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Eglise - Page 7

  • Les mariages religieux chutent, la foi de plus en plus méconnue

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    L'analyse de Thomas Scandroglio sur la NBQ concerne la situation en Italie, plus particulièrement à Milan mais on aura tôt fait de la transposer à ce qui se passe en Belgique où les mariages à l'église se font rares et où de nombreux couples préfèrent cohabiter sans s'engager, même civilement.  

    Les mariages religieux chutent, la foi de plus en plus méconnue

    Le rapport de l'ISTAT constate une baisse générale des mariages, notamment à l'église. À Milan, seuls 7 % des Milanais se marient devant un prêtre. L'église et les sacrements ne font plus partie du quotidien des gens, car ils ne les comprennent plus.

    09_10_2025

    7 et 93. Le premier chiffre correspond au pourcentage de mariages religieux célébrés à Milan au cours des six premiers mois de cette année. Le second chiffre correspond au pourcentage de mariages civils. Traduit en nombre de mariages célébrés : 63 mariages religieux contre 929 mariages civils.

    Lisons le dernier rapport disponible sur la situation du mariage en Italie, le rapport de l'ISTAT intitulé « Mariages, unions civiles, séparations et divorces » , daté du 22 novembre 2024, qui présente les données de 2023. Les mariages célébrés à l'église représentent 41,1 % (plus de 75 000). Les cérémonies civiles représentent 58,9 % (plus de 108 000). En résumé, seuls quatre mariages sur dix sont célébrés selon un rite religieux. Il convient toutefois de préciser que 24,1 % de tous les mariages sont des seconds mariages, qui, dans la plupart des cas, ne peuvent pas être célébrés selon un rite religieux.

    La disparité frappante entre les mariages religieux et civils à l'échelle nationale, selon les données de Milan, qui ne couvrent cependant qu'un semestre, peut être attribuée, très hypothétiquement, aux facteurs suivants : dans les grandes villes, le niveau de laïcité est plus élevé qu'en province ; dans le Nord, les gens croient moins que dans le Sud ; Milan est la plus européenne de toutes les villes italiennes, donc plus ouverte aux tendances laïques même les plus radicales ; et l'immigration d'étrangers non chrétiens à Milan est très élevée.

    Continuons à lire le rapport de l'Istat. Entre 2022 et 2023, il y a eu une baisse de 2,6 % du nombre de mariages (au cours des six premiers mois de 2024, la baisse est encore plus marquée qu'au premier semestre de 2022 : -6,7 %), une baisse constante dans le temps depuis au moins 40 ans. Cela est principalement dû à deux facteurs : le déclin démographique, qui signifie également que moins de jeunes se marient ; et l'augmentation des cohabitations permanentes qui se transforment en mariages de fait. « Ces derniers », nous informe l'Istat, « ont plus que triplé entre 2000-2001 et 2022-2023 (passant d'environ 440 000 à plus de 1,6 million). » Par conséquent, le nombre de mariages est en baisse, mais dans ce contexte, le nombre de mariages religieux diminue encore plus : -8,2 % par rapport à 2022. Les unions civiles, en revanche, progressent de +7,3 %, atteignant 3 019 en 2023. Enfin, les mariages se font de plus en plus tard : l'âge moyen est de « 34,7 ans pour les hommes (+0,1 point de pourcentage par rapport à l'année précédente) et de 32,7 ans pour les femmes (+0,2 point de pourcentage). »

    Passons maintenant aux séparations et aux divorces. En 2023, on a recensé 82 392 séparations (-8,4 % par rapport à l’année précédente). Les divorces ont été au nombre de 79 875, soit 3,3 % de moins qu’en 2022 et 19,4 % de moins qu’en 2016, année où ils étaient les plus nombreux (99 071). La diminution des séparations et des divorces s’explique précisément par la diminution du nombre de mariages, même si les pourcentages de diminution entre les séparations/divorces et les mariages diffèrent légèrement.

    Parmi toutes ces données, deux points sont à souligner : la diminution du nombre de mariages est également due au remplacement du mariage par le concubinage, et même lorsque les personnes se marient, davantage de personnes optent pour une cérémonie civile plutôt que religieuse. Commençons par le premier aspect. L’impasse et le déclin rapide de la cérémonie religieuse s’accompagnent d’une augmentation du concubinage. Les deux faces d’une même médaille, une médaille qui témoigne de la sécularisation. La perte de la foi imprègne inévitablement tous les choix de vie. C'est pourquoi, aujourd'hui, seule la foi nous permet de comprendre que le choix du concubinage est contraire au véritable amour.

    L'athéisme, pratiqué et pratiqué, est si profond que le concubinage est préféré au mariage, non seulement religieux, mais aussi civil. L'affaiblissement de la transcendance entraîne également l'érosion des valeurs humaines. Ainsi, face à un engagement à vie, formellement et publiquement formalisé, même de nature purement civile, impliquant une importante prise de responsabilité, on privilégie une relation précaire et informelle, moins contraignante et ouverte à des relations ultérieures en cas d'échec de la première. L'affaiblissement de la lumière de la foi signifie l'affaiblissement de la lumière de l'humanité, de ses principes et de ses vertus.

    Si tout cela se produit avec le concubinage , il va sans dire que, plus encore, l'extinction de la foi entraîne une diminution du nombre de mariages religieux : l'absence de valeurs spirituelles catholiques est si marquée qu'elle affecte même les coutumes les plus profondément ancrées, comme le mariage religieux. Le rejet des cérémonies religieuses est un signe éloquent que de nombreux jeunes ne s'identifient pas à l'héritage culturel de l'Église et ne le souhaitent pas. Ils s'en éloignent donc radicalement, exigeant une cohérence de vie qui ne peut que les conduire à rejeter tout sacrement.

    Données sur les cérémonies religieuses et la cohabitation. Ils photographient une situation où la foi, après avoir été connue, n'a pas été rejetée, mais ne fait plus partie de la vie des masses, car elle n'a jamais été connue. Elle est radicalement étrangère à la vie des gens. Les gens rejettent l'Église et ses sacrements parce que, le plus souvent, ils ont en tête une idée de l'Église qui n'est pas celle enseignée par le Magistère, celle conçue et voulue par le Christ, mais celle véhiculée par les médias, les réseaux sociaux, par de nombreux enseignants, et proposée par des prêtres tièdes et les quelques croyants devenus insipides dans leurs croyances. Ils rejettent ce qu'ils ne connaissent pas. Le Christ est un parfait inconnu pour beaucoup.

  • 10 martyrs du déferlement anti-chrétien des années 30' en Espagne (9 octobre)

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    De vatican.va :

    Sts Cirilo Bertrán et 8 comp. et Inocencio de la Inmaculada

    L'Église reconnaît aujourd'hui la sainteté de neuf Frères des Écoles chrétiennes et d'un Père Passionniste. Huit de ces Frères formaient une communauté qui tenait une école à Turôn, au centre d'une vallée minière des Asturies, au nord-est de l'Espagne; ils furent martyrisés en 1934. Le neuvième Frère était de Catalogne et fut tué en 1937 près de Tarragone. Le Père Passionniste était venu à l'école de Turôn confesser les enfants. L'Église les glorifie tous les dix parce qu'ils sont restés fidèles à leur consécration jusqu'à donner leur vie pour la foi et leur mission évangélisatrice.

    La reconnaissance officielle de leur sainteté exalte en même temps la mission, que nous savons délicate et difficile, des éducateurs chrétiens de la jeunesse. Et le fait que les huit Frères de Turôn soient canonisés en communauté peut être un stimulant puissant pour nos communautés éducatives.

    C'étaient pour la plupart de jeunes religieux: quatre avaient moins de 26 ans, et le plus âgé arrivait à peine à 46. Voici leurs noms et quelques renseignements sur chacun d'eux.

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  • Contrairement à ce que le pape actuel semble en penser, on ne peut comparer l'avortement et la peine de mort

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    Contrairement à ce que le pape actuel semble en penser, on ne peut comparer l'avortement et la peine de mort :

    Du site "Benoît et moi" :

    Cardinal Ratzinger (déjà en 1993) : on ne peut pas comparer l’avortement et la peine de mort

    Le 9 juillet 1993, le cardinal avait donné une interview dans le cadre d’une conférence internationale sur le Catéchisme de l’Église catholique (publié en 1992, sous sa responsabilité en tant que préfet de la CDF) à l’Escorial, en Espagne. Il y avait répondu avec sa clarté et sa profondeur habituelles à des questions morales d’actualité, notamment sur l’avortement et la peine de mort.

    Extrait:

    Question : Quelle est votre opinion personnelle sur la peine de mort ? Pourquoi l’Église est-elle si stricte sur la question de l’avortement et si « généreuse » sur la peine de mort ? L’Église n’est-elle pas incohérente dans ce cas ?

    Cardinal Ratzinger : Je voudrais commencer par la dernière question.

    On ne peut pas comparer l’avortement à la peine de mort, comme s’il s’agissait de la même chose.

    Dans l’avortement, vous tuez manifestement une personne totalement innocente, en faisant passer vos propres objectifs limités, avant le droit à la vie d’un autre être humain.

    La peine de mort est une chose tout à fait différente. Elle présuppose un crime grave puni par la société.

    En ce qui concerne la première partie de votre question, je voudrais dire que je soutiens personnellement l’abolition de la peine de mort et l’objectif sociopolitique correspondant.

    Mais je n’irai pas jusqu’à dire qu’il faut l’exclure absolument, pour toujours et en toutes circonstances. Je pense à un exemple terrible comme celui d’Eichmann et des autres criminels endurcis du camp de la mort d’Auschwitz. Peut-on dire qu’un État de droit est dans l’erreur lorsqu’il s’agit de savoir si de tels criminels méritent la peine de mort ?

    Dans la politique concrète d’aujourd’hui, je souhaite l’abolition de la peine de mort. Mais ce souhait personnel et cet objectif social ne peuvent se fonder sur une doctrine de la foi au sens où l’Église devrait déclarer la peine de mort incompatible avec la foi et donc l’interdire en tout temps et en toutes circonstances.

    La question de la peine de mort n’est pas directement le sujet ou le contenu de la profession de foi chrétienne. Il s’agit d’un instrument de l’administration de la justice dans l’État, sur lequel on peut exprimer une opinion du point de vue de la foi et de la morale en tant que chrétiens et en tant qu’Église. L’appel à une interdiction inconditionnelle et absolue de la peine de mort ne découle pas nécessairement de la foi chrétienne.

  • Léon XIV : missionnaire un jour, missionnaire toujours

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    D'Elise Ann Allen sur Crux :

    Pour le pape Léon, missionnaire un jour, missionnaire toujours

    7 octobre 2025

    ROME – Quand le pape François a répété à plusieurs reprises qu’il voulait une Église missionnaire, appelant les fidèles à être des « disciples missionnaires » du monde moderne, il ne pouvait pas savoir que son successeur serait un missionnaire de longue date dans son Amérique latine natale.

    Avec l’élection de Robert Prevost comme pape Léon XIV, l’Église s’est dotée d’un dirigeant qui a passé plus de deux décennies comme missionnaire et pasteur dans le nord du Pérou, « sortant » et « se salissant les mains », comme dirait François ; « prenant l’odeur du mouton » dans les communautés les plus pauvres de Chulucanas, Trujillo et plus tard, Chiclayo.

    Le pape Léon XIV assiste à la cérémonie d'investiture des nouvelles recrues de la Garde suisse pontificale, le 4 octobre 2025, dans la cour San Damaso du Palais apostolique du Vatican. (Crédit : Vatican Media/capture d'écran.)

    Comme l'a dit quelqu'un dans son entretien avec moi pour ma nouvelle biographie de lui, l'aspect missionnaire de son ministère est quelque chose qui lui manquait profondément lorsqu'il est arrivé à Rome, le pape apporte maintenant ce même esprit missionnaire à son nouveau rôle au Vatican.

    D'après notre propre entretien, mais aussi d'après ce que d'autres amis et collaborateurs m'ont raconté tout au long du chemin, pour le pape Léon, être missionnaire signifie fondamentalement sortir et connaître les gens de la communauté, pour les accompagner réellement dans toutes les circonstances de leur vie.

    Pour Robert Prevost, comme pour tant d’autres missionnaires étrangers, cela signifiait devenir membre de la communauté locale qu’il servait, partager avec eux non seulement les sacrements et les dévotions locales, mais être à leurs côtés dans les moments les plus importants de leur vie, les crises qu’ils traversaient, et partager la vie quotidienne ensemble en tant que communauté.

    En tant qu’Augustin, pour qui la communauté est essentielle, et en tant que missionnaire toujours attentif aux gens qui l’entourent, le pape Léon a apporté cet esprit avec lui dans son nouveau rôle au Vatican – un rôle qui est celui de pasteur à plein temps, mais aussi d’administrateur, de gouverneur et de leader mondial.

    Un exemple récent est la cérémonie officielle d'investiture, le 4 octobre, des 27 nouvelles recrues de la Garde suisse pontificale, qui a lieu chaque année le 6 mai, mais qui a été reportée cette année en raison du décès du pape François et du conclave qui a élu le pape Léon.

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  • Une « nouvelle direction » dans les relations entre catholiques et juifs ?

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    De Luke Coppen sur The Pillar :

    À quoi pourrait ressembler une « nouvelle direction » dans les relations entre catholiques et juifs ?

    S'exprimant à la veille du deuxième anniversaire de l'attaque du 7 octobre menée par le Hamas contre Israël, le patriarche latin de Jérusalem a suggéré qu'une nouvelle impulsion était nécessaire, non seulement concernant le peuple juif mais aussi l'État israélien.

    « En tant que catholiques, nous devons aussi comprendre que pour le peuple juif, l'État d'Israël n'est pas un État parmi d'autres. C'est une référence importante », a-t-il déclaré .

    Pourquoi Pizzaballa croit-il qu’il est nécessaire de changer les relations entre catholiques et juifs et comment l’envisage-t-il ?

    Le problème

    Le cardinal Pizzaballa estime que les relations entre catholiques et juifs se sont détériorées depuis l'attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, au cours de laquelle plus de 1 000 civils et membres des forces de sécurité ont été tués.

    Il n'est pas le seul à penser cela. C'est d'ailleurs un point de vue commun des deux côtés.

    Après l'attaque du 7 octobre, Israël a lancé une invasion de Gaza, la bande de terre entre Israël et la mer Méditerranée contrôlée par le Hamas, que les États-Unis et d'autres pays occidentaux ont désignée comme groupe terroriste. Plus de 67 000 Palestiniens ont été tués dans cette guerre à ce jour, selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas.

    Fin octobre 2023, le pape François aurait eu une conversation téléphonique « tendue » avec le président israélien Isaac Herzog. Selon le Washington Post, le pape aurait déclaré qu'il était « interdit de répondre au terrorisme par le terrorisme ». Herzog aurait répondu que l'invasion de Gaza était nécessaire pour défendre le peuple israélien.

    Le 22 novembre 2023, le pape François a rencontré séparément au Vatican les proches d'otages israéliens détenus par le Hamas et les familles palestiniennes touchées par la guerre de Gaza. Lors d'une audience générale plus tard dans la journée, le pape a déclaré avoir entendu les souffrances de ces deux groupes.

    « Ce n’est pas une guerre, c’est du terrorisme », a-t-il déclaré.

    Dans un discours de l'Angélus du 17 décembre 2023 , le pape François a condamné le meurtre d'une mère et de sa fille dans l'enceinte de la seule église catholique de Gaza - un acte attribué à des tireurs d'élite israéliens par le Patriarcat latin mais nié par les Forces de défense israéliennes.

    « Certains disent : "C'est du terrorisme et de la guerre" », a déclaré le pape. « Oui, c'est la guerre, c'est du terrorisme. »

    Dans une lettre adressée aux catholiques du Moyen-Orient à l'occasion du premier anniversaire des attentats du 7 octobre, le pape François a exprimé sa solidarité avec le peuple de Gaza, mais a été critiqué pour ne pas avoir fait référence au peuple juif ou à Israël.

    Dans un livre publié en novembre 2024, le pape a déclaré que les allégations selon lesquelles Israël commettait un génocide à Gaza devraient faire l’objet d’une « enquête approfondie », suscitant des critiques de la part des responsables israéliens.

    Le pape François est resté en contact quasi quotidien avec la paroisse de la Sainte Famille de Gaza jusqu'à sa mort le 21 avril 2025.

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  • Un prêtre espagnol risque une peine d'emprisonnement après avoir été reconnu coupable d'avoir tenu des propos jugés « islamophobes »

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    De Martin Barillas sur CNA :

    La liberté d'expression et de religion est en jeu alors qu'un prêtre espagnol est poursuivi pour avoir dénoncé l'islam radical.bouton de partage sharethis

    Père Custodio BallesterPère Custodio Ballester. | Crédit : Photo : Hazteoir.org

    La liberté d'expression et de religion en Espagne est en jeu. Le père Custodio Ballester risque une peine de trois ans de prison et des amendes après qu'un procès cette semaine l'a reconnu coupable d'avoir fait des déclarations prétendument « islamophobes » dans la presse écrite et dans une interview. 

    Interrogé par CNA sur sa condamnation à venir, Ballester a déclaré : « La survie de la liberté d'expression dans l'Espagne d'aujourd'hui dépend du jugement rendu dans cette affaire. Sinon, nous nous dirigerons vers une nouvelle dictature cubaine. Une dictature où l'on serait arrêté pour ses propos et ses pensées, si celles-ci différaient de celles de Fidel Castro [le dictateur communiste cubain]. »

    Ballester et deux autres personnes, le père Jesús Calvo et le journaliste Armando Robles, ont été accusés de propos prétendument islamophobes dans le cadre de plaintes déposées auprès du gouvernement socialiste espagnol par l'Association des musulmans espagnols contre l'islamophobie. Le 1er octobre, ces plaintes ont été examinées pendant plusieurs heures par le tribunal provincial de Malaga.

    Ballester a déclaré à CNA que ses « déclarations n'ont jamais été discriminatoires ou haineuses », en référence à une interview qu'il a donnée en 2017 à l'émission de discussion en ligne « La Ratonera » et à des écrits antérieurs. 

    S'adressant aux médias après sa sortie du tribunal, le prêtre s'est dit calme, ajoutant : « C'est la dernière audience, et maintenant nous attendons le résultat. »

    Il a déclaré à CNA : « Dans les forces spéciales de l’armée espagnole, on disait : “Préparez-vous au pire. Les choses faciles sont déjà prévues.” C’est pourquoi je suis serein. Si tout se passe bien, je serai encore plus heureux. »

    L’affaire contre Ballester et ses coaccusés a suscité un débat considérable en Espagne et en Europe en raison de la menace qu’elle représente pour la liberté d’expression et des allégations selon lesquelles les lois sur les crimes haineux sont appliquées de manière sélective. 

    En 2016, Ballester a répondu à une lettre pastorale du cardinal Juan José Omella de Barcelone. Dans sa réponse, Ballester a écrit que le dialogue avec l'islam était « impossible », malgré les affirmations du prélat selon lesquelles un tel dialogue était « nécessaire ».

    Le prêtre a écrit : « Ce regain de dialogue entre chrétiens et musulmans, paralysé par la prétendue “imprudence” du bien-aimé Benoît XVI, est loin d’être une réalité. L’islam ne permet pas le dialogue. Soit on y croit, soit on est un infidèle qu’il faut soumettre d’une manière ou d’une autre. »

    En 2017, Ballester a accordé une interview en ligne à Robles et Calvo, où les trois hommes ont évoqué la menace que représente l'islam radical pour l'Europe. Robles est propriétaire de la chaîne YouTube sur laquelle « La Ratonera » a diffusé l'interview en question.

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  • La Turquie et le Liban au programme du premier voyage pontifical

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    De Delphine Allaire sur Vatican News :

    Pour son premier voyage, Léon XIV se rendra en Turquie et au Liban

    L’annonce tant attendue a été dévoilée mardi 7 octobre par la Salle de presse du Saint-Siège. Le premier voyage apostolique du Pape Léon XIV se déroulera en Turquie du 27 au 30 novembre, puis au Liban du 30 novembre au 2 décembre prochain. Le programme sera détaillé ultérieurement par le Vatican.

    Près de six mois après son élection sur le trône de Pierre, le Pape Léon XIV effectuera son premier déplacement hors d’Italie en Turquie, du jeudi 27 au dimanche 30 novembre prochain, jour de la saint André, patron de l’Église grecque-orthodoxe. La visite apostolique sera concentrée à Iznik, ville du premier concile œcuménique de Nicée en 325, à 130 kilomètres d'Istanbul. Le voyage, pour commémorer ce 1700e anniversaire du concile, avait été évoqué à de multiples reprises par le Pape François, ainsi que par Léon XIV lui-même.

    «La boussole» de Nicée

    Le 7 juin dernier, l’évêque de Rome avait reçu les participants à un symposium sur Nicée, déclarant que ce grand événement de l’histoire chrétienne n’était pas «un événement du passé», mais «une boussole» qui doit continuer «à guider vers la pleine unité visible des chrétiens». Léon XIV avait évoqué ce voyage à Nicée avec le patriarche oeucuménique de Constantinople au Vatican lors de leur rencontre le 19 mai dernier. Aucun Pape de l’histoire contemporaine ne s’est rendu à Nicée. Jean-Paul II s’était rendu en Turquie également aux alentours de la Saint-André, du 28 au 30 novembre 1979, la première année de son pontificat. Il était allé à Ankara, Istanbul, Ephèse et Izmir. Benoît XVI avait visité la Turquie du 28 novembre au 1er décembre 2008, et François en novembre 2014.

    Deux jours au Liban 

    Concernant le Liban, répondant à l’invitation du chef de l’État et des autorités ecclésiastiques, le Souverain pontife américain accomplira un voyage au pays du Cèdre, du dimanche 30 novembre au mardi 2 décembre. Le programme détaillé de ces deux étapes dans l’Orient chrétien sera dévoilé ultérieurement par le Vatican.

    Le 4 août dernier, Léon XIV s’adressait pour la première fois spécifiquement aux fidèles du Liban à l’occasion des cinq ans du drame survenu dans le port de Beyrouth. 235 personnes avaient péri, plus de 6 500 avaient été blessées. Il apportait toute sa proximité spirituelle et sa compassion au peuple libanais, dont il avait reçu le président maronite Joseph Aoun, le 13 juin dernier. Enfin, lors du Jubilé des Églises orientales le 14 mai dernier, le Pape avait lancé un appel à la fin des violences au Liban.

    Les Papes au Liban

    Son prédécesseur François ne s’est jamais rendu au Liban, bien que le voyage fut une hypothèse à l’étude par le Saint-Siège en 2022. Jean-Paul II a visité le pays du Cèdre en 1997, et Benoît XVI y a effectué le dernier voyage de son pontificat en 2012. Quelques décennies plus tôt, Paul VI avait fait escale à Beyrouth en 1964. Il était alors le premier Pape à fouler le sol libanais. Paul VI s'était arrêté une heure à Beyrouth sur le chemin vers le Congrès eucharistique de Bombay, en Inde. Accueilli par le président de la République, Charles Hélou, ainsi que par les principales autorités politiques et religieuses du pays, Paul VI avait prononcé un bref discours en français.

  • Quand deux religieux belges de l’étranger deviennent évêques de Namur et de Tournai; retour sur une nomination surprise

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    De Jacques Galloy et Jean Lannoy sur 1RCF Belgique :

    Nomination surprise : deux religieux belges de l’étranger deviennent évêques de Namur et de Tournai

    6 octobre 2025

    Edition spécialeNomination des nouveaux évêques de Namur et Tournai : édition spéciale RCF

    Le pape Léon XIV crée la surprise en nommant ce lundi 6 octobre deux évêques belges venus de l’étranger. Le père Fabien Lejeusne, Augustin de l’Assomption, prend la tête du diocèse de Namur-Luxembourg, tandis que le spiritain Frédéric Rossignol devient évêque de Tournai. Une double nomination inattendue, très attendue par les fidèles, qui marque un tournant dans la stratégie du Vatican pour l’Église de Belgique. Analyse et portrait.

    Frédéric Rossignol (nouvel évêque de Tournai) et Fabien Lejeusne (nouvel évêque de Namur)Frédéric Rossignol (nouvel évêque de Tournai) et Fabien Lejeusne (nouvel évêque de Namur)

    Ce qu'il faut retenir :

    • Le Vatican nomme deux évêques en Belgique (décision attendue depuis 2023)
    • Le père Frédéric Rossignol, de la Congrégation du Saint-Esprit, pour le diocèse de Tournai (52 ans)
    • Le père Fabien Lejeusne, Augustin de l’Assomption, pour le diocèse de Namur (51 ans)

    Qui sont les nouveaux évêques de Namur et de Tournai ?

    La décision était attendue depuis 2023. Fabien Lejeusne (51 ans) devient évêque du diocèse de Namur-LuxembourgFrédéric Rossignol (52 ans) devient évêque de Tournai

    Ces deux profils peuvent surprendre. De nombreux catholiques belges imaginaient découvrir un nom bien connu dans leur diocèse. En analysant ces deux profils, on peut décoder des éléments intéressants et mieux comprendre la logique de nomination des évêques de l’Eglise universelle. 

    Découvrez nos portraits : 

    Des religieux belges de l’étranger : pourquoi ?

    Dans l’Église catholique, il est très courant qu’un évêque ne soit pas originaire du diocèse qui lui est confié. Cette pratique découle d’une longue tradition ecclésiale : l’évêque est nommé par le pape, non pour représenter une région d’origine, mais pour servir l’Église universelle dans une portion particulière du peuple de Dieu. Ainsi, le critère principal n’est pas la naissance ou l’appartenance locale, mais les qualités pastorales, spirituelles et administratives du candidat, ainsi que les besoins spécifiques du diocèse. Cette mobilité reflète l’universalité de l’Église : chaque évêque, même s’il vient d’ailleurs, est signe de communion entre les différentes Églises locales et l’ensemble du Corps du Christ.

    En Belgique, au cours des dernières décennies, les nouveaux évêques belges francophones ont généralement été issus du clergé diocésain. Or, dans le dernier rapport annuel de l’Eglise catholique 2024, la Belgique compte 1 764 prêtres diocésains et 1 677 prêtres religieux. En effet, il y a environ 7 500 religieux et religieuses en Belgique, répartis dans 357 ordres et congrégations. Il en va de même pour les papes, il y a un équilibre voire une forme d’alternance entre des diocésains (Jean-Paul II, Benoit XVI) et des religieux (François jésuite, Léon XIV augustinien). En somme, tous deux sont prêtres, mais le prêtre diocésain sert une Église locale, tandis que le prêtre religieux vit une vocation communautaire et missionnaire, selon le charisme de son ordre.

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  • La publication du premier « motu proprio » de Léon XIV modifie l'orientation des réformes de François concernant les finances du Vatican

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    De Niwa Limbu sur le Catholic Herald :

    6 octobre 2025

    La publication du premier « motu proprio » de Léon XIV modifie l'orientation des réformes de François concernant les finances du Vatican

    Le pape Léon XIV a publié un motu proprio intitulé Coniuncta Cura, qui introduit de nouvelles réglementations régissant les activités d'investissement financier du Saint-Siège.  

    Signé le 29 septembre, jour de la fête des archanges Michel, Gabriel et Raphaël, il s'agit du premier motu proprio du pontificat de Léon et il prend effet immédiatement. Les nouvelles réglementations semblent modifier l'orientation des mesures financières plus centralisatrices qui avaient été introduites dans le cadre des efforts du pape François pour réformer les finances du Vatican.

    Le nouveau document du pape Léon rassemble une série de réformes qui ont débuté sous François avec Praedicate Evangelium, la constitution apostolique de 2022 qui a restructuré la Curie romaine. Dans cette constitution, François a mis l'accent sur la « coresponsabilité dans la communion » comme principe directeur de la gouvernance de l'Église.

    Le dernier décret de Léon XIV poursuit explicitement cette vision réformatrice en clarifiant la manière dont les institutions financières du Vatican coopèrent et partagent la responsabilité de la gestion des investissements du Saint-Siège. Dans le même temps, le motu proprio abroge une instruction de 2022 qui réglementait la gestion des actifs financiers et des liquidités au sein du Saint-Siège.

    À sa place, Coniuncta Cura établit un nouveau cadre destiné à consolider la surveillance et à assurer une plus grande cohérence entre les services du Vatican chargés de la politique d'investissement. Les activités financières entreprises en vertu de l'article 219 de Praedicate Evangelium seront désormais régies par le Comité d'investissement, conformément à une politique d'investissement officiellement approuvée.

    L'Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA), l'organisme chargé de gérer les biens immobiliers et financiers du Vatican, continuera à superviser les opérations d'investissement.

    Les commentateurs du Vatican ont noté qu'en abrogeant le Rescriptum ex Audientia de 2022, le pape Léon XIV s'est discrètement distancié de l'une des mesures financières les plus centralisatrices du pape François. Le rescrit de François visait à concentrer la quasi-totalité des opérations d'investissement du Vatican au sein de l'Administration du patrimoine du Siège apostolique (APSA) et à imposer un contrôle strict à l'Institut pour les œuvres de religion (IOR), limitant ainsi son autonomie.

    Le motu proprio de Léon XIV, en revanche, rétablit une certaine souplesse, permettant à la Banque du Vatican de jouer un rôle plus actif et d'utiliser des intermédiaires financiers externes lorsque cela est jugé approprié. Alors que François mettait l'accent sur une surveillance stricte pour prévenir toute mauvaise gestion, le plan de Léon XIV témoigne d'une confiance dans une collaboration structurée et une responsabilité partagée.

    Les nouvelles normes stipulent que l'APSA agira généralement par l'intermédiaire de l'Institut pour les œuvres de religion (IOR), communément appelé la Banque du Vatican, en utilisant ses structures internes à des fins d'investissement. Toutefois, la législation prévoit une certaine souplesse lorsque le comité d'investissement juge plus efficace ou approprié de faire appel à d'autres intermédiaires financiers basés en dehors de la juridiction du Vatican.

    Le Saint-Père a publié ce décret à la suite des recommandations unanimes du Conseil pour l'économie, qui donne des conseils sur les questions de gestion financière et de transparence. Des experts dans ce domaine ont également été consultés avant l'approbation du texte final. Le document souligne que tous les organes de la Curie doivent agir dans une « dynamique de collaboration mutuelle », reflétant l'effort continu visant à promouvoir l'unité d'intention et la responsabilité au sein de l'administration du Vatican.

    La loi entre en vigueur dès sa promulgation dans L'Osservatore Romano et sera incorporée dans le registre officiel de l'Acta Apostolicae Sedis, ce qui lui confère une force juridique permanente au sein de l'État de la Cité du Vatican et des institutions du Saint-Siège.

    Un motu proprio est un document publié par le Souverain Pontife de sa propre initiative, plutôt qu'en réponse à une pétition ou à une commission externe. Dans le langage canonique, il revêt l'autorité personnelle d'un pape et peut légiférer, abroger ou modifier des normes relevant de sa juridiction. Il est souvent utilisé pour traiter des questions nécessitant des éclaircissements, des réformes ou une intervention directe.

    Ce n'est pas le premier document papal signé par le pape Léon XIV. Au début du mois, le pape a signé sa première exhortation apostolique intitulée Dilexi te sur la question de la pauvreté. Coniuncta Cura apparaît comme le prolongement naturel de la même vision que Dilexi Te, dans laquelle la gestion spirituelle se traduit par une réforme administrative.

  • Israël et les trois derniers papes. Le récit du grand rabbin de Rome

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    De Sandro Magister sur Settimo Cielo, en français sur diakonos.be :

    Israël et les trois derniers papes. Le récit du grand rabbin de Rome

    Le dialogue entre le grand rabbin de Rome Riccardo Di Segni (photo) et le journaliste Juif « dissident » Gad Lerner – vient de faire l’objet d’un livre récemment publié en Italie sous le titre « Ebrei in guerra » — et qui consacre un chapitre entier consacré aux relations entre l’Église de Rome et Israël. Avec des observations très intéressantes, d’autant plus après le oui du Hamas à la libération de tous les otages et après les déclarations du Secrétaire d'État du Vatican Pietro Parolin à l'Osservatore Romano, à l'occasion du deuxième anniversaire du massacre du 7 octobre.

    Di Segni précise d’emblée que « la condition juive est complexe, la religion et la nation sont étroitement liées ». Et ce sont précisément les réponses de l’Église catholique à cette complexité, avec ses hésitations et ses contradictions, qui ont rythmé ces les hauts et les bas des relations entre les deux religions ces dernières décennies.

    D’après le grand rabbin de Rome, ce dialogue a atteint son apogée avec Benoît XVI qui « a écrit des choses très importantes et positives sur le judaïsme ».

    Benoît XVI a su aller au cœur de l’incompréhension entre ces deux confessions. « Alors qu’aux yeux des chrétiens, il est incompréhensible que les Juifs ne croient pas dans le Christ, pour les Juifs en revanche il paraît incompréhensible que les chrétiens y croient. Cette incompréhension mutuelle peut être une source d’agressivité ou à des impasses dans la communication, on peut en revanche l’éviter en renvoyant cette question à la fin des temps et en réfléchissant plutôt à ce qu’on peut faire ensemble aujourd’hui ». Et c’est bien cet « aspect pratique du dialogue qui qui a prévalu en substance avec Benoît XVI, malgré sa fermeté de principe ».

    Et c’est bien ce qui s’est passé avec Benoît XVI. Dans le premier des trois volumes de son « Jésus de Nazareth », il commente le Discours sur la Montagne en attribuant à ce qu’avait écrit sur le sujet le rabbin américain Jacob Neusner, qui s’était imaginé vivre à l’époque de Jésus et l’écouter, le mérite de lui avoir « ouvert les yeux sur la grandeur des paroles de Jésus et sur le choix devant lequel nous met l’Évangile », pour « la franchise et le respect » avec lequel ce Juif croyant disait ne pas pouvoir suivre Jésus.

    Et s’il fallait démontrer encore une fois combien Benoît XVI allait au cœur des deux confessions, on peut citer son rejet de l’expression « frères aînés » que tant de papes, à commencer par Jean XXIII jusqu’au pape François, ont utilisée pour s’adresser aux Juifs. Pour lui, cette expression « n’est pas très appréciée de ces derniers, d’autant que dans la tradition juive, le ‘frère aîné’, c’est-à-dire Ésaü, est également le frère abject ». À ses yeux, les Juifs sont plutôt « nos ‘pères dans la foi’ », selon une expression qui « décrit plus clairement notre lien avec eux ».

    Mais avec François, bien des choses ont changé, et pour le pire, selon le rabbin Di Segni.

    Le livre de Lerner fait allusion à un signal prémonitoire. Il s’agit de la visite de François au Grand Temple de Rome, le 17 janvier 2016, au cours de laquelle le pape « a soigneusement éviter de citer l’État d’Israël » et donc « le lien particulier avec la terre » qui caractérise le peuple Juif.

    D’ailleurs, à l’époque, le grand rabbin de Rome n’avait pas caché son mécontentement face à ce silence : « Bien des signes – avait-il dit – rappellent le rapport essentiel et religieux que nous entretenons avec la terre qui nous a été promise. Comprendre ce lien ne devrait pas poser de difficulté pour ceux qui respectent la Bible, et pourtant c’est encore le cas ».

    Et en effet, en ce qui concerne l’existence de l’État d’Israël, le Saint-Siège a toujours adopté « une perspective qui n’est pas religieuse en soi mais qui repose sur les principes communs du droit international », comme l’a expliqué le jésuite Juif et citoyen israélien David Neuhaus, grand expert du dialogue judéo-chrétien dans « La Civiltà Cattolica » du 16 mai 2024.

    Il est évident que l’on touche là un point particulièrement sensible des relations entre l’Église catholique et Israël, et le rabbin Di Segni n’a pas manqué de le souligner dans son livre :

    Les chrétiens et les juifs, dit-il, ont en commun la Bible hébraïque, mais « les interprétations peuvent être radicalement différentes. Dès les pages initiales du premier livre, la Genèse, le thème de la promesse de la terre aux descendants des patriarches est central, à tout le moins du point de vue juif ». Mais « pour les chrétiens, le thème central est autre, c’est l’annonce du Messie ». Pour pendant des siècles, leur conviction a été que les Juifs n’auraient pas pu retourner dans leur terre sans reconnaître d’abord en tant que Messie ce Jésus qu’ils avaient tué.

    Mais aujourd’hui « cette vieille réponse ne fonctionne plus », poursuit Di Segni, « un croyant catholique devrait se poser un problème d’interprétation. Le pape Benoit XVI avait bien dit quelque chose en ce sens, même si ce n’est pas aussi explicite du point de vue doctrinal ».

    Mais avec François ? Le jugement du rabbin Di Segni sur l’avant-dernier pape est très critique.

    Concernant le conflit à Gaza, « le pape a très clairement choisi son camp au lendemain du 7 octobre, quand il avait d’emblée qualifié d’acte terroriste tant l’action du Hamas que la réponse redoutée du côté israélien, quelle qu’elle puisse être. »

    Ce constat repose notamment sur l’audience à égalité que le pape avait donnée le 22 novembre suivant à des familles d’otages juifs détenus par le Hamas et à des parents de terroristes palestiniens détenus dans les prisons israéliennes, à grand renfort de déclarations que la guerre menée par Israël était elle aussi « du terrorisme », et même « un génocide ».

    Après le 7 octobre, déclare Di Segni, « on aurait pu s’attendre à un peu d’empathie et de solidarité de la part de ses amis ». Mais au contraire, « nous avons eu droit à une équidistance glaciale, pour ne pas dire à un alignement avec l’autre camp […], jusqu’à faire l’éloge du gouvernement iranien », comme ce fut effectivement le cas après une audience du pape avec Ebrahim Raïssi, si l’on s’en tient au compte-rendu publié par le président iranien de l’époque.

    Quant aux racines de cette attitude de Francois, elles sont à chercher, selon le grand rabbin de Rome, dans « deux raisons particulières » : la première étant « le souci du sort des chrétiens dans les pays arabes », avec les « compromis avec les régimes islamistes » qui s’en sont suivis ; la seconde étant « la provenance d’origine du pape François, davantage tiers-mondiste qu’occidentale ».

    Que la provenance géographique de Jorge Maria Bergoglio ait eu une influence sur sa vision géopolitique est une thèse également partagée et soutenue par David Neuhaus, dans l’article de « La Civiltà Cattolica » que nous avons cité.

    Il n’est donc pas étonnant que François ait fait l’objet de nombreuses critiques publiques de la part de représentants du rabbinat et du judaïsme dans le monde entier. Sans que jamais ce pape fasse mine de les prendre en compte.

    En effet, on a beaucoup parlé des silences de François envers le judaïsme.

    Et dernièrement encore avec sa décision improvisée d’expédier de quelques brèves salutations l’audience accordée le 6 novembre 2023 à une délégation des rabbins d’Europe, sans même prendre la peine de lire le discours préparé pour l’occasion.

    Sans oublier le précédent du 9 mai 2019 concernant son habitude de critiquer ses opposants en les traitant de « pharisiens », dans le sens d’hypocrites, de cupides, de légalistes et de vaniteux.

    À l’occasion d’un entretien avec le pape François, les rabbins Di Segni et Giuseppe Laras l’avaient prié de cesser d’employer le terme de « pharisien » de manière offensante. Et le cardinal Kurt Koch, responsable des relations avec le judaïsme, avait tenté de remédier à la situation en préparant pour le pape un discours à lire devant un colloque international à l’Université pontificale grégorienne qui était justement consacré au thème « Jésus et les pharisiens ».

    Ce discours mettait en lumière que dans le Nouveau Testament, il n’y a pas que des controverses entre Jésus et les pharisiens. On y fait également l’éloge de deux pharisiens comme Gamaliel et Nicodème. Jésus lui-même déclare que certains pharisiens sont « proches du règne des cieux » parce qu’ils mettent en avant le commandement de l’amour de Dieu et du prochain. Sans parler de la fierté avec laquelle l’apôtre Paul se décrit comme pharisien. Tout le contraire du stéréotype négatif souvent utilisé par le pape.

    Mais de manière incompréhensible, François avait renoncé à lire ce discours, se bornant à saluer les participants.

    Quant à l’accusation de « génocide » adressée à Israël de la part du pape François, il y a bien eu plusieurs tentatives de la part de la Secrétairerie d’État et de la salle de presse du Vatican d’en atténuer les effets, sans résultat.

    Avec le nouveau pape Léon XIV, le chapitre sur Israël reste encore à aborder. Mais à tout le moins, jusqu’à présent, il le fait avec davantage de clarté, en adoptant des positions distinctes et parfois éloignées, comme on a pu le voir après les bombes sur l’église catholique de Gaza et à l’issue de son entretien tendu avec le président israélien Isaac Herzog, confirmé par des communiqués respectifs très dissonants. Au cours de son interview avec Elise Ann Allen dans le livre sorti le 18 septembre, il est très peu question d’Israël, mis à part cette mise au point sur le « génocide » :

    « Officiellement, le Saint-Siège considère qu’on ne peut faire aucune déclaration sur le sujet, pour le moment. Il existe une définition très technique de ce que pourrait être le génocide, mais de plus en plus de personnes soulèvent cette question, dont deux associations israéliennes pour les droits de l’homme ».

    — — —

    Sandro Magister est le vaticaniste émérite de l'hebdomadaire L'Espresso.
    Tous les articles de son blog Settimo Cielo sont disponibles sur diakonos.be en langue française.

    Ainsi que l'index complet de tous les articles français de www.chiesa, son blog précédent.

  • Neuf semaines de prière, du 8 octobre au 10 décembre, pour le centenaire de la Grande Promesse du Cœur Immaculé de Marie

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    D'Ermes Dovico sur la NBQ :

    La prière à Notre-Dame de Fatima pour réparer les péchés

    Neuf semaines de prière, du 8 octobre au 10 décembre, pour le centenaire de la Grande Promesse du Cœur Immaculé de Marie. C'est l'invitation du cardinal Burke à écouter la prière de Notre-Dame et à diffuser la pratique des Premiers Samedis : pour la paix et le salut.

    07_10_2025

    De nouvelles initiatives continuent de surgir dans l'Église catholique en prévision du centenaire, désormais imminent, de l'apparition de Pontevedra, en Espagne, survenue le 10 décembre 1925. Ce jour-là, l'Enfant Jésus et la Sainte Vierge Marie apparurent à la Vénérable Lucia dos Santos (1907-2005), l'aînée des trois voyantes de Fatima, pour lui expliquer pour la première fois la nature de la Communion réparatrice des premiers samedis du mois. Il s'agit d'une dévotion que Notre-Dame n'avait évoquée que huit ans plus tôt à la Cova da Iria, lors de l'apparition du 13 juillet 1917 (jour de la révélation des trois parties du secret de Fatima), lorsqu'elle promit de revenir demander à la fois la Communion réparatrice et la consécration de la Russie à son Cœur Immaculé. L'apparition du 10 décembre 1925, à Pontevedra, où Lucie était postulante chez les Dorothées, fut la première étape d'un nouveau cycle d'apparitions, portant à son achèvement le plan céleste.

    Pour marquer cet anniversaire, le cardinal Raymond Leo Burke a proposé une prière spéciale à Notre-Dame de Fatima, à commencer le mercredi 8 octobre et à poursuivre jusqu'au centenaire, le mercredi 10 décembre, pour un total de neuf semaines. Il s'agit de réciter une prière quotidienne écrite par le cardinal américain lui-même (ci-dessous), qui engage à pratiquer cette dévotion les premiers samedis de l'année. Un site web a également été créé ( guadalupeshrine.org/fatima/ ) où vous pouvez télécharger le texte de la prière en plusieurs langues, ainsi que la lettre dans laquelle le cardinal Burke présente sa proposition, retraçant les étapes clés de la réalisation de la Grande Promesse du Cœur Immaculé de Marie.

    Nous nous contenterons ici de rappeler le point culminant de l'apparition de Pontevedra, où la Mère céleste montra à Lucie son Cœur douloureux et lui demanda d'être consolé, expliquant les traits essentiels de la dévotion des Premiers Samedis : « Regarde, ma fille, mon Cœur couronné d'épines que les hommes ingrats m'enfoncent à chaque instant, par leurs blasphèmes et leur ingratitude. Toi, au moins, essaie de me consoler et dis que tous ceux qui, pendant cinq mois, le premier samedi, se confessent puis communient, récitent le Rosaire et me tiennent compagnie pendant quinze minutes en méditant les quinze mystères du Rosaire, dans l'intention de me réconforter, je promets de les assister, à l'heure de la mort, de leur accorder toutes les grâces nécessaires au salut de ces âmes. »

    Dans des révélations ultérieures, répondant aux besoins pratiques de nombreux fidèles, Jésus expliqua à Sœur Lucie que pour l'accomplissement de la dévotion, il considérerait également comme valable une confession de huit jours ou plus (« pourvu que, lorsqu'ils me reçoivent, ils soient en état de grâce et aient l'intention de faire réparation au Cœur Immaculé de Marie » ; 15 février 1926) ; en outre, il dit que la dévotion peut être pratiquée, exceptionnellement, le dimanche suivant le premier samedi du mois, mais seulement « pour de justes motifs, qu'il appartient aux prêtres d'apprécier » (29-30 mai 1930).

    Avec cette dernière exception à l'esprit, récapitulons les conditions générales : 1) Se confesser le premier samedi du mois ou dans les huit jours (ou plus) précédant ou suivant, à condition de recevoir l'Eucharistie en grâce. Votre confesseur doit être informé de votre intention de réparer les offenses faites au Cœur Immaculé de Marie. Si vous oubliez d'exprimer cette intention, vous pourrez vous rattraper lors de la confession suivante ; 2) Communier chaque premier samedi du mois pendant cinq mois consécutifs ; 3) Réciter le Rosaire ; 4) Après la prière, tenir compagnie à Notre-Dame pendant un autre quart d'heure, en méditant un ou plusieurs mystères du Rosaire (Sœur Lucie méditait généralement un à la fois. Vous pouvez vous aider de la lecture d'un passage de la Bible ou d'un écrit spirituel sur le mystère que vous avez l'intention de contempler).

    Le but de la dévotion du Premier Samedi est évidemment le salut des âmes, comme Notre-Dame elle-même l'a déclaré. En même temps, la Sainte Vierge a expliqué combien cette dévotion est nécessaire à la paix sur terre : elle l'était en 1917, au temps de la Première Guerre mondiale et de la Révolution bolchevique, qui ont pu propager « ses erreurs à travers le monde » (c'est pourquoi Marie avait également demandé la consécration de la Russie, qui a été réalisée avec un sérieux retard ) ; elle continue d'être ainsi aujourd'hui, alors que nous risquons un conflit nucléaire ; et elle le restera jusqu'au second et dernier avènement du Christ.

    En effet, hier comme aujourd'hui, il demeure nécessaire de réparer les péchés , un concept fondamental rappelé à plusieurs reprises par le cardinal Burke dans sa lettre. Les péchés qui offensent les Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie exigent réparation, tant pour l'éternité (notre salut) que pour notre vie ici-bas. « Nous sommes profondément conscients », écrit Burke, « de la façon dont ces mêmes péchés perturbent l'ordre social, provoquant des conflits civils au sein des nations et des guerres entre elles, ainsi que de violentes atteintes à la vie humaine, au mariage et à la famille, et à la liberté de pratiquer sa religion dans de nombreux pays. Les agents de cette idéologie profondément perverse, l'athéisme communiste, continuent de répandre ses mensonges toxiques et leurs fruits : la destruction et la mort. »

    Contre ces mauvais fruits, il n'existe qu'une seule ressource : notre conversion à Dieu . Et un moyen privilégié pour cette conversion est précisément la pratique des Premiers Samedis, prélude au triomphe du Cœur Immaculé de Marie.

    Prière quotidienne en préparation au centenaire de l'apparition de l'Enfant Jésus et de sa Mère à la vénérable servante de Dieu Lucie dos Santos

    Du 8 octobre au 10 décembre 2025

    Ô Vierge Mère de Dieu et ma Mère bien-aimée, Notre-Dame de Fatima et du Très Saint Rosaire, je contemple votre Cœur douloureux et immaculé transpercé de tant d'épines par l'ingratitude et les terribles péchés de vos enfants.

    Je suis profondément et éternellement désolé de la façon dont mes péchés ont offensé votre Divin Fils et vous, sa Mère innocente. Avec un cœur humble et contrit, je désire réparer les offenses – grandes et petites – infligées à votre Cœur par les péchés de vos enfants.

    Dans votre amour maternel, vous m'avez enseigné, par l'intermédiaire de votre fille, la vénérable servante de Dieu Lucia dos Santos, la manière de réparer les péchés par la dévotion des premiers samedis. À l'occasion du 100e anniversaire de votre apparition, avec l'Enfant Jésus, à la vénérable servante de Dieu, le 10 décembre 1925, je m'engage à observer le premier samedi du mois en sincère réparation des péchés par la confession sacramentelle de mes péchés, la digne réception de la Sainte Communion, la prière de cinq dizaines du Saint Rosaire et en vous tenant compagnie pendant quinze minutes en méditant les mystères du Rosaire. Je vous prie d'intercéder pour moi, afin que ma pratique que la dévotion des premiers samedis puisse contribuer au salut de nombreuses âmes et à la paix dans le monde.

    Aidez-moi aussi à transmettre aux autres votre message de la dévotion des premiers samedis pour la réparation. En obéissance à votre conseil maternel, puisse l'Église, dans le monde entier, vous offrir cet acte d'amour des cœurs humbles et contrits en sincère réparation pour les péchés commis.

    Je donne totalement mon cœur à votreCœur douloureux et immaculé et, avec vous, je fais reposer mon cœur pour toujours dans le Très Saint Cœur de Jésus. De tout mon cœur, j'offre cette prière à Celui qui, seul, est notre salut. Amen.

    Raymond Leo Cardinal BURKE
    8 septembre 2025
    Fête de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie

  • Les leçons de Lépante pour les combats d'aujourd'hui

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    De Michael Warsaw sur le National Catholic Register (archive 30 septembre 2021) :

    Les leçons de Lépante

    Ce qu'il faut pour combattre le sécularisme militant et l'expansionnisme pro-avortement reste identique à ce qui a fait pencher la balance à Lépante : la confiance en Dieu et l'intercession de la Vierge.

    Procession of Our Lady of Fatima.
    Procession de Notre-Dame de Fatima. (photo : Nuki Sharir / Shutterstock)

    Il y a quatre cent cinquante ans ce mois-ci, le 7 octobre 1571, les forces navales chrétiennes ont remporté l'une des plus importantes victoires de l'histoire mondiale, en détruisant une flotte considérablement plus importante de l'Empire ottoman lors de la bataille de Lépante, au large de la Grèce.

    Cet événement qui a changé la face du monde, en endiguant de manière décisive la vague d'expansionnisme militaire musulman dans le bassin méditerranéen, est commémoré chaque 7 octobre dans le calendrier liturgique de l'Église, lors de la fête de Notre-Dame du Rosaire. En fait, la fête était initialement connue sous le nom de fête de Notre-Dame de la Victoire, un titre conféré en reconnaissance du rôle critique que la prière d'intercession mariale a joué dans la victoire de la bataille de Lépante. 

    Compte tenu de ce contexte historique, il est toujours opportun, en ce jour et pendant tout le reste du mois d'octobre, de réfléchir à l'importance de se tourner vers Marie lorsque nous sommes confrontés à des défis personnels ou collectifs dans nos vies.

    C'est particulièrement pertinent cette année, alors que la foi catholique est à nouveau mise au défi par des forces qui semblent imparables pour de nombreux observateurs. La bataille d'aujourd'hui est, bien sûr, très différente du défi que l'Europe chrétienne a affronté il y a 450 ans à Lépante, l'attaque venant maintenant principalement du sécularisme et d'une hostilité sociétale croissante envers toutes les formes de religion.

    Au fond, cependant, ce qu'il faut pour combattre le sécularisme militant reste identique à ce qui a permis de renverser la vapeur à Lépante, contre toute attente : la dépendance à l'égard de Dieu par la foi en la personne de Jésus et le recours à Notre Seigneur par l'intercession de sa Sainte Mère.

    À l'heure actuelle, aux États-Unis, cette bataille spirituelle est engagée de manière très visible dans le domaine de l'avortement. À la suite de l'adoption de la loi texane sur les battements de cœur et de la décision subséquente de la Cour suprême des États-Unis de ne pas bloquer sa mise en œuvre, le lobby de l'avortement et ses alliés du Parti démocrate au Congrès et à la Maison-Blanche se sont mobilisés de façon spectaculaire en faveur du droit à l'avortement. 

    Sous la direction de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, une catholique favorable au droit à l'avortement, la Chambre des représentants a adopté à la hâte la loi dite "Women's Health Promotion Act". Ce projet de loi pernicieux vise non seulement à consacrer la législation Roe v. Wade, mais aussi à étendre encore davantage la licence d'avortement sans restriction de notre nation en supprimant le droit des États individuels à adopter des lois restreignant l'accès à l'avortement. Il vise également à priver les travailleurs de la santé catholiques et ceux d'autres confessions du droit de refuser de coopérer à des avortements pour des raisons de conscience religieuse.

    Pour sa part, le président Joe Biden, un autre politicien catholique favorable à l'avortement, a réagi à la loi texane en s'engageant à lancer une offensive "pangouvernementale" en faveur de l'avortement. Il a déjà tenu sa promesse en soutenant la loi sur la promotion de la santé des femmes et en engageant une action en justice contre la loi Heartbeat pour des raisons constitutionnelles.

    Mais ce n'est pas vraiment la loi texane qui a poussé l'activisme pro-avortement à un tel degré de fièvre. C'est l'examen prochain par la Cour suprême des États-Unis d'une autre affaire, Dobbs v. Jackson Women's Health Organization, concernant une loi du Mississippi qui interdit les avortements après 15 semaines de gestation. 

    De nombreux observateurs juridiques avertis pensent que la Cour est sur le point d'annuler l'interdiction de Roe v. Wade concernant les restrictions à l'avortement avant 20 semaines, lorsqu'un bébé à naître est considéré comme viable en dehors de l'utérus de la mère. Et il est fort possible que la majorité des juges conservateurs de la Cour aille encore plus loin dans son arrêt Dobbs et annule complètement Roe, renvoyant ainsi les lois sur l'avortement à l'autorité exclusive des États. 

    Dans un tel contexte, où la vie de millions d'Américains à naître est potentiellement en jeu, les catholiques fidèles doivent soutenir la campagne visant à restreindre le plus possible le mal de l'avortement dans notre pays. 

    Avec cet objectif en tête, EWTN, Relevant Radio et l'Institut Napa ont conjointement lancé un effort pour prier et promouvoir le Rosaire quotidien pendant le mois d'octobre pour "la fin de l'avortement légal en Amérique et une vague de soutien aux futures mères". Cette initiative s'inscrit dans le contexte spécifique de l'affaire Dobbs, que la Cour suprême examinera en décembre. Nous espérons que de nombreuses autres organisations catholiques se joindront à cet effort en priant le chapelet quotidien en octobre à cette intention, et mobiliseront ainsi des millions d'Américains dans la prière.

    Comme je l'ai indiqué précédemment, la nature de la menace laïque actuelle contre la vie et la liberté des croyants, aux États-Unis et dans d'autres pays, est sensiblement différente de la menace militaire que représentaient les forces navales de l'Empire ottoman musulman à Lépante. Le monde est très différent de ce qu'il était en 1571, lorsque le pape Saint Pie V a rallié les dirigeants de l'Europe chrétienne pour former une Sainte Ligue et faire face à un agresseur violent par une action militaire. Mais l'élément le plus central de la réponse de saint Pie V peut et doit être imité. Avant la grande bataille navale, il a ordonné que les églises de la ville de Rome restent ouvertes 24 heures sur 24 pour les prières et a préconisé en particulier la récitation du rosaire afin de susciter l'intercession de la Vierge Marie.

    Les non-croyants se moquent des fidèles qui recourent à des armes spirituelles pour faire face à de graves problèmes terrestres, mais les croyants ne s'y trompent pas. À maintes reprises au cours des crises qui ont marqué les 2000 ans d'histoire de l'Église, des ressources inattendues se sont matérialisées pour fournir exactement ce qui était nécessaire pour surmonter un obstacle apparemment insurmontable lorsque des prières d'intercession étaient adressées à la Mère de Jésus. 

    C'est précisément la raison pour laquelle la fête de Notre-Dame du Rosaire est célébrée chaque 7 octobre. Et ces prières mariales sont exactement ce que nous devons faire maintenant tout au long de ce mois, alors que la plus haute cour de justice de notre pays se prépare à entendre l'affaire qui pourrait finalement mettre fin au cadre national de l'avortement légal. 

    Que Dieu vous bénisse !

    Lire également : La conscience européenne moderne est née à Lépante