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Débats - Page 632

  • L'incompatibilité entre l'Eglise et la franc-maçonnerie

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    La Libre (dont l'obstination à ce sujet pose question) remet à nouveau le couvert (aujourd'hui) et ouvre ses colonnes à diverses personnalités du monde académique, ecclésiastique et maçonnique pour "éclairer" ses lecteurs sur les rapports entre Eglise et franc-maçonnerie. C'est sans grand intérêt mais on observe que la position de la Libre sur cette question dont elle a fait un de ses chevaux de bataille se démarque très clairement de celle de l'Eglise, comme on a déjà pu le constater à la lecture d'un article de Christian Laporte paru en novembre 2011. C'est une question cruciale car l'emprise de la franc-maçonnerie dans notre pays est très importante et on sait qu'ils sont très nombreux dans les rangs de notre classe politique à être affiliés à la Loge. Le fait que la Belgique soit devenue un des pays les plus "avancés" dans les lois qui autorisent l'avortement, l'euthanasie, le mariage homosexuel, etc., est sans aucun doute lié à cette prégnance de la maçonnerie dans la société belge. On peut également le déceler dans ce climat d'hostilité sourde (et largement entretenu par les médias) qui existe chez nous à l'égard de l'Eglise avec la surexploitation des affaires de pédophilie ecclésiastique et qui s'est même manifestée par des remontrances adressées officiellement par nos responsables politiques tant au pape qu'à l'archevêque de Malines-Bruxelles.

    Nous empruntons à Radio Vatican ce rappel paru en avril dernier :

    L'Eglise et la franc-maçonnerie, deux rivales irréconciliables ?

    La rivalité entre l’Eglise et la franc-maçonnerie refait la une de l’actualité. A la demande du Vatican, l’évêque d’Annecy Yves Boivineau a démis de ses fonctions le curé de la paroisse de Megève, en Haute-Savoie. L’Eglise reproche au prêtre, le père Pascal Vesin, son appartenance à la franc-maçonnerie. Il aurait été initié en 2001 dans une loge du Grand-Orient de France. Or, pour Rome, une telle double appartenance, quelle que soit l’obédience maçonnique choisie, est impossible. (...) 

    Pour l’Eglise catholique, il y a incompatibilité entre appartenance à l'Église et à la franc-maçonnerie. Dans ses déclarations officielles, l’Eglise catholique juge que la franc-maçonnerie est non seulement responsable d’exercer une activité subversive à son égard mais aussi de propager des idées philosophiques et des conceptions morales opposées à sa doctrine. Elle prône notamment le relativisme doctrinal et refuse toute idée de salut. Par ailleurs, le secret maçonnique est quelque chose que l’Eglise ne peut accepter.

    Incompatibilité entre appartenance à une loge et exercice du sacerdoce

    Dans un texte publié en 1983 (et qui reste en vigueur ndB), signé par le cardinal Joseph Ratzinger, la Congrégation pour la Doctrine de la Foi affirme sans ambigüités qu’on ne peut être catholique et franc-maçon, que pour un chrétien catholique, il n'est pas possible de vivre sa relation avec Dieu selon une double modalité, ni d'exprimer son rapport au Créateur à travers des formes symboliques de deux sortes. Aussi l'inscription aux associations maçonniques « demeure-t-elle interdite par l'Église » et les fidèles qui s'y inscrivent « sont en état de péché grave ».

    Malgré la diversité qui peut subsister entre obédiences maçonniques, en particulier quant à leur attitude déclarée à l'égard de l'Église, le Siège apostolique trouve chez elles des principes communs qui demandent une même évaluation de la part de toutes les autorités ecclésiastiques. En clair, le jugement négatif de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure inchangé parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Eglise et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Eglise.

    Y a-t-il donc antinomie entre maçonnerie et christianisme ? Pour l’essayiste Maurice Caillet, cela ne fait aucun doute. Il a été initié à la franc-maçonnerie dans l'obédience maçonnique du Grand Orient de France où il est resté durant quinze ans avant de se convertir au catholicisme. (écouter son interview sur Radio Vatican : http://www.news.va/fr/news/leglise-et-la-franc-maconnerie-deux-rivales-irreco#)

  • Quand l'Allemagne reconnaît officiellement un "troisième genre"

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    Un ami attire notre attention sur ce fait et commente :

    L'Allemagne s'apprête à devenir, dès le 1er novembre, le premier pays européen à proposer officiellement la possibilité d'inscrire un sexe "indéterminé" aux nourissons sur leur certificat de naissance, rapporte lundi 19 août le Guardian, citant le journal Süddeutsche Zeitung.

    Les bébés intersexuels, c'est à dire ceux qui présentent une ambiguïté sexuelle constitutive, provenant d'une anomalie dans le déterminisme des gonades (ovaires et testicules) ou dans la différenciation des organes génitaux, pourront en effet être déclarés "indéterminé" à leur naissance.

    Si les transsexuels, qui ont le sentiment d'appartenir à l'autre sexe que celui que la biologie leur a assigné, sont déjà reconnus légalement en Allemagne, il s'agit cette fois d'un premier pas vers la reconnaissance du statut des hermaphrodites, soit le fait qu'un humain n'est pas nécessairement un homme ou une femme. Dans la majorité des pays, les intersexuels sont toujours déterminés à leur naissance par l'un ou l'autre sexe.

    Cette reconnaissance d'un troisième genre par Berlin prend appui sur une recommandation de la Cour constitutionnelle, qui estime en effet que le genre ressenti et vécu est un droit humain de base.

    http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/08/19/l-allemagne-premier-pays-europeen-a-reconnaitre-un-troisieme-genre_3463053_3214.html
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    Lire aussi cet article, le lien entre les 2 est évident, l'idéologie du genre continue de faire son chemin :

    Effrayé par "la théorie du genre", Bernard Debré prédit la création "d'êtres psychologiquement diminués"

    Après la parution d'une pleine page sur le sujet dans Le Figaro ce mardi, le député de Paris parle d'une "idéologie totalitaire" et y voit "la fin des petits garçons et des petites filles" :

    Dès le plus jeune âge, il faut que les enfants se déconstruisent. Il n’y aura plus de petit garçon et de petite fille, il y aura des "on", car les pronoms "il" ou "elle" sont sexués. Après avoir fait des médiocres, voici qu’il faut faire des "indéterminés".  Cette théorie est absurde, mortifère et dangereuse. Cette déconstruction psychologique pourrait aller, pourquoi pas, jusqu’à demander à la médecine d’intervenir pour s’assurer de la neutralité du genre

    http://lelab.europe1.fr/t/effraye-par-la-theorie-du-genre-bernard-debre-predit-la-creation-d-etres-psychologiquement-diminues-10561
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    Enfin, lire ce troisième article : lefigaro.fr/actualite-france-sur-la-theorie-du-genre-vallaud-belkacem-plus-en-pointe-que-peillon.php

    Alors qu'un rapport remis au ministre de l'Éducation nationale juge l'école encore trop sexiste, la ministre des Droits des femmes entend se battre contre ce fléau par une déconstruction des stéréotypes dès le berceau.

  • Quand il reviendra...

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    J'avoue que je pense souvent à la terrible question formulée par Notre Seigneur : Quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » (Luc : 18, 8)... On le sait, les apôtres et les martyrs sont allés jusqu'à verser leur sang pour  qu'aujourd'hui encore, les hommes puissent connaître le salut. Fidèles jusqu'au bout ! Centre de leur prédication ? Le kérygme. Dans la première épître aux Corinthiens, chapitre 15, versets 1 à 4, l'apôtre Paul écrit : « Je vous rappelle, frères, l'Evangile que je vous ai annoncé et par lequel vous êtes sauvés si vous le retenez dans les termes où je vous l'ai annoncé, autrement, vous auriez cru en vain. Christ est mort pour nos péchés, il a été enseveli et est ressuscité le troisième jour, selon les Ecritures ». Tel est le coeur de la foi chrétienne. Si vous ne souscrivez pas à cela, vous êtes peut-être un brave humaniste, mais vous n'êtes pas chrétien. « Si c'est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes », poursuit  (au verset 17) le même saint Paul.

    Et pourtant...Deux millénaires plus tard, ce message incontournable est gravement mis en péril. Par qui ? Par certains ecclésiastiques qui devraient l'annoncer et qui, soit se taisent, soit le déforment. Oui, « le déforment ». Comment ? En nous faisant croire que ce n'est pas pour nous racheter du péché que le Christ est mort sur la croix et que la résurrection est pour l' ici-bas ; qu'elle n'est finalement qu'une expérience à vivre en ce monde et que l'au-delà n'a guère d'importance. Ce langage trompeur n'est pas nouveau. Les faux prophètes sont de tous temps, même si ceux-ci sont particulièrement présents aujourd'hui. Dans sa deuxième épître à Timothée, chapitre 2, versets 17 et 18, l'apôtre Paul dénonce les hérésies d'Hyménée et Philète qui, tous deux, affirmaient que la résurrection est déjà arrivée, renversant de ce fait la foi de quelques uns. Mot qu'il utilise pour qualifier cette fausse doctrine ? « Gangrène ». Eh bien, cette « gangrène », nous l'entendons trop souvent dans nos églises, nous la lisons dans les livres de clercs qui à travers des paroles mielleuses, nous susurrent que c'est maintenant qu'on ressuscite et que la vie après la mort est secondaire. Où allons-nous ?... Notre Seigneur retrouvera-t-il encore la foi de ses apôtres quand il reviendra ? Pas si nous continuons à faire l'impasse sur le kérygme ! C'est pourquoi il est urgent que des chrétiens se lèvent, qu' ils proclament à temps et à contretemps le coeur de notre foi.

    Jean-Pierre Snyers - jpsnyers.blogspot.be

  • Quand les vieux coûtent cher...

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    L'euthanasie ne permettrait-elle pas de faire des économies ? C'est ce que suggère un Australien, partisan de l'euthansaie, comme le rapporte Jeanne Smits sur son blog :

    Nitschke : l'euthanasie, moyen de faire des économies

    Au moins, Philip Nitschke a le mérite de la franchise, comme le souligne BioEdge. Le plus célèbre des promoteurs de l'euthanasie en Australie vient d'écrire dans une tribune libre publiée par le Canberra Times qu'il est temps de considérer le prix à payer pour maintenir en vie des vieillards et des mourants contre leur gré. Le prix matériel, s'entend : les dépenses de santé, notamment celles prises en charge au titre de l'assurance maladie.

    Le thème est pour le moins controversé et on s'étonne que Nitschke ait décidé de l'aborder alors même qu'il s'est porté candidat aux élections au Sénat fédéral australien au titre du VEP (Voluntary Euthanasia Party) mais peut-être a-t-il estimé qu'il valait mieux désamorcer les éventuelles attaques à son égard en prenant les devants. Oui, la question économique doit être posée, dit-il en substance. Non, il ne s'agit pas de faire de l'euthanasie un régulateur économique, mais de considérer simplement ce que coûte le fait de refuser l"euthanasie à ceux qui la demandent.

    Lire la suite sur le blog de J. Smits

  • Euthanasie : l'hôpital universitaire de Gand devant le juge

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    Voilà un avocat bien assertif, mais aussi un fait qui met bien en lumière l'évolution progressive du "droit à l'euthanasie" vers un "droit au suicide assisté". Et l'on fait bien peu de fait ici du fait que le patient n'est pas en phase terminale, et que l'arrêt du traitement est tout simplement létal pour un patient qui peut vivre. Il s'agit d'une euthanasie qui ne veut pas dire son nom, ne satisfait pas aux conditions légales et tourne carrément au suicide assisté. Quant à l'objection de conscience, la voici déjà à se retrouver devant le juge, pour avoir respecté la loi en refusant "d'achever" un suicidé. On ne peut que trembler.

    De Standaard.be

    D’après la VRT, l’hôpital universitaire de Gand et l’un de ses médecins doivent se justifier ce lundi devant le juge, car il ne veulent pas arrêter le traitement d’un patient dans le coma.

    Il y a quelques semaines, l’homme avait essayé de se suicider, mais il survécu à sa tentative. Il est depuis plongé dans un coma artificiel.

    Il avait arrêté dans une « déclaration de volonté négative » qu’il refusait par avance tout traitement dans ce cas.

    « C’est le droit de chaque patient de l’hôpital de faire savoir qu’il ou elle ne souhaite pas subier certains traitements. Dans ce cas-ci, le patient a clairement fait savoir qu’il ne veut pas recevoir d’autres traitements que des traitements antidouleurs. Et ce souhait n’est pas respecté. Je veux que cet acharnement thérapeutique cesse », a déclaré son avocat Joris Van Cauter à la radio VRT. « Ce que j’espère atteindre, c’est que la volonté de cet homme soit respectée ».

  • Théorie du gender : où en est-on en Europe ?

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    Théorie du "gender": état des lieux en Europe

    Écrit par Grégor Puppinck (via Didoc.be)

    Le directeur de l’European Center for Law and Justice (ECLJ) étudie la progression de la théorie du « gender » dans différents pays d’Europe (article écrit  le 5 avril 2013, avant le vote de la loi Taubira en France) :

    FRANCE

    Le projet de loi Taubira sur le mariage [homosexuel] doit être considéré en lien avec un autre projet fondamental de l’actuel gouvernement : le projet de « refondation de l’école de la République » actuellement discuté à l’Assemblée Nationale. Ce projet de loi (…) prévoit, entre autres dispositions, d’introduire un nouvel enseignement obligatoire de morale laïque et d’éducation civique, ainsi que de lutter dès le plus jeune âge contre les stéréotypes de genre. Dans la presse et à l’Assemblée, le ministre de l’éducation nationale, Vincent Peillon, a précisé que « le but de la morale laïque est d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel » pour « permettre à chaque élève de s’émanciper », car « le but de l’école républicaine a toujours été de produire un individu libre ». Dans la même veine, la Ministre de la Justice, Christiane Taubira a également déclaré à l’Assemblée que « dans nos valeurs, l’Education vise à arracher les enfants aux déterminismes sociaux et religieux et d’en faire des citoyens libres ».

    L’un de ces déterminismes serait l’identité de genre ; la déconstruction des stéréotypes de genres est conçue comme un moyen d’émancipation des enfants. Le projet de « refondation de l’école de la République »prévoit à présent que « l’éducation à l’égalité de genre » devienne une mission de l’école élémentaire, dès l’âge de 6 ans, « afin de substituer à des catégories comme le sexe (…) le concept de genre qui (…) montre que les différences entre les hommes et les femmes ne sont pas fondées sur la nature, mais sont historiquement construites et socialement reproduites ». Cette volonté ressort également du récent rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales qui recommande que l’école s’engage dans la « lutte contre les stéréotypes de genre » « dès le plus jeune âge », qu’elle déconstruise « l’idéologie de la complémentarité » homme-femme pour « tendre vers une société » égalitaire. A cette fin, ce rapport recommande notamment aux enseignants de remplacer les appellations « garçons » et« filles » par les termes neutres « amis » ou« enfants », de raconter des histoires dans lesquelles les enfants ont deux papas ou deux mamans, etc. Il s’agit, dit le rapport, d’empêcher la« différenciation sexuée » et l’intériorisation par les enfants de leur identité sexuelle. Outre ces aspects relatifs à la théorie du genre, la morale laïque promue par le projet de « refondation de l’école de la République » est aussi source d’inquiétudes. Ce projet de loi vise à refonder la société via l’école ; il est complémentaire du projet Taubira qui « refonde » la famille via le mariage. Comme l’indique M. Peillon, « le gouvernement s’est engagé à s’appuyer sur la jeunesse pour changer les mentalités, notamment par le biais d’une éducation au respect de la diversité des orientations sexuelles ».

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  • Vérité plurielle ?

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    « La vérité est plurielle ». Voilà qui plaît au monde. « Je suis la vérité ». Voilà qui dérange. « Irrecevable ! », diront certains. C'est pourtant ce que le Christ affirme (Jean : 14, 6). Conséquences : 1) il n'y a pas d'autre vérité que Lui 2) Il est Dieu (car qui peut ETRE la vérité, sinon Dieu Lui- même ?). Les apôtres l'avaient compris et les martyrs des premiers siècles aussi. Seulement aujourd'hui, « ça ne passe plus ». Modernité oblige, il faut s'aplatir devant les idées à la mode, coller avec son époque. « Vérité plurielle ». Ce nouveau dogme ne laisse guère le choix. Si vous n'y souscrivez pas, vous êtes un affreux ringard. D'ailleurs, « Dieu a t-il vraiment dit... ? ». Le piège : celui du démon, tel qu'on le trouve déjà dans la genèse. Au nom d'une herméneutique aussi fallacieuse que chaotique,  on remet en question. Quoi ? Tout. Les miracles, la rédemption, la résurrection... Bref, le kérygme vole en éclats. Fini la prédication apostolique. Place au dialogue, à un ersatz de christianisme que l'on chuchote à demi-mots, par peur de froisser ceux qui pensent autrement. Eh bien, faites ce que vous voulez, mais moi, je n'arrive pas à mettre ensemble des choses qui sont contradictoires. Il m'est donc impossible d'affirmer à la fois que le Christ est la vérité tout en prétendant que celle-ci est plurielle. C'est l'un ou c'est l'autre. Non, je ne peux pas penser que deux et deux font quatre tout en me disant qu'ils font trois. Vous, si ?...

    Jean-Pierre Snyers - jpsnyers.blogspot.be

  • L'Egypte et les Coptes : les possibles pièges de la propagande

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    Un article de Nicolas Gauthier paru sur Boulevard Voltaire concernant la persécution des chrétiens coptes nous met en garde contre les pièges d'une possible désinformation. Décidément, rien n'est simple et cet article rend bien compte de la complexité des choses:

    Égypte : qui veut la peau des coptes ?

    Les médias vont parfois un peu vite en besogne : « Les chrétiens d’Égypte martyrisés par les islamistes », titre Le Figaro, le 17 août dernier. Il est un fait que depuis la destitution du président Morsi, 38 églises ont été détruites et 23 partiellement endommagées. Les coupables ? Les Frères musulmans, bien sûr.

    Pour autant, est-ce aussi simple ? Rien n’est moins sûr. Ainsi, le même Figaro, en pages intérieures, révise son accroche de une à la baisse, surtout à propos d’un autre incendie d’église, perpétré au début des manifestations anti-Moubarak, en 2011 : « Signe de l’exaspération des milieux coptes, des militants ont même accusé le ministre de l’Intérieur d’avoir fomenté l’attentat – toujours pas élucidé aujourd’hui – pour l’attribuer aux islamistes. » Il est un fait qu’à l’époque, l’hebdomadaire Valeurs actuelles, pas véritablement connu pour ses sympathies à l’égard de la confrérie, admet que cette hypothèse d’attentat « sous faux drapeau » est parfaitement plausible. Des images, diffusées par France 2, nous montrant les Frères musulmans assurer la sécurité des églises à l’heure de l’office, peuvent aussi semer le doute.

    De fait, il y a en Égypte plusieurs sons de cloche, ne serait-ce qu’au sein d’une communauté chrétienne on ne peut plus divisée entre de nombreuses confessions. Dans L’Orient-Le Jour, quotidien libanais de référence, monseigneur Youhanna Golta, évêque auxiliaire catholique d’Alexandrie, assure : « Aussi bien les chrétiens que les musulmans sont persécutés en Égypte par les Frères musulmans. (…) Nous ne devons pas en faire un problème chrétien/musulman, car il s’agit d’un problème égyptien. » Information intéressante, même s’il elle est loin de conforter un éventuel tropisme christianophobe chez les Frères musulmans. En revanche, cité par havredesavoir.fr, site français musulman, le père Ayoub Youssef, prêtre égyptien de l’église de la Vierge Marie, affirme quant à lui : « Ce sont les “baltajia” [milice pro-Moubarak NDLR] qui ont incendié les églises dans la ville de Al-Minya. Vendredi, tous les imams appelaient à protéger les églises. » Et le même de dénoncer ces « baltajia » qui « n’ont cessé d’agresser les églises depuis le 3 juillet, suite à l’annonce du coup d’État, ces derniers ayant même pillé un monastère ancien de 1.500 ans ».

    De son côté, le site officiel des Frères musulmans, sis en Angleterre, rappelle : « Les autorités coptes se plaignent que le gouvernement refuse de faire son devoir en protégeant les églises et de ne pas avoir éteint des incendies qu’il aurait pu faire circonscrire. (…) Même si certaines autorités coptes ont soutenu le coup d’État, de telles attaques contre les chrétiens sont absolument injustifiables. »

    Évidemment, ces déclarations n’ont pas forcément force d’évangile, si l’on peut dire en la circonstance. Il n’empêche qu’il demeure étrange que tout ce qui peut infirmer, ne serait-ce qu’en partie, la vulgate médiatique officielle est passé sous silence.

    Logique, puisque les responsables, les Frères musulmans, sont jetés en pâture sans autre forme de procès. Frères dont on se demande d’ailleurs quel intérêt, à court ou moyen terme, ils auraient à s’en prendre à la minorité chrétienne, à moins de vouloir, par on ne sait quel plaisir masochiste, se mettre l’opinion internationale à dos. On les a autrefois connus meilleurs stratèges…

    En attendant, et quelles que soient les responsabilités, réelles ou avérées, des uns ou des autres, on notera que d’autres bobards se sont déjà dégonflés auparavant : bébés koweïtiens tués dans leurs couveuses, l’armée irakienne, quatrième du monde, armes de destruction massive à Bagdad, charniers de Timişoara, accusation de génocide au Kosovo, responsabilités de la France dans les massacres au Rwanda. Alors, pourquoi foncer tête baissée dans ce qui pourrait bien n’être qu’une énième opération de propagande, laquelle profite objectivement plus aux putschistes égyptiens et à leurs sponsors saoudiens, wahhabites dont on ignorait jusqu’alors que le sort des chrétiens d’Orient figurait au premier rang de leurs préoccupations ? Pourquoi le principe de précaution ne saurait s’appliquer qu’en seule matière de sécurité alimentaire ? (...)

    A lire également : 

    http://www.causeur.fr/egypte-coptes-freres-musulmans,23816

  • Paléo catholiques

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    « Paléo catholiques », voilà un sobriquet dont certains nous gratifieraient volontiers...

    Comment qualifier autrement des gens qui s’obstinent à croire ce qu’on leur a enseigné au catéchisme, qui apprécient le chant grégorien, les cantiques et la liturgie d’autrefois, qui perpétuent des dévotions tombées en désuétude, qui s’obstinent à croire aux miracles et aux apparitions.

    Et tout cela dans un monde moderne où l’on pensait pourtant bien avoir tout fait pour démontrer l’inanité de ces rites et de ces croyances surannées. Ces gens n’ont-ils pas pris la peine d’écouter et de lire ces auteurs distingués qui ont « revisité » les Ecritures et qui en donnent une interprétation allégorique qui évacue de si belle et si intelligente façon tout ce qui heurte l’entendement de l’homme moderne ?

    Ces « paléo catholiques » qui manquent totalement de subtilité s’en tiennent, en particulier, à une lecture au premier degré de récits qu’il faut lire, comme le savent pourtant toutes les ouailles recyclées, à la lumière d’une herméneutique évoluée. C’est ainsi qu’ils croient benoitement (mais comme toutes les générations de croyants qui les ont précédés) que le Christ a bien changé l’eau en vin à Cana, a mystérieusement ressuscité Lazare et est bel et bien ressuscité Lui-même le troisième jour. Quels naïfs ! Comment peut-on méconnaître à ce point les acquis de l’exégèse moderne (moderniste ?) qui démontre de si magistrale façon le caractère symbolique de ces textes ?

    Il va sans dire que les apôtres et les disciples - qui ont préféré mourir plutôt que de cesser de témoigner de tout cela - auraient pu faire l’économie du martyre en expliquant à leurs juges et à leurs persécuteurs qu’il y a moyen de croire en ces choses tout en en excluant la matérialité, et de ne retenir que l’intime conviction que ces évènements, tout en ne s’étant pas produits comme le vulgaire l’imagine, n’en sont pas moins instructifs et renvoient tout simplement à l’expérience subjective de témoins qui ont dit l’indicible à travers de pauvres images et récits, et blablabla…

    De même, le croyant (mais que croit-il encore ?) moderne se rallie hardiment à l’approche des sciences humaines et passe avec dextérité les contenus religieux à travers les tamis de l’analyse historico-sociologique qui lui permettent de décanter les croyances de toutes les scories de la superstition et de la crédulité naïves. Ou encore, en ce qui concerne la praxis religieuse, on leur doit de s’être débarrassé (enfin !) d’une approche magique et d’avoir mis en évidence le fait que les sacrements ne sont que des gestes symboliques qui expriment la foi de ceux qui les posent sans effectuer le moins du monde de mystérieuses transformations, par exemple du pain en corps du Christ comme le croient toujours ces paléo catholiques décidément bien primitifs.

    Comme ils sont à plaindre ces pauvres gens qui restent "scotchés" à des croyances tout à fait décalées alors que le virevoltant esprit moderne permet au chrétien évolué de convertir sa foi en attitude ouverte et tolérante, compatible avec tous les modes de pensée et de croyance, quels qu’ils soient, à l’exception de celui du malheureux paléo catholique, bien sûr !

  • Vous avez dit « purgatoire » ?

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    Finalement, qu'est-ce qui caractérise la foi d'un catholique ? Réponse : la croyance en la véracité du credo, des dogmes et des sacrements. Si vous adhérez à cela, vous êtes catholique. Si vous n'y adhérez pas, vous ne l'êtes pas. Or, il se fait que le purgatoire est un dogme. Donc, pas le choix : si vous désirez rester dans le navire du successeur de saint Pierre, vous devez y croire. Vous me direz : sur quoi peut-on se fonder pour affirmer ce dogme ? Rapidement, voici quelques arguments...6_Bartolomeo_Guidobono_-_Madonna_col_Bambino,_san_Nicola_da_Tolentino_e_le_anime_del_Purgatorio_20120525122223..jpg

    1)    La croyance à l'existence du purgatoire est intimement liée à la prière pour les défunts. Pourquoi ? Parce que si quelqu'un est au paradis ou en enfer, il est inutile de prier pour lui. Impossible de changer sa situation. Donc, s'il y a prière, il existe un « lieu », un état intermédiaire.

    ci-contre : la Vierge, saint Nicolas de Tolentino et les âmes du Purgatoire, par Barthélemy Guidobono, Palazzo Madama (Rome)

    2)    La prière pour les morts a toujours été pratiquée dans l'histoire de l'Eglise. En témoignent les inscriptions que l'on retrouve dans les catacombes, les écrits des tous premiers pères de l'Eglise (Tertulien, Origène, Grégoire de Nysse...) et les Eucharisties célébrées sur les tombes des martyrs bien avant l'époque de Constantin et bien avant que le canon du Nouveau Testament fut constitué.

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  • Morale et cinéma

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    L'Ecran propose cette réflexion intitulée "les cas de morale au cinéma":

    Avertissement : pour certains cas de morale « limites » cités dans cet article, les auteurs ont voulu laisser s'exprimer les divergences d'opinion. Il ne s'agit évidemment pas de divergences sur les principes de la morale, mais plutôt sur la morale pratique, c'est-à-dire sur l'appréciation des faits qui asseyent le jugement prudentiel.

    Si vous êtes plutôt d'accord avec l'un ou avec l'autre, vous pouvez bien entendu poster votre propre avis sur le site http://www.lecran.fr

    Ras-le-bol de la morale !

    Dans le dernier épisode de Jason Bourne, L'Héritage de Tony Gilroy (2012), l'un des chefs de l'organisation peu sympathique pour laquelle travaille, pour un temps, le héros, déclare à son agent au cours d'une mission pour le moins « pas très propre » : « Nous sommes les « avaleurs de péchés ». Nous sommes chargés d'absorber tous les déchets moraux de cette équation. Notre tâche est absolument injustifiable… et absolument nécessaire ! ».

    Bref... Faire le mal pour atteindre le bien. Toute la saga des Jason Bourne (La Mémoire dans la peau (2002) de Doug Liman, La Mort dans la peau (2004) de Paul Greengrass, etc..) expose de manière intéressante cette idéologie à travers le programme Treadstone de la CIA qui, au nom de la « bonne cause », du « patriotisme » et de la paix mondiale, justifie en catimini toutes les immoralités pour parvenir à ses fins.

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  • Un singulier professeur

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    De Jean-Pierre Snyers :

    Un professeur de géographie enseigne à ses élèves que la terre est plate, que le point culminant du monde se situe à la Baraque de Fraiture et que l'Irlande se trouve en Afrique... Le directeur de l'école l'interpelle : « Qu'est-ce que vous racontez là ? Je vous prie d'arrêter ces bobards et d'être conforme au cours que vous devez donner, sinon, C4 ! » Le professeur persiste. : « Pas question, je dis ce que je veux ! ». Pire : il réclame la démission du directeur ! Eh bien, c'est ce que font certains prêtres (dont un que je n'ai pas besoin de citer). Enfin, presque.  Mon histoire n'est pas tout à fait juste. Pourquoi ? Parce que dans le cas de l'Eglise belge, le directeur laisse faire. Pas la moindre remontrance n'est adressée à cet enseignant singulier !...

    Jean-Pierre Snyers - jpsnyers.blogspot.be