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Ethique - Page 5

  • Quand l'exégèse arc-en-ciel s'invite à la Maison Papale

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    De Luisella Scrosati sur la NBQ :

    Père Pasolini : l'exégèse arc-en-ciel à la Maison Papale

    Jonathan et David, le centurion et le serviteur : le néo-prédicateur du pape promeut une exégèse biblique imaginative pour normaliser l'homosexualité. La proximité importante avec le Père Rupnik et le Centre Aletti. Un autre point pour "l'  équipe supplicans de Fiducia ".

    15_11_2024

    D'abord un soupçon, puis une probabilité, maintenant une certitude. La nomination du nouveau prédicateur de la Maison pontificale, le père capucin Roberto Pasolini, confirme définitivement la volonté du pape François de s'entourer de personnes résolument enclines à considérer l'homosexualité comme une orientation sexuelle normale. Environ un mois après la nomination comme cardinal du père dominicain Timothy Radcliffe, prédicateur du Synode connu pour ses positions homosexualistes, le pape choisit de remplacer le cardinal Raniero Cantalamessa par un autre prédicateur qui n'hésite pas à suivre le critère de la pure fantaisie dans l'interprétation des Écritures pour dire que « gay is normal » ; et même à approuver les bénédictions autorisées par Fiducia supplicans sur la base d'un néant exégétique, ce qui est le comble du néant.

    Mais allons-y dans l'ordre. Fra Roberto Pasolini « vend » au public sa superbe, que nous verrons dans un instant, du haut de son doctorat en théologie biblique à la Grégorienne et de son enseignement dans la même discipline à la Faculté de théologie de l'Italie du Nord à Milan. C'est également à Milan, dans l'église Santa Maria degli Angeli de la Piazza Velasquez, qu'il donne le cours des Dix mots, conçu il y a plusieurs décennies par le père Fabio Rosini. Et avec ce dernier, le capucin a en commun non seulement une passion pour les dix mots, mais aussi pour le père Marko Rupnik, l'ancien jésuite et artiste (fondateur du Centre Aletti) au centre d'un grave scandale d'abus sexuels. On le devine déjà aux couvertures choisies pour sa « trilogie » consacrée à la liberté de l'homme devant Dieu, toutes avec des images rigoureusement tirées du Cycle de Joseph, réalisé par le Centre Aletti dans l'église des Frères mineurs de Mostar ; bref, les hommes aux grands yeux, aux grands yeux noirs, caricaturaux de l'ancien jésuite, qui, mine de rien, est aussi l'auteur de la préface du premier tome, Non siamo stati noi. Fuori dal senso di colpa (2020).

    Que Pasolini ne soit pas étranger à la maison Aletti est également démontré par une série de collaborations : il est intervenu avec deux conférences lors de la rencontre annuelle du Centre à Assise, en juillet 2019 ; il s'est également vu confier quelques réflexions pour la rubrique Briciole di Parola, avec la précision que Pasolini a fréquenté l'Atelier de théologie du Centre Aletti en 2015-2016 et 2016-2017. Un disciple de Rupnik. Ainsi, pendant qu'au Vatican on s'affaire à mettre en place un procès scrupuleux sur l'affaire Rupnik - si scrupuleux qu'on semble toujours revenir à la case départ -, l'ex-jésuite ne semble pas avoir cessé d'exercer une influence discrète sur le pape et ses nominations.

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  • La théorie du genre contre le genre humain

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    La théorie du genre contre le genre humain – Jean-Claude Larchet

    14 novembre 2024

    La théorie du genre n’existerait pas. Et pourtant elle imprègne notre société, des écoles aux médias.

    Dans un essai clair et très accessible, le philosophe Jean-Claude Larchet livre une analyse détaillée des critiques qui lui sont adressées. Car les critiques sont nombreuses, de natures « biologique, physiologique, psychologique, sociologique, ethnologique, anthropologique » et bien sûr philosophique. Finalement, comme le montre l’auteur, il s’agit d’une « construction intellectuelle déconnectée du réel ».

    Mais son actuelle banalisation n’est pas sans conséquences. Loin d’être anodine, la théorie du genre constitue « une entreprise destructrice de la société et du genre humain lui-même ».

    Un essai très utile pour comprendre les fondements de cette théorie et comment elle représente un péril pour la société.

    Editeur : Salvator

    Date de parution : 16/10/2024

    Nombre de pages : 144

  • L'avortement : entre droit fondamental et crime contre l'humanité

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    Du site de l'Institut Européen de Bioéthique :

    Prof. émérite Dr. Bernard Spitz : "L'avortement : entre droit fondamental et crime contre l'humanité"

    Le Prof. émérite Dr. Bernard Spitz est médecin et professeur émérite à l'Université Catholique de Louvain, où il a enseigné l'obstétrique et la déontologie médicale. Dr. Spitz est le (co-)auteur de « Quand vous perdez une grossesse précoce » (2010) et « Devenir Maman » (2021). En tant que médecin et enseignant, le Dr. Spitz s'est engagé pour une médecine accessible et humaine.

    L'avortement, l'interruption intentionnelle d'une grossesse, est un sujet qui suscite depuis longtemps des débats passionnés au sein de la société et du pouvoir législatif. Il se situe sur la ligne fine entre le droit à l'autodétermination et la protection de la vie de l'enfant à naître. Dans cette contribution, nous souhaitons examiner la complexité de l'avortement, mais plutôt en tant que principe, à un niveau méta, détaché de la pratique clinique concrète. Cela présente l'avantage de ne pas porter atteinte à des cas individuels, parfois déchirants. D'un point de vue historique et futuriste plus large, nous voulons situer la problématique de l'avortement dans le vaste champ de tension entre droit fondamental et crime contre l'humanité, avec pour objectif d'explorer des perspectives aussi larges que possible qui pourraient contribuer à une dépolarisation sociétale de cette question.

    L’éthique de l’avortement

    L'une des questions centrales du débat sur l'avortement est celle de sa justification éthique. Les partisans de l'avortement affirment souvent que le droit à l'autodétermination des femmes prime, leur conférant le droit de décider de leur propre corps et avenir. Selon cette perspective, une femme a le droit de mettre fin à une grossesse si elle le juge nécessaire, quelle qu'en soit la raison.

    En revanche, les opposants à l'avortement soulignent la valeur intrinsèque de la vie humaine, même à ses premiers stades. Ils considèrent l'enfant à naître comme un individu doté de droits inhérents, dont le droit à la vie. Selon cette perspective, l'avortement équivaut à mettre fin à une vie humaine et est donc inacceptable. Ils voient des alternatives plus humaines aux raisons souvent psycho-socio-économiques qui sous-tendent la demande d'avortement.

    L’avortement en tant que droit fondamental

    Dans de nombreux pays, l'avortement est régi par des lois qui limitent ou protègent le droit des femmes d'interrompre une grossesse. Ces lois varient considérablement, allant de la légalisation quasi-totale à l'interdiction complète, et peuvent se baser sur divers critères tels que la durée de la grossesse, les raisons de l'avortement, la santé de la femme, différentes formes d'état d'urgence, etc.

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  • Les cent ans de France Catholique

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  • L'archevêque de Canterbury démissionne

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    Du site de KTO :

    Justin Welby, chef de l'Eglise anglicane, annonce sa démission

    12/11/2024

    L'archevêque de Canterbury et primat de la Communion anglicane, Justin Welby, a annoncé sa démission ce mardi 12 novembre 2024. Une décision qui intervient après la publication d'un rapport qui met en cause sa gestion d'une affaire de violences sexuelles sur mineurs.

    Justin Welby, archevêque de Canterbury et chef de l'Eglise anglicane, a annoncé sa démission ce mardi 12 novembre 2024. Depuis plusieurs jours, le primat de la Communion anglicane était accusé d'avoir couvert les violences physiques et sexuelles commises par John Smyth, décédé en 2018. Cet avocat lié à l'Eglise d'Angleterre est mis en cause pour des agressions sur plus de 130 enfants entre les années 1970 et le milieu des années 2010. « J’espère que cette décision montre clairement à quel point l’Eglise d’Angleterre comprend la nécessité d’un changement, et notre engagement profond à créer une Eglise plus sûre », a déclaré Justin Welby dans un communiqué publié sur X (Twitter).

    « Ces derniers jours ont ravivé le profond sentiment de honte que je ressentais depuis longtemps », a-t-il expliqué dans ce communiqué. « En quittant mes fonctions, je pense douloureusement à toutes les victimes et survivants d'abus », a également ajouté Justin Welby, qui reconnaît avoir été informé des agressions commises par John Smyth en 2013, lorsqu'il est devenu archevêque de Canterbury.

    Une figure de l'Eglise anglicane et de l'œcuménisme

    Âgé de 68 ans, Justin Welby est bien connu des Britanniques pour sa participation à plusieurs événements royaux majeurs ces dernières années, dont les obsèques de la reine Elizabeth II ou le couronnement du roi Charles III.

    Depuis qu'il est devenu chef de l'Eglise anglicane en 2013, Justin Welby a particulièrement œuvré aux relations œcuméniques. En 2023, il accompagne ainsi le pape François lors de son voyage en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, puis participe quelques mois plus tard à la veillée de prière "Together" place Saint-Pierre à Rome, avant le début du Synode. Il est intervenu aux rencontres de Sant'Egidio pour la paix à Paris en septembre 2024.

    Publié le 7 novembre dernier, le rapport Makin conclut que l'archevêque de Canterburry aurait dû signaler les violences commises par John Smyth à la police. L'avocat est décédé en 2018 sans avoir été jugé, l'affaire n'ayant été dévoilée publiquement qu'en 2017, après la diffusion d'un documentaire à la télévision britannique.

    Une pétition réclamant le départ du Primat anglican, lancée le 9 novembre par trois membres du synode général de l’Église d’Angleterre, avait déjà recueilli plus de 5 000 signatures.

  • Le synode sur la synodalité s'est-il achevé sans heurts ? L'analyse du cardinal Zen

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    Du cardinal Zen sur kath.net/news :

    « Le synode sur la 'synodalité' s'est-il achevé sans heurts ? »

    12 novembre 2024

    Le cardinal Zen met en garde : « Nous ne serons plus l'Église une, catholique, apostolique ? Ni l'Église sainte, parce qu'il n'y a plus d'enseignements éthiques fiables qui conduisent les croyants à distinguer le bien du mal ? »

    Le 27 octobre, la XVIe Assemblée ordinaire du Synode des évêques a annoncé sa conclusion. Le pape a immédiatement approuvé le document adopté par le synode et a déclaré qu'il ne rédigerait pas d'exhortation apostolique post-synodale. Toutes les parties ont estimé qu'il s'agissait d'une approche tout à fait « innovante », mais il semble que peu aient souligné que cette approche était plutôt problématique. C'est ce que j'ai ressenti, mais je n'ai pas osé l'exprimer publiquement. Je craignais que ma mentalité pessimiste ne me conduise à des jugements erronés. Mais après avoir lu trois articles, j'exprime maintenant ici courageusement mes inquiétudes pour l'avenir de notre Église.

    Le premier article, « L'Eglise de la révolution permanente », a été écrit le 1er novembre par Jules Gomes. Le second, « Tout, sauf synodal. L'étrange Église voulue par le pape François », écrit par Sandro Magister le 4 novembre. Le troisième article est « Quelques réflexions après le retour de la deuxième session du synode », écrit par l'évêque Robert Barron le 5 novembre.

    Je note les remarques suivantes pour votre information :

    Premièrement, appeler ce synode sur la synodalité un synode des évêques est une appellation erronée.

    La « XVIe Assemblée ordinaire du Synode des évêques », qui a été solennellement ouverte en 2021, est la seizième réunion périodique du « Synode des évêques », créé par le pape Paul VI avec le motu proprio « Apostolica sollicitudo ». L'objectif de la création du « Synode des évêques » par Paul VI est évident : il s'agit de donner au pape, à intervalles réguliers, la possibilité de recueillir l'avis de ses « frères dans l'épiscopat » sur des sujets précis, de sorte qu'il constitue un instrument permettant aux évêques, successeurs des apôtres, d'exercer collégialement leur rôle dans le gouvernement de l'Église.

    Cinq ans après son entrée en fonction, le pape François a apporté des modifications au plan initial du pape Paul VI en publiant la constitution apostolique « Episcopalis communio ». Cependant, lors de cette récente réunion, il n'a même pas respecté les règles qu'il s'était lui-même fixées. Soudain, il a invité, avec son autorité personnelle, 96 laïcs à participer au synode en tant que membres votants.

    Le pape a évidemment le pouvoir de convoquer toute forme de réunion consultative, mais cette fois-ci, il ne pouvait pas dire qu'il avait amélioré le plan initial de Paul VI. Il a utilisé le nom de « synode » pour remplacer le « synode des évêques » par un type hybride de réunion.

    Deuxièmement, quel devrait être le but d'un synode ?

    Nous pouvons voir dans les « synodes » tenus sous le pape François qu'il veut à chaque fois changer les doctrines ou les disciplines de l'Église plutôt que de discuter de la manière dont ces doctrines et disciplines peuvent être protégées.

    Il a profité du synode sur la famille (2015) pour tenter de permettre aux catholiques divorcés et remariés de recevoir la sainte communion. Il a voulu profiter du synode d'Amazonie pour introduire l'ordination de laïcs mariés très respectés (viri probati) comme prêtres. Et en ce qui concerne le synode de cette fois, nous pouvons voir, à travers les deux leaders qu'il a nommés et les documents publiés par le secrétariat, qu'il a quelques objectifs plus larges : changer le système hiérarchique de l'Église (le remplacer par un groupe démocratique de personnes baptisées) ; instituer des diacres femmes (pour ouvrir la voie aux femmes prêtres) ; abolir le célibat sacerdotal ; et changer la doctrine traditionnelle sur l'éthique « sexuelle » (en commençant par la bénédiction des couples homosexuels).

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  • Comment l’Église catholique a permis la disparition progressive de l’esclavage en terre chrétienne

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    De Jean-Pierre Montembault sur aleteia.org :

    Comment le christianisme a combattu l’esclavage

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    12/11/24

    Une seule religion a fait de l’esclavage un problème moral : le christianisme. Dans son livre "Les Chrétiens et l’Esclavage" (Artège), l’historien Jean-Pierre Montembault montre comment l’Église catholique a permis, non sans mal, la disparition progressive de l’esclavage en terre chrétienne et la destruction de ses fondements idéologiques.

    Si l’esclavage a été aboli dans les colonies françaises en 1848, sa disparition sur le continent est bien plus ancienne : elle remonte à un édit de Louis X promulgué en 1315 — édit qui, lui-même, ne faisait qu’entériner une réalité vieille de plusieurs siècles, dans le royaume de France mais aussi chez ses voisins —. Bien avant Voltaire et la philosophie des Lumières, les sociétés occidentales ne toléraient plus cette pratique. L’esclavage en terre chrétienne a été en voie d’extinction... dès le VIIIe siècle.

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  • Le Vatican félicite Donald Trump et lui souhaite “beaucoup de sagesse”

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    Lu dans « Aleteia » I.Media (publié le 7.11.24)

                   "Nous félicitons le nouveau président des États-Unis Donald Trump et nous lui souhaitons beaucoup de sagesse" ainsi que de "dépasser les polarisations", a confié le secrétaire d’État du Vatican, Pietro Parolin, en marge d’un événement à Rome, rapporte notamment l’agence italienne Ansa, le 7 novembre 2024. Le pape François n’a pas exprimé de réaction à la victoire du candidat républicain qu’il avait reçu au Vatican en 2017.

    Le cardinal Pietro Parolin, ‘numéro 2’ du Saint-Siège, a réagi à la victoire de Donald Trump, en marge d’un événement organisé à l’université Grégorienne de Rome sur l'intelligence artificielle : "Je crois qu’il doit surtout travailler à être le président de tout le pays, et donc dépasser la polarisation", a-t-il confié, alors que la campagne présidentielle américaine a manifesté de grandes tensions au sein de la société américaine. "Nous espérons qu’il pourra vraiment être un élément de détente et de pacification dans les conflits actuels qui ensanglantent le monde", a-t-il poursuivi.

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  • Les hôpitaux catholiques devraient protéger les enfants de l’idéologie du genre

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    De l'évêque de Lincoln (USA), Mgr , sur The Catholic Thing :

    Les hôpitaux catholiques doivent protéger les enfants de l’idéologie du genre

    Avant l’arrivée du christianisme, les païens grecs et romains de l’Antiquité ne considéraient pas les enfants comme des êtres humains à part entière, comme les adultes. En fait, il n’est pas exagéré de dire que  le christianisme a introduit le concept d’enfant que nous connaissons aujourd’hui , dans lequel nous accordons  plus  d’attention aux enfants qu’aux adultes en raison de leur vulnérabilité. C’était un concept véritablement révolutionnaire.

    Cette vision découle directement des commandements du Christ, dont la vision très forte était aussi extrêmement contre-culturelle. Lorsque les disciples ont essayé d’empêcher les enfants de s’engager avec Jésus, il les a sévèrement réprimandés en disant que le Royaume de Dieu appartenait aux petits enfants. En effet, notre Seigneur inverse la priorité entre les adultes et les enfants, en disant directement que les adultes doivent devenir comme les petits enfants. Et il réserve le langage le plus dur de tous à ceux qui font du mal aux enfants : il dit qu’il serait préférable qu’ils soient noyés dans la mer avec une meule autour du cou.

    C'est à partir de cette vision des petits enfants que l'Église a eu et continue d'avoir sa réponse vigoureuse à l'avortement et à l'infanticide. C'est à partir de cette vision que la crise des abus sexuels est si répréhensible et que la réaction agressive de l'Église à ce sujet au cours des deux dernières décennies est impérative. C'est également à partir de cette vision que l'Église critique la manipulation brutale des enfants en matière de sexe et de genre.

    Il n’est peut-être pas surprenant qu’à mesure que la voix du christianisme s’efface de la sphère publique, nous assistions à l’apparition d’une culture repaganisée utilisant les enfants comme sujets expérimentaux – les empoisonnant avec des bloqueurs de puberté et des hormones intersexuelles et les mutilant avec des opérations chirurgicales horribles qui altèrent leur corps à jamais.

    Dieu a créé les êtres humains hommes et femmes, et leur a donné différentes manières d’exprimer cette masculinité et cette féminité. Jeanne d’Arc, qui dirigeait des armées au combat, était tout autant une femme qu’une ballerine contemporaine. Un séminariste, portant une soutane et chantant dans une chorale, est tout autant un homme qu’un joueur de football contemporain. Il est cependant étrange et faux de prétendre que les hommes et les femmes, les garçons et les filles, ne sont pas liés par des réalités biologiques masculines ou féminines données. Et il est particulièrement odieux de faire du mal aux enfants en les droguant et en les opérant pour tenter d’échapper à ces réalités.

    Le pape François, tout en  mettant l’accent à juste titre  sur la pastorale des enfants et des autres personnes ayant des problèmes de sexe et de genre, a également  qualifié à juste titre  l’idéologie du genre, qui conduit à empoisonner et à mutiler nos enfants, de « mal ». Il y a quelques mois à peine, le Saint-Père  l’ a qualifiée  de « danger le plus laid » de notre époque.

    Conscients de ces réalités, les catholiques et les institutions catholiques doivent résister à l’idéologie du genre – en particulier lorsqu’elle touche les jeunes – chaque fois qu’ils la rencontrent. Malheureusement, et cela a été tragiquement vrai également pour la crise des abus sexuels, des enquêtes préliminaires ont révélé que ces pratiques perverses et répugnantes étaient présentes dans l’Église – y compris dans certains de nos hôpitaux catholiques.

    Un groupe appelé « Stop the Harm » a compilé une  base de données à partir de dossiers hospitaliers accessibles au public, montrant près de 14 000 traitements liés à des changements de sexe qui ont été administrés à des enfants mineurs aux États-Unis. Près de 150 hôpitaux catholiques auraient apparemment des codes pour des procédures suggérant qu’ils étaient impliqués . Les hôpitaux catholiques auraient prescrit à la fois des bloqueurs de puberté et des hormones de changement de sexe, et un certain nombre d’entre eux auraient même pratiqué des opérations chirurgicales mutilantes sur des enfants.

    Je suis reconnaissant de pouvoir dire qu'il n'y a aucune preuve qu'une telle chose se produise dans les institutions de santé catholiques du diocèse de Lincoln, mais en tant que personne occupant des rôles de direction pastorale au sein de l'Association médicale catholique et de la Catholic Health Care Leadership Alliance - et en tant que disciple du commandement du Christ d'accorder une priorité particulière aux enfants - je ne peux pas rester silencieux, sachant que les institutions catholiques font cela aux plus vulnérables au nom de l'Église.

    Il convient de noter que certains hôpitaux catholiques figurant sur la liste apparaissent en raison de chiffres isolés ou à un seul chiffre. Il est possible que dans ces cas, les codes hospitaliers aient été confondus et qu'ils puissent donc être facilement rectifiés. Il est également possible que nous parlions de quelques médecins malhonnêtes ou de cas isolés dans des cliniques externes au sein de vastes systèmes hospitaliers qui sont les coupables, mais ce n'est pas le cas dans toutes les circonstances. De nombreux hôpitaux catholiques participent à ce fléau hideux et des enquêtes approfondies devraient être menées. Et elles devraient être menées avec la même vigueur que nous avons enquêté sur d'autres abus commis sur des enfants au sein d'institutions catholiques.

    Il est intéressant de constater que les processus fondés sur les données – notamment à la lumière du rapport Cass , l’étude la plus complète et fondée sur des preuves sur le traitement de l’identité sexuelle des enfants – conduisent les pays européens, pourtant déjà engagés dans cette voie, à rejeter ce type de traitement des enfants . Bien qu’ils ne partagent pas pleinement notre conception chrétienne de la personne humaine sexuée, des pays comme le Royaume-Uni, la Suède, la Finlande et plusieurs autres ont rejeté ce type de traitement des enfants, estimant qu’il n’a aucun fondement scientifique et que les risques sont élevés  sans preuve de bénéfices à long terme.

    L’Académie européenne de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent, qui représente plus de 30 pays, a déclaré que nous devons cesser de mener des expériences sur les enfants, admettant ainsi que nous menons des expériences sur ces êtres humains vulnérables sans aucune preuve de résultats positifs à long terme.

    Et le rapport Cass ne se limite pas à cela. Le New York Times a récemment enquêté sur une étude menée auprès de 95 enfants souffrant de « détresse liée au genre », qu’il a suivis depuis 2015 afin de déterminer les effets de l’administration de bloqueurs de puberté. Bien qu’un quart d’entre eux soient déprimés ou suicidaires, les données montrent que les médicaments n’ont eu aucun impact sur la santé mentale du groupe. Fait significatif, bien qu’il ait reçu près de dix millions de dollars du NIH pour l’étude, l’auteur (qui est un militant en faveur de ce type de transition médicalisée) refuse de publier les données de peur qu’elles ne soient « instrumentalisées » par les opposants à ces procédures.

    Mais une approche rigoureuse de la science nous donne de bonnes raisons d’être en opposition. Les données montrent qu’environ 80 % des enfants qui ont des confusions sur le sexe et le genre s’en débarrassent à l’âge adulte . Nous devrions donc revenir à la pratique bien établie de « l’attente vigilante » comme réponse pastorale aux enfants dans ces circonstances. Nous devrions leur offrir un soutien psychologique solide pour répondre à leur détresse. Les aimer dans la plénitude des réalités que Dieu leur a données ne signifie pas adhérer à un concept erroné et incohérent selon lequel ils « seraient nés dans le mauvais corps ».

    Au lieu de les conduire sur le chemin que le pape François a justement qualifié de mauvais et laid, les individus et les institutions catholiques doivent protéger et affirmer les enfants et la bonté du corps qu’ils ont. Mais malheur aux individus et aux institutions catholiques qui empoisonnent et mutilent les enfants. Pour revenir aux paroles de notre Seigneur : il vaudrait mieux pour eux qu’on leur attache une meule autour du cou et qu’on les jette à la mer.

  • L’élection présidentielle américaine du 5 novembre a marqué un revers pour le mouvement pro-vie

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    Du Catholic Herald :

    Les élections américaines ont été une mauvaise soirée pour le mouvement pro-vie, sept États ayant adopté des dispositions pro-avortement

    7 novembre 2024

    Alors que l’avortement était implicitement sur les bulletins de vote dans tous les États-Unis lors de cette campagne présidentielle, le droit à l’avortement était également inscrit directement sur les bulletins de vote dans dix États américains, avec huit propositions visant à modifier les constitutions des États.

    Les mesures ont varié considérablement : dans certains États, les électeurs ont décidé d’annuler les restrictions imposées après que la Cour suprême a annulé l’arrêt Roe v. Wade en juin 2022. Dans d’autres, les électeurs ont décidé « s’il fallait renforcer les protections de la procédure et les rendre plus difficiles à annuler si les conservateurs prennent le pouvoir », rapporte le Guardian.

    Sept des dix États où l'avortement était à l'ordre du jour ont connu des revers pour le mouvement pro-vie, seuls le Nebraska, la Floride et le Dakota du Sud ayant maintenu les lois pro-vie actuelles. Les dépenses consacrées aux mesures de vote liées au droit à l'avortement ont dépassé 122,7 millions de dollars dans tout le pays, dépassant toutes les autres questions, selon les rapports.

    En Arizona, où une limite de 15 semaines pour l'avortement est en vigueur depuis 2022, la proposition 139 modifiera la constitution de l'État pour garantir l'accès à l'avortement jusqu'à la viabilité du fœtus (généralement considérée autour de 24 semaines). Elle autorise également des exceptions au-delà de la viabilité pour des raisons médicales, notamment la santé mentale de la mère.

    Dans le Colorado, les électeurs ont approuvé une mesure visant à modifier la constitution de l'État, empêchant le gouvernement de refuser, d'entraver ou de discriminer le « droit à l'avortement » des individus. Cet amendement supprime également une disposition constitutionnelle interdisant le financement public des avortements. Le Colorado autorise déjà l'avortement jusqu'à la naissance, quelle qu'en soit la raison.

    À New York, les électeurs ont approuvé la proposition 1, un amendement qui interdit la discrimination fondée sur divers facteurs, notamment « le sexe, l'orientation sexuelle, l'identité de genre, l'expression de genre, la grossesse, l'issue de la grossesse, les soins de santé reproductive et l'autonomie ». Bien que le libellé général soit controversé, il ne modifiera pas la réglementation existante autorisant l'avortement jusqu'à 24 semaines.

    Au Nevada, où l’avortement est légal jusqu’à 24 semaines, un amendement constitutionnel visant à garantir le droit à l’avortement jusqu’à la viabilité du fœtus a été adopté. Il doit toutefois être approuvé lors d’un second vote en 2026, car les amendements constitutionnels des États nécessitent deux approbations.

    Dans le Maryland, les électeurs ont soutenu un amendement inscrivant le droit à l’avortement dans la constitution de l’État, rendant difficile pour les futurs législateurs de limiter l’accès sans violer la constitution.

    Le Missouri a été une perte importante pour les défenseurs du droit à la vie, car il est devenu le premier État à voter en faveur de l'annulation de l'interdiction de l'avortement à tous les stades de la grossesse. L'amendement permettra aux législateurs de restreindre les avortements uniquement après la viabilité fœtale.

    Dans le Montana, où l'avortement est légal jusqu'à la viabilité, l'Initiative constitutionnelle 128 a été approuvée, inscrivant les protections de l'avortement dans la constitution de l'État, limitant la capacité des législateurs de l'État à porter atteinte à ces droits.

    Le Nebraska a remporté une rare victoire pro-vie, les électeurs ayant adopté un amendement visant à inscrire l'interdiction actuelle de 12 semaines dans la constitution tout en rejetant une proposition autorisant l'avortement jusqu'à la viabilité du fœtus.

    En Floride, le mouvement pro-vie a également connu une avancée significative, après que l'amendement 4, qui visait à protéger le droit à l'avortement avant la viabilité du fœtus et dans les cas où la santé maternelle est en danger, n'a pas obtenu la majorité de 60 % nécessaire. En conséquence, l'interdiction actuelle de l'avortement après six semaines de grossesse en Floride reste en vigueur.

    Dans le Dakota du Sud, les électeurs ont rejeté l’amendement G, qui aurait autorisé l’avortement au cours du premier trimestre et permis à l’État de réglementer la procédure plus tard dans la grossesse. Les groupes pro-avortement comme l’ACLU et Planned Parenthood n’ont pas approuvé l’amendement, doutant de son impact sur le rétablissement de l’accès à l’avortement dans l’État.

    Si la victoire du président élu Donald Trump peut représenter un moindre mal pour certains partisans du mouvement pro-vie, le résultat est plus nuancé qu'il n'y paraît. La position de Trump sur l'avortement a changé, ce qui frustre les militants ; il a même hésité à soutenir l'interdiction de six semaines d'avortement en Floride.

    Son bilan sur les questions pro-vie reste supérieur à celui de Kamala Harris et des démocrates, qui ont reçu un financement substantiel de Planned Parenthood et se sont engagés à codifier l’arrêt Roe v. Wade au niveau fédéral. Cependant, pour y parvenir, il faudrait une majorité démocrate à la Chambre des représentants et au Sénat, ce qui a toujours été peu probable.

    Beaucoup critiquent Trump pour avoir érodé le mouvement pro-vie, certains estimant même qu’il a initié l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade trop tôt et avant que des considérations appropriées n’aient été prises en compte pour créer une culture de la vie dans les paramètres de la loi sur l’avortement.

    On peut soutenir qu’avoir un président qui se range publiquement du côté de la vie à l’occasion mais qui semble avoir peu de compréhension des principes qui sous-tendent la philosophie pro-vie est en réalité plus néfaste à long terme pour la création d’une culture de la vie, par rapport à la position claire d’opposition au mouvement pro-vie qu’aurait représentée une administration Harris-Walz.

    Malgré ces débats, il est clair que l’élection présidentielle américaine du 5 novembre a marqué un revers pour le mouvement pro-vie.

  • Aujourd'hui, il faut trouver le bonheur non plus dans les relations, l'aventure, Dieu et le dépassement de soi, mais en soi-même et par soi-même

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    De Clothilde Payet sur La Sélection du Jour :

    Société

    Le développement personnel ou l'empire du bien-être

    Avant, on allait chercher le bonheur dans les relations, l'aventure, Dieu et le dépassement de soi. Aujourd'hui, il faut le trouver en soi-même et par soi-même. Ce changement de paradigme nous fait entrer dans un nouveau courant de pensée : le développement personnel. Désormais omniprésente, cette mentalité s'infiltre dans les publicités, les méthodes de management, les loisirs ou encore l'éducation des enfants. Les coachs en développement personnel, eux, font de juteux bénéfices.

    Vous l'avez sans doute déjà remarqué : les ouvrages exposés en vitrine des librairies portent souvent sur un seul et même thème, le développement personnel. Cette philosophie du bien-être propose des solutions accessibles à tous, avec des titres de livres ambitieux et accrocheurs : Pouvoir illimitél'Homme qui voulait être heureuxles Secrets d'un esprit millionnairele Pouvoir du moment présent… En somme, des livres offrant la recette du bonheur en quelques pages.

    Le développement personnel tire en partie son origine de la Nouvelle Pensée (New Thought), apparue aux États-Unis au XIXe siècle. Ce courant repose sur l'idée que la pensée et le pouvoir de l'esprit façonnent la réalité. L'un de ses principes clés est la loi de l'attraction, selon laquelle des pensées positives génèrent des expériences positives, influençant ainsi la santé physique et émotionnelle. Plus tard, dans les années 1990, l'Américain Martin Seligman, éminent chercheur en psychologie, s'intéresse à la science du bonheur et introduit la psychologie positive dans le champ académique.

    Le premier PDG à avoir introduit le « management positif » est Henry Ford, dans le but de rendre ses employés plus heureux et donc plus productifs. Quelques années plus tard, cette méthode de management arrive en Europe dans les entreprises. C'est dans le contexte de la crise économique mondiale de 2008 que la psychologie positive fait son chemin dans le monde politique. Plusieurs chefs d'État mettent en place des statistiques nationales, en vue de mesurer l'indice de bonheur des citoyens : David Cameron en Angleterre, Nicolas Sarkozy en France ou Kevin Rudd en Australie.

    Le développement personnel connaît un succès monumental, au point qu'on peut parler d'un « business du bien-être ». Certains auteurs sont de véritables célébrités, comme Fabrice Midal, Frédéric Lenoir ou Laurent Gounelle en France. Entre 2021 et 2022, après le Covid, six millions de livres ont été écoulés, générant un chiffre d'affaires de 71 millions d'euros, soit une croissance de 17,5 % en un an, alors même que le marché de l'édition est en souffrance. Une enquête du journaliste Adrian de San Isidoro révèle que ces livres, au-delà du fait d'être vendus pour quelques euros, servent parfois d'appâts pour inciter les lecteurs à participer à des conférences et autres séminaires coûteux. Par exemple, Lise Bourbeau propose des formations en trois étapes pour devenir expert en bien-être, dont les deux premières coûtent plus de 2 800 euros ! Aux États-Unis, le célèbre coach Tony Robbins organise des séminaires de développement personnel d'une semaine. Tarif : entre 6 000 et 8 000 dollars par personne, et ça cartonne.

    Si beaucoup de psychologues sont adeptes de la pensée positive, d'autres se montrent plus critiques. Pour Julia de Funès, auteure de Développement (im)personnel, cette philosophie est un mélange de plusieurs courants de pensée, souvent mal interprétés : « On pioche chez Socrate la fameuse phrase "Connais-toi toi-même", on l'adosse à du bouddhisme, à du Spinoza et à du Nietzsche. » Pour Adrian de San Isidoro, la promesse d'un accès facile et rapide au bien-être, affichée par certains livres de développement personnel, est illusoire. Selon le journaliste, améliorer son bien-être suppose des efforts personnels importants et nécessite généralement des mois, voire des années. Pourtant, de nombreux lecteurs en quête de repères sont attirés par l'idée d'une solution miracle.

    Entre professionnels et charlatans, la limite est parfois ténue, et les pseudo-gourous trouvent leurs adeptes facilement. Certains coachs mentaux s'improvisent experts en développement personnel, alors qu'ils ne disposent d'aucun diplôme académique. Plusieurs dérives ont déjà été observées : le documentaire de la chaîne YouTube Spline LND, intitulé « Sous emprise : les marchands de bonheur », dénonce des processus de domination pratiqués par certains coachs sur des personnes vulnérables. Selon un rapport de 2021, la France compterait environ 500 petits groupes sectaires et 140 000 personnes seraient touchées. Environ 40 % des signalements concernent des questions de santé ou de bien-être.

    Chercher à tout prix à afficher un bonheur parfait peut aussi avoir des effets délétères sur ceux qui peinent à l'atteindre. Résultat : un sentiment de culpabilité et d'échec s'installe. Certains évoquent même l'idée d'une véritable dictature du bien-être. Pour l'essayiste Thierry Jobard, interviewé par Élucid, cette philosophie se révèle négative pour la société : avant, le bonheur était toujours pensé dans un cadre collectif, alors qu'avec le développement personnel l'individu tend à s'opposer à la société, et le collectif disparaît.

    Finalement, l'obsession contemporaine pour le bien-être révèle paradoxalement une société en quête de sens. En cherchant à atteindre un idéal de bonheur constant, nos sociétés témoignent d'une profonde fragilité, où la souffrance, bien que refoulée, demeure omniprésente.

    Le business du bonheur / Arte

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  • Quand une ex-femen s'excuse auprès des catholiques

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    Du site de Famille Chrétienne :

    Marguerite Stern, ex-Femen : « Pourquoi je m’excuse auprès des catholiques »

    Marguerite Stern, ex-Femen : « Pourquoi je m’excuse auprès des catholiques »

    J’ai été activiste Femen de 2012 à 2015. Durant ces années, j’ai mené plusieurs actions contre l’Église catholique, notamment lors d’une campagne en faveur du mariage gay. C’était il y a onze ans. Aujourd’hui, mes convictions et ma sensibilité ont évolué. Je veux vous expliquer pourquoi, et je veux m’excuser auprès des catholiques.

    Cela fait bientôt cinq ans que j’exprime mon opposition face à l’idéologie transgenre. Au début, je militais contre des choses basiques, comme la présence d’hommes dans les sports des femmes. Et puis j’ai creusé le sujet et j’ai compris qu’au-delà du danger pour les femmes et les enfants, le transgenrisme représente une menace civilisationnelle. Le transgenrisme ne crée pas, il détruit. Il prône la destruction des corps, le non-respect du vivant, l’abolition des différences entre femmes et hommes, la destruction de notre innéité, et de la culture qui nous unit. Il relève de la pulsion de mort et de la haine de soi.

    Au lendemain de l'incendie de Notre-Dame, « je suis allée pleurer dans une église »

    En attaquant la religion catholique, je me demande si je n’étais pas moi aussi dans une logique de destruction et de haine de soi. Bien que non croyante, je suis baptisée, j’ai fait ma première communion, et surtout, j’ai grandi dans un pays dont l’histoire, l’architecture et les mœurs ont été façonnés par l'Église. Rejeter cela, entrer dans Notre-Dame de Paris en hurlant, était une façon d’abîmer une partie de la France, c’est-à-dire une partie de moi-même. À 22 ans, je ne m’en rendais pas compte. Pourtant, cette cathédrale, je l’aimais ; je me souviens qu’au lendemain de son incendie, je suis allée pleurer dans une église. Mais il arrive que l’on aime mal.

    Mon opposition au transgenrisme m’a rendue patriote. Quand la quasi-totalité de mon entourage m’a rejetée à cause de mes prises de position, j’ai réalisé que mon pays était mon seul ancrage profond, et qu’il est aujourd’hui en danger, dilué dans la mondialisation et défiguré par l’immigration de masse. Ça m’a rendue conservatrice. J’ai réalisé qu’il fallait absolument qu’on sauve ce qu’il nous reste, qu’on ne pouvait pas tout recréer en permanence et rejeter le passé sous prétexte qu’il est imparfait. La France est un pays catholique. Elle doit le rester, et pour cela, nous devons continuer à faire vivre ses rites.

    Il y a quelques semaines, un ami m’a emmenée à la messe pour Philippine : “Il faut célébrer ses morts”. Devant la beauté de la cathédrale, des chants, de la cérémonie, je me sentais appartenir à une grande civilisation. L’Abbé Grosjean a répété plusieurs fois que les non-croyants étaient parfaitement à leur place ici. Je me suis dit qu'on n'entendrait jamais ça dans une mosquée. Bien sûr, rien ne ramènera Philippine, et rien ne sera réparé. Mais c’était prendre soin du royaume des vivants, que d’accomplir ce dernier rite autour de celle qui venait de rejoindre celui des morts.

    Les rites nous rassemblent, ils apaisent, parfois réparent, et régulent nos émotions, ils nous ancrent dans le présent en nous rappelant ce qui nous a précédé. Le “vivre-ensemble” est une notion théorique, les rites sont une de leur application dans le réel. Bon nombre des nôtres reposent sur l’Église catholique, et même les incroyants devraient se battre pour les préserver. Et puis il y a autre chose : il y a ce qui nous dépasse. Les clochers qui nous surplombent et qui habillent nos paysages sonores. La grandeur des édifices. L’émerveillement en entrant dans une église. La beauté. Et la foi des croyants. Je suis désolée d’avoir piétiné cela.

    « Si le blasphème est légal, il n’est pas toujours moral »

    En creusant le sujet trans, j’ai compris que le transgenrisme était un projet transhumaniste, où l’être humain se comporte comme son propre créateur. Cela m'effraie, car que fait-on de l’inconnu, du mystère, de l’enchantement, de ce qui nous dépasse ? Cela m’effraie car je crois que l’être humain doit rester à sa place de créature et non de créateur. Sans croire en dieu, sur certains points, j’arrive finalement aux mêmes conclusions que les catholiques.

    Alors voilà, en accord avec la loi de 1905, j’estime toujours que le blasphème est un droit qui doit être protégé. Si l’État ne reconnaît aucune religion, alors il doit être possible de critiquer, voire de se moquer d’une institution religieuse au même titre que d’une institution politique. Mais si le blasphème est légal, il n’est pas toujours moral.

    C’est à la mode actuellement, de dénigrer les catholiques, et de les faire passer pour des idiots vieille-France, insuffisamment branchés pour mériter le statut d’être humain. Par le passé, j’ai utilisé ce climat pour agir de façon immorale, tout en participant à le renforcer. Je présente de sincères excuses pour cela.