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Débats - Page 628

  • Syrie : quand l'évêque d'Angoulême s'égare

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    Syrie : le patriarche Gregorios III répond à Mgr Dagens (aleteia)

    Après les accusations lancées par l’évêque d’Angoulême et académicien sur les ondes de Radio Notre-Dame, réponse du patriarche de l’Eglise catholique melkite.

    La semaine dernière, Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême et membre de l’Académie française,  interrogé sur la crise syrienne, lançait un cri de colère sur les antennes de Radio Notre-Dame. Répondant aux questions de Louis Daufresne dans l’émission Le Grand Témoin , il prenait nettement parti contre Damas et accusait la hiérarchie catholique de collusion avec le régime.

    La réponse du patriarche de l’Eglise catholique melkite, Gregorios III, directement mis en cause, ne s’est pas fait attendre :

    Son Excellence Mgr Claude Dagens - Evêque d’Angoulême

    Excellence et cher frère dans l’épiscopat,

    Vous m’avez gravement et publiquement mis en cause sur les ondes de Radio Notre-Dame. Vous n’imaginez sans doute pas combien vos paroles diffamatoires ont blessé – et mis en danger – la communauté melkite si cruellement éprouvée depuis tant d’années.

    Quel contraste avec la sollicitude du Pape François et la solidarité spirituelle si touchante de mes frères dans l’épiscopat et de tant de Français anonymes !

    J’ajoute que beaucoup de chrétiens d’Orient sont des francophones fervents et ont été du coup particulièrement peinés par les attaques de l’Académicien que vous êtes.

    De légitimes différences d’appréciation géopolitiques ne me semblent pas justifier le fait de porter violemment atteinte à la fraternité épiscopale et de choquer toute une Eglise en attaquant son Patriarche.

    Sur la brèche et faisant front à toutes les difficultés et les tragédies de ces deux dernières années je n’ai eu de cesse d’appeler au dialogue et surtout à la réconciliation unique planche de salut pour la Syrie et pour laquelle je suis prêt à offrir ma vie en sacrifice. (1)

    Demeurant à votre disposition pour en reparler, je vous assure, Excellence, de ma prière pour la paix, la communion ecclésiale, vous-même et votre diocèse. 

                                                         + Gregorios III              Patriarche

    Copies à

    S. Ex Mgr Georges PONTIER, Président de la Conférence épiscopale frnaçase

    S. Em. le Cardinal VINGT-TROIS, Ordinaire des Orientaux en France

    S. Em. le Cardinal OUELLET, Préfet de la Congrégation des Evêques

    Mme Hélène CARRERE d’ENCAUSSE, Secrétaire Perpétuel de l’Académie Française

    (1) Lire : http://www.zenit.org/fr/articles/sa-beatitude-gregorios-iii-face-a-la-crise-syrienne

  • L’apôtre Thomas et le christianisme en Asie, recherches historiques et actualité

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    Thomas-et-le-christianisme-en-Asie-couv_I.pngL’apôtre Thomas et le christianisme en Asie, recherches historiques et actualité

    présentation le vendredi 20 sept. à 20h15

    salle de l’Eglise Chaldéenne 13-15 rue Pajol, Paris 18e

    (métro La Chapelle ou Gare du Nord)

    Présentation de l’éditeur :

    Les récits traditionnels relatifs aux pérégrinations en Asie de l’un des douze apôtres, Thomas, sont-ils fondés ?

    Que sait-on aujourd’hui de sa venue en Chine puis de son retour en Inde ? Et au sujet des suites de son action au service de l’Evangile ? Le seul colloque international qui ait jamais abordé de telles questions s’est tenu fin 2012 à Paris.

    Cette première mondiale a regroupé les recherches les plus novatrices et pointues sur ces sujets, relancées ou initiées par les découvertes faites récemment en matière d’archéologie et d’historiographie chinoises. Il en ressort une convergence impressionnante de documents provenant de disciplines diverses, qui permet de retracer de manière assez précise la partie la plus étonnante de l’épopée de l’apôtre Thomas : ses trois années en Chine. Les plus importants d’entre eux sont présentés dans cet ouvrage qui constitue ainsi un outil inégalé pour la communauté scientifique, ainsi que pour tous ceux que passionnent les grands enjeux humains.

    En effet, la masse des documents sinologiques et autres, qui retrace les traditions relatives à l’action de cet apôtre, éclaire d’un jour nouveau l’ensemble de la question des origines chrétiennes : on sort enfin des images habituelles pour redécouvrir la dimension universelle et multiculturelle du christianisme. Celle-ci est illustrée dans la seconde partie de l’ouvrage par des témoins engagés aujourd’hui sur les pas de ce voyageur extraordinaire qui a parcouru la Mésopotamie, l’Iran, l’Inde, et la Chine.

    Complément (ICI) :

    • Depuis l’exégèse moderne, les voyages des apôtres hors du monde romain ont été considérés comme inconnaissables ou légendaires, mais la redécouverte inopinée en 1981 d’une falaise sculptée dans le grand port ancien de la Chine, Hai-xhou (aujourd’hui Lianyungang) ouvre le débat sur des bases nouvelles et massives. Il s’agit d’une sorte de frise en trois tableaux, datant des années 69-71 du premier siècle (les annales chinoises en parlent) et représentant une centaine de personnages, gravés selon une technique qui en fait un style unique en Chine (mais non pas en Iran et dans l’empire parthe). 
    • Lors de cours donnés à l’Université de Nankin en 2007, Mr Pierre Perrier entendit parler de l’existence de ce vaste ensemble de sculptures que les archéologues chinois ne parvenaient pas à identifier ni à expliquer. Il s’attela à organiser une recherche pluridisciplinaire sur la question, malgré diverses entraves à la liberté de recherche. Le recoupement progressif des données n’a fait que confirmer une hypothèse qui apparaissait assez évidente à ceux qui connaissent l’Église de l’Orient – ce qui n’était pas le cas des Chinois mais bien de Mr Perrier –: cette frise, manifestement d’inspiration araméo-chrétienne, devait avoir un rapport avec le passage de l’apôtre Thomas en Chine dont parlent de nombreuses traditions orientales. On a découvert par la suite qu’un chercheur chinois, qui ne connaissait pas cette falaise mais qui était un spécialiste des archives impériales chinoises, avait pensé à la même cause. Et on découvrit plus tard encore que même des missionnaires occidentaux en Inde et en Chine avaient rapporté de telles traditions relatives au souvenir de la venue de l’Apôtre Thomas.
    • Un premier bilan des recherches interdisciplinaires a été établi lors du colloque international « Sur les pas de saint Thomas » qui s’est réuni à Paris fin 2012 sous l’égide de l’Aide à l’Église en Détresse (AED) en coopération avec EEChO. Il a donné naissance à ce présent ouvrage. Celui-ci présente les contributions de nombreux chercheurs, toutes inédites, formant un outil inégalé pour la communauté scientifique, ainsi que quelques témoignages éclairants les enjeux séculaires du christianisme en Asie.
  • La reconnaissance des unions homosexuelles : un séisme d'après l'archevêque de Bologne

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    S'exprimant lors d'une conférence magistrale au Théatre Manzoni de Bologne, le cardinal Caffarra a qualifié de « séisme » le résultat de la reconnaissance des unions homosexuelles. Jeanne Smits propose sa traduction de ce discours d'une grande clarté, en deux parties :

  • François surprend et laisse certains sur leur faim

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo :

    Un comédien, un évêque et l'énigme François

    "Il me semble que l’on devra encore vraiment comprendre qui est ce pape. J'attends aussi de lui, comme pape, qu’il m’aide à trouver mon chemin dans le monde aujourd'hui. Quand j'entends qu'en France il n'y aura plus de fête des mères, mais bien du « parent un » ou « du parent deux », je suis curieux de savoir ce qu’en pense le pape ".

    C’est ainsi que Giacomo Poretti,  l'un des comiques les plus populaires en Italie, acteur du trio Aldo, Giovanni e Giacomo, conclut son interview à « Credere », relayé par l’« Avvenire » du 17 septembre. Une interview dans laquelle il raconte son retour à la foi.

    Mais il n'est pas le seul à être impatient face aux rares paroles du pape François sur les questions cruciales du naître, du mourir, de l’engendrer.

    Aux États-Unis, il y a un évêque qui, sur son journal diocésain, procédant au bilan des six premiers mois de ce pontificat, dit à un certain point quelque chose de très similaire :

    "Je suis un peu déçu que le Pape François n'ait pas dit beaucoup, au moins autant que je sache, au sujet des enfants à naître, de l'avortement. Beaucoup de gens l’ont remarqué. Je pense qu'il serait bon que le pape François s’attaque plus directement au mal de l'avortement et encourage toute personne qui s’engage dans les mouvements pro-vie. Une chose est pour lui de tenir, d’étreindre et d’embrasser des bébés et des enfants comme il le fait en tant d'occasions, mais il serait tout aussi merveilleux pour moi s’il se tenait proche, s’il étreignait et embrassait, sous une forme spirituelle, les enfants à naître ".

    Mgr Thomas J. Tobin, du diocèse de Providence, au Rhode Island.

    Dans son interview, cet évêque avance des critiques du Pontife actuel sur au moins quatre autres points.

    Sur le choix de vivre à la maison Sainte Marthe :

    "C'est certainement un geste significatif. Mais par souci de simplicité et d'humilité, il occupe à présent deux bâtiments au lieu d'un seul, avec les problèmes de sécurité qui en découlent. Et quand il a décidé de ne pas se retirer durant l’été à Castel Gandolfo, il avait naturellement le droit de le faire, mais cela a eu un impact sur la population de Castel Gandolfo, sur les commerçants, les restaurateurs, les bus touristiques, les souvenirs, etc..

     Sur son adaptation à son nouveau rôle :

    "C'est très différent d’être l'archevêque de Buenos Aires ou d’être le pontife romain, le vicaire du Christ, le pasteur de l'église universelle. Je pense que c'est un grand défi pour lui de s'adapter à ce changement, en gardant sa personnalité et ses préférences.

    Sur la réforme de la Curie romaine et des finances du Vatican :

    "Je dois dire que jusqu'à présent il s’y est mis assez lentement. En substance qu'il a fait jusqu'à présent, c’est de nommer trois commissions, chose qui a été faite tant de fois dans l'Eglise, chaque fois que l’on a besoin d'étudier et d'essayer de changer quelque chose. Donc il est trop tôt pour dire quels seront les changements réels il et s’ils seront vraiment susceptibles d’opérer une réforme substantielle de l'Administration centrale de l'Eglise. »

    Sur l'affirmation du pape François « si une personne est gay et cherche le Seigneur et est de bonne volonté, qui suis-je pour la juger? » :

    "C'est une des phrases les plus mal comprises de l'histoire récente de l'Eglise. Ces simples mots "qui suis-je pour juger?" dont ont usé et abusé une foultitude de fois ceux qui veulent les conformer à leurs desseins. Il est pourtant clair que le Saint-Père n'a aucune intention de changer l’enseignement de l'Église. Je pense que quiconque étudie sérieusement la question sait ce qu'il veut dire en s’exprimant ainsi. Mais cela a aussi produit, chez beaucoup de gens, y compris des évêques et cardinaux, une certaine angoisse, en tâchant d'expliquer ce que le pape a voulu dire avec ses commentaires au pied levé ».

  • Jamais l’Eglise ne s’est portée aussi bien qu’aujourd’hui, c’est un beau moment de l’Église

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    C'est, entre autres choses, ce que le pape a déclaré devant le clergé romain réuni en la basilique du Latran, lundi dernier (16 septembre).

    Cette belle déclaration nous paraît hélas bien éloignée des réalités ecclésiales telles que nous les connaissons aujourd'hui en Europe occidentale où l'on a de plus en plus de mal à trouver une messe à laquelle assister ou un prêtre auquel se confesser. Mais peut-être le pape pensait-il à d'autres régions de la planète où l'on peut évoquer un christianisme émergent qui devrait nous consoler de la décrépitude qui constitue notre lot quotidien ?

    Au sujet de cette rencontre : http://www.aleteia.org/fr/religion/actualites/pape-francois-jamais-leglise-ne-sest-portee-si-bien-quaujourdhui-5341706660610048

  • Quatre universitaires prennent la défense des franciscains "punis" par François

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    Quatre universitaires ont envoyé au Vatican un exposé critiquant l'interdiction qui a été faite aux franciscains de l'Immaculée de célébrer la messe selon le rite ancien. "C'est une sanction qui est en contradiction flagrante avec le motu proprio 'Summorum pontificum' de Benoît XVI"  (Sandro Magister www.chiesa)

    ROME, le 17 septembre 2013 – L’interdiction faite par le pape François aux franciscains de l'Immaculée de célébrer la messe selon le rite ancien continue à susciter de nombreuses et vives réactions.

    Un article avait été publié sur cette question par www.chiesa, le 29 juillet, sous le titre :

    > Pour la première fois François contredit Benoît

    En réalité, cette liberté de célébrer la messe selon le rite ancien que le pape Joseph Ratzinger avait assurée à tous par son motu proprio "Summorum pontificum" n’a plus une portée universelle, parce que son successeur l’a retirée à une congrégation religieuse et aussi, par conséquent, aux fidèles qui assistaient aux messes qu’elle célébrait.

    Avec des contrecoups qui touchent l’Église tout entière.

    Beaucoup de gens qui sont attachés à la tradition craignent en effet que cette restriction apportée à un élément majeur du pontificat de Benoît XVI ne devienne rapidement une limitation plus générale.

    Tandis que, dans le camp opposé, d’autres souhaitent que la messe selon le rite ancien soit rejetée définitivement dans le passé et saluent l’interdiction faite par le pape François aux franciscains de l'Immaculée comme un premier pas dans cette direction.

    Les franciscains de l'Immaculée ont obéi. Mais il y a des gens qui ne se sont pas inclinés et qui ont envoyé au Vatican une critique serrée du décret par lequel la congrégation pour les religieux – avec l’approbation explicite du pape – a interdit à ces franciscains de célébrer la messe selon le rite ancien.

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  • Derrière le célibat des prêtres se pose la question de la foi

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    Mgr Rey, évêque de Fréjus-Toulon depuis 2000, a accepté de revenir pour Boulevard Voltaire sur la polémique occasionnée par les propos de Mgr Pietro Parolin sur le célibat des prêtres qui, selon lui, n’est pas un « dogme » et dont le principe « peut être discuté ». Quelles sont les principales objections vis-à-vis du célibat du prêtre ?

    « Le célibat a mauvaise presse : on objecte que, dans l’Évangile, Jésus n’a pas exigé le célibat pour ses apôtres ; on souligne aussi que le sacerdoce conféré à des hommes célibataires est source de désordres, car c’est une violence faite à l’homme et à son équilibre. Dans une société marquée par l’érotisation des relations, la continence relèverait d’une prouesse ou témoignerait de troubles affectifs. Dans un autre ordre d’idée, on compare le prêtre catholique au statut du rabbin ou du pasteur qui peuvent, eux, se marier. Mais surtout dans une société qui promeut la revendication des choix individuels et la libre disposition de soi, en particulier de son corps, le célibat semble être un verrou moral qu’il faut faire sauter.

    Pensez-vous que ce soit la volonté du nouveau Pape d’ouvrir ce débat ? Rien ne le suppose. Dans un livre récent (« Je crois en l’homme ») le Cardinal Bergoglio, futur Pape François déclarait : « À l’heure d’aujourd’hui, je souscris à la position de Benoît XVI : le célibat doit être maintenu […] J’en suis convaincu. » Cette prise de position n’est pas nouvelle. Elle s’inscrit dans la droite ligne de la tradition de l’Église. Les évêques du monde entier, lors du second concile du Vatican, ont confirmé le choix du célibat sacerdotal pour les prêtres et après eux, les Papes Paul VI, Jean-Paul II et Benoît XVI ont rappelé cette position.

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  • 30% du clergé seraient-ils concubinaires ?

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    La situation de l'abbé Wilmotte, curé vivant en concubinage à Bellevaux (Bouillon), situation à laquelle il donne toute la publicité possible, est-elle monnaie courante ? Certains le laissent entendre...

    A la question : "On annonce des chiffres importants de prêtres qui ne respecteraient pas le célibat ?", Mgr Anatrella (dans l'interview ci-dessous) répond : 

    "En vérité, on ignore complétement le nombre de personnes dans cette situation. Certains annoncent des chiffres fantaisistes et invérifiables de 25 à 30% de prêtres en délicatesse avec leur engagement. Il s’agit plus d’une construction que d’une réelle information. Cette surinterprétation de chiffres flirte avec une volonté idéologique de laïcs qui veulent marier les prêtres, alors que la grande majorité d’entre eux sont heureux de leur don et ne demandent rien. Ces revendications sont toujours extra-marginales. N’est-il pas curieux de constater cette volonté de vouloir marier les prêtres et les homosexuels à une époque où l’on passe son temps à dénoncer et à dévaloriser le mariage ?

    De plus, là où le clergé est marié cela ne va pas sans poser divers problèmes. La naïveté contemporaine consiste à croire que le mariage résout les questions actuelles : déficit des vocations, solitude du prêtre, pédophilie, voire homosexualité dans le clergé. Le mariage n’a jamais été un accélérateur des vocations, une thérapie ou un antidote contre la pédophilie et un évitement de l’homosexualité. La pédophilie est pratiquée pour 80 à 90% dans les familles et des hommes mariés peuvent avoir des pratiques homosexuelles. Quant aux vocations, elles naissent dans des communautés où la foi est réelle et active. Ces affirmations sont des visions à courte-vue sur lesquelles, évidemment, l’Église ne peut pas s’aligner.

    La seule question qui pourrait éventuellement se poser avec beaucoup de réflexion et de prudence, est de savoir s’il ne conviendrait pas d’ordonner des hommes d’âge mûr, mariés, dans des régions marquées de façon durable par l’absence de prêtres ? La réponse ne pourra « pas être universelle » et restera un problème pour l’unité et la cohérence de l’Église. Car là encore d’autres obstacles risquent d’apparaître et de faire reculer la pastorale des vocations basée sur un clergé célibataire. Il n’est pas évident de faire coexister deux systèmes qui ne serviraient pas « l’unité de l’Église ». Ce qui veut dire qu’avant de se précipiter sur des solutions séduisantes aux yeux des médias, il est indispensable d’analyser des situations particulières là où le clergé dans son ensemble vit dans la cohérence du célibat consacré."

  • Célibat sacerdotal : Tony Anatrella revient sur les propos de Mgr Parolin

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    Le célibat sacerdotal, entre dogme et tradition

    Entretien avec Mgr Tony Anatrella

    Paris, 16 septembre 2013 (Zenit.org) Anita Bourdin

    L’interview, dans la presse du Venezuela, de Mgr Pietro Parolin, secrétaire d’État nommé, du pape François, a donné lieu à diverses interprétations. Pour les lecteurs de Zenit, Mgr Tony Anatrella apporte des repères pour savoir comment situer cette explosion médiatique.

    Mgr Tony Anatrella, psychanalyste et spécialiste en psychiatrie sociale, consulteur des Conseils pontificaux pour la famille et pour la santé, enseigne et consulte également à Paris. Il intervient dans les séminaires et dans le cadre de journées de formation sacerdotale sur les divers aspects du célibat sacerdotal. Il donne régulièrement un cours sur ce thème lors du Cours international des formateurs de séminaristes qui a lieu tous les ans pendant tout le mois de juillet à Rome depuis plus de 20 ans.

    Zenit - Comment avez-vous réagi à l’interview de Mgr Parolin ?

    Mgr Tony Anatrella - Il faut lire intégralement l’interview qui a été donnée par Mgr Parolin au journal vénézuélien El Universal le 8 septembre 2013 dans laquelle le Secrétaire d’État répond plus largement aux questions du journaliste sur la situation de l’Église. Puis il doit réfuter une distinction introduite par le journaliste qui pose problème quand il s’interroge sur deux types de « dogmes » : certains qui seraient « amovibles » pendant que d’autres seraient « changeants ». Or ces deux types de « dogmes » n’existent pas. Mgr Parolin répond très logiquement et avec raison que le célibat des prêtres n’est pas un « dogme ». L’Église ne l’a jamais présenté de cette façon. De ce fait, la presse s’embrase sur une seule phrase pour faire toutes sortes hypothèses largement infondées. Une fois de plus, une phrase est sortie de son contexte pour lui faire dire tout et son contraire. Il devient de plus en plus difficile de parler sans que la pensée soit détournée à des fins partisanes. Les journalistes ont ainsi pensé et parlé à la place de Mgr Parolin. Certains sont même allés jusqu’à affirmer que cette réponse était concertée entre le Pape et son Secrétaire d’État, et que, sans doute, on assisterait dans les prochains mois à des remises en question. Ce qui est bien sûr injustifié. Mais le journaliste, comme l’ensemble de l’opinion publique, savent-ils encore ce qu’est un « dogme » ?

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  • Le pape François et la théologie de la Libération

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    La semaine dernière, le pape a reçu, en audience privée, une des figures fondatrices du courant progressiste bien connu sous le nom de "théologie de la libération", le père Gustavo Guttierez. Rien n'a percé de l'entrevue à la suite de laquelle aucun communiqué n'a été publié. Faut-il y voir une reconnaissance de ce courant théologique à l'égard duquel Jorge Maria Bergoglio a toujours manifesté beaucoup de réserves ? Il ne semble pas. D'ailleurs, Gustavo Guttierez a lui-même beaucoup évolué et sa position actuelle est devenue extrêmement nuancée. Il semble donc que l'emballement de commentateurs enthousiastes qui se réjouissent d'un tournant de la ligne vaticane est totalement exagéré et que rien ne permet de déduire de cette entrevue un quelconque signe d'un retournement à travers lequel le "progressisme" serait désormais le bienvenu à Rome comme l'affirment des journalistes du Monde, de La Croix, ou de La Libre. La note qui suit permettra d'éclairer le débat :

    Sur le pape François et la théologie de la libération (Chrétiens dans la Cité)

    Les journalistes assimilent à tort l'option préférentielle pour les pauvres (qui peut s'inscrire dans une théologie politique pleinement orthodoxe, y compris dans sa formulation en termes de "doctrine sociale de l'Eglise") et la théologie de la libération qui fut un courant de pensée particulier, imprégné de philosophie marxiste, que le cardinal Bergoglio a combattu. 

    La genèse de la théologie de la libération se situe dans les années confuses de la crise post-conciliaire, lorsqu'un activisme catholique tentait de s'affirmer par rapport aux bouleversements culturels qui allaient conduire à mai 68. C'est précisément en 1968 que la conférence de l’épiscopat latino-américain de Medellin, adopta certains thèmes qui allaient agiter les théologiens. L'option préférentielle pour les pauvres en fit partie.

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  • Combatif, le cardinal Bagnasco dénonce les idéologies qui mettent à mal la famille

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    Bishop_Angelo_Bagnasco_(2005).jpgMassimo Introvigne (Nuova Bussola quotidiana - 13-09-2013) (merci à EW pour sa traduction)

    Extraits :

    La 47e Semaine sociale des Catholiques italiens de Turin, dédiée à la famille, s’est ouverte ce 12 septembre. […] Dans son message aux participants, le Pape François a rappelé l’essentiel de la conception chrétienne de la famille : union féconde entre un homme et une femme, dans leurs différences, et nul autre modèle ; premier et principal sujet constructeur d’une société et d’une économie à taille humaine ; réalité concrète, quotidienne, chaîne intergénérationnelle de solidarité et de valeurs. Il a aussi souligné les risques courus par un peuple qui mépriserait la famille : « un peuple qui ne prend pas soin des personnes âgées et des enfants n’a pas de futur, car il maltraite à la fois sa mémoire et ses promesses pour l’avenir» et souligné la portée des choix politiques concernant la famille, des problèmes démographiques du continent européen aux questions relatives au travail et à l’économie. Ensuite, François a dénoncé le manque de liberté des familles italiennes à pouvoir appliquer leurs propres choix éducatifs pour enfin terminer avec cette recommandation : « mettre en évidence le lien qui unit le bien commun à la promotion de la famille fondée sur le mariage, au-delà de tout préjugé ou idéologie. »

    Cette recommandation a immédiatement été appliquée par le Cardinal Bagnasco (archevêque de Gênes et président de la conférence épiscopale italienne), dans son allocution d’ouverture, partant directement du cœur du problème, à savoir le défi que la révolution anthropologique pose à l’Église et au bien commun.  A la suite de Benoît XVI, qui dénonçait une écologie se préoccupant plus de la plus petite plante ou du moindre animal que de la vie ou de la famille humaine, le Cardinal a cité la psychiâtre Catherine Ternynck : « Partout, ils nous exhortaient à sauver la planète. Ne fallait-il pas, avec la même urgence, venir au secours de l’être humain ? Si l’air devait rester pur, l’herbe verte, ne fallait-il pas aussi que le monde des humains demeure vivable ? Que faisait-on de la terre des hommes ? » Bagnasco a affirmé qu’il s’agissait justement « du sol humain qui s’était appauvri, vidé de son humus de relations, liens, responsabilités et, de là, devenu friable et inconsistant. Au point que l’homme lui-même, sur ce terrain incertain, finisse par devenir « de sable », une forme fluide, pétrie de contradictions et avec une caractéristique évidente : la sensation de lassitude. C’est un homme « à la tête lourde » qui se fatigue à faire avancer sa vie, doute du chemin et du sens. »

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  • Le curieux témoignage d'un curé de paroisse et l'étrange attitude de sa hiérarchie

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    C'est paru sur l'Avenir, ça a été relayé par la RTBF, et ça nous ramène aux désordres d'époques anciennes où les curés donnaient l'exemple d'une vie peu conforme à leurs engagements (avant le concile de Trente, par exemple). En réalité, cela ne nous surprend pas vraiment mais l'attitude de l'évêque concerné paraît assez peu adéquate; c'est le moins qu'on puisse en dire. Et voilà que les imprudentes paroles de Mgr Parolin sont récupérées par ceux qui cautionnent de tels écarts...

    « Au village, on invite aussi la copine du curé »

    Le futur numéro 2 du Vatican ouvre une porte sur la fin du célibat des prêtres. Déjà une réalité pour certains d’entre eux. Témoignage.

    Le célibat des prêtres «n’est pas un dogme» et constitue un précepte dont il est possible de «discuter». Quand c’est le futur numéro 2 du Vatican qui tient ces propos, il y a de quoi faire des vagues dans les bénitiers de plus d’une église.

    Mais sans doute pas dans celle de la paroisse de Bellevaux (Bouillon) où le curé Jean-Marie Wilmotte n’a pas attendu Mgr Parolin pour assumer ses convictions profondes sur la question.

    Six ans déjà qu’il affiche aux yeux de tous sa vie sentimentale avec son «amie», après avoir déjà vécu deux histoires amoureuses auparavant, dont l’une a débouché sur l’adoption de deux enfants. Une situation qui est d’abord particulière parce qu’elle s’affiche au grand jour. Mais les prêtres qui vivent une relation amoureuse ne sont pas si rares. Et si certains préfèrent quitter la maison du Père pour fonder un foyer, d’autres préfèrent vivre en parallèle, et plus ou moins clandestinement, leur sacerdoce et leur relation amoureuse.

    «Pour moi, l’important c’est la vie, dit l’abbé Wilmotte, prêtre engagé socialement et qui dit célébrer des choses liturgiquement discutables (des remariages de divorcés par exemple). Vivre à deux c’est la vie, voyez la Genèse. Pourquoi les hommes d’Église seraient-ils hors de cela?»

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