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Ethique - Page 3

  • Le pape a dit la vérité à une nation qui n'a plus d'oreilles pour l'écouter

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    Un éditorial du National Catholic Register :

    Le pape a dit la vérité à une nation « qui ne veut plus rien entendre »

    ÉDITORIAL : La réponse aux propos du Saint-Père sur l'avortement et les femmes en dit plus sur la capitulation de la Belgique, autrefois catholique, devant la laïcité que sur l'Église elle-même.

    Le pape François prononce son homélie le 29 septembre lors de la messe au stade Roi Baudouin à Bruxelles.
    Le pape François prononce son homélie le 29 septembre lors de la messe au stade Roi Baudouin à Bruxelles. (photo : Daniel Ibáñez / EWTN)

    La réaction hostile des progressistes catholiques aux commentaires faits par le pape François lors de son bref voyage en Belgique concernant le rôle des femmes et l'avortement a été très révélatrice, en particulier dans le contexte du lancement cette semaine de la session finale du Synode sur la synodalité.

    La réaction acrimonieuse à l'égard du Saint-Père était totalement disproportionnée par rapport à ce qu'il avait à dire sur ces deux sujets et à la place secondaire qu'il leur avait accordée lors de sa visite. Ses remarques sur l'avortement ont été faites dans le contexte de la mise en lumière du témoignage pro-vie du roi Baudouin de Belgique, qui a temporairement abdiqué son trône en 1990 pour ne pas être contraint d'approuver un projet de loi gouvernemental légalisant l'avortement.

    François a salué la décision du défunt monarque de « quitter sa place de roi pour ne pas signer une loi meurtrière ». Et, faisant référence à un projet de loi qui élargirait encore l'accès à l'avortement, il a exhorté les Belges d'aujourd'hui à réfléchir à l'action courageuse de leur ancien roi à une époque où « des lois criminelles sont encore en cours d'élaboration ».

    Ce rappel de la responsabilité des catholiques de s'opposer à la législation pro-avortement a été sévèrement condamné par certains commentateurs locaux comme une ingérence papale inadmissible dans les affaires intérieures de la Belgique.

    La réponse aux commentaires du pape sur le rôle des femmes dans l'Eglise, formulés lors de son passage à l'Université catholique de Louvain, a été encore plus exagérée. En louant « l'accueil fécond, le dévouement nourricier et vivifiant » de la femme, François a souligné que les femmes occupent une place de choix au sein de l'Eglise, non pas en raison des fonctions spécifiques qu'elles occupent dans sa hiérarchie institutionnelle, mais plutôt en raison de la nature fondamentale de la femme.

    « Ce qui caractérise les femmes, ce qui est vraiment féminin, n’est pas stipulé par des consensus ou des idéologies », a-t-il déclaré, « tout comme la dignité elle-même est garantie non pas par des lois écrites sur du papier, mais par une loi originelle inscrite dans nos cœurs. »

    L'administration de l'université catholique, qui s'attendait à un désaccord, a publié un communiqué de presse critique dès la fin du discours du Saint-Père. Qualifiant ses propos de « conservateurs », de « déterministes et réducteurs », l'université a proclamé « son incompréhension et sa désapprobation à l'égard de la position exprimée par le pape François sur le rôle des femmes dans l'Eglise et dans la société ».

    De toute évidence, les observations bénignes du pape ne méritaient pas cette décharge de vitriol élaborée à l'avance. Alors pourquoi certains catholiques locaux étaient-ils déterminés à cibler le Saint-Père ? L'explication principale est que leurs critiques reflètent la triste réalité selon laquelle l'Église locale a été presque complètement submergée par la sécularisation généralisée de la Belgique contemporaine.

    Mais ce n’est pas une coïncidence : le pape a été directement pris pour cible à propos du rôle des femmes dans l’Église juste avant le début du synode sur la synodalité, mardi. Les ecclésiastiques progressistes en Belgique, comme leurs homologues dans d’autres pays occidentaux, sont profondément attristés par le fait que François a récemment claqué la porte doctrinale concernant l’ordination sacramentelle des femmes.

    Ils sont également mécontents du fait que les organisateurs du synode aient été obligés de déplacer la discussion sur l'ordination des femmes et d'autres thèmes progressistes favoris, comme l'évangélisation des personnes LGBT, hors de la réunion finale du synode, privant ainsi les progressistes de la possibilité de revendiquer que leurs programmes ont été approuvés par un processus ecclésial mondial. Pour cette raison, ils ont cherché de manière irrespectueuse à embarrasser François pendant son séjour dans leur pays.

    La bonne nouvelle est que le pape n'a pas été dépité par leurs critiques, défendant ses propos avec force lorsqu'il a été interrogé par les journalistes lors de son vol de retour à Rome dimanche.

    « Je parle toujours de la dignité des femmes », a-t-il dit. « J’ai dit quelque chose que je ne peux pas dire des hommes : l’Église est femme, elle est l’épouse de Jésus. Masculiniser les femmes n’est pas humain. Les femmes, je le dis toujours, sont plus importantes que les hommes parce que l’Église est l’épouse de Jésus. »

    La meilleure nouvelle est qu’il a indiqué, juste avant son retour, qu’il n’avait pas l’intention de permettre à la faction progressiste de l’Église de détourner l’étape finale du Synode sur la synodalité.

    « Le processus synodal doit impliquer un retour à l’Évangile », a-t-il déclaré dans un discours aux évêques, au clergé, aux religieux et aux agents pastoraux à Bruxelles. « Il ne s’agit pas de donner la priorité aux réformes « à la mode », mais de se demander : « Comment pouvons-nous apporter l’Évangile à une société qui n’écoute plus ou qui s’est éloignée de la foi ? » Posons-nous tous cette question. »

    Malgré les avertissements du Saint-Père, il n’est pas certain que le document final du synode évitera complètement de prôner les réformes « à la mode » contre lesquelles il a mis en garde. Les délégués du synode devront faire preuve d’une vigilance constante pour s’assurer qu’ils apportent ce que l’Église veut et dont elle a réellement besoin : une clarté sur la manière d’évangéliser plus efficacement, et non pas une campagne en faveur de causes progressistes.

    Lire également : La Belgique et le Vatican en conflit diplomatique à propos des propos du pape sur l'avortement

  • Un synode sans fin ?

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    D'Éd. Condon sur le Pillar :

    Un synode sans fin ?

    2 octobre 2024

    La session finale du synode mondial sur la synodalité a débuté cette semaine à Rome, avec des délégués du monde entier qui devraient se réunir pendant une grande partie du mois pour réfléchir à la série pluriannuelle de réunions à tous les niveaux de l'Église.

    Le processus synodal a été, depuis le jour de son annonce, salué dans certains milieux de l’Église comme un moment décisif, une sorte de quasi-Concile Vatican III qui, d’une manière indéterminée mais sismique, inaugurerait une manière nouvelle et irréversible « d’être Église ».

    Mais alors que la session finale est en cours, il semble de plus en plus difficile de voir la véritable fin du processus synodal – que ce soit en termes pratiques ou ecclésiastiques – et peu de signes de la part du pape François quant à quand ou comment il entend conclure le processus et consolider son héritage.

    Alors que les participants entament la dernière session du synode, certains pourraient se demander si c’est vraiment la fin. 

    Lorsque le pape François a annoncé pour la première fois son projet de processus mondial d’écoute et de dialogue cum Petro et sub Petro, l’ensemble du processus devait se conclure à Rome en octobre de l’année dernière. François a ensuite décidé de prolonger l’affaire avec une deuxième session en 2024.

    Mais même avec ce délai prolongé, il a encore été repoussé. 

    En mars, le pape François a annoncé que l’un des sujets les plus controversés soulevés – bien que par une minorité de participants – serait retiré de l’ordre du jour de la session finale. À la place, la discussion sur le diaconat féminin serait confiée à un groupe d’étude, qui poursuivrait ses travaux l’année prochaine, sans date fixée pour la présentation de son rapport.

    Sur la question du ministère féminin lui-même, cette décision n'est que la dernière occasion en date pour le pape de confier la tâche à un groupe d'étude : il a demandé au Dicastère pour la doctrine de la foi d'étudier la même question plus d'une fois. 

    Cela n’a pas empêché les partisans d’un ministère féminin pleinement ordonné sacramentellement de faire valoir leur programme. Alors qu’une poignée de militantes « prêtresses » ont tenté de perturber la dernière messe de François au stade Roi Baudouin à Bruxelles lors de sa récente visite en Belgique, au moins un nombre similaire de participants au synode ont signalé leur propre ouverture à l’ordination des femmes.

    Pourtant, malgré l’activisme minoritaire et les discussions ouvertes, François a été explicite : si une certaine renaissance du rôle des diaconesses de l’ère apostolique est possible, l’ordination sacramentelle des femmes ne l’est pas.

    Le pape François a fait passer ce message à son retour de Belgique. Interrogé lors de la conférence de presse à bord de l'avion au sujet de l'Université catholique de Louvain, affirmant que l'institution « déplore les positions conservatrices exprimées par le pape François sur le rôle des femmes », le pape a réitéré son enseignement constant - et celui de l'Église - sur la véritable dignité et le génie spirituel des femmes, distincts du ministère ordonné, réservé aux seuls hommes.

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  • Rik Torfs : "Quand on invite le Pape, on doit avoir la délicatesse de ne pas lui imposer comme unique vérité les opinions de l'Occident sécularisé"

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    De Rik Torfs sur le site de La Libre :

    "Quand on invite le Pape, on doit avoir la délicatesse de ne pas lui imposer comme unique vérité les opinions de l'Occident sécularisé"

    Le Pape a remis en question la pensée unique présentée par les universités qu'il a visitées. À Leuven, il a plaidé pour une université qui dépasse le rationalisme pur et simple.

    Une chronique "J'assume" de Rik Torfs, professeur de droit canonique, écrivain, recteur honoraire de la KU Leuven

    1er octobre 2024

    Je n'étais pas un grand partisan de la visite du pape François. Tout d'abord, J'étais loin d'être sûr qu'il allait réellement venir, vu son voyage en Asie, long et fatigant, qui précédait sa visite au Luxembourg et à la Belgique. En plus, le contexte du voyage était difficile. La visite risquait de se réduire à une longue discussion sur le sort des victimes d'abus sexuels. Et le climat et la migration, les thèmes choisis par les deux universités catholiques, semblaient formels et peu dangereux.

    Cependant, la réalité a été différente. Le Pape s'est entretenu beaucoup plus longtemps que prévu et apparemment en profondeur avec les victimes d'abus sexuels. Surtout pour la presse flamande c'était le seul thème de la visite qui comptait vraiment. À maintes reprises et avec fermeté le pape François est revenu sur le sujet, y compris au stade Roi Baudouin.

    Invitation universitaire

    Regardons maintenant de plus près la rencontre avec les universités. À Leuven, dans la salle de promotion donnant place à un peu plus de 200 personnes, surtout des dignitaires politiques, religieux et académiques étaient représentés. Les étudiants et les professeurs manquaient presque complètement. Même les deux prêtres enseignant à la faculté de droit canonique, dont je fais partie, n'étaient pas invités. Comparé à Leuven, l'ambiance à Louvain-la-Neuve était beaucoup plus enthousiaste, joyeuse et vivante, il faut le constater.

    Avant d'analyser l'accueil réservé au Pape par les autorités académiques, n'oublions pas que l'anniversaire de l'université de Louvain était la raison principale de la visite du Pape. Ce sont les universités qui, avec l'appui de la maison royale et des évêques, ont lancé l'invitation.

    À Leuven, le Pape a plaidé pour une université qui dépasse le rationalisme pur et simple, surmontant la fatigue mentale qui semble caractériser notre société.

    Ainsi, à Leuven, le recteur était l'hôte et le Pape l'invité. L'hôte vantait les mérites de son université, sa renommée internationale, sa méthode scientifique inébranlable. Dans la salle, projeté au-dessus du recteur et du pape, on pouvait lire la devise officielle de l'université pour cette année festive : "Knowledge knows no end". En anglais, comme il se doit.

    Non seulement l'université est un guide scientifique, elle se présente aussi comme boussole morale. L'hôte, le recteur, a clairement dit à son invité, le Pape, qu'il était grand temps de procéder à l'ordination sacerdotale de la femme et de changer ses points de vue sur les relations homosexuelles.

    Pensée unique

    À Louvain-la-Neuve, la réaction de la rectrice était comparable. Dans son fameux communiqué de presse, elle déplore, au nom de l'université, "les positions conservatrices du pape François quant à la place des femmes dans la société". Ce message donne l'impression qu'au sein de l'université, il y a une pensée unique partagée par tous les membres de la communauté académique.

    C'est justement cette pensée unique qui a été mise en question par le Pape. À Leuven, il a plaidé pour une université qui dépasse le rationalisme pur et simple, surmontant la fatigue mentale qui semble caractériser notre société. De toute façon, dans l'Église, il y a une place pour tout le monde, a-t-il précisé ailleurs.

    La visite du Pape aux universités m'inspire à trois idées, que je laisse bien entendu à votre appréciation.

    D'abord les recteurs, hôtes du Pape, ont manqué d'élégance. Personne n'a l'obligation de l'inviter. Mais quand on invite le Pape pour donner davantage de prestige à ses festivités, on doit avoir la délicatesse de ne pas, dans un esprit de supériorité, lui imposer comme unique vérité les opinions politiques ou morales de l'Occident sécularisé.

    Ensuite, j'avais l'impression que le Pape, malgré ses propos fermes sur certains sujets, laissait beaucoup d'espace à d'autres opinions et à des critiques justifiées. Sur différents sujets, y compris les abus sexuels, le pape a fait témoignage de beaucoup d'humilité. Ce n'est pas le cas des universités qui n'ont nullement mis en question leur propre idéologie et le fonctionnement parfois froid et bureaucratique de l'université actuelle.

    Enfin, dans les rues de Leuven, dans la salle et les rues de Louvain-la-Neuve, il y avait beaucoup de jeunes qui ne cachaient pas leur sympathie pour le pape sans pour autant partager toutes ses idées. Est-ce possible que c'est surtout une ancienne génération, actuellement au pouvoir dans les universités et les médias qui, toujours pas libérée de son passé catholique, demeure sceptique ou cynique vis-à-vis du Pape, tandis qu'une nouvelle génération, sans complexes et frustrations, se montre beaucoup plus ouverte ?

  • Le Pape ne doit pas craindre d’être taxé de conservatisme

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    Une tribune parue sur la Libre relayée par didoc.be :

    Le Pape ne doit pas craindre d’être taxé de conservatisme

    2 octobre 2024

    La mission d’évangélisation du Pape consiste à transmettre ce qu’elle tient pour vrai.

    Ses propos sur l’IVG témoignent qu’il entendait s’exprimer avec force. Il n’y a pas d’intégrisme religieux à vouloir, en l’espèce, se conformer au droit naturel.

    Certains mots excèdent involontairement la pensée mais il en est d’autres qui sont délibérément excessifs, à seule fin de la traduire avec plus de conviction. Le Pape François vient d’utiliser à dessein des mots tels que « tueurs à gage » pour qualifier les professionnels pratiquant l’interruption volontaire de grossesse. Il présente cependant ses excuses de devoir utiliser ce vocabulaire (« si vous me permettez l’expression »). Cette précaution oratoire écarte d’emblée toute intention injurieuse et témoigne qu’il entendait seulement s’exprimer avec force.

    Quiconque le connaît un tant soit peu ne peut ignorer ni sa bienveillance, ni sa miséricorde. Il entend dénoncer le mal mais s’interdit toujours de condamner celui qui le cause. Assimiler l’avortement à un meurtre prémédité, revient ici à faire ressortir que « tuer » signifie « mettre à mort », autrement dit « ôter la vie ». L’« interruption volontaire de grossesse » est indéniablement un euphémisme trompeur ; il dissimule l’horreur que le Saint-Siège veut manifestement souligner.

    Il se conçoit que, pour mieux se conformer à l’émotion générale, le législateur distingue à cet égard la vie intra-utérine de celle qui lui fait suite. L’avortement est légalement distinct de l’homicide. Sans doute est-il moins sage, toutefois, de mesurer la valeur de l’embryon ou du fœtus selon sa maturité, en considérant qu’elle est négligeable jusqu’à ce que le petit être atteigne un certain degré de développement. C’est qu’en effet, la vie existe ou n’existe pas, indépendamment de l’âge ou d’un handicap ; celle d’un vieillard ne vaut ni plus ni moins que celle d’un bébé, d’un enfant, d’un adolescent ou d’un adulte ; celle de l’enfant à naître doit être respectée dès sa conception.

    Un point de vue différent

    Si la loi use de son pouvoir d’opérer néanmoins une telle distinction en autorisant l’IVG jusqu’à la fin de la douzième semaine de grossesse, un guide spirituel (comme le chef de l’Église catholique) peut maintenir un point de vue différent dans sa sphère propre de compétence. Il est souhaitable que le droit s’adapte à la morale et non l’inverse ; l’un et l’autre ne correspondent cependant jamais parfaitement, d’autant plus que, contrairement à la règle juridique, les références morales peuvent différer d’un individu à l’autre, au sein pourtant d’une même communauté. Ceci permet de conclure que le magistère ecclésiastique peut (et doit au besoin) soutenir des conceptions éthiques opposées à celles de Thémis. Il ne doit pas craindre d’être de la sorte taxé de conservatisme. Sa mission d’évangélisation consiste, en effet, à transmettre ce qu’elle tient pour vrai. Il n’y a pas d’intégrisme religieux à vouloir, en l’espèce, se conformer au droit naturel.

    Renoncer à l’avortement implique assurément le devoir d’aider et d’assister les femmes enceintes, tant durant la grossesse qu’au moment de la naissance. Peut-être faudrait-il se souvenir que les chrétiens œuvrent en ce sens, autant sinon plus que d’autres, ainsi d’ailleurs que le Pape lui-même les y encourage.

    Puisque la Constitution garantit aux parlementaires la plus grande liberté d’expression, espérons qu’aucun parti ne donnera de directive à ses élus concernant l’éventuelle prolongation du délai durant lequel l’interruption volontaire de grossesse est légalement autorisée. Faisons donc confiance aux représentants de la Nation qui auront tous à cœur de voter à cet égard en totale liberté de conscience, sans crainte de possibles conséquences disciplinaires ou électorales.

    (*) Les signataires sont : Jean-Louis Bosteels, Alexandra Boux, Aude Brochier, Frédéric Close, Paul Donneux, Benoît Errembault, Camille Errembault, Marc Fichers, Jacques Galloy, Luca Marciano, Anne-Elisabeth Nève, Philippe Olivier, Marie Orban, Marie-Violette Teyssier, Elisabeth Théry, Alain Tiri, Teresa Trelles, Dominique Verpoorten, Côme de Viron et Pauline Wicquart.

    Source : https://www.lalibre.be/debats/opinions/2024/10/02/le-pape-ne-doit-pas-craindre-detre-taxe-de-conservatisme-XI442ACKEFEJBFTE43RHHA2BK4/

  • Le Pape contesté par ceux qui s'inspirent de ses ouvertures

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    De Luisella Scrosati sur la NBQ :

    Le Pape interpellé par les partisans de ses ouvertures

    Le théologien belge Gabriel Ringlet ne digère pas les expressions « papales » de François contre l'avortement et le réprimande au nom de l'éthique des exceptions. A force d' « initier des processus », le Pontife est lui-même dépassé.

    2_10_2024

    Gabriel Ringlet, un prêtre belge et théologien, est de ceux qui aiment se qualifier de « libres penseurs ». Et ce n'est pas n'importe quel prêtre, mais un professeur et pro-recteur émérite de l'Université catholique de Louvain, celle qui s'est récemment fait remarquer pour avoir contesté le Pape (voir ici ).

    Ses protestations, à quatre-vingts ans, sont « historiques » et de grande envergure : contre l'Ordinatio sacerdotalis qui réitérait l'impossibilité de conférer l'Ordre aux femmes, protestant contre la rigidité doctrinale de Benoît XVI, se déclarant en faveur de l'euthanasie légale et « accompagnée », ouvert au dialogue entre l’Église catholique et la franc-maçonnerie. Et manifestant à présent contre le pape François pour ses récentes paroles condamnant résolument l'avortement.

    "Écoutez, c'est affolant", répond-il à un journaliste de la RTBF belge qui le provoque. « Et ce n’est pas seulement affolant, c’est injurieux pour des médecins qui sont attentifs à une souffrance tout à fait réelle et qui travaillent d’ailleurs dans un cadre légal. Le pape n’a pas l’air de s’en rendre compte ou bien ne veut pas l’entendre. Et j’ajoute, ce qui est un tout autre plan, c’est grave".

    Selon Ringlet, la gravité des propos de François réside dans sa vision éthique de l'avortement, incapable d'en saisir les « nuances » : «Théologiquement, l’éthique est une chose très sérieuse. C’est une chose complexe qui demande la nuance, qui demande l’accueil de situations difficiles. L’éthique peut exiger dans certaines circonstances la transgression d’une situation. C’est le cas dans certains cas d’avortement, dans certains cas d’euthanasie où cette transgression peut être tout à fait légitime. On dirait que tout cela a disparu et que cette théologie, qui est une théologie vraiment élémentaire, une théologie, une théologie essentielle, ne fait plus partie de la réflexion. Donc, cette déclaration du pape dans l’avion m’a vraiment, vraiment sidéré."

    Le théologien belge reproche donc au pape d'avoir abordé la question de l'avortement sans admettre d'exceptions, définissant tout acte avorté comme un meurtre, sans en comprendre les nuances et sans considérer les circonstances. En termes plus techniques, Ringlet pointe du doigt les absolus moraux, c'est-à-dire ces interdits de la loi morale qui sont toujours valables, sans exceptions, parce que l'acte accompli est intrinsèquement mauvais, et revendique au contraire une éthique plus élastique, une éthique capable de saisir des conséquences significatives. des exceptions qui nécessiteraient de transgresser l’interdit moral.

    On a l'impression de relire certaines allusions d'Amoris Lætitia et surtout les déclarations de divers commentateurs, qui déchiraient leurs vêtements pour montrer que c'est précisément la morale classique - que Ringlet qualifierait d'élémentaire et essentielle - qui admet des exceptions même dans les absolus moraux, en vertu de l'epicheia, du bien possible, de la gradualité de la loi (qu'on fait passer pour la loi de la gradualité), de la souveraineté absolue du discernement. C'est comme si on lisait les interviews et les textes de Don Aristide Fumagalli, Don Maurizio Chiodi, Don Davide Guenzi, tous démolisseurs « prudents » des absolus moraux avec leur ouverture à la contraception, à l'insémination artificielle homologue, à l'homosexualité, et argumentant assidûment sur le fait des circonstances, au nom duquel Ringlet a fustigé le Pape. Et, curieusement, tous récemment nommés consulteurs au Dicastère pour la Doctrine de la Foi par le pape.

    Le fait est que l’interdiction de tuer une personne innocente est un absolu moral, que le pape François tient à réitérer à juste titre en référence à l’avortement et à l’euthanasie, tout comme l’interdiction d’empêcher la conception par des actes contraceptifs ou d’avoir des relations sexuelles avec une femme qui n'est pas votre épouse ou avec un homme qui n'est pas votre mari. Il n'y a aucune raison de penser que le Pape n'ait pas été sincèrement convaincu lors des propos tenus contre l'avortement, opposition qu'il a eu l'occasion d'exprimer à plusieurs reprises ; mais il y a plus d'une raison de douter qu'il se rende compte que c'est précisément l'approche de son pontificat, notamment à travers la nomination de certains personnages à des postes décisifs, qui ne sont certainement pas « inférieurs » au théologien belge, qui a apporté un soutien théorique aux reproches comme ceux que Ringlet a adressés au pape. Parce que l'éthique des exceptions n'admet pas d'exceptions : s'il existe des circonstances capables de transformer l'adultère en une réalisation imparfaite du mariage, alors il doit y avoir des circonstances analogues qui transforment l'avortement en un support imparfait pour la vie naissante. Si la contraception peut être configurée comme le bien actuellement possible pour un couple afin de préserver l'union conjugale, alors l'avortement peut être vu comme la possibilité hic et nunc pour un médecin de faire face à la souffrance d'une femme.

    En raison d'une sorte d'hétérogénéité des fins, le Pape se retrouve désormais confronté aux conséquences indésirables de ses propres processus ; et même si le temps est supérieur à l'espace, il y a un moment où le temps rend ce qui a été semé, dans un espace bien précis.

    C'est au pape François de décider ce qu'il veut faire : s'il entend continuer à condamner sans si ni mais, comme nous l'espérons, l'avortement et l'euthanasie pour ce qu'ils sont, c'est-à-dire des meurtres, alors il doit renvoyer de manière cohérente d'où ils viennent les personnages qu'il vient de nommer à la DDF et clôturer définitivement la discussion sur la contraception et l'adultère. Sinon il se retrouvera acculé le dos au mur par les fidèles disciples de ses ouvertures, qui n'acceptent pas les exceptions (justement). Et il ne semble plus y avoir d’hésitations possibles.

  • Les propos pitoyables de Mgr Harpigny

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    De notele.be :

    Guy Harpigny ne partage pas la vision du pape François : « Les évêques n’ont jamais demandé la béatification du roi Baudouin »

    Après avoir passé quatre jours en Belgique, le pape François a terminé son séjour par une eucharistie au stade roi Baudouin. L'évêque de Tournai Guy Harpigny était sur le plateau de notre journal pour revenir sur cette visite.

    Guy Harpigny, vous avez co-célébré la messe avec le pape François. Quel souvenir en gardez-vous ?

    Tout était très bien. Mais l'homélie du pape, les évêques ne l'ont pas entendue parce que les baffles n'étaient pas bien orientés pour éviter un effet Larsen. On voyait la bouche du pape bouger, mais on entendait rien. C'était néanmoins très bien et on a eu l'homélie après.

    C'est un événement assez rare. La dernière fois qu'un pape s'était rendu en Belgique, c'était 1995. C'était le pape Jean-Paul II. C'est de l'émotion, j'imagine pour l'évêque que vous êtes ?

    Oui, et il était déjà venu en 1985 où, là, il était resté plusieurs jours. J'étais déjà là à Beauraing. J'étais professeur de séminaire à ce moment-là. En 1995, je n'étais pas là. Et puis, comme évêque, on voit quand même le pape régulièrement à Rome.

    Le pape a soutenu les personnes qui ont été victimes d'abus sexuels de la part d'hommes d'Eglise. On sait que vous êtes beaucoup investi dans cette cause également. Est-ce que les propos du pape François étaient nécessaires et rassurants pour de nombreuses victimes ?

    Évidemment. On a eu à partir du mois de septembre une grande polémique en Flandre avec Godvergeten, quatre émissions sur le sujet. On a beaucoup réfléchi. On avait déjà réagi en 2010-2012 après la démission de l'évêque de Bruges de l'époque. Et on voit bien que les victimes ne sont pas satisfaites. Je crois qu'une des étapes encore à franchir et que le Pape souhaite vraiment, c'est qu'on écoute davantage les victimes et qu'on leur demande leur avis sur les propositions que l'on va faire.

    Ce n'est pas simplement des gens entre guillemets extérieurs à la souffrance, mais ces victimes doivent aussi intervenir. Et, là, je crois que c'est un grand pas en avant. Et le pape insiste beaucoup aussi pour être sévère avec les abuseurs. Il a raison. Nous avons un code de droit canonique, la législation civile pour l'Etat, mais nous avons aussi des règles à suivre. Mais ce n'est pas toujours fait avec beaucoup de précision. Et là aussi, il faut avancer.

    La visite papale était fortement teintée aussi de polémiques puisque le pape a eu des propos très liberticides vis à vis des femmes. Il a réduit ces femmes à leur rôle de procréation, à leur fécondité. Est-ce que vous pouvez comprendre que ces propos aient pu choquer ?

    Bien sûr. C'était à Louvain-la-Neuve. J'étais là. Donc la personne qui a présenté tout ce qui concerne la transition climatique, l'écologie, avait magnifiquement résumé l'encyclique Laudato si' du pape actuel. Et puis elle dit : "Et les femmes là-dedans ?". Et le pape a répondu, si on peut dire, comme théologien.

    Donc dans la Genèse, c'est ceci, et dans la Bible, c'est cela. Il fallait répondre directement. Il aurait pu dire autre chose plutôt que ce que l'on enseigne d'habitude. Et il aurait pu signifier aussi devant tout le monde ce que beaucoup savent, c'est que dans l'Eglise, il y a déjà des femmes qui ont de grandes responsabilités, pas seulement dans les diocèses en Europe, mais aussi à la curie romaine. Pour le choix des évêques, il y a trois femmes dans le club à Rome. Et je comprends qu'il y ait des gens qui soient déçus, mais il a dit ça en quelques secondes. On peut encore attendre peut-être de lui des compléments plus tard.

    Le Pape a également salué le courage du roi Baudouin en faisant référence à son refus de signer la loi dépénalisant l'avortement. Il a encouragé les dirigeants à adopter le même genre d'attitude ultra conservatrice. Est-ce que c'est le rôle d'un pape de faire preuve d'ingérence dans le monde politique ?

    Ce n'est pas à moi qu'il faut demander ce que peut faire un Pape ou non. En tout cas, quand il parle de ces matières-là, c'est au niveau de la morale qui est différente, distincte en tout cas de la législation des Etats. Il n'a pas à faire des remarques sur ce qui se passe en Belgique au niveau du Parlement. Ça, ce n'est pas pour lui.

    Quand le roi Baudouin a refusé de signer cette loi, directement à Rome, au Vatican, ils ont dit que c'était magnifique. En Belgique, on était quand même perplexe. Le fait que le Pape veuille maintenant béatifier le Roi, ça vient de quelques-uns sans doute, mais les évêques ne l'ont jamais demandé. Et il demande maintenant aux évêques de participer à ce travail. Nous allons obéir évidemment nous sommes évêques. Je suis d'accord avec le fait que le Pape dise quelque chose sur l'avortement, mais traiter ceux qui sont médecins, gynécologues, de tueurs à gages, il l'avait déjà fait une première fois il y a quelques années, c'est un peu fort. Et je comprends les gynécologues.

    Vous avez annoncé votre retraite et il vous fallait l'accord du pape pour qu'elle puisse être effective. Vous avez eu l'occasion de lui demander si votre retraite était acceptée ?

    On n'a salué qu'une fois le pape pour lui donner la main. C'était à Koekelberg le samedi matin. Je lui ai dit "Bonjour" et "J'attends un successeur". J'ai parlé avec quelqu'un de l'entourage qui s'occupe de ça et il m'a dit oui, je sais, mais encore beaucoup de patience. J'attends.

  • La Babel synodale va reprendre de plus belle

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    De Stefano Fontana sur la NBQ :

    La Babel synodale continue

    (...) Le concept de synodalité est vague et théologiquement imprécis ; il est même erroné lorsqu'on affirme que « l'Église est synodale » ; la synodalité est considérée comme un « processus » et une « méthode à apprendre », mais cela l'expose à des malentendus dus à la primauté de la praxis sur la doctrine ; la synodalité actuelle est en net contraste avec celle de Paul VI ; le concept de « peuple de Dieu » subit une distorsion horizontale ; le sensus fidei des fidèles est compris comme un « nez » qui doit guider les Pasteurs eux-mêmes ; le « souffle » de l'Esprit est conçu comme un vent de nouveauté ; on ne distingue plus l'Église enseignante de l'Église apprenante ; on adopte des méthodes « démocratiques » et d'assemblée, empruntées aux pratiques du monde, tant politiques que corporatives ; on utilise des expressions à caractère psychologique, sentimental ou sociologique, telles que « conversion relationnelle » ou « conversation dans l'Esprit », comme on peut le lire également dans l'Instrumentum laboris préparé pour la deuxième session du Synode actuellement en cours.

    La nature et la structure du Synode sont modifiées par le nouveau concept de synodalité. À son tour, le Synode, ainsi transformé, diffuse la nouvelle synodalité dans tous les aspects de la vie de l'Église. (...) Certes, des questions comme le diaconat féminin, le célibat des prêtres ou l'évolution de la morale sexuelle sont très pertinentes, mais le vrai problème se situe en amont de ces sujets et d'autres sujets brûlants et réside précisément dans la nouvelle conception de la synodalité. Il se peut que cela ne se traduise pas à court terme par des déclarations bouleversantes sur les questions limites que nous venons d'évoquer, que les tactiques permettent de gérer les choses sans compromis clairs, que les questions épineuses soient diluées ou reportées... mais si la nouvelle conception de la synodalité demeure, la bombe reste amorcée, ses fragments se répandront dans les pratiques quotidiennes, les sensibilités des pasteurs et des fidèles changeront réellement par inertie ou par assimilation aux comportements dominants.

    La nouvelle synodalité se propagera par mille ruisseaux d'en bas, au fur et à mesure que de nouvelles pratiques se multiplieront, comme les bénédictions de couples homosexuels, les célébrations syncrétistes avec d'autres religions, les synodes diocésains avec un pouvoir délibératif ou avec des propositions indécentes auxquelles, cependant, l'évêque ne dira pas non par esprit synodal, de nouveaux rôles pour les laïcs, en particulier les femmes, à l'autel pendant la messe, même en prétextant un manque de prêtres, la contestation des nominations de curés au nom de la démocratie synodale, la création de conseils et d'agrégations diocésains avec la présence d'athées, etc. Sans parler de l'action de groupes et d'associations catholiques de contestation et de lutte, comme l'« Alliance pour l'égalité catholique » suisse, qui agissent pour imposer de nouvelles pratiques sur des questions cruciales.

    Ces observations nous ramènent à l'image de Babel. Beaucoup se plaignent de la confusion qui, même un an plus tard, continue à planer autour du synode et ne se rendent pas compte que cette confusion est fonctionnelle à la nouvelle synodalité. Le 16 février 2024, François a inopinément retiré des travaux synodaux la compétence sur dix macro-sujets, qui ont été confiés à dix groupes d'étude extérieurs au synode qui devront conclure leurs travaux d'ici juin 2025. On pourrait penser qu'en retirant ces patates chaudes, il a affaibli le synode, mais il l'a au contraire rendu plus libre, plus agile et plus efficace. C'est l'un des nombreux aspects de la Babel synodale : le cadre est constamment révisé et d'autres acteurs interviennent au fur et à mesure de l'avancement des travaux. Le Synode lui-même n'est qu'un des acteurs de la nouvelle synodalité qui se déroule désormais « à plusieurs voix », comme un processus diffus et donc plus pénétrant. Outre les dix nouveaux groupes d'étude et les interventions quasi quotidiennes de François en faveur des communautés homosexuelles et LGBT, qui influencent indubitablement les travaux du synode, il convient de rappeler le mouvementisme des dicastères du Saint-Siège. L'Académie pontificale pour la vie, dirigée par Mgr Vincenzo Paglia, a donné de nombreuses preuves de la manière « synodale » de traiter les questions épineuses de bioéthique... La Déclaration Fiducia supplicans (18 décembre 2023) du Dicastère pour la doctrine de la foi, avec son admission de la bénédiction des couples homosexuels, a certainement montré au Synode un nouveau chemin pour « marcher ensemble ». Il en va de même pour Dignitas infinita (8 avril 2024), qui étend le concept de synodalité à l'ensemble de la fraternité humaine.

    (...) Il est difficile de nier que nous sommes en présence de « coups de grâce » par des interventions ciblées de multiples acteurs qui dictent l'ordre du jour du Synode et inhibent la pensée autonome des synodes. Il est également difficile de nier que la nouvelle synodalité est plus large et plus profonde que le Synode lui-même. De cette manière, cependant, la Babel se révèle être une Babel ordonnée. Les acteurs sont nombreux, mais il y a une direction. (...)

    La majorité des fidèles ne connaît pas ou peu ces questions, mais ce n'est pas un obstacle à la mise en œuvre du synodalisme, car les masses inconscientes peuvent être conduites (dans leur bonne foi) vers des formes révolutionnaires de religiosité sans qu'elles s'en rendent compte. La gestion « à plusieurs voix » permet ensuite des choix tactiques articulés : en cas de controverse, le pape n'intervient pas mais nomme une commission, comme dans le cas du diaconat féminin ; de nombreuses questions seront finalement tranchées par François, peut-être même atténuées, mais entre-temps les processus auront avancé ; les positions extrêmes seront attribuées à l'intempérance de l'assemblée et non à ceux qui ont mené les travaux, sauf pour les reprendre dans de nouveaux contextes. De cette manière, les responsabilités se diluent, de sorte que le « peuple de Dieu » ne sait plus où donner de la tête et suivre le courant. La synodalité est comme un poisson qui échappe aux mains de ceux qui veulent l'attraper et qui, en même temps, produit ses effets.

  • Honte à l'évêque de Namur !

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    La pusillanimité de l'évêque de Namur lui fait honte (source) :

    Mgr Warin : « Le témoignage chrétien doit être plus humble »

    Dès le jeudi soir, Mgr Pierre Warin était, avec les autres évêques belges, à Melsbroek pour accueillir le pape à sa sortie de l’avion. Durant ces journées marathon, il aura eu, une seule fois, l’occasion de lui serrer la main et d’échanger trois mots avec lui. Si Mgr Warin est heureux de l’accueil que le pape a reçu, il a moins apprécié ses prises de position notamment sur l’avortement.

    Beaucoup de personnes ont, sans doute, été déçues de ne pouvoir approcher le pape, de ne pouvoir lui serrer la main, échanger quelques mots avec lui… Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les évêques sont, à peine, plus privilégiés. Samedi, alors que le pape François quittait la basilique de Koekelbergh, Mgr Warin a échangé, avec lui, une poignée de main et quelques mots. C’était là la seule et unique fois.

    Alors que la frénésie autour de ce voyage se calme, l’évêque de Namur ne peut s’empêcher d’être partagé dans ses impressions quant à ce séjour. « J’ai beaucoup aimé que le pape François aille à la rencontre des plus pauvres. J’ai apprécié, à Louvain-la-Meuse, qu’il félicite la chanteuse. Et puis, il y a eu l’accueil qu’il a reçu. Il a été acclamé. »

    Mgr Warin a moins apprécié les différents propos du Saint-Père sur la place des femmes ou encore l’avortement. « Il a suscité la polémique. Il faut accepter notre société comme elle est. Le témoignage chrétien doit être plus humble. Je me doute que le pape n’écrit pas tous ses discours mais il faut tenir compte du contexte du pays dans lequel on se trouve. »

  • Baudouin en voie de béatification : la belle surprise du voyage du pape en Belgique

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    De Hugues Lefèvre sur aleteia.org :

    Baudouin, la figure inattendue du voyage du pape François en Belgique?

    29/09/24
     
    En se rendant sur la tombe du roi Baudouin et en annonçant l’ouverture de sa cause de béatification, le pape François a surpris la Belgique. Pour le pontife argentin, l’ancien roi doit devenir un modèle de sainteté pour le monde politique.

    La surprise était totale dans les travées du stade Roi Baudouin. « Je voudrais vous donner une nouvelle », a glissé le pape François à la fin de la messe célébrée devant 40.000 fidèles. « À mon retour à Rome, j’ouvrirai le processus de béatification du roi Baudouin ». À cette courte annonce a succédé une salve d’applaudissements dans les tribunes. Celui qui a régné sur la Belgique de 1951 jusqu’à sa mort en 1993 a été l’une des figures inattendues de ce séjour du pape François dans le Plat pays. Samedi matin, le nom du roi Baudouin a refait surface dans l’actualité quand le Vatican a révélé que le pape s’était rendu sur la tombe du souverain. Plus encore, la communication officielle du petit État a pris la liberté de communiquer les paroles glissées par François aux quelques personnes présentes, notamment le roi Philippe et la reine Mathilde. 

    Le pape avait salué le « courage » du monarque qui avait choisi de « quitter son poste de roi pour ne pas signer une loi meurtrière ». Dans la crypte royale de l’église Notre-Dame de Laeken, François avait aussi souhaité la béatification de ce souverain qui avait été mis temporairement en « impossibilité de régner » pour ne pas ratifier la loi légalisant l’avortement, en 1990. Les réactions ont été vives, notamment de la part du Centre d’action laïque qui a vu là des « propos ahurissants » et a dénoncé une « ingérence ». Le Palais royal aussi a semblé gêné par la publicité faite à cette rencontre à caractère « strictement privé », a d’ailleurs précisé un bref communiqué. 

    Les évêques sollicités

    Mais malgré le contexte actuel sensible - des discussions ont lieu actuellement en Belgique pour un allongement du délai de l’IVG -, le pontife argentin a maintenu le cap. À l’occasion de la messe de ce dimanche retransmise à la  télévision belge, il a donc souhaité que Baudouin, « exemple d’homme de foi, illumine les gouvernants ». Devant les fidèles, il a aussi expressément demandé à ce que leurs évêques « s’impliquent pour porter cette cause ». Si cette béatification avait été évoquée par Benoît XVI par le passé, les évêques de Belgique n’en avaient pas fait un objectif prioritaire, assure une source. Bien que très respecté, Baudouin demeure en Belgique une figure clivante sur les sujets de société. 

    Or, indique un autre observateur, l’Église en Belgique « ne veut surtout pas faire de vagues ». Dans une société sécularisée et où l’institution est embourbée dans les scandales d’abus sexuels, le choix de mettre en sourdine cette cause a pu être privilégié. Mais le pape ne l’a pas entendu de cette oreille. Interrogé dans l’avion de retour pour Rome sur sa volonté de béatifier Baudouin, le pontife n’a en rien renié ses sorties précédentes. Au contraire, il est même allé jusqu’à qualifier le roi de « saint » en rappelant son geste courageux. « Cet homme est un saint et le processus de béatification se poursuivra », a-t-il martelé. 

    Un long processus

    En à peine 36 heures, le pape a ainsi de nouveau braqué les projecteurs sur un monarque qui avait en mars 1990 écrit au Premier ministre belge au sujet de l’IVG : «  Ce projet de loi soulève en moi un grave problème de conscience ». Défendant sa liberté, il avait ajouté que son objection de conscience ne signifiait pas qu’il était « insensible à la situation très difficile, et parfois dramatique, à laquelle certaines femmes sont confrontées ». Le processus de béatification de Baudouin pourrait prendre des années puisqu’il faut d’abord que l’Église atteste de l’héroïcité de ses vertus et le déclare « vénérable ». Puis il faudra que Rome reconnaisse un miracle attribué à son intercession afin qu’il devienne « bienheureux ». Un deuxième miracle sera nécessaire pour une canonisation. 

    En l’an 2000, Jean Paul II avait déclaré Thomas More “saint patron des hommes politiques”.  Le chancelier du roi d’Angleterre s’était opposé à Henri VIII lors de son divorce qui devait provoquer la séparation de Rome de l’Église en Angleterre. Ce weekend, en Belgique, le pape François n’a pas attendu la canonisation de Baudouin pour le donner en exemple aux gouvernants actuels et aux évêques.

    Dans le Figaro, Jean-Marie Guénois commente :

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  • Abus, Baudouin, UCL... : dans l'avion qui le ramenait à Rome, le pape a mis les points sur les i

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    Lors de son retour de Belgique en avion, le pape n'a pas mâché ses mots (source) :

    Valérie Dupont, RTBF: Saint-Père, merci pour votre disponibilité. Excusez ma voix mais la pluie m'a un peu touchée. Vos propos sur la tombe du roi Baudouin ont suscité un peu d'étonnement en Belgique....

    Mais vous savez que l'étonnement est le début de la philosophie et c'est très bien...

    Peut-être… Certains y ont également vu une ingérence politique dans la vie démocratique de la Belgique. Le processus de béatification du roi est lié à ses fonctions. Et comment concilier le droit à la vie, la défense de la vie, et aussi le droit des femmes à avoir une vie sans souffrance?

    Toutes ces vies... Le roi a été courageux parce que face à une loi de mort, il n'a pas signé et a démissionné. Il faut du courage, non? Il faut un homme politique «avec un pantalon» pour faire cela. Il faut du courage. Lui aussi a fait passer un message en agissant de la sorte et il l'a fait parce que c’était un saint. Il n'est pas encore saint, mais le processus de béatification va avancer, car nous en avons eu la preuve.

    Les femmes. Les femmes ont droit à la vie: à leur vie, à la vie de leurs enfants. N'oublions pas de dire ceci: un avortement est un homicide. La science nous dit que le mois de la conception, tous les organes sont déjà là... Vous tuez un être humain. Et les médecins qui s'y prêtent sont -permettez-moi le mot- des tueurs à gages. Ce sont des tueurs à gages. Et sur ce point on ne peut pas discuter. On tue une vie humaine. Et les femmes ont le droit de protéger la vie. Les méthodes anti-contraceptives sont autre chose. Il ne faut pas confondre. Je ne parle maintenant que de l'avortement. Et cela ne peut pas être débattu. Pardonnez-moi, mais c'est la vérité.

    Je vous remercie. Sur ce dernier point... Il y a déjà un département au Vatican. Il y a une structure, dont le président est un évêque colombien, pour les cas d'abus. Il y a une commission mise sur pied par le cardinal O'Malley. Cela fonctionne! On reçoit tous les dossiers au Vatican et on en discute. Moi aussi, j’ai reçu des victimes d'abus au Vatican et j’insiste avec force que les choses avancent. C'est le premier point. Deuxièmement,

    J'ai écouté les victimes. Je crois que c'est un devoir. Certains disent: les statistiques disent que 40-42-46% des abus sont commis dans la famille et le voisinage, et seulement 3% dans l'Église. Tout ça m’importe peu, je m'occupe des victimes dans l'Église! Nous avons la responsabilité d'aider les victimes d'abus et de prendre soin d'elles. Certaines ont besoin d'un traitement psychologique, nous devons les aider. On parle aussi d'indemnisation, parce qu'en droit civil, il y en a une. En droit civil, je pense que le montant est de 50 000 euros en Belgique, ce qui est trop faible. Je crois que c'est le chiffre, mais je n'en suis pas certain. Ce n'est pas quelque chose d’utile. Mais nous devons nous occuper des personnes maltraitées et punir les agresseurs, car la maltraitance n'est pas un péché d'aujourd'hui qui n'existera peut-être plus demain... C'est une tendance, une maladie psychiatrique et c'est pourquoi nous devons les placer sous traitement et les contrôler de cette manière. On ne peut pas laisser un abuseur libre vivre une vie normale, avec des responsabilités dans les paroisses et les écoles. Après leur procès et la condamnation, certains évêques ont donné à des prêtres ayant commis de tels abus une activité, par exemple, dans une bibliothèque, mais sans contact avec les enfants dans les écoles et les paroisses. Nous devons poursuivre dans cette voie. J'ai dit aux évêques belges de ne pas avoir peur et de continuer, d’avancer. La honte, c’est de couvrir. C'est ça la honte.

    (...)

    Tout d'abord, cette déclaration a été faite au moment où j'ai pris la parole. Elle a été faite à l'avance et ce n'est pas moral. Je parle toujours de la dignité des femmes et j'ai dit quelque chose que je ne peux pas dire au sujet des hommes: l'Église est «femme», elle est l'épouse de Jésus. Masculiniser l'Église, masculiniser les femmes, ce n'est pas humain, ce n'est pas chrétien. Le féminin a sa propre force. En effet, les femmes -je le dis toujours- sont plus importantes que les hommes, parce que l'Église est femme, l'Église est l'épouse de Jésus. Si cela semble conservateur à ces dames, alors je suis Carlo Gardell (célèbre chanteur de tango argentin, ndlr)., parce que… je ne comprends pas... Je remarque qu'il y a un esprit obtus qui ne veut pas entendre parler de cela. La femme est l'égale de l'homme, et même, dans la vie de l'Église, la femme est supérieure, parce que l'Église est femme. En ce qui concerne le ministère, la mystique de la femme est plus grande que le ministère. Un grand théologien a fait des études à ce sujet: lequel est le plus grand, le ministère pétrinien ou le ministère marial? Le ministère marial est plus grand parce que c'est un ministère d'unité, engageant, tandis que l'autre est un ministère de guide. La maternité de l'Église est une maternité de femmes. Le ministère est un ministère très mineur, donné pour accompagner les fidèles, toujours dans le cadre de la maternité. Plusieurs théologiens ont étudié cette question et disent que c'est une réalité, je ne dis pas moderne, mais réelle. Ce n'est pas dépassé. Un féminisme exagéré qui veut que les femmes soient machistes ne fonctionne pas. Il y a d’un côté un machisme qui ne va pas, et de l’autre un féminisme qui ne va pas non plus. Ce qui fonctionne, c'est l'Église «femme», qui est supérieure au ministère sacerdotal. Et parfois, on n'y pense pas.

    Mais je vous remercie pour cette question. Et merci à vous tous pour ce voyage, pour le travail que vous avez accompli. Je regrette que le temps soit compté. Mais merci, merci beaucoup. Je prie pour vous, vous priez pour moi. Priez pour moi!

  • « L'Église devrait avoir honte » (pape François)

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    De Courtney Mares sur le CWR :

    En Belgique, le pape François déclare que « l'Église devrait avoir honte » des abus commis par le clergé

    27 septembre 2024

    Au château de Laeken, en Belgique, le pape François a abordé la crise des abus du clergé qui sévit depuis longtemps dans l'Église catholique, déclarant sans équivoque que « l'Église devrait avoir honte » et doit demander pardon pour ses manquements.

    S'exprimant devant environ 300 dignitaires, dont le roi Philippe et le Premier ministre belge Alexander De Croo, le pape a déclaré que la maltraitance des enfants est « un fléau que l'Église combat avec détermination et fermeté, en écoutant et en accompagnant les blessés et en mettant en œuvre un programme de prévention à grande échelle dans le monde entier ».

    « L’Église est à la fois sainte et pécheresse », a déclaré le pape François dans la Grande Galerie du château, le 27 septembre, dans son premier discours depuis son arrivée en Belgique. « L’Église vit dans cette coexistence perpétuelle de sainteté et de péché, de lumière et d’ombre, avec des résultats souvent d’une grande générosité et d’un dévouement splendide, et parfois malheureusement avec l’émergence de contre-témoignages douloureux. »

    « Je pense aux cas dramatiques d’abus sur mineurs », a-t-il ajouté. « L’Église devrait avoir honte, demander pardon et essayer de résoudre cette situation avec humilité chrétienne. »

    Les propos du pape font suite à sa décision de laïciser l'ancien évêque de Bruges Roger Vangheluwe, plusieurs années après que ce dernier ait admis avoir abusé sexuellement de ses neveux à plusieurs reprises. Un ancien archevêque de Bruxelles, feu le cardinal Godfried Danneels, aurait appelé une victime des abus de Vangheluwe à garder le silence .

    En Belgique, l’Église catholique est confrontée à une baisse significative de la confiance du public. En 2022, seuls 50 % des Belges se sont identifiés comme catholiques, soit une baisse de 16 % par rapport à la décennie précédente, et seuls 8,9 % assistent à la messe au moins une fois par mois.

    Selon un rapport récent, le nombre de catholiques demandant que leur nom soit retiré des registres de baptême est passé à 1 270 en 2023.

    Le pape a évoqué les abus du clergé dans une réponse improvisée à la vive condamnation par De Croo de la manière dont l'Église gère les abus du clergé.

    De Croo a imploré l’Église de donner la priorité aux besoins des victimes, affirmant : « Aujourd’hui, les mots seuls ne suffisent pas. Nous avons également besoin de mesures concrètes. » Le roi Philippe s’est également joint à l’appel à la responsabilité dans son discours, affirmant que l’Église doit travailler « sans relâche » pour expier les crimes et aider à la guérison des victimes.

    La visite du pape François fait suite à une série de scandales qui ont ébranlé l’Église belge, dont le point culminant a été la publication en 2010 d’un rapport accablant révélant que plus de 500 personnes avaient dénoncé des abus commis par des prêtres. Les retombées de ces révélations ont conduit à un examen approfondi de la direction et des pratiques de l’Église, de nombreux appelant à une approche plus transparente dans le traitement des allégations d’abus.

    Un documentaire récent, « Godvergeten » (« Abandonnés de Dieu »), diffusé à la télévision belge, montre des victimes partageant leurs histoires poignantes, alimentant encore davantage l'indignation du public et déclenchant des enquêtes sur les pratiques de l'Église.

    Le Premier ministre et le roi Philippe ont tous deux tenu leurs propos les plus pointus en néerlandais, la langue de la Flandre, où les cas d'abus ont acquis une notoriété particulière.

    Le pape a également évoqué l'histoire troublée des « adoptions forcées » en Belgique, une pratique qui a perduré jusque dans les années 1980 et qui a contraint des mères célibataires à abandonner leurs enfants. « Souvent, la famille et d'autres acteurs sociaux, y compris l'Église, pensaient que pour éliminer la stigmatisation négative (...) il était préférable pour le bien de la mère et de l'enfant que ce dernier soit adopté », a-t-il déploré, ajoutant que cet état d'esprit contribuait à de profondes blessures sociétales.

    Dans son discours, le pape François a également évoqué le rôle unique de la Belgique en Europe, la qualifiant de pont entre les cultures et de centre de paix. « Ce sont les deux calamités de notre époque : l'enfer de la guerre… et l'hiver démographique », a-t-il déclaré.

    « C’est pourquoi nous devons être pragmatiques : ayez des enfants ! Ayez des enfants ! », a ajouté le pape.

    François n'a cependant pas abordé le sujet controversé de l'euthanasie en Belgique, une omission notable dans son discours compte tenu des discussions en cours autour de cette question dans les établissements de santé catholiques du pays.

    Après son discours au château de Laeken, le pape a visité une résidence pour personnes âgées en difficulté gérée par les Petites Sœurs des Pauvres. Le pape devrait également rencontrer vendredi soir des victimes d'abus sexuels.

    Lire aussi : Les excuses du pape aux victimes d'abus sexuels rejetées par un groupe de survivants, car elles visent seulement à « limiter les dégâts »

  • Le secrétaire d'État du Vatican met en garde contre les faibles taux de natalité en Europe et « l'hiver démographique »

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    De Jonah McKeown sur CNA :

    Le secrétaire d'État du Vatican met en garde contre les faibles taux de natalité en Europe et « l'hiver démographique »

    Le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d'Etat du Vatican, a déclaré dans une récente interview que le pape François souhaitait que l'Europe redécouvre ses principes fondateurs afin d'aborder les problèmes - y compris l'imminent  « hiver démographique »  causé par les faibles taux de natalité - avec « un esprit de solidarité tourné vers l'avenir ».

    S'adressant aux médias du Vatican  la veille du  départ du pape François pour un voyage au Luxembourg et en Belgique,  Parolin a déclaré que sans la vertu de l'espérance et la conviction profonde de l'aide de Dieu dans nos vies, « chaque difficulté, bien que réelle, semblera amplifiée et les impulsions égoïstes auront plus de liberté pour s'imposer ». Il a ajouté que l'Église catholique et les acteurs étatiques ont la responsabilité de soutenir les familles et de leur permettre de se donner généreusement.

    « Je crois que pour contrer la baisse dramatique de la natalité, une série d’actions de la part de différents acteurs est nécessaire et urgente. L’Église, les États et les organisations intermédiaires doivent tous prendre conscience de l’importance – j’oserais dire vitale – de ce problème et intervenir avec une série de mesures qui devraient être bien coordonnées, si possible », a déclaré Parolin.

    Il faut veiller à « écouter attentivement les familles pour identifier leurs besoins réels et leur fournir de l’aide, en impactant le concret de leur vie afin d’éliminer divers obstacles à l’accueil généreux d’une nouvelle vie », a déclaré le cardinal. 

    La fécondité mondiale est en baisse depuis des décennies, le problème étant souvent plus aigu dans les pays industrialisés où le niveau de vie est élevé, alors même que les taux de fécondité continuent de grimper dans de nombreux pays en développement aux ressources limitées, notamment en Afrique subsaharienne. Selon les données recueillies par la Banque mondiale , bon nombre des pays les plus développés du monde se situent bien en dessous du « taux de remplacement » de la fécondité (en général environ 2,1 naissances par femme au cours de sa vie) nécessaire pour maintenir une population stable.

    Ce n’est pas la première fois que Parolin évoque la possibilité d’un « hiver démographique » – une diminution spectaculaire et lourde de conséquences de la population causée par  un faible taux de natalité.  Il l’avait déjà fait  en 2021 lors d’un discours en France  , où il avait également exhorté le continent à redécouvrir ses racines chrétiennes.

    Le pape François lui-même a déjà décrit le faible nombre de naissances comme « un chiffre qui révèle une grande préoccupation pour l’avenir ». Il a critiqué ce qu’il décrit comme « un climat social dans lequel fonder une famille est devenu un effort titanesque, au lieu d’être une valeur partagée que tout le monde reconnaît et soutient ».

    En 2022, François a également décrit la chute des taux de fécondité comme une « urgence sociale », affirmant que si la crise n'était « pas immédiatement perceptible, comme d'autres problèmes qui occupent l'actualité », elle était néanmoins « très urgente » dans la mesure où les faibles taux de natalité « appauvrissent l'avenir de tous ».

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