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Ethique - Page 275

  • Ohio: La trisomie 21 ne peut plus justifier un avortement

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    OHIO : LA LOI QUI INTERDIT L'AVORTEMENT DES FOETUS PORTEURS DE TRISOMIE 21 DÉFINITIVEMENT ADOPTÉE

     de genethique.org

    Le Gouverneur de L’Ohio, John Kasich, a signé vendredi 22 décembre la loi adoptée par le Sénat en novembre dernier (cf. En Ohio, le Sénat vote l'interdiction d'avorter si le foetus est porteur de trisomie 21Interdiction des avortements basés sur le diagnostic prénatal de trisomie 21 en Ohio : un projet de loi adopté par la Chambre basse et Ohio: La trisomie 21 ne saurait plus justifier un avortement) qui interdit les avortements pour les fœtus porteurs de trisomie 21.

    La loi, qui devrait entrer en vigueur dans 90 jours, interdira non seulement aux femmes de demander un avortement à la suite d'un diagnostic de trisomie 21, mais condamnera aussi les médecins pratiquant ces avortements pour félonie. Ces derniers encourront 18 mois de prison, une amende de 5000 $, la perte de leur licence médicale et de potentielles poursuites en cas de blessure du patient ou de décès.

    Sources: Times, Jamie Ducharme (23/12/2017)
  • Ethique : la vague libérale submerge la France

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    Lu sur le site du journal La Croix :

    PMA, GPA, fin de vie... la vague de fond libérale

    Le sondage Ifop pour La Croix et le Forum européen de bioéthique confirme la mutation anthropologique de la société française.

    Les chiffres étonnent par leur ampleur. Le sondage mené par l’Ifop pour La Croix et le Forum européen de bioéthique confirme le consentement d’une grande partie de la société à des sujets comme l’élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes (60 %) et aux femmes seules (57 %), à une évolution de la loi sur la fin de vie (89 %), ou, plus surprenant encore, à la levée de l’interdiction de la gestation pour autrui (GPA) (64 %). Des chiffres qui dessinent l’image d’une société libérale sur des questions « importantes », comme 89 % des Français le reconnaissent par ailleurs.

  • RDC: Marche réprimée: l’Accord de 2016 est « la seule voie » insiste l’Onu

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    De Marie-France Cros sur le site de La Libre Afrique :

    Marche Kinshasa.jpgOnze morts à Kinshasa et un à Kananga (Kasaï-central), des dizaines de blessés et “des centaines d’arrestations”, tel est le bilan de la sanglante répression de la marche pacifique des chrétiens congolais à l’issue de la messe de dimanche 31 décembre, selon ses organisateurs du Comité laïc de coordination (*).

    La police de Kinshasa ne reconnaît que trois morts, des “pillards” et des “bandits”, a-t-elle assuré, alors que l’Onu, lundi, annonçait déjà huit morts. Le gouvernement évoque pour sa part un policier tué dans “l’attaque” d’un commissariat.

    Mardi, internet a été rétabli. Samedi, le ministre des PTT, Emery Okundji, avait ordonné aux opérateurs de téléphonie “pour des raisons de sécurité d’Etat”, de suspendre internet et le service de SMS le même jour dès 18h.

    La rhétorique de Kinshasa ignorée

    Samedi, le gouvernement de Kinshasa avait qualifié  la marche des chrétiens à venir de “tentative subversive” et assurait que ses organisateurs avaient recruté des “individus démobilisés de groupes armés auxquels des armes de guerre auraient été distribuées pour s’en prendre à la paisible population” – une accusation portée le 4 décembre dernier, mais contre le régime Kabila, par l’ONG Human Rights Watch. Cette rhétorique kabiliste n’a pas passé la rampe.

    L’Onu, qui insiste sur le caractère “pacifique” de la marche des chrétiens, a en effet rappelé que l’Accord de la St-Sylvestre 2016 (qui balise le chemin vers des élections consensuelles mais n’est pas appliqué par le régime) au nom duquel les chrétiens voulaient marcher pacifiquement dimanche, était “l’unique voie viable devant mener à la tenue d’élections, à une alternance pacifique au pouvoir et à la consolidation de la stabilité” en République démocratique du Congo.  Le secrétaire général de l’Onu, Antonio Guterres, a incité le gouvernement de Kinshasa et ses forces de l’ordre “à faire preuve de retenue et à respecter les droits du peuple congolais aux libertés d’expression et de manifester pacifiquement”. Ces libertés sont garanties par les articles 23 et 26 de la Constitution de 2006.

    L’Organisation internationale de la Francophonie a, elle, dénoncé les “attaques inqualifiables” contre les fidèles congolais, dimanche.

    Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a, pour sa part, jugé que la responsabilité des dirigeants congolais était engagée dans la “répression brutale” de la marche pacifique. “Face à des événements aussi tragiques, la responsabilité individuelle des auteurs et de ceux qui n’ont pas respecté l’Accord” de la St-Sylvestre 2016 “est engagée”, a-t-il écrit sur Twitter. “Plus que jamais la mise en oeuvre fidèle des accords de la St-Sylvestre s’impose”.

    Deux pays bloquent une déclaration de l’UE

    En revanche, malgré les efforts de la Belgique, il a été impossible, mardi, d’obtenir une déclaration des 28 pays de l’Union européenne sur la répression de Kinshasa, comme cela l’avait été, vendredi dernier, d’en obtenir une mettant en garde le régime Kabila. Dans les deux cas, les efforts se sont heurtés aux louvoiements de deux pays ayant des intérêts industriels au Congo, selon les informations de La Libre Afrique.be.

    Les organisateurs de la marche, le Comité laïc de coordination, a, de son côté, exprimé son engagement à poursuivre sa lutte, à “dire HALTE à la dictature”. “Nous nous donnons quelques jours pour enterrer dignement nos compatriotes”, écrivent-ils, décidés à ne plus laisser “de répit au pouvoir en place”.

    “Vatican News”, de son côté, s’est indigné de ce que “certains policiers ont interdit la célébration de la messe” et des “fouilles musclées de fidèles” et autres violences commises dimanche. Le média a stigmatisé l’atteinte à la liberté de culte ».

    (*) A toutes fins, précisons que le mot « laïc » au Congo n’a rien à voir avec la « laïcité ». Il  signifie simplement non clerc, laïc au sens chrétien (ndB).

    Ref. RDC : Marche réprimée. L’Accord de 2016 est « la seule voie » insiste l’ONU

    On serait intéressé à connaître quels sont les deux pays membres de l’Union européenne qui, malgré les efforts de la Belgique, ont empêché l’Europe de mettre Kabila en garde.

    JPSC

  • Kinskasa : les bons vœux de Kabila aux Congolais

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    De Hubert Leclerq sur le site de La Libre Afrique :

    Voeux Kabila.jpg« Plusieurs morts, entre 6 et 11, des dizaines de blessés, des églises profanées et une population congolaise à bout de patience: tel pourrait être le premier bilan de cette journée lors de laquelle les catholiques congolais voulait marcher pacifiquement pour démontrer leur détermination à obtenir de Joseph Kabila qu’il dise enfin publiquement qu’il ne chercherait pas à briguer un troisième mandat et la mise en oeuvre de l’accord de la Saint-Sylvestre, signé entre majorité et opposition sous l’égide des évêques congolais, le 31 décembre dernier, qui prévoit notamment la libération des prisonniers politiques, la fin  des poursuites contre les opposants, la fin des dédoublements des partis politiques, la réouverture des médias,…

    Lire aussi:
    RDC : Des civils en armes à côté de militaires qui parlent anglais

    Des demandes visiblement inacceptbales pour le régime de Joseph Kabila, président dont le dernier mandat s’est terminé le 19 décembre 2016, qui n’a pas hésité à opposer la force brutale face à ces paroissiens qui, la plupart du temps, n’ont pas pu sortir de l’édifice religieux ou ont été « chargés » sur le seuil de leur église. Car pour cette répression, la police, les militaires et la garde présidentielle n’ont pas hésité à pénétrer au sein même des églises pour tirer à balles réelles et des gaz lacrymogènes. « Un régime qui ne respecte pas les églises est un régime qui porte en lui les gènes de sa destruction », prophétisait dimanche en début d’après-midi un prêtre d’une commune populaire du nord de Kinshasa qui, comme tant d’autres, a été cloîtré dans son édifice avec ses paroissiens « pendant de longues heures sous les tirs de gaz lacrymogènes. Beaucoup de mamas âgées ont fait des malaises. La solidarité entre les paroissiens a été exemplaire », souligne le prêtre pour qui la « diabolisation du régime en place resserre les liens entre les différentes couches de la société congolaise ».

    Plusieurs prêtres ont été blessés comme à Lemba ou à Limete. Ici, le père Jean a été atteint par une balle en caoutchouc en pleine tête. (Photo) La plupart des personnes blessées ou tuées l’ont été au sein même des édifices religieux.

    Face à une telle barbarie, la communauté internationale qui a multiplié les mises en garde à l’intention du pouvoir ne peut demeurer silencieuse. Que ce soient les Nations unies, à travers les responsables de la Monusco, l’Union européenne, à travers son ambassadeur à Kinshasa, la Belgique, via les tweets des ministres de la Coopération et des Affaires étangères, le Canada, via son ambassadeur, etc… tous ont mis en garde le régime de Joseph Kabila l’enjoignant de laisser les Congolais jouir de leur droit de manifester pacifiquement. Tous ajoutaient qu’ils seraient attentifs à cette journée du 31 décembre, laissant clairement entendre qu’en cas de dérapage, les sanctions pourraient suivre.

    Lire aussi:
    Marche des catholiques : le pouvoir de Kabila mis en garde !

    Si ces ministres et diplomates n’étaient pas trop affairés aux préparatifs du réveillon du Nouvel An, ils ne peuvent que constater l’échec total de leur appel. Une fois de plus, Kabila a opté pour la fuite en avant. Une théorie kamikaze qui, à chaque épisode entraîne son lot de morts et de blessés.

    Ne rien faire serait signer un chèque en blanc à tous les débordements de violences de ce pouvoir illégitime.  Alors Messieurs, que fait-on après cette répression ? Un constat ne suffit plus. Il faut des sanctions… et pas contre des lampistes de troisième zone. Personne n’ignore qui sont les vrais responsables de ces violences, de ces tueries, le clan Kabila doit être directement ciblé par les futures sanctions. La justice internationale doit aussi intervenir. Des milliers de morts, plus de 4 millions de déplacés (un chiffre qui a doublé en 2017), deux experts civils des Nations unies abattus, dix-sept casques bleus abattus et, aujourd’hui, des meurtres de paroissiens jusque dans les églises,…   Une liste non exhaustive qui démontre que les mois qui passent ne font qu’accroître la violence et l’absence de toute limite dans le chef d’un pouvoir qui a démontré qu’il entend coûte que coûte se maintenir au pouvoir. »

    Ref. RDC : Silence interdit pour la communauté internationale

    JPSC

  • Voeux : N'aller jusqu'à l'espérance qu'à travers la vérité

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    Le 31 décembre 2012, François-Xavier Bellamy s'adressait ainsi aux familiers de son blog "pour le jour qui vient"; nous ne saurions mieux exprimer nos souhaits en ce jour du Nouvel An :

    "On ne va jusqu'à l'espérance qu'à travers la vérité."

    Est-il encore possible de souhaiter une bonne année (...) ? Alors que les médias semblent ajouter chaque jour une ligne à la litanie des épreuves qui doivent s’abattre sur nous, alors que notre pays semble ajouter ses propres crispations à la crise qui frappe largement le monde occidental, alors que tant d’entre nous, et tant de jeunes en particulier, souffrent déjà de l’injustice d’une société qui fait payer aux plus fragiles le résultat de ses inconséquences… Non, il semble que sacrifier au rite des vœux de bonne année soit décidément difficile.

    (...) Aucune crise, personnelle ou collective, ne se résout sans un effort de lucidité. Il me semble que notre vie publique aurait bien besoin de cet effort-là aujourd’hui. L’optimisme le plus engagé ne saurait nous en dispenser.

    Aussi je vous laisse, en guise de vœux, ce beau texte de Bernanos, que j’ai lu et relu des centaines de fois dans les dernières années. Extrait des Essais et écrits de combats, il a été écrit en 1942, à un moment où il était plus difficile que jamais, sans doute, de croire en un avenir meilleur. Dans des circonstances pourtant bien différentes, il dit tout, me semble-t-il, de ce dont nous avons besoin pour l’année qui vient. Je ne nous souhaite rien de mieux que le courage de l’espérance ; et dans cette espérance, je vous souhaite de tout coeur, à vous qui visitez ces pages – par amitié, par curiosité ou par hasard – une belle et heureuse année (...).

    « Les gens qui me veulent trop de bien me traitent de prophète. Ceux qui ne m’en veulent pas assez me traitent de pessimiste. Le mot de pessimisme n’a pas plus de sens à mes yeux que le mot d’optimisme, qu’on lui oppose généralement. Le pessimiste et l’optimiste s’accordent à ne pas voir les choses telles qu’elles sont. L’optimiste est un imbécile heureux. Le pessimiste est un imbécile malheureux. (…)

    Je sais bien qu’il y a parmi vous des gens de très bonne foi, qui confondent l’espoir et l’optimisme. L’optimisme est un ersatz de l’espérance, dont la propagande officielle se réserve le monopole. Il approuve tout, il subit tout, il croit tout, c’est par excellence la vertu du contribuable. Lorsque le fisc l’a dépouillé même de sa chemise, le contribuable optimiste s’abonne à une revue nudiste et déclare qu’il se promène ainsi par hygiène, qu’il ne s’est jamais mieux porté.

    Neuf fois sur dix l’optimisme est une forme sournoise de l’égoïsme, une manière de se désolidariser du malheur d’autrui.

    C’est un ersatz de l’espérance, qu’on peut rencontrer facilement partout, et même, tenez par exemple, au fond de la bouteille. Mais l’espérance se conquiert. On ne va jusqu’à l’espérance qu’à travers la vérité, au prix de grands efforts et d’une longue patience. Pour rencontrer l’espérance, il faut être allé au-delà du désespoir. Quand on va jusqu’au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore.

    Le pessimisme et l’optimisme ne sont à mon sens, je l’ai dit une fois pour toutes, que les deux aspects, l’envers et l’endroit d’un même mensonge. Il est vrai que l’optimisme d’un malade peut faciliter sa guérison. Mais il peut aussi bien le faire mourir s’il l’encourage à ne pas suivre les prescriptions du médecin. Aucune forme d’optimisme n’a jamais préservé d’un tremblement de terre, et le plus grand optimiste du monde, s’il se trouve dans le champ de tir d’une mitrailleuse, est sûr d’en sortir troué comme une écumoire.

    L’optimisme est une fausse espérance à l’usage des lâches et des imbéciles. L’espérance est une vertu, virtus, une détermination héroïque de l’âme. La plus haute forme de l’espérance, c’est le désespoir surmonté.

    Mais l’espoir lui-même ne saurait suffire à tout. Lorsque vous parlez de « courage optimiste », vous n’ignorez pas le sens exact de cette expression dans notre langue et qu’un « courage optimiste » ne saurait convenir qu’à des difficultés moyennes. Au lieu que si vous pensez à des circonstances capitales, l’expression qui vient naturellement à vos lèvres et celle de courage désespéré, d’énergie désespéréeJe dis que c’est précisément cette sorte d’énergie et de courage que notre pays attend de nous. »

    Georges Bernanos, Essais et écrits de combat

     
  • Quand Stéphane Mercier répond aux questions de l'Homme Nouveau

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    Lu sur le site de l'Homme Nouveau (Adélaïde Pouchol) : 

    Est-ce un crime de faire réfléchir sur l'avortement ?

    Est-ce un crime de faire réfléchir sur l'avortement ?

    Stéphane Mercier est philosophe, il est auteur de La Philosophie pour la vie. En février 2017, il est licencié par l'univesité catholique de Louvain pour avoir dispensé un cours poussant à la réflexion sur l'avortement. En répondant aux questions d'Adélaïde Pouchol, il revient sur son licenciement et nous parle de son livre.

    Vous étiez professeur de philosophie à l’Université catholique de Louvain puis vous avez, l’année dernière, donné un cours sur l’avortement à vos élèves. Depuis, vous avez été au cœur d’une vive polémique, que s’est-il passé ?

    Au début du mois de février de l’année dernière, j’ai dispensé un cours de philosophie sur la question de l’avortement, qui devait simplement présenter les arguments rationnels permettant de conclure que l’avortement est un meurtre. J’ai donné ce cours à deux reprises, devant des élèves ingénieurs et des étudiants en sciences sociales et politiques, soit un ensemble de quelque 600 personnes environ. Une fois ce cours donné aux deux auditoires, j’ai continué à enseigner normalement pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce que la polémique explose à cause de quelques étudiants, qui ont averti une association militante pro-Genre, laquelle a ensuite alerté les médias. J’avais mis à disposition des étudiants, sur la plate-forme web de l’université, un texte reprenant les grandes lignes de mon cours afin qu’ils puissent compléter leurs notes et reprendre l’argumentaire à tête reposée. Ce document a été rendu public et l’Université catholique de Louvain a immédiatement réagi, en m’interdisant de faire cours. La direction de l’Université a d’abord voulu me licencier, mais, puisqu’une telle démarche était illégale, elle n’a en fait eu qu’à attendre le mois de septembre pour ne pas renouveler, comme elle le fait d’habitude chaque année, mon contrat de chargé de cours invité. Le recteur m’a également gratifié d’un blâme en précisant qu’il mettait en cause non pas le fond mais la forme de ce que j’avais dit... Pourtant, toutes les fois où j’ai demandé que l’on m’explique précisément ce qui posait problème dans mon cours, je n’ai reçu qu’une fin de non-recevoir. Il faut dire que l’Université était extrêmement gênée que je remette en cause publiquement l’avortement, qu’elle considère comme « un droit fondamental », pour reprendre les termes du communiqué qu’elle a publié au moment des faits. 

    Comment les étudiants ont-ils réagi à votre cours ?

    D’abord, et contrairement à ce qu’ont laissé entendre certains médias, je n’ai absolument pas parlé d’avortement pendant des semaines et des semaines : je ne suis pas monomaniaque et il faut, de toute façon, varier les sujets, sans quoi les étudiants se lassent. Toujours est-il que, si certains ont été étonnés ou même choqués lorsque j’ai commencé mon propos sur l’avortement, ils ont vite compris que mon but n’était pas de les obliger à me croire, de les juger ou encore de les agresser, mais d’abord et avant tout de les faire réfléchir. Je n’avais pour ambition que d’exposer, aussi rationnellement que possible, un ensemble d’arguments. En fait, il s’agissait de répondre à la question philosophique de la nature de l’avortement.

    Les étudiants se sont-ils manifestés après le désaveu de l’Université ?

    Il semble que nombre d’étudiants aient trouvé la réaction des cadres de l’Université catholique de Louvain, sinon absurde, au moins disproportionnée mais ils ne pouvaient clairement pas me soutenir publiquement sans risquer de compromettre leurs études. 

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  • Les évêques rwandais s'opposent à un élargissement de l'accès à l'avortement et dénoncent sa banalisation

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    De Marie Malzac sur le site du quotidien La Croix :

    Au Rwanda, les évêques opposés à une modification du Code pénal sur l’avortement

    La conférence épiscopale du Rwanda s’est élevée mi-décembre contre la tentation d’élargir les conditions d’accès à l’avortement, un « péché grave », alors que ce sujet est au cœur des débats dans ce pays.

    Pour le moment, il n’y a ni calendrier ni texte en particulier, mais la question de la réforme du Code pénal en matière d’avortement agite l’opinion publique rwandaise. C’est pour cela que les membres de la Conférence épiscopale du Rwanda (CEPR) ont décidé de monter au créneau, afin de redire la dignité de la vie humaine « dès sa conception », dans un communiqué diffusé le 15 décembre, à l’occasion d’une de ses sessions ordinaires.

    « Nous avons jugé utile de revenir sur la gravité du crime de l’avortement, comme nous l’avons fait le 17 décembre 2010 dans notre message plaidant pour la protection de la vie », affirment-ils ainsi en guise d’introduction.

    Les évêques dénoncent la « banalisation » de l’avortement

    « Notre société est menacée par le relativisme moral, concernant spécialement les relations sexuelles en dehors du mariage, qui ont de déplorables conséquences sur la vie humaine, sur la famille voire sur tout le pays. Parmi ces conséquences, il y a les grossesses indésirables constituant le point moteur de la tentation à l’avortement, actuellement favorisé par les lois qui, de plus en plus, tendent vers la banalisation de ce crime », déplorent-ils.

    Depuis 2012, le Code pénal autorise en effet l’avortement en cas de viol, d’inceste, de mariage forcé ou de risque pour la santé de la mère et de son enfant. Pourtant, de nombreuses femmes, souvent issues de milieux pauvres, ont encore recours à l’avortement illégal, en raison de leur ignorance de la loi. Un quart des femmes incarcérées dans le pays le seraient d’ailleurs en raison d’un avortement non autorisé, selon l’ONU rwandaise « L’initiative des Grands lacs ».

    « Un crime grave »

    « Nous voudrions rappeler que l’avortement est un crime grave parce qu’il ne vise qu’à supprimer la vie d’un innocent. Le meurtre d’un enfant dans le sein de sa mère ne peut jamais être justifié », martèlent les évêques. « Il constitue donc un péché grave devant Dieu et une monstruosité au sein de la famille humaine », insistent-ils.

    Dans les cas de grossesses non désirées chez les filles mineures, l’avortement peut entraîner, de l’avis de la CEPR, de « graves séquelles psychiques qui se manifestent souvent par un profond et maladif chagrin ». Il s’agit dès lors, indiquent-ils, de les accompagner « vers l’acceptation de soi et l’accueil maternel des enfants qu’elles portent ».

    « Nous voudrions demander à toutes les instances compétentes, et en particulier aux législateurs de notre pays, au personnel du domaine de la santé et à toute la société rwandaise en général, de ne pas céder à toute tentative qui puisse nuire à la vie humaine », concluent-ils, invitant les uns et les autres à « unir leurs forces pour combattre l’immoralité sexuelle et l’avortement, surtout au niveau de la jeunesse ».

    Des rencontres ont lieu régulièrement entre le ministère de la santé et les évêques rwandais « sur l’utilisation des méthodes naturelles dans la limitation des naissances en montrant les dangers des méthodes artificielles que le gouvernement encourage dans les hôpitaux », a indiqué à La Croix l’abbé Jean de Dieu, responsable de la communication de la Conférence épiscopale. En termes de planification familiale, les désaccords sont nombreux entre le gouvernement et l’épiscopat.

    « Les évêques veulent rappeler qu’en insistant sur les valeurs d’intégrité et de fidélité nous pouvons sauver les jeunes tandis qu’en distribuant les préservatifs leur destruction reste garantie », relève encore ce prêtre.

    Chiffres record de propagation du sida

    Dans un pays où le sida atteint des chiffres record, les autorités cherchent aussi depuis plusieurs années à contenir sa propagation. Le taux de contamination est désormais stable. Parmi les mesures pour lutter contre ce fléau, la distribution gratuite de préservatifs. Une pratique fermement condamnée par les évêques. Récemment, Mgr Servilien Nzakamwita, évêque de Byumba, l’a qualifiée « d’autorisation à la fornication pour les adolescents ».

    L’épidémie de sida

    La ministre de la santé s’est défendue en indiquant qu’au-delà de cette distribution, les autorités faisaient également des efforts pour promouvoir un comportement responsable et « l’abstinence », selon l’agence espagnole EFE, qui l’a interrogée dans un article paru le 26 décembre.

    Cette question n’est pas sans rappeler la polémique suscitée par les propos de Benoît XVI en 2009, dans l’avion que le menait en Afrique. À cette occasion, il avait affirmé que pour lutter contre le sida, les préservatifs n’étaient pas la solution, et qu’au contraire, ils risquaient « d’aggraver le problème ». L’année suivante, il avait nuancé ce propos dans Lumière du monde (Bayard, 2010, 300 p., 20,99 €), en indiquant que « dans certains cas individuels », le préservatif pouvait constituer un « début de moralisation ».

  • RD du Congo : Mokristu azali Mwinda (le Christ est la Lumière), Kabila te…

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    De Hubert Leclercq sur le site de La Libre Afrique :

    "Alors que le pouvoir congolais semble être frappé de panique face à l’ampleur de la mobilisation derrière la marche des catholiques, que les plans ourdis par les services de renseignements congolais sont dévoilés, les prêtres, eux, poursuivent l’organisation de cette marche de la Saint-Sylvestre pour réclamer le respect de l’Accord de la Saint-Syvestre 2016 pour permettre des élections démocratiques, crédibles et apaisées.

    Lire aussi:
    RDC: un curé de Kinshasa opposé à Kabila entendu par le parquet

    Ce jeudi en début de soirée, les prêtres de Kinshasa, qui ont envoyé une lettre au gouverneur de la ville-province pour demander que leur mouvement soit encadré par les forces de l’ordre, ont donné les grandes lignes de leur mouvement et les directives à suivre pour tous les « marcheurs ». Des directives qui démontrent tant leur volonté de mener une action pacifique, que leur détermination à marcher pour la démocratie.

    On apprend ainsi qu’il n’y aura qu’une seule messe dimanche dans chaque paroisse de 6h30 à 8h30. Les paroissiens accompagnés de leur curé débuteront ensuite la marche selon un itinéraire qui sera donné le dimanche même lors de la messe.

    Il y aura différents points de ralliement selon les paroisses et les zones géographiques.

    Les consignes sont claires et démontrent la détermination des Congolais à se faire entendre.

    • Ne jamais fuir devant les forces de l’ordre, mais serrer les rangs et chanter les cantiques ou se mettre à genoux.
    • Rester solidaires et si les forces de l’ordre veulent arrêter quelqu’un, tous les marcheurs sont invités à se constituer prisonniers.
    • Face aux gaz lacrymogènes, se servir des serviettes mouillées et avoir de l’eau.
    • Etre en possession d’une Bible, de rameaux, chapelet, etc.
    • Se munir de sa carte d’identité ou autres références de son identité, etc.
    • Ne pas arborer des calicots ou autres effigies des partis politiques, mouvements citoyens, etc.
    • Pour la tenue : vêtements de l’église, « moklisto azali mwinda », Marie, etc. Ou tout simplement T-shirt blanc, chemise blanche, autre vêtement de couleur blanche."

    Ref. RDC : Les prêtres déterminés à aller au bout de ce bras de fer

    Pour mémoire, la filière des Kabila, Laurent puis Joseph, a pris naissance dans les maquis de contrebandiers « communistes » suscités (sans grand succès) dans les années 1960 par la Chine et Cuba au Sud Kivu, du côté de Fizi, au bord du lac Tanganyika, à la frontière entre le Congo et la Tanzanie. L’effondrement du régime Mobutu, à la fin des années 1990,  leur a fourni une occasion en or de ramasser le pouvoir dans la rigole, sous le regard cynique des grandes puissances. Un peu d’air frais ne ferait pas de mal à ce qui fut, jusqu’en 1960, le Congo Belge. Vœux pieux ?

    JPSC  

  • La prédication destinée aux individus est une chose, la responsabilité qu’a chaque État vis-à-vis de son bien commun en est une autre

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    De l'abbé Guillaume de Tanoüarn sur le site "Boulevard Voltaire" :

    ABBÉ GUILLAUME DE TANOÜARN : « IL Y A UNE DIFFÉRENCE FONDAMENTALE ENTRE LA PRÉDICATION AUX INDIVIDUS ET LA POLITIQUE DES ÉTATS »

    Les propos du pape sur l’accueil des migrants dans son sermon de la messe de minuit suscitent commentaires et polémique.

    L’abbé Guillaume de Tanoüarn apporte son éclairage de prêtre sur cette question des migrants. Selon lui, on ne peut confondre charité et tolérance.

    L’homélie du pape François sur les migrants a fait couler beaucoup d’encre. Pouvez-nous nous éclairer ?

    Il est certes question des migrants, mais j’ai été frappé par la manière extrêmement spirituelle dont il en a parlé cette fois, beaucoup plus spirituelle que politique.

    De ce point de vue spirituel, le pape ne peut pas dire autre chose que prôner l’accueil, comme l’a fait d’ailleurs le pape Pie XII dans les mêmes termes.

    Le pape François parle de la fuite en Égypte de la sainte Famille. Le premier qui ait compris que cette fuite en Égypte était le modèle de l’immigration, de la fuite de son pays, c’est le pape Pie XII. Dans le document Exsul familia nazarethana (la famille de Nazareth exilée) de 1947, il montrait quel était le modèle de tous les émigrés.

    Je crois que le discours urbi et orbi ne fait pas du tout mention des migrants, mais au contraire s’intéresse à beaucoup de situations dans le monde, prône la paix à Jérusalem, fait part au cher peuple vénézuélien de son attachement, parle du Bangladesh et de beaucoup de pays dans le monde où les enfants se trouvent maltraités par l’Histoire et par les adultes.

    Ce qui est frappant, dans le discours urbi et orbi, est qu’il n’est pas question des migrants en Europe.
    Le pape ne souhaite pas se déjuger. Il continue donc à avoir un discours sur les migrants, mais un discours spirituel et non pas un discours politique comme était politique le discours pour la Journée mondiale des migrants.

    En Europe occidentale, on a la politique de la porte ouverte, et en Europe de l’Est, certains pays commencent à fermer leurs frontières. Le message papal a du mal à passer auprès de certains inquiets de la conservation de l’identité de leur pays et de la sécurité de leur frontière.

    On peut se demander si ce message papal est absolument libre.

    Il faut bien distinguer la dimension spirituelle de ce message, qui est naturelle. Il est naturel que, spirituellement, nous prônions l’accueil, mais l’accueil de personne à personne, pas l’accueil au plan politique. Il ne faut pas confondre le plan personnel et le plan politique. Il ne faut pas ordonner les grandes décisions politiques quand on est incapable, personnellement, de cette vertu d’accueil que prône le pape.

    Chaque pays est libre d’avoir sa politique et de préserver son bien commun qui lui est propre. Ce fameux vivre ensemble, ou bien commun, c’est la même chose. On voit bien, aujourd’hui, que notre vivre ensemble, notre bien commun ont du plomb dans l’aile. Il faut que les autorités politiques prennent leurs responsabilités à cet égard et défendent le bien commun.

    La doctrine de l’Église ne l’a jamais nié. Dans certains textes, François a semblé passer outre.
    Pour moi, il n’est pas entièrement libre. Lorsque son discours est politique, il est sous la pression des institutions internationales qui ont l’Église à l’œil. On peut dire qu’il y a une sorte de rivalité inégale politiquement entre l’ONU et l’Église. Cela oblige peut-être les autorités de l’Église à un discours qui est le discours normatif des institutions internationales et, donc, pro-migrants.

    Signifiez-vous qu’il y a une différence à faire entre charité et tolérance ?

    Il y a une différence fondamentale à faire entre charité et tolérance.

    Il y a une différence fondamentale à faire entre la prédication aux individus et la conduite des individus d’une part, et d’autre part la politique des États avec la responsabilité qu’a chaque État vis-à-vis de son bien commun.

    Le bien commun est une forme d’état des mœurs, c’est la vie commune. La vie commune est évidemment complètement modifiée lorsque des populations étrangères arrivent en nombre et d’une manière organisée. Cela pose un problème politique. Il est inutile d’aller chercher dans l’ordre spirituel une solution à ce problème.

  • Belgique : la loi euthanasie ne tient ni ses promesses de contrôle ni de transparence

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    Du Bulletin de l'Institut Européen de Bioéthique (27/12/2017) :

    Clash et démission au sein de la Commission fédérale de contrôle de l’euthanasie en Belgique

    Une patiente atteinte de démence et de Parkinson a été euthanasiée sur simple demande de sa famille, sans que la personne n’en ait jamais fait la demande elle-même, et n’ait été entendue sur la question. De plus, il appert que le second médecinà consulter n’a en réalité donné son avis médical qu’une fois le décès intervenu. Ces lourdes atteintes aux conditions posées par la loi euthanasie ont amené le médecin impliqué devant la Commission fédérale de contrôle de l’euthanasie (CFCEE).
    Une majorité des membres de la Commission ont confirmé qu’il s’agissait là d’une double violation manifeste de la loi. Et pourtant la Commission n’a, après délibération, pas transféré  le dossier au Ministère Public.

    En effet, à l’issue d’un débat houleux, la majorité de deux-tiers des membres, nécessaire au transfert d’un cas vers la justice, n’a pu, de justesse, être atteinte. Les 6 membres (sur 16) qui n'ont pas souhaité transférer ce dossier à la justice, ne l’ont pas fait par conviction du respect de la loi dans le cas d’espèce, mais bien, semble-t-il, par volonté politique de défendre l’euthanasie dans n’importe quelle circonstance, y compris dans les cas de démence profonde, et par crainte qu’un renvoi en justice freinerait encore plus la pratique de l’euthanasie en Wallonie

    Un médecin spécialiste et membre de la CFCEE, pourtant pro-euthanasie, a posé sa démission, dégoûté par la tournure des événements : « Cette Commission ne remplit pas son rôle. Elle se prend pour un juge. Elle n’élargit pas l’application de la loi euthanasie, elle la viole ». Ici, l’autonomie du patient, souvent avancée pour défendre une application libérale de la loi, n’a même pas été respectée.

    Wim Distelmans, Président de la CFCEE, riposte qu’il ne pouvait s’agir en l’espèce d’un cas d’euthanasie, puisque le consentement du patient n’avait pas été demandé. Malgré les déclarations du médecin, il s’agirait plutôt « d’une sédation terminale décidée par nécessité », acte pour lequel le consentement du patient n’est pas requis. « Si le médecin n’avait pas enregistré sa déclaration, (comme tous les autres médecins), la Commission n’en aurait simplement rien su. », affirme le Président de la Commission euthanasie...

    En tout état de cause, la CFCEE, en avalisant un cas reconnu « d’abus de la loi » par la majorité de ses membres, a montré combien un petit noyau dur pro-euthanasie, manoeuvrait les décisions prises par l'organe de contrôle. C’est déjà ce qui venait d’être critiqué par nombre de praticiens et par une partie du Comité Consultatif de Bioéthique (CCBB) dans son tout dernier Avis (Avis n°73, p.74).

    Selon Willems Lemmens, professeur de philosophie à l’Université d’Anvers et membre du CCBB, cette affaire confirme la « sacralisation malsaine » de l’euthanasie dans notre sociétéNi les médecins, ni la famille de la personne décédée n’ont considéré leur comportement comme répréhensible, et la Commission leur a donné raison, en dépit des conditions légales violées. Certains diront sans doute que ce n’est qu’un « petit abus », un effet secondaire d’une loi que nous sommes socialement priés de considérer comme une « succes story éthique et médicale ». (Article paru dans De Standaard)

    Cette affaire n’est que la « pointe de l’iceberg » affirme Willem Lemmens. En 2015, seuls 73 % des euthanasies en Flandre ont été déclarées à la Commission de contrôle, et 58 % en Wallonie. Qu’est-il arrivé dans les autres cas ? interroge-t-il, et quid de toutes les formes camouflées d’euthanasies ?

    Mais il y a pire. De plus en plus de médecins témoignent de la pression morale qu’ils ressentent. Puisque l’euthanasie est de plus en plus perçue par la population comme un droit sur sa mort et sur celle de ses proches, c’est leur liberté thérapeutique et de conscience à eux, les praticiens, qui est mise sous pression. 

    Lemmens qualifie le lobby d’une « petite minorité de médecins fanatiques », présente au sein de la CFCEE, de « prise d’otage du monde médical ». 

    Il insiste sur le fait que la société n’a encore jamais eu droit à un débat transparent et nuancé sur l’euthanasie, alors qu’elle doit pouvoir entendre les doutes et les questions des médecins.  Une proposition de résolution visant à l’évaluation de la loi a été déposée début décembre à la Chambre par Els Van Hoof.

    Cette énième affaire confirme que la loi euthanasie n’a pas rempli ses promesses de contrôle et de transparence, et confirme l’urgence à sortir de la politique de l’autruche à ce sujet.

    Source : De Standaard 

  • Et si nous faisions le choix du silence ?

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    Et si nous prenions le parti de nous taire ?

    Il y aura bientôt sept ans (28 janvier 2011) que nous avons entrepris un « travail de réinformation » sur ce blog. C’était l’époque où le pape Benoît XVI faisait constamment l’objet de critiques dans les médias et où l’Eglise subissait les attaques répétées de ses détracteurs. En Belgique, Mgr Léonard était une des cibles privilégiées des journaleux de tout poil et aussi du monde politique. Depuis lors, les choses ont bien changé : un concert de louanges universel accompagne le pape François, et le primat de Belgique, revêtu de la pourpre cardinalice refusée à son prédécesseur, connaît à présent les honneurs de la Curie romaine. Avons-nous aujourd’hui les mêmes raisons de nous obstiner dans un travail de « réinformation » pour tâcher de défendre l’Eglise universelle ou celle qui est en Belgique ? Tout ne va-t-il pas pour le mieux ? Ne serions-nous pas des esprits chagrins, nostalgiques d’un pape à l’éméritat et d’un archevêque à la retraite, ruminant leur amertume devant la popularité du bon pape François et de son ami Jozef De Kesel ?

    Pourquoi rapporter aussi, pour la xième fois, les critiques formulées à l'égard d'Amoris Laetitia par un quarteron de théologiens obstinés ? Pourquoi continuer à s’alarmer face à la politique audacieuse de réorganisation de l’Eglise et de la Curie ? Pourquoi se désoler face à l’audace pastorale des responsables ecclésiastiques qui n’hésitent pas à sacrifier des églises, des paroisses, des communautés, des couvents, des monastères, des séminaires ?  Tout cela ne participe-t-il pas au merveilleux mouvement de renouveau initié par Vatican II il y a un demi-siècle sous l’impulsion des saints papes Jean XXIII et Paul VI ? A quoi bon se focaliser sur les dérives éthiques de nos sociétés alors que nos épiscopes semblent ne pas trop s’en préoccuper ? Que nos églises continuent à se vider, que les vocations deviennent rarissimes, que le clergé vive très approximativement les exigences de la discipline ecclésiastique, que les cours de religion soient bientôt bannis des écoles, que les actes de malveillance à l’égard des symboles religieux se multiplient… tout cela n’est-il pas bien insignifiant ? L’important n’est-il pas de se rendre aux périphéries, d’entretenir le dialogue avec l’islam, de considérer le grand remplacement de nos populations comme une bénédiction, de pratiquer une tolérance et une miséricorde tous azimuts… ? Face à la puissance de ce vent de l’histoire, l’obstination d’un petit blog comme celui-ci semble bien dérisoire ; à tout prendre, l’option du silence ne serait-elle pas préférable ?

  • L'archevêque de Séoul appelle au « respect de la vie humaine »

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    Du site "Eglises d'Asie" (Missions étrangères de Paris) :

    Dans son message de Noël, l'archevêque de Séoul appelle au « respect de la vie humaine »

    Dans son message de Noël, le cardinal Andrew Yeom Soo-jung, archevêque de Séoul et administrateur apostolique de Pyongyang appelle au « respect de la vie humaine ». Et souligne que « l’embryon humain doit être considéré comme un être humain ».

    Vendredi 15 décembre, dans son message de Noël, le cardinal Andrew Yeom Soo-jung, archevêque de Séoul et administrateur apostolique de Pyongyang, rappelle l’importance du « respect de la vie humaine »« L’enseignement de l’Eglise catholique, affirme-t-il, est clair sur le fait de l’embryon humain doit être considéré comme un être humain ».

    Vers une dépénalisation de l'avortement ?

    En Corée du Sud, une pétition, lancée le 30 septembre dernier pour « abolir le statut criminel de l’avortement et autoriser l’usage de la pilule du lendemain » a recueilli plus de 230 000 signatures. Le 26 novembre, la Maison Bleue a annoncé la mise en place d’une étude sur la législation en vigueur.

    Sur le fondement du chapitre 27 du Code pénal (articles 269 et 270), une femme qui interrompt volontairement sa grossesse encourt une peine d'un an d'emprisonnement ou une amende de deux millions de wons. Mais la loi sur la santé de la mère et de l’enfant, qui date de 1973, autorise, dans certaines situations, l’avortement. L’article 14 de cette loi permet les interruptions volontaires de grossesse dans le cas d’une grossesse résultant d’un viol ou d’un inceste, si le fœtus est porteur de certaines anomalies génétiques ou congénitales ou encore si la santé de la mère est mise en danger du fait de la grossesse. Une révision de juillet 2009 de cette loi a abaissé le seuil à partir duquel l’avortement n’est plus légal, de la 28ème à la 24ème semaine de grossesse, et a exclu des maladies comme l’hémophilie et l’épilepsie des anomalies congénitales autorisant un avortement thérapeutique. La pilule du lendemain, elle, est délivrée sur ordonnance médicale.

    En 2005, les statistiques gouvernementales recensaient 342 000 avortements par an, chiffre réduit à 169 000 par an en 2010, et dont seulement 6% étaient conformes à la loi en vigueur. Selon l’Eglise catholique, le chiffre réel des avortements est beaucoup plus élevé, le nombre de 1,5 million d’avortements par an étant avancé.

    Le droit à la vie, « le plus fondamental des droits de l’homme » selon la Cour constitutionnelle

    En 2012, La Cour constitutionnelle a rendu un arrêt inédit en faveur du « droit à la vie », affirmant que celui-ci est « le plus fondamental des droits de l’homme » et que le droit d’une femme à disposer de son corps « ne pouvait être invoqué comme étant supérieur au droit à la vie d’un fœtus ». La même année, le gouvernement décidait de maintenir la pilule du lendemain sur la liste des médicaments nécessitant une prescription médicale.

    Ces dernières années, les évêques catholiques de Corée du Sud n’ont cessé de renouveler leur opposition à l’avortement ainsi qu’aux procédés contraceptifs, préconisant la diffusion des méthodes de régulation naturelle des naissances. En devenant archevêque de Séoul en 2012, Mgr Yeom avait annoncé vouloir poursuivre la politique pastorale de son prédécesseur dans le domaine de la bioéthique, sujet qui fait débat en Corée du Sud, en particulier sur les questions de l’euthanasie, de l’avortement et surtout de la recherche sur l’embryon. Evêque auxiliaire et vicaire général de l’archidiocèse de Séoul de 2002 à 2012, Mgr Yeom était notamment connu pour son action en faveur de la défense d’une « culture de vie ».

    L'avortement, point de divergence entre Moon Jae-in et l'épiscopat sud-coréen ?

    Depuis 2011, la CBCK a même instauré un « dimanche pour la vie » célébré chaque année au mois de mai, afin d’« engager la société à restaurer la dignité humaine et le respect de la vie de sa conception aux derniers instants ».

    En avril dernier, la Conférences des évêques catholiques de Corée (CBCK) publiait, comme à son habitudeune analyse des programme des candidats à l’élection présidentielle. Si, d’une manière générale, le programme de M. Moon Jae-in, du Parti Minju (Parti démocratique, centre-gauche), désormais président élu, correspondait aux enseignements de l’Eglise catholique, la seule exception notable concernait l’avortement. A ce sujet, Moon Jae-in ne s’exprimait pas clairement, considérant que « ce sujet nécessite une large consultation de la société civile ».

    Par ailleurs, le cardinal Yeom dénonce dans sa lettre les conflits et souligne les inégalités croissantes. Il invite, en outre, à prêter une attention particulière aux marginalisés et aux malades, « à prendre soin des personnes âgées qui sont pauvres, des immigrés qui n’ont nulle part où aller, des femmes et des enfants victimes de violences domestiques ».

    En 2014, lors de son voyage apostolique en Corée du Sud, le pape François avait demandé aux chrétiens de s’opposer aux « modèles économiques inhumains » qui créent « de nouvelles formes de pauvreté ».