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Débats - Page 291

  • L'Eglise a la consistance d'une Cité

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    De Pierre Manent sur le site de La Nef :

    Pierre Manent © La Nef

    L’Église, cité dans la cité

    Nous avons le privilège de vous offrir les fortes réflexions de Pierre Manent, l’un des plus éminents penseurs français contemporains, sur le confinement vécu par les chrétiens et sur ce qu’est l’Église qui a un statut particulier que la laïcité ne peut appréhender. Nous l’en remercions chaleureusement.

    Les catholiques, comme l’ensemble des Français, ont été surpris, étourdis, sidérés, par la pandémie et par le confinement qui lui répondait. Comme la plupart des Français, ils ont obéi aux règles sanitaires, à la fois par peur du virus et par devoir d’obéissance au gouvernement légitime. Ils ont accepté sans mot dire d’être privés des sacrements, y compris pendant la Semaine Sainte. Les jours passant, en même temps que la routine s’installait, l’état d’exception paraissait de moins en moins acceptable. À la privation douloureuse de la vie ecclésiale, s’ajoutait le sentiment pénible que les institutions publiques étaient parfaitement indifférentes aux besoins religieux des citoyens, qu’à aucun moment de la prise de décision le gouvernement n’avait accordé une minute de réflexion, une once de considération, à cette composante de la vie commune. Des prêtres, des associations, quelques évêques même, commencèrent à faire part de leur malaise, avec une émotion qui trouva un écho dans l’opinion générale. Pour la première fois depuis longtemps, une plainte catholique rencontrait une certaine sympathie dans les médias. Soudain le Conseil d’État somma le gouvernement de rétablir rapidement les conditions d’exercice de la liberté religieuse. C’était plus que l’institution ecclésiale elle-même n’avait osé demander. Cette divine surprise fit paradoxalement mesurer aux catholiques combien ils étaient demeurés passifs devant la situation qui leur était faite, et combien faiblement ils avaient défendu leur bien propre et fait valoir leur droit.

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  • D'après le cardinal Napier (Durban), Black Lives Matter s'acharne à détruire la civilisation

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    De Martin Bürger sur LifeSiteNews :

    Un cardinal africain critique le mouvement Black Lives Matter en raison de son acharnement à détruire la civilisation

    7 juillet 2020

    Le cardinal sud-africain Wilfrid Fox Napier a vivement critiqué le mouvement Black Lives Matter en raison de son acharnement à démanteler civilisations et cultures.

    Napier, lui-même noir et archevêque de Durban, sur la côte sud-africaine, a tweeté qu'une "brève étude de la déclaration fondatrice de "Black Lives Matter" indique que le mouvement est détourné par les intérêts et les parties engagées dans le démantèlement des valeurs, des structures et des institutions qui, au cours des siècles, ont sous-tendu les meilleures civilisations et cultures".

    Après son premier tweet le 4 juillet, Napier a poursuivi le mouvement "Black Lives Matter" deux jours plus tard. Il a déclaré : "Un autre test crucial de l'authenticité du mouvement Black Lives Matter sera sa position vis-à-vis du planning familial et de l'industrie de l'avortement !

    Napier a ajouté : "Le même test s'applique pour évaluer la sincérité de ceux qui expriment une condamnation tonitruante contre la violence domestique (appelée à tort "violence basée sur le genre"), par opposition au silence absolu concernant la violence infligée aux bébés dans le ventre de leur mère !

    Comme le souligne l'organisation Illinois Right to Life, le centre d'avortement Planned Parenthood est en fait un danger pour la communauté noire. Non seulement la fondatrice de Planned Parenthood, Margaret Sanger, était raciste. L'organisation cible également les communautés minoritaires. Au sein de la communauté noire, le géant de l'avortement est la première cause de décès.

    "Selon le Centre américain pour le contrôle des maladies, il y a eu plus de 15,5 millions d'avortements pratiqués sur des Afro-Américains", a déclaré l'organisation Illinois Right to Life. "Ces 15,5 millions de vies noires perdues à cause de l'avortement sont plus nombreuses que les décès des Noirs dus au sida, aux crimes violents, aux accidents, au cancer et aux maladies cardiaques réunis".

    L'évêque américain Joseph Strickland de Tyler, Texas, a également critiqué le mouvement. L'évêque Strickland a parlé de la plateforme du mouvement Black Lives Matter, qui contient plusieurs positions que les catholiques ne peuvent en aucun cas soutenir. En se connectant au site web du mouvement, il a tweeté : "S'il vous plaît, informez-vous sur ce sujet !

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  • Et si le Vatican faisait connaître le texte de l'accord entre le Saint-Siège et la Chine de 2018 ?

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    De Massimo Introvigne sur Bitter Winter :

    Le pape François et la Chine : un mystère au Vatican et une proposition

    07/07/2020

    Le 5 juillet, le pape François n'a pas lu un paragraphe du discours, préparé auparavant, dans lequel il exprimait son soutien à Hong Kong. A présent, pour éviter de nouvelles spéculations incontrôlées, le Vatican pourrait faire connaître le texte de l'accord entre le Saint-Siège et la Chine de 2018.

    Le 5 juillet, au Vatican, il y a eu un événement mystérieux qui aurait plu à Dan Brown. Les discours du Pape sont distribués aux journalistes "sous embargo", c'est-à-dire que les médias ne peuvent les citer qu'après que le Saint-Père les ait prononcés. Dans le passé, les journalistes qui ont enfreint cette règle ont perdu leur accréditation au Vatican.

    Selon ce qui est dit, le texte italien sous embargo du discours dominical du Pape comprenait ce paragraphe sur Hong Kong : "J'ai suivi avec une attention particulière et non sans inquiétude l'évolution de la situation complexe de Hong Kong ces derniers temps, et je voudrais tout d'abord exprimer ma proximité cordiale à tous les habitants de ce territoire. Dans le contexte actuel, les questions abordées sont sans aucun doute sensibles et touchent la vie de chacun, il est donc compréhensible qu'il y ait une sensibilité marquée à leur égard. J'espère donc que tous les acteurs concernés seront en mesure d'aborder les différents problèmes dans un esprit de sagesse prospective et de dialogue authentique. Cela exige du courage, de l'humilité, de la non-violence et le respect de la dignité et des droits de tous. Je fais également le vœu que la vie sociale, et surtout la vie religieuse, s'exprime en toute liberté, comme le prévoient divers documents internationaux. Avec ma prière constante, j'accompagne toute la communauté catholique et les personnes de bonne volonté à Hong Kong, afin qu'ensemble, ils puissent construire une société prospère et harmonieuse".

    Cependant, lorsqu'il a lu le texte, le pape François a omis ce paragraphe. Bien que le premier à divulguer le texte ait été un journaliste connu pour son hostilité envers François, il n'y a aucune raison de douter de son authenticité, et le Vatican n'a pas nié qu'il s'agit d'un des bulletins habituels écrits à l'avance et distribués sous embargo. Le texte était plutôt mesuré, mais la référence à la "liberté pleine et authentique" et aux "documents internationaux" que la Chine est tenue de respecter aurait pu irriter les Chinois, bien que contrebalancée par l'allusion à une "société harmonieuse", une expression que le président Xi Jinping utilise fréquemment.

    Certaines voix critiques affirment que dans les quelques heures qui se sont écoulées entre la distribution du texte sous embargo aux médias et le discours, la Chine serait intervenue. Ce n'est pas impossible, mais cela se serait passé extraordinairement vite. Un observateur attentif a identifié ce que je serais tenté d'appeler, avec tout le respect que je lui dois, un "avertissement mafieux". Sur la base de cette interprétation, le Vatican a laissé le texte circuler pour avertir Pékin de ce que le pape pourrait dire si le régime ne se fixait pas certaines limites.

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  • Etats-Unis : l'acharnement des manifestants contre la mémoire de saint Junipero Serra

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    Pour la troisième fois depuis quelques semaines, une statue de saint Junipero Serra a été mise à terre par des manifestants, le 4 juillet à Sacramento.

    Une nouvelle statue de Junipero Serra, missionnaire espagnol en Californie, a été mise à terre, brûlée et martelée durant une manifestation, dans la soirée du 4 juillet, fête de l’Indépendance, face au capitole de l’État de Californie à Sacramento, pendant que certains manifestants sautaient et dansaient sur les débris. Selon le site Catholic News agency, les manifestants ont scandé : « Soulève-toi, mon peuple soulève-toi » lors de sa destruction. Une statue du missionnaire avait déjà été mise à terre le 19 juin dernier à San Francisco.

    → À LIRE. Une statue de saint Junipero Serra déboulonnée à San Francisco

    Junipero Serra, prêtre franciscain espagnol du XVIIIe siècle, canonisé en 2015 par le pape François, est la grande figure missionnaire de Californie. Ce saint fait l’objet de polémiques depuis sa béatification en 1988, opposant ceux qui voient en lui un défenseur des indigènes et ceux qui voient un agent de la colonisation et de la destruction des populations amérindiennes. Cette polémique a repris dans le contexte des manifestations contre les injustices raciales qui agitent les États-Unis depuis plusieurs semaines.

    L’évêque de Sacramento répond

    Dans une déclaration du 5 juillet, l’évêque de Sacramento, Mgr Jaime Soto, a souligné que « les actions de ce groupe voulaient attirer l’attention sur les souvenirs douloureux du passé de la Californie » mais que ces « actes de vandalisme apportent peu dans la construction du futur ».

    « Il est indéniable que les indigènes de Californie ont enduré de grandes souffrances pendant la période coloniale, et qu’ils ont fait face à l’horreur d’un génocide soutenu par l’état naissant de Californie. Cet héritage est un déchirement », reconnaît l’évêque de Sacramento. Mais il ajoute « qu’il est aussi vrai que pendant que le père Serra participait au système colonial, il a dénoncé ces horreurs et a travaillé pour protéger la dignité des Amérindiens ».

    Il défend Junipero Serra ainsi : « La compréhension des efforts du père Serra pour apporter la lumière dans le sombre et amer projet colonial est la difficile tâche de l’histoire. […] La tâche éreintante de rejeter la plaie du racisme ne doit pas être associée à des pillages nocturnes. Le dialogue ne doit pas abdiquer devant le vandalisme. Ces épisodes ne doivent pas non plus nous détourner de notre devoir de justice et de charité sans lequel une meilleure Californie ne pourra être bâtie ».

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  • La "colonisation idéologique" de l'Afrique

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    De Luca Volontè sur IFN (International Family News) :

    La "colonisation idéologique" de l'Afrique
    ou Comment la partie pourrie de l'Occident empoisonne le continent noir

    5 juillet 2020

    En Afrique, plusieurs pays sont systématiquement assaillis par certaines puissances occidentales (par exemple le Canada), des lobbies et des institutions internationales qui font pression pour des mesures en faveur de l'agenda LGBT+ et de l'avortement.

    Gabon
    Le mardi 23 juin, le Parlement a dépénalisé les relations homosexuelles. En effet, 48 membres de la Chambre basse ont soutenu un projet de loi révisant un article de la loi de 2019 du nouveau gouvernement, qui prévoit six mois de prison et une amende de 5 millions de francs suisses (8 500 USD) et qui avait fait du Gabon le 70e pays à interdire les relations homosexuelles. Il est bon que le comportement sexuel privé de tout citoyen ne soit pas criminalisé : toutefois, ces changements soudains et contradictoires de la législation font craindre que le Gabon ne songe bientôt à introduire l'enseignement LGBT+ dans les écoles et à assimiler le mariage naturel aux unions homosexuelles. Les 24 votes contre le 23 juin et les 25 abstentions montrent cependant à quel point la question est toujours controversée.

    Kenya
    Les évêques catholiques s'inquiètent de l'introduction éventuelle de l'éducation sexuelle dans les écoles et de la légalisation de l'avortement, que le pays prévoit de freiner le nombre énorme de grossesses chez les adolescentes et les mineures. Selon une enquête menée par Kenya Health Information Systems, plus de 150 000 filles sont tombées enceintes pendant la fermeture de l'école en raison de la pandémie de coronavirus. La conception aurait eu lieu entre janvier et mai, et aurait touché des filles âgées de 10 à 19 ans.

    Dans une déclaration diffusée en direct le 21 juin, Monseigneur Joseph Ndembu Mbatia, président de la Commission épiscopale de la santé, a déclaré : "Nous réaffirmons notre conviction que de solides valeurs familiales et la responsabilité personnelle des soins et de la protection des enfants sont fondamentales pour éliminer ou réduire de manière significative l'exploitation sexuelle des enfants et les grossesses qui en résultent chez les adolescents.

    De l'autre côté, préoccupé par le projet de loi en discussion au Sénat, l'épiscopat a promu une pétition pour arrêter la libéralisation de l'éducation sexuelle dans les écoles.

    Il semble que le sommet de Nairobi, voulu l'année dernière par l'Organisation des Nations unies, porte ses fruits.

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  • Chine : pourquoi le pape fait-il la sourde oreille face aux interpellations du cardinal Zen ?

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    De Lianne Laurence sur LifeSiteNews :

    Le cardinal Zen reproche au pape François de ne pas avoir répondu à la dubia sur le "meurtre" de l'Église chinoise

    L'évêque de 88 ans a accusé le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'État du Vatican, d'un triple assassinat de l'Église en Chine et de "manipulation du Saint-Père".

    6 juillet 2020

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    Le cardinal Joseph Zen s'entretient avec LifeSite à New York le 14 février 2020.Jim Hale / LifeSite

    Cela fait un an que le cardinal Joseph Zen a fait un voyage d'urgence à Rome pour tenter d'avertir le pape François au sujet du document pastoral du Vatican qui vient de paraître et qui donne aux prêtres en Chine des raisons pour lesquelles ils devraient s'enregistrer auprès du gouvernement communiste.

    L'évêque de Hong Kong à la retraite, âgé de 88 ans, a marqué cet anniversaire en juillet dernier en notant sur son blog et sur Twitter que le pape François n'a toujours pas répondu à ses nombreuses "dubia" ou critiques du document que Zen a décrit comme "la chose la plus cruelle" que le Vatican ait faite concernant l'Église catholique en Chine, et "absolument contre la doctrine de l'Église, car elle encourage les gens à faire partie d'une Église schismatique".

    Zen a également marqué l'occasion en accusant le secrétaire d'État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, d'avoir "à lui seul" achevé une "trilogie de meurtres de l'Église en Chine" et de "manipuler le Saint-Père".

    Selon lui, la première partie de la trilogie constitue dans l'accord secret provisoire conclu par le Vatican en septembre 2018 avec le régime communiste du président Xi Jinping sur la nomination des évêques catholiques en Chine.

    Alors que le pape insiste pour que l'accord lui donne le dernier mot sur la nomination des évêques, Zen écrit qu'il doute que le document, qu'il n'a pas été autorisé à voir, soit clair sur ce point.

    La deuxième partie de la trilogie était "plus dommageable : la légitimation de sept anciens évêques", a écrit Zen.

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  • Mgr Vigano : "je n'ai aucun désir de me séparer de la Mère Eglise"

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    De Maike Hickson sur LifeSiteNews :

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    L'archevêque Viganò défend son union avec l'Église : "Je n'ai aucun désir de me séparer de la Mère Église".

    L'archevêque Viganò rejette l'affirmation du journaliste italien selon laquelle il est "au bord du schisme".

    6 juillet 2020 (LifeSiteNews) - "Je n'ai aucun désir de me séparer de la Mère Eglise, pour l'exaltation de laquelle je renouvelle quotidiennement l'offrande de ma vie", a déclaré l'archevêque Carlo Maria Viganò à propos des accusations selon lesquelles il serait "au bord du schisme" à cause de ses commentaires sur l'Eglise catholique en relation avec le concile Vatican II 1962-65.

    Dans un nouveau billet publié aujourd'hui par Sandro Magister en italien et Marco Tosatti en anglais (lire la lettre complète ci-dessous), l'archevêque Carlo Maria Viganò a répondu à un article de Sandro Magister, dans lequel le journaliste italien l'accusait de rabaisser le Pape Benoît XVI et d'être "au bord du schisme".

    Magister avait écrit, le 29 juin, une forte réprimande des récentes interventions de l'archevêque Viganò, dans lesquelles il critiquait fortement certains éléments du Concile Vatican II qui sont ambigus et qui ont été à la base de la création d'une "église parallèle" qui a peu de choses en commun avec la Tradition de l'Église catholique. Dans son article, Magister a affirmé que l'archevêque Viganò reproche au Pape Benoît XVI d'avoir "trompé" toute l'Eglise en ce sens qu'il voudrait faire croire que le Concile Vatican II est immunisé contre les hérésies et qu'il doit en outre être interprété dans une parfaite continuité avec la véritable doctrine pérenne". Cependant, le lien fourni par Magister mène à un post du 9 juin de Viganò (ici en anglais) qui ne prétend pas que le pape Benoît ait "trompé" toute l'Eglise.

    Viganò avait parlé dans son précédent post du 9 juin du fait que "les tentatives de correction des excès conciliaires - en invoquant l'herméneutique de la continuité - se sont avérées infructueuses", et avait ensuite ajouté que "malgré tous les efforts de l'herméneutique de la continuité qui a misérablement fait naufrage lors de la première confrontation avec la réalité de la crise actuelle, il est indéniable qu'à partir de Vatican II, une église parallèle a été construite, superposée et diamétralement opposée à la véritable Église du Christ".

    Viganò n'a utilisé le mot "tromperie" que lorsqu'il a admis que, tout comme il "a obéi honnêtement et sereinement à des ordres douteux il y a soixante ans, croyant qu'ils représentaient la voix aimante de l'Église", il reconnaît maintenant "que j'ai été trompé".

    A côté de cette affirmation sur le fait que Viganò aurait accusé le pape Benoît XVI, Sandro Magister a également affirmé dans son article du 29 juin que ce prélat italien est "au bord du schisme". En utilisant un langage plus dur, Magister a également parlé d'un "barrage implacable de dénonciations des hérésies de l'Église au cours des dernières décennies" que l'archevêque Viganò aurait publié ces dernières semaines.

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  • La sortie de crise pour l’Église passera par le retour à la transcendance et au mystère

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    De Diakonos.be :

    Dieu dans l’Église en crise: un remède contre la dictature des bons sentiments

    « Dieu est Dieu, loin des représentations sentimentalistes et compassionnelles qui Le défigurent actuellement.  La sortie de crise pour l’Église passera par le retour à la transcendance et au mystère,  par le renoncement à la démagogie pour la théologie! »

    C’est la grande idée du P. Augustin Pic, docteur en théologie, dominicain et professeur à l’université d’Angers dans cet ouvrage original, ardu mais stimulant, qui vient de sortir aux éditions du Cerf.

    À l’occasion de la sortie de presse de son livre, l’auteur a accepté de répondre aux questions de notre rédaction.

    Qui êtes-vous, mon Père ?

    Je suis dominicain au couvent de Tours, j’enseigne la théologie, l’histoire de la philosophie et le latin à l’université catholique d’Angers.  Je suis également auxiliaire en paroisse à Laval.

    Dans votre chapitre introductif, sur la crise de l’Eglise et sur la conception erronée de Dieu qui en est l’aspect le plus inquiétant et que vous soumettez à une critique radicale, vous dites que tout le monde n’est pas appelé au même degré de sensibilité à ce qui se joue.  Alors, à qui s’adresse en premier lieu cet ouvrage ?

    Dieu, tout de même, appelle chacun à un degré minimal de jugement et de réactivité. On le voit chez nombre de nos contemporains sans culture élaborée, dans des formules comme c’est le monde à l’envers, on marche sur la tête ou on nous change la religion, qui font sourire à bon droit mais disent un ressenti qui n’est point sans justesse. Quoi qu’il en soit, je m’adresse à tous ceux, pasteurs, fidèles et gens de bonne volonté, qui aiment à réfléchir sur les ouvrages de fond, comme est celui-ci je l’espère. Plus ces ouvrages-là ont de lecteurs d’origines et de niveaux divers, mieux se porte la relation foi, raison et vie. Mais j’écris en premier lieu, on s’en apercevra dès le deuxième chapitre, pour les esprits un peu versés en théologie.

    Pourquoi ce livre ?

    ...

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  • Le paradoxe racial des sociétés occidentales

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    Du Figaro via ce blog :

    Mathieu Bock-Côté: «Le paradoxe identitaire de l’Occident»

    CHRONIQUE – L’idéologie racialiste se diffuse à grande vitesse dans les institutions qui produisent la légitimité culturelle.

    3 juillet 2020.

    – Les émeutes raciales qui ont bousculé les États-Unis à la suite de la mort de George Floyd n’en finissent plus de faire sentir leurs effets, et cela, bien au-delà de leurs frontières. L’idéologie racialiste contamine désormais l’ensemble du corps social. Ainsi, les grandes entreprises font du zèle.

    On l’a vu avec L’Oréal qui a voulu effacer la référence au mot «blanc»dans certains de ses produits. Quant au New York Times, il s’engage à désormais écrire le mot «noir» avec une majuscule, mais à conserver sa minuscule au mot «blanc». C’est ainsi qu’on prête allégeance aux gardiens de la révolution diversitaire au moment où le régime se radicalise en se racialisant: en se lançant dans une purge symbolique pour déblanchir la société. Ces entreprises versent dans l’humour involontaire.

    En d’autres termes, l’idéologie racialiste se diffuse à grande vitesse dans les institutions qui produisent la légitimité culturelle. Son lexique s’impose. «Racisme systémique», «fragilité blanche»: ces termes nous sont désormais familiers. Il y a quelques années encore, l’antiracisme avait pour programme de neutraliser et même de déconstruire le concept de race dans la représentation de la vie sociale, afin de la rendre indifférente à la couleur de la peau. Cette perspective est désormais discréditée. Pire encore, elle serait à proscrire. Les «experts» du régime ont décrété qu’elle relevait du «daltonisme racial», qui permettrait la reproduction durable du racisme systémique en dissimulant les discriminations généralisées qui le caractériseraient.

    L’antiracisme consisterait aujourd’hui à replacer la race au cœur de la cité, mais dans la perspective du « racisé  ». 

    L’antiracisme consisterait aujourd’hui à replacer la race au cœur de la cité, mais dans la perspective du «racisé». Ce terme n’est pas neutre, et porte dans sa définition même une accusation: ce sont les «Blancs» qui fabriqueraient les «racisés», en créant un système dont ils seraient la norme universelle et qui produirait une différence stigmatisée chez les populations qui ne sont pas d’origine européenne.

    Le racisme serait, par définition, un système d’exploitation du monde à l’avantage des «Blancs». Conséquence: par définition, le racisme antiblanc serait une impossibilité logique et une aberration antiscientifique.

    On ne se trompera pas: cette quincaillerie théorique bas de gamme, qui s’alimente au ressentiment, véhicule simplement un racisme antiblanc véhément. Ses promoteurs cherchent à le faire passer pour de la sociologie.

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  • Hong Kong : l'inconcevable aplatissement du Saint-Siège devant le régime chinois

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    De Riccardo Cascioli sur le site de la Nuova Bussola Quotidiana :

    Hong Kong, le Saint-Siège s'incline devant le régime chinois

    6-07-2020

    Episode phare de l'Angélus d'hier : l'intervention que le pape François aurait dû réserver à la situation à Hong Kong a été effacée au dernier moment. Pression chinoise ou autocensure, la chose ne change pas : le Saint-Siège sacrifie sa liberté et celle des catholiques chinois et de Hong Kong, en vue d'une normalisation des relations avec Pékin. Et l'historien Giovagnoli (de la Communauté de Sant'Egidio qui a beaucoup d'influence sur le Pape) explique sur Avvenire à quel point la Chine a raison de réprimer les manifestations pro-démocratiques.

    Il était déjà assez embarrassant - pour ne pas dire pire - que le Saint-Siège ne dise rien de ce qui se passe à Hong Kong depuis des mois, évidemment pour ne pas déplaire à Pékin. Mais ce qui s'est passé hier à l'Angélus dépasse toutes les limites.

    Comme d'habitude, les journalistes ont reçu à l'avance le texte de l'Angélus que le Pape devait réciter peu après : il contenait une référence à la situation à Hong Kong invitant au dialogue et évitant les dérives violentes. Certainement pas un discours mémorable, mais au moins un signe d'attention.

    Mais voilà que quelques minutes avant l'Angélus, le service de presse a annoncé que le Pape ne lirait pas cette partie sur Hong Kong, qui devrait donc être annulée. Un fait pour le moins déconcertant, rapporté par Marco Tosatti dans son blog, qui quelle qu'en soit la raison, témoigne d'une subordination du Saint-Siège au gouvernement et au Parti communiste chinois. Une preuve supplémentaire que l'accord secret entre la Chine et le Saint-Siège sur les nominations épiscopales, dont le renouvellement sera bientôt discuté, a été abondamment réduit à un instrument de contrôle du Parti communiste sur l'Église catholique, un véritable bâillon pour l'Église.

    Qu'aurait dû dire le Pape à l'Angélus ? Voici le texte :
    "Ces derniers temps, j'ai suivi avec une attention particulière et non sans inquiétude l'évolution de la situation complexe à Hong Kong, et je tiens tout d'abord à exprimer ma proximité cordiale avec tous les habitants de ce territoire. Dans le contexte actuel, les questions traitées sont sans aucun doute sensibles et touchent la vie de chacun, on comprend donc qu'il y ait une sensibilité marquée à leur égard. J'espère donc que tous les acteurs concernés seront en mesure d'aborder les différents problèmes dans un esprit de sagesse prospective et de dialogue authentique. Cela exige du courage, de l'humilité, de la non-violence et le respect de la dignité et des droits de tous. Je fais également le vœu que la vie sociale, et surtout la vie religieuse, s'exprime en toute liberté, comme le prévoient divers documents internationaux. Avec ma prière constante, j'accompagne toute la communauté catholique et les personnes de bonne volonté à Hong Kong, afin qu'ensemble, ils puissent construire une société prospère et harmonieuse".

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  • L’éthique économique en temps de crise

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    De Sergio Sahli sur didoc.be :

    L’éthique économique en temps de crise

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    A la lumière de quelques principes de la doctrine sociale de l’Eglise, l’auteur nous livre une feuille de route pour adapter notre comportement à la nouvelle crise économique que nous vivons.

    L’actuelle crise sanitaire due au Covid-19 a engendré une crise économique, dont nul ne peut prétendre aujourd’hui connaître l’ampleur ni la durée.

    Le 6 janvier 2018, pratiquement dix ans après la crise financière et économique dite des subprimes, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et le Dicastère pour le Service du Développement Intégral ont publié un document, approuvé par le Pape, intitulé « Oeconomicae et pecuniariae quaestiones - Considérations pour un discernement éthique sur certains aspects du système économique et financier actuel ». Ce document est le fruit d’une longue et profonde réflexion sur cette crise. Comme son sous-titre l’indique, il évoque des considérations pour un agir éthique dans le domaine des finances et de l’économie, à la lumière de la doctrine sociale de l’Eglise et de l’anthropologie chrétienne.

    Nous ne pouvons que vous inviter à le (re)lire, surtout à celles et ceux qui se trouvent plus directement impliqués dans l’élaboration du tissu économique et social.

    Au seuil de cette nouvelle crise économique mondiale qui démarre, bien que les causes soient très différentes par rapport à celle de 2008, il peut être utile de tirer profit des principes énoncés dans le document précité, afin de réfléchir aux comportements que nous pouvons adopter dans ce contexte.

    Le premier principe, qui se trouve au centre de la doctrine sociale de l’Eglise, est celui de la promotion intégrale de chaque personne et de toutes les personnes. A première vue, c’est un principe pour l’agir des gouvernants, mais il s’applique également à la conduite personnelle de chaque chrétien, qui, loin de se désintéresser des vicissitudes du monde, doit vivre la charité en aimant la société dont il fait partie et en s’y engageant pour le bien commun. Certes, les manières d’arriver à un ordre objectif qui respecte et promeut la dignité humaine, aussi dans le domaine économique, sont variées. Il ne s’agit donc pas de dicter des solutions, mais bien de prendre conscience qu’il faut faire quelque chose, selon les possibilités et les capacités de chacun.

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  • L’Occident au risque de l’Histoire

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    L'Editorial de Philippe Maxence pour le numéro 1715 de l'Homme Nouveau :

    L’Occident au risque de l’Histoire

    Notre quinzaine : L’Occident au risque de l’Histoire

    En quelques semaines, les États-Unis et l’Europe ont été emportés par une fièvre iconoclaste. À tout prix, il fallait détruire les symboles d’une civilisation qui serait par nature raciste et violente.

    Partie des États-Unis, cette fièvre s’est propagée comme un virus, emportant avec elle toutes les défenses immunitaires qui auraient dû lui être spontanément opposées. Au-delà de la manipulation et des manœuvres, bien réelles, du nouveau radicalisme antiraciste, l’impact de ces manifestations destructrices montre à la fois la perte de la raison et du bon sens des nations occidentales mais aussi le profond épuisement moral et spirituel qui les habite désormais. La mort tragique aux États-Unis d’un homme noir (George Floyd) n’a pas conduit à un surcroît de justice, comme on aurait pu l’espérer, mais, au contraire, au déferlement d’une formidable injustice généralisée envers la mémoire de personnalités historiques et, plus largement, d’une civilisation occidentale mise d’un bloc au banc des accusés. Comme si l’injustice de la mort de Floyd ne pouvait être réparée que par une injustice encore plus grande, et le présent par une attaque systématique contre le passé et ce qui le représente, en l’occurrence des statues.

    Perversion idéologique

    Dans tout processus révolutionnaire, un événement tragique est détourné pour devenir un symbole et être récupéré au profit de causes qui dépassent son seul cas. Ici, cette récupération implique paradoxalement que les racistes comme les antiracistes communient en un étrange mimétisme dans la réduction de Floyd à la seule couleur de sa peau. Au point que l’on oublie qu’il s’agit d’abord de la mort d’un homme et d’un individu.

    Il est vrai que le communautarisme des sociétés anglo-saxonnes favorise cette « réduction » raciale et nourrit, par contrecoup, une autre « réduction », celle des personnalités du passé à leur seule attitude vis-à-vis d’autres races. Considéré jusqu’ici comme le vainqueur du nazisme, l’incarnation du combat à outrance contre le fascisme ainsi que d’une certaine idée de la démocratie, Churchill est devenu du jour au lendemain le symbole du mal absolu. Les historiens apprécieront cette évacuation de la complexité. Mais il convient d’aller plus loin. Ce nouvel épisode de la « guerre des races » – théorisée par Michel Foucault, importée aux États-Unis, diffusée dans les universités et réimportée en Europe – ne constitue au fond que le dernier effet de la perversion idéologique dans laquelle nous baignons constamment.

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