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Débats - Page 550

  • Cardinal Gerhard Müller « La doctrine de l'Église n'est pas une théorie »

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    Préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi depuis sa nomination par Benoît XVI le 2 juillet 2012, le Cardinal Gerhard Ludwig Müller a été créé cardinal par le pape François. Il répond aux questions de La Vie, en particulier sur les divorcés remariés :

     (...)

    Vous avez contribué à un livre qui prenait le contre-pied des thèses favorables à une ouverture aux divorcés remariés sur l'accès aux sacrements, ce qui a alimenté l'impression qu'il existait de fortes tensions entre les cardinaux au cours du synode.

    Le cardinal Kasper a présenté une hypothèse pour aider les personnes qui vivent une liaison qui, selon l'Église, n'est pas sacramentelle. Nous sommes tous unanimes sur le fait de vouloir aider nos frères et soeurs concernés par cette situation. Mais comment ? La doctrine de l'Église n'est pas une théorie, elle repose sur la fidélité à la parole de Dieu. Le mariage entre deux baptisés est un sacrement effectif, une réalité objective. Dissoudre un mariage sacramentel avec tous ses attributs constitutifs de liberté, d'indissolubilité, de fidélité et de fécondité est impossible. Comme préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, je dois présenter la doctrine de l'Église. L'Église ne peut changer la sacramentalité des mariages : on promet d'être fidèle jusqu'à la mort.

    Mais l'un des objets du synode n'est-il pas de trouver une solution au problème des divorcés remariés, question qui a occupé une grande partie des débats ?

    L'objet premier du synode n'est pas de discuter du problème des divorcés remariés, mais de réaffirmer le mariage comme le fondement de la société civile et de la communauté des Églises, de revivifier sa dimension fondamentale. Le risque est grand de se concentrer sur cette question particulière en oubliant l'essentiel. Il ne s'agit pas de dire ce que nous désirerions, chacun dans notre situation particulière. Si le synode doit provoquer un changement, c'est celui d'un renforcement du rôle prophétique de l'Église. Faire des compromis serait plus facile pour nous, mais le bon remède est celui qui permet de regarder la situation avec vérité et de dépasser la situation qui a rendu l'accident possible. Il n'est pas possible d'adapter la doctrine de l'Église à nos pays sécularisés, à moins d'accepter un christianisme superficiel.

    Qu'est-ce qu'un christianisme superficiel ?

    Dans bon nombre de pays d'Europe, les chrétiens sont des baptisés non croyants et non pratiquants. Ils n'acceptent pas la substance du christianisme, dont l'effet est de produire un changement de la pensée et du comportement : une conversion. Je ne porte pas de jugement sur les personnes en disant cela, mais dans nos pays, il suffit de regarder le pourcentage de chrétiens baptisés non confirmés ou la multiplication des avortements pour voir que l'existence d'un christianisme superficiel est une réalité.

    On évoque souvent la solution de l'Église orthodoxe, qui autorise une deuxième union non sacramentelle après un temps de pénitence.

    Ce n'est pas une solution. » 

    Ref. Cardinal Gerhard Müller « La doctrine de l'Église n'est pas une théorie »

    JPSC

  • "Je ne suis pas celui qu'on a présenté dans les médias"; une interview exclusive de Mgr Léonard sur la Libre

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    Mgr Léonard: "Je ne suis pas celui qu’on a présenté dans les médias" (lalibre.be)

    A une semaine de sa démission comme archevêque de Malines-Bruxelles, Mgr Léonard a accordé une interview exclusive à "La Libre" (Christian Laporte).

    On ne sait pas ce que Rome décidera pour vous, mais cet automne, il y a la suite du synode sur la famille. Aimeriez-vous en être ?

    Même si j’étais prolongé comme archevêque, il n’est pas sûr que j’irais. L’an dernier, on a choisi les présidents des Conférences épiscopales. Cette fois, les évêques seront élus par leurs pairs. Il n’est pas sûr que je serais choisi. Je le comprendrais puisque je suis en principe en partance…

    Celle de Belgique n’a pas encore tranché…

    Oui, il faut aussi avoir l’accord de Rome.

    Ici ou là, vous allez suivre ce synode.

    J’attends qu’il traite en profondeur les sujets insuffisamment abordés l’an dernier. A partir de la mi-synode, l’attention s’était focalisée de manière excessive en suscitant des "buzz" médiatiques sur des aspects peut-être importants chez nous mais pas ailleurs dans le monde.

    La suite de l'interview est consultable sur "dropbox"

  • Belgique : Pour un enseignement raisonné de la religion

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    Certains voudraient profiter d’un récent arrêt de la Cour constitutionnelle de Belgique pour éliminer les cours de religion de l’enseignement officiel francophone. D’autres y prétendent au motif que les religions engendreraient la violence. Dans une page de débat du journal Le Soir, Etienne Michel,  secrétaire général due l’enseignement catholique donne son avis sur la question. Le site Didoc.be nous rappelle cette excellente interview :

    — Même si ça ne concerne pas l’école libre : que pensez-vous de ceux qui suggèrent de totalement évacuer le cours de religion/morale dans l’enseignement officiel ?

    Je n’ai pas l’habitude de m’exprimer sur ce qui se passe dans l’officiel, vous savez…

    — Oui mais, quand même, vous êtes aussi un citoyen, un observateur…

    Ah !... Alors, comme observateur, je peux vous dire ceci… Il y a la stratégie 1 : on actualise le pacte scolaire. Et la stratégie 2 : on le dépasse.

    — Actualiser : dans quel sens ?

    On confirme l’enseignement des religions, comme il est organisé aujourd’hui. Mais l’autorité publique fixerait des conditions. Elle pourrait exiger que ces cours soient enseignés en français ; que les enseignants de religion soient formés — aujourd’hui, ce n’est pas organisé ou imposé pour toutes les religions. L’autorité pourrait fixer des éléments à mettre dans les programmes, prévoir qu’il faut son agrément pour ces programmes et, enfin, contrôler les cours et les enseignants par une inspection appropriée.

    — Et la stratégie 2, c’est quoi ?

    J’observe la volonté du monde laïque et de ses organisations de repousser la religion en dehors du champ de l’école, le plus loin possible. Et comme la Constitution ne le permet pas totalement, l’option retenue est la réduction des 2 heures de religion à 1 heure par semaine, combiné à un système de dispense et l’introduction d’un cours de citoyenneté. On dépasse le pacte scolaire. C’est l’intuition du courant laïque traditionnel, qui vise à repousser le religieux dans la sphère privée.

    — Et c’est une bonne idée, ça ?

    Le fanatisme religieux, ce n’est pas la religion mais la pathologie de la religion. Et le problème, c’est que le fanatisme religieux ne se laisse pas enfermer dans la sphère privée. Au contraire. Avec les attentats, il fait violemment irruption dans la sphère publique.

    — Que faire ?

    Faut-il laisser l’enseignement de la religion s’opérer de façon informelle ? Ne prendrait-on pas le risque de laisser les prédicateurs agir dans les arrière-salles de café ? De laisser les idées simplistes prendre le pas sur un enseignement plus raisonné de la religion et sur un rapport plus raisonné au religieux ?

    Sur un plan philosophique : dans un entretien qu’ils ont eu en 2004, le sociologue allemand Jürgen Habermas et le futur pape Joseph Ratzinger ont convenu de la nécessité d’un dialogue entre la raison et les religions. La religion livrée à elle-même peut produire des pathologies, comme le djihadisme. Mais la raison peut aussi manquer de sagesse — les armes de destruction massive sont un produit de la raison. Et il est bon pour l’équilibre de notre société que la possession de ces armes ne soit pas dissociée du commandement religieux « tu ne tueras point ». C’est cet équilibre qui fait que nous avons des armes atomiques et que nous nous interdisons de les utiliser.

    Pour le sociologue Alain Touraine, nous devrions réarticuler ce que notre époque tend à dissocier. Il faut essayer de réarticuler raison et religion. C’est ce que nous faisons à l’école catholique où le cours de religion a intégré le questionnement philosophique, le dialogue interconvictionnel et la citoyenneté. Vous voyez : on articule religion et citoyenneté au lieu de dissocier. C’est notre option.

    Et je vois bien que l’école officielle, pour des raisons que je respecte, prend un autre chemin : dissocier religion et citoyenneté. Avec des problèmes de cohérence. Par exemple, il se pourrait que ce qui sera exposé au cours de citoyenneté ne s’articule pas spontanément et de manière cohérente avec ce qui se dit au cours de religion islamique.

    — Il y a trois ans, le Segec [Secrétariat général de l’enseignement catholique] s’était demandé s’il ne serait pas opportun de permettre au réseau catholique d’organiser le cours de religion islamique. Qu’en est-il ?

    C’était une question. A l’époque, elle a suscité des réactions très vives dans le monde laïque qui a estimé que nous voulions augmenter nos parts d’achats. Ce n’est pas ça. Mais on a bien vu que cette question n’a pas beaucoup d’espace dans le champ politique. Mais elle reste : comment conduire une population à développer un rapport raisonné à sa propre religion ?

    — Et ça, seule l’école peut le faire ?

    C’est à l’école de faire ce genre de travail, oui.

    Etienne Michel dirige le Secrétariat général de l’enseignement catholique. Source : Le Soir, 25-3-15, p. 24.

    Ref. Pour un enseignement raisonné de la religion

    JPSC

  • L’affaire Devillet contre Mgr Léonard : « Rastrins »…

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    Nous avons déjà évoqué ici l’état de ce dossier. Entre 1987 et 1991, Joël Devillet, alors mineur d’âge, avait été abusé par un clerc d’Aubange. Bien après les faits, il introduisit devant le tribunal de première instance de Namur une plainte contre Mgr Léonard du chef de sa responsabilité civile, estimant que celui-ci, lorsqu’il était évêque du diocèse (1991-2010), n'avait pas traité son dossier avec toute la sollicitude requise pour lui permettre de se "reconstruire". Le tribunal le débouta de sa plainte. 

    Joël Devillet est donc allé en appel devant la Cour de Liège, en réclamant à Monseigneur Léonard 63.000 euros d'indemnités à la suite de son l'éviction du séminaire et 20.000 € pour responsabilité quasi délictuelle. Le quasi-délit est visé par l’article 1383 du code civil en ces termes : « Chacun est responsable du dommage qu'il a causé non seulement par son fait, mais encore par sa négligence ou par son imprudence. » C’est au titre de ce qu’elle estime être « une négligence ou une imprudence » que la Cour d’appel de Liège condamne maintenant Mgr Léonard au paiement d’une indemnité de 10.000 euros en tout et pour tout (le plaignant en réclamait 83.000).

    Dans ses conclusions, l’avocat de Mgr Léonard, Maître Malherbe, avait plaidé devant la Cour la nullité et l’irrecevabilité de l’appel introduit par Joël Devillet. S’agissant des arguments de droit, la décision de la Cour de Liège est susceptible de cassation : l’avocat de l’archevêque attend de prendre connaissance de l’entièreté des motivations du jugement pour réagir.

    Nous voilà bien loin des manchettes stupides de la presse people et/ou mal intentionnée, du genre : "Monseigneur Léonard condamné pour avoir couvert un pédophile" ou "l’Eglise catholique condamnée à 10.000 euros pour l’acte de pédophilie". Mais le mal est fait. Et, comme chacun sait, la presse est rarement poursuivie (les délits de presse relèvent de la Cour d’Assises).

    JPSC

  • BXL, 28 avril : Séminaire de droit et de philosophie sur la dignité avec le Père Xavier Dijon S.J.

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  • Pape François : ni-ni pour Stefanini

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    « Qui suis-je pour juger ? » : nouvelles contorsions sur un cas d’application pratique. L’agence I. Media (spécialisée dans l'information relative au Saint-Siège) réagit en ces termes aux « fuites » relatives à la candidature de Laurent Stefanini comme ambassadeur de France auprès du pape :

    « Contrairement aux fuites apparues dans la presse française, le candidat de la France au poste d’ambassadeur près le Saint-Siège, Laurent Stefanini, ne s’est pas vu exprimer de refus de la part du pape François, a appris I.MEDIA de sources proches du dossier. Le pape a accueilli pendant 40 minutes en privé le candidat de la France afin de mieux le connaître, sans pour autant donner de réponse à la demande d’agrément déposée par Paris.

    C’est à la Maison Sainte-Marthe, dans la soirée du 17 avril 2015 - et non le lendemain comme indiqué dans le journal français Le Canard Enchaîné -, que le pape François a discrètement reçu Laurent Stefanini en tête-à-tête. Alors que l’hebdomadaire satirique assurait que cette rencontre “d’un quart d’heure“ avait été l’occasion de confirmer le refus du Vatican, I.MEDIA a appris de sources concordantes que, pendant pas moins d’une quarantaine de minutes, le pape et son hôte avaient échangé dans un climat particulièrement cordial, voire affectueux et emprunt de spiritualité.

    Lors de cette rencontre, le pape François a pris le temps d’interroger Laurent Stefanini afin de mieux cerner les intentions du diplomate, actuel chef du protocole à l’Elysée, catholique et homosexuel discret sur sa vie privée. Les deux hommes auraient également pris le temps, à l’initiative du pape, de prier ensemble.

    Les fuites à répétition dans la presse française d’informations confidentielles, laissent à penser que la nomination de Laurent Stefanini ne fait pas, à Paris, que des heureux. Il semble en outre que le choix de Paris ait été mal reçu au Saint-Siège deux ans après l’adoption contestée du “Mariage pour tous“ en France. Si, en vertu du droit international et de la procédure en vigueur, le Saint-Siège peut refuser cette demande d’agrément sans donner de motif, sans même communiquer sa décision à la France, Paris espère toujours obtenir une réponse.

    Interpellé par le quotidien français Libération, l’historien et spécialiste de la papauté Philippe Levillain relève que le rendez-vous avec le pape François obtenu par Laurent Stefanini est “une marque rare de considération“. Reste que la campagne de presse autour de cette affaire aura sérieusement embarrassé le Saint-Siège, pour qui ces procédures doivent se dérouler en toute discrétion. AMI »

    Ref. Ambassadeur de France : le pape n’a pas exprimé le refus du Saint-Siège à la candidature de Laurent Stefanini

    JPSC

  • Le pape François refuse d’agréer Laurent Stefanini comme ambassadeur de France auprès du Saint-Siège

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    Lu sur le site « Liberté politique » :

    « L’information vient du Canard enchaîné, mais elle est reprise en boucle par toute la presse : sauf démenti, le pape a signifié personnellement à Laurent Stefanini, l'ambassadeur homosexuel choisi par la France pour la représenter au Vatican, que sa candidature n’était pas agréée.

    Le diplomate aurait été reçu « très discrètement » samedi 18 avril. Stefanini, homosexuel affiché, n’a pas le profil du poste pour le Vatican, en dépit de ses états de service diplomatiques, impeccables : premier conseiller à l’ambassade près le Saint-Siège entre 2001 et 2005, responsable des cultes au ministère de l’Intérieur, chef du protocole de l'Elysée sous François Hollande et Nicolas Sarkozy... Mais la règle veut que le Saint-Siège n’accepte pas les lettres de créance d’un ambassadeur qui se trouve en situation d’« irrégularité » au regard des canons catholiques. Il n’est pas difficile de voir que l’envoi d’un diplomate homosexuel déclaré pour représenter un pays important qui vient de légaliser avec éclat le « mariage » entre personnes de même sexe est une provocation.

    Pendant trois mois, la candidature de Laurent Stefanini n’a reçu aucune réponse de la part du Vatican, où, selon la tradition, tout silence vaut refus d’agrément. Avec une colossale finesse, l’Élysée avait maintenu sa proposition.

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  • Théorie du genre : pour le pape François, la suppression de la différence homme/femme est le problème et non la solution

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    De zenit.org (Anne Kurian) :

    "La suppression de la différence homme/femme est le problème et non la solution"

    La suppression de la différence entre homme et femme « est le problème et non la solution », affirme le pape François qui voit la théorie du genre comme « un pas en arrière » : « pour bien se connaître et grandir de façon harmonieuse, l’être humain a besoin de la réciprocité entre l’homme et la femme... Nous sommes faits pour nous écouter et nous aider mutuellement », affirme-t-il.

    Poursuivant son cycle de catéchèses sur la famille, le pape a médité ce mercredi 15 avril 2015 sur la complémentarité homme/femme : « sans l’enrichissement réciproque dans cette relation – dans la pensée et dans l’action, dans les sentiments et dans le travail, et aussi dans la foi – ni l’un ni l’autre ne peuvent comprendre jusqu’au fond ce que signifie être un homme et être une femme

    Ainsi, il a diagnostiqué « la fameuse théorie du genre » comme « l’expression d’une frustration et d’une résignation qui vise à annuler la différence sexuelle parce qu’elle ne sait plus se confronter à celle-ci » : « Pour résoudre les problèmes de relation, l’homme et la femme doivent au contraire se parler davantage, s’écouter davantage, se connaître davantage, s’aimer davantage. Ils doivent se traiter avec respect et coopérer dans l’amitié », a-t-il souligné.

    Ci-dessous, l'intégralité de cette catéchèse :

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  • Frère de Jésus ?

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    Du dominicain Renaud Silly (couvent Saint-Thomas d’Aquin de Toulouse) sur "Figarovox ":

     La Vie de Jude frère de Jésus : Françoise Chandernagor met sa plume alerte et sa probité historique au service de la première Église de Jérusalem, gouvernée par la famille de Jésus. Cette grande oubliée de l'histoire, rejetée par les deux camps, en voulant être juive et chrétienne ne fut ni l'une ni l'autre, aux dires de ses détracteurs. On doit se féliciter de tout ce qui contribue à faire connaître la source juive jamais tarie qui irrigue le christianisme, car c'est la fidélité aux origines qui protège contre l'idéologie et la violence religieuse.

    Dommage cependant que Chandernagor fasse dépendre son récit d'une thèse historiquement contestable sur la fratrie d'au moins sept rejetons de son époux Joseph qu'aurait enfantée Marie de Nazareth. Pour en démontrer l'existence, elle se prévaut d'une écrasante galerie d'autorités, pères de l'Église, exégètes, et porte l'estocade en tirant à elle le témoignage de Benoît XVI. Pourtant, elle ne cite pas un fait important qui ruine sa démonstration.

    Les villageois de Nazareth nous disent que les frères de Jésus se nomment «Jacques et Joset, Jude et Simon» (Évangile selon Marc 6,3). Joset étant une forme hellénisée de Joseph, l'usage juif de la papponymie (on donne à l'enfant un des prénoms de son grand-père et non de son père) exclut l'existence d'un fils de saint Joseph prénommé comme lui. Mais surtout, on lit dans le même Évangile que se tenait près de la croix de Jésus «Marie, mère de Jacques et Joset» (Marc 15,40). Si cette femme était la mère de Jésus, on la présenterait comme telle, non pas comme mère de Jacques et Joset. Selon Matthieu (27,56), elle fait partie de l'entourage féminin qui accompagne Jésus depuis la Galilée. Il est donc impossible qu'il s'agisse de sa mère. Encore vivante lors de la Passion, comme la mère du Christ, cette seconde Marie ne peut avoir été l'épouse de Joseph qui, comme juif pieux, n'était pas polygame. Nommés deux fois ensemble et dans le même ordre, «Jacques et Joset» forment un duo aisément identifiable, le premier n'étant autre que le chef de l'Église de Jérusalem, tenu pour un saint par ses fidèles comme par les Pharisiens, mort en glorieux martyr en 62 ou 67.

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  • L’archevêque de Buenos Aires demande au gouvernement de reconnaître la FSSPX comme « association de droit diocésain »

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    6a00d83451619c69e201b8d101bb74970c-320wi.jpgL’archevêque de Buenos Aires, le cardinal Mario Aurelio Poli (photo), successeur du cardinal Bergoglio, a demandé au ministère public d'Argentine de reconnaître la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X comme «  association de droit diocésain », ce qui a été validé par le secrétaire d’État chargé du culte. (via le FC)

    L'Argentine, contrairement à la France où le régime de séparation est total, fait bénéficier l'Eglise catholique d'un statut spécial. Pour qu'une communauté catholique puisse bénéficier de ce statut, l'archevêque de Buenos Aires doit donner son accord ou, autrement dit, reconnaître que cette communauté appartient à l'Eglise catholique.

    Cette nouvelle est assez emblématique dans la mesure où la Fraternité Saint Pie X est présentée comme une œuvre appartenant à l’Église catholique dans le diocèse même de provenance du pape. Celui-ci a-t-il agi en sous-main ? Toujours est-il que lorsqu’il était archevêque de Buenos Aires, le pape François s’était occupé en personne des visas des ressortissants étrangers du séminaire argentin de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie X, à la demande du supérieur du district d’Amérique du Sud de l'époque, l’abbé Christian Bouchacourt.

    Ref. L’archevêque de Buenos Aires demande au gouvernement de reconnaître la FSSPX comme « association de droit diocésain »

    Voilà qui surprendra et réjouira tous les catholiques quémandant encore leur reconnaissance canonique  comme association diocésaine de fidèles pratiquant l’une et l’autre forme du rite romain dans leur diocèse...

    Mais il convient de préciser que le document du cardinal Poli concernant la FSSPX n’a pas de portée canonique, car il ne saurait se substituer à l’autorité romaine qui seule peut régler le statut ecclésial de cette Fraternité étendue à l'univers catholique. Il ne s’agit que d’une démarche permettant une décision administrative de l’Etat argentin, en attendant "qu’un cadre juridique définitif soit accordé (à la Fraternité) dans l’Eglise universelle" 

    JPSC

  • Après Jean-Paul II, le pape François reconnait à son tour le génocide arménien

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    A ce jour, 21 pays ont reconnu la réalité de ce génocide perpétré en Turquie, à l’époque de la première guerre mondiale. Le pape François vient d’ajouter à sa voix à celle des nations qui l’ont déjà fait. Le gouvernement d’Ankara a aussitôt rappelé (en consultation) son ambassadeur auprès du Saint-Siège.

    Cacher ou nier le mal, c’est comme laisser une blessure continuer à saigner sans la panser, a affirmé le pape à Saint-Pierre, face aux descendants des victimes du génocide arménien. D’Elisabeth de Bauduin sur le site « aleteia » :

    « On se demandait si, lors de la messe célébrée à Saint-Pierre le dimanche 12 avril 2015, pour les fidèles de rite arménien, le Pape prononcerait – ou non – le mot de génocide, à propos de l’extermination, il y a tout juste un siècle, d’un million et demi d'Arméniens ; mot que la Turquie, qui nie l’idée même de tout génocide, refuse toujours d’employer, malgré les pressions de la communauté internationale. Est-ce pour ménager la susceptibilité turque, afin de mieux œuvrer à la réconciliation entre les deux nations qu’il appelle de tous ses vœux ? En tout cas, trois jours avant cette messe historique, recevant les patriarches de l’Église arménienne catholique, le successeur de Pierre n’avait pas employé ce mot, décevant peut-être un peu le peuple arménien, malgré le très bel hommage qu’il lui a rendu.

    L’humanité ne réussit pas à cesser de verser le sang innocent

    Cette fois, face aux nombreux Arméniens présents dans la basilique Saint-Pierrre, parmi lesquels le président de la République d’Arménie, Serž Sargsyan, Sa Sainteté Karekin II, patriarche suprême et catholicos de tous les Arméniens, Sa Sainteté Aram Ier, catholicos de la Grande Maison de Cilicie et Sa Béatitude Nerses Bedros XIX, patriarche de Cilicie des Arméniens catholiques, François n’a pas hésité à parler de génocide, à la suite de saint Jean Paul II. « Notre humanité a vécu, au siècle dernier, trois grandes tragédies inouïes : la première est celle qui est généralement considérée comme le premier génocide du XXe siècle », a-t-il déclaré, reprenant à son compte les mots du grand Pape polonais (qui parlait en connaissance de cause), dans sa déclaration commune du 21 septembre 2001 avec Karekinm II. « Elle a frappé votre peuple arménien – première nation chrétienne – avec les Syriens catholiques et orthodoxes, les Assyriens, les Chaldéens et les Grecs. Des évêques, des prêtres, des religieux, des femmes, des hommes, des personnes âgées et même des enfants et des malades sans défense ont été tués », a-t-il rappelé, faisant mémoire des autres génocides du siècle dernier : « Les deux autres ont été perpétrés par le nazisme et par le stalinisme. Et, plus récemment, d’autres exterminations de masse » [ont eu lieu], comme au Cambodge, au Rwanda, au Burundi ou en Bosnie. Il semble, a-t-il ajouté, que l’humanité ne réussisse pas à cesser de verser le sang innocent ».

    Là où la mémoire ne subsiste pas, le mal garde la blessure ouverte

    À propos du nécessaire devoir de vérité et de mémoire, François a eu ces paroles fortes, qui visent (notamment) le négationnisme : « Se souvenir [des victimes] est nécessaire, c’est même un devoir, parce que là où la mémoire ne subsiste pas, cela signifie que le mal garde la blessure encore ouverte. Cacher ou nier le mal, c’est comme laisser une blessure continuer à saigner sans la panser ».

    Retrouvez dans son intégralité ce discours d’ouverture de la messe du dimanche 12 avril 2015 à Saint-Pierre, où le Pape a dénoncé par ailleurs, et à nouveau avec force, les crimes perpétrés contre les chrétiens aujourd’hui.

     Ref.  Pape François : le premier génocide du vingtième siècle est le génocide arménien

    JPSC

  • La théorie du genre ou le monde rêvé des anges

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    la-theorie-du-genre-ou-le-monde-reve-des-anges_full_guide.jpgAuteur : Bérénice Levet
    Editeur : Grasset
    Nombre de pages : 202
    Dans La Théorie du genre ou le monde rêvé des anges, la philosophe Bérénice Levet déconstruit avec brio l’imposture d’une nouvelle idéologie.

    Officiellement, la « théorie du genre » n’existe pas, puisque personne ne s’en réclame ouvertement. En réalité, cette nouvelle conception du monde, car c’en est une, sévit un peu partout, notamment dans ces programmes de l’Éducation nationale où il est expliqué que les individus doivent assumer leur « orientation sexuelle » en fonction de leurs dispositions et non du « sexe social » qui leur serait imposé par des normes « aliénantes ». Ceux qui ont participé aux grandes manifestations contre le « mariage pour tous » connaissent la chanson pour l’avoir combattue.

    Sous prétexte d’égalité des sexes, une nouvelle doxa venue des États-Unis dans les années 2000 a prétendu revitaliser le féminisme en le radicalisant. Son gourou s’appelle Judith Butler, homosexuelle militante et auteur d’un livre au succès mondial : Trouble dans le genre. Un essai où l’auteur prétend démontrer que ce que nous appelons habituellement notre identité sexuelle est toujours l’effet d’une construction socio-culturelle qui ne correspond pas forcément à nos penchants réels.

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