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Ethique - Page 274

  • Vincent Lambert et Alfie Evans : le pape plaide pour que tout patient soit toujours respecté dans sa dignité et soigné de manière adaptée à son état

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    D'Anita Bourdin sur zenit.org :

    Le pape François plaide pour Vincent Lambert et Alfie Evans

    « Que tout patient soit toujours respecté dans sa dignité et soigné de manière adaptée à son état »

    Le pape François plaide pour le petit Anglais Alfie Evans et pour Vincent Lambert et il appelle à prier pour eux et leurs familles en disant notamment: « Prions pour que tout patient soit toujours respecté dans sa dignité et soigné de manière adaptée à son état ».

    Le pape a en effet lancé un appel, en italien, après la prière mariale du Regina Caeli de ce dimanche 15 avril 2018, place Saint-Pierre, devant quelque 30 000  personnes.

    Le pape a mobilisé la prière des chrétiens en disant: « Je confie à votre prière les personnes comme Vincent Lambert, en France, petit Alfie Evans, en Angleterre, et d’autres dans plusieurs pays, vivant, parfois depuis longtemps, dans un état de sérieux infirmité, médicalement assistée pour les besoins primaires. »

    « Ce sont des situations délicates, très douloureuses et complexes », a reconnu le pape qui a confié aux baptisés cette intention de prière: « Prions pour que tout patient soit toujours respecté dans sa dignité et soigné de manière adaptée à son état, avec la contribution concordante des membres de la famille, des médecins et des autres agents de santé. »

    Le pape François avait publié ce tweet déjà à propos du petit Alfie Evans, sur son compte @Pontifex_fr, le mercredi 4 avril 2018: « J’espère sincèrement que tout le possible sera fait pour continuer à accompagner avec compassion le petit Alfie Evans, et que la profonde souffrance de ses parents pourra être écoutée. Je prie pour Alfie, pour sa famille, et pour tous ceux qui sont concernés. »

    Ce bébé britannique de 22 mois se trouve dans un « état semi-végétatif », pour lequel la justice du pays a statué sur l’arrêt du traitement : une décision à laquelle s’opposent les parents de l’enfant, Kate James et Tom Evans. Le président de l’Académie pour la Vie, Mgr Vincenzo Paglia publie également ce dimanche 15 avril un communiqué, en italien, où il lance un appel et affirme: « Alfie ne peut pas être abandonné, Alfie doit être aimé et de même ses parents, jusqu’au bout. »

    Il souhaite que le « dialogue » soit renoué et une « collaboration » entre les parents « bouleversés par la douleur, cela se comprend », et les autorités de l’hôpital, de façon à chercher « le bien intégral d’Alfie », et que « le soin de sa vie ne soit pas réduit à une controverse légale ».

    Quant à Vincent Lambert, 41 ans, l’hôpital où il se trouve, le CHU de Reims, en France, a décidé de la suspension de l’alimentation et de l’hydratation, alors qu’il n’est pas en fin de vie mais en état de grand handicap, comme l’atteste sa mère, Viviane Lambert – qui a publié, chez Plon, « Pour la vie de mon fils » -, et des médecins, et ceci depuis une dizaine d’années. L’enjeu c’est, avec lui, le sort de plus de 1 500 personnes dans la même situation en France.

    À la suite d’un accident de la route survenu en 2008, Vincent Lambert, né le 20 septembre 1976, plonge dans un état de conscience minimal, dit « pauci-relationnel », ou plus encore de « conscience minimale plus ». Le 10 avril 2013, après plusieurs années passées à essayer sans succès d’améliorer cet état, l’équipe médicale chargée de son cas décide – après avoir consulté sa femme mais sans avis de ses parents ni de ses frères et sœurs – de cesser de l’alimenter et de l’hydrater.

    L’absence de consultation du reste de la famille aboutit à une annulation de la décision par un tribunal. De nouveau un médecin vient de décider de l’arrêt de ces deux éléments indispensables à la vie.

    La Fondation Jérôme Lejeune (Jean-Marie Le Méné) résume ainsi la situation médicale: « Tétraplégique, Vincent Lambert n’est ni sans conscience (même s’il est dans un état de conscience altérée) ni sans relation (même s’il est dans un état pauci-relationnel). On ne peut donc absolument pas dire de sa vie qu’elle est végétative. Un enfant de trois ans comprend tout seul que ce jeune homme est vivant. Il bouge, il tourne la tête, il regarde. Vincent n’est pas en fin de vie, il n’est pas malade, il ne souffre pas. Il respire normalement. Il a juste une sonde gastrique, ce qui, jusqu’à preuve du contraire ne relève pas d’un acharnement thérapeutique ni d’une obstination déraisonnable. Son cas est comparable à celui de milliers de personnes victimes, comme lui, d’un accident de la route. Tel est le témoignage de ses parents qui lui rendent visite tous les jours, de ses proches, des avocats qui l’ont défendu avec détermination, mais aussi des 23 spécialistes qui ont récemment adressé un courrier à l’hôpital de Reims.  »

    Voilà deux situations, bien différentes, sauf par leur aspect tragique, pour laquelle le pape François appelle à la prière.

     

  • Mgr Delville, évêque de Liège, propose cinq clés pour interpréter l’exhortation « Gaudete et exsultate » du pape François

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    Gaudete et exsultate cq5dam.thumbnail.cropped.750.422.jpeg« Gaudete et exsultate » est une exhortation à la sainteté  récemment publiée par le pape François dans le cadre de son magistère ordinaire. Elle ne devrait pas faire polémique, même si certains y ont relevé des « invectives » comme autant de flèches visant des catégories de fidèles qui n’épouseraient pas ses visions « pastorales ». Sur le site web de son diocèse, l’évêque de liège propose cinq clés de lecture qui peuvent aider à placer chaque chose à sa juste place. Voici le texte de cette note:

    « Publiée le 19 mars 2018, en la fête de saint Joseph, l’exhortation apostolique « Gaudete et exsultate » du pape François est centrée «sur l’appel à la sainteté dans le monde actuel ». Le but général de ce document est d’inviter chaque chrétien à un cheminement personnel sur la voie de la sainteté ; c’est donc une invitation adressée à tous. Pour préciser le cheminement de la pensée du pape, notre évêque Mgr Jean-Pierre Delville propose de voir dans chacun des 5 chapitres une question sous-jacente concernant la sainteté, et il les formule de la façon suivante : la sainteté, pour qui ? (ch. 1), pourquoi ? (ch. 2), c’est quoi ? (ch. 3), comment ? (ch. 4), et quand ? (ch. 5).

    « Parcourons ce questionnement et voyons les réponses que propose le pape. Je choisis pour cela les phrases qui me paraissent les plus emblématiques:

    1.Le chapitre 1, intitulé « L’appel à la sainteté » répond à la question « pour qui ? » et le pape formule sa thèse : « ce que je voudrais rappeler par la présente Exhortation, c’est surtout l’appel à la sainteté que le Seigneur adresse à chacun d’entre nous » (10). « Ce qui importe, c’est que chaque croyant discerne son propre chemin et mette en lumière le meilleur de lui-même » (11). Le pape met cela en lumière en présentant différents exemples de saints, des hommes et des femmes (12), des gens de différentes époques, depuis les martyrs de l’Église primitive jusqu’aux martyrs d’aujourd’hui, et spécialement ceux de toutes les confessions chrétiennes (9). C’est une sainteté qui se vit aussi en peuple et en communauté (6, 7). Dans ce chapitre, le pape s’adresse au lecteur en « tu » : c’est exceptionnel dans un document pontifical. C’est une manière de personnaliser le discours ; il est « pour toi aussi » (14). Le pape rappelle à chacun son itinéraire de foi, depuis son baptême et le don de l’esprit Saint (15). Il épingle les gestes concrets de la sainteté ; par exemple, face à la tentation de parler mal de l’autre, savoir se dire : « Non, je ne dirai du mal de personne » (16). La sainteté, c’est un chemin de conversion. Comme l’écrivait le cardinal Van Thuân lorsqu’il était en prison : « Je saisis les occasions qui se présentent chaque jour, pour accomplir les actes ordinaires de façon extraordinaire » (17). Le pape ajoute : « Toi aussi, tu as besoin de percevoir la totalité de ta vie comme une mission » (23). Pour cela, il faut être en présence du Seigneur, car la sainteté « consiste à s’associer à la mort et à la résurrection du Seigneur d’une manière unique et personnelle, à mourir et à ressusciter constamment avec lui » (20). Il peut y avoir des spiritualités des différents états de vie, « par exemple, d’une spiritualité du catéchiste, d’une spiritualité du clergé diocésain, d’une spiritualité du travail, une spiritualité de la mission, une spiritualité écologique » (28). Le pape conclut ce chapitre en disant : « N’aie pas peur de viser plus haut, de te laisser aimer et libérer par Dieu » (34).

    2. Le chapitre 2 répond à la question « Pourquoi la sainteté ? », en épinglant « deux ennemis subtils de la sainteté » (35). À travers ces deux côtés négatifs, le pape fait apparaître deux raisons positives de la sainteté : on doit être saint pour faire de sa vie un chemin de découverte et pour vivre sa vie dans l’action de grâces et le « merci ». Si on fait l’inverse, on vise une connaissance absolue des choses et on veut tirer son plan tout seul : ce sont les deux ennemis dont parle le pape et qu’il rattache à d’anciennes hérésies : le gnosticisme et le pélagianisme. Le gnosticisme, c’est « un élitisme narcissique et autoritaire, où, au lieu d’évangéliser, on analyse et classifie les autres » ; et dans le pélagianisme, « au lieu de faciliter l’accès à la grâce, les énergies s’usent dans le contrôle » (35). Le gnosticisme est l’aliénation de l’intelligence et le pélagianisme est l’aliénation de la volonté.

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  • « Vie accomplie » : une pathologie pouvant justifier un acte d’euthanasie ?

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    Du Bulletin d'Information de l'Institut européen de Bioéthique :

    Euthanasie pour "vie accomplie" aux Pays-Bas : Dossier

    Nouveau DOSSIER de l'IEB :

    Faut-il incorporer la notion de « vie accomplie » parmi le nombre de pathologies pouvant justifier un acte d’euthanasie ? 

    Aux Pays-Bas, cela fait plusieurs années déjà que cette question occupe l’opinion publique. Elle suscite la réflexion éthique et renouvelle le débat politique sur la fin de vie.

    Le présent dossier retrace une partie de cette réflexion. Il reprendra tout d’abord la réponse politique donnée par le gouvernement néerlandais à la question des euthanasies pour « vie accomplie ».

    Il présentera ensuite deux définitions du concept, élaborées par différentes instances néerlandaises, qui se sont chacune penchée sur le phénomène de « vie accomplie » avec leur regard propre.

    Il abordera enfin la thèse de doctorat de la chercheuse néerlandaise Els van Wijngaarden. Cette thèse représente la première enquête sur le terrain et recherche scientifique de cette ampleur sur le sujet.

  • La Marche pour la Vie, une initiative et une organisation de jeunes qui réunit toujours plus de jeunes

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    D'Antoine Pasquier sur le site de l'hebdomadaire Famille Chrétienne :

    En Belgique, « La Marche pour la vie étonne parce qu’elle est jeune »

    MFL

    Marche pour la vie en Belgique ©DR

    En Belgique, la prochaine Marche pour la vie se déroulera le 22 avril à Bruxelles. L’événement aura pour mot d’ordre « Sont-ils voués à disparaître ? » et alertera sur le développement progressif de l’eugénisme. Entretien avec sa porte-parole, Constance du Bus.

    La prochaine Marche pour la vie se déroule le 22 avril en Belgique. Cette édition 2018 porte-t-elle sur un thème en particulier ? Quel est son mot d’ordre ?

    Cette année, nous tirons la sonnette d’alarme de l’eugénisme qui s’installe progressivement dans notre société. « Sont-ils voués à disparaître ? ». C’est ainsi que s’intitule l’affiche de l’édition 2018, illustrée par les visages de personnes menacées par l’avortement (comme les enfants à naître chez qui est détecté un handicap) et par l’euthanasie (comme les personnes âgées, ou celles en grande souffrance physique ou psychologique). Le message souligne aussi le paradoxe qu’il peut y avoir à vouloir sauver les espèces animales en voie de disparition quand des catégories entières de l’espèce humaine sont éliminées par toutes ces pratiques portant atteinte à la vie humaine. On pense bien sûr aux questions soulevées dans l’actualité de cette année, par rapport à l’utilisation du nouveau dépistage prénatal non invasif (DPNI), promu pour dépister plus systématiquement certains handicaps et ouvrant la porte à encore davantage d’avortements. On pense aussi aux débats sur l’euthanasie pour « fatigue de vie » ou « vie accomplie », soi-disant souhaitée par 7 Belges sur 10 selon certaines enquêtes. La situation est très grave : notre société s’embarque dans un tri sélectif des êtres humains en fonction de leurs caractéristiques génétiques ou de leurs circonstances de vie. Le problème est que cela passe sous le vocable de liberté, de disposition de son corps ou de sa vie… Alors que c’est un signe de détresse profonde. Il faut réagir en tant que citoyen, par solidarité, devant tant de dévalorisation de l’humain.

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  • Le transhumanisme, un nouvel eugénisme

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    POUR JACQUES TESTART, LE TRANSHUMANISME EST UN NOUVEL EUGÉNISME

      

    « La modernité a popularisé le droit à l’enfant et commence à consacré le droit à l’enfant de qualité ».Jacques Testart, auteur d’un nouveau livre Au péril de l’humain, dénonce le transhumanisme qui « se donne pour but d'améliorer l'espèce humaine grâce à la technologie, en visant la santé parfaite, les performances physiques et intellectuelles et l'immortalité », comme étant « le nouveau nom de l’eugénisme ».

    Parmi les promoteurs de l’idéologie, on trouve des extrémistes qui « prônent ouvertement la fusion de l'homme avec la machine, d'autres plus ‘modérés’, à l'instar d'un Laurent Alexandre ou d'un Luc Ferry en France, croient en une sorte d'hyperhumanisme fondé sur la technologie ».  Pour les uns comme pour les autres, c’est « la rencontre d'un infantilisme archaïque avec une puissance technologique inédite ». Le transhumanisme exalte la santé parfaite et l’immortalité « des promesses qui ne pourront jamais être tenues » alors même que « l’espérance de vie en Occident est n train de marquer le pas ». Il veut « offrir un nouveau salut par la technique à des hommes qui ont acté la mort de Dieu et n'ont plus de grands projets politiques. Il se substitue aussi à un capitalisme essoufflé qui avait promis progrès social et croissance sans limites ».

    Pour mieux répandre leurs théories, les partisans du transhumanisme estiment qu’il n’y a pas d’alternative : « Il faut suivre ou l'on finira écrasés », mais « suivre la pente est une facilité. L'alignement sur le pire n'est pas une perspective réjouissante ».

    Interrogé au sujet des états généraux de la bioéthique, le chercheur estime qu’ils passent à côté de la consultation citoyenne qui était leur raison d’être : « Les États généraux de la bioéthique sont devenus une simple mise à jour du droit à partir des avancées de la science mais surtout des exigences de certains lobbys. Il s'agit à chaque fois d'ajouter une nouvelle permissivité plutôt que de fixer des limites. On nous dit qu'il n'y a pas d'alternative, mais il n'y a pas non plus de retour en arrière possible. Chaque loi votée est «une avancée» irréversible. Prochainement, ce sera la PMA et, dans sept ans, à l'occasion des prochains États généraux, on légalisera peut-être la GPA ».

    A l’origine de la naissance d’Amandine, le premier bébé éprouvette français, Jacques Testart explique : « Je croyais avoir accompli un acte de plomberie, pour réparer la stérilité d'un couple, mais je me suis rendu compte qu'il s'était passé quelque chose de beaucoup plus profond anthropologiquement. En 1986, dans L'Œuf transparent, j'ai tenté d'expliquer en quoi cette démarche d'apprenti sorcier était révolutionnaire: désormais on pouvait voir l'œuf, le début de la conception, avant même la naissance. Cette pré-naissance ouvrait la voie au diagnostic pré-implantatoire (DPI, inventé quatre ans plus tard), et donc à l'eugénisme consenti (…) En 1994, le DPI a été autorisé pour les porteurs d'une maladie grave. Depuis 2000, il est ouvert aux ‘risques de maladies’, c'est-à-dire potentiellement à tout le monde ». Il regrette : « Certains veulent aller toujours plus loin. Le comité d'éthique de l'Inserm et l'Académie de médecine voudraient passer tous les embryons au DPI. Plus que l'extension de la PMA à ‘toutes’ ou l'acceptation de la GPA, je crois que c'est là l'enjeu capital de la bioéthique: la sélection des embryons et celle des personnes à venir. C'est ça la véritable révolution qui explosera dès que les embryons seront fabriqués par dizaines et sans servitudes médicales ».

    Sources: Le Parisien (08/04/2018) ; Le Figaro, Eugénrie Bastié (06/04/2018)

  • Bruxelles, 20 avril : conférence de Stéphane Mercier "Résister à la prostitution du langage"

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  • Homélie présidentielle au Collège des Bernardins

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    Le-president-Republique-Emmanuel-Macron ron-devant-eveques-France-college-Bernardins-Paris-9-avril-2018_0_1399_933.jpgA l'occasion de la Conférence des évêques de France, lundi 9 avril au soir, Emmanuel Macron a prononcé un discours au ton hasardeux et aux thématiques multiples, dans lequel on retrouve davantage de questions que de réponses. Sur le site web « Atlantico », le point de vue de Bertrand Vergely, philosophe et théologien :

    « Quand on l’écoute attentivement, le discours que le chef de l’État a prononcé hier soir aux Bernardins à l’invitation des évêques de France suscite plus de questions qu’il n’apporte de réponses.

    En premier lieu, le ton général du discours pose question. Celui-ci n’a pas tant été un discours qu’une homélie, le chef de l’État invitant les catholiques sur le ton de l’exhortation à « faire un don de leur sagesse, de leur engagement et de leur liberté ».

    Exhortation pour le moins singulière, comme si les catholiques n’avaient pas déjà l’habitude du don d’eux-mêmes.

    Dans le projet par ailleurs, annoncé d’emblée, là encore on s’interroge. « Réparer le lien entre l’Église et l’État ». Le chef de l’État, sur ce point, est demeuré sibyllin en n’expliquant pas ce qui a été gâté entre l’Église et l’État,  pourquoi cela l’a été et comment il entendait réparer ce qui a été gâté. Avec cette formule, il avait pourtant un boulevard qui s’ouvrait afin de redéfinir ce que doit être l’attitude de la laïcité à l’égard des religions en général et de l’Église catholique en particulier et ce que doit être en retour l’attitude des religions en général et de l’Église catholique en particulier à l’égard de la laïcité.  Ce qui n’a pas été fait.  À un moment du discours, il a été question de donner un cap. Celui-ci a été donné : sous la forme d’un appel à la dignité de l’homme et au sens. Ce qui ne répond guère à la question de savoir ce qu’est la laïcité et ce que doivent être les relations de la République laïque à l’égard des religions et l’attitude des religions à l’égard de la République laïque. Est-ce d’ailleurs la question des relations entre l’Église et l’État dont il convient de parler ? Cette référence à la loi de 1905 est-elle pertinente ? Le lien entre l’Église et l’État a été rompu et nul ne songe à vouloir le rétablir.  C’est bien plutôt celle des relations entre la République et le religieux en général ainsi que l’Église catholique en particulier qui pose problème. Ainsi, quand il est expliqué  que les valeurs de la République résident dans la liberté et que la liberté réside dans le droit au blasphème, n’y a-t-il pas urgence à redéfinir ce que sont les principes de la République, le sens de la liberté ainsi que ses limites ? Le chef de l’État est demeuré étrangement silencieux sur ce problème pourtant crucial. En lieu et place d’une réflexion sur le sens de la liberté aujourd’hui, de façon kierkegaardienne,  il a été surtout question d’un appel à vivre de façon déchirée, dans l’inconfort et l’incertitude. En un mot, il a été question, pour les catholiques, d’aller sur la croix et d’y rester en souffrant.

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  • Bioéthique : au Collège des Bernardins, Emmanuel Macron écoute sans vraiment répondre à la question posée par l’Eglise :

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    Mais pouvait-il être plus explicite alors que le débat est en cours entre les différentes parties à cette cause (sans doute déjà largement entendue) ?  Lu sur le blog « Salon Beige » :

    « Dans son discours prononcé ce soir aux Bernardins, devant Emmanuel Macron, Mgr Pontier est revenu sur les sujets d'actualité, interrogeant directement le chef de l'Etat sur les conséquences des projets en cours :

    Vous le savez, l’Église catholique avec bien d’autres considère la famille comme un des piliers de la vie en société. En elle, s’expérimentent l’accueil inconditionnel de chacun, la fidélité, l’intergénérationnel, les transmissions de valeurs et le soutien en toutes circonstances. Les français plébiscitent la famille parmi les réalités qui leur paraissent essentielles. Leur désir est de former une famille unie, porteuse d’amour et d’affection. Faut-il aujourd’hui permettre que la loi prive des enfants de père ? Cette reconnaissance produirait une inégalité entre les enfants, ouvrirait un grand risque de marchandisation du corps et remettrait en cause le critère thérapeutique actuel, garant que ne se forme pas un grand marché de la procréation. Accueillir une situation quand elle existe n’est pas l’organiser. C’est pourquoi nous soutenons activement les politiques en faveur de la famille. Elles sont un investissement sûr pour le bien de tous et celui de notre pays.

    Nous avons déjà des lois récentes sur d’autres sujets essentiels pour la société qui n’ont pas eu le temps de porter leurs fruits et voilà que certains souhaiteraient qu’on légifère encore. Est-ce bien raisonnable ?

    Nous nous sommes exprimés déjà sur tous ces sujets et le ferons encore, conscients de notre responsabilité dans la vigilance pour la sauvegarde des droits de l’enfant, pour la défense des plus faibles, de l’embryon au nouveau-né, de la personne ayant un handicap au paralysé, du vieillard à celui qui est dépendant en toutes choses. On ne peut laisser personne seul. Ce sont nos relations, nos affections qui nous permettent de vivre. Il y va, sans nul doute, du caractère humain de nos sociétés et de nos vies, de celui de savoir puiser en soi les forces de la fraternité vécue. Nous ne pouvons pas nous satisfaire de la solitude ou de l’abandon de celui qui verrait comme une issue enviable, celle de se donner la mort. La société se doit d’offrir des perspectives de vie, d’amitié, de tendresse, de compassion, de solidarité. Les pensées de mort peuvent-elles subsister lorsque s’expriment l’affection des proches, les soins assidus et l’accompagnement qui lutte contre toute douleur ? Peut-on qualifier de « dernier soin » l’acte de donner la mort ? Il y a des limites et des confusions qu’on ne saurait franchir."

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  • Paris : Emmanuel Macron a rencontré l’Église catholique au Collège des Bernardins (lundi soir, 9 avril)

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    Après une rénovation complète achevée en septembre 2008, le collège des Bernardins (XIIIe siècle) est aujourd’hui un lieu de rencontres, de dialogues, de formation et de culture proposant une programmation riche de conférences et colloques, d’expositions, de concerts, d’activités pour le jeune public ainsi qu’un centre de formation théologique et biblique. Depuis 2009, il abrite l'Académie catholique de France.

    Organisée par la Conférence des évêques de France (CEF), une grande soirée inédite s’y est tenue ce lundi 9 avril au soir, en présence du président de la République et de 400 invités. Après trois témoignages émouvants illustrant en binôme la plus grande des trois vertus théologales et le discours Mgr Pontier, Président de la CEF, on a pu entendre, en retour, celui du Président de la République consacré à la place du catholicisme dans la vie politique et sociale de la France. Nous y reviendrons. Voici l’enregistrement video de cette soirée (JPSC) :

  • 40 Days for Life : 618 enfants à naître ont échappé à l'avortement

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    618 enfants à naître sauvés ! (source)

    La coordination internationale des 40 Days for Life nous informe aujourd’hui, jeudi 5 avril que, selon les informations remontées à elle à ce jour, 618 enfants à naître ont été sauvés de l’avortement au cours de la campagne qui s’est déroulée pendant les quarante jours du Carême, du mercredi des Cendres 14 février au dimanche des Rameaux 25 mars…

  • Liège, la religion s’enseigne avec les « valeurs démocratiques »

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    Professeur de religion dans un collège-lycée catholique de Liège, en Belgique, Sébastien Belleflamme multiplie les initiatives depuis deux ans pour faire réfléchir ses élèves sur le phénomène djihadiste. En croisant les disciplines, il veut les aider à sortir d’une « lecture fondamentaliste » des textes sacrés et à forger leur « esprit critique ». Interview publiée par Anne-Bénédicte Hoffner dans le journal « La Croix » :

    La Croix : Vous enseignez la religion dans un établissement catholique à Liège, en Belgique. Pourquoi et comment avez-vous décidé de traiter l’actualité, et notamment cette question de la violence commise au nom de Dieu ?

    Sébastien Belleflamme : Mon cours de religion s’adresse à tous les élèves de l’établissement, qu’ils soient catholiques, protestants – évangéliques surtout –, musulmans ou indifférents. Nous nous appuyons surtout sur les ressources de la foi chrétienne mais pas seulement : c’est un cours ouvert sur la pluralité des convictions.

    Le déclic s’est fait il y a deux ans, en pleine vague d’attentats en France et en Belgique, quand certains de mes élèves musulmans m’ont dit qu’ils n’osaient plus parler de leur foi et gardaient les yeux baissés en marchant dans la rue. Je me suis dit qu’il fallait agir. En terminale, j’ai proposé à certains de travailler sur les motivations des jeunes djihadistes : j’ai assisté avec eux à des colloques, des pièces de théâtre (comme Djihad d’Ismaël Saïdi). Devant leur enthousiasme, nous avons fait intervenir au lycée Laura Passoni, une « revenante » de Syrie, ainsi qu’Hicham Abdel Gawad, un doctorant en sciences des religions à Louvain (1). Cette rencontre a nourri beaucoup d’échanges entre les élèves, certains se montrant très durs vis-à-vis d’elle.

    Comment parvenez-vous à faire s’exprimer et s’écouter des jeunes avec des sensibilités très différentes au sujet de la radicalisation islamiste ?

    S.B. : Avec mes élèves de troisième cette fois, nous avons lu la pièce Nour, pourquoi n’ai-je rien vu venir ? de l’islamologue Rachid Benzine, qui met en scène le dialogue entre un père universitaire et sa fille partie rejoindre un djihadiste à Falloujah en Irak dont elle aura une fille. Je leur ai proposé d’écrire chacun leur propre lettre à l’un des protagonistes de la pièce.

    À lire aussi : Enquête inédite sur la « tentation radicale » des lycéens

    Je suis seulement en train de les lire, mais j’observe déjà qu’elles témoignent de sentiments extrêmement variés : certaines filles disent leur colère à Nour et l’interpellent sur la question de la dignité des femmes. D’autres élèves lui demandent comment elle a pu faire autant de peine à son père. D’autres encore expriment plutôt de la compassion, notamment pour son geste final. Il y a vraiment de tout : de la condamnation au respect en passant par l’incompréhension…

    Les élèves d’origine syrienne ou maghrébine livrent parfois leur souffrance devant une stigmatisation qu’ils ne comprennent pas, leurs questions aussi devant cette violence commise au nom de Dieu.

    Comment ce travail est-il perçu par la direction de votre établissement, par les parents ? Quels résultats percevez-vous chez vos élèves ?

    S.B. Au départ, notre travail a suscité quelques questionnements, légitimes, sur sa visée pédagogique mais aujourd’hui, les retours sont globalement très positifs. Nous croisons les disciplines – philosophie, histoire notamment – pour mieux analyser le discours djihadiste : moi j’apporte l’éclairage théologique, d’autres collègues complètent sous d’autres angles. Nous aidons ainsi les élèves à comprendre que « Dieu » est un mot-valise qui, s’il est mal exploité, peut conduire des hommes à commettre les pires horreurs. Je les initie aussi à l’exégèse pour sortir d’une lecture fondamentaliste des textes.

    Finalement, toutes ces initiatives servent le même objectif : enseigner la religion en défendant les valeurs démocratiques de notre pays. L’éducation est le seul moyen d’aider nos élèves à se forger un esprit critique. La religion vise bien sûr le rapport à Dieu, mais il faut un minimum de culture pour cela.

    Ref. Liège, la religion s’enseigne avec « les valeurs démocratiques »

    Pour mémoire, le réseau de l’enseignement catholique accueille, bon an mal an,  la moitié de la population scolaire en Belgique. L’enseignement de la religion ou de la morale laïque est obligatoire dans tous les réseaux mais dans les écoles créées par les pouvoirs publics les élèves peuvent opter entre l’un des six cultes reconnus et  la morale laïque. Dans les écoles catholiques seule la religion du même nom est enseignée, ce qui n'empêche pas ces écoles d’accueillir bon nombre de musulmans. D’où l’intérêt de l’initiative prise à Liège par un professeur de ce réseau.

    JPSC

  • Pape François : une communication chaotique, selon le vaticaniste Sandro Magister

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    Sur son blog « Settimo Cielo », le vaticaniste Sandro Magister publie une réflexion très argumentée relative à la communication estimée chaotique du pape François sur des sujets sensibles concernant la foi et les mœurs. Le site « diakonos.be » en publie la traduction qu’on lira ci-dessous. Il en ressort une image du pontife qui, si elle s’avérait exacte, poserait un vrai problème ou -si elle ne l’est pas- appelle un démenti autorisé et circonstancié. Sandro Magister est spécialiste des questions religieuses au sein de l’un des principaux journaux de la péninsule : « l’Espresso ». Enseignant l'histoire religieuse contemporaine à l’université d’Urbino, Sandro Magister est considéré comme l’un des vaticanistes les plus anciens et les plus fiables. JPSC.

    « En théorie, tous les médias du Vatican devraient travailler main dans la main pour transmettre au grand public l’image fidèle du Pape.

    Mais en pratique, ce n’est pas le cas. La salle de presse du Vatican est prudemment restée à l’écart de l’instrumentalisation ratée d’une lettre privée de Benoît XVI.  Elle a laissé Mgr Dario Edoardo Viganò, le Préfet du Secrétariat pour la communication, se débattre seul dans la tempête et ce dernier n’a été sauvé du naufrage que grâce à la protection du pape qui ne tient décidément pas à se priver de son désastreux « spin doctor ».

    Le Pape, précisément. Parce que François lui-même fait souvent cavalier seul en matière de communication publique, sans prendre la peine de se concerter avec personne.  Et il s’y prend d’au moins trois manières :

    • En disant lui-même ce qu’il veut en public, sans passer par aucun contrôle ni aucune vérification préalable ;
    • En faisant en sorte que d’autres disent en public ce qu’il leur dit dans des entretiens privés ;
    • En recommandant d’écouter des personnes qui disent ce que lui-même ne dit ni en public ni en privé mais qu’il souhaite entendre dire.

    Ces derniers jours, François a eu recours à l’ensemble de ces trois modalités de communication. Avec des effets diversement perturbateurs.

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    La première de ces modalités, il l’a utilisée dans l’homélie de la messe du dimanche de Pâques. Il n’a lu aucun texte écrit, parlant à bâtons rompu en italien.  Et pour faire l’éloge des grandes « surprises » que Dieu fait, en particulier l’annonce de la résurrection, voici comment il s’est exprimé : « Pour le dire un peu avec le langage des jeunes : la surprise [de Dieu] est un coup bas  »  (en italique dans la retranscription officielle de l’homélie).

    Sauf que l’expression « coup bas » n’appartient pas au langage des jeunes mais à celui de la boxe. Il désigne un coup décoché sous le ceinture : interdit, répréhensible et qui peut valoir une disqualification.  Un coup vil, en traître.  Une bien mauvaise image pour illustrer l’annonce de la résurrection de Jésus au cours de l’homélie de Pâques place Saint-Pierre.  Il n’en reste pas moins que ce « coup bas » décrit par François a fait mouche dans les médias.  En Italie, il faisait même les titres d’un important journal télévisé du soir.

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    La seconde modalité est celle adoptée par François quand il a invité pour un entretien mardi dernier son ami Eugenio Scalfari, fondateur du quotidien « la Repubblica » et figure emblématique de l’intelligentsia laïque italienne.

    Au cours de cet entretien, à l’instar des autres qu’il a déjà eu avec le Pape, Scalfari n’enregistre pas et ne prend pas de notes. Mais il en retranscrit toujours le contenu dans « la Repubblica », avec çà et là quelques omissions et quelques ajouts aux paroles du pape « pour que le lecteur comprenne », comme il l’a lui-même expliqué dans une conférence de presse après la publication du premier compte-rendu.  Et cette fois, il a entre autre attribué à François l’affirmation suivante :

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