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Débats - Page 554

  • Le cardinal Sarah, à propos du synode : "beaucoup de gens parlent dans le sens du vent"

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    De Famille Chrétienne :

    Synode sur la famille : « Les évêques doivent suivre le Christ » selon le cardinal Sarah

    «Il n’y a pas de révolution ! La doctrine n’appartient à personne en particulier, elle appartient au Christ ! ». C’est qu’a tenu à rappeler le cardinal Robert Sarah, interpellé à propos du prochain Synode des évêques sur la famille, lors de la présentation à Rome le 20 mai d’une nouvelle collection d’ouvrages sur ce thème chez l’éditeur italien Cantagalli. La question de l’accès à la communion des divorcés remariés cristallise une partie des débats. Evoquant les discussions actuelles dans l’Eglise à l’approche de la prochaine assemblée ordinaire des évêques sur la famille, le cardinal Sarah a assuré que « beaucoup de gens parlent dans le sens du vent ». Pourtant, a-t-il insisté, « celui que nous devons tous suivre, c’est le Christ. Pape, évêques, c’est le Christ que nous devons suivre ».

    Le haut prélat a également affirmé qu’au cours du synode d’octobre 2014, les divisions, notamment sur la question de l’accès à la communion pour les personnes divorcées remariées, concernaient surtout l’Occident. Il n’y a pas de tels débats « en Amérique, en Asie, en Afrique », a-t-il rappelé. Et le haut prélat guinéen d’affirmer : « en Afrique, nous sommes fermes. Nous avons vu des gens mourir pour leur foi, alors nous ne pouvons pas plaisanter avec la foi ».

    Au cours du synode d’octobre 2015, le chef de dicastère espère « retrouver une unité pour réaffirmer ce que l’Eglise a toujours affirmé ». « On ne peut pas changer l’Evangile, a-t-il insisté. Oui, Jésus est miséricordieux, mais il a dit que rompre un mariage, c’était un adultère, un péché. Et le pécheur, sans pénitence, ne peut recevoir le Christ ». Et de tancer : «Si des évêques et des prêtres le font, ils insultent le Christ, ils profanent son corps ! ». « Un péché d’autant plus grand ».

  • Syrie : pourquoi rien n'a été fait pour sauver Palmyre

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    De FIGAROVOX :

    Prise de Palmyre par l'État islamique : pourquoi une telle inaction de la coalition?

    Ancien élève de l'École spéciale militaire de St-Cyr puis de l'École des officiers de la Gendarmerie nationale, Hadrien Desuin est titulaire d'un master II en relations internationales et stratégie sur la question des Chrétiens d'Orient, de leurs diasporas et la géopolitique de l'Égypte, réalisé au Centre d'Études et de Documentation Économique Juridique et social (CNRS/MAE) au Caire en 2005. Il a dirigé le site Les Conversations françaises de 2010 à 2012. Aujourd'hui il collabore à Causeur et Conflits où il suit l'actualité de la diplomatie française dans le monde.

    Le 13 mai, l'offensive de l'État islamique débutait à Palmyre, carrefour névralgique du désert syrien et vestige antique d'une civilisation bel et bien disparue. Deux grosses larmes de crocodiles ont coulé sur les joues de Laurent Fabius et François Hollande. Une semaine plus tard, une contre-offensive djihadiste fait reculer l'armée syrienne fidèle à Bachar Al-Assad. Laquelle doit céder à nouveau le nord de la ville après l'avoir repris quelques heures. Les combats continuent, pourtant la coalition anti-Daesh emmenée par les occidentaux détourne pudiquement le regard.

    Elle continue de bombarder avec succès les positions djihadistes face aux kurdes, hier à Kobané et aujourd'hui à Hassaké, mais Palmyre l'indiffère. Quelques raids aériens bien guidés auraient pu stopper net les colonnes du Djihad. Mais parce que ce sont des alaouites qui résistent à la barbarie, rien ne sera fait.

    L'indignation de la communauté internationale est unanime, la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova s'active pour sauver Palmyre. Jack Lang, président de l'institut du monde arabe, a pris les accents des soldats de l'an II sur Europe 1: «il faut massacrer ces massacreurs et sauver Palmyre!» Décidément ses camarades font peu de cas de nos racines gréco-latines. La culture n'a pas d'importance quand les «méchants» la défendent. Comme si l'Occident ne parvenait pas à sortir de son manichéisme pour prendre la moins mauvaise des solutions.

    Cette indignation stérile s'explique aisément: la bataille de Palmyre remet en cause le dogme de l'alliance tacite entre Bachar et l'EI. C'est le conte que rabâche depuis quatre ans les chantres de «l'opposition syrienne»: Bachar et l'EI sont alliés, ils sont les deux têtes d'un même hydre bicéphale. Tandis que des combats opposent depuis des années les troupes loyalistes aux soldats du califat à Der Ez Zor, à Damas et ailleurs; tout est fait pour minimiser sinon effacer la part que prend l'armée loyaliste dans la lutte contre Daesh.

    Une fable qui cède le plus souvent à la facilité complotiste: l'EI est une créature de Bachar Al-Assad. Conclusion imparable des derniers rêveurs du printemps arabe: pour vaincre Daesh, il faut renverser Bachar. Et si, après Palmyre, c'était l'État islamique qui renversait Bachar, le maître de Damas serait-il encore coupable?

    Soucieuse de se montrer réactive, la diplomatie française se hâte lentement. Elle a décidé de prendre une initiative bien de chez nous; Ses partenaires internationaux, dont John Kerry, sont invités le 2 juin à Paris, pour une réunion. Mais que sera Palmyre dans douze jours? Il suffit d'un ordre pour modifier la trajectoire de nos aéronefs qui bombardent l'EI de l'autre côté de la frontière syrienne. On voudrait enterrer Palmyre discrètement qu'on ne s'y prendrait pas autrement.

    Parce qu'on préfère sacrifier un pan entier de notre civilisation plutôt que de donner une victoire à Bachar, rien ne sera fait pour sauver Palmyre. Dans une quinzaine de jours, quand nos diplomates se réuniront au quai d'Orsay, les ruines fumantes de la ville porteront d'autres stigmates que celles du temps, celles de la furie et de l'indifférence des hommes, celles des duels d'artillerie. Une deuxième fois, et quelque soit le vainqueur, Palmyre sera détruite.

  • Quand l'Église entreprend de suivre le mouvement général de la société, cela l’amène à s’éroder, voire à mourir

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    Le Salon Beige relaie les propos de l'évêque de Lausanne publiés par Famille Chrétienne sur une réalité dont nous, catholiques belges, mesurons quotidiennement l'évidence :

    Quand une Église suit le mouvement général de la société, cela l’amène à s’éroder, voire à mourir

    Mgr Charles Morerod, évêque de Lausanne, Genève, Fribourg, réagit dans Famille chrétienne à la décision prise par les délégués de l’Église protestante unie de France, qui ont décidé d’ouvrir aux pasteurs la possibilité de bénir les personnes homosexuelles mariées. Extraits :

    "Je peux comprendre qu’on cherche à apaiser la souffrance des personnes, mais je ne crois pas qu’on y arrivera, nous, chrétiens, en nous écartant du message biblique qui rejette les relations homosexuelles, tout en invitant à accueillir toute personne. Ce que nous avons à dire aux personnes homosexuelles n’est pas simple à recevoir – « vivez la chasteté ! » –, mais nous devons essayer de suivre la Bible, et non l’esprit du monde, car c’est ce que l’Église doit faire. On touche là une certaine ironie de l’histoire : la Réforme nous a beaucoup reproché de ne pas suivre la Parole. Maintenant que nous le faisons, la Réforme, elle, le fait peut-être moins…

    Est-ce un pas supplémentaire vers l’alignement des églises de la Réforme sur les valeurs de la société actuelle ?

    J’en ai peur ! Sociologiquement parlant – et cela a été étudié spécifiquement aux États-Unis – quand une Église entreprend de suivre le mouvement général de la société, elle y est certes mieux acceptée et y fait moins l’objet de critiques. Mais cela l’amène aussi à s’éroder, voire à mourir. Certaines églises américaines l’ont même accepté explicitement pour elles-mêmes. Pourquoi irait-on à l’église, si c’est pour se retrouver soi-même ? On y va pour trouver Dieu. Grandir. Se convertir. Sinon, pourquoi irait-on ? Autant rester chez soi ! Alors on n’y va plus.

    Ce risque menace-t-il aussi l’Église catholique ?

    S’adapter à l’esprit du monde, se conformer aux valeurs de la société, est une tentation permanente. Un danger constant auquel il faut prendre garde. C’est d’une certaine manière plus confortable. Mais quand l’Église catholique se calque trop sur la société dans laquelle elle se trouve, ça la décrédibilise. On l’a vu à la Révolution française, quand l’Église nourrissait de fortes accointances avec l’Ancien Régime. La nature de l’Église est d’une certaine manière la persécution. Jésus nous promet le centuple dès ici-bas, mais avec la croix des persécutions. [...]

  • Belgique : les soins palliatifs intégraux incluent le recours à l'euthanasie

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    De Raphaëlle d’Yvoire sur le site du journal "La Croix" :

    En Belgique, la dépénalisation de l’euthanasie a modifié la philosophie palliative

    Depuis 2002, la législation belge sur les soins de fin de vie vise à développer les soins palliatifs pour tous.

    Mais, sur le terrain, les soins palliatifs conventionnels ont peu à peu laissé la place à une approche baptisée « soins palliatifs intégraux » qui inclut l’euthanasie.

    Depuis l’adoption d’un dispositif légal sur la fin de vie en 2002, le modèle belge des soins de fin de vie entend développer « les soins palliatifs pour tous », tout en autorisant l’euthanasie sous certaines conditions. Dans la pratique, cette double approche et l’accroissement des demandes d’euthanasie ont modifié l’approche palliative traditionnelle qui n’entend ni accélérer ni repousser la mort.

    Ainsi, sur le terrain, les fédérations régionales de soins palliatifs ont peu à peu adopté la notion de « soins palliatifs intégraux », qui ne considère pas l’euthanasie comme un échec des soins palliatifs ou même comme une pratique antagoniste à ceux-ci mais comme une option complémentaire, voire équivalente à tout autre acte palliatif.

    ASSURER « LE MEILLEUR ACCOMPAGNEMENT POUR LE PATIENT, QUELLE QUE SOIT SA DEMANDE »

    Au fil des années, le mot d’ordre officiel des politiques publiques a également évolué pour exiger désormais simplement du corps médical qu’il assure « le meilleur accompagnement pour le patient, quelle que soit sa demande ».

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  • Quand l'évêque de Sion s'attire les foudres du lobby gay

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    Mgr Lovey, évêque de Sion (Suisse) a accordé une interview au "Nouvelliste" qui suscite des réactions enflammées de la part de toutes les composantes helvétiques du lobby LGBT; voici, extraites de cette interview, les déclarations qui font débat :

    Que répondez-vous aux parents espérant pouvoir «changer» leur enfant homosexuel?

    Dans l’environnement des personnes homosexuelles, les prochent le ressentent parfois comme une blessure ou une souffrance. Dès lors, il faut honorer leur désir que ça change. Pour la question de fond – «Est-ce qu’une personne homosexuelle peut changer?» – il y a un domaine sur lequel on peut miser: la prière. Sur le plan de la grâce et de la foi, la prière ne pourrait-elle pas être un lieu de changements? Elle a déjà guéri des malades à maintes reprises. Le problème de fond n’est pas celui de l’homosexualité mais de la sexualité tout court et en général. De nature, l’être humain est sexué, masculin-féminin. Et il n’est pleinement humain que s’il vit cette complémentarité. C’est une question de morale naturelle. L’Eglise, à juste titre, continue de dire qu’on ne peut pas modifier cet état de nature.

    Mais l’homosexualité n’est-elle pas dans la nature de la personne et donc impossible à changer?

    Certes, la personne est souvent comme cela dès le départ mais cela ne veut pas dire que ce n'est pas modifiable. Des guérisons psychologiques existent. L’homosexualité peut être guérie.

    Pour vous, c’est donc une maladie?

    Non, c’est une faiblesse de la nature. La preuve, c’est qu’il y a une souffrance réelle de la personne qui le vit et de son entourage. Mais cela n'enlève rien à l'humanité de la personne homosexuelle, ni à sa dignité.

  • L'Homme Nouveau, une "petite voix dissonante qui n'a pas le timbre des dépêches AFP"

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    CEmGLPcp.pngLe "Rouge et le Noir" publie un entretien à propos de la mue opérée par l'Homme Nouveau qui vient d'actualiser sa présentation :

    L’Homme Nouveau : « cette petite voix dissonante qui n’a pas le timbre des dépêches AFP »

    Le bimensuel catholique L’Homme Nouveau a récemment revu sa maquette. L’occasion pour le R&N de s’entretenir avec Adélaïde Pouchol, principal artisan du remodelage de ce périodique catholique de grande qualité.

    R&N : Adélaïde Pouchol, bonjour ! L’Homme Nouveau a fait peau neuve. Comment ? Pourquoi ?

    Adélaïde Pouchol : L’Homme Nouveau paraît depuis le 9 mai dernier avec une maquette et un rubriquage renouvelés. Nous sommes partis d’un double constat. Celui, d’abord, de la massification de l’information diffusée en continu par le biais d’Internet, sans hiérarchisation, et assortie le plus souvent d’analyses qui ne sont en réalité que des réactions épidermiques, bien vite chassées par d’autres informations plus brûlantes…La vitesse, la recherche du « scoop » sont les ennemis de la prise de recul et de la réflexion dont nous avons pourtant besoin. Nous avons, ensuite, voulu tenir compte des attentes de nos lecteurs, suite à une large enquête auprès de nos abonnés. Il en est sorti qu’ils attendaient de L’Homme Nouveau une analyse en profondeur de l’actualité et des enjeux de société, une ouverture sur la culture – chrétienne en particulier – et un soutien pour leur vie spirituelle. Il nous fallait tenir compte également du fait que la plupart des gens n’ont pas le temps de lire et que, L’Homme Nouveau sortant tous les quinze jours, nous n’avons pas vocation à être un journal d’information mais plutôt d’analyse. Ainsi, la nouvelle mouture du journal offre une rubrique décryptage, des pages de discussions où deux spécialistes donnent un éclairage sur une question, un dossier, une tribune libre, et les rubriques « culture chrétienne », « vie chrétienne ». Nous avons réduit le journal de 32 à 24 pages et conçu une nouvelle maquette plus claire et agréable à lire. 
    Enfin, L’Homme Nouveau a adopté un nouveau logo qui veut dire plus clairement notre identité catholique. Ce nouveau logo garde le rouge, désormais historique, de L’Homme Nouveau et s’articule autour de la croix, du cœur, et de l’ancre, symboles de la foi, de la charité et de l’espérance.

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  • Pour l'école, l'urgence, c'est sa liberté !

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    De notre ami, Pascal de Roubaix, sur son excellent site "le Beffroi" :

    Ecole.jpgL’urgence pour l’école c’est sa liberté !

    La liberté est une condition de base pour une bonne école, tout le monde peut comprendre ça.

    L’école reçoit des parents une redoutable mission de confiance : former et remplir au mieux le cerveau de chacun de leurs enfants et leur apprendre à s’en servir bien. Cette mission est basée sur une démarche primordiale très particulière, qui demande un savoir-faire unique : la pédagogie.

    Qu’est-ce que la pédagogie ? J’aurais tendance à dire que c’est un savoir-faire composé à 25 % de technique et à 75% de don de soi. La technique seule ne pénétrera jamais l’esprit de l’enfant faute de le toucher vraiment, tandis que le don de soi sans technique, tout primordial qu’il soit, risque de passer à côté de sa cible.

    Si le don de soi prend une telle place dans le métier d’enseignant, il est facile de comprendre pourquoi la liberté y est primordiale : comment se donner si on n’est pas libre ? Sans liberté du pédagogue pas de pédagogie. C’est aussi simple que ça. Bien entendu pour être efficace cette liberté doit être encadrée par des règles et soutenue par une technique maîtrisée. Mais technique et règles seules ne sont rien, qu’un moteur sans carburant, un levier sans force, une ampoule sans électricité.

    Par ailleurs cette liberté de chaque pédagogue doit s’exercer en parfaite connivence avec celle de ses collègues qui partagent la mission de l’école. Il faut donc des enseignants libres, participants à un projet pédagogique commun, librement établi par et pour l’école.

    Pour guérir nos écoles il faut donc restaurer d’urgence leur liberté.

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  • Le libéralisme : un "marxisme blanc" ?

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    Du site de l'Observatoire socipolitique du diocèse Fréjus-Toulon, sous la plume de Jean-Claude Guillebaud :

    En matière d’économie, quelle est donc la nouvelle « vérité d’Évangile » ?

    Depuis l’effondrement final du communisme – d’abord en 1989, puis en août 1991 avec l’échec du « putsch » conservateur de Moscou –, nous sommes, dit-on, définitivement sortis de la croyance idéologique. La société ouverte et l’économie de marché sont présentées comme une victoire, non seulement de la liberté mais aussi de la simple raison et de l’agnosticisme idéologique. On affirme avoir évacué le subjectif au profit du vérifiable. L’économie est redevenue l’affaire des gens sérieux. Le descriptif a triomphé du dogme, le réel a pris sa revanche sur sa « reconstruction » fantasmatique. Nous voilà enfin réunis dans le « cercle de la raison » et principalement occupés à ce que Montesquieu appelait le doux commerce.

    Le discours économique dominant, celui du libéralisme, est imprégné de cette certitude. Il a pour lui la force de l’évidence. Il ressortit au savoir et non plus à la croyance. Il va de soi. Il prétend être justifié par ses résultats quantifiables, ses succès, ses indices de croissance, etc. Il fonctionne pour de bon, là même où les idéologies du XXe siècle échouaient pathétiquement. Les derniers débats encore envisageables concernent les méthodes et les techniques de gestion. Ils portent sur le savoir faire macro-économique, à l’exclusion de toute interrogation sur le système lui-même. Ainsi se présente à nous cette nouvelle ère de l’histoire humaine que Francis Fukuyama proposait d’appeler la « fin de l’Histoire ». De Shanghai à Chicago et de Madrid à Moscou ou Téhéran, on peut bien être dans la rivalité de puissance, on ne peut plus être dans le désaccord idéologique fondamental. Les « lois » intangibles de l’économie de marché recueillent, répète-t-on, l’assentiment de tous. Et parmi elles, une variante et une seule du capitalisme, l’école néoclassique américaine, celle de Milton Friedman et des théoriciens de Chicago. On est donc entré en certitude comme on entre en religion. Il n’y a plus quatre (ou cinq) approches possibles de l’économie de marché, il n’y a qu’une vérité néolibérale.

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  • L'Eglise et l'Islam : une carence de compréhension?

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    De Jacques Franck, sur la Libre du lundi 18 mai en page 6 du supplément "Lire", à propos d'un essai d'Alain Besançon (extrait) :

    "Quant à l'islam, le concile Vatican II l'a-t-il compris ? Il ne lui a inspiré que deux petits paragraphes, et de nos jours encore, l'Eglise semble en rester à un mélange de bons sentiments (on pense aux récentes déclarations des cardinaux Tauran et Ricard, ndBelgicatho), d'ignorance et de peur. Au terme d'une analyse très fine et tout autant lumineuse, Alain Besançon s'insurge contre son abusive inclusion parmi les religions dites "abrahamiques" ou "du Livre".

    Alors que le christianisme cherche ses lettres de créance dans l'Ancien Testament, ni l'Ancien ni le Nouveau Testament ne sont reçus dans l'islam. Celui-ci ignore ou récuse l'Alliance conclue par Dieu avec l'homme (Abraham, Moïse, Jésus). Il ignore la paternité de Dieu qui, par amour, a créé le ciel et la terre, créé l'homme à sa ressemblance, enseigné à l'appeler Père. Rien de tel dans l'islam qui n'exige que "soumission" au Coran, ne requiert ni ne dispense nul amour, ne se rattache en rien à la vision judaïque et chrétienne.

    Pourquoi l'Eglise se montre-t-elle envers lui d'une bonté inépuisable qui n'est guère payée de retour? Par la même prudence que d'aucuns ont tant reprochée à Pie XII face au nazisme? Ou par un outillage intellectuel déficient?"

  • 10 points-clés à propos de l'immigration clandestine, de l'Europe et de la Méditerranée

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    De Jean-Sylvestre MONGRENIER, chercheur associé à l'Institut Thomas More et Jean-Thomas LESUEUR, délégué général de l'Institut Thomas More (sur le site de cet Institut):

    Depuis plusieurs semaines, l’Union européenne et ses États membres doivent faire face à des flux migratoires accrus venus du sud de la Méditerranée. La traversée périlleuse de ces migrants, aux mains de trafiquants sans scrupules et souvent sur des bateaux de fortune, se solde régulièrement par des drames humains. Ces épisodes épouvantables sont prétextes à la mise en accusation des pays européens auxquels on reproche à la fois d’avoir créé, par leur politique extérieure, les conditions de cette immigration massive et de faire preuve d’un égoïsme inhumain en se refusant à accueillir ces nouveaux « damnés de la terre ». Contre-vérités, angélisme et haine de soi se mêlent ici dans de rares proportions. La situation actuelle et le contexte géopolitique global requièrent au contraire du sang froid, des décisions souveraines et un retour à l’esprit de notre civilisation.

    Du fait des conflits géopolitiques et des guerres au sud et à l’est de la Méditerranée, l’Union européenne (UE) et ses États membres doivent faire face à des flux migratoires croissants. Depuis la Libye, une partie des migrants est véhiculée clandestinement par les bateaux de réseaux criminels qui organisent une immigration illégale à destination de l’UE. Naufrages et drames humains suscitent de nombreuses critiques, voire la mise en accusation de l’Europe (l’UE et ses États membres), avec des points de vue contradictoires. Les uns voient dans l’intervention militaire en Libye (mars-octobre 2011) le point de départ et la cause première de ce phénomène migratoire. Ils veulent croire qu’une Europe en retrait de l’Histoire, dissimulée derrière ses « anciens parapets », serait définitivement à l’abri des vents mauvais. Plus nombreux sur la scène médiatique, d’autres se livrent à une forme d’angélisme moral et appellent à organiser cette nouvelle vague migratoire, sans souci des conséquences, au départ comme à l’arrivée de ces flux appelés à grossir. Cette crise et les conflits qui la sous-tendent appellent des décisions souveraines. 

    1. Le problème de l'immigration clandestine transméditerranéenne est devant nous

    274 000 : C'est le nombre d'immigrés entrés illégalement dans l'Union Européenne (UE) en 2014 – contre 100 000 en 2013 selon Frontex (+180%). Tout porte à penser que 2015, ce chiffre sera encore en forte augmentation. Sans qu’on puisse avancer de chiffre sûr, une très large majorité de ces migrants arrive par mer du sud et du sud-est méditerranéen – le reste du contingent arrive par voie de terre par l’est. Paradoxalement, les opérations de surveillance engagées par les pays européens (opération italienne « mare Nostrum » puis opération « Triton ») ont contribué à multiplier les lancements de bateaux (toujours plus délabrés) depuis les côtes libyennes mais aussi égyptiennes ou tunisiennes. En effet, puisque les États ont obligation de secourir les naufragés, les réseaux criminels ont exploité la présence des vaisseaux déployés à proximité des côtes pour « sécuriser » leur trafic… Bref, force est de constater que l’UE et ses pays membres se trouvent devant une menace en expansion et qu’il convient de se préparer au pire.

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  • Sur la liberté de conscience

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    L'abbé Christophe Cossement a publié, sur son blog, une belle synthèse consacrée à :

    la liberté de conscience

    Texte d’une mini-conférence à Chimay dans le cadre d’une rencontre catholique-protestant-laïc

    Dans le christianisme, l’homme ne surgit pas du hasard, mais il est voulu par Dieu. Cela ne veut pas dire que nous refusons l’idée d’évolution des espèces, mais nous disons que cette évolution a un sens : l’apparition d’un être vivant particulier, attendu par Dieu, imaginé par lui comme un partenaire : l’être humain, dont Dieu peut dire qu’il est à son image. Cette image de Dieu en l’homme demeure quoi qu’il arrive ensuite. Et en quoi consiste-elle ? Précisément dans la liberté.

    a) La liberté

    Dieu donne à l’homme la liberté qu’il possède. Une liberté qui repose sur la capacité de connaître et de vouloir : donc une capacité de prendre du recul par rapport au contact direct avec les choses — afin de les connaître, et par rapport au contact direct avec les impulsions intérieures — pour agir en prenant appui sur soi et non seulement sur ce qui arrive en soi. Il n’y a que l’homme qui a été doué de cette liberté reposant sur l’intelligence et la volonté, de sorte que la Bible nous raconte que l’être humain se sent seul au milieu du monde et que rien ne lui correspond… rien sauf cet autre que Dieu tire de son côté, ce vis-à-vis qui lui permet d’exister en relation.

    L’image de Dieu est pleinement réalisée lorsque l’être humain entre en relation avec un être qui lui correspond, qui est libre comme lui. On considère que la liberté a un but : la relation, et plus précisément, l’amour. Parce que Dieu est amour, et qu’il peut l’être parce qu’il est libre. L’amour n’existe pas sous la contrainte de la passion ou de l’obligation. Il ne vit que par la liberté. C’est un point très important : la liberté dans le christianisme n’existe pas pour elle-même, elle n’est pas un absolu. À la question « pourquoi suis-je libre ? » on ne répond pas : pour être libre ! Mais bien : pour aimer. L’absolu, dans le christianisme, c’est l’amour. Dans une de ses dernières homélies, sur le Cantique des cantiques, saint Bernard de Clairvaux pourra dire : « l’amour se suffit à lui-même […] ; j’aime parce que j’aime, j’aime afin d’aimer ! »

    Lire la suite sur le blog de l'abbé Cossement

  • Le très habile message d'Abu Bakr al-Baghadi, calife de l'Etat Islamique

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    Le Père Samir Khalil Samir, islamologue jésuite que le pape François vient de placer à la tête de l'institut Pontifical Oriental, réagit à un discours d'Abu Bakr al-Baghadi, le "calife" de l'Etat Islamique. Ce discours (datant de la mi-mai) demandait à chaque musulman d'actualiser sa propre hégire en émigrant vers l'E.I. ou de combattre dans son propre pays, où qu'il soit (voir ICI). Le commentaire du Père Samir Khalil reproduit ci-dessous tranche avec les discours habituels affirmant que "l'islam, ce n'est pas cela" et que Abu Bakr al-Baghadi ne serait pas un authentique musulman (source) :

    UN MESSAGE TRÈS HABILE

    par Samir Khalil Samir, S.J.

    Ce message d’Abu Bakr al-Baghdadi est un message très habile parce qu'il correspond aux attentes d'une partie du monde islamique. Certainement, les groupes salafistes qui cherchent à ramener la société au style et à la pratique du temps de Mahomet, seront heureux et diront : Enfin, nous retrouvons le véritable islam !

    Il est à noter que quand il évoque l’émigration, il se réfère à la migration de Mahomet de la Mecque à Médine, celle que nous appelons l’Hégire et qui marque le début de l'histoire du monde musulman depuis 622, le début de l'ère islamique.

    Cette émigration marque le passage de l’islam pacifique à l’islam combattif. À la Mecque, Muhammad ne fit jamais la guerre ; mais, voyant que son message ne passait pas et que peu de gens l’écoutaient, et qu'il y avait en effet une vraie menace pour sa vie, il a envoyé un petit groupe de ses partisans pour émigrer en Éthiopie, un pays chrétien qui lui réserverait bon accueil. Ensuite, il a émigré à Médine. Là, il commença à prêcher, et un an plus tard il a commencé la lutte armée d’abord contre les Mecquois puis ensuite contre les tribus pour les convertir.

    Muhammad a gagné tous ces guerres : la majorité des tribus d'Arabie l’ont suivi. Mais il faut préciser qu’ils l’ont suivi plus comme un chef militaire que comme un chef religieux. La preuve est la suivante : quand Muhammad mourut en 634 (?), beaucoup de tribus se sont retirées en ne soutenant plus la guerre et en ne payant plus les taxes. Alors, le nouveau calife Abu Bakr leur a déclaré la guerre pour les forcer à retourner à l'islam.

    Et ils ont refusé : nous avons fait un pacte avec Muhammad, pas avec l'islam. Mais Abu Bakr les a vaincus et contraints de retourner au sein de l'islam. Et il est intéressant que ce nouveau « calife » ait choisi comme nom Abu Bakr et veuille lancer la guerre sainte dans le monde entier, pour soumettre tout le monde à l’islam.

    Son appel a pour signification de réveiller quelque chose qui sommeille dans la pensée profonde de l'islam, en disant : faisons tous notre hégire, laissons là tous ceux qui veulent un islam de paix, et passons à l'islam authentique qui a d’abord conquis l'Arabie saoudite, puis le Moyen-Orient et ensuite la Méditerranée. Ce serait la dernière phase de la lutte du prophète par l'intermédiaire de son nouveau représentant.

    Tout cela est très symbolique

    Il est vrai qu'il y a des nouvelles selon lesquelles l'État islamique serait en train de perdre des adeptes, et que certains jeunes, après leur arrivée en Syrie et en Irak pour combattre, auraient aujourd’hui pris leurs distances et seraient emprisonnés par les miliciens de l'ISIS. Le message vise alors à réveiller encore plus de musulmans pour recruter d’autres jeunes plus déterminés.

    Presque certainement, l'appel d'al-Baghdadi secouera les musulmans salafistes qui ont pour modèle l'islam primitif. Ils prennent comme modèle la première génération de l'islam, et cela déterminera beaucoup de musulmans traditionalistes à devenir salafistes et à combattre.

    Devant cet appel aux armes, que faire ?

    La lutte armée peut être nécessaire, mais elle ne sera pas déterminante. Des actions militaires peuvent réduire la violence, répandre moins de sang, faire régresser l'État islamique, mais le mouvement se poursuivra, parce qu’il fait partie de l'islam. La seule solution radicale est une réforme interne de la lecture de l'histoire islamique.

    Quand al-Baghdadi dit que « l'islam n'a jamais été une religion de paix », il exagère : l'islam a connu aussi des périodes de paix. Dire que l'islam est seulement la guerre, c’est une erreur. L'Islam est tout à la fois paix et guerre et il est temps que les musulmans revoient leur histoire.

    En outre, il est à noter que la guerre islamique n'est pas comparable aux croisades : les croisades étaient tout au plus une guerre limitée pour sauver Jérusalem et les lieux saints, mais pas une guerre totale, sainte, inspirée par l'Évangile.

    En revanche, la guerre de l'islam est toujours sainte si elle est menée pour élargir les frontières de l'islam et récupérer la terre de l'islam.