce que le directeur a appelé une « reconstruction très partielle et incomplète du processus de prise de décision ».

    L'embarras du Saint-Siège face à une révélation gênante pour la mémoire d'un pontife est compréhensible, mais on ne peut songer à traiter une telle nouvelle, diffusée dans le monde entier, comme s'il s'agissait d'un imprévu gênant à écarter en quelques secondes avec des formules alambiquées (« je ne confirme pas ») et en y ajoutant des éléments nouveaux et fumeux jamais évoqués auparavant (« rapports confidentiels »). Après l'accalmie de ces douze années, la guerre médiatique contre la papauté observée dans les années Benoît XVI pourrait reprendre avec un pape aussi populaire auprès des catholiques que Léon XIV. Est-ce ainsi, avec un tract de quelques lignes lu distraitement, que la communication vaticane pense protéger Prévost face aux éventuelles crises et attaques du monde de l'information traditionnellement hostile à l'Eglise ?

  • Pologne : une augmentation inquiétante des agressions contre les prêtres catholiques

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    De l'Observatory on intolerance and discrimination against christians in Europe :

    Pologne : la moitié des membres du clergé interrogés ont subi des agressions au cours des 12 derniers mois

    1er juillet 2025

    Une enquête récente menée par l'Institut de statistique de l'Église catholique (ISKK) a révélé une augmentation inquiétante des agressions contre les prêtres catholiques en Pologne. Basées sur 996 réponses, les conclusions montrent que près de la moitié des membres du clergé interrogés (49,7 %) ont subi une forme d'agression au cours des 12 derniers mois – le plus souvent des violences verbales, du harcèlement en ligne et, dans certains cas, des agressions physiques ou contre les biens. Il est à noter que la grande majorité des incidents ne sont pas signalés.

    Les résultats sont basés sur une enquête CAWI (Computer-Assisted Web Interviewing) réalisée auprès de 996 prêtres catholiques. Menée par l'ISKK , cette étude offre l'un des aperçus quantitatifs les plus détaillés à ce jour des agressions dirigées contre le clergé en Pologne. Le professeur Jewdokimow, directeur de l'Institut SAC, a déclaré que cette étude, la première du genre, confirmait que les prêtres étaient pris pour cible en raison de tensions sociales. 

    Exposition généralisée à l'agression verbale et en ligne

    La forme d'agression la plus fréquemment signalée était le harcèlement verbal (insultes, menaces et injures) subi par 41,6 % des répondants. De plus, 33,6 % des prêtres ont signalé des agressions en ligne, ce qui indique que la sphère numérique est devenue un lieu privilégié d'hostilité.

    Les églises et les propriétés paroissiales sont également visées

    Au-delà des agressions personnelles, 19,3 % des prêtres ont signalé des agressions visant des églises ou d'autres lieux de culte, et 10,8 % ont subi des dommages aux biens paroissiaux. Certains ont également signalé des perturbations des services religieux et la destruction de tombes, reflétant des schémas plus larges d'animosité envers les symboles et les espaces chrétiens.

    Sous-déclaration due à la normalisation et à la méfiance

    Malgré la forte prévalence des incidents, 80,8 % des prêtres ne les ont pas signalés aux autorités. Les raisons les plus fréquemment invoquées étaient le manque de gravité des incidents (46,2 %), une réticence générale à engager des procédures formelles (22,6 %) et un manque de confiance dans les institutions compétentes (14,6 %).

    L'agression perçue comme croissante, alimentée par les médias et la politique

    Une large majorité de prêtres (85,9 %) estime que les agressions envers le clergé ont augmenté au cours de la dernière décennie. La plupart des répondants ont identifié les représentations négatives des prêtres dans les médias (96,4 %) et l'exacerbation des tensions politiques et sociales (91,1 %) comme facteurs contributifs clés.

    La tenue cléricale augmente la vulnérabilité

    Les données révèlent également que les prêtres se sentent nettement moins en sécurité en public lorsqu'ils portent des vêtements religieux. Alors que 89,7 % d'entre eux se sentaient en sécurité lorsqu'ils n'étaient pas visiblement identifiables comme membres du clergé, seuls 57,2 % ont déclaré se sentir en sécurité lorsqu'ils portaient une soutane ou un col romain, ce qui met en évidence un lien entre visibilité religieuse et risque perçu.

    Appel à une meilleure protection et au dialogue sociétal

    Ces résultats suggèrent une dégradation du climat social au sein du clergé en Pologne, marquée par l'hostilité, l'impunité et une peur croissante, en particulier parmi les représentants visibles de l'Église. Ces données appellent à une réflexion plus approfondie sur la manière de protéger efficacement les chefs religieux et de s'attaquer aux racines culturelles et politiques de cette tendance.

    Source : ISKK , Tagespost

  • Grand-Duché de Luxembourg : le Conseil d’Etat approuve l’inscription de l’avortement dans la Constitution

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Luxembourg : le Conseil d’Etat approuve l’inscription de l’avortement dans la Constitution

    2 juillet 2025

    Au Luxembourg, le Conseil d’Etat a rendu un avis favorable, à l’unanimité de ses 18 membres, sur la proposition de révision de l’article 15 de la Constitution ce mardi 1er juillet. Le député du parti déi Lénk Marc Baum propose d’y inscrire « le droit à l’IVG et le droit à la contraception ». En « réaction directe à la révocation de ce même droit aux Etats-Unis ».

    Au Luxembourg, cette pratique a été « définitivement » exclue du Code pénal en 2014 après avoir été introduite en 1970. L’IVG est autorisée jusqu’à 12 semaines de grossesse et au-delà, « en cas de menace grave pour la vie de la femme ou de l’enfant ». Actuellement, un projet de loi qui prévoit de supprimer le délai de réflexion de trois jours est en cours d’examen par les députés. Il devrait être soumis à leur vote cette année.

    Réviser la Constitution en fonction du contexte international ?

    Le Conseil d’Etat considère que « l’introduction d’une disposition spécifique relative aux droits à l’IVG et à la contraception dans la Constitution n’engendre en principe ni de changement de paradigme en la matière ni ne rend nécessaire une modification de la réglementation applicable à l’IVG » actuellement. Selon lui, « inscrire le droit à l’IVG dans la Constitution permettrait de garantir une protection juridique plus pérenne faisant obstacle à des régressions sur ce droit fondamental, telles que celles observées récemment dans certains Etats, d’autant plus que le droit à l’interruption volontaire de grossesse n’est qu’insuffisamment protégé en droit international ».

    Il revient désormais aux députés de s’emparer de cette proposition de révision de la Constitution. Le gouvernement ne s’est pas encore positionné sur le sujet. Jusqu’ici la ministre de la Santé, Martine Deprez, était opposée à une telle modification.

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    Sources : RTL, Joel Detaille (02/07/2025) ; Le Quotidien, David Marques (02/07/2025)

  • Pas de messe pour la rentrée académique en septembre à l'UCL !

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    De Vincent Delcorps sur cathobel :

    Petite révolution à l’UCLouvain: il n’y aura pas de messe de rentrée académique en septembre!

    3 juillet 2025

    Un mail envoyé à la communauté universitaire annonce le programme de la rentrée académique 2025-2026, qui se tiendra le 15 septembre. Comme chaque année, il y aura un cortège académique et une séance académique. L'eucharistie de rentrée, elle, sera remplacée par une "célébration de la parole".

    C'est une tradition dans les universités catholiques: la nouvelle année coïncide avec une eucharistie de rentrée. A Louvain-la-Neuve, elle est célébrée chaque année en l'église Saint-François, et présidée par l'archevêque de Malines-Bruxelles, Grand Chancelier de l'université. Plusieurs autres évêques francophones y assistent régulièrement.

    Le problème? Le manque de participation!

    C'est dire si le mail envoyé ce jeudi 3 juillet à la communauté universitaire marque une rupture. Comment l'expliquer?

    En réalité, cela fait plusieurs années que la messe de rentrée fait l'objet de réflexions - et de quelques frustrations. Un élément joue particulièrement: le fait que l'assemblée ait eu tendance à fortement se réduire au fil des ans. Si les autorités rectorales et de nombreux prêtres ont toujours répondu présents, les membres de la communautés universitaire se sont de moins en moins déplacés pour l'eucharistie - certains étudiants ayant même cours au même moment. Ce qui est problématique pour un événement censé être fédérateur... Si le recteur Blondel avait déjà ouvert la réflexion sur le sujet, c'est donc sous sa remplaçante, Françoise Smets, que le changement s'opèrera.

    "Célébration" pour les uns, "liturgie" pour les autres

    Il n'y aura donc plus de messe cette année. Ce lundi 15 septembre, à 16h, c'est toutefois bien une cérémonie à forte dimension chrétienne qui sera célébrée. Appelé "célébration de la Parole" (par le rectorat) ou "liturgie de la Parole" (par la paroisse), le temps a été préparé dans une étroite collaboration entre la pastorale universitaire et les services de l'UCLouvain. Il sera présidé par l'archevêque Luc Terlinden et concélébré par les évêques francophones. La célébration commencera par des mots d'accueil (de la rectrice et de l'archevêque). Elle comprendra aussi une oraison d'ouverture, la lecture de textes spirituels non bibliques, des courts témoignages, la proclamation de l'Evangile, une homélie, des intentions de prière, le Notre Père, et une bénédiction finale.

    Le curé se réjouit

    Du côté de la pastorale universitaire, on ne se montre pas déçu de ce changement. "Je m'en réjouis même", partage l'abbé Eric Mattheuws, responsable de la pastorale. "L'assemblée de la messe de rentrée était parfois un peu confidentielle. J'espère que ce changement permettra à davantage de monde de participer." Un élément y contribuera peut-être: les cours seront officiellement suspendus en cet après-midi de rentrée.

    Autre élément: une portée plus grande sera accordée à la messe de rentrée des étudiants. Celle-ci se tiendra deux jours plus tard, le mercredi, à 18h30, et sera également présidée par l'archevêque. "Nous estimons en effet important et nécessaire de continuer à proposer une eucharistie de début d'année académique", reprend Eric Mattheuws. Qui indique que les autorités académiques seront expressément invitées à y participer.

  • 4 juillet: Sainte Elisabeth, Reine du Portugal (1271-1336)

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    Source: levangileauquotidien.org

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    Sainte Elisabeth de Portugal, par Francisco de Zurbaran

    Sainte Élisabeth reçut ce nom à son Baptême, en souvenir de sainte Élisabeth de Hongrie, sa tante. À l'âge de huit ans, elle récitait chaque jour l'office divin et conserva cette pratique jusqu'à sa mort ; elle méprisait le luxe, fuyait les divertissements, soulageait les pauvres, multipliait ses jeûnes et menait une vie vraiment céleste. Toutes les œuvres de piété d'Élisabeth étaient accompagnées de larmes que l'amour faisait monter de son cœur à ses yeux. Le temps que ses exercices religieux lui laissaient libre, elle aimait à l'employer à l'ornementation des autels ou aux vêtements des pauvres.

    Élevée sur le trône de Portugal par son mariage avec Denys, roi de ce pays, elle fut d'une patience remarquable dans les épreuves qu'elle eut souvent à subir de la part de son mari, et ne lui montra jamais, en échange de ses procédés injustes, qu'une amabilité croissante, une douceur toute affectueuse et un dévouement sans bornes, qui finirent par triompher de ce cœur rebelle. Élisabeth est célèbre par le don que lui fit le Ciel de rétablir la paix entre les princes et les peuples.

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  • L'Europe : un désert pour les vocations sacerdotales ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    Combien y a-t-il de nouveaux prêtres en Europe ?

    Que se passe-t-il avec les taux d’ordination en Europe ?

    Combien de nouveaux prêtres catholiques seront ordonnés en Europe en 2025 ? La question est simple, mais difficile à répondre, car le continent est composé de plus de 40 nations, avec des attitudes différentes en matière de tenue des registres.

    La réponse est-elle importante ? Oui, car ce serait une façon de prendre la température spirituelle de l’Europe, qui demeure le centre géographique de l’Église catholique, bien qu’elle ait depuis longtemps cessé d’en être le centre démographique.

    La réponse pourrait également éclairer un débat naissant sur la question de savoir si les États-Unis connaissent un boom des vocations sacerdotales tandis que l'Europe connaît une chute des vocations. Par exemple, le diocèse d'Arlington, en Virginie, accueillera 12 nouveaux prêtres en 2025, soit la deuxième plus grande promotion de ses 50 ans d'histoire, surpassant le nombre d'ordinations de plusieurs petits pays européens.

    Le tableau statistique général en Europe est clair. Selon l' Annuarium Statisticum Ecclesiae (Annuaire statistique de l'Église) publié par le Vatican, le nombre de prêtres en Europe est en constante diminution.

    Les statistiques les plus récentes remontent à 2023, année où le nombre de prêtres en Europe a diminué de 1,6 % par rapport à l'année précédente. Au total, on comptait environ 155 000 prêtres sur le continent cette année-là, soit 38,1 % du total mondial.

    Mais que savons-nous du nombre d'ordinations cette année par pays ? Voici une tentative de synthèse et quelques conclusions provisoires.

    Autriche

    Au moins 26 nouveaux prêtres sont attendus cette année, contre une vingtaine en 2024.

    Biélorussie

    Le pays d'Europe de l'Est attendrait quatre nouveaux prêtres .

    Belgique

    Aucun chiffre n'est disponible publiquement, mais on estime généralement que le nombre de nouveaux prêtres par an est à un seul chiffre. Pour la première fois depuis des décennies, aucune ordination sacerdotale n'a eu lieu en juin dans le diocèse de Namur.

    Bosnie-Herzégovine

    Le chiffre global pour 2025 est inconnu, mais probablement faible compte tenu du déclin du nombre de catholiques dans ce pays des Balkans. Cela dit, cinq nouveaux prêtres ont été ordonnés le 29 juin à la cathédrale de Mostar.

    Croatie

    Aucun chiffre n'est disponible publiquement, mais il pourrait être de l'ordre de 40 dans ce pays à majorité catholique.

    République tchèque

    Au moins quatre ordinations sacerdotales ont eu lieu jusqu'à présent dans le pays parfois décrit comme le plus athée d'Europe.

    Finlande

    L'Église catholique en Finlande est en pleine croissance , mais il n'existe actuellement aucun chiffre concernant les ordinations sacerdotales prévues pour 2025. L'évêque d'Helsinki, Raimo Goyarrola, ordonnera le diacre Chien Nguyen, né au Vietnam, à la prêtrise le 16 août.

    France

    L'Église de France prévoit 90 nouveaux prêtres en 2025, contre 105 en 2024. Un nombre impressionnant de 16 prêtres ont été ordonnés le 28 juin pour l'archidiocèse de Paris, lors des premières ordinations à la cathédrale Notre-Dame depuis l'incendie de 2019. La Conférence des évêques de France incluait auparavant dans ses statistiques annuelles le nombre de nouveaux prêtres « ordonnés pour servir un diocèse, célébrant selon le Missel romain de 1962 ». Cette année, ce chiffre a été omis, mais il y a eu quatre ordinations de ce type en 2024 et cinq en 2023.

    Allemagne

    Aucun chiffre n'est actuellement disponible, mais il est probable qu'il soit inférieur à 30, compte tenu de l'arrivée de 29 nouveaux prêtres en 2024. Les médias allemands ont rapporté que les ordinations sacerdotales en Bavière, bastion catholique traditionnel de l'Allemagne, ont atteint un creux historique en 2025. Seuls cinq hommes devraient être ordonnés cette année pour les cinq diocèses de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le Land le plus peuplé d'Allemagne. Un commentateur prédit 24 nouveaux prêtres en 2025 pour les 27 diocèses du pays. Parallèlement, cinq nouveaux prêtres ont été ordonnés le 28 juin pour la Fraternité sacerdotale traditionaliste Saint-Pierre de Lindau, en Bavière, dans le sud du pays.

    Hongrie

    L'Église hongroise prévoit d'ordonner 14 prêtres cette année. Moins de 100 candidats se prépareraient au sacerdoce diocésain dans le pays, contre 420 il y a vingt ans.

    Irlande

    Aucun chiffre n'est encore disponible. Vingt-et-un nouveaux séminaristes ont commencé leurs études durant l'année universitaire 2024-2025, portant à 74 le nombre total de séminaristes en formation dans les diocèses irlandais. Des ordinations ont lieu cette année. Par exemple, l'évêque de Limerick, Brendan Leahy, a ordonné prêtre le diacre Tim Collins le 11 mai.

    Italie

    Aucun chiffre n'est actuellement disponible. Moins de 400 prêtres ont été ordonnés chaque année dans l'entourage du pape depuis 2018. Onze nouveaux prêtres ont été ordonnés le 7 juin pour l'archidiocèse de Milan, le plus grand diocèse catholique d'Europe.

    Luxembourg

    En mai, le cardinal Jean-Claude Hollerich a ordonné deux nouveaux prêtres — l'un originaire du Brésil, l'autre du Vietnam — pour l'archidiocèse de Luxembourg, qui couvre tout le pays.

    Malte

    L'archevêque de Malte, Mgr Charles Scicluna, a ordonné trois nouveaux prêtres en mai. L'un d'eux, le père Shawn Wong, est né à Singapour.

    Pays- Bas

    Aucun chiffre n'est disponible publiquement. Le diacre Dino Deltin, originaire de Croatie , a été ordonné prêtre le 14 juin en la cathédrale Saint-Bavon de Haarlem. Un rapport de 2023 indiquait qu'environ 30 % des prêtres exerçant aux Pays-Bas venaient de l'étranger. Le 14 juin également, le diacre Berend van de Berg a été ordonné prêtre en la cathédrale Saint-Jean de Bois-le-Duc.

    Norvège

    Les catholiques constituent une minorité croissante dans ce pays scandinave, mais leur nombre reste relativement faible. L'évêque d'Oslo, Fredrik Hansen, a ordonné prêtre le diacre Mathias Ledum le 28 juin. Le nombre total d'ordinations cette année n'est pas connu.

    Pologne

    La Pologne prévoit d'accueillir 206 nouveaux prêtres en 2025 (139 diocésains, 67 religieux), contre 235 en 2024. Chaque année, le nombre de diocèses sans prêtres augmente. En 2025, aucune ordination sacerdotale n'aura lieu dans les diocèses de Zamość-Lubaczów, Łowicz, Gliwice, Pelplin, Drohiczyn et Wrocław (ce dernier servant environ un million de catholiques). L'Institut polonais des statistiques de l'Église catholique estimait en 2020 qu'un quart des ordinations sacerdotales européennes avaient lieu dans le pays. Les prêtres polonais servent fréquemment dans les pays d'Europe occidentale où le clergé local est en pénurie. Si le déclin en Pologne se poursuit, de telles ordinations deviendront probablement moins courantes.

    Portugal

    Aucun chiffre global ne semble disponible, mais les estimations suggèrent qu'il y a environ 30 nouveaux prêtres par an. Sept nouveaux prêtres ont été ordonnés le 29 juin au Patriarcat de Lisbonne. Le diocèse de Vila Real, dans le nord du Portugal, accueillera deux nouveaux prêtres le 6 juillet.

    Roumani

    Comme dans d'autres pays, on observe un déclin constant des vocations sacerdotales catholiques en Roumanie, pays majoritairement orthodoxe. Bien qu'aucun chiffre global pour 2025 ne soit disponible, dix hommes ont été ordonnés prêtres le 24 juin à Iași, troisième ville de Roumanie. Un autre prêtre roumain a été ordonné le 27 juin par le pape Léon XIV en la basilique Saint-Pierre.

    Russie

    L'Église catholique en Russie a traditionnellement recours à des prêtres étrangers. Aucun chiffre global d'ordinations pour 2025 n'est disponible. Le diacre Pavel Levkin a été ordonné prêtre le 28 juin en la cathédrale de l'Immaculée-Conception de Moscou.

    Serbie

    Aucun chiffre global n'a été publié, mais le cardinal Ladislav Nemet a ordonné le diacre Marko Koprčina prêtre à Belgrade le 21 juin.

    Slovaquie

    L’Église catholique en Slovaquie prévoit d’avoir 27 nouveaux prêtres en 2025 (12 pour les diocèses catholiques latins, neuf pour les diocèses catholiques grecs et six pour les ordres religieux).

    Slovénie

    L'Église catholique de Slovénie devrait accueillir deux nouveaux prêtres en 2025, l'un pour l'archidiocèse de Ljubljana et l'autre pour l'ordre des Capucins. Dans les années 1970, la Slovénie produisait plus de 50 nouveaux prêtres par an.

    Espagne

    Aucun chiffre ne semble encore avoir été publié pour 2025. En 2023, année la plus récente pour laquelle des chiffres sont disponibles, on comptait 79 nouveaux prêtres. Le nombre de vocations tardives serait en augmentation en Espagne, qui compte actuellement plus d'un millier de séminaristes. Les tendances en matière de vocations sacerdotales en Espagne sont significatives à l'échelle mondiale, car le pays envoie plus de missionnaires à l'étranger que toute autre nation.

    Suisse

    Aucun chiffre n'est disponible pour 2025, mais des ordinations ont lieu dans tout le pays. Quatre nouveaux prêtres ont été ordonnés le 7 juin en la cathédrale de Lugano, dans le canton du Tessin, à prédominance italienne. L'évêque de Coire, Mgr Joseph Bonnemain, a ordonné le diacre Matteo Tuena prêtre le 24 mai. Le nombre de prêtres diocésains résidant en permanence en Suisse a diminué de moitié depuis 1950 et on compte environ six ordinations sacerdotales par an.

    Royaume-Uni

    L'Office national des vocations prévoit 16 ordinations sacerdotales diocésaines en Angleterre et au Pays de Galles en 2025, plus de la moitié des diocèses n'ayant pas de nouveau prêtre. On ignore si ces prévisions se confirment. Le cardinal Vincent Nichols a ordonné deux nouveaux prêtres pour l'archidiocèse de Westminster le 28 juin. L'évêque de Leeds, Marcus Stock, a ordonné le diacre Philip Thornley prêtre le même jour. Il n'existe pas encore de chiffres pour 2025 pour l'Écosse, mais des ordinations ont lieu. L'évêque d'Aberdeen, Hugh Gilbert, a ordonné le diacre Aidan Matheson prêtre le 27 juin.

    Que véhiculent les chiffres ?

    Compte tenu de la grande hétérogénéité des données, les observateurs devraient se garder de tirer des conclusions hâtives. Il existe de fortes variations d'un pays à l'autre, reflétant des différences de taille et de culture ecclésiastique.

    Le nombre de nouveaux prêtres est presque partout en Europe inférieur au seuil de remplacement. De nombreux pays font de plus en plus appel à des prêtres d'Afrique et d'Asie. Dans les diocèses européens, on observe une tendance à la naissance de nouveaux prêtres à l'étranger, comme on l'a constaté cette année au Luxembourg.

    Certains pays, notamment l’Allemagne, connaissent des chiffres historiquement bas, tandis que d’autres, comme l’Autriche et l’Irlande, semblent sur le point de connaître une modeste reprise.

    Globalement, il est tentant de considérer l'Europe comme un désert pour les vocations sacerdotales. Mais cela reviendrait à sous-estimer la capacité de l'Église locale à se régénérer. Ou, pour le dire de manière moins sociologique, la capacité de l'Esprit Saint à inspirer un renouveau du sacerdoce en Europe.

  • Juste vision de l’homme et loi naturelle. Les deux priorités que Léon XIV confie aux évêques et aux politiciens

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    Juste vision de l’homme et loi naturelle. Les deux priorités que Léon confie aux évêques et aux politiciens

    À presque deux mois de distance de son élection, il est désormais clair que le premier objectif que le pape Léon confie à l’Église est celui de « revenir aux fondements de notre foi », au « kérygme » des origines, à l’annonce de Jésus Christ aux hommes, « renouvelant et partageant » la mission des apôtres : « Ce que nous avons vu et entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi » (1 Jn 1,3).

    « Voilà le premier grand engagement qui motive tous les autres », a déclaré Léon aux évêques de la Conférence épiscopale italienne, qu’il a reçus en audience le 17 juin.

    Mais il s’accompagne d’une seconde priorité incontournable, qu’il a formulée comme suit :

    « Il y a aussi les défis qui interrogent le respect pour la dignité de la personne humaine. L’intelligence artificielle, la biotechnologie, l’économie des données et les médias sociaux sont en train de transformer profondément notre perception et notre expérience de la vie. Dans ce scénario, la dignité de l’être humain risque d’être aplatie ou oubliée, remplacée par des fonctions, des automatismes et des simulations. Mais la personne n’est pas un système d’algorithmes : elle est une créature, une relation, un mystère. Je voudrais donc formuler un vœu : que le chemin des Églises en Italie inclue, en symbiose cohérente avec la centralité de Jésus, la vision anthropologique comme un instrument essentiel de discernement pastoral. Sans une réflexion vivante sur l’humain – dans sa corporéité, dans sa vulnérabilité, dans sa soif de l’infini et sa capacité de lien – l’éthique se réduit à un code et la foi risque de se désincarner ».

    Il faut remonter au magistère de Benoît XVI et de Jean-Paul II – à la Conférence épiscopale italienne de ces années-là, sous la direction du cardinal Camillo Ruini – pour retrouver une telle centralité de la « vision anthropologique ».

    Mais ce n’est pas tout. Quelques jours plus tard, le 21 juin, alors qu’il il recevait en audience un large panel d’hommes politiques du monde entier, à l’occasion du jubilé des gouvernants, le pape Léon leur a demandé de ne pas « exclure a priori, dans les processus décisionnels, la référence au transcendant » et, au contraire, « d'y rechercher ce qui unit chacun », c’est-à-dire cette « loi naturelle, non pas écrite de la main de l’homme, mais reconnue comme valide universellement et en tout temps, qui trouve dans la nature même sa forme la plus plausible et convaincante ».

    Le Pape a ensuite ajouté, au sujet de cette « loi naturelle », que « dans l’Antiquité, Cicéron en était déjà un éminent interprète », lui qui écrivait dans « De re publica » (III, 2) :

    « Il est une loi véritable, la droite raison conforme à la nature, immuable, éternelle, qui appelle l’homme au bien par ses commandements, et le détourne du mal par ses menaces […].  On ne peut ni l’infirmer par d’autres lois, ni déroger à quelqu’un de ses préceptes, ni l’abroger tout entière; ni le sénat ni le peuple ne peuvent nous dégager de son empire; elle n’a pas besoin d’interprète qui l’explique;  il n’y en aura pas une à Rome, une autre à Athènes, une aujourd’hui, une autre dans un siècle; mais une seule et même loi éternelle et inaltérable régit à la fois tous les peuples, dans tous les temps ».

    Là encore, il faut remonter à Benoît XVI et à ses prédécesseurs pour retrouver une telle « référence incontournable » à la « loi naturelle », en guise de « la boussole pour légiférer et agir, notamment face aux délicates questions éthiques qui, aujourd’hui plus que par le passé, touchent le domaine de la vie personnelle et de la vie privée ».

    La Déclaration universelle des droits de l’homme approuvée par les Nations Unies en 1948, a ajouté Léon, a été elle aussi un reflet de ce « patrimoine culturel de l’humanité », en défense de « la personne humaine, dans son intégrité inviolable » et « à la base de la recherche de vérité ».

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  • « Sauver des vies africaines » – Le cardinal Ambongo à propos de l'USAID

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    Du Pillar :

    « Sauver des vies africaines » – Le cardinal Ambongo à propos de l'USAID

    « La gratitude est un aspect très puissant de la politique internationale. »

    Depuis que le pape François l’a élevé au Collège des cardinaux en 2019, Ambongo a acquis la réputation de parler directement des besoins de l’Église et des besoins de son peuple.

    Cardinal Fridolin Ambongo. Crédit : Vatican Media.

    Et en tant que président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar, Ambongo est parfaitement conscient des besoins ressentis sur son continent.

    Plus tôt ce mois-ci, Ambongo a écrit une chronique dans le Wall Street Journal, exhortant le président Donald Trump à rétablir l’aide internationale américaine et les fonds de développement aux pays africains.

    Le cardinal a soutenu que « la fin du soutien de l’USAID aura des conséquences incalculables pour des générations » en Afrique .

    Dans une interview réalisée par courrier électronique, Ambongo a expliqué pourquoi il pense que l’aide américaine aux nations africaines est « littéralement la différence entre la vie et la mort pour des millions d’Africains » – et pourquoi il espère que les programmes d’aide étrangère supprimés pendant l’administration Trump seront rétablis.

    Quelle différence concrète l'USAID apporte-t-elle aux populations africaines ? Comment améliore-t-elle leurs conditions de vie ?

    L’USAID jouit d’une très solide réputation pour apporter des secours là où les gens souffrent.

    Surtout en temps de catastrophe, de crise ou au lendemain d'un conflit terrible, obtenir de l'aide rapidement est une question de vie ou de mort. L'aide américaine améliore des vies en sauvant des vies. Cela peut être difficile à comprendre pour l'Américain moyen, mais l'aide américaine fait littéralement la différence entre la vie et la mort pour des millions d'Africains.

    Lorsque les gens souffrent de la faim, apporter de la nourriture et d'autres produits de première nécessité est le seul moyen de faire la différence, et l'aide des États-Unis dans ces situations a sauvé des millions de vies. Nos agences Caritas, comme Catholic Relief Services, ont également bénéficié de cette aide en permettant aux travailleurs locaux d'accompagner les personnes en difficulté, en apportant leur expertise là où elle faisait défaut et en facilitant l'acheminement de l'aide.

    Le Plan d’urgence du président pour la lutte contre le sida (PEPFAR) est bien connu pour avoir sauvé des millions de vies, mais il existe de nombreux autres exemples d’aide américaine qui a sauvé des vies africaines.

    L'aide étrangère américaine représente moins de 1 % du budget fédéral américain, mais elle sauve des millions de vies. Comme je l'ai souligné, le gouvernement américain devrait être très prudent dans la manière dont il dépense ses ressources limitées, mais le retour sur investissement ne saurait être surestimé, tant sur le plan moral que stratégique, et les peuples africains sont reconnaissants de la générosité du peuple américain.

    Outre le rétablissement du financement qui a été gelé, existe-t-il des moyens d’améliorer l’action de l’USAID en Afrique ?

    Bien qu'en tant que pasteur, je salue tous les efforts déployés pour aider notre peuple, l'USAID n'a généralement pas travaillé avec les structures de l'Église, telles que les congrégations de sœurs ou de frères, ni même les diocèses ou les séminaires, même lorsque ces groupes ecclésiaux mènent des actions de développement. Je pense que c'est une erreur, motivée en grande partie par la crainte de donner l'impression que l'USAID favorise la religion. Cependant, cela signifie que les milliards de dollars généreusement investis dans des pays comme l'Afrique n'ont pas bénéficié de l'expertise et de l'efficacité considérables d'un réseau comme l'Église et de son action locale dans certaines des régions les plus pauvres du monde.

    L’Église peut être le canal le plus efficace pour les gouvernements, en raison de sa proximité avec les gens et de son réseau institutionnel. Je pense que l’approche qui sépare le travail pastoral et le travail de développement pourrait être repensée.

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  • Les accords de paix entre la RDC et le Rwanda : une nouvelle mascarade ?

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/R.D. CONGO - Les accords de paix entre la RDC et le Rwanda : une nouvelle mascarade

    1 juillet 2025  
     

    Kinshasa (Agence Fides) – « L'impression qui ressort des propos de plusieurs personnes à Bukavu, épuisées par plus de quatre mois d'occupation, est la perplexité et le sentiment d'avoir encore été trompées, même si elles ne renoncent pas à l'espoir que quelque chose change sur le terrain. Mais quoi ? De nouvelles informations faisant état de meurtres commis par le M23 parviennent de la ville et de la province ». C'est ce qu'écrit à l'Agence Fides une source de l'Église à Bukavu, capitale du Sud-Kivu occupée depuis la mi-février par les troupes rwandaises et les guérilleros du M-23 (voir Fides 17/2/2025), commentant l'accord de paix signé à Washington le 27 juin par le Rwanda et la République démocratique du Congo sous les auspices de l'administration Trump (voir Fides 27/6/2025).

    L'accord prévoit la « levée des mesures défensives du Rwanda » dans un délai de trois mois, avec le retrait des soldats rwandais de la RDC et la neutralisation par Kinshasa des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR), créées par d'anciens dirigeants hutus liés au génocide rwandais de 1994 et considérées par Kigali comme une menace existentielle.

    L'accord comprend également un volet économique qui doit être précisé, mais qui prévoit l'exploitation des ressources minières congolaises par des industries américaines.

    « Beaucoup de gens étaient prêts à renoncer aux minerais du pays pour retrouver la paix, mais même celle-ci est remise en question », rapporte la source de Fides. « Car ici, le Rwanda, qui occupe et exploite les provinces du Nord et du Sud-Kivu sous le couvert du M23, ne semble pas être concerné par l'accord. Donc, pour l'instant, rien ne bouge. Justement là où un changement serait le plus nécessaire ».

    « Il y a un changement fondamental que tout le monde attend, sauf ceux qui ont changé de camp : le départ de tous les militaires rwandais, qu'ils rentrent chez eux. L'accord ne le dit pas ouvertement, il parle seulement de « cessation des hostilités », même s'il cite la résolution 2773 de l'ONU qui demandait ce retour.

    En le lisant, ce texte me semble truffé de pièges. Un autre piège évident est le fait qu'il est question à six reprises de neutraliser les FDLR. Comme si c'était là le véritable problème. On donne du crédit à un prétexte, peut-être pour ne pas dire haut et fort au Rwanda : « Le roi est nu », il a agressé un pays indépendant. Les FDLR sont peu nombreuses, ont été rapatriées à plusieurs reprises et sont absolument incapables de mener une attaque contre le Rwanda. Mais elles sont commodes pour justifier la présence de l'armée rwandaise au Congo.

    Et on demande le désarmement de toutes les milices : donc aussi de celle-ci, certes souvent désorganisée, parfois infiltrée par des bandits, certes, mais qui, seule ou avec les quelques militaires congolais encore actifs, bloque l'avancée du M23. Pendant ce temps, la force d'occupation continue de tuer, de violer, de racketter une population qui est désormais affamée. Il faut vivre au milieu d'eux pour ressentir dans sa chair l'humiliation de ceux qui demandent pourquoi ils ne savent pas comment nourrir leurs enfants et l'impuissance de ceux qui répondent : « Je suis désolé, mais nous n'avons pas d'argent à vous donner parce que les banques sont fermées ».

    Autre piège, le retour des réfugiés. Il n'y a pratiquement pas de réfugiés congolais au Rwanda. Il y a plutôt des foules de soi-disant réfugiés rwandais qui attendent seulement d'entrer au Congo pour s'y installer et continuer à nourrir le rêve d'un grand Rwanda. Il est vrai qu'on fait référence aux institutions traditionnelles : ce sont elles qui devront dire si la personne était vraiment originaire d'un endroit donné ou non. On verra bien.

    Et qu'en est-il de la coopération économique avec un pays qui continue de piller tout ce qui peut l'être, qui traverse les frontières des territoires occupés ? La perspective, comme le disent plusieurs, sera que le Congo reste la grande mine où les gens souffrent et meurent pour peu d'argent, tandis que le Rwanda sera le lieu des industries de raffinage, et que les grandes multinationales et les États qui les soutiennent seront les grands gagnants. Avec la bénédiction de leur ami opportuniste, les États-Unis.

    Est-ce un hasard si le terme « justice » n'apparaît jamais dans le document ? Que dire des millions de victimes, des morts et des survivants traumatisés, des enfants privés d'école, des jeunes privés de leur jeunesse, des adultes privés du minimum vital qui fait la dignité d'une personne ?

    Tout cela ne serait pas arrivé sans l'impulsion des autorités congolaises qui donnent l'impression d'avoir bradé le pays et leur peuple pour conserver le pouvoir.

    Pourtant, la société civile congolaise, en particulier dans l'est de la RDC, avait produit et adressé aux plus hautes autorités de nombreux documents explicatifs, exprimant ses préoccupations. Ils n'ont pas été pris en considération. Le lauréat du prix Nobel, le docteur Mukwege, a élevé la voix dans un discours qui, d'humanitaire, est devenu de plus en plus politique, allant au cœur des problèmes. Comme si personne n'avait rien dit. L'impression générale est donc celle d'une mascarade. Il est mauvais d'opprimer un peuple. Il est encore pire de lui faire croire qu'on l'aide. (Agence Fides 1/7/2025)

  • Une nouvelle période d'incertitude et de martyre... L'archevêque Tobji raconte le présent des chrétiens syriens

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    ASIE/SYRIE - Une nouvelle période d'incertitude et de martyre. L'archevêque Tobji raconte le présent des chrétiens syriens

    1 juillet 2025
     

    Alep (Agence Fides) – Neuf jours se sont écoulés depuis le massacre d'au moins 25 chrétiens tués alors qu'ils assistaient à la messe dans l'église grecque orthodoxe Saint-Élie, à Damas. Ce massacre marque à jamais du sceau du martyre l'époque des chrétiens syriens dans la Syrie post-Assad.

    « Après le massacre », confirme à l'Agence Fides Joseph Tobji, archevêque maronite d'Alep, « quelqu'un a écrit sur le mur d'une église dans le quartier de Hama les mots « votre tour viendra ». Quelqu'un veut faire croire que ce n'est que le début. On m'envoie des photos de tracts collés sur des maisons chrétiennes où l'on peut lire « La terre de Syrie doit être purifiée », avec des dessins de bombes et de kalachnikovs. Des intimidations qui rappellent les inscriptions apparues sur les maisons des chrétiens de Mossoul. Voilà ce qui circule parmi les chrétiens. Ce ne sont peut-être même pas de vraies photos, quelqu'un les génère avec l'intelligence artificielle et les diffuse sur le net. Mais la peur qu'elles suscitent n'est pas « fausse ».

    L'archevêque Tobji décrit une situation incertaine, pleine d'inconnues pour les chrétiens syriens. D'un côté, « ceux qui sont au pouvoir nous répètent sans cesse que les chrétiens ne doivent pas être touchés, qu'ils sont une composante essentielle du pays et de la société syrienne. À Noël et à Pâques, ils ont envoyé leurs forces de sécurité pour protéger les messes dans les églises et les processions. Les services de sécurité ont déjà pris des mesures et mis en place des systèmes de protection. Quand nous les appelons, ils viennent. Mais les gens n'y croient pas. La peur et le découragement prédominent ». Car il apparaît clairement que « toutes les factions et tous les groupes armés ne répondent pas à ceux qui détiennent actuellement le pouvoir ».

    L'actuel président, Ahmed al-Sharaa, lorsqu'il se faisait appeler sous le « nom de guerre » Abu Mohammad al-Jolani, a dirigé pendant les années de la guerre en Syrie Hayat Tahrir al Sham (HTS), l'acronyme islamiste le plus connu parmi ceux impliqués dans l'offensive qui a abouti à la chute du régime de Bachar al-Assad.

    Aujourd'hui, dans la Syrie actuelle, reconnaît l'archevêque Tobji, même une grande partie des musulmans syriens ne soutient pas la mise en place d'un régime islamiste. Mais la mentalité islamiste émerge dans les détails. Elle a des effets sur la vie quotidienne. Avec des ascenseurs réservés aux hommes et aux femmes, dans les bureaux publics, des guichets pour les femmes et d'autres pour les hommes, et ainsi de suite.

    « Il y a quelques jours, un garçon et une fille se promenaient dans la rue le soir, un homme les a arrêtés et leur a demandé pourquoi ils étaient ensemble. Ils ont répondu qu'ils étaient fiancés, et il a commencé à les interroger, il voulait que quelqu'un le confirme, il a appelé la mère de l'un d'eux et a commencé à l'interroger aussi, cette dernière a confirmé que le garçon et la fille étaient fiancés... Avec des épisodes comme celui-ci, beaucoup commencent à dire : ce n'est plus notre pays. Beaucoup de jeunes sont constamment à la recherche d'un visa pour s'expatrier, pour fuir une situation qu'ils considèrent comme irrécupérable ».

    Les évêques catholiques, raconte Joseph Tobji, ont réfléchi ensemble à la manière d'affronter cette période. « Nous partageons l'idée que si le Seigneur nous garde ici, en Syrie, en 2025, c'est qu'il attend quelque chose de nous dans cette situation, que nous ne devons pas nous cacher ou rester les bras croisés : c'est un appel du Seigneur qui attend de nous une action ».

    C'est pourquoi les évêques catholiques d'Alep ont constitué un comité afin de favoriser le dialogue avec toutes les composantes du pays. Il y a quelques semaines, le comité a organisé une conférence de trois jours pour discuter du présent et de l'avenir de la Syrie, dans un esprit de réconciliation nationale. « Nous avons également invité certaines des personnes qui ont rédigé la Déclaration constitutionnelle. Nous avons parlé librement, certains ont critiqué le gouvernement actuel, d'autres l'ont soutenu. Mais ce n'était que le début d'un processus. Nous étudions maintenant comment trouver des moyens de favoriser la paix et la réconciliation ».

    Il apparaît clairement que le groupe au pouvoir actuel ne contrôle pas toutes les factions armées ni toutes les zones. De vastes parties du pays sont contrôlées par les Kurdes et les Druzes. « Il n'y a pas de police dans les rues, la situation est chaotique et les nouveaux arrivés au pouvoir sont encore inexpérimentés en matière de politique et d'administration. Parfois, raconte l'archevêque maronite d'Alep, « ils prennent des décisions irréalistes. Ils ont licencié des milliers et des milliers de fonctionnaires, les qualifiant en masse de corrompus ou de superflus. Et maintenant, même les familles de ces anciens employés de l'État ne savent pas comment survivre. Le pain continue de coûter dix fois plus cher qu'avant, et sans pain, notre peuple ne peut pas survivre. Tout le monde se plaint encore du manque d'électricité et d'eau, et cela dure depuis de nombreuses années. Le pire, ce sont les prix élevés des médicaments, des opérations chirurgicales et des loyers ».

    L'archevêque Tobji a rencontré quatre fois le président al-Sharaa. « Quand il nous parle, dit-il à l'Agence Fides, il montre qu'il a des visions avancées. Mais je ne sais pas s'il parviendra à faire ce qu'il dit vouloir faire. Je l'espère ».

    Entre-temps, les sanctions imposées à la Syrie à l'époque d'Assad ont été levées, mais pour le pays, souligne Tobji, « nous n'avons encore constaté aucun effet positif. On parle de l'arrivée d'hommes d'affaires qui viendront investir. Si l'économie commençait à s'améliorer, tout changerait. Mais jusqu'à présent, il n'y a pas de signes rassurants ».

    Le scénario singulier d'un équilibre du pouvoir dirigé par des groupes d'origine djihadiste, qui trouvent un soutien et une légitimité politique dans les pays de l'Atlantique Nord. « La Syrie - note l'archevêque Tobiji - a fait un virage à 180 degrés. Auparavant, le régime était soutenu par la Russie et l'Iran, maintenant le groupe al Sharaa est soutenu par les États-Unis et l'Europe. Mais je crois que dans ces scénarios et ces changements de camp, il n'y a pas d'amis éternels, ni d'amitiés éternelles. Ce sont les intérêts qui font bouger les choses ».(Agence Fides 1/7/2025)

  • La plupart des évêques seraient opposés à la répression de la messe latine voulue par le pape François

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    D'Antonino Cambria sur Life Site News :

    DERNIÈRE MINUTE : Un rapport du Vatican révèle que la plupart des évêques ne voulaient pas de la répression de la messe latine par le pape François

    La plupart des évêques qui ont répondu à un questionnaire du Vatican sur la restriction de la messe en latin ont déclaré que revenir sur la décision du pape Benoît XVI de libérer le rite traditionnel « ferait plus de mal que de bien ».

    La journaliste Diane Montagna a révélé dans un rapport du 1er juillet que l'évaluation globale du Vatican sur la consultation des évêques, qui aurait incité le pape François à mettre en œuvre le motu proprio Traditionis Custodes de 2021, indiquait que la majorité des évêques étaient satisfaits de la mise en œuvre de Summorum Pontificum  et pensaient qu'apporter des modifications au motu proprio du pape Benoît XVI ferait « plus de mal que de bien ».

    « La majorité des évêques qui ont répondu au questionnaire ont déclaré que des modifications législatives à Summorum Pontificum causeraient plus de mal que de bien », indique le rapport.

    Le rapport contredit notamment les affirmations du pape François dans sa  lettre accompagnant Traditionis Custodes, qui affirmait que l'évaluation des évêques avait révélé que la mise en œuvre du motu proprio du pape Benoît XVI était une source majeure de division dans l'Église.

    « Une opportunité offerte par… Benoît XVI, destinée à récupérer l’unité d’un corps ecclésial aux sensibilités liturgiques diverses, a été exploitée pour élargir les fossés, renforcer les divergences et encourager les désaccords qui blessent l’Église, bloquent son chemin et l’exposent au péril de la division », a écrit le défunt pontife argentin.

    Mais, selon le rapport, l'évaluation globale du Vatican montre que, bien que les évêques aient été préoccupés par la division causée par les participants à la messe tridentine rejetant le Concile Vatican II et d'autres désaccords, la majorité des « lacunes », « divergences » et « désaccords » cités par François proviennent en réalité de la résistance d'une minorité d'évêques à Summorum Pontificum .

    « La majorité des évêques ayant répondu au questionnaire et ayant mis en œuvre Summorum Pontificum avec générosité et intelligence se disent finalement satisfaits de celui-ci », indique le rapport. « Là où le clergé a étroitement collaboré avec l'évêque, les divisions se sont complètement apaisées », poursuit le rapport.

    Traditionis Custodes,  qui a conduit à la suppression de nombreuses messes latines dans le monde, a été dénoncée par le clergé et les universitaires comme une répudiation de la pratique pérenne de l’Église catholique et même de l’enseignement solennel de l’Église.

    Le cardinal Raymond Burke a  affirmé  que la liturgie traditionnelle n’est pas quelque chose qui peut être exclu de « l’expression valide de la  lex orandi ».

    Le spécialiste de la liturgie, le Dr Peter Kwasniewski, a également  imploré  les prêtres de résister à  Traditionis Custodes  et  à la Responsa ad dubia  qui l’accompagne « quelles que soient les menaces ou les sanctions », car l’obéissance à ces documents porterait atteinte à la mission même de la sainte Église catholique.

    Kwasniewski a souligné que « le culte liturgique traditionnel de l’Église, sa  lex orandi  (loi de prière) », est une « expression fondamentale » de sa  lex credendi  (loi de croyance), qui ne peut être contredite, abolie ou profondément réécrite sans rejeter la continuité guidée par l’Esprit de l’Église catholique dans son ensemble. »

    « La messe traditionnelle appartient à la part la plus intime du bien commun dans l'Église. La restreindre, la ghettoiser et, à terme, planifier sa disparition ne saurait avoir de légitimité. Cette loi n'est pas une loi de l'Église car, comme le dit saint Thomas d'Aquin, une loi contraire au bien commun n'est pas une loi valide », a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé lors de la Conférence sur l'identité catholique de 2021.

    Récemment, une campagne de lettres a été lancée par le Faithful Advocate , invitant les paroisses et les catholiques de tout le pays à écrire au pape Léon XIV, « lui demandant d'abroger Traditionis Custodes et de protéger la Sainte Liturgie dans le monde entier ».