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Débats - Page 301

  • De la mort à la mort , ou du Covid-19 à l’IVG-20

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    De la mort à la mort

    Ou du Covid-19 à l’IVG-20

    tribune d'un lecteur ami de belgicatho

    Les historiens qui demain se pencheront sur la Belgique de l’année 2020 appelleront peut-être celle-ci « l’année Coronavirus ». S’en trouvera-t-il un pour relever que, « dans l’immédiat-après-Covid-19 », le parlement fédéral se sera empressé d’élargir le droit à l’avortement de 14 à 20 semaines d’aménorrhée, de réduire le temps de réflexion de six à deux jours et finalement de supprimer de facto toute sanction pénale à l’encontre du médecin outrepassant le délai légal ? En bref, considérant notre époque à l’aune de ses critères moraux, peut-être jugera-t-il sévèrement un État dit civilisé autorisant l’avortement jusqu’au terme de la grossesse, malgré l’opposition manifeste de nombreux soignants et spécialistes de la question.

    Que l’on me permette pour l’heure quelques considérations générales relatives à cette perspective…

    Aujourd’hui, le sacro-saint « Droit à disposer de son corps » n’a même plus à être invoqué, tant il est devenu une idole que l’on encense par paresse intellectuelle et conformisme idéologique. Répété ad nauseam, cet argument constitue en réalité la garantie du droit à disposer du corps d’autrui, dernier avatar d’un consumérisme aujourd’hui poussé à son paroxysme : commandé à une mère-porteuse aussitôt que désiré, jeté aux ordures aussitôt que décrété indésirable, le petit d’homme se voit progressivement confondu avec un bien de consommation quelconque. Sommées d’acquiescer au « progrès », nos consciences anesthésiées s’accommodent donc d’un droit positif détaché de la morale, d’une réification totale de l’enfant à naître et d’un rétrécissement du champ de l’humanité que nous auraient envié les pires esclavagistes.

    Du reste, s’il eût été homme de notre temps, le philosophe Montesquieu (1689-1755), auteur d’un implacable réquisitoire contre l’esclavage, aurait pu employer son ironie mordante à dénoncer les ressorts de la déshumanisation de l’enfant à naître. En effet, maniant avec brio l’art du raisonnement par l’absurde, il faisait dire aux négriers du xviiie siècle : « Il est impossible que nous supposions que ces gens-là [les esclaves africains] soient des hommes, parce que, si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que nous ne sommes pas nous-mêmes chrétiens. » Le transposant aujourd’hui à la question de l’humanité du fœtus, Montesquieu pourrait formuler son argument comme suit : « Il est impossible que nous supposions que les fœtus avortés soient des hommes, parce que si nous les supposions des hommes, on commencerait à croire que l’avortement n’est pas un bien et que le sens du progrès dont nous nous gargarisons n’est qu’un mensonge meurtrier. »

    Autrement dit, tandis qu’un refrain sans cesse seriné nous répète que la non-humanité du fœtus serait logiquement au fondement du droit à l’avortement, c’est au contraire la sacralisation du droit à l’avortement qui induit la déshumanisation de l’enfant à naître. Ainsi, pour justifier son élimination, nous décrétons aujourd’hui l’humanité d’un être en fonction de l’étape de son développement prénatal et du désir parental dont il est l’objet. Ne reposant sur aucun fait scientifique, cette assertion n’est donc qu’une simple opinion, propre à notre époque, tout comme l’était celle de l’inhumanité des Noirs au xviiie siècle. Celle-ci relevait de considérations économiques très prosaïques tandis que celle-là correspond simplement à l’idéologie individualiste contemporaine ; mais aucune des deux n’est philosophiquement moins contestable que l’autre. Par conséquent, en érigeant aujourd’hui la première en vérité générale, nous donnons raison, a posteriori, aux esclavagistes qui professaient la seconde et que ridiculisait Montesquieu.

    Les historiens du futur pourront aisément pointer les incohérences, pour ne pas dire le cynisme, d’un xxie siècle qui voue un culte religieux aux droits de l’homme mais applique en réalité les droits de l’individu consommateur, en déniant ce grand nom d’Hommes aux êtres les plus fragiles qui soient.

  • L'Université à l'heure de la pensée unique

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    De "Campus Vox" via le site "Pour une école libre au Québec" :

    Entretien : Mathieu Bock-Côté, « l’université est de plus en plus hostile à un authentique pluralisme intellectuel »

    29 Apr 2020

    Campus Vox : Vous dénoncez souvent la pensée unique et la politique de la pensée dans le monde universitaire, en quoi ce concept est-il par nature antinomique avec celui de l’université ?

    Mathieu Bock-Côté : Théoriquement, mais je dis bien, théoriquement, l’université devrait être le lieu du libre examen de toutes les idées, de tous les problèmes, sous le signe d’un savoir qui se sait par définition inachevé, qui n’a jamais la prétention d’être une vérité révélée, définitive, incontestable. Si elle était fidèle à elle-même, elle verrait dans la curiosité intellectuelle une authentique vertu philosophique. Telle n’est pas la réalité, hélas. En philosophie politique comme en sciences sociales, certaines tendances idéologiques qui ne veulent pas se reconnaître comme telles sont absolument hégémoniques et dominent complètement la vie académique. Elles travaillent à exclure ceux qui ne s’y reconnaissent pas et plus encore, ceux qui les défient, en les transformant en parias académiques. De manière plus large, il faudrait parler de l’idéologisation des sciences sociales, qui paradoxalement, prétendent plus que jamais se conformer à une exigence de scientificité tout en contribuant à la normalisation théorique d’abracadabrantes lubies. Ne nous laissons pas bluffer.

    N’oublions pas non plus le rôle de certains groupuscules étudiants associés à l’ultragauche ou à certaines franges extrêmes de « l’antiracisme » ou du « féminisme » qui entendent encadrer la parole sur les campus, en distinguant ceux qui ont le droit de s’exprimer et ceux qui ne l’ont pas. De leur point de vue, la liberté d’expression n’est qu’une ruse « conservatrice » servant à légitimer l’expression de propos haineux ou discriminatoires — c’est ainsi qu’ils ont tendance à se représenter tous les discours qui s’opposent à eux frontalement. Ces groupuscules au comportement milicien n’hésitent pas à verser dans la violence, et pas que verbale, et cela, avec la complaisance d’une partie du corps professoral, qui s’enthousiasme de cette lutte contre les « réactionnaires » et autres vilains. Ils entrainent avec eux des étudiants emportés par une forme d’hystérie collective dont les manifestations font penser à la scène des deux minutes de la haine chez Orwell. Nous pourrions parler d’ivresse idéologique : des idées trop vite ingérées et mal comprises montent à la tête de jeunes personnes qui se transforment en vrais fanatiques.

    On comprend, dès lors que l’université est de plus en plus hostile à un authentique pluralisme intellectuel. Cela ne veut pas dire qu’on ne trouve pas de nombreux professeurs qui font un travail admirable, dans le domaine qui est le leur, mais que certaines questions jugées sensibles seront laissées de côté, tant le prix à payer est élevé pour les explorer librement. Évidemment, certains parviennent à se faufiler dans ce système de plus en plus contraignant. Convenons qu’ils ne sont pas si nombreux et qu’ils le seront de moins en moins. Et les jeunes chercheurs qui entrent dans la carrière comprennent vite quelle posture adopter s’ils veulent être admis dans l’institution. Certaines adoptent des positions qui ne sont pas vraiment les leurs, dans l’espoir de donner des gages idéologiques pour favoriser leur reconnaissance institutionnelle. Ils se croient rusés, mais à force de faire semblant, ils finissent par croire à ce qu’ils disent et se laisser piéger par leur propre stratégie. Il vaudrait la peine de relire La pensée captive de Czeslaw Milosz sur la schizophrénie propre aux milieux intellectuels dans les régimes idéocratiques.

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  • Coronavirus-France : Les cultes ne reprendront pas avant le 2 juin, les évêques regrettent cette décision

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    édouard philippe 570-dicours-de-edouard-philippe-a-l-assemblee-nationale-sur-le-deconfinement.jpgLe Premier ministre français Edouard Philippe a dévoilé, devant les députés réunis ce mardi 28 avril, le plan de déconfinement établi par le gouvernement de la république.

    Déception pour l'Eglise: il a notamment exclu toute mesure de déconfinement pour les offices religieux publics au moins jusqu'au 2 juin, sans s'avancer sur la suite du calendrier.

    La Conférence des évêques de France a pris acte de cette décision "avec regret" et invite les catholiques à vivre le mois de mai comme un mois au "Cénacle".

    Commentaire d'’Antoine Pasquier sur le site web de « Famille Chrétienne » :

    « Les évêques n’auront donc pas été entendus. Alors qu’il présentait le plan de déconfinement du gouvernement devant les députés réunis à l’Assemblée nationale mardi 28 avril, le Premier ministre Édouard Philippe a annoncé que les cérémonies religieuses ne reprendraient pas avant le 2 juin. « Je sais l’impatience des communautés religieuses, mais je crois légitime de demander de ne pas organiser de cérémonies avant cette barrière du 2 juin ». Le Premier ministre a toutefois rappelé que les lieux de culte pourraient « continuer à rester ouverts » et a annoncé la réouverture au public des cimetières. Les obsèques, elles, « resteront autorisées comme aujourd’hui dans la limite de vingt personnes ».

    Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un déconfinement progressif en plusieurs phases voulu par le gouvernement. Ce dernier craint en effet une seconde vague de contaminations au Covid-19. Le 2 juin a été choisi comme date de début de la seconde phase du déconfinement, soit trois semaines après le 11 mai. Le temps nécessaire pour mesurer les effets de la première phase sur la santé de la population.

    ▶︎ À LIRE AUSSI Déconfinement : les messes reprendront-elles début juin ?

    La Conférence des évêques de France (CEF) « prend acte avec regret de cette date qui est imposée aux catholiques et à toutes les religions de notre pays ». Si elle partage « le souci du Gouvernement de limiter au maximum la circulation de l’épidémie », elle diverge sur le fait que la messe puisse « favoriser la propagation du virus et gêner le respect des gestes barrières plus que bien des activités qui reprendront bientôt ». En attendant le 2 juin, les évêques encouragent « les fidèles à se rendre dans les églises pour y prier individuellement » et recommandent « aux diocèses et aux paroisses de continuer à proposer les moyens nécessaires à leur vie de foi ».

    Réunie le 24 avril en assemblée plénière extraordinaire, la CEF avait adressé au gouvernement son plan de déconfinement dans lequel étaient détaillées les mesures sanitaires envisagées pour une reprise du culte. Les évêques avaient réclamé auprès des autorités publiques une reprise à partir du dimanche 17 mai. Les catholiques français ne pourront donc pas vivre la fête de la Pentecôte, le dimanche 31 mai, au sein de leur communauté. Pour cette raison, les évêques invitent « les catholiques à vivre le mois de mai comme un mois "au Cénacle" dans une prière instante pour le don de l’Esprit Saint et comme un mois marial ». 

    La liberté religieuse serait-elle moins précieuse

    que la liberté d’entreprendre ou de travailler ?

    En réponse à cette question, le site du "Salon beige" publie par ailleurs le texte suivant: " Dans une tribune signée par un certain nombre de philosophes, professeurs, avocats… et publiée dans La Croix, il est rappelé que la liberté de culte est un droit qui ne saurait souffrir de limitations excessives :

    "[…] la liberté de culte, qui autorise les croyants à pratiquer leur religion en public et collectivement, est aussi protégée par le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État. Elle ne peut être limitée par les États qu’avec circonspection, pour des raisons impérieuses d’intérêt général, et à condition que ces restrictions soient justifiées, nécessaires et proportionnées.

    Les limitations actuelles à la liberté de culte, justifiées par la crise sanitaire, ne peuvent donc être maintenues qu’à la condition qu’elles soient absolument indispensables. Au fur et à mesure que la situation s’améliore, les restrictions doivent s’estomper.

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  • L'Eglise n'est pas ce que vous croyez : un autre son de cloche

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    Du site "Les 4 vérités" (via le Salon Beige):

    Dans l’histoire : l’Inquisition, les conquistadors, le procès de Galilée, la Saint-Barthélémy, la condamnation à mort du chevalier de La Barre, la négation de l’âme des femmes, l’attitude de Pie XII face à Hitler, des mensonges sur le Christ (n’avait-il pas une femme et des frères ? Et puis, a-t-il seulement existé ?).
    Sur les questions de société : relations avec le judaïsme et l’islam, banque du Vatican, pédophilie, conceptions sociétales rétrogrades et homophobes…

    Difficile pour un catholique de n’être pas honteux de ces fautes supposées.

    Mais sont-elles avérées ? Certes, l’Église n’a pas tout réussi, car la sainteté n’est pas la perfection. Mais elle fut par exemple la première institution à promouvoir l’égalité hommes-femmes, et à instaurer avec l’Inquisition une justice équitable face à celle des seigneurs.

    S’appuyant sur une abondante bibliographie, l’auteur nous donne les clés qui permettent de répondre aux contrevérités, erreurs, approximations et anachronismes diffusés depuis le XVIIIe siècle par les ennemis de l’Église.

    Non, les fidèles n’ont pas à rougir de l’Église qu’ils forment : par elle, le Christ a indéniablement fait progresser l’humanité.

    Jacques Laurentie est chef d’entreprise. Il est aussi un chrétien convaincu, pratiquant, soucieux de sa foi et de l’image de sa religion, et qui, comme tout chrétien, est régulièrement pris à parti sur des sujets de société ou historiques à charge contre l’Église.

    • Broché : 308 pages
    • Editeur : Tequi (23 octobre 2019)
    • ISBN-10 : 2740321473
    • ISBN-13 : 978-2740321478
    • Dimensions du produit : 22 x 1,8 x 15 cm

  • Pour le déconfinement de la liberté de culte

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    Tribune publiée sur le site du journal La Croix :

    La liberté de culte doit être déconfinée !

    Cette tribune collective, signée notamment par Jean-Baptiste Chevalier, Marc Dupré, Julien Ferrant, Louis Manaranche et Hubert Veauvy (1), souligne le risque pour l’exécutif de porter une atteinte disproportionnée à la liberté de culte si les rassemblements dans les lieux de culte restent durablement interdits.

    • (1) Les signataires : Jean-Baptiste Chevalier, avocat à la Cour ; Hubert Veauvy, avocat à la Cour ; Basile Achet, professeur de philosophie ; Marie Achet-Haushalter, professeur agrégée d’histoire ; Cyrille Dounot, professeur agrégé d’histoire du droit ; Guillaume Drouot, professeur agrégé de droit civil ; Marc Dupré, enseignant-chercheur en droit privé ; Hugues Feral, avocat à la Cour ; Julien Ferrant, professeur agrégé d’histoire ; Clotilde Maïdanatz-Guéry, professeur de philosophie ; Louis Manaranche, professeur agrégé d’histoire ; Violaine Ricard, philosophe., 
    • le 27/04/2020

    Les Français, depuis le mois de mars 2020, sont privés de leur liberté de culte.ALAIN DELPEY/MAXPPP

    La crise sanitaire causée par la pandémie actuelle a profondément bouleversé la vie de notre pays. Les mesures de confinement rendues nécessaires demandent un effort collectif. Depuis la mise en place de l’état d’urgence sanitaire le 24 mars dernier, les Français ont aussi accepté, pour le bien commun, des restrictions exceptionnelles de leurs libertés.

    Dans ce contexte, les croyants ont dû renoncer temporairement à une liberté qui leur est particulièrement chère : la liberté de culte, composante essentielle de la liberté religieuse. Si le décret du 23 mars 2020 a autorisé les lieux de culte « à rester ouverts », il a en effet interdit « tout rassemblement ou réunion en leur sein » à la seule exception « des cérémonies funéraires dans la limite de 20 personnes ».

    Pour la première fois depuis la Révolution française, les croyants ont été privés du droit de participer aux offices religieux, y compris lors des Pâques chrétiennes et de la Pessah juive, et n’ont eu comme seul réconfort que de suivre, par écrans interposés, des cérémonies privées, ou d’aller se recueillir, seuls, dans les églises, temples, synagogues ou mosquées restés ouverts.

    Circonspection

    Reconnue par la Cour européenne des droits de l’homme comme l’une des « assises » de nos sociétés démocratiques, la liberté de culte, qui autorise les croyants à pratiquer leur religion en public et collectivement, est aussi protégée par le Conseil constitutionnel et le Conseil d’État. Elle ne peut être limitée par les États qu’avec circonspection, pour des raisons impérieuses d’intérêt général, et à condition que ces restrictions soient justifiées, nécessaires et proportionnées.

    Les limitations actuelles à la liberté de culte, justifiées par la crise sanitaire, ne peuvent donc être maintenues qu’à la condition qu’elles soient absolument indispensables. Au fur et à mesure que la situation s’améliore, les restrictions doivent s’estomper.

    Un risque d’incohérence

    Récemment, le Président de la République a cependant fait savoir qu’il n’envisageait pas de reprise des cultes avant la mi-juin. Alors qu’un « déconfinement » progressif est envisagé à compter du 11 mai prochain, cette position interroge.

    Le maintien d’une telle interdiction serait difficilement compréhensible tandis que, dans le même temps, pourraient rouvrir au public les écoles, les services publics, les transports en commun, les tribunaux, les entreprises et la plupart des commerces. Cette différence de traitement serait incohérente. Serait-il en effet plus complexe de réunir des fidèles dans une église que de rassembler des élèves dans une classe ou des passagers dans un train ? La liberté religieuse serait-elle moins précieuse que la liberté d’entreprendre ou de travailler ?

    Ces restrictions prolongées seraient aussi difficilement justifiables : les représentants religieux, et notamment les évêques de France, ont fait des propositions concrètes pour que les célébrations se tiennent dans de bonnes conditions sanitaires, en limitant par exemple le nombre de fidèles dans les églises et en imposant de strictes mesures d’hygiène. En maintenant au-delà du 11 mai ces restrictions, les autorités publiques prendraient le risque de porter une atteinte disproportionnée à la liberté de culte et d’ajouter aux tensions du confinement l’incompréhension des croyants.

    Dimension spirituelle

    Lorsque la liberté religieuse est limitée, c’est une part essentielle de l’identité et de la dignité de l’Homme qui est mise à mal. L’homme ne vit pas seulement de pain. Son existence ne peut se résumer aux heures passées dans les supermarchés et devant des écrans, ni même à sa vie professionnelle. Confronté au drame de la solitude et au mystère de la mort, l’Homme redécouvre sa dimension spirituelle. Tout Homme a besoin de trouver, dans une foi vécue intimement et en communauté, un soutien pour s’élever plus haut

    Aucun écran ne remplace une célébration vécue en communion avec d’autres, la beauté d’un rite, l’écoute collective de textes sacrés, le don des sacrements, la ferveur de la prière commune, l’instant gravé pour toujours d’un baptême ou d’un mariage, ou les hommages religieux à nos morts.

    En 1944, dans sa Lettre au Général X, Saint-Exupéry faisait déjà entendre ce cri : « Il n’y a qu’un problème, un seul de par le monde. Rendre aux hommes une signification spirituelle, des inquiétudes spirituelles, faire pleuvoir sur eux quelque chose qui ressemble à un chant grégorien. On ne peut vivre de frigidaires, de politique, de bilans et de mots croisés, voyez-vous ! On ne peut plus vivre sans poésie, couleur ni amour ».

    Pour qu’aux souffrances engendrées par cette crise sanitaire ne s’ajoute pas la désespérance, les autorités publiques seraient inspirées d’apprécier la liberté religieuse à sa juste valeur et pour ce qu’elle est véritablement : un besoin essentiel pour chaque homme et un élément fondamental pour notre démocratie. Qu’il soit ainsi permis aux croyants de retrouver, dès le 11 mai, dans des conditions d’hygiène et de sécurité adaptées, le chemin de leurs lieux de culte.

  • Directives gouvernementales en Italie : les évêques sont exaspérés alors que le pape appelle à l'obéissance

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    Les évêques italiens ont manifesté leur exaspération à l'égard du gouvernement peu enclin à autoriser la reprise des messes dans les églises de la Péninsule; ils dénoncent une violation de la liberté de culte. De Vatican News :

    L'Église italienne insatisfaite suite au nouveau décret de Giuseppe Conte

    Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a annoncé dimanche 26 avril une série de mesures pour alléger le confinement auquel sont soumis les Italiens depuis le 9 mars. De nombreuses activités devraient reprendre progressivement. En revanche, les messes avec participation des fidèles restent interdites, ce qui a suscité le mécontentement de la Conférence Épiscopale Italienne (CEI).

    Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

    Le volet ecclésial de la phase 2 du confinement présentée ce dimanche soir a déçu l’épiscopat italien, qui planchait depuis quelques temps sur la manière dont les catholiques du pays pourraient retrouver leurs églises après une longue privation. Le nouveau décret de Giuseppe Conte apporte tout de même un changement important: dès le 4 mai prochain, les funérailles seront à nouveau autorisées, avec des assemblées de 15 personnes maximum, limitées à l’entourage proche du défunt.

    «Les évêques italiens ne peuvent accepter de voir l'exercice de la liberté de culte compromis. Il devrait être clair pour tous que l'engagement au service des pauvres, si important dans cette situation d'urgence, découle d'une foi qui doit être nourrie à sa source, en particulier la vie sacramentelle», explique une note de la CEI publiée dans la foulée de l’intervention du président du Conseil.

    À chacun ses responsabilités

    Après «des semaines de négociations qui ont vu la CEI présenter des lignes directrices et des protocoles permettant d'aborder une phase transitoire en pleine conformité avec toutes les réglementations sanitaires, le décret de la présidence du Conseil des ministres adopté ce soir exclut arbitrairement la possibilité de célébrer la messe avec le peuple, peut-on lire encore. Il est rappelé à la Présidence du Conseil et au Comité technico-scientifique qu'ils ont le devoir de distinguer entre leur responsabilité - donner des indications précises de nature sanitaire - et celle de l'Église, appelée à organiser la vie de la communauté chrétienne, dans le respect des mesures prévues, mais dans la plénitude de leur autonomie».

    Le quotidien Avvenire, dans un article publié ce dimanche, rapporte que Giuseppe Conte a reconnu des «rigidités» au sein du comité technico-scientifique. Ce comité, cité par l’agence ANSA, explique pour sa part que «la participation des fidèles aux services religieux implique, à l'heure actuelle, des problèmes critiques inéliminables qui incluent le déplacement d'un nombre important de personnes et un contact étroit pendant l'Eucharistie». Selon les experts, à partir du 4 mai et «pour les trois semaines suivantes», «l'impact des réouvertures partielles et de l'assouplissement progressif des mesures actuellement en vigueur sur la dynamique épidémique n'étant pas encore prévisible», il serait «prématuré de prévoir la participation des fidèles aux services religieux». Un avis, soulignent-ils cependant, qui pourrait être révisé «à partir du 25 mai, dans le sens d'une prévision vers la participation des fidèles aux services religieux, en respectant strictement les mesures de distanciation sociale sur la base des tendances épidémiologiques».

    Une solution à l’étude

    Mais la CEI rappelle que la ministre de l'Intérieur Luciana Lamorgese avait déclaré au quotidien Avvenire que «de nouvelles mesures étaient à l'étude par le gouvernement pour permettre l'exercice le plus large possible de la liberté de culte». Des propos encourageants tenus le 23 avril dernier «après une discussion continue et disponible entre le Secrétariat général de la CEI, le ministère de l'Intérieur et la présidence du Conseil elle-même». Au cours de cet échange, l’Église italienne avait «accepté, avec souffrance et sens des responsabilités, les limites gouvernementales assumées pour faire face à l'urgence sanitaire». Et elle avait aussi souligné «de manière explicite qu’au moment où les limites supposées pour faire face à la pandémie seraient réduites, l'Église exige de pouvoir reprendre son action pastorale».

    Jusqu’à présent, tout rassemblement liturgique et pastoral est en effet interdit dans la péninsule italienne. Les fidèles peuvent se rendre dans les églises restées ouvertes – en général les paroisses – pour la prière individuelle, et parfois pour recevoir la communion ou se confesser.

    L’exaspération des évêques italiens n’est toutefois pas restée sans effets. «La présidence du Conseil, lit-on dans une note du Palais Chigi publiée dans la nuit, prend note de la communication de la CEI et confirme ce qui a déjà été anticipé dans la conférence de presse du Président Conte. Dans les prochains jours déjà, nous allons étudier un protocole qui permettra dès que possible la participation des fidèles aux célébrations liturgiques dans des conditions de sécurité maximale».

    La pandémie de Covid-19 a fait déjà près de 27 000 morts en Italie, le pays le plus durement touché en Europe. Parmi les victimes figurent plus d’une centaine de prêtres.

    La situation s’améliore lentement. Si baisse du nombre de morts se confirme - 260 décès en 24 heures annoncés le 26 avril, soit le chiffre le plus bas depuis le 14 mars -, le nombre de personnes positives au coronavirus continue d’augmenter. Plus de 106 000 personnes sont actuellement contaminées. 

    Mais, de son côté, le Pape prie pour que le Seigneur donne de la prudence à son peuple (source); désavouerait-il l'épiscopat italien ? :

    Lors de la messe célébrée ce mardi en la chapelle de la maison Sainte-Marthe, le Saint-Père a prié pour que chacun respecte les mesures prises en vue du déconfinement et garde de la prudence, afin que la pandémie ne revienne pas. (...)

    En ce mardi de la troisième semaine du Temps Pascal, le Saint-Père a d’abord formulé l’intention suivante:

    «En ce moment, alors que nous commençons à avoir des dispositions pour sortir de la quarantaine, prions le Seigneur de donner à son peuple, à nous tous, la grâce de la prudence et de l'obéissance aux dispositions, afin que la pandémie ne revienne pas».

  • Coronavirus : pourquoi Dieu n’a-t-il pas empêché la pandémie ?

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    Du Père Thierry-Dominique Humbrecht o.p. sur aleteia.org :

    Covid-19 : pourquoi Dieu n’a-t-il pas empêché la pandémie ?

    28 avril 2020

    La crise sanitaire pousse à se poser de nombreuses questions qui peuvent ébranler la foi chrétienne : Dieu a-t-Il voulu de cette pandémie ? Pourquoi ne met-Il pas fin à cette crise ? Nous protège-t-Il vraiment ? Face à ces questions, il faut se rappeler ce qu’est vraiment la volonté divine.

    La situation actuelle mondiale nous renvoie à l’éternelle question : pourquoi Dieu n’a-t-Il pas empêché tout cela d’arriver ? Pourquoi la mort rôde-t-elle si près, comme si Dieu ne nous en protégeait jamais ? Or nous ne cessons de L’invoquer pour implorer sa protection. Faut-il déclarer forfait, conclure à l’échec de la Providence ? Ce problème est l’un des plus redoutables de la foi chrétienne. Sans vouloir le percer ni y répondre tout à fait, essayons de donner quelques clés.

    Dieu n’a pas promis d’éloigner de nous la souffrance et la mort

    L’Écriture nous apprend que Dieu n’a ni fait ni voulu la mort, elle est une conséquence du péché originel. Dieu l’a vaincue dans ses conséquences par la croix du Christ, sans l’abolir pour le moment. La mort reste notre régime de vie. Nul n’y échappe, c’est même la seule certitude que personne ne conteste. Par conséquent, il ne faut pas rêver à une protection divine qui nous en dispenserait. Nul n’y échappe et nul n’en connaît le moment, lequel peut être prématuré.

    Pourtant demeure en nous le rêve d’une protection divine des dangers. Il vient plutôt des religions païennes anciennes et il a infesté la foi chrétienne au titre des superstitions inoffensives : « Que les dieux te soient favorables ! ». Ce rêve peut cependant fausser notre vision de la Providence chrétienne, dès lors que la protection demandée n’a pas lieu. Or notre Dieu n’est pas capricieux. Jésus n’a pas promis d’éloigner de nous la souffrance et la mort. Il a promis le salut de notre âme au moment de notre mort, si nous y consentons, et notre résurrection, à la suite de la sienne, mais au Jugement dernier.

    Faut-il prier pour être protégés ? Oui, mais surtout de ce à quoi nous pensons trop peu : le péché, la mort spirituelle. Cette protection, la grâce, ne défaille jamais si nous la saisissons.

    Thierry-Dominique Humbrecht

    et la "Question du Mardi" pose la question :

    Dieu amour, que fais-tu contre la souffrance des hommes ?

    par le Père Stan Rougier
    Aumônier de jeunes à Bezons, Houdan, Savigny-sur-Orge (Lycée Jean-Baptiste Corot), faculté d’Orsay, Lycées Racine et Condorcet (Paris), Gif-sur-Yvette. Chroniqueur au journal La Croix, aux revues Panorama, Famille chrétienne...

    Dieu n’a aucune complicité avec la souffrance et le mal. Il nous appelle à les combattre ou, face à l’inéluctable, à trouver, avec son aide et à l’exemple du Christ, le chemin d’un dépassement fécond.

    1. La souffrance fait partie de la condition humaine. Pour avoir un monde où il n’y aurait ni mal, ni souffrance, il faudrait que Dieu intervienne à chaque instant. Il n’y aurait ni liberté, ni responsabilité. On ne pourrait ni grandir, ni aimer. Quel ennui ! En savoir +

    2. Dieu a voulu prendre le risque de créer l’homme « à Son image et à Sa ressemblance », c'est-à-direlibre et capable d’aimer. Les hommes sont responsables des plus grands malheurs, mais ils sont aussi capables de choses sublimes. Au Jugement dernier le bon grain sera séparé définitivement de l’ivraie. En savoir +

    3. La souffrance est sur notre route à tous. Elle nous donne deux rendez-vous : a) le combat contre le mal et contre ses causes (à chaque fois que c’est possible) ; b) la recherche d’un chemin de transfiguration de cette souffrance (lorsqu’elle est inéluctable). En savoir +

    4. La souffrance peut devenir le terreau d’une grande fécondité et de la croissance des plus hautes valeurs d’humanité, pas seulement chez les saints. En savoir +

    5. Ce fut aussi le chemin du Christ. D’une part, il n’a pas cessé de guérir des aveugles, des muets, des sourds, des paralysés, des possédés. D’autre part, il n’a pas été épargné. Il a même subi ce qu’il y a de pire : la torture. Selon la belle formule de Paul Claudel : « Dieu n’est pas venu supprimer la souffrance ; Il n’est même pas venu l’expliquer. Il est venu pour la remplir de sa Présence. » En savoir +

    6. Nous sommes tous appelés, à l’exemple du Christ, au don de nous-mêmes pour combattre le malqui écrase nos frères et à accepter et dépasser, avec l’aide de Dieu, les difficultés et les malheurs inéluctables que nous rencontrerons au long notre vie. En savoir +

  • "L’Église catholique est affectée profondément par les conditions d’isolement qui sont imposées"

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    De la revue de presse publiée par l'Homme Nouveau (28 avril) :

    La Tribune de Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers, publiée sur le site de La Croix (26 avril) souligne la réalité de ce qu’est l’Église tout en montrant ses difficultés face la prétendue « neutralité » d’un État laïc :

    Il ne revient certes pas à l’État de prendre en compte chacun des cultes et ce qui lui est propre, cependant, j’espère que les catholiques savent mesurer que ce ne sont pas les décisions publiques qui définissent la nature de leur Église ; il m’arrive parfois de m’interroger sur ce point : si chaque citoyen – et les catholiques sont de ceux-ci – est soumis aux lois du pays dans lequel il réside, pour autant que ces lois garantissent la justice et la liberté, il ne peut abdiquer son jugement de conscience et estimer que ce qu’il est, ses convictions, son appartenance religieuse, ne sont pas totalement honorés par telle loi, telle décision, telle circulaire. Et pourtant il respecte ces lois. (…)  L’Église catholique est affectée profondément par les conditions d’isolement qui sont imposées, dans cette juste finalité bien entendu de freiner la propagation du virus et de ne pas submerger les services hospitaliers. L’absence de liturgie blesse l’identité même de l’Église catholique, il ne m’appartient pas de parler pour les autres Églises chrétiennes. En effet, ce qui engendre l’Église et la fait vivre, ce sont les sacrements. (…) Certes, nourris aussi de la Parole, de l’Écriture sainte, mais celle-ci ne saurait aller sans la vie sacramentelle, eucharistique avant tout. Il est bon de lire l’Écriture, il est bon de prier seul et en famille, mais comment avancer sans le pain de la route ? (…) La laïcité ne permet pas de prendre en compte cette originalité de l’Église catholique, comme certainement ce qui est propre aux autres cultes ; et le jacobinisme suppose une Église nationale, qui n’existe pas, seules existent les Églises locales, diocésaines. Puisque l’État ne reconnaît aucun culte, il est de mon rôle de rappeler aux catholiques quels ils sont.

  • L'idéal communiste chinois reste rouge vif

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    Rouge vif

    Description de l'ouvrage sur France Culture :

    « La Chine n’est plus communiste » : la rumeur s’est répandue, comme une évidence. Mais ne serait-ce pas le plus grand malentendu de notre époque ?

    Malgré l’ouverture économique de 1978, les mesures d’internationalisation des entreprises d’État, l’établissement de relations diplomatiques avec les puissances occidentales, la Chine demeure fidèle à ses racines rouges. « Le communisme est un idéal vers lequel nous devons tous tendre » affirment aujourd’hui encore les cadres du Parti.

    Renforcé par l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping en 2013, le Parti communiste chinois s’infiltre au quotidien dans toutes les strates de la société : politique et économique, bien sûr, mais aussi culturelle, artistique, éducative, sociale ou religieuse, et ambitionne d’étendre cette influence à l’international.

    Il fallait bien sept années d’observation et plus de 400 entretiens menés par Alice Ekman auprès de hauts cadres du Parti et fonctionnaires, diplomates, représentants d’entreprises, chercheurs et étudiants pour parvenir à comprendre la Chine contemporaine, son fonctionnement, ses évolutions récentes et sa stratégie de puissance, dans un contexte périlleux de tensions avec les États-Unis et de rapprochement avec la Russie. Car, alors que l’idéal libéral est de plus en plus contesté, la Chine cherche désormais à s’imposer comme une puissance de référence, une « solution » pour le monde, selon les propres mots de Xi Jinping, pour un jour parvenir à la « disparition ultime du capitalisme et la victoire finale du socialisme ».

    De la chaîne youtube de France 24 :

    Lire : https://it.bitterwinter.org/la-cina-e-comunista-marxista-leninista-stalinista-e-maoista/?

  • Les églises fermées, un signe de Dieu ?

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    Halik 105809_halik-web-sipa-ap22291417-000004.jpgL’Église catholique doit sortir de son confinement spirituel, estime Tomás Halík, prêtre issu de l’ « Eglise clandestine » tchèque créée sous le régime communiste (*) et professeur de sociologie à l’Université Charles de Prague . Concernant les effets sociaux de la pandémie du coronavirus, le site web du magazine « La Vie » publie la traduction d’un article du professeur Halik, suscitant déjà le débat en Europe et aux Etats-Unis :  

    (*) Au plus fort de la persécution communiste, le gouvernement tchécoslovaque aurait eu le projet de déporter les catholiques pour les éparpiller aux quatre coins du pays, loin de toute structure d'Église. Pour assurer « au cas où » une vie sacramentelle, la hiérarchie décida alors d'ordonner des prêtres et des évêques « clandestins » ; pour mieux brouiller les pistes et ne pas être repérés par la police, certains candidats retenus étaient des hommes mariés

    Quatre-vingt prêtres et quatre évêques, tout mariés, furent ainsi ordonné en grand secret.

    Après la chute du communisme, s'est posée la question de leur place dans une Église qui n'admet pas de clergé marié. La solution trouvée fut de les réordonner pour les intégrer dans une juridiction gréco-catholique taillée sur mesure.

    Une trentaine de prêtres clandestins mariés n'ont pas accepté d'être « réordonnés sous condition » dans l'Église gréco-catholique et perpétuent une « Église des catacombes ». JPSC.

    Voici l’article :

    « Lors de grandes calamités, il est naturel de se préoccuper d’abord des besoins matériels pour survivre. Mais on ne vit pas que de pain. Le temps est venu d’examiner les implications plus profondes de ce coup porté à la sécurité de notre monde. L’inéluctable mondialisation semble avoir atteint son apogée. La vulnérabilité générale d’un monde global saute maintenant aux yeux. Quel genre de défi cette situation représente-t-elle pour le christianisme, pour l’Église et pour la théologie ?

    L’Église devrait être un « hôpital de campagne ». Par cette métaphore, le pape veut dire que l’Église ne doit pas rester dans un splendide isolement, mais doit se libérer de ses frontières et apporter de l’aide là où les gens sont physiquement, mentalement, socialement et spirituellement affligés. Oui, c’est comme cela que l’Église peut se repentir des blessures infligées tout récemment par ses représentants aux plus faibles.

    Si l’Église doit être un « hôpital », elle doit bien sûr offrir les services sanitaires, sociaux et caritatifs qu’elle a offerts depuis l’aube de son histoire. Mais en tant que bon hôpital, l’Église doit aussi remplir d’autres tâches. Elle a un rôle de diagnostic à jouer, en identifiant les « signes des temps ». Un rôle de prévention, en créant un « système immunitaire » dans une société où sévissent les virus malins de la peur, de la haine, du populisme et du nationalisme. Et un rôle de convalescence, en surmontant les traumatismes du passé par le pardon.

    Les églises vides, un signe et un défi

    L’an dernier, juste avant Pâques, Notre-Dame de Paris a brûlé. Cette année, pendant le Carême, il n’y a pas eu d’offices religieux dans des centaines de milliers d’églises sur plusieurs continents, ni dans les synagogues et les mosquées. En tant que prêtre et théologien, je réfléchis à ces églises vides ou fermées comme un signe et un défi de Dieu.

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  • Ou va l'Eglise de Bruxelles ?

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    D'un ami bruxellois :

    Les pétitions contre les décisions du Vicariat de Bruxelles lancées par des paroissiens révoltés que des églises vivantes soient traitées sans égards cartonnent.  Plus de 2300 signatures pour la Cambre et déjà plus de 1200 pour Saint-Paul mais toujours aucune réaction de l'évêque qui outre le fait d'avoir lancé ses décisions en plein confinement se terre aujourd'hui dans son mutisme. Un manque de dialogue et de respect incompréhensible... Ou va l'Eglise de Bruxelles ?

  • Plus de femmes dans les séminaires ?

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    De Vatican News; entretien réalisé par Romilda Ferrauto :

    Plus de femmes pour former les prêtres

    Le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, dans le numéro de mai de "Donne Chiesa Mondo", la revue mensuelle de L'Osservatore Romano, revient sur les différents aspects du rôle des femmes dans la formation sacerdotale, dans les communautés paroissiales et plus généralement dans la vie de l'Église.

    C'est un fait: les femmes représentent souvent une présence numériquement plus importante parmi les bénéficiaires et les collaborateurs de l'action pastorale du prêtre. Dans le numéro 151 de la Ratio fundamentalis de 2016, on lit que la présence des femmes dans le processus de formation du Séminaire a une valeur qui lui est propre, y compris en ce qui concerne la reconnaissance de la complémentarité entre les hommes et les femmes. Mais pour le cardinal Marc Ouellet, préfet de la Congrégation pour les évêques, il reste beaucoup à faire. Le modèle reste encore clérical. Une révolution culturelle est nécessaire.

    Elles peuvent y participer de nombreuses manières : dans l'enseignement théologique et philosophique, dans l'enseignement de la spiritualité. Elles peuvent faire partie de l'équipe des formateurs, notamment pour le discernement des vocations. Dans ce domaine, nous avons besoin de l'opinion des femmes, de leur intuition, de leur capacité à saisir le côté humain des candidats, leur degré de maturité émotionnelle ou psychologique. En ce qui concerne l'accompagnement spirituel, la femme peut être une aide, bien sûr, mais je crois qu'il est préférable qu'un prêtre accompagne un candidat au sacerdoce. La femme, par contre, peut accompagner la formation humaine, un aspect qui n'est pas, à mon avis, suffisamment développé dans les séminaires. Il est nécessaire d'évaluer le degré de liberté des candidats, leur capacité à être cohérents, à établir leur programme de vie, ainsi que leur identité psychosociale et psychosexuelle.

    L'affectivité est un domaine dans lequel la formation des prêtres semble faire défaut. Il y a un autre sujet sensible : le cléricalisme, l'esprit de caste des prêtres, parfois même le sentiment d'impunité. La présence de femmes dans les équipes de formateurs peut-elle, à votre avis, aider sur ces points cruciaux ?

    Je crois que l'expérience de la collaboration avec les femmes à un niveau paritaire aide le candidat à envisager son futur ministère et la manière dont il saura respecter les femmes et collaborer avec elles. Si l'on ne commence pas pendant la formation, le prêtre risque de vivre sa relation avec les femmes de manière cléricale.

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