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Economie - Page 39

  • Asphyxier le Vatican ?

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    "La Banque d'Italie a bloqué tous les paiements électroniques à travers les POS (point of sale, en gros, toutes les caisses de paiement) et à travers le circuit mondial des cartes de crédit, dans l'État de la Cité du Vatican. Même ceux pour payer les billets pour les Musées du Vatican, qui chaque année sont visités par cinq millions de touristes."

    Informations et commentaires : http://benoit-et-moi.fr/2013-I/articles/vatican-contre-reste-du-monde-la-guerre-continue.php

    Sur zenithttp://www.zenit.org/article-33014?l=french

  • Quand tout s'achète et se vend : le sexe, l'amour et à présent la vie

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    Lire cette opinion de François-Xavier Bellamy sur économie.matin.frTout se vend, tout s'achète : l'amour, le sexe, et maintenant la vie

    Les députés et sénateurs d'opposition opposés au mariage homosexuel et rassemblés dans l'Entente parlementaire pour la famille, se sont déclarés lundi "scandalisés" par des propos tenus par l'homme d'affaires de gauche Pierre Bergé sur la gestation pour autrui.

    OPINION
    En philosophie, rien ne mérite plus de reconnaissance que la générosité intellectuelle qui consiste à aller jusqu’au bout de sa propre pensée. C’est la cohérence d’une idée avancée jusque dans ses conséquences ultimes qui permet en effet d’en discerner le bien-fondé – ou l’inverse. Mais peu d’esprits en sont capables ; on reconnaît une idée à moitié convaincante au fait qu’elle trouve toujours de bonnes raisons de s’arrêter sur le seuil de son propre développement.
  • L'Eglise et les migrants

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    C'est aujourd'hui la "Journée mondiale des migrants". Il y a peu de temps, Benoît XVI a adressé un message à l'occasion de la prochaine journée du migrant qui aura lieu le 13 janvier prochain. Peu importe cette inflation des "journées mondiales", ce qui compte, c'est la réalité évoquée :

    Chers frères et sœurs !

    (...) Dans mon Encyclique Caritas in veritate , j’ai voulu préciser, dans la lignée de mes Prédécesseurs, que « toute l’Eglise, dans tout son être et tout son agir, tend à promouvoir le développement intégral de l’homme, quand elle annonce, célèbre et œuvre dans la charité » (n. 11), en me référant aussi aux millions d’hommes et de femmes qui, pour diverses raisons, vivent l'expérience de la migration. En effet, les flux migratoires sont « un phénomène qui impressionne en raison du nombre de personnes qu’il concerne, des problématiques sociale, économique, politique, culturelle et religieuse qu’il soulève, et à cause des défis dramatiques qu’il lance aux communautés nationales et à la communauté internationale » (ibid ., n. 62), car « tout migrant est une personne humaine qui, en tant que telle, possède des droits fondamentaux inaliénables qui doivent être respectés par tous et en toute circonstance » (ibidem ).

    Dans ce contexte, j’ai voulu dédier la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié 2013 au thème « Migrations : pèlerinage de foi et d’espérance », en concomitance avec les célébrations du 50ème anniversaire de l’ouverture du Concile Œcuménique Vatican II et du 60ème anniversaire de la promulgation de la Constitution Apostolique Exsul familia , tandis que toute l’Eglise s’efforce de vivre l'Année de la foi en tâchant de relever avec enthousiasme le défi de la nouvelle évangélisation.

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  • La Doctrine Sociale de l'Eglise accessible sur internet

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    Un site lui est consacré (CERAS) :

    Retrouvez les discours des papes et du Concile sur les grandes questions sociales depuis le XIXe siècle, ainsi que le contexte historique et politique dans lequel ils s’inscrivent. Découvrez aussi les principesstructurants d'une "doctrine sociale" et les grands thèmes abordés par l'Eglise catholique. Doctrine vivante qui s'enrichit  des initiatives des communautés chrétiennes.

    http://www.doctrine-sociale-catholique.fr

  • France : une nouvelle victoire des lobbies pharmaceutiques

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    De la synthèse de presse quotidienne de Génèthique.org :

    Autorisation de la recherche sur l'embryon: "deux transgressions lourdes de la part de la majorité" selon Jean Léonetti

    Dans une interview à l'hebdomadaire La Vie, le député UMP Jean Léonetti, qui était rapporteur de la loi de bioéthique du 7 juillet 2011, réagit à l'adoption par le Sénat d'une proposition de loi autorisant la recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires, dans la nuit du mardi 4 au mercredi 5 décembre dernier (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 05/12/12). 

    Interrogé sur ce que change cette proposition de loi par rapport à la loi de bioéthique de 2011, Jean Léonetti explique que la loi de 2011 avait posé un principe d'interdiction des recherches sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires, tout en l'assortissant d'exceptions. Avec la nouvelle proposition de loi, il explique: "on veut faire passer une loi inverse: l'autorisation de la recherche, mais encadrée."Puis, le député UMP explique qu'il voit dans ce vote du Sénat "deux transgressions lourdes de la part de la majorité", à savoir que, tout d'abord, le cadre législatif actuel prévoit une révision de la loi de bioéthique tous les sept ans. En outre, l'article 46 prévoit que "tout projet de réforme sur les problèmes éthiques et les questions de société  soulevés par les progrès de la connaissance dans les domaines de la biologie, de la médecine et de la santé doit être précédé d'un débat public sous forme d'états généraux". Pour le député, cet article est "aujourd'hui tout simplement ignoré". 

    Poursuivant alors à propos du prix Nobel de médecine qui a été attribué au Japonais Shinya Yamanaka et au britannique John Gurdon (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 08/10/12), le député UMP précise qu'il n'y avait alors pas d' "urgence à revoter une loi autorisant la recherche sur les cellules souches embryonnaires", puisque "par cette loi, les sénateurs ne répondent pas d'abord à un impératif scientifique mais commercial: ils donnent enfin satisfaction aux lobbies pharmaceutiques". Il ajoute: "Le prix Nobel remis à ces deux chercheurs montre la faiblesse de l'argumentaire selon lequel la recherche sur l'embryon serait la seule voie d'avenir sur laquelle la France devrait rattraper son retard. Au contraire, la voie sur laquelle la majorité veut s'engager est une voie qui va tomber en désuétude".

  • Le développement durable, oui, mais sans oublier l'éthique !

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    C'est la position défendue par les représentants du Saint-Siège à l'ONU (ZENIT.org):

    Le Saint-Siège appelle à un bilan sur l’éradication de la pauvreté dans le monde, invitant à contrôler également la « dimension éthique » dans le domaine du développement durable.

    Une délégation du Saint-Siège a pris la parole lors de la 67e session de l’Assemblée générale des Nations-Unies, dans le cadre du comité sur « l’éradication de la pauvreté », le 12 novembre 2012, à New-York.

    Le Saint-Siège appelle à un bilan

    L'éradication de la pauvreté demeure une « préoccupation primordiale pour les Nations Unies », elle est même l’objet des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui ont été fixés en 2000 en vue de 2015.

    Le Saint-Siège appelle à un « bilan des progrès accomplis dans chacun de ces objectifs », avec un « accent particulier sur les plus pauvres des pays en développement, où la pauvreté est la plus aiguë ».

    La délégation rappelle que les OMD comprennent trois sous-catégories, « dont chacune est essentielle pour assurer un minimum de dignité humaine » : il s’agit d'une part de « réduire de moitié les personnes qui gagnent moins de 1 dollar par jour », d'autre part d’ « assurer le plein emploi productif pour tous » et, enfin, de « réduire de moitié la proportion de personnes souffrant de la faim ».

    Si ces OMD sont « difficiles à atteindre dans le contexte mondial actuel », cependant le Saint-Siège estime qu’il est possible de prendre pour modèle « les pays en développement dont les stratégies de réduction de la pauvreté ont prouvé leur succès au cours de la dernière décennie ou plus ».

    Parmi les moyens à mettre en œuvre, il mentionne la « relance de la croissance économique » mais aussi des « stratégies qui mettent l'accent sur ​​les besoins des segments les plus pauvres en matière d'eau potable, de logement, de santé et de services d'éducation » ainsi qu’une « bonne gouvernance » qui permette la « mise en œuvre efficace de ces stratégies » et « une coordination plus efficace des politiques ».

    Le développement durable doit être éthique

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  • Sortir de la crise autrement que par des politiques budgétaires dévastatrices ?

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    Nous lisons sur le site des Jésuites de France :

    Sortir de la crise autrement que par des politiques budgétaires dévastatrices, c’est possible ! Loin des discours sur une inéluctable austérité, Gaël Giraud, chercheur en économie au CNRS, jésuite, donne les moyens de comprendre les ressorts de la crise financière et propose un chemin inédit où la  transition écologique est centrale.

    Gaël Giraud, jésuite français et économiste indépendant aux travaux reconnus et précieux (nominé pour le prix du meilleur jeune économiste 2009), analyse dans ce livre  les enjeux et perspectives économiques auxquels la France et l’Europe doivent faire face pour engager un vrai plan de sortie de crise qui soit viable, et financer la transition écologique nécessaire.

    Présentation du livre

    Illusion financière Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taireL’impasse économique dans laquelle la crise financière a plongé des États désemparés, alimentée par une véritable fascination pour les marchés financiers, occulterait-elle une solution de sortie de crise originale ? C’est ce que pense Gaël Giraud, nominé pour le prix du meilleur jeune économiste 2009, qui affirme que la seule politique viable de sortie de crise consiste à financer la transition écologique par une création monétaire massive de la BCE.

    Cette proposition originale est motivée par une critique poussée de « l’illusion financière » qui consiste à croire que seuls les marchés financiers sont capables d’apporter une prospérité durable. La contrainte énergétique et climatique actuelle s’imposerait alors comme l’élément déterminant conditionnant toute prospérité durable en Europe, si bien que tout projet économique qui ignorerait cette contrainte promet de se heurter au mur d’une réalité qui ne dépend pas de notre bon vouloir politique : la raréfaction relative des énergies fossiles et les bouleversements telluriques que provoque déjà le réchauffement climatique. En proposant de financer la transition écologique par la planche à billets et non pas par les marchés financiers, l’auteur veut à la fois relever ce défi et dépasser l’addiction mortifère de notre économie à l’égard d’une finance dérégulée. Bien conscient que l’obstacle majeur à cette transformation réside dans le changement des conventions monétaires, il propose des arguments visant à désamorcer la doxa qui associe l’utilisation de la planche à billets à une inflation démesurée propice à l’instabilité politique.

    Non seulement les chrétiens ne sauraient rester à l’écart d’un tel bouleversement de société mais ils sont appelés à jouer un rôle d’avant-garde dans ce combat contre l’illusion financière, véritable culte du veau d’or des temps modernes. Par respect pour la création ; par amour pour l’autre, ce prochain éventuellement “lointain” que sont les prochaines générations ; au nom des plus fragiles, celles et ceux qui seront les premières victimes de l’ajustement énergétique et climatique qui nous sera imposé par la nature si nous ne négocions pas la transition avec intelligence et dans le souci de la justice.

    L’auteur

    Gaël Giraud est jésuite depuis 2004, chercheur au CNRS professeur affilié à l’ESCP‐Europe, membre du Conseil scientifique du laboratoire d’excellence REFI (régulation financière), membre du laboratoire d’excellence OSE, collaborateur au CERAS, enseignant au Centre Sèvres, collaborateur au programme de recherche « Responsabilité éthique des multinationales dans les pays émergents » à l’ESSEC.
    Il est l’auteur de plusieurs livres dont :
    La Théorie des jeux (Flammarion, 2009, 3e éd. revue et augmentée)
    et Vingt Propositions pour réformer le capitalisme (Flammarion, 2012, 3e éd. revue et augmentée, poche). Il collabore par ce titre à la collection Pourquoi les chrétiens ne peuvent pas se taire (Immigration (François Soulage, Géneviève Médevielle, 2011) et Extrême droite (Etienne Pinte, Jacques Turck, 2012).

    Salué unanimement par la presse,  Illusion financière  est un indispensable pour penser la société de demain sur de nouvelles bases.

    « [...]  il importe de comprendre que l’idée d’une contrainte financière agissant “de l’extérieur ” sur nos économies, incarnée par des “marchés anonymes” n’est qu’une illusion »

  • Le vice-président de Danone reçoit le Prix Humanisme Chrétien 2012

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    Nous lisons sur Info.catho.be cette information publiée par APIC :

    " a reçu le 18 octobre à Paris le Prix Humanisme chrétien 2012 pour son essai « Chemin de traverse – vivre autrement l’économie », paru aux éditions Albin Michel. A 48 ans, Faber est vice-président du groupe alimentaire Danone, après avoir mené une carrière de financier et de consultant de haut vol. Mais il se sent davantage « patron d’une grande entreprise » que « grand patron d’entreprise ».

    Dans sa laudatio, le professeur Jean-Didier Lecaillon, de Paris, a souligné les chemins d’humanisme qui traversent la démarche d’Emmanuel Faber, en particulier dans le développement du « social business » au Bangladesh, en collaboration avec le Prix Nobel de la Paix, Muhammad Yunus. Son action est polarisée par une générosité altruiste qui n’empêche pas les rudes combats économiques, toujours dans le respect du partenaire ou du concurrent. On retrouve dans le témoignage de l’auteur cette « subversion évangélique dont notre monde a besoin ».

    L’ouvrage de Faber a embarrassé les libraires, car ce n’est ni un livre de témoignage, ni un traité d’économie, ni une œuvre politique, comme l’a reconnu Jean Mouttapa, éditeur chez Albin Michel. A quoi l’auteur répond : « Mon livre est orphelin, ce qui lui permet d’être adopté ». Et le prix Humanisme chrétien 2012 lui « offre une famille d’accueil ».

    Ce prix, qui en est à sa huitième édition, est attribué par l’Association franco-suisse d’éducation et d’entraide sociales (AEES) présidée par Dominique Ducret à Genève. L’Association donne par ailleurs son appui à l’Académie d’études et d’entraide sociale (AES) qui organise à Paris des cercles d’études sur les questions éthiques touchant la société contemporaine.

    Emmanuel Faber a beau vivre à Paris, mais pour y recevoir le prix Humanisme chrétien, il a dû y faire un crochet entre des séances à Genève et Londres, en attendant de rejoindre d’autres continents. En dehors de son intense activité professionnelle, il accepte de parler des valeurs qui l’animent, comme il l’a fait lors des Conférences de Carême à Notre-Dame de Paris, et comme il le fera le 1er décembre lors du colloque « Nicolas et Dorothée » à St-Maurice (Suisse)."

  • Le sanctuaire de Banneux fait face aux difficultés de l'heure

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    Nous lisons sur L'Avenir.net :

    Au sanctuaire de la Vierge des Pauvres à Banneux, lieu bien connu des pèlerins en Belgique, même constat qu'à Lourdes: le nombre de visiteurs individuels reste assez stable, mais les pèlerins qui viennent en groupe pour un séjour plus long, eux, sont de moins en moins nombreux. Et avec eux, les dons et les offrandes qui sont les seules ressources du sanctuaire, qui ne reçoit aucun financement public.

    «Nous accueillons les pèlerins, les personnes malades ou handicapées. Nous ne sommes pas là pour faire du bénéfice, mais nous devons payer le personnel et les infrastructures… », dit un des employés du sanctuaire.

    En comptant les religieuses, 30 à 40 personnes travaillent sur le site pendant la «saison des pèlerinages » qui doit se terminer le 14 octobre. Un peu moins le reste de l’année.

    Heureusement, le sanctuaire de Banneux peut compter sur ses bénévoles : «Il y a toute une équipe et chacun a son rôle. Sans eux, certains postes ne seraient pas maintenus. »

    Pourtant, à Banneux, on ne se plaint pas de la situation : «Les gens donnent moins, c’est compréhensible, chacun regarde dans son porte-monnaie. C’est pareil dans toutes les structures, même dans la structure familiale : les gens vont partir en vacances une semaine au lieu de deux, ou ils iront moins loin. Parfois, on doit vraiment tirer sur la ficelle et reporter certains travaux à plus tard. Mais c’est comme ça partout et pour tout le monde… »

    A.Vt.

  • Europe : et si la crise économique et financière était le révélateur d'une crise bien plus profonde ?

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    ZENIT.ORG (ANITA BOURDIN)

    Les racines de la crise économique et financière de l’Europe sont plus profondes qu’on ne croit, estiment les évêques d’Europe : elles sont d’ordre philosophique et spirituel. « Si l’Europe est en crise au plan financier, monétaire, économique, c’est peut-être parce qu’elle n’a pas suffisamment enraciné son projet spirituellement », a résumé Mgr Léonard.


    Mgr André-Joseph Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles, a en effet résumé pour la presse, en fin de matinée, vendredi 28 septembre, les trois interventions qui ont nourri la réflexion des 11 cardinaux et 33 évêques présents à l’assemblée plénière du Conseil des conférences épiscopales d’Europe, en Suisse, à Saint-Gall (27-30 septembre).


    Voici notre transcription de sa synthèse.


    ***Pour affronter cette question des défis à la fois culturels, sociaux et spirituels de l’Europe, nous avons entendu ce matin trois interventions : une de M. Kuno Schedler, professeur d’économie d’entreprise à l’université de Saint-Gall, sur les enjeux surtout de l’ordre de économique ; ensuite une intervention de Mme Marta Cartabia, qui est professeur de droit et juge à la Cour constitutionnelle en Italie ; et ma propre intervention sur le point de vue philosophique et théologique.

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  • Quand la pédagogie nouvelle fournit à la société de consommation les moutons dont elle a besoin

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    C'est le très bon blog "le soupirail et les vitraux" qui a sélectionné cet extrait fort pertinent :

    « Pourquoi une droite soucieuse de donner à l’économie capitaliste son extension maximale aurait-elle combattu un mouvement qui était favorable à ses vues ? Toute son habilité a été de ne pas y collaborer trop ouvertement, pour laisser la gauche croire qu’elle lui causait grand tort [...]. L’économie capitaliste, au début des années 1970, devait pour trouver un nouveau souffle faire augmenter la consommation. Le recyclage des slogans contestataires y servit : le marché se proposa de combler les désirs qui s’étaient exprimés dans la rue sans trouver de débouchés politiques. L’abandon de l’éducation traditionnelle, le démantèlement de l’école « bourgeoise », la fin des humanités, l’enfant constructeur de ses savoirs, étaient exactement ce qui convenait pour pérenniser la poussée consumériste. [...] Or, le véritable obstacle à l’hégémonie du marché, ce qui limite son emprise sans partage, c’est le désintérêt, c’est-à-dire l’intérêt pour autre chose que ce que le marché offre à la convoitise. [...] A cet égard, la culture classique représentait le plus sûr obstacle à un règne sans limite de la marchandise. [...] C’est pourquoi les détenteurs du capital ont accueilli favorablement les réformes qui pouvaient contribuer à sa marginalisation, et ont su mobiliser les masses pour parvenir à ce but, en les persuadant que la culture, c’était l’ennui et l’oppression, et en la remplaçant par l’industrie du divertissement, de l’entertainment.

    Les thèses de l’enfant-citoyen et les méthodes préconisées par les sciences de l’éducation disposent on ne peut mieux à la consommation. Partir de l’enfant, de ses préoccupations, de ses désirs : une telle revendication libertaire installe un rapport e perpétuelle soumission aux pulsions – « l’impulsion du seul appétit est esclavage » disait Rousseau. Or, les pulsions, c’est précisément ce que le marché sollicite par la publicité, et prétend satisfaire par ses produits : l’homme pulsionnel promu par les nouveaux pédagogues favorise le règne de la marchandise. Un exemple, entre mille, de la merveilleuse harmonie entre l’éducation telle qu’elle est préconisée et mise en œuvre, et l’insertion dans le monde marchand : la multiplication des exercices « à trous », des questionnaires à choix multiples où il faut cocher des cases, cliquer sur oui ou non, laissant seulement des manques à combler, des « arbitrages » à effectuer, comme tout consommateur averti doit savoir les réaliser. Le modèle de liberté ainsi promu est le choix entre différentes marques, ces marques qui, dans le désert symbolique propagé par une éducation récusant toute hiérarchie des valeurs parce que celle-ci serait infondée, s’imposent comme les seuls repères disponibles. Au point que les velléités d’opposition à l’ordre établi en passent, chez les jeunes – et pas seulement chez eux -, par des préférences de consommation et l’adoption de certaines marques, les attitudes rebelles nourrissant une industrie des signes de la rébellion et s’épuisant en elle ».

    Olivier REY, Une folle Solitude, Le fantasme de l’homme auto-construit, "Le triomphe consumériste", Seuil, 2006, p. 271-273.

  • Ne plus "faire d'enfants" ?

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    "Faire des enfants", une horrible expression, comme si accueillir de nouveaux petits d'homme appartenait au domaine du "faire", de la "fabrication". Une tribune, publiée dans divers médias, intitulée "Stoppez la croissance démographique" affirmait, à la fin du mois d'août, qu'il n'y a de salut pour l'humanité que dans une stricte limitation des naissances. Nathanaël Laurent y répond aujourd'hui dans la Libre, de façon assez alambiquée, mais en posant quelques bonnes questions :

    "Posons dès lors pour terminer quelques questions, sans doute embarrassantes, histoire de susciter une véritable réflexion : faut-il réellement moins d’êtres humains pour qu’il y ait plus d’humanité ? Est-ce une solution sérieuse que d’empêcher les résidents de cette planète d’exprimer leur potentiel de solidarité, de générosité et de partage ? L’évolution n’a-t-elle pas besoin de cette surpopulation pour permettre à Homo Sapiens de dominer en lui la part d’égoïsme qui risque de conduire son espèce à l’extinction ? Enfin, vouloir encore un enfant, le 3e ou le 4e, n’est-ce pas grandir l’humanité d’une conscience nouvelle à laquelle elle pourra transmettre, et surtout de laquelle elle pourra apprendre ?"