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International - Page 193

  • Vaincre la pandémie sans confinement ? Les cas de la Corée du Sud, de Taiwan et de Hong Kong

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    Du site des Missions Etrangères de Paris :

    Vaincre la pandémie sans confinement : les réussites sud-coréenne, taïwanaise et hongkongaise

    22/04/2020

    En Asie, trois pays se sont distingués face à la crise sanitaire, en parvenant à contrôler l’épidémie sans confinement. Les réussites sud-coréenne, taïwanaise et hongkongaise peuvent s’expliquer par leur rapidité d’action et par l’excellence de leurs systèmes de santé. Dès le début de la crise, leurs gouvernements ont décidé des tests massifs et la mise en quarantaine stricte de tous les nouveaux arrivants dans le pays, en identifiant les personnes infectées et leurs contacts. Selon les observateurs, c’est aussi la transparence des autorités et la coopération efficace de la population qui a permis leur réussite.

    La Corée du Sud, Hong-Kong et Taïwan sont en train de remporter la lutte contre le coronavirus sans avoir adopté de confinement strict. Contrairement à la Chine continentale et à plusieurs pays européens, les gouvernement des trois territoires et pays asiatiques n’ont pas réduit les activités économiques ni particulièrement limité la liberté de mouvements de leurs citoyens. Depuis début janvier et la propagation de la crise sanitaire à travers le monde, les Taïwanais, les Sud-Coréens et les Hong-Kongais ont pu continuer leurs déplacements hors de chez eux. Alors qu’en Europe et aux États-Unis, le débat se poursuit toujours à propos de la réouverture prochaine des lieux publics, les bars et restaurants continuent d’accueillir du public aussi bien en Corée du Sud qu’à Taïwan et à Hong-Kong, sans interruption. La seule véritable contrainte imposée aux habitants est l’obligation de porter des masques et des gants de protection et de respecter les mesures de distanciation sociale. Jusqu’à ce jour, cette stratégie s’est avérée efficace. Les réussites sud-coréenne, taïwanaise et hong-kongaise semblent être également attribuables à leur rapidité d’action et à l’excellence de leurs systèmes de santé. Les trois pays ont rapidement fermé leurs frontières avec la Chine, où se trouvait l’épicentre de l’épidémie, et imposé des mesures strictes de quarantaine aux personnes entrant dans le pays. Leurs autorités sanitaires ont également lancé des tests de diagnostic de façon massive pour identifier toutes les personnes infectées et tous leurs contacts.

    Toutes ces mesures ont été permises grâce à la transparence de leurs gouvernements, qui ont informé régulièrement les citoyens de l’évolution de la situation. Selon de nombreux observateurs, la coopération active de leurs populations est également un facteur décisif de leur réussite. La forte participation électorale lors des élections législatives sud-coréennes du 15 avril, organisées en respectant les mesures sanitaires mises en place par les autorités, en est un exemple concret. Aujourd’hui, toutefois, de nombreux Sud-Coréens, Taïwanais et Hong-Kongais craignent que l’amélioration de la situation ne conduise les gens à baisser la garde, avec la possibilité d’une nouvelle vague d’infection. C’est pourquoi leurs gouvernements restent en alerte ; Taïwan a même simulé une nouvelle vague d’urgence en imaginant 500 nouvelles infections en 24 heures et la mise en place d’un confinement plus strict. En attendant, le nombre de nouvelles infections continue de chuter dans les trois pays. Le 20 avril, Hong-Kong n’a rapporté aucun nouveau cas ; le même jour, Taïwan en a dénombré seulement deux, et 13 pour la Corée du Sud. Le nombre total d’infections depuis le début de la crise reste faible pour les trois pays, ce qui encourage la levée de certaines mesures et restrictions.

    (Avec Asianews)

  • Coronavirus en RDC: le Prix Nobel Denis Mukwege pour un confinement des plus de 60 ans

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    Mukwege B9717155043Z.1_20181005143617_000+GREC5V1D9.3-0.jpgLe Prix Nobel de la paix congolais Denis Mukwege a plaidé samedi pour un confinement des personnes de plus de 60 ans et le port du masque afin de lutter contre la propagation du coronavirus qui a fait 25 morts en République démocratique du Congo (RDC). Interrogé sur l’éventuelle expérimentation d’un vaccin contre le Covid-19, le Dr Mukwege s’est par ailleurs montré prudent après la polémique suscitée par cette question sur le continent: « Si on demande mon avis, je dirai qu’il faut commencer par vacciner la Chine, l’Europe et l’Amérique » où le virus a déjà tué plusieurs milliers de personnes. Lu sur le site web de La Libre Afrique :

    « Le gynécologue a recommandé «un confinement partiel des personnes âgées de plus de 60 ans, souvent plus à risques. Ceci permettra de protéger les plus fragiles, qui sont les plus exposés aux complications mortelles », lors d’une conférence de presse à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu (est).

    Le confinement général est difficile selon lui: « la grande majorité de nos populations n’a pas des logements spacieux, salubres et surtout elles doivent sortir tous les jours pour trouver à manger ».

    Désigné par les autorités pour coordonner la riposte contre le coronavirus dans la province du Sud-Kivu, Mukwege recommande « le port obligatoire de masque pour tout le monde » afin de « rompre la chaine de transmission du Covid-19 ».

    « Notre chance réside dans la jeunesse de notre population, les moins de 60 ans représentent 96% de la population », s’est réjoui le Dr Mukwege.

    La RDC a déclaré 307 cas de Covid-19, avec 25 décès depuis l’annonce de l’épidémie le 10 mars, selon le dernier bilan officiel. La majorité des cas sont à Kinshasa (295), avec quelques-uns en province dont quatre dans le Sud-Kivu.

    A Kinshasa, la commune de la Gombe – siège des institutions, banques et grandes ambassades-, considérée comme épicentre de l’épidémie est confinée depuis le 6 avril. Les autorités devraient se prononcer en fin de journée sur la prolongation ou non de ce confinement qui court jusqu’au 20 avril. »

     Ref. RDC: le Prix Nobel Denis Mukwege pour un confinement des plus de 60 ans

     JPSC

  • Mozambique : des djihadistes détruisent la plus antique mission de la province de Capo Delgado

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    Une dépêche de l'Agence Fides :

    AFRIQUE/MOZAMBIQUE - Attaque de la plus antique Mission de la province de Capo Delgado

    16 avril 2020

    Maputo (Agence Fides) – Des groupes terroristes djihadistes opérant dans la province septentrionale de Cabo Delgado ont assassiné le Vendredi Saint cinq personnes dans l'archipel des Quirimba selon le quotidien Carta de Mocambique.

    Les djihadistes, qui se sont faits passer pour des civils, ont transporté de petites embarcations à terre dans l'archipel, à une distance de quelques 7 Km le 2 avril dernier.

    Ils ont alors pris position sur l'île de Quirimba dans la soirée de ce même jour, lancé leur attaque meurtrière le lendemain matin. Des cinq personnes assassinées, trois se sont noyées en tentant de s'enfuir. Quelques 60 personnes ont été prises en otage avant d'être relâchées plus tard au cours de cette même journée. Ainsi que cela est devenu la norme dans le cadre des incursions islamiques, les insurgés ont attaqué l'école primaire locale, un centre sanitaire, la résidence officielle du chef du poste administratif de Quirimba et détruit un nombre non précisé de maisons de la population locale.

    Par ailleurs, de nouveaux détails ont émergé concernant les attaques perpétrées la semaine passée dans le district de Muidumbe. Dans le village de Muambula, les terroristes ont tué cinq personnes et saccagé l'établissement d'enseignement secondaire du lieu ainsi que la mission de Nangololo, qui comprend l'une des églises les plus antiques de Cabo Delgado.

    Selon S.Exc. Mgr Luíz Fernando Lisboa, Evêque de Pemba, les maisons des missionnaires ont été détruites et l'église a subi des dommages, les missionnaires étant parvenus à se réfugier à Pemba. (L.M.) (Agence Fides 16/04/2020)

  • Quand le Fonds des Nations Unies pour le Développement (FNUAP) se fait le chantre de la promotion de “l’avortement sans risque” 

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    L’IVG CONSIDÉRÉ COMME UN OBJECTIF DE DÉVELOPPEMENT DURABLE PAR L’ONU

    17 avril 2020

    Malgré les « objections de nombreux pays membres de l’ONU », le Fonds des Nations Unies pour le Développement (FNUAP) « a récemment inclus l’avortement dans ses analyses des Objectifs de développement durable ».

    Parmi les « Objectifs de Développement Durable » (ODD), le cinquième, relatif à « l’égalité de genre », inclut les questions de « droits de santé sexuelle et reproductive ». L’une « des plus controversés des négociations » au cours de laquelle les délégués « ont insisté sur l’insertion d’un avertissement dans l’Objectif contre un retour sur les accords précédents qui avaient rejeté un droit humain international à l’avortement, laissant à chaque pays le droit de légiférer sur la question ».

    Au terme des négociations des ODD, les pays ont délégué le « détail des mesures de cet objectif au FNUAP ». Parmi les indicateurs : le nombre de pays ayant des lois et des règlements qui garantissent un accès « égal » et « entier » à « un droit au soin, à l’information et à l’éducation concernant la santé sexuelle et reproductive » pour les femmes et les hommes « de 15 ans et plus ». Afin d’évaluer cet indicateur, le FNUAP a sélectionné « 13 points » dont « “l’avortement”, comme sujet de “service de santé maternelle”, et “l’éducation sexuelle intégrale” ». Dans l’analyse qu’elle a publiée, l’agence affirme en effet que « l’avortement est une composante de “la santé sexuelle et reproductive et des droits reproductifs” ». « Les données nous montrent qu’il existe des barrières légales à un accès entier et égal à la santé sexuelle et reproductive et aux droits reproductifs dans de nombreux endroits », ajoute-t-elle. « De telles barrières portent surtout sur l’accès légal à l’avortement », avec un taux de « réussite » de « 30% seulement » estime le FNUAP. Ainsi les lois autorisant l’avortement sont qualifiées de « victoires » dans le rapport, quand leur absence représente un « “obstacle” à l’accès à la santé et aux droits » selon le Fonds.

    « Outrepassant son mandat, qui n’inclut pas la promotion de l’avortement », le FNUAP « s’est fait le chantre de la promotion de “l’avortement sans risque” », « comme moyen de prévenir “l’avortement à risque” ». Et elle fait « la promotion de son insertion dans les résolutions négociées dans les réunions de l’ONU ». L’agence continue cependant d’affirmer ne pas œuvrer « en faveur du changement du statut légal de l’avortement ».

    Pour aller plus loin :

    Sources: C-Fam, Rebecca Oas (10/04/2020)

  • In memoriam : André Manaranche, jésuite franc-tireur

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    Andre-Manaranche-decede-coronavirus-93_0_430_288.jpgDans la nuit de Pâques, dimanche dernier 12 avril 2020, le Père jésuite André Manaranche nous a quittés à l’âge de 93 ans, emporté par l’épidémie de coronavirus.

    Des amis se souviennent du temps où, alors jeunes Liégeois rassemblés autour de leur mentor l’abbé Guy Janssens, ils réunirent plus de mille auditeurs au Palais des Congrès de la Cité ardente pour écouter ce fils de saint Ignace dont ils appréciaient le profil: conseiller religieux des routiers des Scouts d’Europe, sociologue fuyant la théologie sociologisante et qui, pour fuir l’ambiance ouest-européenne, avait aussi consacré de nombreuses années de sa vie à l’Afrique francophone réceptive à une formation alliant le sens du contact humain à une foi solide. 

    JPSC

    Sur le site de l'Homme Nouveau, l'abbé Thierry Blot lui rend un hommage justifié :

    In memoriam : Père André Manaranche

    In memoriam : Père André Manaranche

    Le 12 avril dernier, le Rév. Père André Manaranche, de la Compagnie de Jésus, mourait du coronavirus tandis que l’Eglise chantait l’Exultet pascal. Le devoir de piété filiale m’incite à rendre hommage à ce prêtre que le Seigneur Jésus a rappelé à Lui en la nuit de Pâques si spéciale de cette année 2020. Cet humble témoignage s’ajoute à ceux qui ont été publiés dans L’Homme Nouveau en 2014 ; ils concernaient deux autres figures sacerdotales de premier plan que j’ai eu la grâce de connaître chez les Scouts d’Europe, les abbés Edmond Barbotin[1] et Pierre Gaudray[2].

    Qui était le Père André Manaranche ? Je n’ai aucunement la prétention d’épuiser la richesse de cette personnalité exceptionnelle dans un article aussi bref. Il reviendra à d’autres d’écrire sa biographie, de présenter et d’analyser son œuvre prolifique (sa bibliographie ne compte pas moins de trente-cinq livres !), qui couvre des domaines aussi divers que la théologie fondamentale et celle du sacerdoce, les sciences sociales, l’apologétique, la morale, l’ecclésiologie…sans oublier ses nombreux ouvrages de nature pastorale destinés plus particulièrement aux jeunes. A partir de quelques faits qui surgissent spontanément de ma mémoire, le lecteur pourra se remémorer et redécouvrir ce trésor théologique et pastoral que le Père Manaranche nous a offert tout au long de sa vie avec générosité et humilité, et évoquer ses propres souvenirs qui ont émaillé ses rencontres avec ce prêtre bon et fidèle que les jeunes de l’Ecole d’Evangélisation de Jeunesse-Lumière appelaient affectueusement « Tonton », sans oublier ses innombrables conférences, méditations, homélies prononcées en divers lieux (abbayes, séminaires, paroisses…), ainsi que la lecture de ses ouvrages et de ses nombreux articles parus dans diverses revues[3].

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  • Le confinement généralisé : une erreur ?

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    Le confinement généralisé serait-il une erreur ?

    La moitié de la population de la planète est confinée depuis de longues semaines pour se protéger de la pandémie de coronavirus. Alors que certains pays ont choisi d’autres voies ou sont en train de procéder au déconfinement de leur population. Rares sont ceux qui remettent en cause la stratégie d’enfermement de la population prise par les États. Le confinement serait un postulat face à l’épidémie.

    Pourtant, le professeur Jean-François Toussaint, professeur de physiologie, médecin à Hôtel-Dieu et Directeur de l’IRMES scrute avec son équipe de statisticiens, depuis le tout début de l’épidémie, les avalanches de données qui lui arrivent du monde entier. Pour lui, le confinement généralisé serait inefficace et conduirait à des dégâts collatéraux immenses. Preuves à l’appui, Il préconise de sortir du confinement « aveugle » et de nous orienter vers un confinement « personnalisé » qui permettrait de faire repartir le pays avec le minimum de risques.

    Tribune

    Le système de soin français montre chaque jour admirablement sa capacité à aligner ses escadres face à la tempête, à réorganiser ses unités pour passer l’œil du cyclone et, par la puissance de ses solidarités et la maîtrise de ses équipes de réanimation, sauver le maximum de ceux qui, jeunes ou vieux, se présentent éreintés à ses portes. Aucun de ses membres n’en sort indemne. Plusieurs ne s’en sont pas relevés.

    Que leur soit ici rendu l’hommage que tous méritent.

    Une décision fondée sur la simulation numérique ou sur la vie réelle ?

    Les mesures prises pour freiner les conséquences de l’épidémie sur les systèmes de santé ont été suggérées par un groupe de l’Imperial College de Londres. Tournant le dos à l’adaptation et à l’inventivité différenciées, gages de résilience du vivant, ce cercle a conseillé une réponse uniforme à tous les gouvernements du monde, par le biais de l’OMS, qui se repose sur cette communauté pour développer les modèles mathématiques de prévention des pandémies.

    La première estimation des effets de ce confinement, unique dans l’histoire de l’humanité à cette échelle, vient d’être publiée pour l’Europe. On attend les publications suivantes, pour le continent africain notamment.

    Selon ces simulations, les mesures auraient contribué à « épargner » 2500 vies en France soit environ le dixième d’une vague qui risque d’en emporter de 25 à 30 000.


    Figure 1. Nombre de décès quotidiens en France (barres rouges) et prédictions (en bleu, avec intervalle de confiance) suggérant une faible différence (Source : Flaxman S et al, 2020)

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  • COVID-19 : début effectif du port obligatoire des masques à Bukavu (R.D.C.)

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    Le Congo plus prudent que la Belgique ?  Lu sur le site Actualité CD :

    IMG_15042020_100351_1200_x_675_pixel-678x381.jpg « La mesure annoncée par le gouvernement provincial, imposant le port obligatoire des masques à la population du Sud-Kivu, a bel et bien débuté ce lundi 13 avril sur toute l'étendue de la province.

    Dans tous les coins, des habitants s'habillent en masques dont la majorité a été confectionnée localement.

    Je suis couturière, j'ai confectionné mes cache-nez et je les vends « à moins chers », 500 francs congolais ", témoigne Viviane, une couturière de Bukavu.

    La population a pris au sérieux cette mesure et s'est conformée à cette règle.

    Je porte ce masque volontairement pour me protéger contre cette maladie de coronavirus. Moi-même, je suis ravi de le porter puisque je me protège et je protège les autres. L'appel que je lance aux autres est de porter aussi ces masques comme moi pour se protéger contre cette maladie ", témoigne Boni Murhula.

    Dans la commune de Kadutu [la plus peuplée des trois communes de la ville, note de Belgicatho], la population s'est également appropriée cette démarche.

    C'est vraiment important de porter ces masques parce qu'ils sont une protection pour nous. Nous allons en faire tous les jours ", ajoute Junior Zihalirwa, un autre habitant de Bukavu.

    Au Sud-Kivu, déjà 3 cas de Coronavirus ont été confirmés. Le gouvernement provincial a pris plusieurs mesures parmi lesquelles l'isolement de la ville de Bukavu et de la province du Sud-Kivu. »

    Justin Mwamba »

    Actuellement, la population de la Belgique, toutes ses provinces, régions et autres communautés confondues, est -relativement au nombre de ses habitants- parmi les trois pays européens « recordmans » du nombre de décès officiellement attribués à l’épidémie du Coronavirus: 11.932 hospitalisés et 4.440 décès (répertoriés par l'Institut de santé publique Sciensano) entre le 15 mars et le 14 avril….

    JPSC

  • "Nous ne reverrons jamais le monde que nous avons quitté il y a un mois"

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    De  sur mediapart.fr :

    Stéphane Audoin-Rouzeau: «Nous ne reverrons jamais le monde que nous avons quitté il y a un mois»

     

    Stéphane Audoin-Rouzeau, historien de la guerre de 1914-1918, juge que nous sommes entrés dans un « temps de guerre » et un moment de rupture anthropologique.

    Stéphane Audoin-Rouzeau est directeur d’études à l’EHESS et président du Centre international de recherche de l’Historial de la Grande Guerre de Péronne. Il a publié de nombreux ouvrages consacrés à la Première Guerre mondiale et à l’anthropologie historique du combat et de la violence de guerre. Nous l’avions reçu pour son dernier livre, Une initiation - Rwanda (1994-2016), publié aux Éditions du Seuil.

    Quel regard porte l’historien de la Grande Guerre que vous êtes sur la situation présente ?

    Stéphane Audoin-Rouzeau : J’ai le sentiment de me trouver plongé, soudainement et concrètement, dans mes objets d’étude ; de vivre, sur un mode évidemment très mineur, quelque chose de ce qu’a été la Grande Guerre – pour les civils naturellement, pas pour les combattants –, cette référence si présente aujourd’hui. La phrase la plus frappante d’Emmanuel Macron, lors de son second discours à Mulhouse, a été celle qui a été la moins relevée : « Ils ont des droits sur nous », pour parler des soignants. C’est le verbatim d’une phrase de Clemenceau pour parler des combattants français à la sortie de la guerre. La référence à la Grande Guerre est explicite, d’autant plus quand on sait que l’ancien directeur de la mission du Centenaire, Joseph Zimet, a rejoint l’équipe de communication de l’Élysée. De même, pour le « nous tiendrons ». « Tenir », c’est un mot de la Grande Guerre, il fallait que les civils « tiennent », que le front « tienne », il fallait « tenir » un quart d’heure de plus que l’adversaire…

    Ce référent 14-18 est pour moi fascinant. Comme historien, je ne peux pas approuver cette rhétorique parce que pour qu’il y ait guerre, il faut qu’il y ait combat et morts violentes, à moins de diluer totalement la notion. Mais ce qui me frappe comme historien de la guerre, c’est qu’on est en effet dans un temps de guerre. D’habitude, on ne fait guère attention au temps, alors que c’est une variable extrêmement importante de nos expériences sociales. Le week-end d’avant le confinement, avec la perception croissante de la gravité de la situation, le temps s’est comme épaissi et on ne s’est plus focalisé que sur un seul sujet, qui a balayé tous les autres. De même, entre le 31 juillet et le 1er août 1914, le temps a changé. Ce qui était inconcevable la veille est devenu possible le lendemain.

    Le propre du temps de guerre est aussi que ce temps devient infini. On ne sait pas quand cela va se terminer. On espère simplement – c’est vrai aujourd’hui comme pendant la Grande Guerre ou l’Occupation – que ce sera fini « bientôt ». Pour Noël 1914, après l’offensive de printemps de 1917, etc. C’est par une addition de courts termes qu’on entre en fait dans le long terme de la guerre. Si on nous avait dit, au début du confinement, que ce serait pour deux mois ou davantage, cela n’aurait pas été accepté de la même façon. Mais on nous a dit, comme pour la guerre, que c’était seulement un mauvais moment à passer. Pour la Grande Guerre, il me paraît évident que si l’on avait annoncé dès le départ aux acteurs sociaux que cela durerait quatre ans et demi et qu’il y aurait 1,4 million de morts, ils n’auraient pas agi de la même façon. Après la contraction du temps initiale, on est entré dans ce temps indéfini qui nous a fait passer dans une temporalité « autre », sans savoir quand elle trouvera son terme.

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  • Les peuples des Amériques consacrés à Notre-Dame de Guadalupe

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    Our Lady of Guadalupe | Poster prints, Catholic art, Blessed ...

    De Vatican News :

    Coronavirus: les peuples des Amériques consacrés à Notre-Dame de Guadalupe

    En ce dimanche 12 avril 2020, solennité de la Résurrection du Seigneur, les peuples des Amériques et des Caraïbes ont été consacrés à leur sainte patronne, Notre-Dame de Guadalupe, depuis la basilique nationale de Mexico.

    «Aujourd’hui, nous nous sentons de nouveau petits et fragiles face à la maladie et à la douleur, et nous te demandons de protéger tous les hommes, surtout les plus vulnérables de tes enfants : les personnes âgées, les enfants, les malades, les indigènes, les migrants». En ce jour de consécration des peuples d’Amériques et des Caraïbes à Notre-Dame de Guadalupe, Mgr Miguel Cabreros Vidarte, président du CELAM (Conseil épiscopal latino-américain) a rappelé l’ardente dévotion démontrée depuis des siècles par les Américains envers leur sainte patronne, surtout en temps d’épreuves, et l’a priée pour la fin de l’actuelle pandémie.

    Des dizaines de milliers de fidèles devant leurs écrans

    Mgr Cabreros Vidarte a remercié les évêques mexicains d’avoir adhéré à l’initiative du CELAM et d'avoir organisé cet acte de consécration qui s’est déroulé après la messe célébrée ce dimanche par le primat du Mexique, le cardinal Carlos Aguiar Retes. Les évêques d’Amérique latine, des Caraïbes, des États-Unis, du Canada et des Philippines ont pris part à la célébration grâce à sa retransmission en direct à la radio, à la télévision et sur les réseaux sociaux. Plus de 40 000 personnes ont également pu prier et suivre la messe ensemble, via facebook.

    L’Amérique latine compte plus de 60 000 cas de contagion au Covid-19 et recense plus de 2 500 décès. Le Brésil figure en tête des pays les plus touchés, parmi lesquels figurent l’Équateur, le Chili et le Pérou. Rappelons que les États-Unis sont à l’heure actuelle, le nouvel épicentre de la pandémie avec ce terrible bilan : plus de 22 000 morts pour environ 550 000 cas déclarés.

    Lire aussi : http://www.fides.org/fr/news/67734-AMERIQUE_Supplique_a_Notre_Dame_de_Guadalupe_pour_la_sante_et_la_fin_de_la_pandemie

  • L'eugénisme libéral sur la sellette

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    CONSEIL DES DROITS DE L'HOMME DE L'ONU : L'EUGÉNISME LIBÉRAL EN QUESTION

    08 avril 2020

    Le Rapporteur spécial sur les droits des personnes handicapées a présenté son rapport annuel lors de la dernière session du Conseil des droits de l’homme, interrompue prématurément le 13 mars en raison de l’éruption du coronavirus. Elle y prend courageusement position contre « l’eugénisme libéral ». Christophe Foltzenlogel, juriste à l’European Centre for Law and Justice, revient sur les avancées de ce rapport sans langue de bois.

    Le Conseil des droits de l’homme des Nations unies basé à Genève compte quantité d’experts et de comités chargés de contrôler le respect des États de leurs obligations internationales au titre des traités qu’ils ont signés. Ils leur adressent ainsi fréquemment des observations, recommandations ou directives. Comme nous avons déjà eu l’occasion de le dénoncer, nombre de ces rapporteurs et comités abusent de leur fonction pour imposer aux États de « nouveaux droits » qu’ils ne se sont jamais engagés à respecter. Tel n’est pas le cas de ce rapport, qui se concentre sur le respect des États de leurs obligations conventionnelles[1].

    Outre les propos habituels des Rapporteurs pour appeler les États à agir, à lutter contre les préjugés et à être plus inclusifs, le Rapporteur, Catalina Devandas-Aguilar, pose une réflexion de bon sens sur le handicap. Selon elle, on cherche toujours ou trop souvent à « réparer » ou prévenir le handicap. Des efforts immenses sont mis en œuvre pour tenter de guérir des handicaps, sans parvenir à un résultat approprié pour les personnes handicapées elles-mêmes, alors que des investissements plus concrets et plus simples pour faciliter la vie et atténuer certaines difficultés seraient beaucoup plus utiles et pertinents. « Du point de vue des défenseurs des droits des personnes handicapées, le handicap s’inscrit dans la continuité de l’expérience humaine. La question n’est pas tant de prévenir ou de soigner le handicap que de veiller à ce que toutes les personnes handicapées jouissent des mêmes droits et des mêmes possibilités que le reste de la population[2]. »

    Plus généralement, le rapport se concentre sur les discriminations subies par les personnes handicapées en utilisant le néologisme de « capacitisme ». Construit sur le mot « capacité », il appréhende la discrimination envers les personnes handicapées qui vaudraient moins car elles n’ont pas les mêmes capacités que les personnes non-handicapées. 

    Ce rapport contient surtout deux apports importants et positifs : la dénonciation de l’eugénisme libéral et de l’euthanasie des personnes handicapées. Ces réflexions font écho à des situations françaises et européennes sur lesquelles l’ECLJ est activement engagé.

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  • Le regard du pape sur la crise du coronavirus

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    De Vatican News :

    Le Pape se confie sur sa perception de la crise du coronavirus

    Comment le Pape vit-il la crise provoquée par Covid-19 ? Et comment se prépare-t-il pour l'après ? Le journaliste britannique Austen Ivereigh a interrogé le Pape François pour un entretien publié dans "The Tablet", "Commonweal", sur ABC et dans "La Civiltà Cattolica".

    «La Curie essaie de continuer à travailler, à vivre normalement, en s'organisant par roulement pour qu'il n'y ait jamais trop de monde tous ensemble, explique François dans cet entretien. Nous maintenons les mesures établies par les autorités sanitaires. Ici, à la Maison Sainte-Marthe, deux équipes ont été mises en place pour le déjeuner, ce qui contribue à réduire l'afflux. Tout le monde travaille au bureau ou à la maison, avec des outils numériques. Tout le monde est au travail, personne n'est inactif».

    «Comment le vivre spirituellement ? Je prie plus, parce que je pense que je dois le faire, et je pense aux gens. (…) Je pense à mes responsabilités actuelles et aux conséquences... Les conséquences ont déjà commencé à être tragiques, douloureuses, alors il vaut mieux y penser maintenant.» «Ma plus grande préoccupation - du moins, celle que je ressens dans la prière - est de savoir comment accompagner le peuple de Dieu et être plus proche de lui.»

    En ce qui concerne l'attitude des évêques et des prêtres, le Pape redit que «le peuple de Dieu a besoin que le pasteur soit proche de lui, qu'il ne se protège pas trop... La créativité du chrétien doit se manifester en ouvrant de nouveaux horizons, en ouvrant des fenêtres, en ouvrant la transcendance vers Dieu et vers les hommes, et elle doit être redimensionnée dans le foyer. Il n'est pas facile d'être enfermé à la maison».

    La dénonciation de la culture de mort

    «Certains gouvernements ont pris des mesures exemplaires, avec des priorités clairement définies, pour défendre la population, reconnaît le Pape, concernant l’attitude des autorités politiques. Mais nous nous rendons compte que toute notre réflexion, que cela nous plaise ou non, est structurée autour de l'économie. Il semblerait que dans le monde de la finance, il soit normal de faire des sacrifices. Une culture du déchet. Je pense à la sélection prénatale, par exemple. Aujourd'hui, il est très difficile de rencontrer dans la rue des personnes atteintes de trisomie 21. Lorsque vous le voyez sur l'échographie, ils le renvoient à l'expéditeur», s’attriste le Pape, qui dénonce une nouvelle fois la «culture de l'euthanasie, légale ou occulte, dans laquelle la personne âgée reçoit des médicaments jusqu'à un certain point.»

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  • USA : vers une crise sociale et économique comparable à celle de 1929

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    De Vatican News :

    États-Unis: vers une crise sociale et économique comparable à celle de 1929

    Les États-Unis sont le nouvel épicentre de la pandémie. De Los Angeles à Miami essaiment un peu partout des hôpitaux de campagne. L’État de New York concentre le plus de malades, tandis qu’à Las Vegas, des parkings sont transformés en refuge pour sans-abris. Les trois quarts des Américains sont pour l’instant enfermés chez eux, annonçant une crise économique profonde, sertie d’un chômage galopant.

    Entretien réalisé par Delphine Allaire – Cité du Vatican

    Le confinement de la première puissance économique de la planète va engendrer un choc économique et social sans précédent. Le chômage, à 3% avant l’irruption de la pandémie, promet d’atteindre les 30 % pendant la crise, avance la politologue Nicole Bacharan, chercheuse associée à Sciences Po.

    De fait, en une semaine, 6,6 millions de nouvelles personnes se sont inscrites au chômage la dernière semaine de mars aux Etats-Unis, a annoncé le département du Travail. Le double de la semaine précédente - 3,3 millions d’inscriptions entre le 14 et le 21 mars (contre 282 000 la semaine d’avant). 

     Les faillites d’entreprises vont se succéder, et le colossal plan de stabilisation de Donald Trump à 2 000 milliards de dollars «ne suffira pas» selon elle. 

    Dans ce contexte,  le système de santé américain soumis «à un stress extrême» révèle au grand jour tous ses dysfonctionnements. Le bilan quotidien des victimes bat en effet des records jour après jour. 

    Nicole Bacharan , politologue franco-américaine, chercheuse à Sciences Po, décrypte les conséquences mondiales d’un effondrement américain, et compare la gravité de la crise à celle de 1929.  

    Entretien avec Nicole Bacharan