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Actualité - Page 509

  • La Hongrie : un modèle pour régénérer l’Europe ?

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    Katalin Novác.jpgLu sur le site web Kath.net aujourd’hui : Le nombre de mariages et de naissances augmente, les divorces et les avortements se font plus rares. Le gouvernement hongrois offre un vaste système d'aide aux familles.

    « Budapest (kath.net/LifeSiteNews/jg)

    La politique familiale hongroise des dix dernières années est l'une des plus réussies d'Europe. La clé du succès est que le mariage, fonder une famille et avoir des enfants n'ont pas de désavantages financiers ou sociaux, a déclaré Balázs Molnár, vice-président de l'Institut Maria Kopp pour la démographie et la famille lors du « Dialogue transatlantique », un événement du Réseau politique pour la Valeurs Valeurs).

    Le nombre de mariages a augmenté, il y a moins de divorces, plus de naissances, moins d'avortements, plus de familles vivant dans leur propre maison. Le rôle des mères et des grands-parents est mieux reconnu par la société.

    Les chiffres parlent d'eux-mêmes. La fécondité est passée de 1,25 enfant par femme à 1,55 entre 2010 et 2020. Le nombre de naissances vivantes a augmenté de 2,1%, le nombre d'avortements a presque diminué de moitié. Le nombre de mariages est supérieur de 89,5% et le nombre de divorces a diminué de 57%. 90 pour cent des jeunes veulent des enfants, 43 pour cent veulent au moins deux, 18 pour cent trois enfants ou plus. Dans le même temps, la proportion de femmes qui ont un emploi est passée de 54,6 à 67 %. Tous les chiffres se réfèrent à la période de 2010 à 2020.

    Molnár a souligné dans sa présentation que la politique familiale hongroise n'est pas seulement axée sur les enfants, mais fournit également un vaste système de soutien familial. La Hongrie fournit un soutien financier aux couples de jeunes mariés et aide les familles à obtenir des prêts hypothécaires. L'impôt sur le revenu diminue avec le nombre d'enfants, de sorte que de nombreuses familles avec trois enfants ou plus ne paient plus d'impôt sur le revenu.

    Il existe également une aide gouvernementale pour l'achat de voitures plus grandes pour les familles nombreuses et un soutien financier pour les mères qui s'occupent de leurs jeunes enfants. Il existe des garderies, mais aussi un système dans lequel les grands-parents s'occupent des petits-enfants lorsque la mère travaille à l'extérieur du foyer.

    Le Réseau Politique pour les Valeurs est un réseau international d'hommes politiques et de décideurs qui s'engagent à protéger la vie, la famille classique et les libertés fondamentales. Les dialogues transatlantiques ont lieu mensuellement. Le dernier événement en juin a réuni des représentants de 22 pays d'Europe, d'Amérique du Nord et du Sud. »

    Ref.La politique familiale de la Hongrie au cours des dix dernières années a été couronnée de succès

    Trop beau pour être vrai ?

    JPSC

  • France : le vote de la loi bioéthique

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    De gènéthique.org :

    La France se dote d’une 4ème loi dite « bioéthique »

    Publié le 29 Juin, 2021

    C’est à 18h30 ce mardi 29 juin, après une bonne heure de discussion et d’explication de vote, que les députés ont adopté le projet de loi bioéthique par 326 voix contre 115.

    Ce vote intervient après 2 ans de débat parlementaire, 62 réunions, 160 heures de débat en commission spéciale, 149 heures de débat en séance publique, 12 700 amendements déposés, et 714 amendements adoptés, rappelle le président de séance.

    Le texte adopté est le même que celui voté en 3ème lecture par l’Assemblée nationale (cf. Projet de loi bioéthique adopté en 3ème lecture à l’Assemblée nationale : « la belle affaire, c’est une supercherie » ; [Infographie] : Les enjeux du projet de loi de bioéthique voté par les députés en 3e lecture  ).

    La majorité se félicite

    Tandis qu’Adrien Taquet, représentant du gouvernement, qualifie le projet de loi de « mesure emblématique », de « moment historique », de « progressisme » qui a gardé le sens des limites, Coralie Dubost (LREM), rapporteur de la commission spéciale, n’hésite pas à encenser le texte qui, selon elle, « place la vie en cours et la vie à venir en tête » et qui consacre le « projet » parental, et « l’amour ». Emmanuelle Ménard (NI) qui a défendu une motion de rejet du texte pour la troisième fois, rectifie le tir, et dénonce un texte qui satisfait le « désir de l’adulte », qui entre dans une « logique marchande », qui dépeint un « monde glacial » où l’embryon est « une matière première ». Elle explique que ce texte annonce aussi « l’éthique » de demain : la PMA post mortem, la PMA pour les transgenres, la GPA. Enfin, on peut aussi citer Patrick Hetzel (LR), qui contrebalance l’engouement de la majorité : « le projet de loi bioéthique franchit des lignes rouges éthiques »« Il ne remplit pas son rôle de régulateur », il est « d’inspiration scientiste »« il menace l’espèce humaine », l’animal et l’environnement sont désormais mieux protégés dénonce-t-il. Et il s’insurge : « Vous avez refusé d’inscrire des valeurs humaines fondamentales » : « le refus de toute forme d’eugénisme », ou encore « l’interdiction de la GPA ».

    La sélection des embryons en éprouvette rejetée, une déception affichée

     Mais Coralie Dubost, soutenue par Philippe Berta (Modem), rapporteur d’une partie du texte, restent sur leur faim. Philippe Berta manifeste sa déception de ne pas avoir vu le DPI-A[1] (c’est-à-dire la recherche des anomalies du nombre de chromosomes chez les embryons en éprouvette) légalisé. « Ne pas accompagner la FIV[2] du DPI-A est désespérant […] La France était pionnière en matière de fécondation in vitro, maintenant elle est dernière » explique-t-il. Il se défend de tout « eugénisme », pour lui l’objectif est d’éviter tout « traumatisme psychique et physique » chez les femmes faisant des FIV, non de viser la « sélection du bébé parfait ». Il assure qu’il s’agit seulement de faire naître « des enfants vivants et indemnes de pathologies ». Il avoue donc d’une certaine façon que ce test réaliserait bien un tri entre les embryons non trisomiques qui sont considérés comme indemnes de pathologies, des embryons trisomiques, qui eux seront écartés, jetés…

    Coralie Dubost en profite pour donner une interprétation partiale du rejet du DPI-A par les parlementaires : Le DPI-A « n’a été ni proscrit ni autorisé par le Parlement ». Le gouvernement a opté pour le lancement d’un programme hospitalier de recherche clinique pour tester les effets de ce test sur le taux de naissance des bébés conçus par FIV. Elle s’inquiète du fait que « pour le CHU de Montpellier […] il ne leur aura pas moins fallu que 7 années pour faire valider ce fameux projet ». Autrement dit, elle dénonce la longueur de ce programme de recherche, et demande que celui-ci ne « tombe pas dans les limbes administratives ». Elle en appelle à la responsabilité du premier ministre afin que cet engagement soit respecté.

    Application expresse de la loi bioéthique

     Adrien Taquet annonce que l’application de cette loi se fera au plus vite. Les textes d’application ont même été travaillés en parallèle des débats… ce qui montre au passage que tout était joué d’avance, et que le gouvernement a peu de considération pour le travail parlementaire… L’objectif dit-il : « que des femmes puissent entrer en processus de PMA dès la fin de l’été » une fois la loi promulguée. Une manière de s’assurer que le 1er bébé né par PMA sans père naisse pendant la campagne présidentielle… On perçoit mal dans cette instrumentalisation la notion de dignité censée régner dans les lois bioéthiques…

    [1] Diagnostic préimplantatoire des aneuploïdies

    [2] Fécondation in vitro

  • Inde : des familles chrétiennes expulsées de leurs villages par les castes hindoues en Odisha

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    En Odisha, des familles chrétiennes expulsées de leurs villages par les castes hindoues

    29/06/2021

    Plusieurs agences et sites chrétiens d’information alertent sur des tensions ciblant la minorité chrétienne dans les villages aborigènes du district de Rayagada, dans l’État d’Odisha, dans l’est de l’Inde. Forcées de fuir leurs maisons sous les menaces et les attaques des villageois hindous, treize familles chrétiennes ont trouvé refuge dans la jungle avoisinante au cours de ces dernières semaines. Les photographies prises sur les lieux par des témoins montrent un campement de fortune et des abris sommaires, à la merci des pluies de mousson.

    En août 2017, des chrétiens du nord-est de l’Inde manifestent à New Delhi contre l’interdiction de l’enterrement d’une femme catholique à Manipur.

    Dans ce district de l’Odisha, les tensions auraient débuté en novembre dernier, lorsque deux familles chrétiennes du village de Chichinga ont été ostracisées par les hindous dominants en raison de leur religion et sommées de quitter leurs maisons. Plus récemment, six familles chrétiennes d’un autre village, Sikarpai, ont également été la cible d’attaques orchestrées par les habitants issus des hautes castes hindoues. Ces derniers se sont opposés au déroulement d’un mariage chrétien, puis ont prohibé l’accès du puits commun aux femmes chrétiennes et ont interdit à la minorité de pratiquer les rites chrétiens dans le village. « Malgré les menaces, ces chrétiens restent fermes dans leur foi qu’ils exercent depuis quatorze ans », a commenté le père Purushottam Nayak, de l’archidiocèse de Cuttack-Bhubaneswar, à l’agence catholique Ucanews. Fin mai, les six maisons des chrétiens de Sikarpai ont été vandalisées et endommagées, poussant les victimes à fuir et à trouver refuge dans la jungle. D’après le site d’information Morning Star News, qui alerte sur les atteintes aux droits de l’homme visant les chrétiens, ces familles ont été rejointes par cinq autres du village avoisinant de Kotlanga, où les chrétiens ont également été victimes, le 7 juin, de menaces proférées à leur encontre.

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  • Dijon : vers une guerre liturgique ?

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    D'Odon de Cacqueray sur le site de l'Homme Nouveau :

    Dijon, préface d'une nouvelle guerre liturgique ?

    Dijon, préface d'une nouvelle guerre liturgique ?

    Après 23 ans de présence dans le diocèse de Dijon, la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (1) n’y est plus la bienvenue. Mgr Minnerath, archevêque du lieu, a signifié le 17 mai aux prêtres et à leur supérieur l’abbé Benoit Paul-Joseph qu’il se passerait de leurs services à partir du mois de septembre. L’association des « Amis de la basilique de Fontaine-lès-Dijon »(2) a été avertie de son côté qu’elle n’aurait plus de raison d’être une fois les prêtres partis. 

    En choisissant de ne pas renouveler la collaboration qui existe depuis 1998, l’évêque est dans son droit. Des fidèles attachés à la célébration de la forme extraordinaire du rite romain (FERM), assurée par la Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre (FSSP), ont été tout de même surpris par cette annonce. Il est rare qu’un diocèse s’estime assez riche en prêtre pour se passer des services de certains d’entre eux. Pourquoi Mgr Minnerath a-t-il pris cette décision ? Il n’avait jusqu’ici jamais eu à se plaindre des prêtres présents, il les a même remerciés à plusieurs reprises pour le ministère qu’ils effectuaient. Alors quels sont les dessous de cette éviction ?

    De nombreux commentaires d’incompréhension ont été postés sur la page Facebook du diocèse suite à l’annonce du départ des prêtres de la FSSP. Ces derniers, dans leur lettre d’information du mois de juin à destination de leurs fidèles dijonnais, parlent d’une décision « profondément injuste » et s’étonnent de l’absence de concertation préalable. Une première réunion est organisée le 28 mai entre l’évêque et des fidèles, les prêtres n’y sont pas conviés. Il en ressort beaucoup de flou, les fidèles présents ont eu le sentiment d’être reçus mais pas écoutés. Ils déplorent les réponses évasives à leurs questions. Les premiers articles de presse publiés sur le sujet suscitent un premier communiqué public sur le site du diocèse, le 8 juin dernier. Le diocèse (il n’y a pas de signature) y explique que la mutation d’un des prêtre, l’abbé Paris, « a poussé le diocèse à assurer désormais le ministère auprès du groupe de fidèles attachés au Missel dit de Saint Pie V. » La Fraternité Sacerdotale Saint-Pierre proposait pourtant de remplacer l’abbé sortant. Le même communiqué précise que les célébrations de la messe dans la forme extraordinaire du rite romain, et l’accès plus général à tous les sacrements, continueront par le biais de prêtres diocésains. Pour les autres services (catéchisme, scoutisme, aumôneries diverses, patronages, etc.), les fidèles sont invités à se tourner vers les paroisses voisines. Dans sa conclusion, le diocèse précise : « Le fait de confier maintenant les fidèles à des prêtres diocésains ne fera que renforcer leur communion avec l’Église diocésaine »,  étant précisé que « le changement proposé par le diocèse n’a pas d’autre but que de renforcer l’unité ecclésiale dans le respect des sensibilités légitimes. » L’incompréhension grandit chez les fidèles qui ignoraient jusqu’alors que leur communion avec l’Église diocésaine n’était pas suffisante. Le choix liturgique de ces fidèles est-il réellement respecté ? Certains d’entre eux nous ont confié leurs doutes à ce sujet. Ils soulèvent d’ailleurs des questions importantes : dans quelle mesure des prêtres diocésains, que chacun sait déjà très occupés, vont-ils pouvoir assurer en plus de leurs missions habituelles celles que remplissaient les prêtres de la FSSP ? Obliger des prêtres qui n’ont pas l’habitude de célébrer la messe dite de saint Pie V va-t-il permettre un déploiement de la liturgie similaire à celui assuré par les prêtres de la FSSP ? 

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  • Fin du sacré, fin de la civilisation ?

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    Un échange entre Michel Onfray et Patrick Buisson où il est question de la perte du sacré et de la spiritualité :

    Fin de civilisation ?  Sur le même sujet, un commentaire de Gérard Leclerc extrait du site web de "France Catholique" :

    "Le cardinal De Kesel, archevêque de Bruxelles-Malines, vient de publier un essai sur la situation des chrétiens dans une société qui n’est plus chrétienne (Foi & religion dans une société moderne, Salvator). Faute de l’avoir lu, je ne me permettrai pas d’interpréter sa pensée. Je m’interroge néanmoins sur l’analyse qu’il peut faire de cette société. S’il lui accorde des crédits, quels sont-ils ? Peut-être ses jugements sont-ils accordés à la complexité du monde actuel. Mais je me pose tout de même une question. Signale-t-il le basculement spirituel, moral, d’une civilisation qui, de chrétienne, est devenue a-chrétienne ? Un Chesterton, un Bernanos étaient particulièrement sensibles à un tel basculement, car pour eux, un monde qui avait perdu le sens de Dieu, était mûr pour les pires déviations.

    Athéisme et christianisme

    Ce qui me frappe, aujourd’hui, c’est que ce sont le plus souvent des non-chrétiens, ou des gens éloignés de la pratique religieuse, qui se montrent les plus attentifs au caractère judéo-chrétien de notre civilisation et à la perte irréparable que constitue le naufrage de cet héritage. Le cas de Michel Onfray est particulièrement significatif. Il a commencé sa carrière philosophique à l’enseigne d’un athéisme revendiqué et d’une déconstruction du christianisme. Et voilà qu’il déclare dans Le Figaro du 18 juin : « Je regrette le déclin de la civilisation judéo-chrétienne, je me bats pour elle.  » . De ce déclin, il nous offre une analyse qui fait plus que froid dans le dos et qui devrait singulièrement alerter tous ceux qui, du côté chrétien, chantent les louanges de notre bel aujourd’hui. Le mieux est de le citer longuement.

    «  La fin du sacré tuile avec la prochaine civilisation qui sera probablement post-humaniste. Rien ne pourra moralement interdire son avènement qui s’effectue avec d’actuelles transgressions qu’aucune éthique, aucune morale ne saurait arrêter. L’intelligence artificielle qui crée des chimères faites d’humain et d’animaux, la marchandisation du vivant, l’abolition de la nature naturelle au profit de l’artifice culturel, constituent une barbarie qui, un jour, sera nommée civilisation, car toute civilisation nouvelle est dite un jour barbare par les témoins de ceux qui voient la leur s’effondrer. Nous sommes dans le temps nihiliste du tuilage qui tuile la décomposition et le vivant (…). Eu égard à ce qui nous attend, et en regard de l’idéologie “woke“ qui travaille à l’avènement de ce nouveau paradigme civilisationnel, bien sûr que je regrette la civilisation judéo-chrétienne. Pour l’heure, je me bats pour elle.  »

    Le rôle des non-chrétiens

    Voilà qui contraste avec les complicités des chrétiens qui saluent sans regrets «  feu la chrétienté  ». Faut-il donc un non-chrétien pour mesurer les dégâts irréversibles d’une mutation de civilisation ? Peu importe que je sois en désaccord avec Michel Onfray sur la cause de ce décrochage. Cause qu’il attribue à une Renaissance qui annoncerait les Lumières. Érasme et Pic de la Mirandole sont des génies chrétiens qui attestent combien l’humanisme post-médiéval ne va pas sans un ressourcement aux origines chrétiennes. Fides et ratio marchent de concert. Mais le problème actuel n’est pas là. Il réside dans une déshumanisation consécutive à une déchristianisation. « Ôtez le surnaturel, écrivait Chesterton, et il ne reste plus que ce qui n’est pas naturel. »

    JPSC

  • Les catholiques traditionnels vont connaître des temps difficiles

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    La Lettre de Paix liturgique (lettre 805 du 28 Juin 2021) :

    LES ENNEMIS DE SUMMORUM PONTIFICUM VEULENT LA GUERRE 

    « Vous allez avoir un nouveau Motu proprio dans les prochains jours ou semaines », a dit le 26 juin Mgr Minnerath, archevêque de Dijon aux fidèles de la messe traditionnelle venus manifester devant l’évêché leur mécontentement. » Mais avant même la parution de ce texte, si tant est qu’il soit bien publié, les témoignages sur les intentions des ennemis du précédent motu proprio, celui de Benoît XVI se multiplient :

    . Ainsi, le Cardinal Parolin, Secrétaire d’État, a affirmé devant un groupe de cardinaux : « Nous devons mettre fin à cette messe pour toujours !»

    . Et Mgr Roche, nouveau Préfet de la Congrégation du Culte divin, a expliqué en riant à des responsables de séminaires de Rome et des membres de la Curie, tous anglophones : « Summorum Pontificum est pratiquement mort ! On va redonner le pouvoir aux évêques sur ce point, mais surtout pas aux évêques conservateurs ».

    Il faut par ailleurs savoir que Mgr Minnerath, qui a ouvert les hostilités contre la communauté traditionnelle de Dijon, est membre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et se retrouve de ce fait tous les mois à Rome, immergé dans les milieux de la Curie qui ont préparé l’offensive contre Summorum Pontificum.  

    Le motu proprio Summorum Pontificum de Benoît XVI de 2007 était un compromis qui établissait ingénieusement une coexistence entre la messe de Paul VI et la messe tridentine, autrement dit, c’est vrai, entre l’eau et le feu. Il reste que la paix instaurée a été largement plébiscitée par le peuple chrétien, qu’il assiste ou pas à la messe ancienne, comme l’on démontré tous nos sondages.

    On sait, depuis que le pape en a parlé à la Conférence des Évêques d’Italie le lundi de Pentecôte, que le texte nouveau réduira la possibilité des prêtres diocésains de célébrer la messe traditionnelle. En outre, des mesures devraient intervenir pour conduire les prêtres des instituts Ecclesia Dei à célébrer aussi la messe nouvelle et pour faire entrer tant cette messe nouvelle que le magistère conciliaire dans la formation donnée dans les séminaires de ces communautés.

    Les partisans de la réforme liturgique ont pris conscience de l’importance du monde traditionnel

    L’exaspération, qui anime les partisans de la réforme liturgique devant l’opposition qu’ils ont rencontrée depuis l’origine, a été ravivée avec l’arrivée du pape François. Elle ne cesse de croître au fur et à mesure que le temps passe et que le pontificat va logiquement vers son achèvement : il faut en finir au plus vite avec cette opposition au Concile à laquelle le pape Benoît XVI avait donné un espace de liberté liturgique.

    L’offensive a été menée par un groupe de pression à la Curie et chez les évêques italiens qui s’est employé à faire comprendre aux décideurs romains que les deux messes en présence, la messe traditionnelle et la messe nouvelle, représentaient deux états doctrinaux incompatibles : celui de Vatican II et celui d’avant Vatican II. La grande idée d’Andrea Grillo, professeur de liturgie à l’Université romaine Saint-Anselme, est que Summorum Pontificum a introduit un état « d’exception liturgique » aberrant, qui met la liturgie traditionnelle et la liturgie nouvelle sur un pied d’égalité, ce qui est monstrueux et insupportable*.

    En outre, ces conciliaires purs et durs ont fini par comprendre que le monde traditionnel, avec ses prêtres, ses fidèles, ses œuvres, ses écoles, qu’ils affectaient de considérer comme marginal et méprisable, représente en réalité un poids non négligeable, d’autant que le monde conciliaire quant à lui s’épuise et s’étiole toujours plus.

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  • RDC : Le Congo, 135 ans et +

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    Extraits d’un « vient de paraître » lu sur le site web « Mémoires du Congo » (*) :

    Beeld-1.jpg« [… ] C’est pour en finir avec des histoires épouvantables et indignes, qu’un Congolais de la RD Congo, Marcel Yabili  (**) a écrit une trilogie : «Le roi génial et bâtisseur de Lumumba» (***). Il a ainsi révélé les fake news (Tome1) et organisé un tribunal (Tome 2) sur Léopold II. Le troisième volume est consacré à 135 ans d’hommes désireux et dignes de droits fondamentaux et de vraies histoires, surprenantes et souvent agréables.

    L’auteur avait été consulté par la Commission parlementaire (****) chargée du passé colonial : « Il y a des choses claires et dépourvues de doute. J’ai demandé qu’on cesse de parler de génocide et d’enrichissement personnel de Léopold II qu’on ne peut confondre avec l’État congolais. J’ai aussi trouvé inexact de mélanger le Congo avec les nouveaux venus et les petits Rwanda et Burundi. Surtout, j’ai exprimé mon indignation à ce que l’histoire de mon pays soit décidée par un vote de députés belges».

    Actuellement, le magazine «Le Vif» consacre un numéro spécial de 180 pages au Colonialisme: de l’oeuvre civilisatrice à l’heure des comptes.

    « A-t-on jamais imaginé l’Angleterre commémorant sa colonisation violente des États-Unis d’Amérique? Ou l’Allemagne, ses deux colonisations meurtrières et prédatrices de la Belgique lors des deux guerres mondiales?» s’étonne l’auteur.

    «Le choix éditorial et les discours belges sur l’ancienne colonie ne sont pas innocents. D’une part, si le Congo prospérait comme il le mériterait, personne n’aurait osé l’insulte de parler du temps colonial. Finalement, la véritable question n’est pas le passé, mais la gouvernance et le vécu quotidien au Congo même. D’autre part, on recherche les vexations et les humiliations qu’ont subies les Congolais en stigmatisant une malveillance du passé du Blanc, mais une infériorité encore actuelle du Noir. Cette mise en scène de Congolais dégradés et marqués au fer par le Belge est sans conteste de l’apologie du racisme».

    Yabili 2 téléchargement (1).jpgL’auteur livre un exemple du jour. La RTBF a annoncé avec fracas que « les œuvres d’art pillées par la Belgique seront restituées à la RDC». Il s’agit, en fait, de seulement 0,3% des pièces qui se trouvent au musée de Tervuren, soient 283 sur 85.000 objets. Dans cette affaire, il est impossible d’annoncer la vérité, à savoir que 99,7% des œuvres congolaises à Tervuren n’ont pas été pillées. Mais la RTBF a choisi délibérément d’exprimer l’humiliation et la victimisation des Congolais pour moins que rien.

    L’auteur se veut plus précis.

    «La vérité sur le Congo est une question d’honnêteté. On ne s’est jamais penché sur les Congolais.Leopold II Ngaliema DSC09198.jpg Le hasard de la différence de peaux montre qu’un raciste se contente de regarder des ombres noires, sans jamais voir des êtres humains et leurs personnalités. En Europe, on regarde le plus grand crime imputé à Léopold II, celui d’avoir fait  «travailler» les Congolais, mais on ne voit pas que les Congolais ont mis le «travail» dans leur devise, la même qu’au temps de Léopold II. Les Congolais sont des léopoldiens qui se sont approprié des frontières négociées par Léopold II; ils n’acceptent pas la balkanisation du pays etc.»

    Le livre est particulier. L’abondance d’informations inédites et précises se lisent comme un roman. Car tout en parlant du passé lointain, l’auteur rapporte au fur et à mesure ce qu’il vit en temps réel. Tout se mélange et on dispose pour la première fois de clefs de lecture de l’histoire du Congo sur «135 ans et +».

    Ce n’est pas un livre d’histoire; c’est un thriller! On débute avec les affabulations sur les humiliations pour apprécier comment le vrai Congo pourrait être raconté. On finit par découvrir que le drame de ce grand pays est de n’avoir toujours pas eu la véritable indépendance! Celle que la colonisation elle-même ne pouvait lui transmettre… »

    Marcel Yabili, Le roi de Lumumba (T3) 135 ans et+, Mediaspaul, 2021 336 p, 22€.

    _________

    (*) Mémoires du Congo est une association qui a pour objet de pérenniser l’histoire que la Belgique partage avec le Congo, le Rwanda et le Burundi, toutes périodes confondues.Elle organise des Forums, la projection des témoignages recueillis et publie une revue trimestrielle. Plusieurs documentaires audiovisuels relatifs à la période du Congo belge notamment sur l’administration territoriale, l’agronomie, l’enseignement, la médecine, les arts, et bien d’autres, ont été enregistrés et sont disponibles sur notre site Web. A ce jour, plus de 300 témoignages de Belges, Congolais et autres nationalités ont été recueillis. http://www.memoiresducongo.be/

    (**) avocat à Lubumbashi (Elisabethville)

    (***) Publiée aux éditions Mediaspaul

    https://www.congoforum.be/fr/2021/06/vient-de-paraitre-chronique-litteraire-135-ans-et-marcel-yabili/

    (****) Contrairement à ce que l’on pourrait croire a priori, il ne s’agit pas d’une commission du parlement congolais mais du parlement belge en mal de repentance nationale. Sauf erreur, cette commission, dont les Congolais du Congo ne sont pas demandeurs, joue actuellement les prolongations pour au moins un an et toutes les questions restent ouvertes : pour accoucher d’une souris ?

    JPSC

  • La stratégie des évêques allemands pour se débarrasser du cardinal Wölki

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    Indiscrétion fracassante de Bild : les évêques allemands envisagent de démissionner en bloc pour protester contre la gestion du scandale des abus par l’archevêque de Cologne Wölki. La défense de Müller dénonce l’instrumentalisation d’affaires passées, sur lesquelles Wölki s’est déjà expliqué, pour discréditer l’évêque « critique de l’unilatéralité de la voie synodale ». Les abus sont une excuse : le véritable objectif serait de se débarrasser du principal ennemi interne et de verrouiller la Voie Synodale qui crée plus d’un casse-tête à Rome.

    En Allemagne, un nouveau tremblement de terre dans l’Église est en cours. Après le succès médiatique de la démission annoncée en grande pompe par le cardinal Marx et rejetée par le pape, il semblerait qu’une bonne partie de l’épiscopat allemand ait l’intention de répéter le même scénario. L’objectif ? Toujours la même chose : mettre le cardinal Rainer Maria Wölki en difficulté et l’inciter une fois pour toutes à faire le pas de côté définitif. L’indiscrétion rapportée par le tabloïd « Bild » selon laquelle dans la hiérarchie ecclésiastique d’outre-Rhin l’hypothèse d’une démission en bloc pour protester contre la gestion du scandale des abus par l’archevêque de Cologne fait sensation.

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller est intervenu ces dernières heures pour défendre Wölki, affirmant qu’il y a une manipulation permanente des affaires passées afin de discréditer le successeur de Meisner en tant que « critique du caractère unilatéral de la Voie synodale« . Selon le Préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, en fait, les évêques allemands qui ne souffrent pas Wölki ne cherchent ni à rendre justice aux victimes ni à assumer la responsabilité de leurs manquements personnels. Le véritable objectif serait donc de se débarrasser du principal ennemi interne et de protéger la voie synodale qui crée plus d’un casse-tête à Rome.

    En effet, l’enquête indépendante menée par l’avocat Björn Gercke et portant sur les abus sexuels sur mineurs commis au sein de l’archidiocèse de Cologne de 1975 à 2018 a exonéré l’archevêque actuel de toute responsabilité personnelle. Pourquoi, alors, devrait-il démissionner ? Par ailleurs, une visite apostolique confiée au cardinal Anders Aborelius, évêque de Stockholm, et à Mgr Johannes van den Hende est actuellement en cours à Cologne.

    La menace de démission collective, à l’instar de celles annoncées puis laissées sur le papier par le cardinal Marx, sonne plutôt comme une manière de forcer les choses au mépris des résultats de la visite apostolique. Le chapitre sur le retrait (seulement annoncé) de l’archevêque de Munich constitue d’ailleurs un précédent qui devrait compter comme un argument supplémentaire en défense de la position de Wölki : dans la lettre au Pape, en effet, à côté de l’accusation systémique, Marx a parlé de « nombreuses défaillances personnelles et erreurs administratives » dans le contexte de la catastrophe des abus sexuels. François a toutefois rejeté sa démission dans une lettre publique le 10 juin, dans laquelle il l’a confirmé à la tête de son archidiocèse. Pourquoi, alors, une grande partie de l’épiscopat allemand espère-t-elle une issue différente pour leur frère Wölki – sur qui ne pèse aucune responsabilité personnelle dans la gestion des abus – et est même prête à démissionner en bloc pour lui attirer des ennuis et le forcer à renoncer ?

    L’impression est qu’ils se cachent derrière un sujet médiatiquement sensible comme les abus pour régler des comptes internes en vue de la poursuite de la Voie synodale. D’autre part, c’est Marx lui-même qui a indiqué la Voie synodale comme le seul tournant pour sortir de la crise dans laquelle le scandale des abus a plongé l’Église. La corrélation avec une question aussi délicate a eu pour résultat, une fois le consensus médiatique encaissé, de renforcer le Synodaler Weg dont Marx était le grand promoteur et Wölki le principal détracteur.

    Jeudi, le pape François a reçu au Vatican Mgr Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande. Selon ce dernier, l’audience s’est concentrée sur la situation de l’Église en Allemagne à la lumière de la gestion des cas d’abus sexuels et de la « situation difficile dans plusieurs diocèses. » Nous ne savons pas si Bätzing a pu informer le pape à cette occasion de l’intention d’une bonne partie des évêques allemands – rapportée par Bild – de proposer des démissions collectives. Le président de la Conférence épiscopale a toutefois tenu à faire savoir que François l’avait « encouragé à poursuivre sur la voie synodale » choisie.

  • RDC : une bombe explose dans une église catholique

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    De Timothée Dhellemmes sur Aleteia.org :

    RDC : deux blessés suite à l’explosion d’une bombe dans une église

    Des casques bleus de l'ONU pour la stabilisation en RDC ont été dépêchés sur place, suite à l'explosion d'une bombe artisanale dans une église de la ville de Beni (RDC).

    27/06/21

    Une bombe artisanale a explosé à six heures du matin, ce dimanche 27 juin, à l’intérieur d’une église catholique de la ville de Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo. Deux personnes ont été blessées.

    Les fidèles s’apprêtaient à se réunir nombreux. Ce dimanche 27 juin, jour de la confirmation de nombreux jeunes du diocèse, une église de la ville de Béni, en République démocratique du Congo (RDC), a été visée par une bombe artisanale. Placée à l’intérieur de l’édifice, elle a explosé à six heures du matin.

    Heureusement, les fidèles n’étaient pas encore arrivés pour la messe dominicale. Seules deux personnes, qui se trouvaient à l’entrée de l’édifice, ont été blessées. C’est ce qu’a indiqué à l’AFP l’abbé Laurent Sondirya, vicaire général du diocèse de Beni. « Ils ont visé une grande foule parce que la cérémonie va réunir des enfants, leurs parents et des fidèles », a expliqué le prélat catholique. « Un engin explosif a été placé sous un pupitre », a précisé Mgr Sondirya à Vatican News, ajoutant que l’autel « n’a pas été touché ». Après l’intervention des forces de l’ordre qui ont sécurisé le périmètre et malgré quelques traces de sang et des éclats de vitres, la cérémonie a finalement bien pu se tenir.  

    Une première contre un édifice catholique

    C’est la première fois qu’un édifice appartenant à l’Église est directement pris pour cible dans le territoire de Béni, où les catholiques sont majoritaires. Les civils sont en revanche régulièrement pris pour cible par les Forces démocratiques alliées (ADF), un groupe de rebelles musulmans ougandais installés depuis plus de 25 ans dans cette partie de l’Est de la RDC. Face à cela, les appels à l’aide incessants de Mgr Paluku Sikuli Melchisédech, évêque du diocèse de Butembo-Beni, semblent pour l’instant rester lettres mortes.

  • Le soutien du pape au ministère LGBT controversé du père James Martin S.J.

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    D'Alejandro Bermudez sur le National Catholic Register :

    Une lettre du pape François exprime son soutien au ministère "LGBT" controversé du père James Martin

    Le ministère du père Martin est devenu de plus en plus controversé en raison de son éloignement progressif de la doctrine catholique.

    27 juin 2021

    CITE DU VATICAN - Dans une lettre personnelle envoyée au père jésuite James Martin le 21 juin, le pape François a exprimé son soutien à son ministère controversé et l'a encouragé à "continuer dans cette voie."

    La lettre, écrite à la main en espagnol, était une note de remerciement pour les photos que le père Martin avait envoyées au pape, et a d'abord été rapportée en italien par Vatican News avant d'être partagée par le père Martin sur son compte Twitter ; le père Martin a inclus une traduction non officielle de la lettre en anglais.  

    Selon le compte Twitter du père Martin, "les photos qu'il [le pape François] mentionne sont celles de la messe de confirmation de mon neveu le week-end dernier.  Il [le neveu du père Martin] portait également des chaussettes à l'effigie de François".

    Le pape a remercié le père Martin pour la lettre, et a déclaré que la photo des chaussettes "m'a fait rire."

    Cependant, le pape François a consacré la majeure partie de sa lettre au post-scriptum du père Martin. Sur son compte Twitter, l'auteur de "Building a Bridge" a expliqué que "le 'PS' (PD en espagnol) auquel le pape fait référence était un rappel concernant la conférence du ministère catholique LGBTQ", qui a eu lieu le samedi 26 juin.

    "Je veux vous remercier pour votre zèle pastoral et votre capacité à être proche des gens, avec la proximité que Jésus avait, et qui reflète la proximité de Dieu", a écrit le pape François dans sa lettre personnelle. " Le 'style' de Dieu comporte trois éléments : la proximité, la compassion et la tendresse. C'est ainsi qu'il se rapproche de chacun d'entre nous", a également déclaré le pape.

    Le pontife a ajouté : "En pensant à votre travail pastoral, je vois que vous cherchez continuellement à imiter ce style de Dieu. Vous êtes un prêtre pour tous, tout comme Dieu est un Père pour tous."  Au lieu du mot "tous", le pape François a utilisé l'inhabituel "todos y todas", des pronoms masculins et féminins qui sont répétitifs dans la langue espagnole, à moins qu'il n'ait voulu faire un point sur l'inclusion du genre. 

    Le père Martin a traduit l'expression par "hommes et femmes" dans sa version anglaise de la lettre, qui, selon lui, "a été préparée par plusieurs personnes, dont un ami argentin".

    Dans sa lettre, le pape François poursuit : "Je prie pour que vous continuiez de cette manière, en étant proches, compatissants et avec une grande tendresse".

    "Et je prie pour vos fidèles, votre 'troupeau' et tous ceux que le Seigneur place sous votre garde, afin que vous les protégiez, et les fassiez grandir dans l'Amour de Notre Seigneur Jésus-Christ", a-t-il écrit. 

    "Que le message chaleureux du Saint-Père encourage et inspire tous ceux qui, dans l'Église, s'occupent des catholiques LGBTQ et, en outre, rappelle aux personnes LGBTQ du monde entier la proximité, la compassion et la tendresse de Dieu", a déclaré le père Martin dans une publication sur Facebook dimanche.

    Le ministère du père Martin est devenu de plus en plus controversé en raison de son éloignement progressif de la doctrine catholique. 

    En 2017, après avoir publié Building a Bridge : Comment l'Église catholique et la communauté LGBT peuvent entrer dans une relation de respect, de compassion et de sensibilité, le père Martin a affirmé dans un article du Washington Post qu'"en écrivant le livre, je savais que ce serait un sujet quelque peu controversé, même si j'ai pris soin de rester bien dans les limites de l'enseignement de l'Église."

    "Mes réflexions, qui peuvent être résumées comme un appel au respect de part et d'autre, étaient fondées sur l'Évangile et sur l'appel du Catéchisme pour que l'Église traite les 'personnes homosexuelles' avec 'respect, compassion et sensibilité'", a-t-il écrit.

    Cependant, le 30 mai de cette année, commentant le mariage catholique du premier ministre britannique Boris Johnson, le père Martin a déploré que les couples de même sexe ne puissent pas avoir accès au sacrement du mariage. Concernant le mariage à l'église de Boris Johnson, deux fois divorcé, et de sa compagne, enceinte de leur enfant, le père Martin a souhaité "que la même miséricorde et la même compassion qui ont été offertes" à Boris Johnson et à sa compagne, "reconnaissant leurs vies complexes, puissent également être étendues aux couples de même sexe qui sont des catholiques de longue date."

    La conférence LGBTQ Outreach que le père Martin a mentionnée au pape François était organisée par New Ways Ministries, qui a été explicitement déclaré comme un ministère non catholique par les évêques américains. 

    La cofondatrice de New Ways Ministries, Sœur Jeannine Gramick, était l'oratrice principale de l'événement, qui a également présenté le documentaire Building a Bridge, qui décrit le Père Martin comme un héros pastoral révolutionnaire. Le documentaire a été présenté au Festival du film de Tribeca (9-20 juin). Le réalisateur oscarisé Martin Scorsese est cité comme producteur exécutif du documentaire.

  • Quand la personnalité du pape prend le pas sur la fonction qu'il exerce

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    De Leonardo Lugaresi sur Settimo Cielo :

    Le problème de la personnalité dans l'Église. Le pape et les mouvements

    Le décret du 3 juin 2021, approuvé sous une forme spécifique par le pape, par lequel le dicastère pour les laïcs a imposé des limites temporelles strictes aux mandats de gouvernement des associations et des mouvements reconnus par le Saint-Siège et a demandé que soit garantie la participation active de tous les membres aux procédures d'élection de leurs dirigeants, semble destiné à avoir un impact significatif sur la vie et la nature de nombre de ces réalités qui ont joué un rôle si notable dans le panorama ecclésial du dernier demi-siècle.

    Il est légitime de se demander si ces normes ne tendent pas à annuler la différence entre mouvement et association, dissolvant en fait la première forme dans la seconde.

    On dira que les mouvements avaient déjà pris une forme associative au moment où ils avaient demandé et obtenu la reconnaissance officielle de l'Église, mais jusqu'à présent il ne pouvait s'agir que d'un habillage formel, porté pour des besoins juridiques externes, mais qui intérieurement ne changeait pas la substance, qui restait - ou prétendait rester - celle d'une société librement agrégée et dynamisée par l'attraction d'une personnalité charismatique, dont l'autorité ne consiste pas en une somme de pouvoirs statutairement définis mais en une suprématie librement reconnue (qui s'étend dans une certaine mesure à ceux qu'il désigne comme ses collaborateurs), indépendamment de toute forme de consentement électoral et sans aucune limite temporelle. La "potestas" qui est reconnue à ce type de figure d'autorité, en d'autres termes, ressemble beaucoup plus à celle d'un père qu'à celle du représentant d'un système juridique.

    Même après sa reconnaissance formelle en tant qu'association de fidèles, un mouvement peut donc continuer à avoir une forme de gouvernement inspirée de ce principe : les élections aux postes gouvernementaux, par exemple, peuvent certes être organisées, mais comme un simple accomplissement bureaucratique, étant entendu pacifiquement entre les membres du mouvement qu'il ne s'agit pas de véritables élections. Maintenant, probablement, tout cela devra changer, ou du moins c'est la volonté du Pape que cela change.

    Il y a ceux qui, ces derniers jours, ont souligné comment l'intervention du Vatican s'inscrit dans une politique de régulation, sinon de réduction, des espaces de liberté des expériences communautaires au sein de l'Église, qui caractériserait le pontificat actuel et qui se serait déjà manifestée, par exemple, dans la constitution apostolique " Vultum Dei quaerere " de 2016 à propos de la vie contemplative des femmes.

    Sans entrer dans les mérites de ce point de vue, qui est certainement digne d'attention, on ne peut toutefois pas rester silencieux sur le fait que, dans ce cas précis, derrière la disposition du dicastère pour les laïcs, il y a aussi le fait objectif constitué par le nombre important de cas, survenus ces dernières années, "d'appropriation du charisme, de personnalisme, de centralisation des fonctions ainsi que d'expressions d'autoréférence, qui provoquent facilement de graves violations de la dignité et de la liberté personnelle et, même, de véritables abus", comme l'indique la note explicative accompagnant le décret. On peut se demander si le remède proposé est adapté au défaut qu'il entend corriger, mais il est difficile de nier l'existence du problème.

    Bien sûr, il faut se garder de tout mettre dans le même sac : chaque cas doit être considéré individuellement et doit être étudié en profondeur avant de porter un quelconque jugement sur son bien-fondé, étant donné l'extrême délicatesse du sujet ; cependant, le nombre de " scandales " qui se sont accumulés ces dernières années est si élevé que, à mon avis, on ne peut plus en parler comme s'il s'agissait de cas isolés, même s'ils se répètent. Peut-être devons-nous plutôt nous demander si nous ne sommes pas en présence d'un phénomène global, inquiétant et à certains égards mystérieux, que nous pourrions appeler une crise des charismes.

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  • «Il n'existe aucun traité international» qui prévoit un «droit humain à l'avortement»

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    De Michele Raviart sur Vatican News :

    26 juin 2021

    L'avortement en tant que droit humain, une dérive anthropologique pour la Comece

    Le Parlement européen approuve le rapport Matic sur la santé et les droits reproductifs et sexuels dans l'Union. Pour le secrétaire de la Comece, le père Barrios Prieto, il s'agit d'un vote inquiétant, et il est inacceptable que l'accès à l'avortement puisse prévaloir sur l'objection de conscience. Les enfants à naître ont le droit fondamental à la vie.

    «Comment se fait-il qu'une Europe qui a des racines chrétiennes, une Europe qui place la dignité de la personne au premier rang et dont le projet européen se caractérise précisément par la défense de la vie et de l'être humain, de l'homme et de la femme, considère l'avortement comme un droit ?» Par cette question, le père Manuel Barrios Prieto, secrétaire général de la Comece, qui réunit les évêques des pays membres de l'Union européenne, exprime sa préoccupation quant à l'approbation par le Parlement européen du «rapport Matic» -du nom de l'eurodéputé croate qui l'a proposé- sur «la santé et les droits reproductifs et sexuels dans l'Union, dans le contexte de la santé des femmes».

    Le rapport Matic

    Ce texte, non contraignant pour les États membres, assimile l'avortement à un droit fondamental et considère les lois restrictives de certains États membres dans ce domaine comme une violation des droits de l'Homme et une forme de violence de genre. La résolution, votée jeudi soir par le Parlement avec 378 voix pour, 255 contre et 42 abstentions, demande également de garantir un accès universel à un avortement sûr et légal dans tous les États membres, dans le cadre d'un effort général visant à renforcer les droits des femmes.

    «C'est une grosse erreur»

    «Nous avons essayé d'appeler les députés européens à la responsabilité sur ce vote et à comprendre l'importance de cette question», explique encore le père Barrios, «qui ne concerne pas seulement la santé sexuelle et reproductive»«Le droit à la santé, réitère-t-il, est un droit fondamental et nous voulons tous qu'il soit respecté et protégé, en particulier dans le cadre de cette pandémie, et dans le contexte de la défense de la dignité des femmes, ce droit est encore plus précieux. Il est donc évident que l'Église veut promouvoir le droit à la santé, mais le problème est d'inclure dans ce cadre également le droit à l'avortement, considéré presque dans le document comme un droit fondamental. Je pense que c'est une grosse erreur et le fait que des parlementaires aient voté en faveur de ce texte est inquiétant».

    Il n'y a pas de droit à l'avortement

    «Il n'existe aucun traité international» qui prévoit un «droit humain à l'avortement», soulignent en effet les évêques européens. Dans le texte de la résolution, père Barrios souligne «qu'il est dit que ce droit à la santé, qui inclut également le droit à l'avortement, doit être garanti, en particulier dans les régions rurales, dans les endroits où l'accès aux services médicaux n'est pas fort, même au-delà du droit à l'objection de conscience».

    La liberté de conscience doit toujours être respectée

    Dans la résolution du Parlement européen, en effet, les députés «regrettent que la pratique courante dans certains États membres permette au personnel médical et parfois à des institutions médicales entières de fournir des services de santé sur la base de la soi-disant objection de conscience», ce qui mettrait en danger «la vie et les droits des femmes.» «Ce n'est pas acceptable», souligne encore le père Barrios. «Pour nous, l'objection de conscience comprend non seulement le droit du travailleur de la santé individuel», explique-t-il, «mais aussi le droit d'une institution qui a sa propre mission, sa propre vocation et ne peut se lier à quelque chose qu'elle considère précisément comme contraire à ses principes fondamentaux. Le droit à l'objection de conscience découle précisément du droit fondamental à la liberté religieuse et à la liberté de pensée et doit toujours être respecté».

    Un changement de mentalité qui inquiète

    «Le vote sur le rapport Matic a été très contesté, la différence entre un oui et un non n'était pas si grande», poursuit le secrétaire général de la COMECE, «cependant, cette dérive est inquiétante»«Elle témoigne d'une crise anthropologique, elle remet en cause une manière de comprendre l'être humain. Ce vote du Parlement européen, même s'il s'agit d'un document non contraignant, est inquiétant, car il y a là un changement de mentalité pour voir des choses qui devraient tous nous inquiéter un peu».

    Le grand absent de cette résolution, soulignent les évêques, est l'enfant à naître, privé de son droit fondamental à vivre, comme tout être humain.