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Actualité - Page 705

  • L'enseignement de la Bible serait incompatible avec la dignité humaine et les droits fondamentaux des autres

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    Incroyable mais vrai!

    publié dans regards sur le monde (Revue Item) le 19 octobre 2019

    Royaume-Uni : la Bible condamnée

    Un tribunal britannique a rejeté le recours d’un médecin sanctionné pour son refus de principe d’utiliser envers ses patients un vocabulaire issu de l’idéologie du « genre », au nom de la foi chrétienne. Dans leur jugement, les magistrats ont déclaré que l’enseignement de la Bible était « incompatible avec la notion de dignité humaine » (sic).

    Le docteur David Mackereth exerce son art depuis plusieurs années pour le compte de la médecine du travail (DWP). Il est établi dans les Midlands, au centre de l’Angleterre. En 2018, son ministère de tutelle décide de le licencier pour faute grave.

    Son crime : sa réponse à une question posée au cours d’une inspection. Voici la question : « Que feriez-vous si vous deviez évaluer quelqu’un qui est de toute évidence un homme, mesurant 1,80 m et portant une barbe, mais qui demande à être appelé « madame » ou « mademoiselle » ? » David Mackereth a répondu qu’en tant que chrétien il lui serait impossible d’appeler “madame” ou “mademoiselle” un « grand gaillard barbu ».

    Après son licenciement, le médecin a porté l’affaire devant la justice de Birmingham ; en vain, puisqu’il a été débouté. Dans une société apostate qui a renoncé à toute loi morale et au simple bon sens, cette décision n’est sans doute pas une surprise. Mais le plus scandaleux demeure la motivation de l’arrêt du tribunal de Birmingham.

    Comme le rapporte la BBC le 2 octobre 2019, les magistrats déclarent que « la foi dans l’enseignement qui se trouve dans la Bible (Genèse 1, 27), tout comme le fait de ne pas croire à la “transgendérité” et de lui opposer l’objection de conscience sont, à notre avis, incompatibles avec la dignité humaine et les droits fondamentaux des autres, en particulier ici, les personnes “transgenres” ».

    En d’autres termes, la Sainte Ecriture et l’attitude chrétienne sont taxées de discrimination, ce nouveau délit inventé par les idéologues du temps présent. Le livre de la Genèse rapporte en effet : « Dieu créa l’homme à son image, il le créa à l’image de Dieu, et il créa l’homme et la femme ».

    « C’est une décision effarante, un véritable séisme pour les chrétiens qui sont prêts à affirmer que nous avons tous été créés hommes et femmes », a déclaré le directeur du Christian Legal Centre (CLC), Andrea Wiliams, qui représente le Docteur Mackereth devant la justice.

    Ce dernier a déclaré qu’il « se sentait obligé de faire appel – comme le droit l’y autorise – d’une décision, qui, si elle était maintenue, aurait de graves conséquences pour la pratique de la médecine au Royaume-Uni ».

    (Sources : BBC/Lifesite – FSSPX.Actualités – 18/10/2019)

  • Un pacte "pour une Eglise servante et pauvre"

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    De Vatican News :

    Des pères synodaux renouvellent le «Pacte des Catacombes»

    A l'image du serment fait en 1965 par une quarantaine de participants au Concile Vatican II de mettre les pauvres au cœur de leur action pastorale, des participants au synode pour l'Amazonie ont, ce dimanche, signé un texte similiare en quinze points afin de "protéger la Maison Commune".

    C'est un évènement plein de symboles: ce dimanche matin, plusieurs père synodaux de l'assemblée spéciale sur l'Amazonie ont participé à une messe célébrée dans les Catacombes de Sainte Domitille situées non loin de la Via Appia à Rome. Une messe présidée par le cardinal brésilien Claudio Hummes, rapporteur général du synode. Ils ont fait mémoire du "Pacte des Catacombes" au cours duquel 42 pères du Concile Vatican II avaient demandé à Dieu la grâce d'«être fidèle à l'esprit de Jésus» dans le service des pauvres. Ce document intitulé «Pacte pour une Église Servante et Pauvre» avait alors pour ambition de mettre les pauvres au centre du ministère pastoral. 

    54 ans plus tard, dans la dynamique de ce synode amazonien, un nouveau Pacte des Catacombes a été signé dans le même esprit, afin de mettre parmi les priorités de la mission de l'Eglise la protection de la Maison Commune. En voici le texte:

    Pacte des Catacombes pour la Maison Commune

    Pour une Église au visage amazonien, pauvre et servante, prophétique et samaritaine

    Nous, participants au Synode panamazonien, nous partageons la joie de vivre parmi de nombreux peuples indigènes, quilombolas, d'habitants des rives de fleuves, de migrants et de communautés des périphéries des villes de cet immense territoire de la planète. Avec eux, nous avons fait l'expérience de la puissance de l'Évangile qui agit dans les plus petits. La rencontre avec ces peuples nous interpelle et nous invite à une vie plus simple, de partage et de gratuité. Marqués par l'écoute de leurs cris et de leurs larmes, nous accueillons chaleureusement les paroles du Pape François :

    “Beaucoup de frères et sœurs en Amazonie portent de lourdes croix et attendent la consolation libératrice de l'Évangile, la caresse de l'amour de l'Église. Pour eux, avec eux, nous marchons ensemble”.

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  • Toujours moins de religieux, de prêtres et de vocations...

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    D'I.Media via aleteia.org :

    Après trois années de baisse, le nombre de catholiques croît en Europe

    I.Media | 21 octobre 2019

    Le nombre de fidèles catholiques a augmenté dans le monde, y compris en Europe, après trois années consécutives de diminution, a indiqué un rapport de l'agence Fides le 19 octobre 2019.

    A l’occasion de la 93e Journée missionnaire mondiale, l’agence Fides a publié un rapport sur les statistiques de fidèles catholiques à travers le monde. Ainsi, au 31 décembre 2017, sur plus de 7.4 milliards de personnes dans le monde, quelque 1.3 millards étaient catholiques, c’est-à-dire un peu moins d’un habitant sur cinq. On compte ainsi 14.219.000 baptisés supplémentaires, soit une augmentation de 11% par rapport à l’année précédente. Une croissance ”presque identique” à celle observée l’année précédente, peut-on lire dans le communiqué. Cette augmentation s’inscrit dans le cadre d’une croissance globale de la population mondiale de 7%.

    Sans surprise, les continents africain et américain totalisent les augmentations les plus significatives de fidèles avec respectivement 5.600.000 fidèles et 6.083.000 fidèles supplémentaires. Suivent l’Asie et l’Océanie. Après trois années consécutives de baisse, l’Europe affiche une croissance avec 259.000 fidèles supplémentaires. Un chiffre à mettre toutefois en perspective avec une augmentation globale de sa population (+1.059.000 par rapport à l’année précédente).

    Une diminution du nombre de prêtres et de séminaristes

    Une fois de plus, le nombre de prêtres – diocésains ou religieux – a cependant diminué dans le monde avec 414.582 pasteurs, soit 387 de moins qu’au 31 décembre 2016. C’est en Europe que cette baisse est la plus considérable avec près de 3.000 prêtres en moins. L’Océanie affiche quant à elle une perte de 97 prêtres. En revanche, le nombre de pasteurs a augmenté en Afrique (+ 1.200), en Amérique et enfin en Asie.

    Le rapport fait encore état d’une diminution générale du nombre de séminaristes dans le monde, qu’il soient diocésains et religieux. Avec un total de 115.328, on compte 832 séminaristes de moins dans le monde. On relève également une baisse du nombre de ”petits séminaristes” (835 unités de moins sur un total de 100.781 au total).

    Les diacres et les missionnaires en croissance

    Le document fait état en revanche d’une augmentation du nombre de diacres permanents dans le monde : ceux-ci s’élèvent à 46.894. Avec 408 diacres supplémentaires, c’est le continent américain qui a vu son nombre de diacres le plus augmenter. Suivent l’Europe (+142), l’Asie (+28), et l’Océanie (+11). Enfin, l’Afrique est marquée par une très légère diminution (-7). A noter encore : sur la totalité des diacres dans le monde, on compte seulement 702 diacres religieux connaissant une certaine stabilité.

    Ont également augmenté le nombre de missionnaires laïcs dans le monde (355.800), note le rapport : ils sont ainsi 1.057 à s’être engagés dans cette tâche par rapport à l’année précédente. C’est en Europe que cette tendance demeure la plus forte (+836). Notons en revanche une diminution de leur nombre en Afrique (-947).

    Pour la cinquième année consécutive, l’agence Fides relève encore une baisse du nombre de religieux non prêtres (- 1090), celui-ci s’élevant à 51.535. A l’exception de l’Afrique (+48), on enregistre ainsi des diminutions partout dans le monde. Cette baisse reste particulièrement importante en Europe (-525). Se confirme également une diminution du nombre de religieuses. Au nombre de 648.910, elles sont ainsi 10.535 de moins par rapport à l’année précédente. Sans surprise, on note néanmoins des augmentations en Asie et en Afrique.

  • Peut-on accepter que le Parlement légifère sur une question aussi grave que l’avortement en l’absence d’un gouvernement? 

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    De Christophe HERINCKX sur cathobel.be :

    Permettre l’avortement jusqu’à la naissance

    Mardi dernier, le Parti Ecolo a lancé un appel aux autres partis politiques à constituer une majorité pour assouplir encore davantage les conditions d’accès à l’avortement. Etant donné la configuration politique du nouveau , il est fort probable qu’une telle majorité puisse se constituer. Or, peut-on accepter que le Parlement légifère sur une question aussi grave que l’avortement en l’absence d’un gouvernement? 

    C’est pourtant ce qui est en train de se passer dans les coulisses : en effet, même Si le gouvernement fédéral belge est en affaires courantes, et a donc un pouvoir d’action limité, le Parlement peut quant à lui exercer pleinement ses prérogatives, et peut dès lors adopter toutes les  pour lesquelles une majorité s’est dessinée. Ces propositions, une fois adoptées par la Chambre, seraient dès lors tout à fait valables.

    C’est dans ce contexte que différents partis politiques veulent « faire passer » des lois assouplissant les possibilités de recours à l’avortement ou à l’, loin des projecteurs, de l’attention médiatique, et donc en dehors de tout débat public. ce qui, dans le cadre de notre démocratie, qui se veut de plus en plus participative, pose de graves questions. En particulier lorsque des questions aussi graves que le début et la fin de la vie humaines sont concernées.

    Si Ecolo a lancé cet appel c’est que plusieurs propositions de loi ont d’ores et déjà été déposées au cours de l’été, émanant de différents partis politiques.

    Une libéralisation totale

    Quelles sont ces nouvelles propositions de loi ? Trois propositions de loi ont été déposées pour modifier la loi relative à l’avortement, et 3 autres propositions de loi pour modifier la loi relative à l’euthanasie. Pour la plupart d’entre eux, ces textes seront discutés à partir de mardi prochain, 22 octobre, au sein de la Commission de la Justice et de la Commission de la Santé.

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  • L'enjeu n'est pas seulement l'Amazonie, tout est en jeu !

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    Du blog de Jeanne Smits :

    Cardinal Brandmüller : le synode amazonien tente-t-il d'imposer une religion naturelle panthéiste de l’homme ? (Cela pose des questions eschatologiques…)

    Voici la traduction intégrale par mes soins (d'après la traduction anglaise faite par Maike Hickson pour LifeSiteNews) d'une récente déclaration du cardinal Walter Brandmüller, l'un des deux survivants des quatre signataires des Dubia adressés au pape François à propos d'Amoris laetitia, toujours restées sans réponse.

    Le cardinal accuse le synode de manipulation en vue de mettre en place une nouvelle conception de la religion, visant à l'Eglise catholique par une « religion naturelle panthéiste de l'homme », variante du modernisme du début du XXe siècle, dit-il. Et laisse entendre son effroi devant une telle apostasie qui fait penser aux « temps eschatologiques ».


    De manière somme toute amusante, le cardinal en veut notamment pour preuve l'absence quasi totale du Concile Vatican II dans l'Instrumentum laboris qui se borne quasiment à citer l'assemblée d'Aparecida de 2007, au mépris bien plus large de l'ensemble de la doctrine de l'Eglise… Cela montre en tout cas qu'on n'est jamais allé aussi loin dans la promotion de la religion de l'homme.


    La dernière ligne de sa déclaration fait allusion a ce qu'a dit le pape François à l'orée du synode, lorsqu'il a affirmé que l'Instrumentum Laboris était un « texte martyr », destiné à être détruit. En attendant, les Circuli minores ont clairement et majoritairement abouti à l'affirmation que l'on devait envisager l'ordination des viri probati et la possibilité d'un ministère ordonné pour les femmes.

    Voici donc ma traduction intégrale non officielle de la déclaration du cardinal Brandmüller. – J.S.

    Ce n’est pas l’Amazonie qui est en jeu : tout est en jeu.

    Par le Cardinal Walter Brandmüller
     
    On commettrait une erreur fatale à penser que les promoteurs de l’actuel Synode des évêques ne se préoccupent vraiment que du bien-être des tribus indigènes des forêts amazoniennes. De toute évidence, Ils sont plutôt instrumentalisés au service d’un programme qui concerne l’Église universelle et qui plonge en grande partie ses racines dans le XIXe siècle.

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  • 200 intellectuels se mobilisent face au vide spirituel et moral en Europe

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    De Rémi Brague sur le site aleteia.org :

    Europe : face au vide spirituel et moral, des intellectuels se mobilisent

    18 octobre 2019

    Deux cents intellectuels s’interrogent sur le vide spirituel à l’origine de la crise sociale et politique qui sévit partout en Europe. Venus de toute l’Europe, ils se retrouveront ce 19 octobre à Saint-Jacques-de-Compostelle, dans le cadre de la plateforme culturelle One of Us pour lancer un Observatoire de la dignité de la personne humaine. Le philosophe Rémi Brague en expose pour Aleteia les motivations profondes : « Face à la culture de la marchandisation que l’on voudrait nous imposer, nous nous demanderons quelle culture nous voulons vraiment, et comment travailler à son avènement. »

    Du président Chirac, que la France vient d’enterrer, les médias ont retenu une phrase : « La maison brûle ! » C’est probablement vrai pour la planète dans son ensemble. C’est vrai, sans réserves, pour la « maison commune » européenne. Sur les différents aspects de la crise qu’elle traverse, point n’est besoin de répéter l’évidence. Si ce n’est, peut-être, parce que des symptômes spectaculaires peuvent dissimuler des réalités plus profondes.

    Tout le monde pointe du doigt, à gauche, le « populisme », à droite l’« invasion des migrants », voire l’« islamisation ». Moins nombreux sont ceux qui rappellent que c’est le divorce entre des élites sourdes et des « petites gens » abandonnées qui provoque en réaction l’exploitation du mécontentement du « bon populo » par des démagogues ; ou encore que c’est l’effondrement démographique du Vieux Continent qui attire en compensation la jeunesse maghrébine et africaine ; ou enfin que c’est le vide spirituel et moral engendré par l’oubli ou le refus du christianisme et de sa base biblique qui fait le jeu des prêcheurs islamistes.

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  • Synode Amazonien : un laboratoire pour dénaturer le catholicisme ?

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    Du National Catholic Register :

    Synode Amazonien : n'imposez pas d'anciens agenda au Nouveau Monde

    ÉDITORIAL: Cette tentative qui consiste à imposer à l'Amazonie des concepts d'Eglise controversés et discrédités du fait des Européens et des Nord-Américains n'est rien de moins qu'un colonialisme théologique.

    Dans une interview accordée le 7 octobre au Corriere della Sera, journal italien, le cardinal Robert Sarah a déploré les efforts de certains membres de l'Église pour utiliser le synode des évêques de la région panamazonienne comme un laboratoire pour modifier profondément le catholicisme.

    Le cardinal africain faisait référence à certains des thèmes centraux de la discussion synodale, tels que l’ordination des hommes mariés, les ministères «ordonnés» pour les femmes et une interprétation radicale de l’inculturation et du syncrétisme. «Ces points touchent la structure de l'Église universelle», a déclaré le cardinal Sarah.

    "En profiter pour mettre en avant des schémas idéologiques serait une manipulation indigne, une tromperie malhonnête, une insulte à Dieu, qui guide son Église et lui confie son plan de salut."

    Cette tentative d'imposition de concepts d'Eglise controversés et discrédités sur l'Amazonie par les Européens et les Nord-Américains peut être caractérisée d'une autre manière : comme un colonialisme théologique.

    Des efforts à peine voilés sont en cours pour inscrire leurs programmes idéologiques dans une région appauvrie du monde, prétendument par nécessité, puis, comme l'a souligné le cardinal Sarah, pour les exporter à travers l'Église universelle.

    La crainte que des idéologies théologiquement hétérodoxes puissent être élaborées dans le synode, qui se clôturera le 27 octobre, a été prédominante depuis la publication du document de travail (instrumentum laboris) en juin par les organisateurs du synode. Le document comprenait une liste exhaustive de propositions, dont certaines font depuis longtemps partie de l'agenda pour modifier l'enseignement fondamental de l'Église. Plusieurs cardinaux, dont le cardinal Gerhard Müller, ancien préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, ont alors sonné l'alarme que le document de travail offrait un «faux enseignement».

    Le secrétaire général du synode, le cardinal Lorenzo Baldiserri, a écarté les inquiétudes suscitées par l’instrumentum laboris, en rappelant à la presse réunie le 3 octobre, avant le début du synode, que le document n’avait aucun poids magistral.

    Cela a été suivi à l’ouverture même du rassemblement international par la déclaration du pape François du 7 octobre selon laquelle l’instrumentum devait être considéré comme «un texte martyr» qui devait être détruit pour que le synode puisse accomplir son travail.

    Tout cela aurait été plus rassurant si le Saint-Père n'avait pas été suivi quelques minutes plus tard par le responsable qu'il avait désigné pour diriger les débats, le cardinal brésilien Claudio Hummes, âgé de 85 ans. L'ancien fonctionnaire du Vatican a prononcé un discours liminaire dans lequel il a fermement mis en avant les viri probati (ordination au sacerdoce de «hommes d'une vertu éprouvée») comme sujet à débattre.

    Il a été suivi, lors de conférences de presse synodales tout au long de la semaine d'ouverture, par plusieurs évêques qui ont plaidé en faveur de l'ordination des diacres mariés.

    L’évêque émérite Erwin Kräutler, ancien évêque de Xingu (Brésil), emblématique de cet effort persistant en faveur du colonialisme théologique et de la conformité à l’opinion publique, est censé être l’auteur principal de l’instrumentum laboris et milite depuis longtemps pour mettre fin au célibat ecclésiastique. Lors d’une conférence de presse au Bureau de presse du Saint-Siège, Mgr Kräutler a déclaré: «Il n’ya pas d’autre option» que d’ordonner des hommes mariés en Amazonie, en déclarant que «les peuples autochtones ne comprennent pas le célibat». Il a ensuite défendu l'idée de femmes diacres en déclarant: «Nous avons besoin de solutions concrètes. Je pense donc au diaconat féminin.» Il a ensuite confié au Register qu'il aimerait voir les femmes finalement ordonnées prêtres et que le synode «peut être une étape» pour atteindre cet objectif.

    Tout cela a été discuté en dépit du fait que le pape François a déclaré catégoriquement à plusieurs reprises que l'ordination des femmes est une porte fermée.

    Néanmoins, les projets sur lesquels le cardinal Sarah et d'autres ont mis en garde existent depuis un certain temps. Des groupes catholiques, dont certains opèrent sous l'égide des évêques allemands, financent des projets de justice sociale et d'aide en Amazonie depuis de nombreuses années.

    Par exemple, le groupe le plus important dans l'organisation et la gestion du synode, le Réseau ecclésial panamazonien (REPAM), décrit son objectif premier en tant que défenseur des droits et de la dignité des peuples autochtones d'Amazonie. Il est étroitement soutenu par les conférences épiscopales de la région, présidée par le cardinal Hummes. Mais il collabore également étroitement avec Adveniat, l'organisation de secours des évêques allemands en Amérique latine, qui a fourni en 2016 seulement 3,2 millions d'euros pour financer divers projets en Amazonie.

    Misereor, une deuxième organisation d'aide allemande gérée par les évêques allemands, a consacré plus de 52 millions d'euros au financement de 337 projets en Amérique latine et dans les Caraïbes. Adveniat et Misereor ont tous deux organisé des événements mettant en valeur la spiritualité amazonienne tout au long du synode, ainsi que le CIDSE, un réseau d'organisations de justice sociale catholiques européennes et nord-américaines ayant leur siège à Bruxelles.

    Ce lien financier étroit est alarmant, car au moment précis où le processus synodal panamazonien est en cours, l'Église allemande avance malgré l'opposition publique des hauts responsables du Vatican, avec son propre «chemin synodal» qui entend de même discuter d'éventuels changements. dans les domaines du célibat ecclésiastique, des ministères ordonnés pour les femmes et des enseignements de l'Église concernant la moralité sexuelle. Ce timing simultané n'est sûrement pas une simple coïncidence.

    En outre, comme le signalait le Register le 17 octobre, la Fondation Ford - qui compte depuis longtemps des groupes de financement qui promeuvent l'avortement, l'idéologie du genre et le plaidoyer «LGBT» - a octroyé des millions de dollars au Conseil missionnaire des évêques brésiliens pour les Peuples autochtones (CIMI) et à deux autres organisations qui, comme le CIMI, sont membres du REPAM et participent donc activement au processus synodal panamazonien.

    Il y a d'autres voix dans la salle Paul VI du synode qui demandent un renouveau complet du zèle pour l'évangélisation et des solutions créatives pour favoriser les vocations qui n'exigent pas en même temps l'abandon de l'ancienne tradition de l'Église, notamment la discipline du célibat ou l'enseignement de l'Église sur l'ordination des femmes. Ils sont rejoints par certains des plus éminents dirigeants de l'Église, tels que le cardinal Sarah, le cardinal Peter Turkson, préfet du Dicastère pour la promotion du développement humain intégral, et le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques qui a écrit un nouveau livre plaidant en faveur du célibat ecclésiastique.

    La cardinal Sarah comprend bien les dangers du colonialisme théologique. Dans son entretien avec le Corriere della Sera, il a averti que s’il s’agissait réellement d’utiliser le synode pour transformer l’Église amazonienne en un laboratoire, «ce serait malhonnête et trompeur». Il a également expliqué comment tous les catholiques devraient réagir. à toute déformation de l'Évangile, en particulier dans les parties du monde qui ont le plus besoin d'évangélisation.

    En ce qui concerne l’Amazonie, il est «choqué et indigné que la détresse spirituelle des pauvres en Amazonie soit utilisée comme une excuse pour soutenir des projets typiques d'un christianisme bourgeois et mondain. C'est abominable.

  • Viri probati, diaconat féminin, rite amazonien... : les points saillants du synode

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    Rencontre avec des indigènes d'Amazonie © Vatican Media

    Rencontre Avec Des Indigènes D'Amazonie © Vatican Media

    D'Anne Kurian sur zenit.org :

    Synode sur l’Amazonie : les points saillants des rapports des groupes linguistiques

    Présentation devant la presse

    « Le Synode est un processus qui s’ouvre », a souligné Mgr Mário Antônio da Silva, évêque de Roraima au Brésil, évoquant « la possibilité que des hommes (mariés) matures, responsables, reconnus au sein de leur communauté, puissent être ordonnés ». Cependant, a-t-il rappelé, « le célibat est un don pour l’Eglise qui doit être considéré comme quelque chose de très précieux, non seulement comme discipline mais comme grâce ».

    Pour la suggestion d’un « rite amazonien » par lequel exprimer le patrimoine liturgique, théologique, disciplinaire et spirituel de la région, analogiquement comme celui des Eglises orientales, Mgr Rino Fisichella, président du Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation, a rappelé que Jean-Paul II avait concédé un rite particulier au Chemin néocatéchuménal – pour la célébration de l’Eucharistie.

    « Si la proposition est approuvée, a-t-il ajouté, il faudra chercher comment elle peut être. Certains livres liturgiques ont déjà été traduits en rites amazoniens : il y a depuis des décennies une réflexion en acte sur la théologie indienne et sur une catéchèse qui puisse se développer selon cette orientation. Les rites sont une expression de l’évangélisation : quand l’annonce de l’Evangile rejoint une culture, il s’inculture, c’est-à-dire qu’il cherche à s’exprimer dans des formes que cette culture considère plus cohérentes pour exprimer le mystère. »

    Mgr Fisichella a aussi évoqué l’hypothèse d’un « observatoire environnemental en Amazonie » pour éviter les « péchés écologiques ». Ce péché, a-t-il expliqué, naît « de l’individualisme : celui qui le vit, risque de mourir d’asphyxie et de ne pas se rendre compte que la nature, la vie, les relations nous invitent à un regard plus large ». « Plus qu’une subdivision ou une multiplication des péchés, a ajouté l’archevêque, il y a un péché fondamental qui réside dans le comportement humain qui se renferme devant Dieu, et la création est une manifestation de Dieu. »

    Pour Mgr Mário Antônio da Silva », tout ce qui conduit à un profit exorbitant, exagéré, non seulement pue mais contient le péché, le mal, l’injustice dans son ADN. Il ne s’agit pas de créer une liste de péchés, mais de mettre en pratique cette conversion écologique que le pape nous a proposé dans Laudato sì et qui doit orienter toute notre vie ».

    La religieuse colombienne Daniela Adriana Cannavina a témoigné quant à elle que « l’attention envers les femmes a augmenté, au fur et à mesure que se poursuivaient les travaux synodaux ». Elle a évoqué la suggestion du diaconat féminin : « Nous ne voulons pas une réplique de moule cléricaliste ni un rôle de pouvoir. La vie religieuse est le lieu du service, pas du pouvoir. »

  • France : comme si la digue bioéthique s'effondrait sous nos yeux...

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    GRÉGOR PUPPINCK : "C’EST COMME SI LA DIGUE BIOÉTHIQUE S’EFFONDRAIT SOUS NOS YEUX"

    GRÉGOR PUPPINCK Tribune 17 octobre 2019  Loi de bioéthique

    Le projet de loi de bioéthique a donné lieu à des échanges fournis à l’Assemblée nationale française, mais, in fine, le texte, qui remet en cause la vision même de l’homme, n’a fait l’objet que d’aménagements minimes. Docteur en droit et directeur de l'ECLJ (Centre européen pour le droit et la justice), Grégor Puppinck décrypte les évolutions mortifères contenues dans le texte.

    Au-delà de sa mesure phare – la « PMA pour toutes » –, le projet de loi relative à la bioéthique introduit une série de ruptures plus fondamentales encore que celle-ci : il sépare totalement la procréation de la sexualité par l’introduction de la PMA non-thérapeutique ; il rend indépendant de l’âge la faculté de procréer par la légalisation de l’autoconservation des gamètes ; il encourage l’eugénisme par l’extension du diagnostic prénatal et préimplantatoire ; il libéralise l’exploitation et la modification génétique des embryons humains ; il favorise l’avortement par la suppression du délai de réflexion et de l’autorisation parentale pour les mineurs ; il supprime la frontière entre l’homme et l’animal par l’autorisation de la greffe de cellules humaines sur des embryons animaux ; il substitue la volonté à la biologie comme fondement de la filiation.

    La suppression brutale des protections et des interdits patiemment posés par les précédentes lois laisse sans voix. C’est comme si la digue bioéthique s’effondrait sous nos yeux, emportée par la perspective progressiste qui anime la majorité parlementaire. Aussi est-il nécessaire, pour comprendre la philosophie qui sous-tend ce projet de loi et en donne la cohérence, de revenir aux racines même de ce progressisme-scientiste, que l’on nomme aujourd’hui transhumanisme et dans le sillage duquel s’inscrit le député Jean-Louis Touraine, rapporteur de la loi, par ailleurs militant actif de la GPA et de l’euthanasie.

    L’homme infini

    À cet égard, il importe de bien saisir que l’ensemble de ces mesures participent d’un vaste projet de transformation de l’homme qui a des racines profondes dans la pensée des Lumières, en particulier chez Condorcet qui croyait « qu’il n’a été marqué aucun terme au perfectionnement des facultés humaines » et que « la perfectibilité de l’homme est réellement indéfinie » (1795). Ce progressisme a trouvé, dans l’extrapolation de la théorie de Darwin, les bases scientifiques de sa vision philosophique du destin de l’humanité, et ce faisant une nouvelle morale. Selon cette vision, l’homme est un être spirituel (c'est-à-dire doté d’intelligence et de volonté) dont la conscience serait issue de la vie, et la vie de la matière. L’homme serait ainsi un mutant engagé dans un processus constant d’évolution – et d’élévation - par émancipation de la matière inerte puis de la vie animale, pour atteindre une forme de vie consciente, une vie « humaine ». Notre humanité ne serait ainsi pas figée en un état donné, naturel, mais progresserait à mesure que se poursuit le processus de domination de la matière, lequel culmine dans la domination de la volonté individuelle sur son propre corps. Le progrès, comme processus de spiritualisation, devient ainsi la condition et la mesure de notre humanité. Le corps, ce faisant, est dévalorisé, ramené à de la simple matière animale ; et la vie n’est plus qu’un matériau. Cela explique bien sûr l’eugénisme, mais aussi la valorisation contemporaine des diverses formes de sexualité non-fécondantes. Car ces formes de sexualité prouvent que, même dans cet aspect particulièrement animal de notre être, l’esprit individuel est capable d’échapper au donné naturel, de le transcender. Moins animales, ces sexualités seraient donc plus humaines.

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  • Des réponses d'historiens au procès de l'Eglise catholique

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    Du Salon Beige :

    Les croisades étaient-elles une entreprise impérialiste à l’encontre de l’Orient musulman ? La chrétienté médiévale était-elle antisémite ? Les questions ne manquent pas pour faire, en forme de réquisitoire, le procès de l’Eglise catholique. Jean Sévillia donne la parole aux historiens pour, sans tabous et sans anachronismes, sans préjugés et sans œillères, rétablir quelques vérités. Y compris pourquoi l’Eglise a tardé à prendre la menace du scandale des prêtres pédophiles. Un entretien de 20 minutes en forme d’argumentaire.

  • Amazonie : une Eglise qui a perdu 50% de ses fidèles

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    Amazonie « désévangélisée ». Les chiffres d’une Église catholique réduite de moitié

    Pendant la conférence de presse du lundi 14 octobre, quelqu’un a demandé à Paolo Ruffini, le Préfet du dicastère du Vatican pour la communication, pourquoi on n’avait pas communiqué de statistiques à jour sur l’appartenance religieuse des habitants de l’Amazonie, étant donné la croissance effrénée des Églises évangéliques et pentecôtistes aux dépens de l’Église catholique.

    M. Ruffini a répondu que toutes les informations en possession des services du Vatican avaient été mises à la disposition des journalistes accrédités et que de toute façon le synode avait des questions bien plus importantes à traiter que des statistiques sur l’appartenance religieuse.

    *

    Dans la seconde partie de sa réponse, Ruffini est contredit par les Pères synodaux eux-mêmes, ou à tout le moins par certains d’entre eux. En effet, pour se rendre compte à quel point l’érosion de la présence catholique dans la région est une question centrale pour le synode sur l’Amazonie et qu’il ne s’agit pas d’une simple question de statistiques mais bien d’une question de foi, nous nous bornerons à citer ce que déclarait l’un des invités du Pape François, le P. Martín Lasarte, responsable de l’animation missionnaire en Afrique et en Amérique latine de sa congrégation, les salésiens. Il connaît très bien l’Amazonie et voici ce qu’il déclarait en séance le samedi 12 octobre au matin :

    « J’ai visité un diocèse où au début des années 1980, 95% de la population était catholique ; aujourd’hui ils ne sont plus que 20%.  Je me rappelle le commentaire d’un des missionnaires européens qui ont systématiquement « désévangélisé » la région : « Nous ne privilégions pas la superstition mais la dignité humaine ».  Je pense que tout est dit. Dans certains endroits, l’Église s’est transformée en un grand gestionnaire de soins de santé, de services éducatifs, promotionnels, voire en consultant mais très peu en mère de la foi ».

    *

    Mais dans la première partie de sa réponse, en revanche, Ruffini avait raison. En effet, le 3 octobre, la salle de presse du Vatican a envoyé par courrier électronique aux journalistes accrédités un épais dossier en espagnol et en portugais sur la « realidad ecclesial y socioambiental » de la région, préparé en vue du synode par le REPAM, le Red Eclesial Panamazónica de 2014 présidé par le cardinal Cláudio Hummes :

    > Atlas Panamazónico

    Settimo Cielo n’avait pas remarqué que dans ce dossier, qui est presque exclusivement consacré à des questions sociales et environnementales, figure en page 35 un graphique avec les pourcentages de présence en Amazonie des différentes dénominations non catholiques.

    Les voici par ordre décroissant de grandeur :

    Avec 5% du total de la population :

    Testigos de Jehová

    Avec 4% chacune :

    Iglesia Adventista del Séptimo Día
    Iglesia Cristiana Evangélica

    Avec 3% :

    Asamblea de Dios

    Avec 2% chacune :

    Iglesia de los Santos de los Últimos Días
    Iglesia Cristiana Pentecostés del Movimiento Misionero Mundial
    Iglesia Universal del Reino de Dios
    Iglesia Cristiana de Restauración
    Iglesia Cuadrangular
    Otras Iglesias Evangélicas
    Bautistas

    Avec 1% chacune :

    Iglesia Pentecostal Unida de Colombia
    Iglesia de Dios Ministerial de Jesucristo Internacional
    Espírita

    Au total, ces 14 dénominations non catholiques représentent un tiers de la population de l’Amazonie, soit 33%.

    Dans une note en marge du graphique, on précise cependant qu’il faut également ajouter les « Otras Iglesias Cristianas » – parmi lesquelles près de la moitié sont des « iglesias únicas quel no tienen relación aparente entre sí » – qui totalisent ensemble 13% supplémentaires.

    Ce qui veut dire qu’au total, si l’on en croit cet « Atlas Panamazónico » de la REPAM, 46% des 34 millions d’habitants que compte la région ont abandonné l’Église catholique au cours des dernières décennies pour passer à d’autres dénominations religieuses.

    Le cas du Brésil est tout aussi impressionnant. Lors du recensement officiel qui a lieu tous les dix ans dans ce pays, en 1970 les catholiques formaient 91,8% de la population alors qu’au recensement de 2010, ils n’étaient plus que 64,6% et qu’il est prévu qu’ils passent sous la barre des 50% l’an prochain.

    En effet, aujourd’hui déjà, en supposant que 46% des Brésiliens soient passés – comme en Amazonie – à des dénominations non catholiques et qu’environ 10-12% soient composés d’animistes, d’agnostiques, etc., à peine plus de 40% de la population resterait fidèle à l’Église catholique.

    Et cette tendance n’est pas près de s’inverser. À moins que le synode sur l’Amazonie ne parvienne à identifier les raisons de ce désastre et à emprunter de « nouveaux chemins » d’évangélisation qui en soient vraiment.

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.

  • Infanticide et euthanasie sont des composantes du "bien vivre" amazonien...

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    De Sandro Magister en traduction française sur le site Diakonos.be :

    De l’infanticide à l’euthanasie. Le « buen vivir » en Amazonie passe aussi par là

    Marcia María de Oliveira, une Brésilienne, figure parmi les 25 collaborateurs des deux secrétaires spéciaux du synode sur l’Amazonie : le jésuite Michael Czerny, créé cardinal par le Pape François le 5 octobre dernier, et le dominicain David Martínez de Aguirre Guinea, évêque de Puerto Maldonado au Pérou.

    Mme de Oliveira est une spécialiste des sociétés et des cultures amazoniennes et elle a été appelée à collaborer en tant qu’expert, en compagnie entre autres de l’Argentin Carlos María Galli, théoricien de la « théologie du peuple et de l’allemand Paulo Suess, professeur de théologie « inculturée » et coauteur du document de base du synode, le controversé « Instrumentum laboris ».

    C’est à ce titre que Mme de Oliveria a participé à la conférence de presse synodale du mardi 15 octobre. Au cours de celle-ci, en répondant à une question, elle est revenue sur les infanticides pratiqués dans certains tribus amazoniennes, en précisant qu’il s’agissait de questions « très complexes » qui devaient être analysés « sous diverses perspectives », particulièrement en ce qui concerne leur rapport avec le sacré.

    Voici ci-dessous la transcription textuelle de la réponse qu’elle a faite à ce propos, prononcée en langue portugaise avec des traductions simultanées dans d’autres langues.

    Cette transcription est issue de l’enregistrement vidéo de la conférence de presse, de la minute 47’18’’ à la minute 48’17’’.

    « Moi personnellement, je n’ai suivi aucune communauté qui adoptait cette pratique comme une question rituelle ou politique. Il y a certaines communautés qui mettent en place certaines procédures ou certaines initiatives collectives de contrôle des naissances. Tout cela est en lien avec la dimension de la famille et de la taille des groupes. Tout se base sur la conservation, la survie, l’alimentation, le nombre de personnes qui composent le groupe… C’est également très lié aux relations internes, jusqu’à quel point cet enfant, ce vieillard, cette personne adulte est en mesure de suivre le groupe dans ce que sont ses propres mouvements internes. »

    *

    Jusque-là, les déclarations de Marcia María de Oliveira, experte en culture amazonienne, correspondent assez mal avec les éloges appuyés et enthousiastes – avant et pendant le synode – de ce « buen vivir » de ces tribus, qui est décrit dans l’« Instrumentum laboris » comme « harmonie avec soi-même, avec la nature, avec les êtres humains et avec l’être suprême, car il existe une interrelation entre tous les éléments du cosmos, où personne n’exclut personne et dans lequel il est possible de forger entre tous un projet de vie en plénitude »

    Mais ce n’est pas tout. Dans la réponse de Mme de Oliveira, il y a un allusion à l’élimination sélective non seulement des enfants mais également des vieillards, c’est-à-dire à l’objet de la question qui lui avait été posée en conférence de presse par le journaliste suisse Giuseppe Rusconi.

    Quelques jours auparavant, en effet, au cours d’une autre conférence de presse synodale, samedi 12 octobre, Mgr Félix Adriano Ciocca Vasino, l’évêque de São Félix do Araguaia – et successeur de l’ultra-indigéniste Pedro Casaldaliga aujourd’hui âgé de 91 ans – avait déclaré : « Mes indios me disent que les blancs sont cruels parce qu’ils laissent vivre les vieux qui ne sont plus autosuffisants. Et qu’ainsi ils contraignent l’esprit des vieux à rester enchaîné à leur corps. Et leur esprit, ainsi enchaîné, ne peut pas répandre ses bienfaits sur le reste de la famille ».

    Tout cela prononcé avec un détachement imperturbable et sans le moindre jugement de valeur. En poussant jusqu’à l’extrême ce conseil donné par François dans son discours d’ouverture du synode : « Rapprochons-nous des peuples amazoniens sur la pointe des pieds, en respectant leur culture et leur style de ‘buen vivir ‘ ».

    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso.