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Débats - Page 291

  • Affaires vaticanes : la revanche du cardinal Pell sur la Secrétairie d'Etat

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Affaires vaticanes.  La revanche du cardinal Pell sur la Secrétairerie d’État

    L’arrestation et la mise sous les verrous le 5 juin dernier de Gianluigi Torzi a fait l’effet d’un coup de tonnerre.  Le financier est accusé d’avoir extorqué 15 millions d’euros à la Secrétairerie d’État dans les dernières révélations sur l’affaire de l’acquisition d’un coûteux immeuble à Londres, à la demande de la Secrétairerie d’État en 2014, avec de l’argent provenant en bonne partie du Denier de Saint-Pierre.

    L’enquête n’en est encore qu’à sa phase préliminaire et la date du procès n’a pas encore été fixée.  Mais dans les hautes sphères de la Curie vaticane, c’est déjà la guerre.  Le substitut du secrétaire d’État, Edgar Peña Parra, est dans le collimateur de l’un des suspects, Mauro Carlino, qui avait été en son temps l’ancien secrétaire du précédent substitut, Giovanni Angelo Becciu, aujourd’hui cardinal préfet de la Congrégation pour les causes des saints.  Becciu, qui avait donné son feu vert à l’opération en 2014, a fait l’objet de critiques de son supérieur direct de l’époque, le cardinal secrétaire d’État Pietro Parolin, tandis qu’Angelo Perlasca, un autre suspect principal, accuse le cardinal Parolin d’avoir lui aussi approuvé l’opération.

    Tout cela laisse présager que le procès n’épargnera personne.  Et vraisemblablement, afin que de semblables désastres, provoquées par des opérations sans contrôle effectuées par des exécutants incompétents et peu fiables, ne se reproduisent plus, le Vatican a décidé le 1 juin dernier de durcir sévèrement les règles concernant les marchés publics passés par le Saint-Siège, y compris les marchés « immobiliers », avec une référence explicite à l’opération de Londres.

    La réforme des règlements du Vatican tiennent en quatre points-clés : la centralisation des contrats, désormais uniquement chapeautés par l’APSA, l’Administration du Patrimoine du Siège Apostolique, ou par le gouvernorat de la Cité du Vatican, ainsi que la tenue d’un registre unique des professionnels habilités à effectuer ces opérations, dont l’intégrité absolue doit être certifiée.  Le tout sous la supervision du Secrétariat pour l’économie et du réviseur général aux comptes.

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  • Quand l'antiracisme fait son cinéma... et de bonnes affaires !

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    De Philippe Oswald sur la Sélection du jour :

    L’antiracisme fait son cinéma… et de bonnes affaires !

    À genoux ou le poing dressé, les champions autoproclamés de l’antiracisme veulent imposer leur loi en Occident, aux Etats-Unis comme en Europe. Le vent souffle d’Outre-Atlantique mais, comme souvent, la gauche française oublie ses vieux griefs contre l’oncle Sam pour s’imprégner avec délice de ses effluves « progressistes ». Ainsi applaudit-elle la mise à l’index par la Warner d’un des chefs-d’œuvre du cinéma mondial, « Autant en emporte le vent », le film aux dix oscars, accusé d’entretenir une trouble complaisance envers l’infériorité supposée de la race noire. Dans la foulée, on tague ou l’on renverse les statues de personnages décrétés infréquentables : des militants anti-racistes ont détruit des statues de Christophe Colomb aux Etats-Unis, d’autres ont déboulonné celle du roi Léopold II en Belgique, d’autres encore ont tagué celle de Winston Churchill à Londres. En France, un tweet de la Ligue de Défense Noire Africaine annonce emphatiquement : « Les statues publiques des maudits Colbert, Napoléon, du Général De Gaulle rejoindront les poubelles de l’Histoire de l’Humanité; ainsi on effacera du dessous des Cieux leurs souvenirs pour le bénéfice des jeunes générations. »

    Ce tsunami révolutionnaire a été déclenché par le décès à Minneapolis, le 25 mai, d’un noir américain George Floyd, au cours d’une arrestation violente. Sa mort a été mise en parallèle en France avec celle d’Adama Traoré, qui remonte à quatre ans et dont l’instruction judiciaire est toujours en cours. Cette réplique française au tremblement de terre américain s’est notamment exprimée par une gigantesque manifestation non autorisée en raison de la crise sanitaire mais généreusement tolérée par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Il s’en est expliqué mardi 9 juin sur BFM TV-RMC dans une déclaration qui fera date : « Les manifestations ne sont pas [autorisées] dans les faits, car il y a un décret du Premier ministre dans le cadre de la deuxième phase du déconfinement qui interdit les rassemblements de plus de dix personnes. Mais je crois que l'émotion mondiale, qui est une émotion saine sur ce sujet, dépasse au fond les règles juridiques qui s'appliquent. » L’émotion supérieure à la loi pourvu qu’elle soit « saine », tout est dit ! Les policiers et les gendarmes, exclus a priori de cette compassion, ont d’autant plus apprécié que le même Castaner, leur ministre, leur avait annoncé la veille, 8 juin, lors d'une conférence de presse, que leur suspension serait « systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré » en matière de racisme. Quand l’émotion l’emporte sur la loi, le soupçon a vite fait d’être « avéré » !

    Mais qu’y a-t-il derrière l’émotion ? À qui profite-t-elle ? Aux idéologues de la société « ouverte », bien sûr, aux apôtres du multiculturalisme et du communautarisme, déterminés à abolir les états-nations en éradiquant le « souverainisme », le « racisme » et le « sexisme », et finalement en détruisant la culture occidentale. Mais ils ne sont pas seuls à agir : derrière eux, et les soutenant financièrement, il y a le monde des affaires. Des entreprises internationales font leur miel depuis longtemps de ce mondialisme multiculturel propice à leur bizness, popularisé dès les années quatre-vingt par le slogan et les affiches « United Colors of Benetton ». Le plupart des multinationales se sont engouffrées dans la voie ouverte par Benetton. Depuis la mort de George Floyd, Reebok, Converse, Adidas, Reebok, Netflix, et bien entendu les Gafa (Google, Appel, Facebook, Amazon) font de l’antiracisme un outil de marketing, constate Marianne (dans une enquête en lien ci-dessous). C’est bien sûr la certitude de toucher leur cible principale, des jeunes de toutes origines, mais aussi un moyen de faire oublier des « affaires » qui collent aux basques de nombre de ces multinationales : Benetton a été secouée par une série de scandales dans les années quatre-vingt-dix (travail illégal des enfants en Turquie, accaparement de terres indigènes en Patagonie), Nike et Adidas ont été épinglées en 2018 pour leurs délocalisations de… Chine en Indonésie, au Cambodge et au Vietnam pour améliorer leurs marges, Apple ne compte que 3% de noirs parmi ses dirigeants, Alphabet, filiale de Google, vient de rejeter, début juin, une proposition de ses actionnaires demandant que les salaires des dirigeants soient liés à des objectifs de « diversité », et Facebook vend des technologies de reconnaissance faciale aux services d’immigration américains et du Pentagone. Mais qu’importe si le grand public n’est pas vraiment dupe ! Les Gafa y trouvent encore leur compte : à peine soustrait du catalogue HBO (propriété de la Warner) parce qu'il donnerait une « version édulcorée de l'esclavage », « Autant en emporte le vent » vient de se hisser en première position des films les plus vendus sur Amazon !

  • « Nous avons perdu de vue ce qu’est la liberté »

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    De François-Xavier Maigre et Agnès Chareton sur le site de l'hebdomadaire le Pèlerin :

    François Sureau : « Nous avons perdu de vue ce qu’est la liberté »

    Nos libertés ont été mises à mal comme jamais durant la pandémie. C’est ce qu’affirme l’avocat François Sureau. S’il porte un regard sans concession sur notre pays, l’espoir de rédemption n’est jamais loin chez ce disciple de saint Ignace et de Charles de Foucauld. Il affleure dans son dernier livre, L’or du temps.

    L'or du temps - Blanche - GALLIMARD - Site Gallimard

    Vous venez de publier un récit « fleuve » – 848 pages ! – qui rend hommage à la Seine et aux artistes qui l’ont aimée. Votre livre résonne étrangement avec les temps que nous vivons, comme une ode à la beauté et à l’altérité. Est-ce un hasard ?

    Ce paradoxe temporel m’a frappé comme vous. Je voulais écrire ce livre depuis près de trente ans. Par un effet de coïncidence, le fait qu’il sorte maintenant me remplit d’une joie profonde. S’y développe presque malgré moi une manière de voir le passé, le monde et la vie aux antipodes de ce que nous venons de vivre depuis trois mois.

    Pour quelles raisons ?

    L’épidémie de Covid-19 a donné une particulière acuité à des choses qui étaient déjà en gestation. Et notamment l’idée d’une union nationale, qui me semble absolument factice. Nous avons été sommés d’adhérer à la position du gouvernement. C’est surtout le ton de ces injonctions qui m’a frappé. Cela m’a rappelé un Président précédent (Nicolas Sarkozy, NdLR) qui avait souhaité mener une consultation sur l’identité nationale, tendant à dire que la France était ceci plutôt que cela. Mon livre est une réaction souterraine forte, totale, à cette tentation.

    Dans L’or du temps se dessine en effet le portrait d’une France plurielle, irréductible à toute caricature…

    Cette France que je décris incorpore des éléments antagonistes qui vont de Louis Rossel, le héros de la Commune, au marquis de La Rouërie, l’un des premiers adeptes des libertés bretonnes, mort en 1793, en passant par Blaise Pascal, André Breton et Charles de Foucauld. Cette diversité fait que tout le monde, je crois, peut s’y reconnaître. Il y a l’idée d’une grandeur qui naît de la contrariété des opinions, de l’exercice de libertés différentes, de la diversité des origines. J’ai d’autant plus de plaisir à en parler maintenant que nous avons été priés, à chaque épreuve survenue ces dernières années, de nous rallier à une conception univoque de la nation française.

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  • Quand la commission européenne conditionne le versement des fonds Covid à la promotion LGBT

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    LA COMMISSION EUROPÉENNE CONDITIONNE LE VERSEMENT DES FONDS COVID À LA PROMOTION LGBT

    11 juin 2020

    La Commission européenne « intervient contre les zones libres d’idéologie LGBT en Pologne, en menaçant de couper les fonds de cohésion réaffectés dans le cadre de la lutte contre l’impact de la pandémie de coronavirus ».

    Dans une lettre « datée du 27 mai 2020 » adressée aux présidents de cinq voïvodies[1], la Commission « assure que sa priorité est de répondre à la menace que fait peser la pandémie de COVID-19 en Europe, mais qu’elle ne compte pas négliger pour autant d’autres questions importantes ». En cause : « plusieurs plaintes concernant la montée de la rhétorique anti-LGBT en Pologne », dont la dernière indiquerait « que plusieurs autorités locales et régionales ont adopté des déclarations ou résolutions discriminatoires à l’égard des personnes LGBT », « alors que ces mêmes autorités ont recours à des fonds européens ». Ainsi la Commission « rappelle le conditionnement des fonds européens au respect du droit européen et réaffirme la nécessité de respecter les valeurs fondamentales énumérées à l’article 2 du Traité sur l’Union européenne et dans la Charte des droits fondamentaux ». Et « les déclarations ou résolutions de collectivités locales qualifiant les revendications de la communauté LGBTI d’idéologie et affirmant que leur territoire ne souhaite pas de LGBT (…) remet en cause la capacité de ces collectivités locales à respecter le principe de non-discrimination accompagnant les programmes liés aux Fonds structurels et d’investissement européens », affirment les rédacteurs de la lettre. Ils « exigent une réponse écrite ».

    En février 2019, le maire de Varsovie Rafał Trzaskowski avait signé pour sa ville une « Déclaration LGBT+ » s’engageant « à ce que la ville de Varsovie ne travaille qu’avec les entreprises qui accepteraient de promouvoir les personnes LGBT », et à « faire entrer des référents LGBT et des organisations LGBT dans toutes les écoles de la capitale polonaise, dès le primaire, et d’y faire enseigner une éducation anti-discrimination et sexuelle tenant compte de l’identité psychosexuelle et de l’identification sexuelle″ ». En réaction à cette déclaration, « des collectivités locales (voïvodies, powiats, municipalités) ont adopté des déclarations ou résolutions par lesquelles elles se sont engagées à ne pas mettre en œuvre l’idéologie LGBT dans le cadre de leurs compétences et notamment dans les écoles sous leur responsabilité ». Ou « adopté une Charte des collectivités locales pour les droits des familles » qui « comporte uniquement des engagements de la voïvodie en faveur des familles comprises au sens traditionnel du mot, c’est-à-dire dans un sens conforme à l’ordre juridique polonais », sans mentionner la notion de « LGBT » ou d’orientation sexuelle.

    Ces collectivités locales « ne prévoient pas de discriminations en fonction de l’orientation sexuelle des personnes » mais « revendiquent leur volonté de protéger les droits et libertés garantis par la constitution polonaise et par le droit international, en particulier l’autonomie des parents en matière de choix éducatifs pour leurs enfants ». Le « droit des parents d’assurer l’éducation et l’enseignement de leurs enfants conformément à leurs convictions religieuses, philosophiques et pédagogiques » est par ailleurs « garanti par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne ».

    Ce positionnement de la Commission fait suite à celui du Parlement européen qui, par la résolution du 14 novembre, « appelait la Pologne à mettre en œuvre les standards de l’OMS pour l’Europe en matière d’éducation sexuelle, malgré leur caractère non contraignant et extrêmement controversé ».

    ________________________________________

    [1] Une voïvodie est une unité de division administrative de premier niveau de la Pologne.

    Sources: ECLJ, Patryk Regalski, Pologne : le chantage idéologique de la Commission européenne (10/06/2020)

  • Faut-il déboulonner les statues de Léopold II ?

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    Du site "Pour une école libre au Québec" :

    Éducation sur la colonisation belge au Congo dans une école belge

    Comparer cette parodie d’éducation qui n’est ni neutre ni objective relayée dans ce reportage complaisant (la télévision gouvernementale, la RTBF est très militante) avec cet extrait d’un entretien effectué par Aymeric de Lamotte à l’antenne de RFI  :

    – Faut-il, selon vous, déboulonner les statues de Léopold II ?

    Non, bien évidemment, pour plusieurs raisons :

    1/ Le règne de Léopold II ne peut pas être limité à sa politique coloniale, quoi qu’on pense de cette dernière. Léopold II fut un grand Roi sur beaucoup d’aspects. On le surnomme d’ailleurs « le Roi bâtisseur », car il a transformé Bruxelles et Ostende.

    2/ On transforme des éléments historiques en « faits historiques » de manière erronée. Pour des raisons trop longues à expliquer ici, les Anglais et les Français ont haï Léopold II, car il s’est joué d’eux après la Conférence de Berlin qui partagea l’Afrique en 1885. Les Anglais ont mené une campagne de dénigrement féroce (Twain, Morel, Hochschild, etc.) et ont construit des mythes qui ont la vie dure (les mains coupées, les 10 millions de morts, etc.). Ces mythes sont démontés minutieusement pas des historiens sérieux (Stengers, Plasman qui vient d’achever sa thèse sur le sujet, etc.). Ce n’était absolument pas un génocidaire.

    3 /Il est déplacé, et même farfelu, de plaquer la grille de lecture de nos progrès contemporains sur toutes les époques qui nous précèdent. Bien sûr que je suis aujourd’hui contre la colonisation et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes (art. 1, al. 2 de la Charte des Nations-Unies de 1945). Par contre, à l’époque, cela n’allait absolument pas de soi. En outre, l’épuration historique et culturelle est un processus infini et un appauvrissement tragique. Va-t-on déboulonner les statues de Martin Luther King, car il a tenu des propos intolérants envers les homosexuels ? Bien sûr que non. L’année dernière à Memphis, la projection du chef-d’œuvre aux 10 Oscars « Autant en emporte le vent » a été interdite pour cause de racisme. Le comble quand on sait que c’est le premier film qui avait attribué un rôle à une actrice noire !

    4/ La chasse du passé est pernicieuse, car elle instaure une culture du ressentiment. Plein de jeunes gens n’ont pas de raison d’en vouloir à la Belgique, s’y sentent même bien et heureux, et on leur inocule une soif de vengeance. Cela vient d’ailleurs souvent de groupuscules politiques et idéologiques blancs et européens qui cultivent le ressentiment. J’ai été deux fois au Congo — deux mois en tout —, j’ai beaucoup parlé avec les Congolais, le ton est souvent très différent. À l’autre bout, cela peut exciter les passions identitaires — même dans notre petite Belgique apaisée. On a vu les affrontements aux États-Unis lors du débat à propos du déboulonnage du Général Lee.

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  • Assemblée des évêques de France : Mgr de Moulins-Beaufort défend la "liberté de l'Église"

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    De Vatican News :

    Assemblée CEF: Mgr de Moulins-Beaufort défend la "liberté de l'Église"

    Fin de l’assemblée plénière de printemps des évêques de France qui s’est déroulée sur 3 jours en vidéoconférence, pandémie de Covid-19 oblige. La crise sanitaire a d’ailleurs occupé une large partie des discussions. Dans son discours de clôture, Mgr Éric de Moulins-Beaufort en tire les premiers enseignements et s’est attaché à défendre la «liberté de l’Église».

    En quoi consiste cette «Libertas Ecclesiae» ? Pour le président de la CEF, elle ne consiste pas, pour l’Église, à «échapper aux lois des entités politiques» ni «à demander des privilèges»; elle est plutôt et avant tout «la revendication de la liberté de vivre l’amour de Dieu et l’amour du prochain, de servir tout être humain, quelle que soit sa condition sociale, de choisir la chasteté ou la fidélité conjugale, de préférer la pauvreté à la richesse, de s’efforcer de transmuer l’exercice de l’autorité en service de la vie des autres». Cette liberté se traduit aujourd’hui, dans le contexte de la séparation de l’Église et de l’État, par «le fait que l’État laisse l’Église du Christ, et donc, non seulement l’Église catholique mais les Églises protestantes et orthodoxes, et les autres cultes s’organiser à leur guise, du moment que l’ordre public est respecté». Ce principe demeure, martèle Mgr de Moulins-Beaufort, cela, en dépit du confinement et du dé-confinement et le Conseil d’État l’a rappelé: «l’État est dans son droit lorsqu’il édicte des règles sanitaires; il sort de son rôle lorsqu’il prétend déterminer comment les citoyens vont mettre en œuvre ces règles dans l’organisation de leur foi religieuse et du culte qui y est lié». En défendant et en revendiquant sa liberté, l’Église a donc réclamé «le respect de la dignité de chaque citoyen, personne libre, appelé à l’être pleinement en menant sa vie de manière à porter lumière et paix autour de lui, selon sa religion ou sa non-religion».

    Enseignements du confinement

    L’archevêque poursuit avec une longue réflexion sur la période de confinement qui n’a pas permis aux fidèles de s’approcher des sacrements ou de participer à des célébrations eucharistiques. L’assemblée salue ainsi la créativité dont ont fait montre les fidèles et les prêtres pour que le plus grand nombre puisse s’associer aux messes célébrées. «Les efforts déployés ont permis de vivre le confinement non pas comme un enfermement en soi mais dans l’ouverture du cœur et de l’esprit vers les autres».

    La question de l’impatience manifestée par beaucoup de fidèles de renouer avec les célébrations a aussi été évoquée. Cette soif sacramentelle ainsi que le lien entre corps eucharistique et corps ecclésial doit donner lieu à un «travail théologique»: «que cherchons-nous dans la communion sacramentelle, ou plutôt qu’y recevons-nous? Peut-elle être dissociée du «sacrement du frère»? (…) Le désir ardent de la communion sacramentelle ne trouve toute sa vérité qu’en nourrissant la charité qui édifie le Corps du Christ», souligne Mgr de Moulins-Beaufort.

    L’ouverture vers les autres qu’a induit ce confinement a donné lieu à de multiples initiatives de partage et de solidarité, qui n’ont, au demeurant, pas été le seul fait de chrétiens. L’assemblée des évêques, par la bouche de son président, a ainsi tenu à rendre hommage «aux femmes et hommes qui se sont donnés avec dévouement»: personnel soignant, enseignants, et détenteurs de «métiers que l’on dit “petits”». Et de souhaiter que ces personnes reçoivent des marques concrètes de reconnaissance sociale, «que ce soit par une nouvelle organisation des hôpitaux ou par des revalorisations salariales».

    (...)

  • La nouvelle technocratie de la santé : un cauchemar de plus

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    De Joseph Junker dans la rubrique "Opinions" (contribution externe) de la Libre :

    Un cauchemar de plus : la nouvelle technocratie de la santé est désormais devenue un fait

    Une opinion de Joseph Junker, ingénieur civil et père de famille.

    Je me suis endormi un tantinet agité hier. Non pas que je sois angoissé par le virus, non. Ce qui cause mon tourment, vraiment, ce sont toutes ces procédures. Les 40 pages du plan Covid de l’école des enfants m’avaient déjà passablement énervé. La signature obligatoire de l’instruction Corona présentée par la société de titre-service quant à elle m'a donné mal à la tête. Puis sont venus le "logigramme décisionnel" régissant les interactions sociales au boulot ; la procédure #safetogether de mon coiffeur ; Le pictogramme dans les WC sensé m’expliquer comment faire ; la gamme opératoire de sécurité inventé par mon patron (et donc géniale) ; l’analyse de risques du travail du livreur de pizzas…Et ne parlons même pas de la procédure édictant les règles pour les camps de jeunesse, qui m'a appris que l'infortuné Akéla de mes fils sera contraint et forcé de tenir un "registre de contacts" détaillé durant tout le camp, à présenter aux "inspecteurs Corona" en cas de contrôle... Horresco Refferens !

    Tous documents aussi ridicules les uns que les autres, et au but plus ou moins avoué de couvrir les arrières des personnes qui les ont édictées. Bref, mes nuits de jeune père de famille se sont trouvé un cauchemar de plus : la technocratie de la santé est désormais devenue un fait.

    Qu'est-ce qu'une technocratie ?

    Il fut un temps où la bureaucratie du Plan régnait sur le monde. Son économie planifiée tenait d'une main de fer l’espace marxiste, prétendant y planifier l’économie d’une manière rationnelle et égalitaire. Dans l'espace capitaliste également, c’était l’ère des super-organisateurs et de l’état stratège et du bureau du Plan. Petit à petit, toute cette technocratie fut conspuée, répudiée comme non efficiente, et remplacée uniformément par le marché et sa fameuse main invisible sensée maximaliser les gains de tout échange économique. Ce fut la prise de pouvoir de la finance, sans doute certes plus efficace, mais qui n’en a pas moins remplacé la vieille technocratie du plan par sa propre technocratie, ses grands argentiers, ses directeurs des finances et Project officers, ses costs controllers, ses tableaux de résultats absurdes à n’en plus finir, ses revues de projets mensuelles etc.. Toutes choses destinées à garantir à l’actionnaire la valeur de l’entreprise qu’il achète et les profits qu’il peut en escompter. Transformant petit à petit l’entreprise en tableur Excel géant, la nouvelle technocratie financière, surpuissante, a fait la pluie et le beau temps, détermine ce qui compte ou ne compte pas dans l’entreprise, ce qui mérite d’être monitoré et ce qui ne mérite pas de l’être, et par là-même, ce qui existe… et ce qui n’existe pas.

    Le futur ne s’annonce pas meilleur, et déjà on voit poindre de nouvelles technocraties. La technocratie carbonique par exemple. Tout comme son prédécesseur financier qui prétendait de rationaliser les ressources, elle part d’un objectif honorable : mieux respecter l’environnement. Sauf que, plutôt que de remettre en question les technocraties qui l’ont précédée, elle tente de purement et simplement s’y substituer. Ainsi l’empreinte écologique et son étonnante métrique, ou encore le bilan carbone font office de nouveau PIB, quand on ne tente pas de remplace ce dernier par le Bonheur national brut. Tous calculs qui possèdent leurs propres modes de quantification, leurs hypothèses et leurs propres dynamiques, et une manière implicite de faire exister ou disparaître les choses auxquelles par essence ils s’intéressent ou non. Une étonnante (et décevante) manière qu'on certains écologistes de remettre en question le système… sans réellement le remettre en question.

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  • "Euthanasie, une pente glissante ?" Incontestablement ! (Reportage)

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    [REPORTAGE] « EUTHANASIE, UNE PENTE GLISSANTE ? » SANS AUCUN DOUTE

    10 juin 2020

    Bruno Aguila était « jusqu’il y a peu favorable à l’euthanasie », « sans y avoir vraiment réfléchi ». Un jour, un soignant belge l’invite à s’y intéresser de façon moins superficielle. Ce qui le conduira à un documentaire Euthanasie, une pente glissante ? qui a été diffusé sur KTO lundi 8 juin dernier.

    Légalisée en Belgique en 2002 après avoir brandi « l’épouvantail de la souffrance », le nombre d’euthanasies n’a cessé d’augmenter dans ce pays, pour atteindre près de 2700 personnes en 2019 (cf. En 2019, +12,5% d'euthanasies en Belgique ). Alors qu’Eric Vermeer, infirmier en soins palliatifs et psychiatrie témoigne : « J’ai pu recevoir certaines demandes d’euthanasies. Devant lesquelles de manière très très douce, très respectueuse, j’osais me permettre de poser des questions parfois un peu frontales du style ″Est-ce que vous désirez mourir ou ne plus souffrir ?″ » « Dans la majeure partie des cas, les personnes demandaient une meilleure qualité de vie plutôt qu’un arrêt de vie », affirme-t-il.

    Un témoignage que ne démentirait sans doute pas Nora, accueillie dans un service de soins palliatifs après le verdict de l’oncologue qui ne lui donnait que quelques jours à vivre. Après un bain, des soins reçus en musique et une séance de maquillage, sa fille s’est exclamée « Que tu es belle maman ! » Ce à quoi elle a répondu : « Ce n’est pas le maquillage qui m’a rendue belle, c’est le regard des infirmières ». Nora a rejoint son domicile après six mois passés dans l’unité.

    N’évacuant aucun sujet, de la confusion entretenue avec la sédation palliative à l’acharnement thérapeutique, le documentaire évoque toutes les dérives successives : l’euthanasie de personnes qui ne sont pas en phase terminale, pour démence, pour souffrance psychique -schizophrénie, anorexie, autisme, dépression, l’euthanasie des enfants... Finalement la logique est implacable : l’euthanasie légale devient « normale, banale et presque morale ». A tel point qu’un établissement ne peut plus obtenir d’accréditation s’il ne propose pas de procédure d’euthanasie.

    La Belgique a mis en avant le besoin d’encadrer les euthanasies clandestines pour la légaliser. Mais pour le philosophe Jacques Ricot, « quel que soit l’endroit où vous mettez le curseur, il y a toujours des transgressions. Nous sommes ainsi faits nous autres les humains que quelles que soient les lois qui existent, il y a toujours des transgressions. C’est vrai pour le code de la route et c’est vrai pour le reste de la vie en commun. » « Légaliser, c’est tout de même banaliser, affirme-t-il. On encadre une pratique qu’on n’a pas su interdire, qu’on n’a pas su éradiquer. » Ainsi pour le philosophe, la légalisation est plus « un aveu d’impuissance » qu’« une volonté de s’attaquer réellement aux causes de l’euthanasie ».

    Alors la légalisation de l’euthanasie, tout en faisant mine de répondre à « une demande sociétale », devient en fait « une offre de la société » qui amène ceux qui ne la demandent pas à « culpabiliser ». Car les pressions familiales et les arguments économiques ne sont pas loin. « Un jour ou l’autre, un peu comme la génération d’aujourd’hui critique celle d’avant pour avoir été inconsciente sur les problèmes de l’écologie, une génération viendra qui dira ″mais qu’est-ce que vous avez fait ?″ », annonce Jacques Ricot.

  • L'accord Chine-Vatican reconduit pour un ou deux ans ?

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    De Nicolas Senèze sur le site du quotidien La Croix :

    L’accord Chine-Vatican pourrait être reconduit

    L’accord entre le Saint-Siège et la Chine sur la nomination des évêques, et qui arrive à échéance en septembre prochain, devrait être reconduit, a laissé entendre, dimanche 7 juin au soir, Mgr Claudio Maria Celli, responsable des relations avec la Chine au Vatican.

    « Je pense que nous devrions probablement le reconfirmer pour un ou deux ans encore », a-t-il expliqué lors d’un entretien à l’émission de TGCom24 « Stanze Vaticane », en précisant que « le Saint-Siège n’a pas encore pris de décision à ce sujet ». Tout en se félicitant du « climat de respect, de clarté, de coresponsabilité, de clairvoyance » qui avait permis cet accord signé en septembre 2018, le diplomate du Saint-Siège met aussi Pékin devant ses responsabilités face à certains « nœuds » et « situations qui nous laissent plus que pensifs ».

    « Le Saint-Siège veut aller de l’avant »

    « Je dirais même inquiets », a-t-il reconnu, par rapport à certaines situations locales où, sous couvert de « sinisation » de l’Église, les catholiques ont reçu des demandes inacceptables de responsables des affaires religieuses ou du Parti communiste.

    « Il est indéniable qu’il existe des situations et des événements qui nécessitent un cheminement qui ne sera pas facile », a-t-il concédé, tout en réaffirmant la volonté vaticane de continuer le dialogue. « Le Saint-Siège veut aller de l’avant et arriver à une normalité à partir de laquelle les catholiques chinois pourront exprimer toute leur fidélité à l’Évangile tout en respectant leur “être chinois”, a-t-il expliqué. L’Église catholique en Chine doit être entièrement chinoise mais entièrement catholique ! Il n’y a pas de compromis à faire là-dessus. »

    Nicolas Senèze, correspondant à Rome (Italie)
  • Feuillet du mardi (9 juin) de 2ème semaine après la Pentecôte : "Comme quoi Napoléon n'a jamais existé"

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  • De la Voie synodale allemande au cas d'Enzo Bianchi : l'anatomie des révolutions catholiques

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    De Sandro Magister (Settimo Cielo) en traduction française sur Diakonos.be :

    Du synode d’Allemagne au monastère de Bose.  Anatomie des révolutions catholiques

    Rien ne semble pouvoir ralentir la course du « chemin synodal » entrepris par l’Église catholique d’Allemagne. Ni les critiques ni les défections des rares évêques dissidents, ni les sérieuses préoccupations de Rome :

    > François et le schisme d’Allemagne. Chronique d’un cauchemar

    À la tête de la Conférence épiscopale, c’est l’évêque du Limbourg, Georg Bätzing (photo) qui a succédé au cardinal Reinhard Marx, mais sans infléchir la trajectoire.  Non moins loquace que son prédécesseur, le nouveau président a immédiatement enchaîné une série de déclarations téméraires sur les questions les plus brûlantes à l’agenda du synode, du sacerdoce féminin aux couples de même sexe, avec en plus la prétention de dicter à l’Église universelle la ligne à suivre :

    > Bätzing: “Die Zeit läuft uns weg”

    > Bischof Bätzing für Segnung gleichgeschlechtlicher Paare

    > German bishop calls for Rome synod to discuss German synod

    Les objectifs de la faction de l’Église allemande qui est à la manoeuvre sont sous les yeux de tous, dans les textes que le synode a produit jusqu’à présent :

    > Sexe, femmes et pouvoir.  Les trois défis que l’Allemagne lance à l’Église

    Mais derrière cette entreprise, il y a la volonté évidente de subvertir la structure originelle de l’Eglise, non seulement allemande mais universelle, au nom d’une démocratisation en ligne avec les temps.

    Le professeur Pietro de Marco, philosophe et historien de formation, ancien professeur de sociologie de la religion à l’Université de Florence et à la Faculté théologie d’Italie centrale s’était déjà exprimé mi-mai contre cette dérive.

    > Le synode de l’Église allemande sous la loupe de l’analyste. Une révolution qui s’auto-détruit

    Mais les déclarations du nouveau président de la Conférence épiscopale d’Allemagne ont poussé le professeur De Marco a apporter de nouveaux éléments à sa critique du « Synodale Weg », dans lequel sont à l’œuvre les mécanismes révolutionnaires typiques d’une certaine « intelligentsia » catholique qui n’est pas seulement allemande, à l’instar de la communauté de Bose en Italie et son fondateur Enzo Bianchi, que le Pape François a puni récemment en l’exilant de son monastère.

    *

    Synode allemand.  Sur le nouveau président de la Conférence épiscopale et autres mésaventures

    de Pietro De Marco

    Dans les aventures révolutionnaires, les formulations de la culture « critique » voient alterner – en fonction des interlocuteurs et des situations – les énoncés radicaux avec leurs grands objectifs subversifs et les énoncés circonscrits, plus ciblés, banaux à premier vue.  Ce double langage idéologique appartient également à l’opinion publique critique catholique, en ce qu’elle s’inscrit elle aussi dans la catégorie des « sociétés de pensée » révolutionnaires analysées par Augustin Cochin.

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  • ONU : une pétition à signer d'urgence pour la Défense de la Vie

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    Non à l'avortement à l'ONU - ICPD -CPD

     
    195.883 personnes ont signé. Aidez-nous à augmenter ce nombre 200.000 signatures.

    Les Nations unies ont réuni discrètement les membres de leur Commission de la population et du développement (CPD) le vendredi 29 mai. Cette session était initialement prévue du 30 mars au 3 avril, mais a été reportée en raison de l'épidémie de COVID-19.

    Ils demandent maintenant à leurs membres de participer d’urgence à une réunion par visioconférence où ils négocieront de la manière dont ils utiliseront le fonds de l’aide internationale pour leur réponse à la pandémie COVID-19. Malheureusement, pour obtenir l’aide internationale l’avortement est une condition pour recevoir l’aide.

    Notre action doit être rapide, car elle doit réussir avant le 15 juin.

    S’il est approuvé sous sa forme actuelle, l’aide internationale destinée à aider à la lutte contre la pandémie de COVID-19 sera conditionnée à ces critères suivants (notamment) :

    • Exiger des pays qu’ils mettent en œuvre une stratégie visant à accroître l’accès à l’avortement.
    • Les préservatifs et le contrôle des naissances.
    • L’éducation sexuelle des enfants

    Nous avons besoin de votre aide pour envoyer un message fort au niveau international. Il n’existe pas de droit international à l’avortement

    Le document est intitulé « Projet de déclaration sur la population, la sécurité alimentaire, la nutrition et le développement durable dans le contexte de la maladie du coronavirus 2019 (COVID-19) ». « Le paragraphe 15 est celui qui nous intéresse).

    Il est nécessaire d’aider les pays les plus pauvres, sans ce genre de contreparties… Il pourrait être plus intéressant d’inclure des critères liés à la corruption, mais non, c’est l’avortement qui est choisi !

    Il est écrit dans ce document : “Nous, représentants des gouvernements, à l’occasion de la cinquante-troisième session de la Commission de la population et du développement, au moment d’une crise sans précédent causée par la pandémie de la maladie du COVID-19... S’engagent à assurer, d’ici 2030, l’accès universel aux services de santé sexuelle, y compris en matière de planification familiale, d’information et d’éducation, et l’intégration des droits liés à la reproduction dans les stratégies et programmes nationaux, et à garantir l’accès universel à la santé sexuelle et aux droits en matière de sexualité et reproduction, comme convenu conformément au” Programme d’action de la Conférence internationale sur la population et le développement et au Programme d’action de Pékin et aux documents finaux de leurs conférences d’examen.

    Ils se cachent derrière une noble cause pour étendre les droits à l’avortement.

    Non à l'avortement à l'ONU

    Madame, Monsieur,

    Nous vous demandons de ne plus utiliser la crise du COVID-19 pour développer l'avortement auprès des pays les plus pauvres lors de la Commission sur la population et du développement.

    Il n'existe PAS de droit international à l'avortement. Supprimer le paragraphe 15.

    Je vous prie d'agréer, Madame, Monsieur, l'expression de ma considération les plus distinguées.

    [Votre Nom]

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