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Eglise - Page 126

  • USA : le cardinal Cupich soutient l’adoption par des couples de même sexe

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    Du site de la FSSPX :

    Etats-Unis : le cardinal Cupich soutient l’adoption par des couples de même sexe

    Source: FSSPX Actualités

    Le cardinal Blase Cupich, archevêque de Chicago, est décidément l’une des figures les plus progressistes et les plus clivantes de l’épiscopat américain. Il a publié un article sur le site Outreach – une référence pour les catholiques LGBTQ selon leur logo – il a souligné de manière très positive la possibilité d’adopter des enfants pour les couples de même sexe.

    Dans cet article, le cardinal de Chicago explique d’abord que le clergé – dans lequel il se place – ne doit pas « présumer » des gens, de penser qu’il sait mieux que les fidèles. Et il donne un exemple par un conseil fourni par le cardinal Luis Ladaria Ferrer aux évêques américains.

    Ce dernier leur suggérait de tâcher de mieux comprendre les motivations de ceux qui exercent une fonction publique et qui soutiennent une législation autorisant l’avortement, l’euthanasie ou d’autres maux moraux, avant de décider une politique d’exclusion de la communion.

    Ce conseil brouille complètement les plans objectif et subjectif, personnel et social. Qu’un prêtre se soucie d’un fidèle engagé en politique et qui soutiendrait des propositions contraires à la morale de Jésus-Christ pour essayer de l’aider est une chose. Mais qu’un pasteur doive décider, de manière objective et sociale, pour le bien commun des fidèles, en est une autre.

    Il est facile de deviner comment ce conseil est appliqué par le cardinal Cupich au sujet des membres de la communauté LGBT. Il explique comment il les a longuement écouté et qu’il a entendu comment elles sont ostracisées – dans leur familles ou à l’église – et le refus opposé à certaines de leurs démarches : accueil d’un enfant « adopté » dans une école catholique, par exemple.

    Mais, ajoute-t-il, « beaucoup de nos sœurs et frères catholiques LGBTQ accordent de l’importance à la vie communautaire. Ils sont convaincus (…) qu’ils ont quelque chose non seulement à recevoir, mais aussi à donner, que nous devons reconnaître et accueillir. De nombreuses personnes LGBTQ apprennent et connaissent également ce qu’est l’amour sacrificiel lorsqu’elles assument le rôle de parents d’enfants qui, autrement, n’auraient pas de foyer. »

    Ce dernier paragraphe mêle allègrement des points de vue qu’il faut absolument distinguer. Mais surtout, il reconnaît – ce qui a été récemment dénoncé dans un article – qu’il faut admettre les LGBT comme tels. Or, c’est un point de vue insupportable, car ils représentent, qu’ils le veuillent ou non, une tendance à un péché grave, dénoncé par la morale chrétienne.

    Nulle part dans l’Eglise on ne reconnaît les voleurs, les violeurs, les abuseurs, les criminels, les alcooliques et bien d’autres pécheurs comme tels, mais comme repentis et voulant éviter le péché avec la grâce de Dieu. Vouloir entrer dans l’église avec le statut de LGBT, surtout s’il s’agit d’un couple, revient à réclamer un statut pour le péché au sein de l’Eglise.

    Si l’on aborde le cas de l’adoption, non seulement il y a une évidence, établie par Dieu lui-même, qui affirme que le mariage catholique se fait entre un homme et une femme et que tout enfant a droit à un père et une mère, mais un devant la déroute des esprits, un document de la Congrégation pour la doctrine de la foi s’est senti obligé de le rappeler en 2003.

    Le texte précise : « L’intégration d’enfants dans des unions homosexuelles par le biais de l’adoption signifie les soumettre de facto à des violences de différents ordres, en profitant de la faiblesse des petits pour les introduire dans des environnements qui ne sont pas propices à leur plein développement humain.

    « Une telle pratique serait certainement gravement immorale et en contradiction flagrante avec le principe, également reconnu par la Convention internationale des Nations unies sur les droits de l’enfant, selon lequel l’intérêt supérieur à protéger dans tous les cas est celui du nourrisson, la partie la plus faible et sans défense. »

    Le site InfoCatolica raconte comment « les agences d’adoption catholiques aux Etats-Unis ont dû faire face à plusieurs batailles judiciaires pour avoir refusé de traiter les adoptions par des couples de même sexe ». A plusieurs reprises, les agences et les lois qui les protègent ont reçu le soutien des évêques du pays.

    Mais, note encore le site, le cardinal Cupich est loin d’être une exception dans l’opposition à la doctrine catholique sur l’homosexualité et l’adoption d’enfants. En mai 2022, le site officiel du Synode sur la synodalité a publié le témoignage de trois couples homosexuels ayant adopté des enfants. Quand l’exemple vient de haut…

  • "Dilexisti iustitiam"; introit grégorien de la messe du dimanche du Baptême du Seigneur

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    Introitus Introït
    Ps. 44, 8 Ps. 44,8
    DILEXÍSTI iustítiam, et odísti iniquitátem: proptérea unxit te Deus, Deus tuus, óleo lætítiæ præ consórtibus tuis. (T. P. Allelúia, allelúia.) Ps. ibid., 2 Eructávit cor meum verbum bonum: dico ego ópera mea Regi. ℣. Glória Patri. Tu as aimé la justice et haï l’iniquité : c’est pourquoi, Dieu, ton Dieu, t' oint d’une huile d’allégresse d’une manière plus excellente que tous tes compagnons. (T.P. Alléluia, alléluia.). Ps. De mon cœur a jailli une bonne parole : c’est au roi que je raconte mes œuvres. ℣. Gloire au Père.
  • Le baptême du Christ au Jourdain : Epiphanie de la Miséricorde

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    Annexe-2.-Détail-des-fonts-baptismaux-Le-baptême-du-Christ.jpg

    Baptême du Christ - Fonts baptismaux de Saint-Barthélemy - XIIe s. - Liège

    LE BAPTÊME DE JÉSUS, ÉPIPHANIE D'UN AMOUR SPÉCIAL : LA MISÉRICORDE

    Lecture de l'Evangile du dimanche après l'Epiphanie, 13 janvier 2013 par Mgr Francesco Follo - ROME, Friday 11 January 2013 (Zenit.org).

    Lectures du rite romain:

    Is 40,1-5.9-11; Ps 103; Tit 2,11-14; 3,4-7; Lc 3,15-16.21-22.

             1) Encore une épiphanie.

             Le jour de Noël et le 6 janvier, nous avons accueilli la manifestation (= épiphanie) de Jésus aux  bergers et aux sages, les Roi Mages qui étaient allés chez Lui. Ils L’avaient reconnu et adoré, en se mettant à genou et en Lui offrant des cadeaux.

             Les bergers – je pense – Lui  apportèrent en hommage des dons blancs : du lait, du fromage, de la laine et, pourquoi pas, un agneau pour honorer la splendeur « blanche » de Dieu. De pauvres cadeaux ? Un cadeau est toujours de grande valeur s’il est donné avec joie et amour, L’amour n’est pas mesuré par « combien » nous donnons, mais par combien d’amour nous mettons dans le cadeau.

             Les Mages aussi suivirent cette « loi du don » (Mère Teresa de Calcutta) : ils montrèrent  leur amour respectueux en offrant de l’or à l’enfant Jésus en tant que vrai Roi des Rois. Il Lui donnèrent de l’encens en L’honorant comme vrai Dieu. Enfin, en reconnaissant en Lui le vrai Homme, ils Lui donnèrent de la myrrhe qui était utilisée pour les défunts : prophétie dramatique du destin du nouveau-né, qui était venu au monde pour donner sa vie, totalement. L’Homme-Dieu est né pour se donner à nous. L’Eternité, dont la porte est ouverte par la Croix, nous est donnée avec un enfant, avec cet Enfant.

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  • Le Baptême du Seigneur

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    Du blog du Père Simon Noël OSB :

    Le Baptême du Seigneur

    8 Jan 2022


    La scène du baptême de Jésus est une théophanie, c'est-à-dire une manifestation de la divinité. Le mystère de la Sainte Trinité nous est révélé. Dans le ciel, la voix du Père éternel. Dans le Jourdain, le Fils de Dieu fait homme. Dans la colombe, le Saint-Esprit. C'est au début de sa vie publique, la révélation du mystère de Jésus: il est vrai Dieu et vrai homme, il est le Fils du Père, Dieu qui a assumé notre chair, et sur lui repose le Saint-Esprit.

    Jean-Baptiste baptisait dans l'eau, pour que les hommes, en faisant pénitence pour leurs péchés, se préparent à la venue du Christ, qui lui les baptiserait dans le Saint-Esprit. Le baptême que Jésus instituerait, en effet, ne procure pas seulement le pardon des péchés, mais il fait de nous des hommes nouveaux, des enfants de Dieu, et des temples de la Sainte Trinité.

    Evidemment, Jésus n'avait pas besoin d'être purifié dans l'eau de quoi que ce soit, puisqu'il est l'innocence même, la sainteté infinie. Mais il s'est plongé dans l'eau, afin de sanctifier les eaux, et leur communiquer le pouvoir de nous régénérer et de nous sanctifier dans le sacrement du baptême. Cela est vrai de l'eau du baptême mais aussi de l'eau bénite. L'eau désormais nous purifie, nous guérit et nous protège contre toute forme de mal. Il est dès lors regrettable que, sous prétexte de pandémie, il n'y ait plus de bénitier dans les églises, puisque l'eau bénite est là justement pour nous protéger contre toute maladie. Heureusement, le rite de l'aspersion demeure possible. Enfin, n'importe qui peut toujours demander à un prêtre de lui bénir une bouteille d'eau pour l'emporter chez lui à la maison.

    Dans la Bible, l'eau symbolise aussi la mort, car on pensait que les démons se cachaient dans les eaux. La plongée du Christ dans les eaux du Jourdain préfigure sa plongée dans la mort. Le samedi-saint, Jésus va descendre dans le royaume de la mort, pour terrasser le diable et donner la vie éternelle aux défunts.

    Enfin, le baptême de Jésus représente aussi le mystère de notre baptême. Car au jour de notre baptême, le Père nous a dit à chacun et chacune toute la tendresse de son immense amour: Tu es mon fils, aujourd'hui je t'ai engendré. Nous sommes devenus enfants de Dieu, fils et filles dans le Fils, et le Saint-Esprit est venu reposer sur nous. Pensons-nous parfois à prier pour le prêtre qui nous a baptisé?

  • Ce baptême qui nous sauve (dimanche 12 janvier)

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    le baptême qui nous sauve

    Une homélie de l'abbé Christophe Cossement pour la fête du baptême du Seigneur, (archive du 13 janvier 2019)

    Il y a quinze jour nous avons entendu les anges annoncer aux bergers qu’un enfant était né pour être le sauveur (Lc 2,11), comme ils avaient dit à Joseph qu’il sauverait son peuple de ses péchés (Mt 1,21). Devant l’enfant Jésus, personne ne pouvait se douter de la façon dont ce salut viendrait. L’évangile de cette fin du temps de Noël nous transporte 30 ans plus tard, au premier geste public de cette action de sauveur : le baptême par Jean sur les bords du Jourdain. C’est là que Dieu commence à sauver son peuple de ses péchés. Et qu’est-ce que cela veut dire ?

    La première lecture choisie pour cette fête donne un mot précieux pour comprendre l’initiative de Dieu : la consolation. « Consolez mon peuple, dit votre Dieu ! » (Is 40,1). La venue puissante de Dieu — « il vient avec puissance, son bras lui soumet tout » (v.10) — est racontée avec des mots qui disent sa tendresse et sa proximité : il porte les agneaux sur son cœur, il conduit les brebis qui allaitent. (v.11) Cela suggère que l’œuvre du sauveur s’accomplira en restaurant une intimité, en rapprochant notre cœur du sien.

    Dans la lettre à Tite, l’œuvre du Seigneur est décrite comme « nous racheter de toutes nos fautes » et nous purifier (Tt 2,14) ; en nous faisant renaître par le bain du baptême, en nous renouvelant dans l’Esprit Saint (3,5). Nous pouvons rapprocher cela de l’œuvre de tendresse décrite par Isaïe en comprenant mieux ce qu’est le péché. Dieu, qui est la source de la vie, du bonheur intérieur, nous nous sommes habitués à vivre loin de lui, à être indifférents à lui, à vivre indépendamment de lui. C’est cela, le péché, qui nous rend tristes, insatisfaits, et qui nous pousse à nous mordre les uns les autres de mille façons : disputes, jalousie, domination, mensonge, amour de l’argent, recherche du plaisir pour lui-même, etc. C’est la prise de distance par rapport à Dieu, source du bonheur, qui cause tout cela. Et c’est pourquoi Jésus est venu nous racheter, pour que le péché ne continue pas de nous attrister et de nous rendre blessants et blessés.

    Quel est l’outil du Seigneur ? L’Esprit Saint : le Christ baptise dans l’Esprit Saint. L’Esprit, c’est l’amour qu’il échange avec son Père. Un amour si fort, si rayonnant, si brûlant, qu’il est quelqu’un : le Saint-Esprit — ce que l’évangile suggère en lui donnant une apparence corporelle et en le faisant apparaître du ciel ouvert : des images bien claires d’une communication renouvelée avec le monde de Dieu, grâce à Jésus le Fils. Être baptisé dans l’Esprit Saint, c’est être plongé dans cet amour intense, c’est être habité par ce mouvent d’adhésion totale au Père et au Fils. Fini, le désir de faire nos petites affaires dans notre coin ! L’heure est venue de vivre en fille, en fils de Dieu. Pas une étiquette, un label mais une mission : accueillir l’Esprit qui nous est donné.

    Nous qui sommes baptisés, voulons-nous vivre dans l’Esprit ? Vivre dans l’Esprit, c’est accueillir l’amour de Dieu sur nous et choisir de régler notre vie sur la présence de cet amour. Pour terminer je voudrais en donner quelques exemples :

    • Quand je me sens abandonné, me rappeler que mon Père du ciel a inventer le monde pour qu’il soit ma maison et que j’y sois avec lui ;
    • quand je me sens seul, dire à Dieu : tu es là, et tu m’aimes, et je pense à toi pendant que tu penses à moi ;
    • quand je réussis quelque chose de difficile, rendre gloire à Dieu pour son aide et pour comment il m’a fait ;
    • quand je suis inquiet, exposer à Dieu mon souci et compter sur lui pour ce qui dépasse mon pouvoir ;
    • en toute circonstance, demander à Dieu : veille sur ma foi, aide-moi à te faire confiance et à te rester fidèle, même quand c’est difficile.

    Que notre être d’enfant de Dieu grandisse ainsi cette année !

  • Le Baptême du Seigneur, fête de la Théophanie

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    Le baptême du Christ - Fonts baptismaux de Saint-Barthélemy à Liège

    À ton baptême dans le Jourdain, Seigneur,

    s'est révélée l'adoration due à la Trinité :

    car la voix du Père Te rendait témoignage

    en Te nommant Fils bien-aimé ;

    et l'Esprit, sous forme de colombe,

    confirmait la certitude de cette parole.

    Christ Dieu, Tu es apparu et Tu as illuminé le monde,

    gloire à Toi!

    (Tropaire, liturgie byzantine)

     

    Saint Cyrille de Jérusalem (313-350) (Evangile au Quotidien)
    évêque de Jérusalem et docteur de l'Église
    Catéchèse baptismale n°3, 11-12 (Les catéchèses, coll. Les pères dans la foi n° 53-54 ; trad. J. Bouvet ; Éd. Migne 1993 ; p. 59-60 ; rev.)

    Jésus a sanctifié le baptême en se faisant baptiser lui-même. Si le Fils de Dieu a été baptisé, quel homme pieux mépriserait le baptême ? Or il a été baptisé non pas pour recevoir le pardon de péchés quelconques – car il était sans péché – mais il a été baptisé sans péché pour conférer une grâce et une dignité divines aux baptisés. Voici comment : « puisque les enfants avaient en partage une nature de chair et de sang » (He 2,14) pour que, participants désormais de sa présence corporelle, nous devenions aussi participants de sa grâce divine : de la même façon, Jésus fut baptisé afin qu’une participation de plus nous conférât à la fois l’honneur et le salut. (…)Tu descends dans l’eau chargé de tes péchés, mais l’invocation de la grâce appose son sceau sur ton âme et ne permet pas que tu sois avalé par le terrible dragon. Descendu mort dans le péché, tu remontes vivifié dans la justice. Si en effet tu as été greffé sur la ressemblance de la mort du Sauveur, tu sera aussi jugé digne de la résurrection. Comme Jésus, en effet, a souffert pour avoir pris sur lui les fautes de la terre entière, pour qu’ayant mis le péché à mort, il te ressuscitât dans la justice, de même, descendu toi aussi dans l’eau, et, d’une certaine manière, enseveli dans les eaux comme lui dans le rocher, tu ressuscites « marchant dans une vie renouvelée » (Rm 6,2).

  • Mgr Rey : retour sur une éviction qui soulève l'indignation sur le web

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    De Franca Giansoldati sur le Messaggero :

    L'évêque Dominique Rey a été évincé
    Le pape François torpille un évêque conservateur dont les séminaires sont pleins, l'indignation sur le web ne faiblit pas.

    vendredi 10 janvier 2025

    Cette fois-ci, pas de scandales sexuels, pas de pédophilie et pas même l'ombre d'une corruption. Ce qui semble avoir déterminé l'éviction fracassante d'un évêque français, c'est seulement sa prédisposition flagrante à accueillir, sur le territoire de son diocèse de Fréjus-Toulon, trop de conservateurs et de prêtres amoureux de la messe en latin. Une tendance que le pape Bergoglio ne tolère plus, à l'instar de nombreux cardinaux de la curie qui se sont penchés sur ce dossier.

    Des religieuses renvoyées du couvent, le Vatican les expulse de l'Église pour insubordination : « Elles veulent la messe en latin

    La démission demandée et obtenue il y a quelques jours a soulevé une vague d'indignation chez de nombreux catholiques et la nouvelle continue d'alimenter la controverse à distance sur les médias sociaux. Le fait est que la guerre contre les traditionalistes (particulièrement dure en France) sous ce pontificat semble inévitable pour couper l'herbe sous le pied des poches de résistance et d'opposition interne opposées aux réformes et à la réalisation d'une Église moins rigide, plus ouverte et moderne.

    Evincé prématurément et contraint de démissionner avec trois ans d'avance, l'évêque Dominique Rey, dans une interview accordée à l'hebdomadaire Famille Chrétienne, a utilisé des mots clairs. Obéir. « On me reproche principalement l'accueil trop large de communautés ou de vocations sacerdotales et religieuses, notamment issues du monde traditionnel, ainsi que des dysfonctionnements dans la gestion économique et financière du diocèse ».

    Le sentiment d'injustice dans cette affaire est pourtant paradoxal, puisque c'est précisément sous la houlette de ce prélat que son diocèse s'est énormément enrichi de séminaristes et de fidèles, à un moment de l'histoire où les églises sont désertées et où les jeunes s'éloignent.

    De son côté, la Conférence des évêques de France a souhaité, dans un communiqué, « une belle et nouvelle étape pastorale au diocèse de Fréjus-Toulon et à ses fidèles ». Comme pour dire qu'une nouvelle page se tourne. Le diocèse avait également fait l'objet d'une récente visite du cardinal Aveline de Marseille, cardinal de confiance du souverain pontife, qui avait analysé tous les secteurs diocésains, toute la documentation et les archives, recueillant des témoignages. Les conclusions qu'Aveline a remises au Pape n'ont manifestement pas dû être très favorables à l'évêque, puisqu'il a été démis de ses fonctions peu de temps après. Le cas du diocèse de Toulon, depuis longtemps dans le collimateur de Rome en raison de sa forte concentration de conservateurs, n'est que le dernier acte d'une longue guerre souterraine visant à contrôler et à déresponsabiliser la minorité favorable à la célébration de la messe en latin. 

  • "L’Église de notre époque ne se comporte pas comme une épouse amoureuse de Jésus-Christ."

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    De Mgr Eleganti, docteur en théologie, sur Katholisches Info traduit sur "Benoît et moi" :

    10 Jan 2025

    Je commencerai par une remarque préliminaire : la synodalité au sens de la consultation et de l’écoute mutuelle et de la considération, au sens de la reconnaissance mutuelle de la position propre donnée par Dieu (ministère et charisme), est pour moi une évidence. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit dans ce qui suit, car cela ne souffre pas de discussion. Ce qui m’importe, c’est ce qui suit:

    L’Église de notre époque ne se comporte pas comme une épouse amoureuse de Jésus-Christ.

    Par « Église », je n’entends pas les croyants individuels, auxquels le reproche ne s’applique pas, mais ce qui est absent dans la proclamation officielle de l’Église d’aujourd’hui à tous les niveaux.

    L’Église veut être une Église ouverte au dialogue, inclusive, apprenante et, dans toutes ses positions, flexible et fluide, qui ne condamne personne ni rien, et encore moins une Église qui sait mieux ou qui connaît la vérité. La « fluidité » dans tous les domaines et positions est sa caractéristique. C’est pourquoi toutes les décisions prises en son sein doivent faire l’objet d’un processus permanent et être fondamentalement révisables. Rien n’est éternel. Le « processus » est un autre mot pour l’ « Esprit Saint ». La « nouvelle ouverture » promue en conséquence s’appelle « synodalité ».

    Encore une fois, il est frappant de constater que l’Église synodale parle très peu de Jésus-Christ, mais beaucoup de tout (autre chose) : Notamment de ses propres formes d’organisation et de communication, de ses outils spirituels et de ses structures, des questions sur son propre pouvoir de définition dans le fonctionnement de l’Eglise.

    Ici aussi, le mot magique est « synodalité », synonyme dans ce contexte d’une hiérarchie aplatie entre laïcs et ordonnés. L’accent est mis sur le sacerdoce universel des baptisés, comme cela a déjà été le cas pour les mêmes raisons à l’époque de la Réforme.

    Cette Église parle à tous, ce qui est à saluer, et veut inclure tout le monde sans condition. Elle considère de manière générale et sans distinction tous les hommes comme des enfants de Dieu, indépendamment de leur religion et de leur confession. Elle se montre inconditionnelle à leur égard en leur promettant le salut, quels que soient leur mode de vie et leurs croyances.

    Mais concrètement, selon l’Évangile et la tradition apostolique, il n’y a pas d’autre chemin vers le salut que celui de Jésus-Christ. Et nous devrions le proclamer, et non pas simplement nous reposer sur lui. JÉSUS-CHRIST lui-même connaît en tout cas des conditions d’admission au royaume de Dieu, à commencer par la foi en LUI, le FILS DE DIEU.

    L’Église ne parle plus aujourd’hui d’un danger pour le salut éternel, même lors des enterrements et dans le contexte interreligieux. Pourtant, en 2000 ans d’histoire de l’Église qui viennent de s’écouler, c’était la question de toutes les questions et l’axe principal de la prédication : « Mais le salut vient par JÉSUS-CHRIST ! ».

    [Aujourd’hui], on espère en toute confiance que le défunt ou tous les hommes entreront dans la paix de Dieu, peu importe comment ils ont vécu ou ce qu’ils ont cru ou non, aimé ou combattu, éventuellement par la violence. Le rejet explicite de JÉSUS-CHRIST n’apparaît pas comme un problème ou comme un problème qui sera tranché positivement post-mortem, même pour les personnes qui adhèrent à d’autres religions. Seuls les missionnaires comme Saint François Xavier voulaient encore sauver des âmes et baptiser ou sauver ainsi le plus de personnes possible.

    Cette église offre beaucoup de choses. Elle est ouverte sur le plan pastoral. Mais elle ne parle plus de JÉSUS-CHRIST comme réponse à tout, comme « DIEU de DIEU, lumière de lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré et non créé, de même nature que le PÈRE » (Credo).
    .
    C’est là que l’esprit des membres de l’Église du présent et de l’avenir est violemment ébranlé. On n’entend pas cette profession de foi dans leur bouche (à mon humble avis). Au mieux, on y croit encore vaguement, plutôt pas, ou alors avec d’énormes réductions ou domestications de ce scandale. Ad extra, par exemple dans le dialogue interreligieux, on n’en entend pas parler. En revanche, on y apprend des choses faciles à digérer sur le plan social, psychologique, pastoral et interreligieux.

    Il est surtout question d’« être humain ».

    Pour cette sorte de chrétiens, JESUS-CHRIST est une solution parmi d’autres, au mieux l’option préférée, mais pas la seule valable, irréfutable, exclusive et indispensable pour aller vers Dieu, vers la vérité et dans (cette) vérité vers soi-même (Romano Guardini) ou mieux encore : pour être sauvé ! 

    Je doute souvent que ces baptisés et très souvent ceux qui sont au service de l’Église soient vraiment profondément convaincus de la divinité de JESUS-CHRIST et de son caractère absolu ou universel (je ne parle pas ici d’amour du prochain, mais de dures exigences de vérité). On ne le sent pas et on ne le lit pas.

    En réalité, l’Église ne devrait parler au monde que de JÉSUS-CHRIST. Elle n’a en effet rien d’autre, de meilleur, à proposer. On en lit peu dans ses derniers documents. Au lieu de Le présenter à chaque cœur humain comme la vie par excellence ; comme la lumière qui éclaire et met en lumière tout ce qui se trouve dans sa vie ; comme l’onguent qui soulage et guérit toute douleur ; comme la vérité qui concerne tout le monde ; comme le Dieu concret à côté duquel il n’y en a pas d’autre ; comme Dieu visible qui s’adresse à tout homme et lui demande d’entrer dans sa vie et dans son cœur ; comme accomplissement par excellence ; comme unique voie de salut ; comme rédempteur et pardon de nos péchés – la liste est longue – elle proclame la « synodalité », définitivement hors sujet pour ceux dont il s’agit en premier lieu dans leur mission auprès des peuples.

    L’Église contemporaine ne joue plus l’atout qui empoche toutes les cartes [Die Kirche der Gegenwart spielt die Karte, die alle auf dem Tisch liegenden sticht und einstreicht, nicht mehr aus – traduction peu sûre, ndt] qui sont sur la table. Elle jette dans le jeu toutes sortes de cartes nouvellement créées pour inclure des coéquipiers ou des personnes qui souhaitent en faire partie ou qui ont quitté le jeu parce qu’elles estiment avoir de mauvaises cartes. Mais elle ne gagne pas un seul tour. D’autres raflent la mise. Le christianisme – et c’est JÉSUS-CHRIST (Romano Guardini) – se dilue et n’est majoritairement plus transmis, du moins chez nous.

    Pourquoi ? Parce que les joueurs ne sont ni amoureux de Jésus-Christ, ni convaincus de lui au sens exclusif du terme. Parce qu’ils ne considèrent plus JESUS-CHRIST comme la carte maîtresse qui bat toutes les autres. De toute façon, elle n’est plus jouée aujourd’hui sur le plan interreligieux.

    Les joueurs discutent d’autres choses. L’essentiel est d’être ensemble, fraternellement, et d’essayer de rester dans le jeu ou le dialogue. Chacun peut participer. Les règles sont en train d’être renégociées au sein de l’Église, afin de ne pas faire preuve d’un esprit de vainqueur ou de rejet vis-à-vis de ceux qui ne partagent pas la même foi et qui pensent différemment ou qui sont « autrement catholiques » (un néologisme créé par Mgr Bätzing [pour mémoire, président de la conférence des évêques allemands, principal promoteur de la « Voie synodale », ndt]).

    Mais la partie est perdue pour les raisons décrites. C’est la carte maîtresse qui n’est pas jouée, quelle qu’en soit la raison. L’essentiel est de rester dans le jeu, mais au détriment des participants. Des règles (ou des vérités) exclusives qui signifieraient l’exclusion des joueurs et des co-joueurs ne sont pas respectées par toutes les parties et sont considérées comme dépassées. Cela ne s’est jamais produit jusqu’à présent ; mais cela se passe sous nos yeux.

    « Apocalypse now ! » Un coup d’œil au Catéchisme de l’Église catholique (11 oct. 1992) aiderait tout le monde.

    « Nul ne vient au PÈRE que par MOI ! » est toujours valable.

    *Mgr Marian Eleganti OSB, docteur en théologie, a été de 1999 à 2009 abbé de l’abbaye bénédictine de St. Otmarsberg dans le canton de Saint-Gall, puis évêque auxiliaire du diocèse de Coire de 2009 à 2021. Mgr Eleganti tient un blog personnel.

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    Les contributions de Mgr Eleganti jusqu’à présent :

  • Qui était vraiment George Pell ?

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    D'Edward Pentin sur le NCR :

    Une nouvelle biographie du cardinal Pell publiée deux ans après sa mort subite

    Tess Livingstone souligne dans son livre la résilience du cardinal Pell face à l'adversité et comment sa foi inébranlable lui a servi de source de force tout au long de ses épreuves.

    L'auteur Tess Livingstone (à droite) et la couverture de sa biographie du cardinal George Pell
    L'auteure Tess Livingstone (à droite) et la couverture de sa biographie du cardinal George Pell (photo : avec l'aimable autorisation de Carmel Communications et d'Ignatius Press)

    Deux ans après la mort inattendue du cardinal George Pell, une nouvelle biographie du chef de l'Église australienne plus grand que nature a été publiée, promettant de servir de document historique définitif sur la vie et les réalisations du cardinal. 

    Intitulée Cardinal George Pell : Pax Invictus (« Paix aux invaincus »), une amie de longue date du défunt prélat et correspondante du journal The Australian, Tess Livingstone, a écrit une biographie complète et faisant autorité en 38 chapitres, incluant les nombreux défis auxquels le cardinal Pell a été confronté au cours de ses dernières décennies.

    S'appuyant sur la biographie beaucoup plus courte de Livingstone publiée en 2002 avant qu'il ne soit nommé cardinal, Pax Invictus - des mots tirés d'une inscription sur un mémorial de guerre de Melbourne que le cardinal Pell admirait depuis longtemps - comprend ses premières années dans le sud de l'Australie en tant que fils d'un propriétaire de pub alors qu'il aspirait à devenir joueur professionnel de football australien, ainsi que sa période de formation à l'Université d'Oxford et à l'Université pontificale urbanienne de Rome. 

    Mais cette version très développée d'Ignatius Press couvre désormais les nombreux événements importants qui ont eu lieu au cours des 20 dernières années, y compris ce que Livingstone décrit comme son travail « énorme » pour le comité Vox Clara qui a aidé à guider la nouvelle traduction anglaise du Missel romain et sa création de la chapelle et de la maison d'hôtes Domus Australia à Rome qui est devenue l'un de ses « endroits préférés » dans la Ville éternelle.

    Livingstone décrit en détail le rôle bien connu et essentiel joué par le cardinal dans la réforme des finances du Vatican, notamment les nombreux défis auxquels il a été confronté au cours du processus, et les souffrances qu’il a endurées en raison d’une erreur judiciaire très médiatisée en Australie qui l’a vu passer 404 jours en prison en 2019 et 2020 sur de fausses accusations d’abus sexuels sur des enfants. « Avec le recul, c’était tellement illogique », dit Livingstone au Register. « C’était tellement ridicule. »

    Dans une interview accordée au Register dans le hall d’un hôtel situé à quelques rues de l’oratoire de Brompton, dans le centre de Londres, Livingstone a confié que la mise à jour du livre avait été lancée par un appel téléphonique du père jésuite Joseph Fessio, directeur d’Ignatius Press, qui lui avait demandé de développer sa première édition. La notoriété du cardinal Pell avait « explosé » depuis lors, a-t-elle déclaré, « donc beaucoup de choses ont été ajoutées à ces chapitres ».

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  • 436 attaques contre des églises américaines – L’administration Biden n’applique pas la loi pour protéger les lieux de culte

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    De kath.net/news :

    436 attaques contre des églises américaines – L’administration Biden n’applique pas la loi pour protéger les lieux de culte

    9 janvier 2025

    En vertu de la loi FACE, le fait d'endommager ou de détruire intentionnellement des lieux de culte religieux est passible d'une amende de 10 000 dollars et d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à six mois lors d'une première condamnation.

    Selon une étude du Family Research Council (FRC), 436 attaques contre des églises ont été perpétrées aux États-Unis en 2023. Le ministère de la Justice de l’administration Biden ne poursuit aucune affaire en vertu de la loi sur la liberté d’accès aux entrées des cliniques (FACE). Malgré son titre, la loi FACE inclut non seulement la protection de l’accès aux cliniques d’avortement, mais protège également explicitement les églises et les lieux de culte. Les chiffres ont été annoncés lors d’une audition devant le Congrès américain à la mi-décembre 2024.

    En vertu de la loi FACE, le fait d'endommager ou de détruire intentionnellement des lieux de culte religieux est passible d'une amende de 10 000 dollars et d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à six mois lors d'une première condamnation. Des sanctions encore plus sévères sont prévues en cas de récidive ou de lésions corporelles.

    Depuis le début de l’administration Biden-Harris en janvier 2021, le ministère de la Justice a engagé 24 poursuites contre un total de 55 accusés en vertu de la loi FACE. Seuls deux de ces cas concernaient des attaques contre des centres pro-vie, les autres concernaient des manifestations pro-vie dans des cliniques d'avortement. À ce jour, aucune attaque contre une église n’a fait l’objet de poursuites en vertu de la loi FACE. 50 des 55 accusés étaient des militants pro-vie, dont 34 ont désormais été reconnus coupables.

    Au vu de ces chiffres, le député républicain Chip Roy accuse l’administration Biden d’adopter une approche unilatérale à l’encontre des militants pro-vie. Le ministère de la Justice poursuit les pro-vie mais est incapable de protéger les centres pro-vie qui sont de plus en plus attaqués, a déclaré le législateur. De juin 2022 à mai 2023, 67 attaques ont été menées contre des centres de protection de la vie, a annoncé le FRC lors de l'audience.

    Photo : Église Saint-Paulin de Syracuse, Nebraska, qui a été attaquée et endommagée en 2023.

  • Notre-Dame et l'avenir de l'Église aux Pays-Bas

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    De Mgr Rob Mutsaerts évêque auxiliaire de 's-Hertogenbosch :

    Notre-Dame et l'avenir de l'Église aux Pays-Bas

    Notre-Dame a été ressuscitée dans toute sa splendeur et sa gloire. Dieu merci, car au départ, il y avait des plans très différents. Bon, il y a quelques ratés : un autel minimaliste en bronze au design étrange qui détonne avec la grandeur de la cathédrale, des sièges en métal, des fonts baptismaux qui ne ressemblent pas à des fonts baptismaux, une chape qui semble empruntée à un clown et des calices bizarres. - mais l'ensemble montre une grande beauté. Les cérémonies liturgiques entourant la réouverture de Notre-Dame ont également été dignes. Cela amène les croyants à s’élever au-dessus du banal et à entrer dans le surnaturel. C’est cette dernière qui fait cruellement défaut à notre époque, à l’époque où tout doit être compréhensible. Le latin serait incompréhensible et ennuyeux. Le sacré a laissé la place au relationnel.

    Comment est-il arrivé que nous voyons aujourd'hui dans les cercles religieux : des drapeaux arc-en-ciel, des militants LGTB dansant autour de l'autel, des groupes de second ordre jouant des airs pop, des sermons qui sont plutôt des expressions du politiquement correct. Pourquoi le beau et le vrai ont-ils laissé la place à la laideur et aux opinions ? Bâtiments laids, murs blanchis à la chaux, iconoclasme et spectacles mal joués qui passent pour de la liturgie. Les bancs à genoux et les rampes de communion ont été supprimés. Le mystère, le sacré, le surnaturel ont dû céder la place à la planéité horizontale.

    À Notre-Dame, j'ai vu le respect de la Tradition, j'ai entendu les chants célestes des enfants, j'ai senti une faim de transcendant. Le Christ était une fois de plus central. Je vois un tel désir parmi les soi-disant nouveaux catholiques, dont nous parlerons plus loin. Mais cela n’a pas encore pénétré Rome. Là, ils s'intéressent au nouveau mot à la mode, Synodalité. Si seulement nous devenons synodaux, l'Église redeviendra attractive et l'Église aura à nouveau un avenir, telle est l'opinion ferme. Si nous écoutons simplement, tout sera différent. Les gens donnent l’impression que les pasteurs n’ont jamais écouté depuis 2 000 ans. Je ne pense pas qu'ils fassent quelque chose de différent chaque jour. On donne l’impression que le Saint-Esprit est endormi depuis 2 000 ans. Je vois quelque chose de différent. C’est précisément l’esprit de l’ère laïque moderne qui a séduit les gens. La direction de l’Église ressemble à Démas, que Paul a abandonné par amour pour le monde laïc. Et à Judas qui croyait que l’argent dépensé pour Jésus aurait été mieux dépensé pour les pauvres. Ceci est bien accueilli par les plus libéraux. Ils sont comme ceux qui réclament Barabbas, le militant qui recherchait une utopie mondaine. Ils disent : nous prendrons les choses en main. Jésus, quant à lui, a fait la volonté du Père et a choisi la croix. Cela semblait être un échec, mais c’est la croix qui a apporté le salut.

    Pourquoi les gens ont-ils quitté l’Église au cours des soixante dernières années ? Parce que l’Église les a laissés tomber. L’Église a égaré les gens de l’Église. Oui, dit l’Église, nous défendons l’environnement, le changement climatique, la diversité, les pauvres et des choses de ce genre. Et cela est plus important que la liturgie digne, la sacralité, l’appel à la conversion et la priorité au salut des âmes. Les gens oublient que c’est précisément cela qui nourrit les gens pour qu’ils accomplissent réellement les œuvres de miséricorde. Mère Teresa, Peerke Donders, Saint François, le Père Damien n'auraient jamais fait ce qu'ils ont fait s'ils ne s'étaient pas nourris des sacrements, de la prière, de l'adoration eucharistique et du chapelet. Non, ils ne s’en sont pas remis à la politique ou aux institutions. Mère Teresa a été très claire à ce sujet : « Si les gens ne changent pas, les structures ne changeront pas non plus. » Depuis les années 1960, l’Église a simplifié la religion, n’en a plus identifié l’essence et n’a corrigé aucun déraillement. Regardez les abus liturgiques qui sont monnaie courante. À Vormselmissen, je suis régulièrement terrorisé par des chœurs qui ne chantent que les 2000 meilleures chansons. J'ai déjà fait l'expérience que la chorale, accompagnée d'un groupe assourdissant, ne chantait que des chansons de Bruce Springsteen. « Parce que la nuit appartient aux amoureux » était la chanson d'offrande. A la fin de la messe, j'en étais sûr : nous ne reverrons plus jamais ces confirmations à l'église. Lors d'une autre messe de confirmation (Nimègue), le curé refuse la communion à une confirmation qui voulait communier sur la langue. C'est en réalité très clérical : ce prêtre fait ses propres règles et les impose aux fidèles.

    C'est le problème de l'Église depuis Vatican II : l'Église n'enseigne pas ce qu'enseigne l'Évangile. Nous avons peur d’exprimer des opinions catholiques. Quel pasteur parle encore du salut des âmes, des quatre extrêmes, du pardon des péchés ? Nous avons tendance à nous en éloigner. Nous nous excusons pour le collègue occasionnel qui regarde et prie dans une clinique d'avortement. Nous soutenons la décision du conseil d'administration d'une école catholique romaine (Limbourg) qui refuse l'accès à l'école aux sœurs parce que ces sœurs n'ont mentionné qu'une seule variante lorsqu'elles discutent du sacrement de mariage : homme/femme. Pas étonnant que l’Église soit en train de mourir. Que défendons-nous réellement ? Le Pape qui interdit la messe traditionnelle latine à Chartres et à Notre-Dame et met un pèlerinage LGTB au programme de l'Année Sainte la même semaine. Nous aspirons tant à la « Liberté et au Bonheur », mais dans la pratique, cela tend à aboutir à la débauche et à l'insatisfaction. Ce qu’il faut, ce sont des normes et des valeurs que nous avons en commun. D'où est-ce qu'on tient ça ? Des normes et des valeurs qui s'appliquent à tous et à tout moment. Oui, il existe une vérité qui s’applique à tout le monde. Et oui, nous pouvons les connaître. Socrate, Platon et Aristote le savaient déjà. Cette loi naturelle a une origine surnaturelle que le monde profane ignore.

    Que s'est-il passé après Vatican II ? Les gens sont entrés en dialogue avec le monde. Ce n'est pas déraisonnable. Mais qu’ont-ils fait ? Ils ont temporairement mis entre parenthèses la vérité de la foi catholique pour entrer en conversation avec la modernité. Cela a finalement conduit à une adhésion totale au monde laïc. L’Église était si désireuse de démontrer sa pertinence pour le monde qu’elle a complètement perdu son identité. Il a été conclu que le Saint-Esprit était autant, voire plus, à l’œuvre dans le monde séculier que dans l’Église elle-même. On est même allé jusqu’à relativiser, voire nier, les vérités intemporelles de l’Église. Ils ne seraient que le produit de l’imagination des thomistes et autres théologiens dépassés. Cela s’est traduit par une traduction complètement horizontale de l’Évangile. La métaphysique a été jetée par-dessus bord, l’accent a été mis sur la communauté. La conséquence est une liturgie plate, dans laquelle il n’y a plus de place pour le péché et le pardon. La faute est tombée sur les autres. Ce sont les structures qui devaient simplement changer. Le mea culpa est devenu tua culpa, parce que je vais bien, ce n'est pas ma faute. Le caractère sacré était devenu méconnaissable. On ne croyait plus à la réalité présente. C'était devenu un symbole, rien de plus. La présence de Jésus est en nous, pas dans le pain et le vin. L'Eucharistie était reléguée à un repas. C'est pourquoi Jan et Alleman sont invités à recevoir l'hôte, présenté par Flip et Loulou en jeans assortis. Évidemment pas à genoux et sur la langue. C'est juste un symbole. Jésus ne s'est-il pas également assis à table avec les pécheurs ? (Eh bien, non. Lors de la Dernière Cène, seuls les apôtres étaient présents. Jésus a explicitement lié cette Dernière Cène au sacrifice sur la croix le lendemain). Pourquoi célébrer uniquement les messes alors que nous pouvons également proposer des services de toilettes ? Flip et Loulou savent très bien faire ça.

    Il doit s’agir de justice sociale, de soupes populaires et d’action. Oui, surtout de l'action. Nous nous dressons contre la discrimination et le racisme, nous participons au débat social sur le changement climatique. Nous sommes bien sûr inclusifs et diversifiés et arborons le drapeau arc-en-ciel. On ne parle évidemment pas d’avortement, d’euthanasie et de mutilation des personnes transgenres. La distinction entre le sacré et le profane a complètement disparu.

    Les jeunes, en particulier, l'ont parfaitement compris et ont voté avec leurs pieds. Si la liturgie est un désordre incohérent, si vous n’êtes pas mis au défi d’organiser votre vie différemment, où le pardon et le péché sont des mots interdits, alors à quoi bon ? La bonne liturgie, la clarté et la cordialité font la différence. Les jeunes cherchent des réponses aux questions. Et nous avons ça. Des réponses raisonnables. Fides quaerens intellectum, on s'en souvient ? Ce que l’Église doit faire, c’est mettre à nouveau l’accent sur le sacré, comme étant d’un ordre différent et supérieur. C'est pourquoi nous avons des lieux saints, des liturgies sacrées, des édifices consacrés destinés uniquement au culte et à la dévotion. C’est pourquoi il faut distinguer le langage sacré de la liturgie du langage courant. D’ailleurs, si l’on ignore le surnaturel, cela se fait également au détriment du naturel, qui est réduit à un contenu plat et dénué de sens. La disparition de la religion de la société se fait également aux dépens du laïc. Qui s’intéresse à une religion dépouillée du sacré ? Personne. C'est juste ennuyeux. La liturgie plate n'est qu'une mauvaise pièce avec un scénario bizarre interprété par des acteurs de second ordre. Il n’est pas étonnant que les jeunes avides de sens, avides de pardon, avides de vérité ne s’intéressent pas du tout à Laudato Si, à Fiducia Supplicans et à la Synodalité. Les paroisses et les diocèses qui croient s'y engager n'attirent pas les jeunes. Où les trouve-t-on : dans des paroisses où les choses sont simplement traditionnelles, où la Sainte Messe reste la Sainte Messe, où le sacré est souligné, où la liturgie se distingue clairement du mondain. C'est là que vous découvrez quelque chose que vous ne saviez pas auparavant. C'est un mouvement vers la beauté, la vérité, la sacralité, vers la dévotion, vers les lieux où l'on offre le sacrement de la confession, où l'on prie le chapelet. Là je vois des familles, là je vois des jeunes, là je vois l'avenir de l'Église. Celui-là a l'air bien.

    +Rob Mutsaerts

  • Le pape évoque des formes de limitation de la liberté religieuse en Europe et dénonce un "soi-disant droit à l'avortement"

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    DISCOURS DU PAPE FRANÇOIS 
    AUX MEMBRES DU CORPS DIPLOMATIQUE ACCRÉDITÉ PRÈS LE SAINT-SIÉGE 
    POUR LA PRÉSENTATION DES VŒUX POUR LA NOUVELLE ANNÉE

    source

    Salle des bénédictions
    Jeudi 9 janvier 2025

    _________________________________

    Excellences, Mesdames, Messieurs,

    nous nous retrouvons ce matin pour un moment de rencontre qui, au-delà de son caractère institutionnel, se veut avant tout familial : un moment où la famille des peuples est symboliquement réunie par votre présence pour échanger des vœux fraternels en laissant de côté les querelles qui divisent, et en redécouvrant plutôt ce qui unit. Au début de cette année, qui revêt pour l’Église catholique une importance singulière, notre rencontre a une valeur symbolique particulière, car le sens même du Jubilé est de “faire une pause” dans la frénésie qui caractérise de plus en plus la vie quotidienne, pour se ressourcer et se nourrir de ce qui est vraiment essentiel : se redécouvrir enfants de Dieu et frères en Lui, pardonner les offenses, soutenir les faibles et les pauvres, faire reposer la terre, pratiquer la justice et retrouver l’espérance. C’est à cela que sont appelés tous ceux qui servent le bien commun et exercent cette forme élevée de charité – peut être la forme la plus élevée de charité – qu’est la politique.

    C’est dans cet esprit que je vous accueille en remerciant tout d’abord Son Excellence l’Ambassadeur Georges Poulides, Doyen du Corps diplomatique, pour les mots avec lesquels il s’est fait l’interprète de vos sentiments communs. Je vous souhaite à tous une chaleureuse bienvenue, reconnaissant de l’affection et de l’estime que vos peuples et vos gouvernements portent au Siège Apostolique, et que vous représentez si bien. Les visites de plus de trente chefs d’État et de Gouvernement que j’ai eu la joie de recevoir au Vatican en 2024, ainsi que la signature du Deuxième Protocole Additionnel à l’Accord entre le Saint-Siège et le Burkina Faso sur le statut juridique de l’Église Catholique au Burkina Faso et de l’Accord entre le Saint-Siège et la République Tchèque sur certaines questions juridiques, conclus l’année dernière, en témoignent. En octobre dernier, l’Accord provisoire entre le Saint-Siège et la République populaire de Chine sur la nomination des évêques a été renouvelé pour quatre ans, signe de la volonté de poursuivre un dialogue respectueux et constructif pour le bien de l’Église catholique dans le pays et de tout le peuple chinois.

    Pour ma part, j’ai voulu répondre à cette affection par mes récents voyages apostoliques qui m’ont conduit à visiter des pays lointains comme l’Indonésie, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, le Timor oriental et Singapour, et plus proches comme la Belgique et le Luxembourg et, enfin, la Corse. Bien qu’il s’agisse évidemment de réalités très différentes, chaque voyage est pour moi l’occasion de rencontrer et de dialoguer avec des peuples, des cultures et des expériences religieuses différentes, et d’apporter une parole d’encouragement et de réconfort, en particulier aux personnes les plus vulnérables. À ces voyages s’ajoutent les trois visites que j’ai effectuées en Italie : Vérone, Venise et Trieste.

    Au début de cette année jubilaire, je souhaite exprimer de manière particulière ma gratitude aux Autorités italiennes, nationales et locales, pour les efforts déployés dans la préparation de Rome au Jubilé. Les travaux incessants de ces derniers mois, qui ont causé beaucoup désagréments, sont maintenant récompensés par l’amélioration de certains services et espaces publics, afin que tous, citoyens, pèlerins et touristes puissent profiter plus encore de la beauté de la Ville éternelle. Aux Romains, connus pour leur hospitalité, j’adresse une pensée particulière, en les remerciant pour la patience qu’ils ont eue ces derniers mois et pour celle qu’ils auront encore en accueillant les nombreux visiteurs qui arriveront. Je tiens également à remercier chaleureusement toutes les forces de l’ordre, la protection civile, les autorités de santé et les bénévoles qui œuvrent quotidiennement pour assurer la sécurité et le bon déroulement du Jubilé.

    Chers Ambassadeurs,

    dans les paroles du prophète Isaïe, que le Seigneur Jésus fait siennes dans la synagogue de Nazareth au début de sa vie publique selon le récit que nous a transmis l’évangéliste Luc (4, 16-21), nous trouvons résumé non seulement le mystère du Noël que nous venons de célébrer, mais aussi celui du Jubilé que nous sommes en train de vivre. Le Christ est venu             « annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération, proclamer une année de bienfaits accordée par le Seigneur » (Is 61,1-2a).

    Nous commençons malheureusement cette année alors que le monde se trouve déchiré par de nombreux conflits, grands et petits, plus ou moins connus, ainsi que par la reprise d’actes odieux de terreur, comme ceux qui se sont produits récemment à Magdebourg en Allemagne et à la Nouvelle-Orléans, aux États-Unis.

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