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Doctrine - Page 95

  • Que reproche le pape aux traditionalistes ?

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    D'Antoine Pasquier sur le site de Famille Chrétienne :

    Motu proprio Traditionis Custodes : ce que le pape François reproche aux tradis

    Le pape en exercice l’explique longuement dans sa lettre accompagnant son décret. Treize ans après la publication de Summorum pontificum par Benoît XVI, François a décidé en 2020 de charger la Congrégation pour la Doctrine de la Foi d’adresser aux évêques un questionnaire sur l'application du motu proprio. « Les réponses reçues ont révélé une situation qui m'angoisse et m'inquiète, confirmant la nécessité d'intervenir », écrit le Pontife, estimant que « l'intention pastorale de mes prédécesseurs, qui avaient entendu « tout mettre en œuvre pour que tous ceux qui désirent vraiment l'unité puissent rester dans cette unité ou la retrouver », a souvent été sérieusement négligée ». Le pape François considère que le geste envers les fidèles du missel de 1962 « a été utilisé pour augmenter les distances, durcir les différences, construire des contrastes qui blessent l'Église et entravent sa progression, l'exposant au risque de divisions ».

    Le successeur de Pierre ne mâche pas ses mots, se disant « attristé par une utilisation instrumentale du missel de 1962, de plus en plus caractérisée par un rejet croissant non seulement de la réforme liturgique, mais du Concile Vatican II, avec l'affirmation infondée et insoutenable qu'il a trahi la Tradition et « la vraie Église »". Le choix « des célébrations selon les livres liturgiques précédant le Concile Vatican II » et le rejet de l'Église et de ses institutions vont de pair, estime-t-il. « C'est un comportement qui contredit la communion, nourrissant cette pulsion de division (…). C'est pour défendre l'unité du Corps du Christ que je suis contraint de révoquer la faculté accordée par mes prédécesseurs ».

    De précédentes critiques

    Ce n’est pas la première fois que le pape François dénonce « les paroles et les attitudes » des prêtres et des fidèles attachés à la tradition. Le 23 juin dernier, lors de sa catéchèse du mercredi, il avait ainsi fustigé ceux qui « affirment avec force que le vrai christianisme est celui auquel ils sont attachés, souvent identifié avec certaines formes du passé ». Ces chrétiens, qu’il n’avait pas explicitement nommé, pensent « que la solution aux crises actuelles est de revenir en arrière pour ne pas perdre l’authenticité de la foi ». Il existe chez eux, avait-il ajouté, « la tentation de se refermer sur certaines certitudes acquises dans des traditions passées ».

    Rétrospectivement, l'épisode du renvoi de la Fraternité Saint-Pierre du diocèse de Dijon préfigurait déjà la direction prise par le pape François à l'encontre des communautés traditionnelles. L'évêque Mgr Roland Minnerath n'avait d'ailleurs pas caché aux fidèles venus manifester devant son évêché que Rome allait prochainement donner un sérieux tour de vis. Parallèlement, la Conférence des évêques de France avait décidé de mettre en place une instance de dialogue avec les principales communautés traditionnelles. Une manière d'anticiper la réception du document pontifical dans les milieux traditionnels ?

  • RDC : Décès de Mgr Monsengwo, la disparition d’un pilier du Congo

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    Mgr-Monsengwo.jpgLu ce jour sur le site web de la Libre Afrique, cet éloge funèbre très mérité du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque émérite de Kinshasa, un Congolais de premier plan dont la mémoire honore son cher Pays et la Belgique à laquelle l’unissaient aussi tant de liens :

    "Une des plus grandes figures du Congo indépendant s’est éteinte ce dimanche 11 juillet à Paris. Mgr Laurent Monsengwo, 81 ans, avait été évacué de Kinshasa vers l’Europe le 5 juillet pour des soins. Si des difficultés de santé l’avaient éloigné, ces dernières années, des prises de position publiques, il reste, pour de nombreux Congolais, une référence morale primordiale.

    Ce brillant intellectuel fut le premier Africain docteur en exégèse (1971). Le premier Africain secrétaire spécial d’un synode des évêques (2008). En 2012, il copréside avec Benoît XVI le synode sur la nouvelle évangélisation. Membre de diverses sociétés savantes, il parlait sa langue maternelle, le kisakata, ainsi que le lingala (lingua franca de l’ouest du Congo), le swahili (idem pour l’est), le français, l’italien, l’allemand, l’anglais, le néerlandais, l’hébreu moderne, l’espagnol et le portugais ; il avait aussi “appris l’hébreu ancien, le grec, l’araméen, le syriaque et le latin” (1). Il a composé une dizaine de pièces pour orgue mais se défendait d’être, pour les jouer, autre chose qu’“un dilettante quelque peu formé” ; ce goût pour la musique classique européenne ne l’empêchait pas d’apprécier les grandes vedettes de la musique populaire congolaise – Rochereau, Franco, Kabasele ou Simaro.

    Mgr Monsengwo : « Félix Tshisekedi aurait dû reconnaître sa claire et nette défaite »

    Ses capacités intellectuelles et sa rigueur morale lui donnaient une sûreté de soi qui faisait défaut à nombre de ses interlocuteurs, hommes de pouvoir dont la plupart n’étaient, à ses yeux, que “des invertébrés”, girouettes reniant leur signature avant que l’encre ait séché sur le document. Elles ont contribué à donner à ce prélat à la voix douce, démentie par un visage sévère, un rôle politique essentiel pour le pays.

    Une famille de chefs du Maï Ndombe

    Laurent Monsengwo est né le 7 octobre 1939 près d’Inongo (Maï Ndombe, ex-Bandundu, ouest du pays), dans une famille de chefs des Basakatas “connus pour leur endurance et leur obstination” (1). Son père était charpentier et menuisier à la Forescom, une entreprise belge, et accroissait ses revenus en construisant des meubles après le travail. De quoi subvenir aux besoins de la famille, très chrétienne, qui comptera huit enfants, dont six garçons ; “nous étions une famille heureuse”, dira le prélat.

    Il fait ses études secondaires au petit séminaire de Bokoro et trois années de philosophie au grand séminaire de Kabwe, après lesquelles ce brillant élève est envoyé à Rome étudier la théologie ; il y est ordonné prêtre en 1963. Il deviendra le fils adoptif de Gaston Leysen et son épouse, des Anversois chez qui le jeune Congolais logera pendant ses études, dans les années 60.

    En 1980, Jean-Paul II le fait évêque et, huit ans plus tard, Mgr Laurent Monsengwo est archevêque de Kisangani ; il deviendra celui de Kinshasa en 2007, charge qu’il laissera à Mgr Fridolin Ambongo en 2018. En 2010, Benoît XVI le fait cardinal.

    Laurent Monsengwo a aussi été secrétaire général puis, par deux fois, président de la Conférence épiscopale du Zaïre ; président du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et Madagascar ; président de Pax Christi International. Il représentait l’Afrique dans le collège des neuf cardinaux nommés par le pape François pour travailler à la réforme de la Curie.

    Hors du Zaïre, toutefois, c’est son irruption sur la scène politique qui le fera connaître du grand public.

    À partir des communautés ecclésiales de base

    En 1990, l’archevêque de Kisangani est la cheville ouvrière du mémorandum de l’Église adressé au président Mobutu et demandant, en définitive, un changement de régime. Les prélats jugent en effet de leur devoir de prendre position “lorsqu’un système de gouvernement est entaché dans ses principes ou traduit, dans ses structures et moyens d’action, des normes contraires au bien commun et aux droits de l’Homme”. L’Église en est venue à ces positions en développant, depuis quelques années, notamment sous l’impulsion de Laurent Monsengwo, les communautés ecclésiales de base – confiées à des laïcs locaux – pour approfondir la foi des chrétiens et organiser la solidarité dans les villages.

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  • Jean Paul II avait raison : Il n'y a pas de liberté sans vérité

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    De Monika Jablonska sur le National Catholic Register :

    Jean Paul II avait raison : Il n'y a pas de liberté sans vérité

    "Il ne peut y avoir d'État de droit (...) que si les citoyens et surtout les dirigeants sont convaincus qu'il n'y a pas de liberté sans vérité." Le pape Jean-Paul II

    4 juillet 2021

    L'homme est appelé à la liberté et à la vérité. La vérité est donnée à l'homme comme un fondement inébranlable. "Alors seulement, il pourra se réaliser pleinement et même se dépasser." Il n'y a pas de liberté sans vérité. Les deux sont des phénomènes intégrés, fondus en un seul.

    La splendeur de la vérité resplendit dans toutes les œuvres du Créateur et, de façon particulière, dans l'homme, créé à l'image et à la ressemblance de Dieu (Genèse 1, 26). Selon Karol Wojtyła, "la vérité éclaire l'intelligence de l'homme et façonne sa liberté, en le conduisant à connaître et à aimer le Seigneur." 

    Seule la liberté issue de la vérité engendre le bien. Sinon, la liberté peut être une force du mal car elle dégénère en licence. Telles sont mes réponses à deux questions fondamentales : Qu'est-ce que la liberté ? La liberté peut-elle exister sans la vérité ?

    Selon Aristote, "la liberté est une propriété de la volonté qui se réalise par la vérité. La liberté est donnée à l'homme comme une tâche à accomplir". L'auto-réalisation de la liberté humaine dans la vérité commence dans "l'expérience du sujet moral." Saint Thomas d'Aquin fait sien le système aristotélicien des vertus : prudence, justice, force d'âme et tempérance. "Le bien qui doit être accompli par la liberté humaine est précisément le bien des vertus". Mais saint Thomas fait un pas de plus et ajoute à la morale d'Aristote " la lumière qu'offre l'Écriture Sainte ". La plus grande lumière vient du commandement d'aimer Dieu et le prochain. Dans ce commandement, la liberté humaine trouve sa pleine réalisation."

    L'enracinement de la liberté dans la vérité a également été un thème central dans les écrits du pape saint Jean-Paul II. Le thème de la liberté humaine est au cœur de ses documents magistériels. Le pape l'a défini ainsi :

    "La liberté ne consiste pas à faire ce qui nous plaît, mais à avoir le droit de faire ce que nous devons". 

    " L'homme est appelé à la liberté ", a-t-il dit. Il entendait par là une liberté fondée sur des valeurs et des attitudes éthiques. La liberté repose également sur quatre fondements principaux : la vérité, la solidarité, le sacrifice et l'amour.

    La vérité : "Les libres forces créatrices de l'homme ne pourront se développer pleinement que si elles se fondent sur la vérité, qui est donnée à tout homme comme un fondement inébranlable. Ce n'est qu'à cette condition qu'il pourra se réaliser pleinement et même se dépasser. Il n'y a pas de liberté sans vérité."

    Solidaire : "La liberté vécue dans la solidarité s'exprime dans l'action pour la justice dans les domaines politique et social, et oriente le regard vers la liberté des autres. Il n'y a pas de liberté sans solidarité."

    Sacrifice : "La liberté est une valeur extrêmement précieuse, pour laquelle il faut payer un prix élevé. Elle exige de la générosité et une disposition au sacrifice ; elle exige de la vigilance et du courage face aux forces internes et externes qui la menacent. ... Il n'y a pas de liberté sans sacrifice."

    L'amour. "Laissez la porte ouverte en ouvrant vos cœurs ! Il n'y a pas de liberté sans amour".

    Karol Wojtyla connaissait le véritable prix de la liberté. Il a vécu sous la menace de mort des nazis, et a vu sa chère Pologne lutter sous les communistes. Il était donc l'un des plus puissants ambassadeurs de la liberté et de la vérité dans son propre pays et dans le monde entier. En 1996, le pape polonais a lancé un appel aux "nations qui se voient encore refuser le droit à l'autodétermination, ces nombreuses nations, et elles sont effectivement nombreuses, dans lesquelles les libertés fondamentales de l'individu, de la foi et de la conscience ainsi que la liberté politique ne sont pas garanties". Ainsi, le manque de vérité se traduit par un manque de liberté. 

    Dans sa première encyclique Redemptor Hominis, Jean-Paul II a cité les paroles du Christ sur la force libératrice de la vérité. Puis il a ajouté :

    "Ces paroles contiennent à la fois une exigence fondamentale et un avertissement : l'exigence d'un rapport honnête à la vérité comme condition d'une liberté authentique, et l'avertissement d'éviter toute liberté illusoire, toute liberté unilatérale superficielle, toute liberté qui n'entre pas dans la vérité entière sur l'homme et sur le monde." 

    En effet, étant donné le pluralisme, l'agnosticisme et le relativisme sceptique contemporains, l'avertissement de Jean-Paul II concernant la "crise de la liberté et de la vérité" sonne comme une prophétie. Il nous a mis en garde contre le fait que tout écart par rapport à la vérité entraîne une perte d'ancrage de la liberté et expose l'homme à la violence des passions et à la manipulation. 

    La crise contemporaine de la liberté est à la base une crise de la vérité. Dans Veritatis Splendor, Evangelium Vitae et ailleurs dans ses enseignements officiels, Jean-Paul II a affirmé que nier le lien entre liberté et vérité pouvait conduire au totalitarisme. Et dans Mémoire et identité, il a expliqué :

    "L'abus de la liberté provoque une réaction qui prend la forme d'un système totalitaire ou d'un autre. C'est la corruption de la liberté que nous avons connue au 20e siècle et dont nous connaissons un peu la forme aujourd'hui."

    À la suite d'Aristote, de saint Thomas d'Aquin et de Jean-Paul II, nous répétons qu'"il n'y a pas de liberté sans vérité". Il est clair que le lien entre la liberté humaine et la vérité est d'une importance capitale. Par conséquent, la compréhension de la pensée de nos philosophes et de la théologie de la vérité et de la liberté de Jean-Paul II dans le contexte individuel, social et politique nous aide à répondre correctement aux défis de l'époque actuelle. 

    C'est l'occasion de vous rappeler la parution de l'incontournable "Plaidoyer pour le Vrai" de Paul Vaute : voir Paul Vaute présente son livre "Plaidoyer pour le Vrai"

  • Une brève histoire des catholiques traditionnalistes...

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    ... est retracée par Yves Chiron sur le site de la Nef :

    Brève histoire des traditionalistes

    L’histoire du traditionalisme ne commence pas avec le concile Vatican II. On pourrait remonter à la célèbre exhortation du pape saint Pie X dans la Lettre apostolique condamnant le Sillon, en 1910 : « Les vrais amis du peuple ne sont ni révolutionnaires ni novateurs mais traditionalistes. » Mais depuis le concile Vatican II, le traditionalisme a pris des visages nouveaux et très diversifiés.

    Le terme lui-même est contestable. La dénomination « catholique traditionaliste » est presque un pléonasme, tant il est vrai que tout catholique cohérent doit se reconnaître héritier de la Tradition. Le concile Vatican II (1962-1965), dans la constitution Dei Verbum, a rappelé que par la Tradition reçue des Apôtres « l’Église perpétue dans sa doctrine, sa vie et son culte et elle transmet à chaque génération, tout ce qu’elle est elle-même, tout ce qu’elle croit ».

    Lire la suite sur le site de La Nef

  • La stratégie des évêques allemands pour se débarrasser du cardinal Wölki

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    Indiscrétion fracassante de Bild : les évêques allemands envisagent de démissionner en bloc pour protester contre la gestion du scandale des abus par l’archevêque de Cologne Wölki. La défense de Müller dénonce l’instrumentalisation d’affaires passées, sur lesquelles Wölki s’est déjà expliqué, pour discréditer l’évêque « critique de l’unilatéralité de la voie synodale ». Les abus sont une excuse : le véritable objectif serait de se débarrasser du principal ennemi interne et de verrouiller la Voie Synodale qui crée plus d’un casse-tête à Rome.

    En Allemagne, un nouveau tremblement de terre dans l’Église est en cours. Après le succès médiatique de la démission annoncée en grande pompe par le cardinal Marx et rejetée par le pape, il semblerait qu’une bonne partie de l’épiscopat allemand ait l’intention de répéter le même scénario. L’objectif ? Toujours la même chose : mettre le cardinal Rainer Maria Wölki en difficulté et l’inciter une fois pour toutes à faire le pas de côté définitif. L’indiscrétion rapportée par le tabloïd « Bild » selon laquelle dans la hiérarchie ecclésiastique d’outre-Rhin l’hypothèse d’une démission en bloc pour protester contre la gestion du scandale des abus par l’archevêque de Cologne fait sensation.

    Le cardinal Gerhard Ludwig Müller est intervenu ces dernières heures pour défendre Wölki, affirmant qu’il y a une manipulation permanente des affaires passées afin de discréditer le successeur de Meisner en tant que « critique du caractère unilatéral de la Voie synodale« . Selon le Préfet émérite de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, en fait, les évêques allemands qui ne souffrent pas Wölki ne cherchent ni à rendre justice aux victimes ni à assumer la responsabilité de leurs manquements personnels. Le véritable objectif serait donc de se débarrasser du principal ennemi interne et de protéger la voie synodale qui crée plus d’un casse-tête à Rome.

    En effet, l’enquête indépendante menée par l’avocat Björn Gercke et portant sur les abus sexuels sur mineurs commis au sein de l’archidiocèse de Cologne de 1975 à 2018 a exonéré l’archevêque actuel de toute responsabilité personnelle. Pourquoi, alors, devrait-il démissionner ? Par ailleurs, une visite apostolique confiée au cardinal Anders Aborelius, évêque de Stockholm, et à Mgr Johannes van den Hende est actuellement en cours à Cologne.

    La menace de démission collective, à l’instar de celles annoncées puis laissées sur le papier par le cardinal Marx, sonne plutôt comme une manière de forcer les choses au mépris des résultats de la visite apostolique. Le chapitre sur le retrait (seulement annoncé) de l’archevêque de Munich constitue d’ailleurs un précédent qui devrait compter comme un argument supplémentaire en défense de la position de Wölki : dans la lettre au Pape, en effet, à côté de l’accusation systémique, Marx a parlé de « nombreuses défaillances personnelles et erreurs administratives » dans le contexte de la catastrophe des abus sexuels. François a toutefois rejeté sa démission dans une lettre publique le 10 juin, dans laquelle il l’a confirmé à la tête de son archidiocèse. Pourquoi, alors, une grande partie de l’épiscopat allemand espère-t-elle une issue différente pour leur frère Wölki – sur qui ne pèse aucune responsabilité personnelle dans la gestion des abus – et est même prête à démissionner en bloc pour lui attirer des ennuis et le forcer à renoncer ?

    L’impression est qu’ils se cachent derrière un sujet médiatiquement sensible comme les abus pour régler des comptes internes en vue de la poursuite de la Voie synodale. D’autre part, c’est Marx lui-même qui a indiqué la Voie synodale comme le seul tournant pour sortir de la crise dans laquelle le scandale des abus a plongé l’Église. La corrélation avec une question aussi délicate a eu pour résultat, une fois le consensus médiatique encaissé, de renforcer le Synodaler Weg dont Marx était le grand promoteur et Wölki le principal détracteur.

    Jeudi, le pape François a reçu au Vatican Mgr Georg Bätzing, président de la Conférence épiscopale allemande. Selon ce dernier, l’audience s’est concentrée sur la situation de l’Église en Allemagne à la lumière de la gestion des cas d’abus sexuels et de la « situation difficile dans plusieurs diocèses. » Nous ne savons pas si Bätzing a pu informer le pape à cette occasion de l’intention d’une bonne partie des évêques allemands – rapportée par Bild – de proposer des démissions collectives. Le président de la Conférence épiscopale a toutefois tenu à faire savoir que François l’avait « encouragé à poursuivre sur la voie synodale » choisie.

  • Le soutien du pape au ministère LGBT controversé du père James Martin S.J.

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    D'Alejandro Bermudez sur le National Catholic Register :

    Une lettre du pape François exprime son soutien au ministère "LGBT" controversé du père James Martin

    Le ministère du père Martin est devenu de plus en plus controversé en raison de son éloignement progressif de la doctrine catholique.

    27 juin 2021

    CITE DU VATICAN - Dans une lettre personnelle envoyée au père jésuite James Martin le 21 juin, le pape François a exprimé son soutien à son ministère controversé et l'a encouragé à "continuer dans cette voie."

    La lettre, écrite à la main en espagnol, était une note de remerciement pour les photos que le père Martin avait envoyées au pape, et a d'abord été rapportée en italien par Vatican News avant d'être partagée par le père Martin sur son compte Twitter ; le père Martin a inclus une traduction non officielle de la lettre en anglais.  

    Selon le compte Twitter du père Martin, "les photos qu'il [le pape François] mentionne sont celles de la messe de confirmation de mon neveu le week-end dernier.  Il [le neveu du père Martin] portait également des chaussettes à l'effigie de François".

    Le pape a remercié le père Martin pour la lettre, et a déclaré que la photo des chaussettes "m'a fait rire."

    Cependant, le pape François a consacré la majeure partie de sa lettre au post-scriptum du père Martin. Sur son compte Twitter, l'auteur de "Building a Bridge" a expliqué que "le 'PS' (PD en espagnol) auquel le pape fait référence était un rappel concernant la conférence du ministère catholique LGBTQ", qui a eu lieu le samedi 26 juin.

    "Je veux vous remercier pour votre zèle pastoral et votre capacité à être proche des gens, avec la proximité que Jésus avait, et qui reflète la proximité de Dieu", a écrit le pape François dans sa lettre personnelle. " Le 'style' de Dieu comporte trois éléments : la proximité, la compassion et la tendresse. C'est ainsi qu'il se rapproche de chacun d'entre nous", a également déclaré le pape.

    Le pontife a ajouté : "En pensant à votre travail pastoral, je vois que vous cherchez continuellement à imiter ce style de Dieu. Vous êtes un prêtre pour tous, tout comme Dieu est un Père pour tous."  Au lieu du mot "tous", le pape François a utilisé l'inhabituel "todos y todas", des pronoms masculins et féminins qui sont répétitifs dans la langue espagnole, à moins qu'il n'ait voulu faire un point sur l'inclusion du genre. 

    Le père Martin a traduit l'expression par "hommes et femmes" dans sa version anglaise de la lettre, qui, selon lui, "a été préparée par plusieurs personnes, dont un ami argentin".

    Dans sa lettre, le pape François poursuit : "Je prie pour que vous continuiez de cette manière, en étant proches, compatissants et avec une grande tendresse".

    "Et je prie pour vos fidèles, votre 'troupeau' et tous ceux que le Seigneur place sous votre garde, afin que vous les protégiez, et les fassiez grandir dans l'Amour de Notre Seigneur Jésus-Christ", a-t-il écrit. 

    "Que le message chaleureux du Saint-Père encourage et inspire tous ceux qui, dans l'Église, s'occupent des catholiques LGBTQ et, en outre, rappelle aux personnes LGBTQ du monde entier la proximité, la compassion et la tendresse de Dieu", a déclaré le père Martin dans une publication sur Facebook dimanche.

    Le ministère du père Martin est devenu de plus en plus controversé en raison de son éloignement progressif de la doctrine catholique. 

    En 2017, après avoir publié Building a Bridge : Comment l'Église catholique et la communauté LGBT peuvent entrer dans une relation de respect, de compassion et de sensibilité, le père Martin a affirmé dans un article du Washington Post qu'"en écrivant le livre, je savais que ce serait un sujet quelque peu controversé, même si j'ai pris soin de rester bien dans les limites de l'enseignement de l'Église."

    "Mes réflexions, qui peuvent être résumées comme un appel au respect de part et d'autre, étaient fondées sur l'Évangile et sur l'appel du Catéchisme pour que l'Église traite les 'personnes homosexuelles' avec 'respect, compassion et sensibilité'", a-t-il écrit.

    Cependant, le 30 mai de cette année, commentant le mariage catholique du premier ministre britannique Boris Johnson, le père Martin a déploré que les couples de même sexe ne puissent pas avoir accès au sacrement du mariage. Concernant le mariage à l'église de Boris Johnson, deux fois divorcé, et de sa compagne, enceinte de leur enfant, le père Martin a souhaité "que la même miséricorde et la même compassion qui ont été offertes" à Boris Johnson et à sa compagne, "reconnaissant leurs vies complexes, puissent également être étendues aux couples de même sexe qui sont des catholiques de longue date."

    La conférence LGBTQ Outreach que le père Martin a mentionnée au pape François était organisée par New Ways Ministries, qui a été explicitement déclaré comme un ministère non catholique par les évêques américains. 

    La cofondatrice de New Ways Ministries, Sœur Jeannine Gramick, était l'oratrice principale de l'événement, qui a également présenté le documentaire Building a Bridge, qui décrit le Père Martin comme un héros pastoral révolutionnaire. Le documentaire a été présenté au Festival du film de Tribeca (9-20 juin). Le réalisateur oscarisé Martin Scorsese est cité comme producteur exécutif du documentaire.

  • Le pape dénonce les prédicateurs qui suivent la voie du Malin

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    Lu sur le Forum Catholique :

    En faisant un lien avec l'épître aux Galates, dans laquelle il est question de ''certains chrétiens venus du judaïsme qui s’étaient infiltrés'' et qui se présentaient ''comme les uniques détenteurs de la vérité'' cherchant ''à déprécier, également par la calomnie, le travail accompli par les autres'', le Pape François a dénoncé certains ''prédicateurs'' contemporains qui se présentent ''pour affirmer avec insistance, en vrais ''gardiens de la vérité'', quelle est la meilleure façon d’être chrétiens'', déplorant au passage le fait qu'ils ''affirment «avec force» que le vrai christianisme est celui auquel ils sont attachés, «souvent identifié avec certaines formes du passé'', et que pour eux ''la solution aux crises actuelles est de revenir en arrière pour «ne pas perdre l’authenticité de la foi''. Ainsi, il existerait ''la tentation de se refermer sur certaines certitudes acquises dans des traditions passées'' a affirmé le Pape qui conseille donc de suivre l’enseignement de saint Paul dans la Lettre aux Galates. Les ''prédicateurs'' dénoncés par François sont également associés à la voie du malin: ''Pareilles attitudes appartiennent selon le Saint-Père, à la voie du Malin, ces gens qui divisent et ne savent pas construire.''

    Un article de Vatican News:

    Audience générale: l'Esprit Saint œuvre à chaque époque de l'Église

    23/06/2021

    ''(...) Le Saint-Père a loué l’œuvre évangélisatrice de Paul, et mis en garde contre certains prédicateurs, qui se présentent comme «uniques détenteurs de la vérité».

    La Lettre de saint Paul aux Galates est décisive, montre la beauté de l’Évangile et la conversion de l’apôtre, a estimé le Pape, égrainant les différents thèmes importants pour la foi qu’elle renferme: la liberté, la grâce et la manière de vivre chrétienne, tous extrêmement actuels. «Cette lettre semble écrite pour notre temps», selon le Pape. (...)

    La calomnie des nouveaux prédicateurs

    «Certains chrétiens venus du judaïsme s’étaient en effet infiltrés, commençant avec astuce à semer des théories contraires à l’enseignement de l’apôtre, arrivant même à dénigrer sa personne», a observé l’évêque de Rome. «Se présenter dans certaines occasions comme les uniques détenteurs de la vérité et de chercher à déprécier, également par la calomnie, le travail accompli par les autres.» Pareilles attitudes appartiennent selon le Saint-Père, à la voie du Malin, ces gens qui divisent et ne savent pas construire.

    Face à cela, les Galates sont en crise. Que devaient-ils faire? «Écouter et suivre ce que Paul leur avait prêché, ou bien écouter les nouveaux prédicateurs qui l’accusaient?», s’est interrogé François, évoquant l’état d’incertitude qui animait leur cœur. (...)

    Une condition proche de notre époque

    C’est pourquoi, devant les critiques des nouveaux prédicateurs, ils se sentaient perdus et incertains sur la manière de se comporter et qui écouter. Une condition proche, selon le Souverain pontife, de l’expérience que certaines communautés chrétiennes vivent aussi à notre époque.

    «En effet, aujourd’hui aussi ne manquent pas des prédicateurs qui, en particulier à travers les nouveaux moyens de communication, ne se présentent pas tout d’abord pour annoncer l’Évangile de Dieu qui aime l’homme dans Jésus crucifié et ressuscité, mais pour affirmer avec insistance, en vrais “gardiens de la vérité ”, quelle est la meilleure façon d’être chrétiens», a déploré le Saint-Père, ajoutant que ceux-ci affirment «avec force» que le vrai christianisme est celui auquel ils sont attachés, «souvent identifié avec certaines formes du passé», et que la solution aux crises actuelles est de revenir en arrière pour «ne pas perdre l’authenticité de la foi».

    L’Esprit Saint œuvre à tous les siècles

    Aujourd’hui aussi, comme alors, il existe donc la tentation de se refermer sur certaines certitudes acquises dans des traditions passées, a affirmé le Pape, conseillant de suivre l’enseignement de saint Paul dans la Lettre aux Galates pour comprendre quelle route suivre. (...)''

    Pour lire en entier, c'est ICI.

  • L’étrange prédication du pape François aux séminaristes d'Ancône

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    Lu sur "Actualités" (Site de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X) :

    L’étrange enseignement du pape François à des séminaristes

    14 JUIN 2021

    Le pape François a reçu en audience le jeudi 10 juin 2021 la communauté du séminaire pontifical des Marches, séminaire « Pie XI », sis à Ancône. Il a encouragé les responsables à imiter saint Joseph pour former ceux qui leur sont confiés, et les séminaristes à pratiquer la docilité.

    Dans ce discours du pape, il y a des encouragements judicieux. Telle cette exhortation aux formateurs du séminaire d’imiter la figure de saint Joseph : qu’ils pratiquent eux-mêmes l’obéissance, le dévouement, la générosité et la chasteté, entendue comme le détachement de tout.

    Ou encore, aux séminaristes, l’encouragement à une vraie docilité, vertu bien oubliée dans notre monde, et qui doit être à la base de la formation sacerdotale.

    Mais il se trouve malheureusement des éléments qui sont de véritables déviations.

    Une erreur doctrinale

    Le pape donne aux séminaristes l’exemple de Jésus appliqué à obéir à saint Joseph et à la sainte Vierge dans son enfance. Il développe : « Dès son plus jeune âge, il a dû (…) se poser les grandes questions de la vie » explique-t-il. Vraiment ?

    Le pape ajoute : « Peut-être n’avons-nous pas assez réfléchi sur le jeune Jésus, engagé dans le discernement de sa propre vocation, dans l’écoute et la confidence à Marie et Joseph, dans le dialogue avec le Père pour comprendre sa mission. »

    Dans une pareille expression, le Fils de Dieu semble déconnecté de son humanité. Car, qui cherche un discernement sur sa vocation ? L’humanité du Christ ? mais elle n’a pas de personne, pas de « je ». Serait-ce le Fils de Dieu lui-même ?

    Un peu de théologie

    Dans le Christ, il y a deux natures et une seule personne : la personne incréée du Verbe, du Fils de Dieu. Cette personne divine, qui est identique à la nature divine, assume une nature humaine en Jésus-Christ, le Verbe incarné.

    Il faut affirmer que la personne divine du Verbe, le seul « moi » ou « je » que possède Jésus-Christ, sait parfaitement qu’il est Dieu. Le Verbe de Dieu incarné a de plus conscience de son incarnation.

    Le Verbe de Dieu a ainsi conscience de soi jusque dans sa nature humaine. Il est le seul sujet conscient de cette nature consciemment assumée, et cela dès le premier instant de son incarnation. Tel est l’objet de notre foi, et c’est un mystère proprement dit que nul ne peut comprendre.

    La nature humaine n’est pas une personne. Dans le Christ, il y a des sentiments humains, une intelligence et des pensées humaines, une volonté et des vouloirs humains, mais qui sont assumés par la personne divine.

    Ainsi, affirmer que le Christ devait faire un discernement humain ou comprendre sa vocation, revient à penser soit que le Christ était une personne humaine, ce qui est une hérésie.

    Soit à penser qu’il ne pouvait pas savoir, en tant que Dieu, ce qui se passait dans la nature humaine qui lui était unie par l’union hypostatique, ce qui revient à une autre hérésie : penser que Dieu peut ignorer quoi que ce soit, qu’il n’est pas la Sagesse infinie qui sait tout.

    Ainsi, il faut affirmer que le Christ savait parfaitement qu’il était Dieu, puisque sa personne divine le savait parfaitement. Sa nature humaine en avait d’ailleurs une perception nette : en effet, dès le premier instant de sa conception, l’intelligence de la nature humaine du Christ possède la vision béatifique.

    Autrement dit, elle voit Dieu immédiatement, comme les saints du Ciel, et dans un degré qu’aucun saint n’atteindra jamais. Ainsi, même à travers son intelligence humaine, la personne du Verbe incarné possède la pleine possession de Dieu.

    Comment dès lors le Christ pourrait-il avoir besoin de « discerner sa vocation » et de « dialoguer avec le Père », alors qu’il n’a, en tant que Dieu, qu’une seule intelligence, une seule volonté, une seule nature avec son Père ?

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  • Avortement et communion, les évêques américains votent oui à un document destiné aux politiciens catholiques

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    De Salvatore Cernuzio sur Vatican News (it) :

    18 juin 2021

    Avortement et communion, les évêques américains votent oui à un document destiné aux politiciens catholiques

    Annoncé lors de la session plénière de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) le vote favorable de 168 évêques pour la rédaction d'un texte sur l'Eucharistie, avec une section sur l'importance d'être digne de la recevoir. Plusieurs évêques ont demandé d'établir des principes pour décider de donner ou non l'accès au sacrement à des croyants occupant des fonctions publiques qui soutiennent des lois en faveur de l'avortement et de l'euthanasie. 55 contre, 6 abstentions. Discours d'ouverture du Nonce Christophe Pierre : "L'objectif est l'unité".

    Cent soixante-huit évêques des États-Unis ont voté en faveur de la rédaction d'une "déclaration formelle sur la signification de l'Eucharistie dans la vie de l'Église". Ce document devrait inclure une section sur la "cohérence eucharistique" pour les politiciens catholiques, puis la "dignité" pour accéder à la communion en référence à tous ces croyants, comme le président Joe Biden, qui occupent une fonction publique mais soutiennent une législation favorable à l'avortement, à l'euthanasie, aux unions entre personnes de même sexe,.... La décision a été annoncée il y a quelques minutes au cours de l'Assemblée plénière - qui a débuté le 16 juin en mode en ligne en raison des restrictions liées à la pandémie - diffusée en direct sur le site Internet de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis.

    Approbation du document en novembre

    Cinquante-cinq voix contre, six abstentions. Une victoire, donc, d'environ 75% des voix. Le Comité épiscopal de doctrine, actuellement présidé par l'évêque Kevin Rhoades de Fort Wayne-South Bend (Indiana), va maintenant commencer à travailler sur le document en vue de l'assemblée générale des évêques américains en novembre, au cours de laquelle le texte doit être approuvé avec une majorité d'au moins 2/3. Le quorum est largement dépassé avec le vote d'aujourd'hui. Mgr Rhoades a précisé que les évêques qui ne font pas partie du comité auront la possibilité d'apporter leur contribution et que le projet final fera l'objet d'amendements avant d'être soumis au vote. En outre, a expliqué l'évêque, le document ne mentionnera pas le nom de Biden ou d'autres personnes et se contentera de fournir des lignes directrices plutôt que d'imposer une politique nationale obligatoire.

    Le projet "Réveil eucharistique".

    Immédiatement après l'annonce, l'évêque Andrew Cozzens de l'archidiocèse de St.Paul a pris la parole et a présenté le projet de "Réveil eucharistique". L'initiative, prévue pour un an, s'inspire d'une étude du Pew Research Center qui a montré la mauvaise compréhension du sacrement par de nombreux catholiques, ainsi que l'impact de la pandémie sur la pratique religieuse. "Nous avons besoin d'un renouvellement spirituel de la foi eucharistique dans nos cœurs en tant qu'évêques", a déclaré M. Cozzens. "Si nous voulons que notre peuple et nos prêtres savourent le don de l'Eucharistie, nous devons renouveler l'amour de ce don." 

    La confrontation entre les évêques

    Les deux jours précédents de la session plénière ont été marqués par une vive confrontation entre les prélats de l'USCCB, les discussions se prolongeant au-delà du temps prévu. Lors de l'examen préliminaire de l'ordre du jour, Mgr Mitchell Rozanski, archevêque de Saint-Louis, a proposé que le vote sur le point relatif à la communion soit précédé d'une discussion ouverte afin que chaque évêque puisse faire entendre sa voix. La motion a également reçu l'avis contraire de plusieurs évêques.

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  • « Heiliger Vater », « Querido hermano » : le duel épistolaire entre Rome et l’Église d’Allemagne

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso, en traduction française sur Diakonos.be :

    16 juin 2021

    « Heiliger Vater », « Querido hermano ». Duel épistolaire entre Rome et l’Église d’Allemagne

    Les jours passent, mais quant à savoir où mènera cet échange de lettres entre le cardinal Reinhard Marx et le Pape, cela reste une énigme.

    Un historique de cette affaire peut nous aider à comprendre, mais il faut avant tout garder en tête le contexte, celui du « Chemin synodal » que l’Église d’Allemagne a lancé il y a trois ans et dont les grandes orientations sont déjà écrites, et réclamées à corps et à cris par une majorité écrasante d’évêques et de laïcs : des charges électives, la fin du célibat des prêtres, les ordres sacrés pour les femmes, une révolution de la morale sexuelle. Un cauchemar même pour le Pape François, qui a essayé en vain dans une lettre du 29 juin 2019 « au peuple de Dieu qui est en chemin en Allemagne », de freiner cette dérive. Et il essayera peut-être encore une fois, justement dans sa réponse à la lettre de Marx.

    Le premier acte de cet échange épistolaire se trouve précisément dans la lettre que le cardinal Marx envoie au pape le 21 mai.

    Dans cette lettre, Marx insiste exagérément sur le poids des abus sexuels sur le destin de l’Église. Il affirme qu’on est arrivé à « un échec institutionnel et systémique », dont tous sont « coresponsables ». Mais « le point de basculement pour sortir de cette crise » existe, écrit-il, « et c’est uniquement le ‘Chemin synodal’ ». Et dans ce but, il présente sa démission de ses fonctions d’archevêque de Munich et de Freising, comme « un signal personnel pour un nouveau départ de l’Église et pas seulement en Allemagne ».

    Dans un premier temps, personne ne sait rien de cette lettre, mais le 4 juin, Marx, affirmant en avoir reçu l’autorisation du Pape, la publie le même jour.

    Le lendemain, le 5 juin, le président de la conférence épiscopale allemande, Georg Bätzing, évêque du Limbourg soutient ouvertement dans une interview à la chaîne de télévision Ardmediathek la thèse exprimée par Marx :

    « On a ressenti dans l’Église un tel échec systémique qu’il ne peut il y avoir que des réponses systémiques, et ces réponses doivent être fondamentales. Tel est le message que le cardinal Marx dit avec clarté et qui nous renforce dans notre volonté d’aller de l’avant avec le ‘Chemin synodal’ ».

    Mais ensuite, le 8 juin, en première page de « L’Osservatore Romano », apparaît quelque chose d’inhabituel : une lettre au directeur du journal du Vatican signée par un vieux cardinal jouissant d’une grande estime, Julian Herranz, grand canoniste et, en cette qualité, co-auteur des réformes juridiques des deux derniers pontificats en matière d’abus sexuels.

    Le cardinal Herranz ne fait pas la moindre allusion explicite à la lettre du cardinal Marx, mais il en conteste la thèse principale, celle du caractère « systémique » de la crise. Ce n’est pas tout le monde qui est responsable des abus, ce n’est pas toute l’Église, mais il s’agit de la responsabilité personnelle de celui qui les commet. L’Église peut être entachée des péchés de ses membres et discréditée par les « puissants » de ce monde, mais elle n’en reste pas moins toujours sainte et salvatrice, et c’est pour cela qu’il faut la défendre d’autant plus.

    « On n’abandonne pas sa Mère quand elle est blessée », conclut Herranz en citant François. Difficile d’imaginer qu’il ait publié cette lettre, à ce point en évidence dans « L’Osservatore Romano », sans l’accord du Pape.

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  • A propos de saint Jean Chrysostome

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  • Lever l'excommunication de Luther ?

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    Du site de l'Homme Nouveau :

    Faut-il lever l'excommunication de Luther ?
    L'analyse du Club des Hommes en Noir

    Faut-il lever l'excommunication de Luther ? <br>L'analyse du Club des Hommes en Noir

    Comme chaque vendredi, retrouvez Le Club des Hommes en Noir. Cette émission fondée en 2012, sur une radio bien connue, par Philippe Maxence, a un concept simple : l'actualité de l'Église décryptée par des prêtres et un laïc, sans langue de buis ! 

    Cette semaine, le Club des Hommes en Noir composé des abbés Barthe, Viot, du Père Thomas sj et de Jean-Pierre Maugendre, sous la direction de Philippe Maxence s'interroge sur la sortie d'un texte qui viendrait limiter le Motu Proprio Summorum Pontificum de 2007, rendant sa pleine légitimité à la forme extraordinaire du rit romain.