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Europe - Page 16

  • L’Union européenne doit accepter de voir en face la montée des actes antichrétiens !

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    Du site du Figaro (via :

    Tribune collective. “L’Union européenne doit accepter de voir en face la montée des actes antichrétiens!”

    6 mars 2023

    TRIBUNE COLLECTIVE – Deux religieuses du quartier Bouffay, à Nantes, vont quitter la ville, épuisées par l’insécurité. Si la montée inquiétante de la violence contre les religions touche l’ensemble des croyants, le christianisme demeure la première cible des actes antireligieux en France comme en Europe. Dans une tribune collective, une vingtaine de personnalités appellent l’Union européenne à réagir et rappellent que tous les actes antireligieux doivent être combattus avec la même force.

    L’actualité récente avec les religieuses contraintes de quitter leur quartier à Nantes en raison del’insécurité tout comme la lecture du dernier rapport parlementaire des députés Isabelle Florennes etLudovic Mendes sur les actes antireligieux et antichrétiens dans notre pays nous rappellent que la haine ne connaît pas de trêve.

    Si la montée inquiétante de la violence contre les religions touche l’ensemble des croyants, lechristianisme demeure la première cible des actes antireligieux en France comme en Europe,selon le ministère de l’Intérieur et l’OSCE.

    L’évaluation précise de ces derniers, tant quantitative que qualitative, est certes complexe, mais il esten revanche une certitude: ce phénomène gagne en amplitude, en gravité et en visibilité.

    Ainsi, ce début d’année assombri par la fusillade dans une église londonienne, les dégradations descalvaires, les actes de vandalisme et les tentatives d’incendie des églises à Champagne- au-Mont-d’Or et à Paris n’est, hélas, que le reflet d’une violence persistante.

    Protéger la liberté de conscience

    Face à cette résurgence de la haine, qui demeure toutefois sans commune mesure avec les crimes et les persécutions commis ailleurs dans le monde, l’heure n’est plus aux demi-mesures et aux effets d’annonce convenus et répétitifs. Tous les actes antireligieux doivent être combattus avec la même force, car ils menacent non seulement l’ensemble des croyants, mais également lesprincipes fondateurs de notre civilisation, au premier rang desquels la liberté de conscience.

    Endiguer ce fléau des violences antireligieuses qui ont quitté le terrain du droit légitime à la critique pour rejoindre celui des délits et des crimes implique une action coordonnée à l’échelle européenne. Dans la mise en œuvre de sa stratégie contre le racisme et les actes de haine, l’Union européenne a adopté la décision-cadre du Conseil du 28 novembre 2008 et, dans le prolongement, a créé des fonctions de coordinateurs en charge de la lutte contre l’antisémitisme et la haine antimusulmane.

    Si un tel combat s’avère indispensable, ce que nul ne conteste, ne serait-il pas juste de l’étendre à la lutte contre ce qu’il faut bien appeler l’antichristianisme

    Un “deux poids, deux mesures” injustifié

    Pourquoi, dans un courrier du 11 novembre 2022 en réponse à une demande formulée à ce propospar l’association La France en partage, la Commission européenne a-t- elle explicitement confirmé son refus de désigner un coordinateur en charge de la lutte contre les actes antichrétiens?

    Pourquoi refuse-t-elle ainsi d’ouvrir les yeux sur une réalité certes déplaisante, mais dont attestent les statistiques et l’expérience quotidienne de nombreux Français?

    Que justifie ce “deux poids, deux mesures” dont on doit bien reconnaître qu’il constitue une discrimination à l’égard de la communauté chrétienne? L’Union européenne ne doit pas oublier que les valeurs communes qui la fondent sont l’égale protection des individus.

    L’Europe serait-elle à ce point mal à l’aise avec la protection de l’identité héritée de son histoire qu’elle refuserait de voir en face la montée des actes antichrétiens?

    Ce qui se joue ici, c’est l’égale garantie des libertés fondamentales de pensée et de croyance en Europe. Mais c’est aussi, dans l’indifférence coupable des pouvoirs publics, le maintien du lien avec ce qui a fondé la culture européenne elle-même, du monachisme des origines aux douze étoiles de son drapeau. Et, avec elle, la pérennité d’un élément essentiel de notre civilisation.

    Si nous voulons vivre en harmonie, il faut lutter de façon égale contre toutes les idéologies de destruction. C’est pourquoi nous prions avec insistance la Commission européenne de reconsidérer sa réponse et de nommer un coordinateur en charge de la lutte contre les actes antichrétiens, visant les personnes et les biens.

    La Commission doit faire ce pas pour confirmer son attachement à l’égale liberté de conscience pour tous. Nous ne pouvons plus nous payer de mots et nous contenter de répéter sans y croire que l’ensemble des croyants bénéficie de la même protection européenne.

    Pour qu’une telle protection existe, elle doit être instituée. Si les instances européennes devaient persister dans leur refus de prendre en compte cette demande, il sera alors impératif de mobiliser l’ensemble des voies politiques et juridiques pour la faire aboutir.

    Signataires:

    Carine Chaix, avocate à la cour, présidente de l’association La France en partage

    Alban du Rostu, directeur général du Fonds du bien commun

    Jérôme Bascher, sénateur, vice-président du groupe France Saint-Siège au Sénat

    Henri de Beauregard, avocat à la cour

    Jérôme Besnard, juriste et essayiste

    Olivier Bonassies, auteur, directeur de l’association Marie de Nazareth

    Loris Chavanette, historien

    Typhanie Degois, ancienne députée LREM

    Denis Duverne, président de l’association Saint-Jean de Passy

    Maxime Bonassies, responsable de l’association M de Marie

    Michel Degoffe, professeur de droit public

    Thomas Delenda, directeur de l’association Hozana

    Jean- Michel Fauvergue, romancier, ancien député LREM

    Julien Le Page, président de SOSCalvaires

    Charles Prats, vice-président de l’Association professionnelle des magistrats

    Gregor Puppinck, juriste, directeur du think-tank ECLJ

    Jean-Bernard Prim, délégué général de l’Alliance Siméon

    Thierry Rambaud, professeur de droit public, avocat à la cour

    Frédéric Rouvillois, professeur de droit public, délégué général de la Fondation du Pont-Neuf

    Joseph Macé-scaron, écrivain

    Nicola Speranza, secrétaire général de la FAFCE

  • L'Eglise protestante évangélique d'Allemagne a perdu un demi-million de membres en 2022

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    Lu sur kath.net/news :

    Nouveau record : l'Eglise protestante évangélique d'Allemagne a perdu un demi-million de membres en 2022

    8 mars 2023

    L'EKD, que beaucoup perçoivent dans l'opinion publique comme l'antichambre des "Verts", enregistrera également pour la première fois en 2022 plus de départs que de décès.

    En 2022, le nombre de membres de l'Église protestante évangélique en Allemagne a diminué de plus d'un demi-million de personnes. En chiffres absolus, cela représente une baisse de près de 3 % et un nouveau record. Ainsi, seuls 22,7 % de la population sont encore membres d'une église qui n'est presque plus perçue par le public que comme une organisation en amont des "Verts". L'année dernière, le nombre de sorties d'Eglise a pour la première fois dépassé le nombre de décès au sein de l'EKD. Pour Annette Kurschus, la présidente, ce chiffre est "déprimant".

  • Pas de dépénalisation de l'avortement en Suisse

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    Une synthèse de presse de gènéthique.org :

    Suisse : pas de dépénalisation de l’avortement

    8 mars 2023

    En Suisse, le Conseil national a rejeté ce mardi, par 99 voix contre 91 et 6 abstentions, une initiative parlementaire visant à retirer l’avortement du code pénal.

    Une « initiative purement symbolique, absurde », estime Yves Nidegger, un de ses membres. En effet, aucune poursuite pénale liée à un avortement n’a été menée depuis 20 ans. Le « régime des délais » « rend de facto licite l’avortement, s’il est effectué dans le délai de 12 semaines », rappelle-t-il.

    « Il y aura toujours une tension entre le droit à la vie du fœtus et le droit individuel d’une femme à avorter », juge Yves Nidegger. « Le régime des délais est un compromis entre ces deux tensions ».

    La Suisse a l’un des taux d’avortement les plus bas d’Europe.

    Source : SwissInfo (07/03/2023)

  • Le pape François se rendra en Hongrie en avril

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    D'Hannah Brockhaus sur Catholic News Agency :

    Le pape François se rendra en Hongrie en avril

    27 février 2023

    Le Vatican a annoncé samedi que le pape François se rendra en Hongrie pour la deuxième fois, du 28 au 30 avril.

    Selon l'annonce du 27 février, le voyage papal de trois jours à Budapest comprendra des rencontres avec la présidente hongroise Katalin Novák, le Premier ministre Viktor Orbán, une visite privée avec des enfants à l'Institut Bienheureux László Batthyány-Strattmann, et des rencontres avec des pauvres et des migrants, des jeunes, des membres du clergé, des universitaires et des membres de la Compagnie de Jésus.

    Le pape François revient dans ce pays d'Europe centrale après une courte visite en 2021 pour le 52e Congrès eucharistique international. Le pape avait passé un peu moins de sept heures à Budapest pour célébrer la messe de clôture du congrès le 12 septembre avant d'entreprendre un voyage de trois jours dans le pays voisin, la Slovaquie.

    Le pape François a rencontré M. Orbán lors de sa visite en Hongrie en 2021 et au Vatican en 2022. Mme Novák, qui a été élu présidente de la Hongrie en mars 2022, a rencontré le pape François au Vatican en août dernier. Épouse et mère chrétienne, Mme Novák était auparavant ministre de la famille de Hongrie.

    Katolikus.ma rapporte également que le voyage de François portera sur le thème des jeunes, en prévision des Journées mondiales de la jeunesse qui se tiendront du 1er au 6 août à Lisbonne, au Portugal, et auxquelles le pape devrait également participer.

    Hannah Brockhaus est la correspondante principale de la Catholic News Agency à Rome. Elle a grandi à Omaha, dans le Nebraska, et est diplômée en anglais de la Truman State University, dans le Missouri.

  • Y a-t-il un « véritable islam » ?

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    Editorial lu dans la revue mensuelle « La Nef », sous la signature de Christophe Geffroy :

    Dans son livre Sur l’islam (1), Rémi Brague se moque gentiment du propos tenu en 2013 par le pape François : « le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence. » Le « véritable islam » ? Dans cet ouvrage passionnant teinté d’un humour caustique, saisissant par son érudition et sa clarté, Rémi Brague remet les choses à leur juste place : en cherchant à appréhender l’islam sous ses différentes facettes, sans a priori positif ou négatif, il montre qu’il n’y a pas de « véritable islam » et qu’il n’en peut exister puisqu’il ne reconnaît pas de magistère faisant autorité, comme c’est le cas dans l’Église catholique. Le terroriste islamiste qui tue des « mécréants » peut autant se revendiquer de « l’islam véritable » que le soufi plongé dans ses méditations.

    Pour comprendre ce qu’est l’islam donc, quelle est la vision islamique de Dieu et du monde, R. Brague explore ses « fondamentaux », et notamment le Coran, figé, depuis la crise mu‘tazilite du IXe siècle, comme parole incréée de Dieu dictée à Mahomet. Cet aspect essentiel explique une part importante de la réalité musulmane. Le Coran contient nombre de dispositions légales, souvent extrêmement précises et s’attachant à la vie quotidienne dans certains de ses plus petits détails, faisant de l’islam plus qu’une simple religion, « une législation », écrit R. Brague – une « religion de la Loi ». « De la sorte, poursuit-il, lorsque l’islam, comme religion, entre en Europe, il ne le fait pas seulement comme une religion […]. Il y pénètre au titre d’une civilisation qui forme une totalité organique et qui propose des règles de vie bien déterminées. »

    En islam, la raison ne peut en aucune façon être source de l’obligation du droit, la loi vient directement de Dieu, via le Coran lui-même, parole incréée de Dieu. Et lorsque surgissent des contradictions, elles se résolvent par la théorie de l’« abrogation » qui donne la primauté au verset coranique le plus récent, toujours plus sévère que le verset antérieur – relativisant par là même les passages les plus tolérants envers les juifs et les chrétiens que l’on met habituellement en avant. Ainsi, puisqu’il n’y a que la loi de Dieu, le concept de loi naturelle n’a aucun sens et il ne peut exister, en théorie, de règles communes valables pour les musulmans et les « infidèles ». Les conséquences de cette approche du droit, discipline qui domine toutes les autres en islam, sont importantes, notamment par ses répercussions sur la morale et la relativisation de principes que nous considérons comme universels : est bien ce que Dieu veut, donc ce qu’exige le Coran ne peut être que bien, y compris ce qu’a fait Mahomet qui est le « bel exemple » que Dieu recommande de suivre (Coran XXXIII, 21). Ainsi assassiner, torturer, conquérir par l’épée, mentir (taqiyya), multiplier les épouses (y compris fort jeune, Mahomet ayant consommé son mariage avec Aïcha alors qu’elle n’avait que 9 ans)… aucune de ces actions ne saurait avoir été mauvaise dès lors qu’elle a été le fait du « Prophète ». Certes, aucun musulman n’est obligé de faire de même, mais du moins le peut-il sans trahir sa religion.

    L’islam et l’Europe

    Autre thème sur lequel R. Brague remet les pendules à l’heure : l’apport de la civilisation islamique (où chrétiens, juifs, sabéens, zoroastriens ont joué un rôle non négligeable) à l’Europe au Moyen Âge. Certes, les sciences arabes, en ce temps, étaient plus développées dans la sphère islamique que chrétienne, mais, tempère R. Brague, « l’islam en tant que religion n’a pas apporté grand-chose à l’Europe, et ne l’a fait que tard », la chrétienté occidentale n’ayant jamais totalement cessé le commerce intellectuel avec Byzance, ce qui a permis le maintien du contact avec la culture grecque que l’islam n’a aucunement cherché à assimiler.

    Depuis environ cinq siècles, l’islam a comme interrompu son développement culturel et s’est progressivement laissé dépasser et dominer par l’Europe, provoquant une intense humiliation chez nombre de musulmans : c’est ce que R. Brague nomme « l’ankylose » de l’islam. Aujourd’hui, s’il n’y avait pas eu la manne pétrolière, les pays musulmans, faibles scientifiquement et militairement, ne pèseraient rien au plan international. Leur atout est néanmoins leur forte démographie, couplée à une immigration massive vers l’Europe, qui a permis l’installation de vastes communautés musulmanes financées par l’argent de l’or noir. C’est une autre façon, plus patiente mais sans doute plus efficace, de l’emporter et de prendre ainsi une revanche sur le passé. Quand le réaliserons-nous ?

    Christophe Geffroy"

    (1) Rémi Brague, Sur l’islam, Gallimard, 2023, 390 pages, 24 €.

    © LA NEF n° 356 Mars 2023

  • Essaimage : Une abbaye à construire !

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    Notre-Dame de la Garde 2023.02-07-Vue-axo-generale-620x330.jpg

    "Lu sur le site web du mensuel « La Nef » :

    « L’abbaye Sainte-Marie de la Garde, fille du Barroux, démarre un magnifique projet : ériger une abbaye au XXIe siècle. Pour soutenir ce projet enthousiasmant, nous avons organisé une campagne de dons en partenariat avec CredoFunding, ce qui nous fournit l’occasion de présenter ce projet et l’abbaye elle-même : soyez généreux en ce temps de carême !

    Entretien avec son Père Abbé, Dom Marc Guillot.

    La Nef – L’abbaye se lance dans d’importants travaux : pouvez-vous nous expliquer de quoi il s’agit précisément ?

    Dom Marc Guillot – Dans trois semaines à peine, les pelleteuses s’activeront à Sainte-Marie de la Garde. Implantés depuis vingt ans en ce lieu, le moment est venu pour nous d’agrandir de façon conséquente nos bâtiments. Ces extensions s’imposent tant pour la cohérence du fonctionnement de notre vie conventuelle que pour pouvoir recevoir les fidèles désireux de se ressourcer à l’abbaye. Aujourd’hui, nous n’avons toujours pas de cloître, ni de lieu de culte et de bibliothèque suffisamment adaptés. De plus, le fait d’avoir été gratifiés par la Providence de quelques vocations ces dernières années exige de nouvelles cellules et des espaces pour le travail. Ajoutons qu’au fil des ans, nous sommes toujours plus connus dans la région, ce qui a pour conséquence une augmentation régulière du nombre de personnes souhaitant venir vivre leur messe dominicale à l’abbaye et bénéficier de l’aide spirituelle qu’ils peuvent y trouver : réalité dont il nous faut tenir compte maintenant.

    Quel style architectural avez-vous choisi et pourquoi ? Quels seront les acteurs de ce chantier ?

    Nous avons fait le choix de construire une abbaye bénédictine d’esprit roman. L’édifice se réinscrira dans une histoire millénaire, celle de l’architecture religieuse monastique européenne. Pensons seulement à ces abbayes parsemant notre terre de France et empreintes de simplicité et de noblesse, d’harmonie et de lumière. Tout cela dans l’unique dessein d’évoquer la beauté de Dieu et de Lui attirer les âmes. Par ailleurs, outre les architectes, les bureaux d’études, les entreprises locales et les frères qui suivront de près l’évolution des travaux, nous aurons un compagnonnage merveilleux : celui de la pierre. Oui ! nous avons dessein de bâtir en pierre pleine, laquelle aura une durée de vie minimale espérée de 500 ans ! Mais si nous optons pour ce mode constructif, c’est surtout parce que les maçonneries de pierre massive offrent un rendu d’une beauté incomparable, une isolation thermique pérenne, une résistance au temps particulièrement intéressante. C’est aussi une réponse aux attentes de notre époque contemporaine, si soucieuse de mettre à l’honneur les matériaux naturels.

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  • Parmi les voyages que le pape envisage, des "petits pays" dont la Belgique

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    De la rédaction du Sismografo :

    Les voyages du pape François en Europe dans les prochains mois se préparent. Au centre des "petits pays". Le fauteuil roulant n'est pas un obstacle

    "Les petits pays d'Europe" que le pape François, selon son projet pastoral, pourrait visiter dans les prochains mois. Le 5 février, de retour d'Afrique, le pape François, en conférence de presse, à une question de Jorge Barcia Antelo (RNE) a répondu comme suit :

    "Sur les voyages. Je pense que ce sera l'année prochaine pour l'Inde. Le 23 septembre je vais à Marseille ; et il y a la possibilité que de Marseille je me rende en Mongolie, mais ce n'est pas défini, c'est possible. Et puis une autre cette année : Lisbonne. Mais le critère est le suivant : j'ai choisi de visiter les plus petits pays d'Europe. Vous allez me dire : "Mais vous êtes allé en France". Non, je suis allé à Strasbourg, je vais à Marseille, pas en France. Les plus petits, les plus petits, pour connaître un peu l'Europe cachée, l'Europe qui a tellement de culture mais qui n'est pas connue de tout le monde, pour accompagner des pays, par exemple l'Albanie - qui a été la première - qui est le pays qui a subi la dictature la plus cruelle de l'histoire. Mon choix est un peu comme ça : essayer de ne pas tomber moi-même dans la mondialisation de l'indifférence." (Source - Vatican.va)

    Ainsi, le programme des voyages du pape en 2023 pourrait le conduire dans plusieurs des "plus petits pays d'Europe". A ce périmètre très circonscrit, qui facilite grandement le déroulement de son magistère itinérant, s'ajoute une autre aide fondamentale et inattendue aujourd'hui : le fauteuil roulant, un support qui rend la fatigue physique supportable et oblige à ne mettre en place des programmes qu'avec des événements essentiels et surtout peu de kilomètres de déplacement. C'est ce qui s'est passé au cours des dernières années du pontificat du Pape Saint Jean Paul II.

    Parmi ces voyages, deux sont connus depuis longtemps : celui de Lisbonne, au Portugal, pour la XXXVIIIe Journée mondiale de la jeunesse (4-6 août) et puis, pour l'instant, la journée de Marseille (France), le samedi 23 septembre, dans le cadre des Rencontres de la Méditerranée est confirmée.
    Les "petits pays d'Europe", ceux dont la superficie est inférieure à 100 mille kilomètres carrés, sont au nombre de 32 et les premiers sur la liste sont la Hongrie, le Portugal et la Serbie. Les autres pays figurant sur cette liste sont : l'Autriche, la République tchèque et la Belgique. Le projet des "petits pays d'Europe" offre donc au Souverain Pontife un éventail large et intéressant où, comme il l'a dit, il y a des peuples et une culture à faire connaître ainsi que des personnes qui doivent sentir la proximité de l'Église.

  • Portugal : près de 5000 victimes de la pédocriminalité dans l'Eglise depuis 1950

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    Lu ICI :

    PÉDOCRIMINALITÉ DANS L'EGLISE PORTUGAISE : AU MOINS 4.815 VICTIMES DEPUIS 1950, SELON UNE COMMISSION INDÉPENDANTE

    La grande majorité des crimes dénoncés à la commission indépendante est déjà prescrite mais vingt-cinq témoignages ont été transmis au ministère public.

    Au moins 4.815 mineurs ont été victimes de violences sexuelles au sein de l'Eglise catholique portugaise depuis 1950, selon les conclusions présentées ce lundi 13 février par une commission indépendante qui a entendu plus de 500 témoignages au cours de l'année écoulée.

    Un chiffre frappant. Ce lundi, les conclusions présentées par une commission indépendante ont illustré l'ampleur et la gravité de la situation dans l'Eglise catholique au Portugal. Depuis 1950, près de 5.000 mineurs ont été victimes de violences sexuelles.

    «Ces témoignages nous permettent d'arriver à un réseau de victimes beaucoup plus important, calculé au nombre minimal de 4.815 victimes», a déclaré le coordinateur de cette commission d'experts, le pédopsychiatre Pedro Strecht, lors de la présentation de son rapport final à Lisbonne. Ajoutant qu'«il est désormais difficile que tout reste pareil concernant les violences sexuelles sur mineurs au Portugal et la conscience de leur impact traumatisant».

    Fin 2021, la hiérarchie de l'Eglise portugaise avait chargé Pedro Strecht de former une équipe pour prendre la mesure du phénomène de la pédocriminalité en son sein. Le président de la conférence épiscopale portugaise, l'évêque de Leiria-Fatima José Ornelas, doit réagir lundi en fin de journée.

    Les évêques portugais ont également prévu de se réunir début mars pour tirer les conclusions du rapport indépendant et pour «éradiquer autant que possible ce fléau de la vie de l'Eglise», avait déclaré en janvier le secrétaire de la conférence épiscopale, le père Manuel Barbosa.

    «DEMANDER PARDON»

    Avant le Portugal, plusieurs pays se sont déjà efforcés de prendre la mesure de ce phénomène, dont la France, l'Irlande, l'Allemagne, l'Australie ou les Pays-Bas. D'ailleurs, le pape François avait promis en 2019 de livrer une «bataille totale» contre la pédophilie au sein de l'Eglise.

    Le cardinal-patriarche de Lisbonne et plus haut prélat de l'Eglise portugaise Manuel Clemente s'était dit prêt en avril 2022 à «reconnaître les erreurs du passé» et à «demander pardon» aux victimes. Il assistait lundi à la présentation du rapport de la commission indépendante.

    Attendu dans la capitale portugaise pour les Journées mondiales de la jeunesse qui auront lieu début août, le souverain pontife pourrait ainsi rencontrer des victimes, a indiqué récemment l'évêque auxiliaire de Lisbonne, Américo Aguiar, chargé de l'organisation de ce rendez-vous mondial des jeunes catholiques.

    La grande majorité des crimes dénoncés à la commission indépendante est déjà prescrite mais vingt-cinq témoignages ont été transmis au ministère public, a précisé son coordinateur. 

  • Deux critères pour réutiliser au mieux les églises fermées

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    Un article de Sandro Magister, vaticaniste à L’Espresso (traduction de Diakonos.be)

    Églises fermées. Deux critères pour les réutiliser au mieux

    Marcel Proust était prophétique quand il voyait, en 1904 déjà, bien trop d’ « églises assassinées » par décision du gouvernement français qui les transformait « selon leur bon plaisir en musées, salles de conférences ou en casinos ». Aujourd’hui en France, il y a même pire, avec trois églises incendiées en moins d’une semaine, en janvier dernière, au terme d’une série d’actes hostiles contre les lieux de culte dont la seule faiblesse est d’être sans cesse plus vides de fidèles.

    Plus que d’agressions, des milliers d’églises en Europe souffrent de l’abandon. Avec toujours moins de catholiques à la messe, elles se retrouvent vides. Et elles finissent donc par être fermées. En Allemagne, aux Pays-Bas, en Belgique, les chiffres donnent le vertige. Mais en Italie aussi, le nombre d’églises désaffectées est en augmentation. Ici, au moins, les églises appartiennent non pas à l’État mais à l’Église et elles jouissent donc d’une tutelle spontanée et durable de la part de leurs communautés diocésaines et paroissiales respectives. Mais quand ces communautés s’étiolent et disparaissent, c’est la fin pour leurs églises respectives. Elles risquent sérieusement d’être vendues et de se retrouver sur le marché, transformées par exemple en supermarchés ou en discothèques, ou à tout le moins en quelque chose d’opposé à leur raison d’être.

    Au Vatican, certains ont essayé de trouver des solutions pour remédier à cette situation. À la fin de l’année 2018, le Conseil pontifical de la culture présidé par le cardinal Gianfranco Ravasi avait organisé un colloque à la Grégorienne avec des délégués des évêchés d’Europe et d’Amérique du Nord sur le thème : « Dio non abita più qui ? » [Dieu n’habite-t-il plus ici ?]. Ce colloque a permis de faire émerger des « lignes directrices » qui déconseillaient « des réaffectations commerciales à but lucratif » et qui encourageaient en revanche des « réaffectations solidaires », à finalité « culturelle ou sociale » : musées, salles de conférences, librairies, bibliothèques, archives, laboratoires artistiques, centres Caritas, dispensaires, réfectoires pour les pauvres, et autres. Restant sauve « la transformation en logements privés » dans le cas « d’édifices plus modestes et dépourvus de valeur architecturale ».

    Mais plus de quatre ans après ce colloque, le risque continue à peser toujours plus lourdement. Le nombre d’églises désaffectées est en croissance accélérée, avec l’exigence encore plus forte d’identifier des critères de réaffectation qui aient du sens.

    C’est ce que tente de faire le père Giuliano Zanchi dans le dernier numéro de « Vita e Pensiero », la revue de l’Université catholique de Milan. Le P. Zanchi est prêtre du diocèse de Bergame, professeur de théologie et directeur de l’autre mensuel de la même université, la « Rivista del Clero Italiano », c’est un grand expert d’art et de thèmes liés à la frontière entre esthétique et sacré.

    Dans un article intitulé « Diversamente chiese, la posta in gioco » [églises autrement, les enjeux], le P. Zanchi suggère de suivre deux critères en matière de réaffectation des églises qui ont cessé d’être utilisées pour le culte mais qui « souhaitent se reproposer à la vie civile dans une fonction de carrefour culturel et de seuil spirituel ».

    Le premier critère, écrit-il, est celui qui « capitalise sur la dignité artistique normalement liée aux édifices historiques qui, dans l’actuel esprit du temps défini comme ‘post-sécularisme’, a acquis universellement la faculté d’agir en tant que repère de transcendance ».

    Ceci parce que « les formes de l’art, et particulièrement celles qui raniment la fascination des périodes de gloire de la culture occidentale, se présentent comme un culte laïc qui hérite clairement des fonctions autrefois remplies par la dévotion religieuse ».

    C’est une fascination qui touche « aussi le citoyen agnostique de la cité contemporaine ». Il y a en effet un « culte social de l’art, qui a ses propres sanctuaires, ses liturgies, ses prêtres, ses mythes, ses sacrements, ses pèlerinages et ses fêtes de précepte » qui à leur tour, tout comme la musique, le cinéma, la littérature, « délimitent un espace particulièrement hospitalier d’un univers de pensée commun et partagé ».

    Pour le dire autrement, « le sacré historique de nombre d’édifices religieux qui ne sont plus utilisés comme lieux de la liturgie a toutes les qualités pour pouvoir héberger ces besoins sociaux bien enracinés et pour être candidats à jouer le rôle de véritables carrefours d’une ‘fraternité culturelle’ dans laquelle animer, dans le respect du débat, des échanges d’idée, de la pluralité et de l’hospitalité, un sens commun de l’humain ».

    Le second critère, poursuit le P. Zanchi, consiste en revanche en « ce besoin typique de la cité contemporaine » de disposer d’espaces-frontières, de seuils, « en mesure de nous renvoyer vers la profondeur et la transcendance, un rôle qui, faute de mieux, est habituellement rempli par les théâtres, les musées, les bibliothèques et d’autres lieux d’un dépassement non utilitariste ».

    Les églises en activité remplissent déjà ce dépassement, ce « désir de spiritualité », même pour celui qui n’y entre pas ou qui est étranger au culte qu’on y célèbre. Mais il faudrait également le maintenir vivant même dans les églises désaffectées.

    Le P. Zanchi écrit : « Dans nos villes, qui restent impitoyablement horizontales, même quand on construit des gratte-ciels qui défient les cieux, nous avons besoin d’espaces susceptibles d’être franchis comme des ‘seuils spirituels’ et qui vivent d’un élan vertical même quand ils restent cachés au rez-de-chaussée de la vie urbaine. Maintenir de toutes les façons possibles cette fonction serait, pour de nombreuses églises désaffectées au culte, un destin cohérent avec leur nature, dans les manières concrètes avec lesquelles tout cela pourrait se produire ».

    Ces deux critères, poursuit le P. Zanchi, « peuvent se croiser entre eux » et l’Église devrait faire tout son possible pour les mettre en pratique elle-même, de sa propre initiative. En effet, si elles sont bien utilisées, ces reliques d’églises pourraient offrir « des espaces de symbolique forte encore en mesure de recueillir, de rassembler, de réunir, autour des besoins que tous ressentent que personne ne voit ».

    Naturellement, tout en sachant bien que, pour y parvenir, la « condition préalable essentielle » c’est qu’il y ait dans l’Église « une vision pastorale spirituellement libre et capable d’imagination, qui ait le sens de la perspective, le talent de la créativité et d’une vision fraternelle de sa propre présence dans le monde ».

    « Et sur ce sujet », conclut le P. Zanchi, « le catholicisme semble encore hésitant ». En Italie et ailleurs.

  • Cyrille et Méthode (14 février), apôtres des Slaves

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    im4263.jpgLe mercredi 17 juin 2009, lors de l'audience générale, Benoît XVI consacrait sa catéchèse aux saints Cyrille et Méthode :

    Chers frères et sœurs,

    Je voudrais parler aujourd'hui des saints Cyrille et Méthode, frères de sang et dans la foi, appelés apôtres des slaves. Cyrille naquit à Thessalonique, du magistrat de l'empire Léon en 826/827:  il était le plus jeune de sept enfants. Dans son enfance, il apprit la langue slave. A l'âge de quatorze ans, il fut envoyé à Constantinople pour y être éduqué et fut le compagnon du jeune empereur Michel iii. Au cours de ces années, il fut initié aux diverses matières universitaires, parmi lesquelles la dialectique, ayant comme maître Photios. Après avoir refusé un brillant mariage, il décida de recevoir les ordres sacrés et devint "bibliothécaire" auprès du Patriarcat. Peu après, désirant se retirer dans la solitude, il alla se cacher dans un monastère, mais il fut bientôt découvert et on lui confia l'enseignement des sciences sacrées et profanes, une fonction qu'il accomplit si bien qu'elle lui valut le surnom de "philosophe". Entre-temps, son frère Michel (né aux alentours de 815), après une carrière administrative en Macédoine, abandonna le monde vers 850 pour se retirer dans la vie monastique sur le mont Olympe en Bithynie, où il reçut le nom de Méthode (le nom monastique devait commencer par la même lettre que le nom de baptême) et devint higoumène du monastère dePolychron.

    Attiré par l'exemple de son frère, Cyrille aussi décida de quitter l'enseignement et de se rendre sur le mont Olympe pour méditer et prier. Quelques années plus tard, cependant (vers 861), le gouvernement impérial le chargea d'une mission auprès des khazars de la Mer d'Azov, qui demandèrent que leur soit envoyé un homme de lettres qui sache dialoguer avec les juifs et les sarrasins. Cyrille, accompagné de son frère Méthode, s'arrêta longuement en Crimée, où il apprit l'hébreu. Là, il rechercha également le corps du Pape Clément i, qui y avait été exilé. Il trouva sa tombe, et lorsque son frère reprit le chemin du retour, il porta avec lui les précieuses reliques. Arrivés à Constantinople, les deux frères furent envoyés en Moravie par l'empereur Michel III, auquel le prince moldave Ratislav avait adressé une requête précise:  "Notre peuple - lui avait-il dit - depuis qu'il a rejeté le paganisme, observe la loi chrétienne; mais nous n'avons pas de maître qui soit en mesure de nous expliquer la véritable foi dans notre langue". La mission connut très vite un succès insolite. En traduisant la liturgie dans la langue slave, les deux frères gagnèrent une grande sympathie auprès du peuple.

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  • Le projet de document final de l'Assemblée continentale synodale européenne à Prague

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    Du Pillar :

    10 février 2023

    Conclusion du projet de document final de l'Assemblée continentale synodale européenne à Prague

    Au terme de quatre jours d'écoute et de dialogue, sur la base des résonances suscitées par le document de travail de l'étape continentale au sein des Églises dont nous sommes issus, en tant qu'assemblée continentale européenne, nous nous rendons compte que nous avons vécu une expérience profondément spirituelle à travers la méthode synodale.

    Nous rendons grâce à l'Esprit, qui nous a guidés, pour le don que nous avons reçu. Et ici, nous souhaitons le partager. Nous approfondissons les connaissances que les communautés ecclésiales de notre continent ont acquises à travers les processus synodaux, ainsi que les tensions et les questions auxquelles les églises européennes sont confrontées.

    Surtout, nous avons ressenti une fois de plus la douleur des blessures qui marquent notre histoire, en commençant par celles que l'Église a infligées par les abus perpétrés par des personnes exerçant un ministère ou une charge ecclésiale, et en terminant par celles causées par la violence impitoyable de la guerre qui défigure l'Ukraine et du tremblement de terre qui a dévasté la Turquie et la Syrie.

    Notre travail a été riche et passionnant, mais non sans problèmes et difficultés. Il nous a permis de regarder dans les yeux l'Église d'Europe, avec tous les trésors des deux grandes traditions latine et orientale qui la composent. Avec une conscience qui s'est développée au cours de l'assemblée, nous sentons aujourd'hui que nous pouvons affirmer que notre Église est belle, avec une variété qui est aussi notre richesse. Nous sentons que nous l'aimons encore plus profondément malgré les blessures qu'elle a infligées et pour lesquelles elle doit demander pardon afin de pouvoir passer à la réconciliation, à la guérison de la mémoire et à l'accueil des blessés.

    Nous sommes convaincus que ces sentiments remplissent également le cœur de toutes les personnes qui se sont engagées dans le parcours du Synode 2021-2024 depuis septembre 2021. Tout au long des jours de l'assemblée, nous avons vécu une forme de Pentecôte, qui nous a fait expérimenter pour la première fois qu'il est possible de se rencontrer, de s'écouter et de dialoguer, à partir de nos différences et au-delà des nombreux obstacles, murs et barrières que notre histoire met sur notre chemin.

    Nous devons aimer la diversité au sein de notre Église et nous soutenir mutuellement dans l'estime, forts de notre foi dans le Seigneur et de la puissance de son Esprit. C'est pourquoi nous souhaitons continuer à marcher dans un style synodal. Plus qu'une méthodologie, nous la considérons comme un mode de vie de notre Église, de discernement communautaire, et de discernement des signes des temps.

    Concrètement, nous voulons que cette assemblée continentale ne reste pas une expérience isolée, mais devienne un rendez-vous périodique basé sur l'adoption générale de la méthode synodale qui imprègne toutes nos structures et procédures à tous les niveaux. Dans ce style, il sera possible d'aborder les thèmes sur lesquels nos efforts doivent mûrir et s'intensifier : l'accompagnement des blessés, le protagonisme des jeunes et des femmes, l'apprentissage des personnes marginalisées.

    Le style synodal nous permet également d'aborder les tensions dans une perspective missionnaire, sans être paralysés par la peur, mais en puisant dans l'énergie pour continuer le chemin. Deux tensions en particulier sont apparues dans notre travail. La première encourage l'unité dans la diversité, en échappant à la tentation de l'uniformité. La seconde lie la disponibilité à l'accueil comme témoignage de l'amour inconditionnel du Père pour ses enfants au courage de proclamer la vérité de l'Évangile dans son intégralité. C'est Dieu qui promet : l'amour et la vérité se rencontreront.

    Nous savons que tout cela est possible parce que nous en avons fait l'expérience au cours de cette assemblée, mais plus encore parce que la vie des églises dont nous venons en témoigne. Nous pensons ici, en particulier, au dialogue œcuménique et interreligieux, qui ont trouvé un fort écho dans nos travaux. Mais surtout, nous croyons que cela est possible parce que la grâce s'en mêle. Construire une Église de plus en plus synodale, en effet, est une manière de mettre en œuvre concrètement l'égalité en dignité de tous les membres de l'Église, fondée sur le baptême, qui nous configure comme enfants de Dieu, et les membres du Corps du Christ, coresponsables de la mission unique d'évangélisation confiée par le Seigneur à son Église.

    Nous sommes confiants que la suite du Synode 2021-24 pourra nous soutenir et nous accompagner en particulier en abordant au niveau de l'assemblée synodale certaines priorités :

    - L'approfondissement de la pratique, de la théologie et de l'herméneutique de la synodalité. Nous devons redécouvrir quelque chose qui est ancien, qui appartient à la nature de l'Église et qui est toujours nouveau. C'est une tâche qui nous incombe. Nous faisons les premiers pas sur un chemin qui s'ouvre à mesure que nous le parcourons.

    - Le sens d'une Église entièrement ministérielle comme horizon d'une réflexion sur les charismes et les ministères, ordonnés et non ordonnés, et les relations entre eux.

    - Les formes d'un exercice synodal de l'autorité. Par exemple, le service d'accompagnement de la communauté et de sauvegarde de l'unité, et les décisions engagées et courageuses sur le rôle des femmes dans l'Église et sur leur plus grande participation à tous les niveaux, également dans les processus de décision et de décision.

    - Des intentions autour de la liturgie, afin de re-comprendre synodalement l'Eucharistie comme source de communion.

    - La formation à la synodalité de tout le peuple de Dieu, avec une attention particulière au discernement des signes des temps, en vue de la réalisation de la mission commune.

    - Le renouvellement du sens vivant de la mission, en surmontant la fracture entre foi et culture, pour revenir à porter l'Évangile au cœur des gens.

    - Trouver un langage capable de conjuguer tradition et aggiornamento, mais aussi et surtout faire route ensemble avec les gens, au lieu de parler d'eux, ou de leur parler.

    Aimer l'Église, la richesse de sa diversité, n'est pas une forme de sentimentalisme pour elle-même. L'Église est belle parce que le Seigneur la veut ainsi en vue de la tâche qui lui est confiée d'annoncer l'Évangile et d'inviter toutes les femmes et tous les hommes à entrer dans la dynamique de communion, de participation et de mission qui constitue sa raison d'être, animée par la vitalité pérenne de l'Esprit.

    Aimer notre Église européenne signifie alors renouveler notre engagement à réaliser cette mission, même sur notre continent, dans une culture marquée par les nombreuses diversités que nous connaissons. Adsumus, Sancte Spiritus. Amen.

  • Ukraine : les graves accusations de "Tribune Juive"

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    De Louis Daufresne sur La Sélection du Jour :

    Quand Tribune Juive nous fait voyager dans l'Ukraine néo-nazie

    Un an après le début de l'invasion de l'Ukraine, Volodymyr Zelensky vient de boucler à Bruxelles une tournée triomphale en Europe, après les étapes de Londres et Paris. Charles Michel, président du Conseil européen, le gratifia d’un tweet sans équivoque : « Bienvenue chez vous, bienvenue dans l’UE ! » Ému, Zelensky écouta l'hymne ukrainien la main sur le cœur (comme un Américain) aux côté de la présidente du Parlement Roberta Metsola saluant « une journée historique pour l'Europe ». Son style, aussi étudié qu’inchangé, rompt avec les usages diplomatiques : pull ou t-shirt vert, treillis militaire et grosses rangers : de quoi impressionner la flopée d’hommes en costumes sombres étriqués. Zelensky fait rimer Rambo et héros, comme s’il représentait la sentinelle de l’Occident. « Nous nous défendons, nous vous défendons », s’écria-t-il sous des applaudissements nourris. Mais s’il remercia « personnellement » les chefs d'État et de gouvernement de l'UE de leur « soutien sans faille », il les mit aussi sous pression : « Nous avons besoin d'artillerie, de munitions, de chars modernes, de missiles à longue portée, d'avions de chasse modernes », lança-t-il.

    Sur ce terrain, Emmanuel Macron se montre prudent. Dans la nuit, le président français estimait que les avions de chasse réclamés par l'Ukraine ne pourraient « en aucun cas » être livrés « dans les semaines qui viennent », estimant que « ça ne correspond pas aujourd'hui aux besoins ». Il s’agissait pourtant du message-clé martelé par Zelensky au cours du sommet de Bruxelles et tout au long de sa tournée européenne. Pour Macron, il vaut mieux « intensifier » les livraisons des « éléments d'artillerie permettant de lancer des offensives terrestres ou de résister ».

    L’Union européenne et ses États membres évaluent à « au moins » 67 milliards d’euros leur soutien militaire, financier et humanitaire à Kiev depuis le début du conflit le 24 février 2022. Ce « soutien sans faille » est propre au temps de la guerre, de l’union sacrée à laquelle communient les media occidentaux. Dans ce climat, il est malséant de s’interroger sur le régime ukrainien, en particulier sur son rapport au nazisme. Ne regardons pas la dégaine paramilitaire de Zelensky, anecdotique. Voyons plutôt la mémoire que l’Ukraine forge dans des monuments depuis la révolution de Maïdan en février 2014.

    C’est Tribune Juive qui s’intéresse à ce sujet et on comprend pourquoi : un quart des Juifs assassinés pendant la Seconde Guerre mondiale venaient d’Ukraine. L’article provient du site juif américain The Forward, auteur d’une série « consacrée à travers le monde aux monuments à la mémoire de collaborateurs nazis ». Et en Ukraine, « on peut dire qu’ils ont été servis », note Tribune Juive. La recension fait 62 pages (!). Il s’agit d’un « voyage dans l’Ukraine néo-nazie » de ville en ville, de monument en monument, photos à l’appui : statues, bustes, plaques, noms de rue, bannières, bas-reliefs, complexes commémoratifs, musées, mémoriaux, tout y passe et la liste est longue.

    Ce qui frappe, ce sont les dates. Notez-les bien car tout cela est très récent : « Depuis (…) 2014, de nombreux monuments ont été érigés (…), parfois jusqu’à un nouveau chaque semaine », indique Tribune Juive. L’article de The Forward remonte au 27 janvier 2021, soit plus d’un an avant l’invasion russe, à un moment où le conflit dans le Donbass était fort peu couvert par les media. Et c’est « au cours des six dernières années, poursuit The Forward, [que] le pays a institutionnalisé le culte de l’Organisation paramilitaire des nationalistes ukrainiens (OUN) et de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) ». Cette fureur mémorielle subjugue par son étendue et son intensité. En 2016, un grand boulevard de Kiev a été rebaptisé du nom de Stepan Bandera (1909-1959), « figure majeure vénérée dans l’Ukraine d’aujourd’hui »« Un changement obscène, relève The Forward, puisque la rue mène à Babi Yar, le ravin où les nazis, aidés de leurs collaborateurs ukrainiens, ont exterminé 33 771 juifs en deux jours ».

    Cette réalité interroge la conscience européenne à l’heure où Volodymyr Zelensky se voit « accueilli en héros », selon l’AFP, par les institutions de l’UE. Entendons-nous bien : parler de cette mémoire néo-nazie toujours exaltée ne revient pas à cautionner l’agression russe, ni à plaider pour le discours de Vladimir Poutine sur la dénazification de l’Ukraine. Le « soutien sans faille » à Zelensky pose juste une question existentielle à l’Europe de Bruxelles, laquelle s'est construite sur le rejet du racisme et de l’antisémitisme et le dépassement du nationalisme.

    Pour aller plus loin :

    Lev Golinkin. Monuments aux collaborateurs nazis en Ukraine. 27 Janvier 2021

    (abondamment illustré)

    >>> Lire sur Tribune Juive