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Ethique - Page 2

  • Le prince de Monaco bloque un projet de loi visant à légaliser l'avortement.

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    Du Catholic Herald :

     
    24 novembre 2025

    Le prince de Monaco bloque un projet de loi visant à légaliser l'avortement.

    Un monarque catholique européen refuse de signer une loi qui aurait légalisé l'avortement dans son pays catholique.

    Le prince Albert II de Monaco a refusé de signer une loi votée par le Conseil national qui aurait légalisé l'avortement dans la Principauté.

    La décision du Prince suspend la réforme proposée et laisse la loi actuelle inchangée. Dans un entretien accordé au quotidien Monaco-Matin , il a expliqué que le projet de loi ne sera pas examiné et a exposé les motifs de sa décision.

    Il a souligné : « Je crois que le système actuel reflète qui nous sommes, compte tenu du rôle de la religion catholique dans notre pays, tout en assurant un soutien sûr et humain. »

    Selon la législation en vigueur, l'avortement reste formellement illégal à Monaco, bien qu'il soit dépénalisé depuis 2019. L'interruption de grossesse n'est autorisée que dans trois cas : viol, risque grave pour la vie de la mère ou malformation fœtale importante.

    Le projet de loi, présenté au Conseil national en mars 2025 et adopté par 19 voix contre 2 en mai, visait à autoriser l'interruption volontaire de grossesse jusqu'à 12 semaines (16 semaines en cas de viol) et à abaisser l'âge du consentement parental de 18 à 15 ans.

    Il y a deux semaines, Christophe Mirmand, ministre d'État, a toutefois informé le président du Conseil, Thomas Brezzo, que le gouvernement renonçait à cette mesure. Le prince a demandé au gouvernement d'en informer formellement le Conseil.

    Il a reconnu la sensibilité du sujet, déclarant : « Je comprends à quel point ce sujet est sensible, les émotions qu'il peut susciter. »

    Il a également évoqué les mises à jour législatives de 2009 et 2019, observant que Monaco avait déjà atteint « un cadre équilibré, respectueux des principes constitutionnels, de l’identité culturelle et des femmes concernées ».

    Pour Sa Majesté, cette décision doit en définitive être interprétée à la lumière de la Constitution monégasque, qui reconnaît le catholicisme comme religion d’État. Comme il l’a souligné, elle confirme « la place qu’occupe le catholicisme dans notre pays ».

    La loi monégasque sur l'avortement était parmi les plus restrictives d'Europe. La loi de 2009 limitait l'interruption de grossesse aux trois cas exceptionnels mentionnés précédemment, et la réforme de 2019 a supprimé les sanctions pénales pour les femmes ayant recours à l'avortement à l'étranger, notamment en France voisine.

    La décision du prince Albert trouve des échos dans l'histoire des monarchies européennes. En 1990, le roi Baudouin de Belgique refusa de promulguer une loi légalisant l'avortement jusqu'à douze semaines de grossesse. Le gouvernement le déclara « temporairement inapte à régner » pour une journée, et durant ces 36 heures, le Conseil des ministres signa collectivement la loi, la rendant valide sans son approbation. Le lendemain, le Parlement le rétablit sur le trône.

    De même, en 2008, le grand-duc Henri de Luxembourg a refusé de signer une loi légalisant l'euthanasie. Contrairement à la Belgique, le Luxembourg a modifié sa constitution afin que le monarque ne « sanctionne » plus les lois, mais se contente de les « promulguer ».

    Hans-Adam II, prince de Liechtenstein, a également clairement indiqué qu'il opposerait son veto au résultat de tout référendum proposant de légaliser l'avortement dans le pays.

    Cependant, le souverain de Monaco semble être un rare exemple où l'intervention d'un monarque a directement stoppé une tentative d'introduire des lois anti-vie.

  • L’exode des Palestiniens. Israël gagne aussi la guerre des migrations

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo (en français sur diakonos.be) :

    L’exode des Palestiniens. Israël gagne aussi la guerre des migrations

    Sans aller jusqu’à parler de « génocide », de nombreuses voix, au sein de l’Église catholique, accusent Israël de nettoyage ethnique et de vouloir chasser la population palestinienne de sa terre. Et les dernières nouvelles, qui restent encore à vérifier, des transferts de plusieurs centaines d’habitants de Gaza vers des pays tels que l’Indonésie, la Malaisie et l’Afrique du Sud semblent venir corroborer ces accusations.

    Mais est-ce vraiment le cas ?

    Le dernier rapport de la Population Division des Nations Unies sur les migrations dans le monde entier portant sur l’année 2024 enregistre en effet, sous la dénomination « State of Palestine » (la Cisjordanie et la Bande de Gaza) 272 481 immigrés et 4 233 248 émigrés résidant à l’étranger, soit une perte totale de presque 4 millions d’habitants – 3 960 767 pour être plus précis. Ceci pour une population de 5 495 000 unités qui résidait dans ce même État à cette date.

    Ce qui amène le démographe Roberto Volpi, qui est l’auteur d’une analyse approfondie et visionnaire des données fournies par la Population Division – dans un livre intitulé « Terra promessa » publié en Italie chez Solferino –, à dire que « dans le classement des 160 pays du monde comptant au moins un million d’habitants, l’État de Palestine se retrouve directement en tête à la première place, avec un mouvement migratoire équivalent à 72,1% de sa population, loin devant tous les autres pays, à cause de la perte d’habitants imputable au mouvement migratoire ».

    C’est-à-dire l’exact contraire de ce qui se passe dans l’État d’Israël.

    Roberto Volpi ajoute :

    « Toujours fin 2024, Israël affichait un solde migratoire positif de 1 767 000, soit 18,8 % de ses habitants sur une population totale de 9 387 000 habitants. C’est ainsi que l’État d’Israël compte aujourd’hui environ 3,9 millions d’habitants de plus que l' ‘État de Palestine’, alors que sans ces mouvements migratoires de population, il en compterait près de 2 millions de moins. »

    Et il poursuit :

    « Voilà le résultat déconcertant de la politique menée par le Hamas dans ce qu’on appelle la Bande de Gaza. Le monde entier compte les morts – un décompte également effectué par le Hamas lui-même – causés par la réaction totalement démesurée de l’armée israélienne en réponse à l’attaque terroriste du Hamas d’octobre 2023. Et il est juste de le faire, c’est indéniable. Mais personne ne relève le fait que l’ ‘État de Palestine’ devrait avoir 9,5 millions d’habitants mais n’en compte que 5,5 tandis qu’Israël qui, sans les mouvements migratoires en cours, ne devrait en avoir que 7,6 millions en compte en réalité 9,4 millions ; c’est-à-dire non pas deux millions de moins mais presque deux millions de plus que l’État de Palestine ».

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  • Trois évêques allemands s'opposent à un guide scolaire sur la « diversité des identités sexuelles »

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    D'Alexander Folz sur CNA :

    Trois évêques allemands s'opposent à un guide scolaire sur la « diversité des identités sexuelles ».sharethis sharing button

    Trois évêques allemands se sont publiquement désolidarisés du nouveau document de la Conférence des évêques allemands sur la « diversité des identités sexuelles » dans les écoles, exacerbant ainsi la polémique sur la manière dont l'enseignement catholique devrait aborder la question de l'identité de genre.

    Au centre de la polémique se trouve le texte de 48 pages « Geschaffen, erlöst und geliebt: Sichtbarkeit und Anerkennung der Vielfalt sexueller Identitäten in der Schule » (« Créé, racheté et aimé : visibilité et reconnaissance de la diversité des identités sexuelles à l’école »).

    Publié le 30 octobre par la Commission pour l'éducation et les écoles de la Conférence des évêques catholiques, ce document vise à servir de guide d'orientation aux écoles catholiques et autres établissements scolaires en Allemagne. Suite à des discussions internes l'été dernier, le texte d'orientation avait initialement été retenu puis révisé.

    Partant du principe que « la diversité des identités sexuelles est une réalité », ce texte exhorte les établissements scolaires à créer un environnement exempt de discrimination pour les élèves, le personnel et les parents qui s'identifient comme LGBTQ+. Le document appelle les élèves à respecter l'auto-identification et l'autodésignation de leurs camarades qui s'identifient comme LGBTQ+ et à soutenir les initiatives qui mettent en lumière leur situation.

    Le mot anglais « queer » est fréquemment utilisé par certaines organisations allemandes, y compris certains diocèses, comme terme générique pour désigner les personnes qui s'identifient comme LGBT.

    Dans son avant-propos, l’évêque Heinrich Timmerevers de Dresde-Meissen, président de la commission, souligne que le texte ne prétend pas offrir une évaluation morale et théologique exhaustive. Il vise plutôt à fournir des orientations pastorales et pédagogiques scolaires fondées sur les sciences humaines contemporaines.

    Les enseignants sont encouragés à utiliser un langage qui reflète « la diversité des identités sexuelles ». Dans les cours de religion, les enseignants devraient présenter les questions controversées de moralité sexuelle comme telles, laissant aux élèves la possibilité de se forger leur propre opinion.

    L’évêque Stefan Oster de Passau a publié la réponse la plus détaillée. Dans un commentaire en ligne , il a reconnu les préoccupations concernant les jeunes vulnérables, mais a déclaré se désolidariser « totalement » des présupposés du document et de son approche théologique, philosophique, pédagogique et psychologique du développement.

    Bien que la brochure soit publiée sous le nom de « Les évêques allemands », Oster insiste sur le fait qu'elle ne parle pas en son nom et avertit qu'elle promeut une anthropologie qui désacralise de fait la conception chrétienne de la personne humaine.

    Depuis, l'évêque de Ratisbonne, Rudolf Voderholzer, s'est explicitement rallié à la critique d'Oster. Son diocèse a republié le texte de Passau comme une « analyse critique » des thèses centrales, et Voderholzer a accusé la direction de la Conférence épiscopale d'avoir imposé le document quasiment sans modifications malgré les demandes de révision formulées au Concile permanent. La réponse de Ratisbonne a évoqué un « agenda » poursuivi « en notre nom ».

    Le Conseil permanent est l'organe directeur de la Conférence des évêques allemands, où les 27 évêques diocésains se réunissent cinq à six fois par an pour traiter des affaires courantes et assurer la coordination entre les assemblées plénières, moins fréquentes.

    La troisième réaction critique est venue de Cologne. L'archidiocèse, sous la direction du cardinal Rainer Maria Woelki, a publié un communiqué rejetant toute forme de discrimination dans les écoles catholiques. Concernant l'analyse théologique et anthropologique de « Geschaffen, erlöst und geliebt », l'archidiocèse a toutefois déclaré se rallier au commentaire d'Oster.

    D'autres voix ont contribué à cet accueil mitigé. Thomas Maria Renz, évêque auxiliaire de Rottenburg et vice-président de la commission scolaire, a salué l'initiative visant à protéger les jeunes vulnérables. Cependant, il a mis en garde contre une approbation « naïve » de toute forme d'auto-description chez les adolescents en pleine croissance. Il a plaidé pour une plus grande attention portée aux objectifs éducatifs plus larges.

    Pour l'instant, le document reste officiellement en vigueur en tant qu'outil d'orientation de la conférence épiscopale. Cependant, l'opposition ouverte de trois évêques diocésains en a fait un enjeu majeur dans le débat plus large sur les réformes de l'Église en Allemagne, notamment en matière de sexualité et d'anthropologie.

  • Abus : Les fantômes de Chiclayo poursuivent le pape Léon

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    De Riccardo Cascioli sur la Nuova Bussola Quotidiana :

    Abus : Les fantômes de Chiclayo hantent le pape Léon

    Une déclaration cinglante de la victime présumée d'abus sexuels au Pérou conteste la dispense du sacerdoce accordée par le pape au père Lute, le prêtre accusé. Cette dispense empêche la vérité d'être établie et la justice rendue : une décision terrible.

    22/11/2025

    « Le 13 novembre 2025, l’Église nous a communiqué par écrit que le Pape avait accordé une dispense de l’état clérical au prêtre de Chiclayo, Eleuterio Vasquez Gonzalez, qui nous a agressées sexuellement lorsque nous étions enfants. » C’est ainsi que débute le communiqué de presse – une accusation accablante – signé par Ana Maria Quispe Diaz, la victime présumée qui a dénoncé les abus subis à l’époque où Robert Prevost, devenu le pape Léon XIV, était évêque du diocèse de Chiclayo, dans le nord-est du Pérou.  

    Aujourd'hui, il met en cause le pape Léon XIV lui-même, non seulement pour avoir omis de mener une enquête sérieuse lors du dépôt de sa plainte en 2022, mais aussi pour avoir accordé une dispense au père Lute (son surnom), empêchant ainsi un procès visant à déterminer les véritables responsabilités de l'ex-prêtre et privant de fait les victimes présumées de justice. À tel point que, dans sa déclaration ( dont le texte intégral est disponible ici ), Quispe annonce « l'engagement de poursuites judiciaires auprès des autorités canoniques compétentes contre tous les responsables ecclésiastiques ayant participé à cette négligence ou en étant responsables », faisant référence au « principal responsable de cette affaire, l'évêque Robert Prevost ».

    Il s'agit d'un rebondissement sensationnel dans une affaire qui a émergé il y a un peu plus d'un an — et que La Bussola avait reconstituée en détail  — mais qui, malheureusement, n'a jamais été élucidée comme nous l'espérions au début du pontificat du pape Léon en mai dernier.

    Pour rappel, l'affaire concerne les abus présumés subis par trois sœurs à des périodes différentes entre 2006 et 2010, alors qu'elles étaient âgées de 9 à 11 ans. Cependant, selon Ana Maria Quispe, l'aînée des trois, plusieurs autres enfants auraient été victimes du Père Lute, qui les emmenait régulièrement à la ferme où les abus se produisaient. La plainte a été déposée une première fois par téléphone auprès de l'évêque Prevost en 2020, mais la crise sanitaire liée à la Covid-19 a reporté l'entretien au printemps 2022. Mgr Prevost les a orientées vers le centre d'aide aux victimes du diocèse, mais Mme Quispe accuse régulièrement le diocèse de n'avoir jamais mené d'enquête sérieuse sur ces allégations. Le diocèse s'est toujours défendu en affirmant avoir respecté la procédure et qu'après l'envoi d'un premier rapport à Rome, un second avait été transmis concernant la réouverture de l'enquête demandée par le successeur de Mgr Prevost.

    Mais c'est le délégué actuel du diocèse de Chiclayo pour le procès du père Lute, le canoniste capucin Giampiero Gambaro, qui a admis lors d'une rencontre avec les sœurs Quispe le 23 avril que l'enquête initiale était « gravement viciée, superficielle et entachée d'erreurs de procédure ». L'enquête canonique, a déclaré Gambaro, s'est limitée à une procédure formelle sans fondement, sans que les victimes ni l'accusé lui-même n'aient été interrogés ; ce dernier « n'a rien répondu » ; et par conséquent, « la colère des victimes est légitime ».

    Si cela s'avère vrai et si cela explique les faits, c'est précisément ce que le cardinal Prevost aurait dû clarifier lorsque l'affaire a éclaté l'an dernier. Au lieu de cela, la défense a dénoncé la vendetta de certains membres du Sodalitium Christiane Vitae, l'association péruvienne dissoute le 14 avril dernier suite à des allégations d'abus et de scandales financiers dont certains dirigeants étaient responsables. En effet, Prevost, d'abord comme évêque puis comme cardinal, s'est efforcé de poursuivre les responsables du Sodalitium, puis de dissoudre l'association, en collaborant étroitement avec les deux journalistes – Paola Ugaz et Pedro Solinas – qui avaient mené une enquête approfondie donnant la parole aux victimes.

    Les deux journalistes, présents à Rome durant les jours marquant le début du pontificat de Léon XIV, ont catéchisé tous les journalistes réunis pour l'événement, garantissant l'engagement de Prevost dans la lutte contre les abus sexuels et accusant de sombres complots quiconque évoquait l'affaire des filles de Chiclayo et du père Lute.  

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  • Pourquoi la doctrine catholique sur la moralité sexuelle ne peut pas changer

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    De sur le CWR :

    Pourquoi la doctrine catholique sur la moralité sexuelle ne peut pas changer

    Dans son deuxième rapport intermédiaire publié la semaine dernière, le groupe d’étude synodal sur les questions controversées a continué de parler d’un « changement de paradigme… dans la continuité de Vatican II » et a qualifié l’homosexualité de « question émergente ».

    20 novembre 2025

    L’Église catholique peut-elle revoir sa position et ses enseignements sur la morale sexuelle ? Est-il enfin temps d’écouter les progressistes et d’abolir les aspects ascétiques de la morale chrétienne, alignant ainsi le catholicisme sur le reste du monde, qui réduit l’amour à l’érotisme ?

    Ces questions ont suscité d'intenses débats depuis le concile Vatican II. Contrairement à ses prédécesseurs, le pape François a assoupli la doctrine de l'Église sur la sexualité, officiellement pour en alléger le fardeau pour les fidèles. Son exhortation  Amoris laetitia semble autoriser les catholiques mariés dans des mariages invalides ou adultères à recevoir l'Eucharistie, ce qui contredit manifestement l'enseignement de Jésus sur le divorce. Quant à  Fiducia supplicans,  qui a autorisé la bénédiction des couples de même sexe, elle constituait une ratification progressive de la cause LGBT.

    Ces questions controversées seront bientôt au cœur des débats lorsque les groupes d'étude synodaux publieront leurs rapports finaux en décembre prochain. Le Synode encouragera-t-il davantage ceux qui réclament une évolution de l'enseignement de l'Église sur les relations homosexuelles et d'autres sujets ?

    Dans son rapport préliminaire , le groupe d’étude sur les questions controversées – notamment la moralité sexuelle – a fait part de sa préférence pour un « changement de paradigme » qui privilégie l’expérience personnelle, le discernement et la « fidélité contextuelle » à l’Évangile, plutôt qu’un ensemble de normes objectives « préétablies ».

    Dans son deuxième rapport intermédiaire publié la semaine dernière, le groupe a continué d'évoquer un « changement de paradigme… dans la continuité de Vatican II » et a qualifié l'homosexualité de « question émergente » plutôt que de sujet controversé. Cependant, peu d'indications ont été données quant à leurs recommandations concrètes . Le danger de cette hétérodoxie potentielle réside dans la marginalisation de normes morales universelles, telles que l'interdiction de la procréation médicalement assistée, qui puisent leurs racines ontologiques et anthropologiques profondes.

    Comment le pape Léon XIV réagira-t-il au rapport final de ce groupe d'étude si celui-ci préconise une modification majeure des principes moraux de l'Église ?

    Il y a assurément lieu de s'inquiéter. Lors d'un  entretien accordé à Crux et publié en septembre, le pape Léon XIV a laissé entendre qu'une évolution de la doctrine de l'Église sur la sexualité pourrait être envisageable, à condition qu'un changement de mentalité s'opère : « Je pense qu'il faut d'abord changer les mentalités avant même d'envisager de modifier la position de l'Église sur telle ou telle question. » En laissant cette porte ouverte à une certaine flexibilité doctrinale, le pape a encouragé un optimisme béat chez ceux qui aspirent à s'émanciper de la tradition morale de l'Église.

    Il aurait dû préciser qu'une telle révision doctrinale est impossible. Ces doctrines ne dépendent ni des fluctuations de l'opinion publique ni des aléas de l'expérience personnelle. Elles reposent sur l'ordre éternel de la vérité et des valeurs. Les préceptes moraux de l'Église s'enracinent dans la vérité que la nature humaine est immuable ; que le mariage, défini comme l'union charnelle d'un homme et d'une femme, est indissoluble ; et que l'acte conjugal, qui doit se limiter au mariage, signifie non seulement l'amour mais aussi la fécondité potentielle d'une vie nouvelle.

    Ces doctrines fondamentales trouvent leur fondement dans les sixième et neuvième commandements et dans d'autres textes clés de l'Écriture sainte (tels que Mt 19, 1-12 ; Mt 5, 27-28 ; Mc 10, 1-12 ; 1 Co 6, 9 ; et Gn 1-3). Comme l'a souligné le théologien moral Germain Grisez, pendant des siècles, les fidèles catholiques, des papes aux laïcs, ont scrupuleusement adhéré à ces orthodoxies intemporelles. Théologiens et catéchistes ont enseigné ces doctrines dans toute l'Église. Et lorsque les chrétiens fidèles s'unissent dans cette communion, ils possèdent un charisme de vérité infaillible.

    Selon la Constitution dogmatique sur l’Église ( Lumen gentium ) du Concile Vatican II, « le corps universel des fidèles […] ne peut se tromper dans la croyance », car il existe un « sens surnaturel de la foi [qui] exprime le consentement de tous en matière de foi et de morale » (¶12).

    Certains de ces enseignements ont également été exprimés dans des encycliques papales telles que  Castii conubii  et  Humanae vitae . L'encyclique Humanae vitae du pape Paul VI , qui représente un enseignement infaillible du Magistère ordinaire, insiste sur le fait que tout acte sexuel doit être procréatif. Toute tentative de modifier ces anciens principes moraux en favorisant les relations sexuelles hors mariage hétérosexuel menacerait l'intégrité de cette encyclique et remettrait en cause l'ensemble des doctrines étroitement liées sur la sexualité, le genre et la nature humaine qui sous-tendent cet enseignement.

    Ceux qui cherchent à rejeter cet ensemble de doctrines semblent oublier que la révélation a été accomplie dans les œuvres et les paroles de Jésus-Christ. Ils doivent également ignorer les instructions essentielles du document du Concile Vatican II, Dei Verbum (¶7) : « Ce qu’il a révélé pour le salut de toutes les nations doit subsister à jamais dans son intégrité et être transmis à toutes les générations. » Ces paroles font écho à la mission que Jésus a confiée à ses disciples : « Allez donc, faites de toutes les nations des disciples… et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit » (Mt 28, 19-20). Son commandement présuppose que la vérité de la Parole révélée transcende les frontières de la culture, de l’espace et du temps.

    Face à la volonté persistante de l'Église de normaliser les relations homosexuelles, l'enseignement de Jésus sur le plan de Dieu pour l'amour conjugal est particulièrement pertinent. Dans sa réponse aux pharisiens concernant la permissibilité du divorce, Jésus fait une référence on ne peut plus claire à l'ordre de la création, proclamant que le mariage a toujours été l'union charnelle d'un homme et d'une femme. Cette union est rendue possible par la dualité prédéterminée de l'homme et de la femme, car « celui qui les a créés dès le commencement les fit homme et femme » (Mt 19,4).

    Dans une phrase d'une grande profondeur philosophique, il déclare que ces deux personnes « ne sont plus deux, mais une » (Mt 19,6). Par essence, seuls un homme et une femme peuvent atteindre une unité supérieure en devenant un don complet et permanent l'un pour l'autre. L'indissolubilité, dessein du Créateur pour l'humanité « dès le commencement », est au cœur même de toute union conjugale.

    Ce plan est perturbé par l'adultère, le divorce et le remariage, les relations sexuelles hors mariage et les unions non hétérosexuelles. La fidélité à l'Apocalypse et au Concile Vatican II exige clairement la préservation de ces doctrines sacrées, déjà brouillées et compromises par Amoris laetitia  et  Fiducia supplicans .

    Certains théologiens moralistes ont soutenu qu'il était temps de dénouer les nœuds que l' encyclique Humanae Vitae a créés au sein de la morale catholique en affirmant que la contraception est un mal intrinsèque. Heureusement, le pape François n'a pas écouté ces voix dissidentes. Tout pape devrait insister sur le fait que le christianisme ne peut se concilier avec la validation facile, par la société laïque, de la libération sexuelle. Il doit affirmer que l'Église ne peut tomber dans l'erreur lorsqu'elle enseigne correctement ces doctrines sacrées de foi et de morale, nécessaires au salut éternel.

    Dans le contexte social actuel, l’évolution des mentalités concernant les mœurs sexuelles  ne favorise pas une révision de la doctrine de l’Église, car elle ne peut que traduire l’adhésion à un hédonisme à peine dissimulé. Le catholicisme doit demeurer centré sur l’ascétisme et sur une vision morale découlant des paroles de Jésus-Christ, car elles sont « la source universelle de toute vérité salvifique » ( Dei Verbum , § 7).


    Richard A. Spinello est professeur de gestion au Boston College et membre du corps professoral associé du séminaire St. John's de Boston. Son dernier ouvrage, * Quatre philosophes catholiques : se réjouir de la vérité* (Jacques Maritain, Edith Stein, Dietrich von Hildebrand, Karol Wojtyła) , est paru récemment. Il est également l'auteur de nombreux livres sur l'éthique et l'œuvre de saint Jean-Paul II, dont * La splendeur du mariage : la vision de saint Jean-Paul II sur l'amour, le mariage, la famille et la culture de la vie* .
  • L'IA et le sanctuaire : l'appel d'un juriste à tracer les "lignes rouges" contre le totalitarisme numérique

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    Un entretien avec Luigi Trisolino, juriste à la Présidence du Conseil italien, avocat, titulaire d’un doctorat en droit, journaliste et poète catholique engagé sur diakonos.be :

    L'IA et le sanctuaire : l'appel d'un juriste à tracer les "lignes rouges" contre le totalitarisme numérique.

    Un prêtre catholique peut-il confier ses homélies à ChatGPT ? L’intelligence artificielle a‑t-elle vocation à évangéliser, à célébrer la messe ou à rendre la justice à la place de l’homme ? Faut-il craindre un totalitarisme numérique qui réduirait les citoyens à de simples spectateurs d’un monde dirigé par des algorithmes ?

    Luigi Trisolino, juriste à la Présidence du Conseil italien, avocat, titulaire d’un doctorat en droit, journaliste et poète catholique engagé, nous répond sans langue de bois. Face aux risques du transhumanisme, de déshumanisation et de la perte de liberté, il appelle l’Église et les États à tracer des lignes rou ges éthiques claires. Une interview choc qui ose poser la question : jusqu’où laisserons-nous la machine voler ce qui fait notre âme ?

    En exclusivité pour le site Diakonos.be, nous nous avons interrogé Luigi Trisolino, journaliste, juriste et poète italien, qui travaille comme expert juridique à la Présidence du gouvernement italien et auteur de nombreux articles dans les quotidiens italiens. Il est avocat, titulaire d’un doctorat en histoire du droit et philosophie juridique et se décrit volontiers comme « catholique et amateur de bonnes traditions ».

    Monsieur Trisolino, dernièrement, en tant que catholique, vous avez déclaré que « ce qu’on appelle l’IA générative ne pourra et ne devra jamais remplacer la célébration des offices religieux », pas plus que l’« enseignement de notre catéchisme ». Si le christianisme en général est fondé sur des vérités révélées et transmises, pourquoi ces mêmes vérités ne pourraient-elles pas être transmises de manière plus rigoureuse encore par un système d'intelligence artificielle ?

    Jésus-Christ a donné mandat à Pierre de diriger l'Église, et il a demandé à des gens faits de chair, d’os et d'esprit de le suivre pour évangéliser la Terre en tant que témoins du Ressuscité. On me répondra qu'à l'époque de Jésus, il n'y avait pas d'intelligence artificielle, mais seulement l'intelligence humaine. Mais cela n’y change rien. Ce n'est qu’à travers une expérience réelle, dans la rencontre et l'échange entre un être humain et un autre être humain, que l’on peut témoigner de la foi, et avec elle de toutes ces valeurs de la loi naturelle qui nous incitent à prier, à nous engager politiquement et, lorsque c’est nécessaire, à sacrifier une partie de notre vie.

    On peut bien sûr recourir aux moyens que nous donnent la littérature, les arts figuratifs et même numériques, comme c’est d’ailleurs déjà le cas, mais l'unique auteur de chaque message et de chaque expression créative doit rester l'être humain, surtout en ce qui concerne l'évangélisation, la célébration de la liturgie et l’enseignement du Catéchisme de l'Église catholique.

    Cela vaut aussi pour toutes les autres confessions chrétiennes, notamment les orthodoxes. Nous ne devons pas permettre que l’on puisse confier l'évangélisation des peuples à des prêtres ou des pasteurs numériques de nature artificielle. Le monde numérique doit rester un canal médiatique parmi d’autres, afin de pouvoir exercer le libre arbitre, prérogative exclusivement humaine, qui est également un don divin, pour nous les croyants.

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  • L'IA et le sanctuaire : l'appel d'un juriste à tracer les "lignes rouges" contre le totalitarisme numérique

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    Un prêtre catholique peut-il confier ses homélies à ChatGPT ? L’intelligence artificielle a‑t-elle vocation à évangéliser, à célébrer la messe ou à rendre la justice à la place de l’homme ? Faut-il craindre un totalitarisme numérique qui réduirait les citoyens à de simples spectateurs d’un monde dirigé par des algorithmes ?

    Luigi Trisolino, juriste à la Présidence du Conseil italien, avocat, titulaire d’un doctorat en droit, journaliste et poète catholique engagé, nous répond sans langue de bois. Face aux risques du transhumanisme, de déshumanisation et de la perte de liberté, il appelle l’Église et les États à tracer des lignes rou ges éthiques claires. Une interview choc qui ose poser la question : jusqu’où laisserons-nous la machine voler ce qui fait notre âme ?

    En exclusivité pour le site Diakonos.be, nous nous avons interrogé Luigi Trisolino, journaliste, juriste et poète italien, qui travaille comme expert juridique à la Présidence du gouvernement italien et auteur de nombreux articles dans les quotidiens italiens. Il est avocat, titulaire d’un doctorat en histoire du droit et philosophie juridique et se décrit volontiers comme « catholique et amateur de bonnes traditions ».

    Monsieur Trisolino, dernièrement, en tant que catholique, vous avez déclaré que « ce qu’on appelle l’IA générative ne pourra et ne devra jamais remplacer la célébration des offices religieux », pas plus que l’« enseignement de notre catéchisme ». Si le christianisme en général est fondé sur des vérités révélées et transmises, pourquoi ces mêmes vérités ne pourraient-elles pas être transmises de manière plus rigoureuse encore par un système d'intelligence artificielle ?

    Jésus-Christ a donné mandat à Pierre de diriger l'Église, et il a demandé à des gens faits de chair, d’os et d'esprit de le suivre pour évangéliser la Terre en tant que témoins du Ressuscité. On me répondra qu'à l'époque de Jésus, il n'y avait pas d'intelligence artificielle, mais seulement l'intelligence humaine. Mais cela n’y change rien. Ce n'est qu’à travers une expérience réelle, dans la rencontre et l'échange entre un être humain et un autre être humain, que l’on peut témoigner de la foi, et avec elle de toutes ces valeurs de la loi naturelle qui nous incitent à prier, à nous engager politiquement et, lorsque c’est nécessaire, à sacrifier une partie de notre vie.

    On peut bien sûr recourir aux moyens que nous donnent la littérature, les arts figuratifs et même numériques, comme c’est d’ailleurs déjà le cas, mais l'unique auteur de chaque message et de chaque expression créative doit rester l'être humain, surtout en ce qui concerne l'évangélisation, la célébration de la liturgie et l’enseignement du Catéchisme de l'Église catholique.

    Cela vaut aussi pour toutes les autres confessions chrétiennes, notamment les orthodoxes. Nous ne devons pas permettre que l’on puisse confier l'évangélisation des peuples à des prêtres ou des pasteurs numériques de nature artificielle. Le monde numérique doit rester un canal médiatique parmi d’autres, afin de pouvoir exercer le libre arbitre, prérogative exclusivement humaine, qui est également un don divin, pour nous les croyants.

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  • Sept ans après l'annus horribilis de l'Église, le catholicisme est-il de retour ?

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    De Thomas Edwards sur le Catholic Herald :

    19 novembre 2025

    Sept ans après l'annus horribilis de l'Église, le catholicisme est de retour.

    Sept est un nombre biblique. À l'instar de quarante, trois et huit, il revêt une signification qui dépasse sa simple valeur numérique. Il symbolise l'achèvement. Dieu se reposa le septième jour. Le mot hébreu pour sept, sheva , est étroitement lié au mot pour serment, shevuah , et les deux sont parfois employés indifféremment. Sept exprime donc la plénitude de l'alliance, le sens du temps parvenu à son terme.

    Sept ans se sont écoulés depuis ce que l'on peut qualifier d' annus horribilis pour l'Église catholique. Ceux qui suivaient de près la vie de l'Église à la fin des années 2010 s'en souviendront comme d'une année où elle n'a rien pu faire de bien.

    Tout a mal commencé avec la défense par le pape François de l'évêque chilien Juan Barros. Accusé d'avoir couvert les crimes du pédophile condamné Fernando Karadima Fariña, la nomination de l'évêque au diocèse d'Osorno a suscité une vive controverse. Sa consécration en 2015 ressemblait davantage à un rassemblement de factions rivales lors d'une manifestation qu'à une liturgie solennelle. Interrogé sur cette question litigieuse le 18 janvier 2018, le défunt pape a déclaré : « Le jour où l'on me présentera des preuves contre Mgr Barros, je parlerai. Il n'y a pas la moindre preuve contre lui. C'est de la calomnie. Est-ce clair ? », discréditant ainsi la détermination de l'Église à lutter contre les abus sexuels sur mineurs.

    L'archevêque Scicluna, archevêque de Malte, fut dépêché pour rétablir l'ordre. Les 34 évêques chiliens en exercice présentèrent leur démission ; celles de personnalités importantes comme le cardinal Ezzati furent acceptées, et l'évêque Barros fut démis de ses fonctions.

    Aussi choquants qu'aient été ces premiers mois de l'année, l'horreur et les dégâts portés à la crédibilité de l'Église ne faisaient que commencer.

    En juin, l'Église a confirmé la crédibilité des accusations portées contre le défunt cardinal Theodore McCarrick, faiseur d'évêques et figure emblématique de l'Église catholique en Amérique pendant des décennies. Les questions se sont rapidement déplacées des faits eux-mêmes vers les personnes au courant et les raisons de l'inaction. Il est vite apparu que trop de personnes en savaient trop et que les instances de l'Église avaient protégé, au vu et au su de tous, un individu coupable de graves agressions sexuelles. En août, l'archevêque Carlo Maria Viganò, ancien nonce apostolique aux États-Unis, a publié une lettre explosive accusant le pape François et plusieurs autres hauts dignitaires de l'Église d'avoir eu connaissance des agissements dépravés du cardinal.

    Le mois d'août a également vu la publication du rapport du Grand Jury de Pennsylvanie, détaillant les abus commis par plus de 300 prêtres sur une période de 70 ans et décrivant les dissimulations systématiques orchestrées par les évêques. Les récits bouleversants de groupes de prêtres pédophiles s'attaquant aux personnes vulnérables ont profondément choqué les catholiques, incrédules face à de tels agissements.

    Des scandales d'abus ont éclaté à travers le monde, du Honduras à la Pologne, et d'importants rapports menés en Allemagne et en Australie ont encore davantage marqué l'année 2018, la qualifiant d'année particulièrement douloureuse pour l'Église. Le cardinal George Pell, prélat conservateur et apprécié, a été condamné pour des abus commis dans le passé, une décision qui a été totalement annulée en 2020, Pell étant reconnu innocent.

    Comme si les scandales d'abus ne suffisaient pas, l'année 2018 a également vu l'Irlande, l'île des Saints et des Érudits, légaliser l'avortement, un coup dur porté à la sécularisation rapide de cet ancien bastion catholique.

    L' annus horribilis laissa derrière elle une Église dévastée, désorientée, dont la crédibilité morale était brisée. La plus grande organisation non gouvernementale au monde œuvrant dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la charité avait été, d'une manière ou d'une autre, entachée par le pire mal imaginable. L'Église était impopulaire, imparfaite et semblait condamnée.

    Sept ans plus tard, soit un cycle biblique complet, l'Église semble avoir franchi un cap. Si les souvenirs et les répercussions de l' annus horribilis persistent et que l'Église n'a pas encore retrouvé toute sa place dans le monde, un changement s'opère néanmoins.

    Au Royaume-Uni, parmi les 18-34 ans, la proportion de personnes se déclarant catholiques est passée de 23 % en 2018 à 31 % en 2024. Sur la même période, la fréquentation des églises, tous âges confondus, a augmenté de 50 %. Les diocèses du Royaume-Uni ont également enregistré une forte hausse des baptêmes d'adultes à Pâques 2025, les diocèses de Londres en comptant à eux seuls près de 1 000.

    La France a connu un phénomène similaire. L’Église catholique, au pays de sa fille aînée, a accueilli plus de 10 384 catéchumènes adultes à Pâques 2025, soit une augmentation de 45 % par rapport à 2024. Ce nombre est le plus élevé jamais enregistré, les 18-25 ans représentant désormais 42 % des catéchumènes adultes.

    Aux États-Unis, on observe également un regain de ferveur religieuse, la génération Z et les Millennials surpassant largement les générations précédentes en termes de fréquentation hebdomadaire des offices. Le catholicisme se retrouve aussi au cœur du débat public. Candace Owens, Shia LaBeouf et Rob Schneider se sont récemment convertis. La foi domine les discussions culturelles : un catholique occupe le poste de vice-président, un Américain est représenté sur le trône de Saint Pierre et les podcasts deviennent un espace de débat et d’approfondissement des idées chrétiennes.

    La question se pose naturellement : que penser de cette histoire ? Premièrement, l’Église a fait un long chemin pour affronter les horreurs qui se déroulaient en son sein. L’équivalent catholique des dossiers Epstein a été rendu public et les défenseurs mis hors d’état de nuire. L’Église ne doit jamais se reposer sur ses lauriers dans sa lutte pour se débarrasser de ce que le pape Benoît XVI, alors cardinal Ratzinger, qualifiait de « saleté », mais elle a assurément fait un premier pas. En 2024, deux accusations fondées ont été portées contre des membres du clergé catholique aux États-Unis, soit 0,004 % du clergé. Ce pourcentage est nettement inférieur aux chiffres de 2022 dans les écoles américaines, qui montrent que 0,01 % des enseignants du primaire et du secondaire aux États-Unis ont été arrêtés pour des crimes sexuels sur mineurs.

    La seconde est que la vérité centrale du christianisme, à savoir que Jésus est Dieu et est venu sur terre pour fonder son Église, ne peut perdre sa crédibilité. Les actes de certains hommes, aussi horribles soient-ils, ne sauraient jamais occulter cette vérité. La personne de Jésus captive l'esprit humain, à tel point que d'autres religions tentent de se l'approprier. L'islam et l'hindouisme, respectivement deuxième et troisième religions mondiales, s'efforcent d'intégrer ses enseignements sans toutefois les comprendre pleinement.

    Le catholicisme affirme la plénitude de la présence de Jésus. Contrairement à tant d'autres Églises qui, se pliant aux pressions sécularisées, finissent par s'effondrer, victimes de leur nouvelle insignifiance, il ne cède pas. Il offre à ses fidèles la pleine réalité sacramentelle de Jésus, présent devant eux. Il demeure un remède efficace à la décadence morale et au déclin de la culture du XXIe siècle, un remède dont le besoin se fait de plus en plus pressant à mesure que ce déclin s'accélère.

    On nous dit que « les portes de l’enfer ne prévaudront pas » contre l’Église. Le dynamisme retrouvé de 2025 montre que même la dévastation de 2018 n’a pu briser cette promesse.

  • À propos du bon sens surprenant de Bill Gates sur le changement climatique… …et ce que l’Église catholique peut apprendre du récent essai de Gates sur le sujet

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    De sur le Catholic World Report :

    À propos du bon sens surprenant de Bill Gates sur le changement climatique…

    …et ce que l’Église catholique peut apprendre du récent essai de Gates sur le sujet.

    Voilà ce que j'enseigne depuis des années, et que j'ai développé récemment dans des cours magistraux sous l'égide de  l'écologie intégrale . Mais l'entendre de la bouche du fondateur de Microsoft, un homme qui a consacré des décennies à financer des initiatives visant à réduire l'impact humain sur le climat, c'était une toute autre histoire. Après avoir terminé cette chronique, je vous encourage à prendre cinq minutes pour lire au moins une partie de l'article de Gates. Oui, vous avez bien lu : Bill Gates a écrit un article remarquablement nuancé sur le changement climatique – « Trois vérités difficiles sur le climat »  (27 octobre 2025) – et vous devriez vraiment le lire. Certes, vous pourriez être en désaccord avec certains points. Mais Gates, malgré ses imperfections, a apporté une dose bienvenue de bon sens au débat climatique, offrant au passage un aperçu clair de la situation actuelle.

    Mais le but de cet article n'est pas simplement de faire l'éloge de Bill Gates ni de reprendre ses propos récents. Après avoir résumé quelques points essentiels, je souhaite mettre en relation ses réflexions avec les enseignements de nos papes sur le sujet et dégager quelques implications de ce dialogue. Je crois d'ailleurs que les papes pourraient tirer profit de la nuance que Gates apporte à ce débat.

    Les vérités dérangeantes de Gates sur le climat

    « D’ici quelques décennies, un changement climatique catastrophique anéantira la civilisation. Les preuves sont partout autour de nous : il suffit de voir toutes les vagues de chaleur et les tempêtes provoquées par la hausse des températures mondiales. Rien n’est plus important que de limiter cette hausse. »

    Nous avons tous entendu cet argument, ou plutôt ce discours incessant, un nombre incalculable de fois. À chaque tornade, ouragan ou vague de chaleur, les médias nationaux accusent automatiquement le changement climatique. À en croire les gros titres, les décès dus à la chaleur et aux catastrophes naturelles explosent, et la situation ne fait qu'empirer.

    « Heureusement pour nous tous », affirme Gates, « cette opinion est erronée. » Conformément au large consensus des climatologues et aux enseignements des papes récents, il soutient que la hausse des températures mondiales est due aux gaz à effet de serre d'origine humaine et qu'elle touchera plus durement les populations des pays les plus pauvres. Cependant, dans ce dernier article, il prend position en soulignant que le changement climatique n'entraînera pas la disparition de l'humanité.

    De plus,  bien qu'il ne soit absolument pas le premier à le souligner , Gates insiste sur le fait que le discours apocalyptique si souvent véhiculé par les écologistes transforme toute cette affaire en une compétition à somme nulle autour de quelques degrés sur un thermomètre, ce qui finit par « détourner des ressources des actions les plus efficaces que nous devrions entreprendre pour améliorer la vie dans un monde qui se réchauffe ».

    Gates étaye sa thèse par de nombreux arguments. Par exemple, il réfute l'idée reçue selon laquelle les décès liés à la chaleur sont les seuls à être mortels, en soulignant que les décès dus au froid sont en réalité dix fois plus nombreux que ceux dus à la chaleur à l'échelle mondiale. De plus, il constate que les décès liés à la chaleur sont en fait en baisse dans le monde, non pas parce que les températures mondiales diminuent, comme on pourrait le supposer, mais grâce aux progrès technologiques.

    Pour illustrer son propos, il cite le cas tragique, bien réel, d'un gouvernement sri-lankais qui, il y a quelques années, a interdit de manière imprudente les engrais synthétiques dans le but de lutter contre le changement climatique. Comme on pouvait aisément le prévoir, cette décision a entraîné une chute brutale des rendements agricoles, une flambée de l'inflation et des souffrances inutiles pour d'innombrables personnes – tout cela parce qu'il a été décidé de privilégier la réduction des émissions au détriment du bien-être humain à court terme. Plutôt que de blâmer une entité en particulier, Gates souligne que ce genre d'erreurs évitables résulte des pressions exercées par de riches bailleurs de fonds et actionnaires sur les pays en développement pour qu'ils laissent le pétrole, le gaz et le charbon dans le sol, au lieu de prendre des mesures simples pour garantir un accès fiable à l'électricité dans les foyers, les écoles et les centres de santé.

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  • Mgr Rey : ses choix, ses combats et ce qu'il croit

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    Du Forum Catholique (DumVolviturOrbis) :

    Le Figaro Magazine publie des extraits exclusifs du livre de Mgr Dominique Rey intitulé « Mes choix, mes combats, ce que je crois ».

    Ce texte revient sur les raisons de sa démission demandée par Rome, ainsi que sur plusieurs controverses ayant marqué son épiscopat, notamment les questions de gouvernance, de séminaire, de finances, mais aussi son engagement sur les sujets de société et sa vision anthropologique.

    L’article original est ici :
    https://www.lefigaro.fr/vox/societe/ma-demission-a-ete-une-experience-crucifiante-les-extraits-exclusifs-du-livre-de-mgr-dominique-rey-ancien-eveque-de-frejus-toulon-20251116

    Mgr DOMINIQUE REY
    « Mon combat pour ce que je crois »

    Évêque emblématique et peu conformiste de Fréjus-Toulon de 2000 à 2025, Mgr Dominique Rey a fini par démissionner sur fond de tensions avec le Saint-Siège. Dans « Mes choix, mes combats, ce que je crois », livre au titre en forme de profession de foi, il s’exprime sur ce départ vécu, selon ses mots, comme une expérience « crucifiante ». Extraits exclusifs de ce livre écrit avec les journalistes Samuel Pruvot et Henrik Lindell.

    LES RAISONS DE SA DÉMISSION

    À la demande du pape François, Dominique Rey a envoyé sa démission à Rome le 7 janvier 2025. La fin définitive de cet épiscopat long d’un quart de siècle a été accompagnée par des cris de victoire et des soupirs de soulagement de ceux qui le critiquaient [...] Pourquoi, au juste, Dominique Rey devait-il démissionner ? Contrairement à ce que suggèrent nombre d’enquêtes journalistiques orientées ou serviles à l’égard de l’évêque, une réponse précise et objective à cette question est difficile à obtenir. Le rapport de la visite apostolique n’a pas été rendu public et ne le sera jamais. Mais l’homme n’a pas convaincu ses adversaires et n’a jamais été admis à la justice pour les faits qu’ils auront avancés. Si sa gestion était parfois critiquée en interne, par exemple pour une organisation normative « bordélique », et si certaines nominations et ordinations pouvaient surprendre plus d’un, y compris au Vatican, il nous semble difficile de prouver que Dominique Rey a commis de véritables fautes graves nécessitant son départ.
    Samuel Pruvot et Henrik Lindell

    Mgr Dominique Rey :

    « Fin 2024, le nonce m’a informé que le pape François me demandait de déposer ma charge d’évêque diocésain de Fréjus-Toulon. Par fidélité au successeur de Pierre, j’ai accepté de remettre la charge qui m’avait été confiée en l’an 2000 par Jean-Paul II. Au moment même où j’écris, j’aurais déjà fait mes adieux au diocèse lors de la messe d’action de grâce célébrée le 1er février au domaine de La Castille. Que m’a-t-on reproché ?

    La critique la plus sévère qui m’a été faite concernait l’accueil trop large, dans le diocèse, de communautés et de personnes par lesquelles beaucoup venaient de l’étranger. J’aurais fait preuve d’un manque de prudence et d’un excès de décision, jugent le nonce, Pierre, et, certainement, certains évêques qui, venant de l’extérieur, sont peu révélés. Certaines de ces réceptions portaient surtout sur des prêtres externes et de groupes issus du monde traditionaliste, ce qui aurait fragilisé l’unité du diocèse.

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  • One of Us sur le front européen pour défendre la vie

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    Du site de la Fondation Jérôme Lejeune :

    One of Us sur le front européen pour défendre la vie

    13 Nov 2025
    One of Us sur le front européen pour défendre la vie

    Alors qu’une initiative citoyenne demande à l’Union européenne de financer les avortements transfrontaliers, la fédération One of Us rappelle que l’Europe doit respecter la dignité de la vie humaine.

    Une initiative qui menace la souveraineté des États

    Depuis avril 2024, une nouvelle initiative citoyenne européenne (ICE) intitulée My Voice My Choice (MVMC) cherche à faire financer par l’Union européenne le déplacement et l’avortement des femmes dont le pays restreint cette pratique. L’ICE permet aux citoyens européens d’interpeller la Commission en collectant un million de signatures dans au moins 7 États.

    Lancée en Slovénie avec un soutien financier indirect de la Commission européenne, cette initiative a rassemblé un peu plus d’un million de signatures validées, déposées auprès de la Commission européenne le 1er septembre 2025.

    Ses organisateurs réclament désormais un « accès égal et sûr à l’avortement » dans toute l’Union, et demandent que les fonds européens couvrent les frais de voyage et d’intervention des femmes concernées. Celles-ci pourraient dès lors bénéficier gratuitement de la législation la plus permissive, grâce à un financement commun. Une telle mesure reviendrait à imposer à des pays de financer, via leur contribution au budget européen, des actes contraires à leurs législations nationales. Celles-ci varient beaucoup : en Pologne, l’avortement n’est autorisé qu’en cas de viol ou de danger pour la santé ; aux Pays-Bas, il est permis jusqu’à 24 semaines. 

    La réponse d’une Europe fidèle à la vie

    Face à cette offensive, la fédération européenne One of Us, dont la Fondation Lejeune assure actuellement la vice-présidence, a pris la parole avec force le 15 octobre 2025. Née elle-même d’une initiative citoyenne européenne, One of Us avait recueilli 1.89 million de signatures – un tiers de plus que MVMC – avec un budget cinq fois moindre.

    La conférence a réuni à Bruxelles près de 300 personnes. Huit députés PPE et ECR ont appelé l’Union à soutenir la maternité, rappelant que la véritable liberté passe par la possibilité d’accueillir la vie. Les témoignages de femmes ayant vécu une grossesse difficile ou un avortement douloureux ont bouleversé l’assemblée : toutes ont affirmé qu’avec un vrai soutien social, matériel ou psychologique, elles auraient choisi de garder leur enfant.

    L’événement a aussi rappelé que, juridiquement, aucun traité européen ne fonde un “droit à l’avortement”, tandis que la maternité figure, elle, parmi les compétences de l’Union.

    La déclaration finale invite la Commission à respecter la Charte des droits fondamentaux, qui protège la dignité humaine et appelle les institutions à mieux soutenir les femmes enceintes.

    Agissez avec One of Us !

    La Commission européenne dispose désormais d’un an, jusqu’en septembre 2026, pour répondre à MVMC. Le collège des 27 Commissaires devra se prononcer.

    Tout citoyen européen peut écrire à chacun des Commissaires pour rappeler que l’UE n’a pas compétence pour financer l’avortement, mais doit protéger la vie et de soutenir la maternité.

    Faites entendre votre voix auprès du Commissaire français : envoyez-lui un message à cab-sejourne-contact@ec.europa.eu

    Si vous souhaitez être accompagnés dans la rédaction de votre lettre, contactez One of Us : info@oneofus.eu

    L’Europe ne sera fidèle à elle-même qu’en protégeant la vie humaine.

  • Quel est le profil du nouveau président de la conférence des évêques des Etats-Unis ?

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    D'InfoVaticana :

    Profil du nouveau président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis : Mgr Paul S. Coakley

    L'élection de l'archevêque Paul Stagg Coakley à la présidence de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) marque une continuité dans l'orientation doctrinale de l'épiscopat américain et offre, en même temps, un aperçu intéressant des sensibilités liturgiques et spirituelles du prélat qui guidera l'Église américaine pendant les prochaines années.

    Né en 1955 à Norfolk, en Virginie, et ordonné prêtre en 1983 pour le diocèse de Wichita, Paul S. Coakley a exercé son ministère au Kansas avant d'être nommé évêque de Salina en 2004. En 2010, il a été nommé archevêque d'Oklahoma City, archidiocèse qu'il dirige depuis. Fort de nombreuses années d'engagement au sein des comités de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), d'une implication dans des initiatives caritatives internationales et d'une réputation de prudence doctrinale, Coakley s'est imposé comme l'une des voix les plus stables de l'épiscopat conservateur américain. Sa devise épiscopale, « Duc in altum » , résume parfaitement son style pastoral : sobre, axé sur le rétablissement des fondements et la prévention des ruptures inutiles.

    Mgr Coakley est connu pour ses positions fermes sur les questions centrales de la doctrine sociale de l'Église. En matière de défense du droit à la vie, il a dénoncé à plusieurs reprises l'avortement comme un mal intrinsèque, sans ambiguïté. Parallèlement, il a souligné que l'application de la peine de mort contribue à la déshumanisation de la société et a exprimé une réserve claire quant à son utilisation, sans toutefois recourir à des comparaisons hasardeuses. Concernant l'immigration, il a mis en garde contre les effets déshumanisants des politiques d'expulsion massive et a rappelé que la tradition américaine s'est construite sur le labeur de générations d'immigrants venus chercher une vie meilleure. Sa position publique maintient un juste équilibre entre la défense de principes non négociables et l'accompagnement pastoral des personnes vulnérables, sans pour autant sombrer dans une polarisation purement idéologique.

    Au-delà de ce que révèlent ses biographies officielles, Coakley possède des aspects formateurs rarement abordés dans les médias traditionnels, mais qui permettent de mieux comprendre sa sensibilité spirituelle. Des sources proches du prélat confirment que l'archevêque fut un disciple de John Senior, le célèbre penseur qui influença plusieurs générations de catholiques américains par sa défense de la tradition, de la culture classique et de la place centrale de la vie monastique comme fondement de la civilisation chrétienne. Il passa également un court séjour à l'abbaye de Fontgombault, l'un des monastères bénédictins les plus influents du renouveau liturgique traditionnel du XXe siècle. Ces détails, généralement passés sous silence dans ses biographies publiques, expliquent son aisance et sa familiarité dans les milieux où la tradition liturgique est pratiquée sans tension idéologique.

    Concernant la liturgie traditionnelle, Mgr Coakley est décrit par ceux qui le connaissent comme très favorable à la messe traditionnelle en latin. Il n'est pas un « évêque traditionaliste » au sens médiatique du terme, mais plutôt un prélat qui ne confond pas la forme extraordinaire du rite romain avec des divisions ou des « guerres culturelles », et qui la considère comme une composante légitime de la richesse liturgique de l'Église. Il la célèbre occasionnellement et entretient des liens étroits avec les communautés qui vivent la tradition liturgique en pleine communion avec l'Église. L'année dernière, lors du célèbre pèlerinage de Clear Creek, Mgr Coakley a assisté à la messe de clôture célébrée par Mgr Athanasius Schneider, au sein du chœur. Sa présence, discrète, modeste et sans publicité, a été grandement appréciée des fidèles, qui l'ont interprétée comme un geste de proximité avec ce monde spirituel, dénué de toute intention d'instrumentalisation.

    La Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) traverse une période complexe, marquée par des tensions internes concernant les priorités pastorales, des débats sur le rôle de la tradition liturgique, des défis en matière de bioéthique, d'éducation catholique et de liberté religieuse, ainsi que des relations délicates avec Rome sur les questions doctrinales et disciplinaires. L'élection de Coakley témoigne d'un épiscopat qui aspire à la stabilité doctrinale et à la sérénité stratégique. Il n'est ni un agitateur ni un administrateur purement technocratique ; il est avant tout un pasteur aux convictions profondes, doté d'une vie spirituelle intense et de la sensibilité nécessaire pour comprendre que le renouveau de l'Église repose autant sur la mission que sur la tradition.

    Le nouveau président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) offre une combinaison rare d'orthodoxie doctrinale sans véhémence, de rigueur intellectuelle ancrée dans la tradition classique et d'une véritable affinité pour la liturgie traditionnelle et la vie monastique. Son leadership sera crucial dans les années à venir, notamment dans un pays où l'Église fonde une grande partie de son identité sur d'intenses pressions culturelles et politiques. La discrétion de Mgr Coakley ne doit pas induire en erreur : son parcours et son expérience laissent penser que, sous sa direction, l'USCCB recherchera la clarté sans confrontation et, peut-être, un regain d'intérêt pour le trésor spirituel de la tradition catholique, mis à mal par le mouvement Traditionis Custodes et une vague d'interdictions et de persécutions.